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  • Le Centrisme a gagné la bataille des idées… il lui faut maintenant gagner les batailles de l’action

    Depuis toujours les Centristes prônent des politiques modérées et équilibrées, non pas parce qu’ils sont frileux, mais parce qu’ils sont responsables. Confucius et Aristote en faisaient autant pour la même raison. Si Bill Clinton a créé la Third way (la Troisième voie reprise ensuite par Tony Blair et théorisée par son «maître à penser» Anthony Giddens), c’est qu’il était parvenu à la même conclusion : seule une politique consensuelle et dont tout le monde partage les fruits est la politique de l’avenir parce qu’elle est aussi la politique du passé et du présent, celle où l’on revient toujours, parce celle qui donne les meilleurs résultats. Les Centristes savent que les politiques extrêmes jouent constamment avec le feu et que les pots cassés sont ensuite toujours payés par les mêmes : les peuples et, en particulier, les citoyens les plus pauvres. Ce fut ainsi le cas en France avec cette fameuse relance par la consommation et les nationalisations après la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981. Ce fut encore le cas avec la politique de dérégulation et de baisse des impôts aux Etats-Unis de 2000 à 2008 avec George W Bush. L’expérimentation de quelques apprentis sorciers sur l’économie réelle de leurs idéologies à courte vue produit toujours des catastrophes que ceux-ci font payer à toute la population. Il est à espérer que la crise économique et financière mondiale dans laquelle ces dangereux expérimentateurs nous ont mené avec, souvent, notre assentiment (tout au moins tacite), fasse prendre conscience que la politique n’est pas une roulette russe mais une action réfléchie et responsable qui ne crée pas des miracles mais donne des résultats par une gestion efficace de la société. Il est malheureusement à craindre que le « business as usual » ne revienne en force après la sortie de la crise si nous continuons à croire n’importe quel camelot qui se présente devant nous comme un « expert » qui connaît la « vérité » et qui propose de raser gratis.

    Non pas que nous devions demeurer inactifs – ce qui serait la pire des postures – mais nous devons agir en sachant d’où nous venons et où nous voulons aller. Gober que l’on peut avoir le beurre, l’argent du beurre, la laitière, la vache et le pré où elle a brouté est une envie humaine naturelle mais irresponsable, pire, que nous savons irresponsable. Fixer des objectifs réalistes par des actions réfléchies pour construire une société équilibrée, telle doit être la règle politique première. Bien sûr, la mise en place de politiques centristes comme aux Etats-Unis en temps de crise aussi profonde recèle un gros danger : que la population mélange la maladie et son traitement et les mettent dans le même sac. Car les mesures prises par Barack Obama ne vont pas donner des résultats demain matin. La destruction a été si forte suite à la politique en faveur des riches (voire des très riches) de Bush junior qu’il va falloir du temps pour que la situation s’améliore. Et nous savons que la patience n’est pas la qualité première des peuples. Et on peut les comprendre d’un certain côté puisqu’ils sont généralement ceux qui souffrent de l’irresponsabilité de quelques dirigeants. Mais s’ils peuvent se plaindre, ils ne doivent pas oublier qu’ils ont élus leurs dirigeants et que s’ils ne veulent plus être les dindons de la farce, ils n’ont qu’à s’investir plus fortement dans la politique et devenir des électeurs responsables. Sans électeurs responsables, pas de dirigeants responsables mais des populistes démagogues souvent incompétents…

    Maintenant que nous savons que les politiques idéologiques de la Droite et de la Gauche conduisent inexorablement à la faillite politique et économique avec des conséquences sociales désastreuses, maintenant que nous savons que seule une politique centriste pragmatique (et non une politique au centre qui, néanmoins, est toujours mieux que rien) est efficace parce qu’elle est modérée, équilibrée et mis en pratique par des personnes responsables, il ne reste plus qu’à élire ceux qui la mettront en place. Les Américains l’ont fait (sous réserve du droit d’inventaire), à nous de le faire en Europe et plus particulièrement en France.

    Alexandre Vatimbella