Ni gaullisme, ni union nationale, ni gouvernement au centre: le Centrisme est une pensée forte et originale
Centrisme et union nationale : le Centrisme n’est pas antinomique avec l’union nationale puisque son but est de rassembler tous les citoyens en leur offrant le meilleur consensus possible, c’est-à-dire le meilleur de ce chacun peut obtenir dans une société d’intérêts personnels divergents. Mais, tout courant politique n’est-il pas pour l’union nationale à condition que ce soit sur ses valeurs et ses propositions ?! Dès lors, le Centrisme n’a pas vocation à représenter l’union nationale. Son projet est de réunir les femmes et les hommes autour de valeurs centristes et non de valeurs de gauche et de droite. Ramener le centrisme à l’union nationale, c’est démontrer qu’il n’a pas de pensée propre et de valeurs propres mais que, justement, l’union nationale lui permet de se réapproprier les idées de droite et de gauche. Evidemment, on peut estimer que le temps est à une union nationale conjoncturelle, c’est-à-dire que les défis qui se présentent à nous demandent un large consensus, comme l’allongement du temps de travail ou la lutte contre la pollution par exemple. Mais cette union nationale doit alors se faire après une élection dans une négociation dialectique entre les différentes visions politiques et non a priori dans un unanimisme réducteur et dangereux car fourre-tout.
Centrisme et gouvernement au centre : le Centrisme a évidemment pour vocation de gouverner au centre mais parce que son projet et son programme sont centristes et non parce qu’il doit, après une élection, faire son aggiornamento centriste comme c’est le cas, à chaque fois, pour la gauche et la droite. De même, le Centre se doit d’être « prudent » au sens que lui donner Aristote, c’est-à-dire en étant responsable et en faisant en sorte de ne pas se jeter dans un aventurisme débridé qui coûte cher à toute la collectivité. En revanche, le Centrisme, se sont des valeurs fortes qui n’ont pas besoin d’être édulcorées après chaque élection car elles ne sont pas démagogiques. Le Centrisme est pragmatique et non démagogique. Le Centrisme n’est donc pas un « gouvernement au centre » mais un « gouvernement du Centre » et cela change tout !
Centrisme et gaullisme : Quant au gaullisme, il est avant tout un nationalisme. De ce point de vue, il veut réunir la population dans une sorte d’union nationale durable autour des notions de nation et de chef charismatique et non sur un programme politique d’équilibre même si le gaullisme a agrégé des gens de gauche et de droite et qu’il s’est revendiqué comme capitalisme social (De Gaulle, ne l’oublions pas, fut démocrate chrétien au sortir de la Première guerre mondiale).
Le Centre est une pensée politique originale
Il faut dire et redire que le Centre c’est une pensée politique originale : le Centrisme. Le Centre doit donc se battre sur ses couleurs, c’est ce qui fait son originalité, son intérêt et se dignité. Bien sûr, nous savons que dans une élection ce n’est pas le projet ni le programme qui font élire un candidat. Cependant, c’est une vision politique et des valeurs. Or, le Centrisme a une vision politique et des valeurs consensuelles qui lui permettent de pouvoir séduire et réunir une majorité d’électeurs. Bien sûr, pour cela, encore faut-il promouvoir cette vision politique et ces valeurs, c’est-à-dire la culture centriste.
La culture centriste a pour vocation de réconcilier les Français avec eux-mêmes et avec leur ambition de construire une communauté apaisée, ouverte et recherchant le bien être de chacun de ses membres. La culture centriste c’est réconcilier la France avec elle-même, avec l’Europe et lui redonner cette confiance indispensable aux femmes et aux hommes qui la compose dans toutes leurs diversités pour bâtir un monde meilleur. Une tâche exaltante parce que celle-là est du domaine du possible.
Alexandre Vatimbella