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  • Le Centre est mort, vive le Centre!

    Le Centre est mort, vive le Centre! Le scrutin régional a pourtant plus acté l’absence d’un vrai Centre dans l’arène électorale que sa disparition sur l’échiquier politique. Le Centre et le Centrisme n’ont jamais disparu ni, a fortiori, les électeurs centristes. Ce sont les politiques qui ont déserté pour leur grande part le Centre à la recherche de destins politiques promis par la Droite et la Gauche à ceux qui les rejoindraient. Mais ainsi que le savent les politologues, une élection se gagne au centre. Du coup, voilà que tout le monde s’intéresse à ce Centre et ces voix centristes qui vont compter double en 2012 lors de présidentielles et des législatives. L’indécente course aux voix centristes a commencé.

    De Villepin à Aubry en passant par Sarkozy et Cohn-Bendit, les amis du Centre sont nombreux et vont l’être de plus en plus. Cependant, comme le dit la fable, méfie-toi de ceux qui prétendent te vouloir du bien. Et elle pourrait ajouter, méfie-toi aussi et surtout de ta famille. Car voilà que soudain les cousins éloignés reviennent au galop pour toucher l’héritage sans que l’on sage toujours ce qu’il y a exactement derrière leur retour au bercail.

    Il y a là les «centristes» de l’UMP qui viennent, en quelques jours, de publier plus de communiqués que pendant presque quinze ans de ralliement à la Droite. Il y a les centristes du Mouvement démocrate qui recouvrent, aussi vite qu’ils l’avaient perdue, la mémoire, eux qui avaient oublié que le mot Centre existait autrement que pour masquer leur aventure à gauche. Il y a les centristes du Nouveau Centre qui retrouvent enfin un peu de leur âme vendue pour quelques strapontins.

    Quand aux Centristes qui n’ont pas bougé de leur Centre, ils assistent amusés mais aussi inquiets à ces ballets quelque peu opportunistes pour certains même s’il n’est pas de mise de douter d’une volonté franche et honnête de se retrouver entre gens de bonne compagnie et partageant des valeurs identiques. Le Centre est accueillant depuis toujours pour tous ceux qui libres et responsables veulent bâtir une politique de consensus, respectueuse, solidaire et tolérante.

    Le rapprochement entre l’Alliance centriste et le Nouveau Centre est la première pierre de cette reconstruction du Centre et la plus évidente. Mais elle ne constitue pas pour autant l’entier édifice centriste. Cette refondation de l’espace centriste doit être la plus large possible dès le départ, quitte même à devoir élaguer par la suite s’il y a lieu. Elle doit s’adresser à ceux qui se battent depuis des années pour rapprocher les Français et non les diviser. Il doit y avoir discussions, débats et réunions avec tous ceux qui veulent se rencontrer et se parler. L’idée est de bâtir un Centre fort et non plus fractionné, ce fractionnement qui fait tant plaisir à la Droite et à la Gauche ce qui leur permet de le laisser dans un état chronique de faiblesse et de tenter, lors de chaque scrutin, de récupérer les voix des électeurs centristes. La refondation du Centre se peut et ne doit pas se limiter à la fusion du Nouveau Centre et de l’Alliance centriste.

    Toutes ces sirènes qui veulent appâter les centristes actuellement, tant à droite qu’à gauche ne veulent qu’une chose, que les voix qui leur manquent pour remporter la présidentielle les rejoignent mais que le Centre demeure éparpiller, voire sous tutelle. Les vrais centristes, eux, ont compris que l’on récupérera ces voix que là où elles se trouvent, au centre et ce, grâce à l’indépendance de ceux qui portent les valeurs et les espoirs du Centrisme.

    Alexandre Vatimbella

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  • Refondation centriste: on a besoin de tout le monde

    Au moment où certains fossoyeurs d’un Centre indépendant se rendent compte de leur erreur, tels Hervé Charrette, Pierre Méhaignerie et quelques autres, au moment où les stratégies d’inféodation à Droite (Nouveau Centre) et à gauche (Mouvement démocrate) se transforment en Bérézina, qui est encore capable de se présenter en leader légitime du Centre et des centristes?

    D’abord, soyons clairs. Personne n’est propriétaire des voix centristes. Ces voix sont indépendantes, d’une part, et, d’autre part, elles se méritent. Une fois ce rappel fait, on peut dire que le paysage centriste s’est rapidement révélé ces derniers temps. Il y a eu les alliances, claire et nette pour celle du Nouveau Centre avec l’UMP, obscure et politicienne, pour celle du Mouvement démocrate avec qui voulait de lui (de Villepin à Marie-Gorges Buffet!). Mais, dans le même temps, il y a eu le vague à l’âme de centristes ayant déjà rejoint la Droite et la Gauche et qui n’y trouvent pas leur place, comme cela a toujours été le cas dans le V° République. Que ce soient les partis radicaux, celui de centre-droit et de celui de centre gauche mais, bien sûr, également les centristes embrigadés dans l’UMP et qui, une fois qu’ils ont servi de marchepied à la Droite en 1995, 2002 et 2007, ont été mis dans une malle au grenier comme reliques d’un temps passé. L’erreur étant humaine, tous ceux qui prennent conscience aujourd’hui qu’ils ont affaibli le Centre, sont les bienvenus pour le reconstruire si leurs motivations sont autre chose que de se pencher sur un cadavre pour le dépouiller de ses objets de valeur afin ensuite de les monnayer sur le marché noir de la politique politicienne.

    Néanmoins, pendant leurs errements, il y a eu ceux qui sont demeurés fidèles à la maison centriste. Ils ne sont pas nombreux mais ils ont obstinément prôné une union de tous les partis se réclamant du Centre et positionnés au centre de l’échiquier politique. Une position difficile tant les défections furent nombreuses ces quinze dernières années, les plus faibles lâchant la barre centriste les uns après les autres.

    On en trouve évidemment au Nouveau Centre et au Mouvement démocrate mais ils sont bien minoritaires et silencieux. On en trouve également sans plus aucune attache mais fidèles à leurs engagements. On en trouve même et encore à l’UMP et au Parti socialiste parce qu’ils croyaient pouvoir infléchir les politiques clientélistes de ces partis, sans grand résultat. Et on en trouve surtout à l’Alliance centriste. Tous ceux qui ont participé à la création de ce nouveau parti l’année dernière autour de Jean Arthuis et tous ceux qui l’ont rejoint depuis ont une chose en commun: ils croient au Centrisme et sont persuadés que la pensée centriste, non seulement, n’est pas une pensée du passé mais est bien celle de l’avenir comme le démontre les nécessités économiques, sociales et sociétales de ce début de millénaire où nous ne nous en sortirons pas sans un consensus national, européen et mondial.

    L’Alliance centriste se positionne dès lors comme le parti légitime pour réunir les centristes. Son idée de créer une confédération sur le modèle de l’UDF première mouture est certainement la plus réaliste en l’état actuel des choses. Et c’est cette confédération qui sera, elle, la formation légitime pour réclamer ces voix centristes. Une confédération ouverte, sans a priori mais clairement du Centre et indépendante. Une indépendance qui ne doit souffrir aucune entorse mais qui ne signifie évidemment pas absence d’alliances électorales et gouvernementales avec d’autres mais uniquement dans une relation d’égalité et sur un projet politique où sont présentes les valeurs centristes.

    Car, aujourd’hui, devant l’urgence pour la France d’avoir une vraie et puissante alternative centriste (les élections présidentielles et législatives de 2012 se préparent dès maintenant), devant l’urgence de bâtir un projet dynamique et gagnant pour le XXI° siècle, on a besoin de tout le monde, des radicaux valoisiens aux radicaux de gauche en passant par la Gauche moderne, du Nouveau Centre au Mouvement démocrate en passant par les centristes de l’UMP et du Parti socialiste sans oublier, bien sûr l’Alliance centriste. Car ce qui unit les centristes est plus fort que ce qui les oppose. Car, ce que les centristes ont à offrir à la France est plus essentiel que leurs querelles de chapelles ou d’égos. Oui, on a besoin de tout le monde. Maintenant.

    Alexandre Vatimbella

  • Que le Centre rassure ses électeurs avant que d’autres ne les récupèrent

    Le nouvel effondrement électoral du Mouvement démocrate et l’absence de liste centriste lors du premier tour des régionales de dimanche a rouvert la chasse à la récupération des électeurs centristes. Rappelons que l’électorat centriste représente potentiellement 33% du corps électoral selon les études de sciences politiques avec une base de 15% à 20%. Où tout cela est-il passé le 14 mars? Sans doute un peu partout (UMP, Europe écologie, Mouvement démocrate) mais surtout et avant tout dans l’abstention.

    Du coup, les partis de Gauche et de Droite font des appels du pied répétés à cet électorat déboussolé qui n’a plus de repères émis par un vrai parti centriste. Les plus intéressés sont évidemment l’UMP et son allié le Nouveau Centre qui tentent de rameuter tout ce qu’ils peuvent sachant qu’ils n’ont aucune possibilité de faire alliance avec une autre liste présente au premier tour. Mais Europe Ecologie lorgne également cet électorat en témoigne l’appel de Corinne Lepage en ce sens qui semble avoir définitivement tiré un trait sur son appartenance au Mouvement démocrate. Le Parti socialiste également aimerait bien s’attacher ces électeurs modérés même s’il se réjouit ouvertement de l’effondrement du Mouvement démocrate qui va lui permettre de retrouver se stratégie d’antan, alliance à gauche, gouvernement au centre…

    Quant aux électeurs, ils attendent une offre claire et crédible du Centre. D’autant que les échéances électorales primordiales se rapprochent. L’absence d’un parti centriste indépendant et d’un candidat centriste aux élections législatives et présidentielles de 2012 serait un coup rude porté au Centrisme. Pour autant, si présence il y a, elle doit se (re)construire dès aujourd’hui autour d’un pôle central, sans aucun doute l’Alliance centriste qui ne cesse de vouloir réunir pendant que les autres formations du Centre s’ingénient à désunir mais qui, pour ce faire, doit prendre définitivement son envol. Mais elle doit se faire dans la diversité des nuances et, surtout, dans le partage des valeurs centristes communes fortes, liberté, respect, solidarité, tolérance et dans ce libéralisme social qui seul peut permettre au pays de libérer les forces de la création et protéger les plus faibles dans un lien social revigoré afin d’établir cette société d’équilibre où tous trouverons leur place. L’absence du Centrisme de la scène politique française ne serait pas seulement un coup dur pour les centristes mais le serait avant tout pour la France et les Français.

    Alexandre Vatimbella

  • Centriste: Est-ce celui qui le dit qui l’est?

    Qui est centriste? Celui qui dit qu'il l'est? Celui qui l’est parce que les médias le prétendent? Aucun des deux? Est-ce suffisant de le prétendre ou que les journalistes le prétendent pour l'être? Dans la pensée chinoise, notamment confucéenne, une grande attention est portée à la signification des mots. C’est la théorie de la «rectification des noms» qui permet l’adéquation entre le nom et la réalité. Car les mots peuvent aussi bien apporter la lumière de la vérité que l’obscurité de l’erreur. Il suffit de ne pas correctement nommer un sujet ou un objet, intentionnellement ou non, pour changer la vision du monde ou, tout au moins, d’un monde. De nos jours, les médias portent une responsabilité essentielle dans ce domaine et force est de constater qu’ils la remplissent de manière très inégale, peu efficace, voire, plus grave, parfois, sans aucun sens de la responsabilité. Cette négligence n’a souvent guère d’incidence sur le fond de l’information délivrée. Mais ce n’est pas toujours le cas. Particulièrement en politique.

    Nommer un oppresseur, un libérateur n’est évidemment pas la même chose. Dire qu’un système est démocratique quand il est totalitaire est du même acabit. Bien sûr, la propagande utilise ces mensonges et en fait son fond de commerce. Mais la presse libre qui agit dans un autre domaine de la communication, informer, ne le devrait pas. Or, pour des raisons idéologiques, certains journalistes ont souvent choisi de s’arranger avec la réalité quand d’autres ne font que du suivisme en la matière.

    A un degré moindre, c’est ce qui se passe en matière d’étiquettes politiques. Celles-ci sont souvent distribuées de manière farfelue et sans réflexion de fond (et alors même que ceux à qui on les accole les refuse). Tout démontre alors une absence de sérieux dans l’appellation qui n’est alors qu’une facilité intellectuelle dans un environnement conformiste et sclérosé. En découle alors une vision biaisée des pensées politiques par les citoyens puisque ceux qui sont sensés les défendre selon les médias n’en sont pas des partisans, ne les défendent pas et n’agissent pas par rapport à leurs valeurs…

    Si j’en parle ici, c’est évidemment parce que le Centrisme en est plus souvent la victime que d’autres pensées politiques. Ces mêmes médias qui affirment que le Centre et le Centrisme n’existent pas, ne reculent pourtant pas à coller l’étiquette de «centriste» à tout un tas d’hommes et de femmes politiques qui n’en ont pas la moindre caractéristique… De telles contradictions ne les ont manifestement jamais perturbés. Les journalistes en usent et en abusent ainsi que les «experts» et les politologues qui arpentent les plateaux de télévision et qui remplissent les pages opinions des quotidiens.

    Dans l’univers centriste actuellement éclaté et en déshérence, où tout le monde revendique la parole sacrée et le titre suprême de grand commandeur des centristes, il n’est pas inutile de tenter de faire la part des choses en étudiant les cas emblématiques de François Bayrou et d’Hervé Morin.

    François Bayrou est-il un centriste? Du temps où il était président de l’UDF, la réponse semblait tomber sous le sens pour beaucoup, même si la réalité était plus nuancée. Depuis qu’il a fondé le Mouvement démocrate, un doute s’est instillé chez nombre de ceux qui se définissent comme centristes. D’autant que le leader du MoDem a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue pendant la campagne présidentielle de 2007 qu’il n’était pas centriste, qu’il n’avait jamais été centriste et que ce mot ne faisait pas partie de son vocabulaire. Une déclaration nette et précise qui n’a pas empêché les médias de continuer à lui accoler l’étiquette centriste. Quelques temps plus tard, devant des militants du Mouvement démocrate, il a affirmé avoir cherché dans tous les dictionnaires à sa disposition par quelle appellation il pouvait remplacer le mot «centrisme» pour mieux définir son positionnement politique. Pourtant, bizarrement, il ne reprend jamais un journaliste qui le traite de centriste pour lui signifier qu’il ne s’en considère pas un. Mieux, il parle toujours du Centre comme s’il s’en référait comme dernièrement sur RTL où il a mélangé sciemment les mots démocrate et centre.

    On comprend, bien entendu, que, dans sa volonté d’avoir une base électorale, il veuille s’accaparer les voix du Centre tout en niant en être pour s’approprier, d’un autre côté, les voix des socialo-écolo-bobos, cibles privilégiées du Mouvement démocrate. Néanmoins, la réalité est que, comme il l’a dit, il n’a jamais été un centriste. François Bayrou a toujours navigué dans un univers d’homme de droite avec une grille de valeur s’inspirant du catholicisme social comme pouvait le pratiquer ces fameux patrons sociaux du XIX° siècle. Ajoutons à cela que sa propension à diriger seul dans les partis politiques dont il est le leader est plutôt antinomique avec les pratiques centristes en la matière.

    Si l’on étudie maintenant le positionnement d’Hervé Morin, ancien bras droit de François Bayrou à l’UDF (après évidemment Marielle de Sarnez!), l’analyse démontre que ce dernier n’est pas non plus centriste mais un homme de droite dont les références se trouvent plutôt du côté de la frange libérale de l’UMP que d’un libéralisme social centriste. Hervé Morin ne vient d’ailleurs pas de la famille centriste mais de la droite libérale où il se trouvait aux côtés d’Alain Madelin et de François Léotard, son mentor. Son parcours politique est lié à la frange de droite de l’UDF et non pas à celle de son premier président, Jean Lecanuet, dont le positionnement se situait au centre du Centre. Sa volonté de récupérer aujourd’hui l’appellation UDF n’est donc pas aussi légitime qu’il le prétend. Même s’il a raison d’expliquer que la volonté de François Bayrou de la garder est encore plus illégitime. D’ailleurs, Hervé Morin ne manque pas une occasion de signifier que le Nouveau Centre est un parti de centre-droit et qu’il est un homme de centre-droit. Du coup, tout comme François Bayrou, Hervé Morin ne peut être appelé centriste alors que, dans les médias, il l’est. Pourtant, il ne reprend jamais ces mêmes médias pour les mêmes raisons qui font que François Bayrou fait de même: mettre la main sur l’électorat centriste.

    Le fait que ni François Bayrou, ni Hervé Morin n’aient jamais été de vrais centristes ne veut absolument pas dire qu’il n’y en avait pas à l’UDF, ni qu’il n’y en ait pas au Mouvement démocrate ou au Nouveau Centre. Néanmoins, le rapport de force dans ces deux formations politiques ne joue pas en leur faveur pour le moment. C’est sans doute pourquoi la création de l’Alliance centriste est si importante pour la pensée centriste malgré son actuel poids politique. Car le projet de Jean Arthuis qui a été à la base de la création du parti est bien de réunir l’ensemble des centristes autour d’un consensus où ceux qui pensent comme François Bayrou (celui d’aujourd’hui…) et ceux qui pensent comme Hervé Morin s’agrègent autour de ceux qui défendent le Centrisme du juste équilibre.

    Bien entendu, l’Alliance centriste est un parti trop jeune pour pouvoir affirmer qu’elle va demeurer une formation du Centre. Mais son discours est bien un discours centriste cohérent alors que ceux du Mouvement démocrate ou du Nouveau Centre ne le sont que par intermittence. Dès lors, les médias seraient bien inspirés d’accoler, au minimum, l’adjectif gauche au centrisme du Mouvement démocrate et droite à celui du Nouveau Centre (entendons-nous bien, il n’y a rien d’infâmant à être de centre-gauche ou de centre-droit) et de réserver le terme de centrisme tout court à la seule Alliance centriste. Cela permettrait de clarifier la situation et aux médias de remplir correctement leur mission d’information qui est si importante pour la démocratie.

    Car, comme le disait Tocqueville, «Plus j’envisage l’indépendance de la presse dans ses principaux effets, plus je viens à me convaincre que chez les modernes l’indépendance de la presse est l’élément capital et pour ainsi dire constitutif de la liberté. Un peuple qui veut rester libre a donc le droit d’exiger qu’à tout prix on la respecte.» Même s’il disait également, «Il n’y a pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître. Vouloir obtenir les uns en échappant aux autres, c’est se livrer à l’une de ces illusions dont se bercent d’ordinaire les nations malades.» D’où, parfois, la nécessité de «rectifier les noms»…

    Alexandre Vatimbella

  • Le réformiste, le «nouveau» Barack Obama?


    Pour bien comprendre le soi-disant revirement politique de Barack Obama depuis quelques semaines, depuis la perte d’un siège de sénateur par le Parti démocrate, il faut prendre ce recul nécessaire que bien peu de commentateurs prennent de nos jours, malheureusement. Nous avons toujours démontré ici que le président des Etats-Unis était un centriste réformiste. Non seulement parce qu’il l’a toujours dit mais aussi parce que tous ses actes en font foi. Rien de nouveau là-dessus, il l’est encore. Oui, mais voilà, de nombreux commentateurs semblent le découvrir après en avoir fait un «liberal», un homme bien ancré à gauche, ce qu’il n’a jamais été/

    Ceux qui prétendent que Barack Obama est un homme de gauche estiment que la campagne présidentielle de 2008 avec son mot d’ordre «Change» (le changement) et les mesures prises début 2009, une fois qu’il accédé au pouvoir, ont démontré qu’il était plutôt un «socialiste» qui voulait transformer en profondeur la société.

    Le problème est qu’ils ont confondu – sciemment ou non - le conjoncturel et le structurel et qu’ils ont mélangé, souvent malhonnêtement, la nécessité de reconstruire les Etats-Unis et la manière de gouverner un pays reconstruit.

    Ainsi, lorsque qu’Obama arrive au pouvoir, il se retrouve devant une grave crise conjoncturelle, non plus essentiellement politique suite à la présidence polarisée de Bush , mais essentiellement économique (avec une décroissance) et sociale (avec un fort taux de chômage). Sa priorité n’est donc plus de réconcilier les Américains entre eux et avec leur pays mais de prendre des mesures d’urgences pour remettre les Etats-Unis sur la voie de la croissance et de l’emploi.

    Ces mesures d’urgences, conjoncturelles, n’ont rien à voir avec sa volonté de réformer structurellement le pays et de (re)mettre en place un système consensuel basé sur une volonté de gouverner de manière bipartisane. Cependant, les mesures d’urgences doivent primer parce qu’avant de gouverner par l’équilibre, il faut d’abord (re)trouver les conditions de l’équilibre.

    Barack Obama n’est pas responsable de la crise qu’il a trouvé à son arrivée au pouvoir, ni il a inventé les problèmes à résoudre qui ont nécessité des actions fortes avec son plan de relance économique et son plan d’assurance santé. Il n’est pas non plus responsable de la guerre en Afghanistan (provenant de l’attaque du 11 septembre) ni de celle en Irak (provenant d’une volonté de George W Bush). Pour autant, il ne pouvait, ni ne voulait, occulter ces réalités et il les a attaquées de front. S’y attaquant, il s’est retrouvé caricaturé en un volontariste désirant tout chambouler, ce qui n’a jamais été sa vision du gouvernement.

    Ainsi, Barack Obama est un centriste réformiste qui a trouvé une situation qui lui imposait d’abord de réparer le système («to fix the system») avant de pouvoir le gérer de manière consensuelle («a bipartisanship government). Mélanger les deux est lui faire un procès d’intention comme c’est le cas actuellement du Parti républicain. Car ce dernier s’est emparé du trouble de la population américaine devant la crise et les mesures fortes nécessaires pour la combattre, sentant immédiatement quel était le danger pour lui si Barack Obama réussissait son pari à rapprocher les Américains et à mettre en place des majorités fluctuantes selon les projets et les réformes (ce que l’on appelle aux Etats-Unis «postpartisanship»). Le mieux était donc de mettre immédiatement en place une confrontation dure qui démontrait qu’il y avait deux camps irréconciliables.

    On comprend cette stratégie pour un parti politique qui a peur pour son existence. On comprend moins bien l’intérêt pour le bien être d’un pays que l’on affirme aimer et défendre… Le pire est que cette stratégie a eu un impact fort, à la fois aux Etats-Unis mais aussi dans le monde entier. Les erreurs de communication et stratégiques de la Maison Blanche ont amplifié cet impact dont le résultat, en terme d’efficacité politique pour le bien du pays pourrait bien être catastrophique.

    Alexandre Vatimbella