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  • La désunion ridicule de ceux qui veulent unir

    Il y a une certaine ironie à voir les centristes déchirés ces derniers temps alors que la pensée politique à laquelle ils se réfèrent est un constant appel à l’union par le consensus. Une ironie qui, pour tous ceux qui croient que le Centrisme est la solution politique, se transforme bien vite en une colère doublée d’une incompréhension. Comment peut-on prôner aux citoyens ce que l’on n’est même pas capable de s’appliquer à soi-même? Bien évidemment, n’étant pas né de la dernière pluie, je connais la réponse. Si les hommes politiques appliquaient tous les principes qu’ils défendent, le monde politique serait un univers de vertu. Pas besoin de démontrer que cela n’est pas exactement le cas… Mais tout de même, les centristes ont l’air bien ridicules dans leurs groupuscules, tentant d’exister afin de se garantir un petit boulot, jetant l’anathème sur leurs meilleurs amis devenus leurs meilleurs ennemis avant que cela ne devienne le contraire...

    Que les hommes politiques centristes ne soient pas tous au garde-à-vous récitant un bréviaire identique, c’est, non seulement, heureux mais c’est ce qui fait une des caractéristiques fortes du Centre composé d’hommes et de femmes libres et responsables qui ne sont pas des militants bêtes et zélés, le petit doigt sur la couture du pantalon. Les ennuis de l’autocratisme de François Bayrou au Mouvement démocrate avec ses adhérents venus de l’UDF est bien là pour le démontrer. Les centristes laissent cela aux partis aux idéologies fermées et aux pratiques clientélistes.

    Pour autant, des valeurs, des visions politiques, des volontés d’action sont communes à tous les centristes et peuvent leur permettre de se retrouver sans que les différences positives de chacun ne soient gommées. L’UDF au temps de sa création et de sa grandeur en était une preuve avec tous les inconvénients que cela peut représenter mais aussi avec toute la puissance que cela peut générer. Et l’on ne peut que défendre les initiatives de ceux qui veulent que le Centre soit à nouveau une force politique majeure et non une force d’appoint à la Gauche ou à la Droite. Ainsi en est-il de la création de l’Alliance centriste par Jean Arthuis. Ainsi en est-il des appels à une confédération centriste de Jean-Christophe Lagarde.

    L’après-élections régionales sera à n’en point douter douloureux pour les Centristes engagés dans des aventures vouées à l’échec, que ce soit le Nouveau Centre dans des listes Majorité présidentielle, que ce soit le Mouvement démocrate dans des listes tournées uniquement vers les socialistes. Mais cela pourrait permettre à tous les centristes, où qu’ils se trouvent, à (re)nouer le dialogue et à se rassembler pour enfin porter le vrai message du Centrisme et à proposer à la France un vrai avenir dans ce XXI° siècle où elle n’a pas encore trouvé réellement sa place, la place qui devrait être la sienne, celle d’une nation moderne, conquérante et consensuelle. Cela ne vaut-il pas de faire un petit effort messieurs et mesdames les centristes?!

    Alexandre Vatimbella

  • La primauté du libéralisme politique sur le libéralisme économique

    C’est le libéralisme politique qui codifie le libéralisme économique et non le contraire. Pour avoir oublié ce primat évident du politique, les sociétés se disant libérales ont vu émerger des comportements uniquement tournés vers la rentabilité financière et l’enrichissement personnel et non guidés par l’accomplissement de l’être humain en tant que personne. Du coup, ces sociétés ne sont plus assises sur les fondements du libéralisme.

    Car le libéralisme, avant d’être une organisation de l’économie est une vision de la société, du rapport de celle-ci avec l’individu et de la teneur du lien social. Dès lors, l’économique obéit au politique dans le sens où c’est le politique qui édicte les règles de fonctionnement de l’économie. L’oublier, c’est oublier la morale inhérente au libéralisme et n’en faire qu’une arme pour les plus forts, plus grave, pour les plus cupides.

    Revenir au primat du politique, c’est revenir à l’essence du libéralisme. Celui-ci organise l’effectivité de la liberté dans un cadre social en mettant en avant la responsabilité comme contrepartie à la liberté. Une responsabilité qui s’exprime dans le lien social qui comprend le respect, la tolérance et la solidarité. Traduit en termes économiques, la liberté d’entreprendre est bornée par des règles éthiques où l’enrichissement est permis mais en respectant l’honnêteté dans un environnement concurrentiel.

    La pensée libérale s’est vitre trouvée confortée au problème de l’inégalité. Si, dans un premier temps, elle a résolu le problème en affirmant que seule l’égalité devant la loi était justifiée, l’inégalité des chances s’est vite imposée au centre de sa réflexion. Dès lors, elle a opéré une révision du contenu de cette égalité qui devait être, non seulement une égalité juridique, mais également une égalité des chances qui apporte la base (accès au savoir, aux soins médicaux, à un logement, à un emploi) pour libérer les talents. Cette révision donnait enfin un sens social au libéralisme mais il permettait également à la communauté de pouvoir profiter de tous ces talents dont la majorité ne pouvait réellement s’exprimer sans cette égalité des chances.

    Mais, attention, cette égalité des chances n’est pas une égalité des revenus. C’est, ensuite, par le travail que les potentialités s’expriment et que l’inégalité se crée sans que celle-ci soit illégitime puisqu’elle ressort d’une volonté de l’individu et non d’un environnement social inégalitaire.

    Pour autant, cette inégalité de revenu ne peut justifier que tout soit permis pour être en haut de l’échelle comme la dérive de comportements sociaux d’individus l’a démontré depuis que le monde existe et, pour notre propos, depuis que certains ont transformé la liberté du libéralisme en une vision du tout est possible dans un monde comparé à une jungle et où la finance est devenue l’eldorado de conquistadors peu scrupuleux. Dès lors, dans cette vision déshumanisée, s’enrichir jusqu’à plus soif sur le dos des autres et de la communauté n’est plus un comportement déviant mais c’est gagner cette compétition de la vie que, soi-disant, le libéralisme organiserait.

    Or, rien n’est plus faux. C’est le darwinisme social avec Herbert Spencer qui en est à l’origine au XIX° siècle et non le libéralisme qui a posé, dès le départ avec Locke puis Smith, une base morale à sa vision de la société et de l’individu. Devenir riche n’est pas immoral mais s’enrichir sur le dos des autres en défiant la moralité, oui.

    Et si cela a été possible, c’est parce que l’on peut voir l’économie uniquement comme un outil qui permet cet enrichissement sans frein et sur le dos des autres. Car l’économie peut évidemment fonctionner sans règles morales en tant qu’outil. Si on la déconnecte du politique, alors, la seule justification de l’enrichissement sans frein demeure pour ceux qui sont, si ce n’est les plus intelligents, les plus malins et les moins regardants sur la morale.

    C’est dans ce sens que le primat du politique en mettant en place un cadre avec des règles de fonctionnement de la société possède cette légitimité et cette primauté sur l’économie et son avatar, le système financier. C’est ce que dit le libéralisme social. C’est ce que dit le Centrisme.

    Alexandre Vatimbella