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  • C’est quoi être centriste au XXI° siècle?

    Au moment où le Centrisme est, en France, morcelé mais où se déroule, dans le même temps, une importante et passionnante expérience centriste aux Etats-Unis avec Barack Obama en mettre d’œuvre, il est bon de se demander ce qu’est être un Centriste aujourd’hui en ce début de XXI° siècle. Cela apporte, en outre, quelques éclaircissements salutaires sur les fausses postures et les vraies convictions en la matière.

    En préambule, il est important de rappeler que toute personne se réclamant du Centrisme veut évidemment que la communauté dans laquelle il s’investit (quartier, ville, région, pays, humanité,…) réussisse et, ce, au-delà des étiquettes politiques, au-delà des moyens mis en place. Car le Centriste est un pragmatiste qui est convaincu qu’il faut constamment s’adapter aux situations économique, sociale, politique et sociétale présentes. Cela ne veut évidemment pas dire que le Centriste est une girouette qui change de vision de la société comme de chemise. Bien au contraire, il est sûr de sa vision sous-tendue par ses valeurs qui ne varient pas au gré des circonstances. C’est sur ces valeurs qu’est assis son pragmatisme. Et c’est justement parce qu’il est sûr de ses valeurs que le Centriste n’a pas besoin d’être dogmatique pour les défendre. Car si on ne peut faire fi de la réalité, l’on peut, en la prenant en compte, agir efficacement pour réformer la société. C’est évidemment un travail plus ingrat que de faire de belles envolées lyriques en annonçant le grand soir et le paradis sur terre, promettant tout et n’importe quoi tout en sachant qu’on ne pourra jamais tenir ses promesses.

    Etre Centriste en ce nouveau millénaire est donc prendre en compte la réalité de la vie. Mais c’est aussi avoir des valeurs fortes qui guident son action politique et sa vision de la société. Ces valeurs sont le respect de l’autre, la tolérance de l’autre et la solidarité avec l’autre et la liberté pour tous. Toute action réellement centriste prend en compte ces quatre dimensions. C’est d’ailleurs pour cette raison que le principe politique du Centriste est le juste équilibre et que le comportement d’un Centriste est un juste équilibre.

    Mais ces valeurs et ce principe, le Centriste l’applique en rapport avec une réalité de l’existence et sur l’analyse du fonctionnement de la société. C’est ainsi que le Centriste est un libéral-social car il sait que la société ne peut être que libérale au niveau de son fonctionnement politique, social, économique et sociétal, c’est-à-dire que le principe de liberté doit s’y appliquer prioritairement parce que, d’une part, il s’agit de promouvoir la personne humaine dans son individualité et son appartenance au groupe et que, d’autre part, celle-ci est la composante essentielle d’un développement rationnel et efficace de la société. Mais le Centriste n’oublie pas que la liberté n’est rien d’autre qu’une loi de la jungle si elle n’est pas associée au respect de l’autre, à la tolérance de l’autre et s’il n’est solidaire de l’autre.

    En ce début de XXI° siècle, le Centriste doit donc construire le monde en sachant que la liberté n’est pas un dû mais qu’elle a un prix qui est celui de la volonté et du courage. Ce monde, il sait qu’il est inégalitaire et qu’il le restera toujours mais qu’il peut y apporter des correctifs pour aider ceux qui sont dans le mauvais wagon tout en laissant ceux qui sont dans le bon œuvrer pour eux-mêmes et la communauté tout entière. Un monde qui vit au rythme de la mondialisation du commerce qui vaut mieux que la mondialisation de la guerre (le commerce tue la guerre et inversement) mais aussi sous la menace de conflits, de pandémies et de la destruction de l’environnement. Il sait donc que la croissance est nécessaire mais qu’elle ne signifie pas «toujours plus» mais «toujours mieux». Un monde où la construction d’un vrai et fort lien social permettant l’épanouissement de tous pour le bien de chacun est la tâche principale. Un lien social dont la base est la primauté de l’être humain.

    Le Centriste du XXI° siècle comme celui des siècles précédents est une personne responsable de sa vie et de sa communauté dont la vision politique est de bâtir une société où tout le monde peut se sentir utile et où personne n’est laissé sur le bord de la route. Mais cela est un combat quotidien car, dans le monde, aucune situation n’est jamais acquise. Et, ça, le Centriste en est parfaitement conscient et son adaptation à ce monde en perpétuel changement est une de ses principales qualités.

    Alexandre Vatimbella

  • Où l’on s’aperçoit qu’Obama n’est pas Dieu… bien que!

     

    Il y a quelques jours, la presse enterrait Barack Obama qui venait d’essuyer un échec cinglant à Copenhague où le Comité olympique international, pour se venger du Comité olympique national américain avait écarté la candidature de Chicago pour l’organisation des Jeux Olympiques de 2016 au premier tour de scrutin. Selon elle, la magie Obama était bien terminée et sa présidence allait sombrer dans la médiocrité. Le voilà maintenant Prix Nobel de la Paix à peine neuf mois après sa prise de fonction à la Maison Blanche et ressuscité, renaissant de ses cendres tel un phénix! Bien sûr, de nombreux commentateurs, comme Obama lui-même d’ailleurs, s’étonnent qu’il ait reçu ce prix si vite alors qu’aucune de ses politiques n’a encore donné les résultats escomptés. Cependant, le comité du Prix Nobel a expliqué que personne d’autre que lui n’avait œuvré autant pour la paix que le Président américain cette dernière année. Et il est vrai que Barack Obama a parlé de paix, de dialogue, de monde dénucléarisé, de concertation mondiale et de droits de l’homme. De ce point de vue, sa récompense semble méritée d’autant qu’il est le Président de la première puissance mondiale et que ses propos peuvent être traduits réellement en actes.

    Mais celle-ci ne va sans doute pas telle une baguette magique lui permettre de boucler facilement sa réforme du système de santé américain ni le dilemme de l’engagement des troupes en Afghanistan dans une guerre nécessaire mais que personne ne sait comment faire pour la gagner. Sans oublier la montée du chômage, la bombe iranienne et quelques autres dossiers brûlants.

    De nombreuses voix se sont fait entendre ces derniers temps pour estimer que Barack Obama n’avait pas les épaules assez larges pour traiter de tous ces problèmes et que, peut-être, il n’était pas celui que l’on croyait. Celui que ces «on» croyait qu’il était ressemblait fort à… Dieu! Il faut réécouter ou relire beaucoup de ceux qui mettent en doute aujourd’hui ses capacités quand ils faisaient l’apologie béate et ridicule d’un homme qu’ils ne connaissaient même pas mais dont «on» devait dire qu’il allait tout changer aux Etats-Unis et dans le monde pour être dans le coup...

    Barack Obama changera peut-être profondément les choses, et aux Etats-Unis, et dans le monde mais de tout cela on ne pourra le savoir qu’à la fin de son travail dans trois ou sept ans. En attendant, au lieu de scruter tous ces échecs le matin en se levant (comme ils scrutaient auparavant tous ces succès), nos «grands commentateurs» qui sont aussi critiques qu’ils avaient été dithyrambiques devraient faire quelque introspection car la flagornerie autant que la critique sont faciles, seule l’action est difficile comme l’expliquait un prédécesseur de Barack Obama, Théodore Roosevelt.

    Laissons du temps à Barack Obama avant d’émettre des opinions définitives sur son action. Cependant, le Président américain n’a jamais et ne sera jamais un homme parfait. Et, d’ailleurs, il ne le prétend pas. Durant la campagne électorale face d’abord à Hillary Clinton puis face à John McCain, il a montré quelques limites et quelques insuffisances dont il avait été fait état ici. De même, il n’est pas ce Messie pur et désintéressé venu sauver le monde mais un homme politique avec une très grande confiance en lui-même et avec une ambition démesurée. SI tel n’avait pas été le cas, il ne serait pas où il est aujourd’hui.

    Mais quelques soient ses défauts et ses insuffisances, tout autant que ses qualités et ses points forts, ils ne peuvent seuls le qualifier. Ce sont uniquement ces actes et ses réalisations qui nous en diront un peu plus. Gageons que les «grands commentateurs» ne seront pas capables d’attendre et que, d’un côté ou d’un autre, ils continueront à juger quotidiennement Barack Obama. C’est dommage. La seule chose positive c’est qu’heureusement, eux, ils ne sont pas au pouvoir!

    Alexandre Vatimbella