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  • Les partis centristes ont besoin d’une confédération

    Rassembler les Centristes ou, plutôt, rassembler les différentes formations politiques se réclamant du Centre dans une confédération voilà la tâche la plus urgente depuis que le Nouveau Centre et le Mouvement démocrate l’ont fait imploser et que d’autres, tels des radicaux dans leur ensemble regardent depuis trop longtemps le train du pouvoir passer tentant de s’accrocher aux derniers wagons des strapontins. Réunir les différentes composantes du Centre n’est pas plus illégitime que d’avoir réuni les Droites (UMP) ou la Gauche dans des fronts populaires, des programmes communs, des fronts de gauche ou des majorités plurielles. Mais rassembler les Centristes comme le souhaite Jean Arthuis aujourd’hui ne doit pas être de faire revivre la vieille UDF mais d’en créer une nouvelle dans laquelle les différentes composantes du Centre trouveront naturellement leurs places, des Radicaux de gauche au Nouveau Centre, du Parti radical au Mouvement démocrate en passant par la Gauche moderne et quelques autres.

    Ici, nous avons souvent parlé de la pensée centriste, une pensée originale, un Centrisme du juste équilibre pour ne pas être suspects de vouloir une union de bric et broc chargée seulement de grappiller des sièges à des élections. Nous avons aussi dit que le Centrisme était pluriel avec des sensibilités et des nuances. C’est cette pluralité qu’il convient aujourd’hui de réunir et non pas d’unir afin de couvrir le large spectre du Centre et le positionner enfin sur le principe du juste équilibre. Car un Centrisme ne signifie pas un seul parti du Centre. L’unité des valeurs et de principe d’action ne signifie pas qu’il faille un parti unique mais qu’il faille néanmoins que tous se réunissent dans une structure afin d’être mieux à même de faire entendre leur message, de peser plus sur la vie politique et d’accéder au pouvoir comme Centre et non comme supplétif à la Droite ou à la Gauche.

    Ce n’est que de cette façon que l’on pourra mettre en œuvre le Centrisme qui, comme nous le rappelle quotidiennement Barack Obama et sa politique centriste, est une pensée moderne, progressiste et d’avenir qui prône le consensus et l’équilibre juste dans tous les domaines pendant que la Droite et la Gauche ressassent sans fin leurs vieux dogmes issus pour la plupart du XVIII° siècle avec leurs volontés de séparer plutôt que de réunir par des politiques extrêmes et d’exclusion de l’autre.

    Dès lors, toute tentative de sortir le Centre du ghetto dans lequel quelques uns l’ont enfermé pour leurs ambitions personnelles mégalomaniaques ou pour récupérer quelques miettes dans les allées venteuses d’un pouvoir auquel ils n’ont aucune prise réelle mais aussi où d’autres louvoient sans cesse, désespérant les électeurs, les militants et les sympathisants doit être accueillie favorablement. C’est ainsi qu’il faut voir celle de Jean Arthuis en espérant qu’elle n’est pas seulement une tentative, une de plus, pour une personnalité ou pour un petit groupe, de s’approprier le Centre pour des visées qui n’ont que peu à voir avec des convictions politiques. Parce que si c’est le cas, le Centre sera encore le perdant et les Centristes la risée de tous. Et ils ne l’auront pas volé…

    Alexandre Vatimbella

  • A ceux qui croient que le capitalisme a quelque chose à voir avec la morale

    La crise économique et financière mondiale, les actifs pourris, les malversations de Bernard Madoff, les parachutes dorés, tout cela n’est qu’une perversion du capitalisme, prétendent certains de ses défenseurs. Ils n’ont rien compris. Le capitalisme n’est qu’une machine économique à produire de la richesse. Rien de plus. Point final. De ce point de vue, il n’est ni moral, ni immoral, non, le capitalisme est totalement et complètement ammoral, c’est-à-dire qu’il ne se préoccupe pas de morale. Ce n’est pas son problème.

    La morale, c’est le problème du système politique qui gère la société et donc le système économique. C’est lui qui introduit la morale dans la société ce qui rejaillit sur la gestion capitaliste de l’économie. Et c’est le devoir du système politique d’établir un cadre moral global qui fonctionne aussi mais pas seulement pour la gestion capitaliste de l’économie. Malheureusement, la crise a montré que les politiques ont renoncé à ce rôle. Pourquoi? Pour plusieurs raisons. D’abord parce que le capitalisme est devenu mondialisé alors que les systèmes politiques sont demeurés nationaux, c’est-à-dire que la pression de l’économique mondialisé sur le politique national a été trop forte pour qu’un pays puisse, tout seul, s’opposer à la toute puissance des acteurs économiques qui préfèrent évidemment fonctionner dans un système sans règles ni régulations au motif que celui-ci allait soi-disant enrichir la planète pour les siècles à venir. Mais ce n’est pas la seule raison. Il y a aussi la corruption, la simple volonté de s’enrichir, l’idéologie de l’argent qui font que beaucoup de politiques ne veulent pas réguler le capitalisme parce qu’ils y trouvent également leur compte d’une manière ou d’une autre. Sans oublier les consommateurs (donc aussi les citoyens) qui recherchant la «meilleure affaire», le «prix le plus bas» et autres concepts du même genre participent de cette dérégulation de l’économie mondiale.

    Rappelons que le libéralisme qui est confondu, à tort, avec le capitalisme, est un système politique qui présuppose la morale pour fonctionner correctement. Et la morale ne peut être introduite que par de la régulation et le contrôle pour permettre l’honnêteté et la vraie concurrence dans le capitalisme. Dès lors, vouloir «moraliser le capitalisme» comme le clament de nombreux hommes politiques populistes et démagogues est un moyen de détourner l’attention du vrai problème: moraliser la société. Une société mondiale fonctionnant sur des valeurs fortes empêcheraient, non seulement, les dérives du capitalisme mais aussi les dérives autoritaires et violentes des pouvoirs en place. N’oublions pas que pour le libéralisme, la promotion du marché à un fondement moral, développer le bien commun.

    Ce n’est donc pas à l’économie que l’on doit demander de se moraliser mais à la société, à nous et à nos représentants, d’exiger que la morale de la société s’applique au domaine économique. Tant que nous croirons ou que l’on nous fera croire que le capitalisme peut se moraliser, nous permettrons à ceux qui l’utilisent pour leurs propres fins contre celles de la communauté de se remplir les poches sans être vraiment inquiétés.

    Alexandre Vatimbella