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  • Ni gaullisme, ni union nationale, ni gouvernement au centre: le Centrisme est une pensée forte et originale

    Il existe entre le centrisme, l’union nationale, le gouvernement au centre et le gaullisme de très grandes différences qu’il convient de ne pas oublier sauf à vouloir diluer cette pensée politique et la rendre fade. L’union nationale permet de réunir des personnes qui pensent différemment mais qui s’unissent à un moment critique du pays pour gouverner ensemble autour d’un consensus sur des politiques précises à mener dans le cadre démocratique. Gouverner au centre, c’est faire en sorte de gouverner prudemment en essayant de faire le moins de vague possible. Quant au Gaullisme, c’est un nationalisme social. Le Centrisme n’est ni l’union nationale comme veulent le faire croire certains, ni un gouvernement au centre comme voudraient le réduire d’autres et encore moins un nationalisme car sa volonté est d’unir toutes les personnes, il a une vocation universaliste qui n’est pas celle du Gaullisme. Le Centrisme est une pensée politique autonome qui ne grappille pas ses idées tantôt à gauche ou à droite, ni qui édulcore les mesures de droite et de gauche. Le Centrisme n’est pas « modéré », il est, au contraire dynamique en ce qu’il propose une vision forte de la politique qui est de mener une politique de juste équilibre afin de renforcer le lien social tout en s’appuyant sur les fondamentaux de la vie en société.

     

    Centrisme et union nationale : le Centrisme n’est pas antinomique avec l’union nationale puisque son but est de rassembler tous les citoyens en leur offrant le meilleur consensus possible, c’est-à-dire le meilleur de ce chacun peut obtenir dans une société d’intérêts personnels divergents. Mais, tout courant politique n’est-il pas pour l’union nationale à condition que ce soit sur ses valeurs et ses propositions ?! Dès lors, le Centrisme n’a pas vocation à représenter l’union nationale. Son projet est de réunir les femmes et les hommes autour de valeurs centristes et non de valeurs de gauche et de droite. Ramener le centrisme à l’union nationale, c’est démontrer qu’il n’a pas de pensée propre et de valeurs propres mais que, justement, l’union nationale lui permet de se réapproprier les idées de droite et de gauche. Evidemment, on peut estimer que le temps est à une union nationale conjoncturelle, c’est-à-dire que les défis qui se présentent à nous demandent un large consensus, comme l’allongement du temps de travail ou la lutte contre la pollution par exemple. Mais cette union nationale doit alors se faire après une élection dans une négociation dialectique entre les différentes visions politiques et non a priori dans un unanimisme réducteur et dangereux car fourre-tout.

     

    Centrisme et gouvernement au centre : le Centrisme a évidemment pour vocation de gouverner au centre mais parce que son projet et son programme sont centristes et non parce qu’il doit, après une élection, faire son aggiornamento centriste comme c’est le cas, à chaque fois, pour la gauche et la droite. De même, le Centre se doit d’être « prudent » au sens que lui donner Aristote, c’est-à-dire en étant responsable et en faisant en sorte de ne pas se jeter dans un aventurisme débridé qui coûte cher à toute la collectivité. En revanche, le Centrisme, se sont des valeurs fortes qui n’ont pas besoin d’être édulcorées après chaque élection car elles ne sont pas démagogiques. Le Centrisme est pragmatique et non démagogique. Le Centrisme n’est donc pas un « gouvernement au centre » mais un « gouvernement du Centre » et cela change tout !

     

    Centrisme et gaullisme : Quant au gaullisme, il est avant tout un nationalisme. De ce point de vue, il veut réunir la population dans une sorte d’union nationale durable autour des notions de nation et de chef charismatique et non sur un programme politique d’équilibre même si le gaullisme a agrégé des gens de gauche et de droite et qu’il s’est revendiqué comme capitalisme social (De Gaulle, ne l’oublions pas, fut démocrate chrétien au sortir de la Première guerre mondiale).

     

    Le Centre est une pensée politique originale

     

    Il faut dire et redire que le Centre c’est une pensée politique originale : le Centrisme. Le Centre doit donc se battre sur ses couleurs, c’est ce qui fait son originalité, son intérêt et se dignité. Bien sûr, nous savons que dans une élection ce n’est pas le projet ni le programme qui font élire un candidat. Cependant, c’est une vision politique et des valeurs. Or, le Centrisme a une vision politique et des valeurs consensuelles qui lui permettent de pouvoir séduire et réunir une majorité d’électeurs. Bien sûr, pour cela, encore faut-il promouvoir cette vision politique et ces valeurs, c’est-à-dire la culture centriste.

     

    La culture centriste a pour vocation de réconcilier les Français avec eux-mêmes et avec leur ambition de construire une communauté apaisée, ouverte et recherchant le bien être de chacun de ses membres. La culture centriste c’est réconcilier la France avec elle-même, avec l’Europe et lui redonner cette confiance indispensable aux femmes et aux hommes qui la compose dans toutes leurs diversités pour bâtir un monde meilleur. Une tâche exaltante parce que celle-là est du domaine du possible.

     

    Alexandre Vatimbella

     

  • Le vrai et beau récit du Centre

    Tous les courants politiques possèdent un récit structurant principal (et d’autres de moindre importance). Ce récit est ce que cette pensée raconte aux citoyens, l’histoire et l’aventure qu’elle leur propose de vivre s’ils lui font confiance. Au moment où des présidentielles se profilent et où le Centre semble avoir une chance de se raconter mais où certaines postures et certaines déclarations peuvent ressembler à de simples postures électorales, essayons de dégager ce récit.

     

     

    Tout d’abord, le récit du Centre part d’une vision humaniste pragmatique et « modérée » (au sens de modérateur) de la société qui refuse la démagogie et le populisme des extrêmes. Cette vision n’est pas sans difficultés puisqu’elle privilégie une société du possible contre une société de l’utopie défendue par la droite et la gauche. Car, même si cette approche est appréciée par l’opinion publique, cette dernière est toujours tentée de rejoindre les vendeurs de chimères et de rêves inaccessibles mais si féeriques... Mais c’est aussi ce qui fait son honneur et sa respectabilité.

     

     

    Qu’est-ce que propose le Centre ? Il se propose de construire une société équilibrée c’est-à-dire une société où chacun, quel qu’il soit, pourra trouver sa place et jouir de manière effective de ses droits s’il respecte ses devoirs. Ni partisan échevelé de l’individu-roi mais pas plus défenseur rigide d’une communauté-reine, le Centre veut mettre l’individu au centre de la société, c’est-à-dire en lui conférant le rôle principal. Mais ce rôle s’accompagne de la nécessaire et incontournable responsabilité. Et cette responsabilité, envers lui-même d’abord, envers les autres ensuite, c’est-à-dire envers chacun des autres mais aussi la communauté dans son ensemble est essentielle pour que la société soit équilibrée.

     

     

    La responsabilité de l’individu qui est considéré comme une personne, c’est-à-dire comme quelqu’un qui possède une autonomie irréductible et un lien indéfectible avec la société, doit lui permettre de se prendre en charge. Mais, à l’inverse d’un libéralisme pur et dur, le Centre ne pense qu’un « laisser-faire » où une fameuse mais fumeuse « main invisible » rééquilibre sans cesse les distorsions d’une liberté échevelée puisse répondre à tous les cas de figure et organise dans cette optique une solidarité pour aider ceux qui en ont besoin à s’assumer et à se responsabiliser. C’est ainsi, qu’à l’inverse d’un collectivisme utopique et liberticide, elle ne pense pas que l’Etat doit être l’organisateur en chef ad vitam æternam, le Léviathan, mais bien un outil dont la finalité est, en dehors de la cohésion et de la sécurité de la communauté, d’émanciper l’individu pour en faire une personne libre et responsable.

     

     

    Dès lors, le récit du Centre est d’amener chacun à devenir une personne épanouie dont l’individualité se mêle harmonieusement à celles des autres personnes dans une communauté consensuelle où le lien social s’exprime par le respect et la solidarité. Pas de révolutions violentes, pas de grands soirs, pas de sociétés utopiques, juste une recherche du meilleur équilibre possible afin de fonder la meilleure société possible où l’on pratique le bien vivre ensemble.

     

     

    Si cette vision est souvent plus difficile à faire passer médiatiquement parce qu’elle ne raconte pas de contes de fées, parce qu’elle n’est pas démagogique, elle est, en revanche, une vision réaliste, donc possible à réaliser.

     

     

    Mais elle raconte aussi une belle histoire, celle d’un individu libre et sachant où il a envie d’aller, respecter par les autres pour ce qu’il est, se sentant responsable de sa vie mais aussi de ce qui se passe autour de lui, voulant construire en harmonie avec les autres une société où l’on se rappelle que les êtres humains sont, comme le disait Aristote, des « animaux sociaux » dans le sens qu’ils se réalisent totalement dans le cadre de la communauté humaine.

     

     

    C’est ce récit que devrait nous raconter tout homme ou toute femme politique qui se réclame du Centre et qui cherche à se faire élire dans une élection locale ou nationale. Cela éviterait de faire passer le Centre pour un lieu où se retrouvent des gens qui ne savent pas choisir entre un côté ou l’autre, pire, qui n’ont que peu d’idées et qui les piquent alternativement à gauche ou à droite, des politiques plus préoccupés par se faire élire que par agir.

     

     

    Le Centre a un vrai et beau récit à raconter. Il serait bête de s’en priver.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella