Les dangers… d’une reprise de la croissance !
Si, demain, la croissance repart, ce ne sera pas forcément une si bonne nouvelle que cela en à l’air…
Rappelez-vous, ce n’est pas encore si loin que ça. Avant la crise économique et financière que nous vivons, on parlait de pollution, de pénurie des matières premières, de crise alimentaire, de possibles confrontations violentes entre les peuples et entre les composantes d’un même peuple et ainsi de suite. Après la crise, si nous ne faisons rien entretemps, si nous ne pensons pas et n’agissons pas différemment, il n’est besoin d’être devin pour affirmer que nous parlerons de pollution, de pénurie des matières premières, de crise alimentaire, de confrontations violentes, etc.
Demain, si la croissance repart le monde sera de plus en plus pollué et nous continueront à gâcher autant qu’aujourd’hui voire plus, d’autant plus qu’une période de crise est toujours une période où les problèmes environnementaux sont délaissés.
Demain, si la croissance repart, les prix du pétrole et du gaz repartiront à la hausse en même temps que leur utilisation alors qu’il n’y en aura toujours pas pour tout le monde et que les énergies alternatives n’auront pas eu le temps de se mettre réellement en place.
Demain, si la croissance repart, l’inflation repartira avec une fuite en avant au risque de faire perdre aux gens une partie de leur pouvoir d’achat et de rendre les plus pauvres encore plus pauvres.
Demain, si la croissance repart, la crise alimentaire repartira car les habitudes alimentaires des pays riches, de nouveau, se diffuseront rapidement dans les pays émergents et seuls ceux qui auront un pouvoir d’achat suffisant pourront se nourrir correctement.
Demain, si la croissance repart, les plus riches s’enrichiront de nouveau et les plus pauvres s’appauvriront de nouveau si rien n’est fait pour mieux distribuer les richesses.
Demain, si la croissance repart, ceux qui n’ont pas grand-chose lorgneront sur ceux qui vont avoir encore plus et les tensions à l’intérieur des pays et entre les pays s’exacerberont de nouveau.
Demain, si la croissance repart, comme il n’y aura pas de matières premières pour tout le monde, ni de nourriture, ni de beaucoup de biens parfois de première nécessité, les pays auront la tentation de se servir de leur force pour sécuriser leurs approvisionnements en la matière au risque d’une conflagration mondiale.
Conclusion : demain si la croissance repart, le monde sera toujours la même poudrière !
Mais tout cela n’est pas une fatalité, heureusement. Nous pouvons imaginer l’après-crise différemment. Mais, attention, ce n’est pas aussi facile que le prétendent les doux rêveurs qui pensent qu’une crise est le bon moment pour tout remettre à plat. C’est comme si, alors qu’il est bombardé dans sa tranchée, le soldat pensait à changer ses comportements ! Sa seule pensée alors est de sortir vivant de l’apocalypse dans laquelle il se trouve. C’est la même chose actuellement pour tous les pays du monde. La seule chose que veulent leurs peuples, c’est sortir de cette crise où ils perdent leur travail, leur maison, leur revenu, leur confort, leur bien être, leur retraite, leur avenir.
Reste que les problèmes d’avant la crise existent toujours et existeront toujours et encore plus après la crise. Ne pas les prendre en compte pourrait nous empêcher de sortir réellement du pétrin dans lequel nous nous sommes mis.
Il nous faut donc des leaders politiques qui, non seulement, soient capables de nous sortir de cette crise mais de ne pas nous faire retomber dans une autre, tout de suite après au risque que le scénario des années trente se répète et que tout se règle avec une bonne vieille guerre mondiale…
Au fait, qui connaît des leaders vraiment capables de prendre correctement en main la planète ?
Alexandre Vatimbella