Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les cent jours de Barack Obama: une politique centriste ouverte et pragmatique

    S’il y en avait qui avait encore des doutes sur le centrisme du nouveau président américain, il suffit de faire le bilan de ses cent premiers jours à la Maison blanche pour les balayer. Et ce ne sont pas les extrémistes de gauche et de droite qui diront le contraire, eux qui n’arrêtent pas de pester, les premiers devant un interventionnisme trop timide de l’Etat, les deuxièmes en comparant les Etats-Unis à l’Union soviétique de jadis, pire, à la France d’aujourd’hui! Le pire pour tous ces idéologues qui enragent, c’est que Barack Obama fait globalement ce qu’il avait qu’il ferait et qu’il gouverne comme il avait dit qu’il le ferait. C’est assez rare et exceptionnel, les politiques jouant généralement avec les promesses politiques qui, on le sait bien, n’engagent que ceux qui y croient… Et ce qui est encore plus rageant, c’est que le nouveau Président demeure ouvert et pragmatiste, désirant gouverner, non pas avec tout le monde comme on le dit souvent à tort, mais avec tous ceux qui ont envie de s’impliquer avec lui dans le redressement des Etats-Unis. Une attitude qui a complètement déstabilisé ses opposants du Parti républicain qui, frileusement, se sont réfugiés dans une opposition dure et méchante où des animateurs de radio excités tel Limbaugh ou des anciens durs de l’administration Bush, tels Cheney ou Rove peuvent déverser leur fiel en guise de programme politique.
    Barack Obama a donc déçu les activistes de gauche et de droite mais, et c’est le plus important pour lui, pas la grande majorité du peuple américain qui lui manifeste largement sa confiance et, sans doute, du monde entier. En cent jours, aujourd’hui, de gouvernement de la première puissance du monde, il a commencé à avancer vers sa grande ambition sans perdre trop de temps: sortir de la crise et refonder le capitalisme américain par une politique centriste où tout le monde aura sa place, c’est-à-dire faire vivre réellement le rêve américain. Tout n’a pas été facile depuis le 20 janvier où il a pris ses fonctions et les difficultés sont là. Tout sera encore moins facile dans les mois qui viennent mais, pour l’instant, il s’en sort assez bien si l’on en croit les analystes, les médias et les citoyens des Etats-Unis. Bien sûr, il est encore trop tôt pour affirmer que sa présidence sera une réussite et marquera l’Histoire mais sa dimension politique n’échappe à personne et les spécialistes de la présidence américaine sont étonnés de la facilité avec laquelle cet homme jeune de 47 ans et au cursus politique limité a pu s’imprégner aussi profondément et rapidement de son rôle. «Je crois que nous n’avons rien vu de pareil à Obama depuis Roosevelt» a déclaré l’historienne Doris Kearns Goodwin à Time Magazine.
    Pour parvenir à ses fins, Barack Obama s’est fixé cinq objectifs majeurs : sortir de la crise économique en changeant les pratiques financières pour toujours, faire des Américains le peuple le mieux éduqué du monde, donner une assurance santé à tout la population, fonder la nouvelle croissance du pays sur les énergies nouvelles et l’écologie, réduire le déficit budgétaire. Dans le même temps, il veut un monde apaisé où la lutte contre le terrorisme serait collective, impliquant tous les Etats du monde d’où une volonté sans faille de discuter avec tout les pays et de tendre la main sans exclusive, non pas candidement mais avec un pragmatisme lucide et une volonté de croire en la raison humaine.
    Pour cela, Barack Obama explique qu’il faut rebâtir la maison Amérique sur du roc et non plus sur du sable comme maintenant, utilisant pour cela des images issues directement du Sermon sur la Montagne de Jésus ! Car le nouveau Président des Etats-Unis veut faire entrer pour de bon son pays dans le XXI° siècle avec des valeurs fortes dépassant celles d’un postmodernisme individualiste et tourné uniquement vers la satisfaction matérielle. C’est une rude et difficile tâche mais on a l’impression que Barack Obama aime les difficultés même s’il aime à dire qu’il aurait préféré s’attaquer à des problèmes moins graves ou, à tout le moins, à un problème après l’autre et non pas à tous en même temps !
    D’autant qu’il souhaite que tous les Américains sortent vainqueurs des défis qui s’annoncent dans une vision centriste de la politique. Et c’est pourquoi on le voit partout pour expliquer ce qu’il fait et l’expliquer à tout le monde. Ce n’est certes pas facile car, comme chacun le sait, le Centrisme a des ennemis des deux côtés de l’échiquier politique et que, par son ouverture, il s’expose aux controverses sans fin de la part des idéologues. Mais s’il gagne sa bataille, il aura à coup sûr sa place dans le panthéon des grands présidents américains.

    Alexandre Vatimbella

  • Les dangers… d’une reprise de la croissance !

    Si, demain, la croissance repart, ce ne sera pas forcément une si bonne nouvelle que cela en à l’air…

    Rappelez-vous, ce n’est pas encore si loin que ça. Avant la crise économique et financière que nous vivons, on parlait de pollution, de pénurie des matières premières, de crise alimentaire, de possibles confrontations violentes entre les peuples et entre les composantes d’un même peuple et ainsi de suite. Après la crise, si nous ne faisons rien entretemps, si nous ne pensons pas et n’agissons pas différemment, il n’est besoin d’être devin pour affirmer que nous parlerons de pollution, de pénurie des matières premières, de crise alimentaire, de confrontations violentes, etc.

    Demain, si la croissance repart le monde sera de plus en plus pollué et nous continueront à gâcher autant qu’aujourd’hui voire plus, d’autant plus qu’une période de crise est toujours une période où les problèmes environnementaux sont délaissés.

    Demain, si la croissance repart, les prix du pétrole et du gaz repartiront à la hausse en même temps que leur utilisation alors qu’il n’y en aura toujours pas pour tout le monde et que les énergies alternatives n’auront pas eu le temps de se mettre réellement en place.

    Demain, si la croissance repart, l’inflation repartira avec une fuite en avant au risque de faire perdre aux gens une partie de leur pouvoir d’achat et de rendre les plus pauvres encore plus pauvres.

    Demain, si la croissance repart, la crise alimentaire repartira car les habitudes alimentaires des pays riches, de nouveau, se diffuseront rapidement dans les pays émergents et seuls ceux qui auront un pouvoir d’achat suffisant pourront se nourrir correctement.

    Demain, si la croissance repart, les plus riches s’enrichiront de nouveau et les plus pauvres s’appauvriront de nouveau si rien n’est fait pour mieux distribuer les richesses.

    Demain, si la croissance repart, ceux qui n’ont pas grand-chose lorgneront sur ceux qui vont avoir encore plus et les tensions à l’intérieur des pays et entre les pays s’exacerberont de nouveau.

    Demain, si la croissance repart, comme il n’y aura pas de matières premières pour tout le monde, ni de nourriture, ni de beaucoup de biens parfois de première nécessité, les pays auront la tentation de se servir de leur force pour sécuriser leurs approvisionnements en la matière au risque d’une conflagration mondiale.

    Conclusion : demain si la croissance repart, le monde sera toujours la même poudrière !

    Mais tout cela n’est pas une fatalité, heureusement. Nous pouvons imaginer l’après-crise différemment. Mais, attention, ce n’est pas aussi facile que le prétendent les doux rêveurs qui pensent qu’une crise est le bon moment pour tout remettre à plat. C’est comme si, alors qu’il est bombardé dans sa tranchée, le soldat pensait à changer ses comportements ! Sa seule pensée alors est de sortir vivant de l’apocalypse dans laquelle il se trouve. C’est la même chose actuellement pour tous les pays du monde. La seule chose que veulent leurs peuples, c’est sortir de cette crise où ils perdent leur travail, leur maison, leur revenu, leur confort, leur bien être, leur retraite, leur avenir.

    Reste que les problèmes d’avant la crise existent toujours et existeront toujours et encore plus après la crise. Ne pas les prendre en compte pourrait nous empêcher de sortir réellement du pétrin dans lequel nous nous sommes mis.

    Il nous faut donc des leaders politiques qui, non seulement, soient capables de nous sortir de cette crise mais de ne pas nous faire retomber dans une autre, tout de suite après au risque que le scénario des années trente se répète et que tout se règle avec une bonne vieille guerre mondiale…

    Au fait, qui connaît des leaders vraiment capables de prendre correctement en main la planète ?

    Alexandre Vatimbella