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radicaux de gauche

  • La tricoalition, une cohérence et une clarification politiques saines pour la démocratie

    Le tripartisme – et non une tripolarisation comme certains l’affirment – qui est sorti du premier tour des élections départementales (puis confirmé par les résultats du deuxième tour) et qui vient après la victoire du FN aux élections européennes; le «ni-ni» prônée par le président de l’UMP alors que son principal opposant à l’intérieur du parti est un adepte du désistement républicain, tout comme le premier ministre actuel mais qui n’a pas convaincu l’ensemble des électeurs socialistes, loin de là; l’existence des frondeurs au PS qui lorgnent plus sur une alliance avec le Front de gauche qu’avec les centristes alors qu’à l’UMP certains trouvent que le FN n’est pas aussi infréquentable et le mot «centriste» plutôt une moquerie voire une insulte: tout ce que je viens de dire et d’autres choses encore concourent à la création à terme d’une tricoalition (qui alors sera l’expression d’une tripolarisation droite-centre-gauche pour faire simple) qui aurait l’immense mérite, dans une démocratie comme la France, d’insuffler de la cohérence et de la clarification dans le débat politique et dans les choix de société au profit et dans le respect des citoyens-électeurs.

    Ainsi, il semble aujourd’hui cohérent de réunir la droite dure et radicale de l’UMP (ainsi que de groupuscules issus de celle-ci comme celui de Nicolas Dupont-Aignan) avec le Front national, les frondeurs socialistes avec le Front de gauche et les sociaux-libéraux du PS (et ceux des Radicaux de gauche et une partie des écologistes) avec les libéraux-sociaux du Centre et les gaullo-réformistes de l’UMP.

    Mais il ne s’agit pas – encore ou jamais? – de créer trois nouveaux partis mais bien d’un paysage politique à triple coalition sachant que, pour l’instant, ces nouveaux blocs ne sont pas monolithiques même s’ils ont assez de convergences internes pour être, chacun, une alliance électorale où ses composantes partagent de nombreux points de vue identiques sur la politique à mener.

    Si la gauche du PS garde des différences avec le Front de gauche tout comme la droite dure de l’UMP avec le Front national, leur proximité dans nombre de domaines et sur des questions précises est évidente, en tout cas plus évidente que la proximité avec les ailes modérées des mêmes partis.

    Quant aux sociaux-libéraux du PS et aux gaullo-réformistes de l’UMP, ils sont capables de trouver des points de convergence pour un programme de gouvernement avec la nécessaire présence des libéraux sociaux du Centre qui en sont le lien obligé, tout en gardant entre eux de notables différences.

    Cette nouvelle architecture politique aurait le mérite de la clarification et d’éviter les grands écarts ridicules auxquels plus aucun électeur ne croit réellement lorsqu’un Nicolas Sarkozy ou un Manuel Valls prétendent s’adresser à toute la droite ou à toute la gauche républicaines alors que les différentes composantes de celles-ci ne partagent plus, concrètement, les mêmes objectifs, ni les mêmes références politiques et, parfois, les mêmes valeurs.

    En outre, cela éviterait aux centristes de devoir critiquer les bonnes mesures venues des sociaux-libéraux de gauche tout en actant leur vraie proximité – et non seulement électorale – avec cette partie de la droite réformiste sans pour autant accepter à contrecœur le discours de la droite radicale conservatrice.

    D’aucuns prétendront que cette nouvelle donne politique sera difficile à mettre en œuvre.

    C’est fort probable que si elle accouche, ce sera dans la douleur.

    Mais si l’on regarde ce qui se fait à l’étranger actuellement, on assiste de l’Espagne à la Grèce en passant par l’Italie mais aussi en Allemagne ou aux Pays Bas à des bouleversements dans le paysage politique du même ordre que celui qui se dessine en France sans que l’on sache exactement s’ils iront jusqu’au bout et/ou s’ils seront durables.

    D’autres estimeront que la présence d’éléments modérateurs au PS et à l’UMP est préférable à des blocs plus radicaux tant à droite qu’à gauche.

    C’est vrai que ces modérés du PS et de l’UMP empêchent souvent ces deux partis de dériver vers la radicalité dure et de défendre des positions idéologiques extrêmes, démagogiques, populistes et clientélistes.

    Néanmoins, l’on peut voir cela différemment en estimant que les deux radicalités qui existent tant à l’UMP qu’au PS seraient, dans le cas de la tricoalition, des éléments modérateurs s’ils s’alliaient (et non se fondaient) avec le Front national et le Front de gauche, permettant au débat démocratique d’y gagner en transparence et en rationalité, ce qui serait un plus pour les citoyens et les électeurs.

    Reste que transparence et rationalité, cohérence et clarification ne sont pas des qualités naturelles du débat politique…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme en France en 2014. Elections à hauts risques et grands espoirs

    En 2014, on pourrait assister à la résurrection tant attendue d’un Centre politique fort et porteur d’avenir.

    Néanmoins il est fort possible également que l’on assiste, après une refondation à la va-vite, à sa décomposition, non pas finale mais rejetant les centristes dans les affres de groupuscules ennemis pour quelques années.

    C’est peu dire que l’année qui vient est importante pour les centristes.

    Entre les élections municipales et européennes, la rédaction d’un projet politique crédible et l’union entre centristes indépendants et ceux en-dehors de l’Alternative (essentiellement à l’UMP mais pas seulement), sans oublier la nécessité pour Borloo et Bayrou de s’entendre tout en essayant d’acquérir une image dynamique et responsable, il y a du pain sur la planche.

    - Les défis électoraux du Centre

    A l’heure où l’on écrit, il est difficile de savoir où en seront les listes centristes aux municipales et aux européennes dans les semaines à venir. C’est dire si les défis électoraux du Centre ne sont pas gagnés, loin de là.

    Pour les municipales, le flou règne dans de nombreuses villes où les situations sont aussi disparates que les centristes qui s’unissent ou s’affrontent.

    Ainsi, toutes les combinaisons sont sur la table ce qui en dit long sur l’incapacité des centristes à trouver un terrain d’entente et sur l’image opportuniste qu’ils sont malheureusement en train de donner aux électeurs.

    Dans certaines villes, le Mouvement démocrate sera l’allié du Parti socialiste alors que l’UDI sera celui de l’UMP. Dans d’autres, des listes autonomes de l’Alternative (MoDem + UDI) seront présentes contre l’allié «naturel» UMP. Dans d’autres encore, il y aura listes communes entre cet allié naturel et l’Alternative dès le premier tour. Sans oublier des alliances, certes isolées, entre UDI et PS.

    Sans parler évidemment de l’imbroglio parisien…

    Du coup, la grande clarification des alliances centristes qui était, pour Jean-Louis Borloo, la condition sine qua non du rapprochement entre le Mouvement démocrate et l’UDI n’aura pas lieu à l’occasion des municipales.

    Sera-ce le cas lors des élections au Parlement européen?

    Selon les discours des responsables centristes, la réponse semble positive. Semble parce qu’il demeure deux inconnues.

    La première est les intentions de vote en faveur de listes centristes autonomes. Si celles-ci sont très basses, les leaders de l’Alternative peuvent être tentés de faire alliance avec l’UMP pour éviter un comptage qui serait une gifle électorale.

    D’autant que la deuxième inconnue viendra de l’intensité de la pression «amicale» que mettra l’UMP à l’établissement de listes communes afin d’éviter que le Front national ne soit pas la formation qui remporte les élections (ou qui soit, en tout cas, devant une liste UMP autonome).

    On a vu, par le passé, que Jean-Louis Borloo avait du mal à résister aux demandes pressantes de ses «amis» de l’UMP.

    Dès lors, on ne peut être sûr de rien sauf d’affirmer que si l’Alternative ne se présente pas seule aux européennes, on se demande comment elle justifiera son existence aux yeux des électeurs et comment les centristes seront capables de surmonter ce nouvel échec de vivre de manière autonome et indépendante.

    - Les défis programmatiques du Centre

    La mise en place de l’Alternative s’est faite dans la précipitation des futurs scrutins et de la nécessité d’exister afin de ne pas sombrer dans l’anonymat et la division.

    Du coup, on s’est contenté de dire que l’on était d’accord sur la critique du gouvernement en place (ce qui n’était pas très difficile au vu de l’absence de réels résultats) et sur l’alliance «naturelle» avec l’UMP (ce qui n’était pas, non plus, très difficile, vu que François Bayrou avait reçu une fin de non-recevoir de la part de François Hollande et des socialistes).

    Mais, bien entendu, cela ne suffira pas à faire vivre l’Alternative de manière plus qu’éphémère sauf s’il y a un accord programmatique, un projet politique commun.

    Paradoxalement, cet accord, ce projet, semblent moins difficile à réaliser que de rapprocher les personnalités.

    Pour autant, il ne faudra pas minimiser les différences qui sont autant économiques et sociales (le MoDem étant largement plus keynésien que l’UDI) que sociétales (le MoDem étant plus libéral en la matière que l’UDI).

    - Les défis refondateurs du Centre

    L’Alternative ne devrait être qu’un premier pas dans une refondation plus globale du Centre où il faudra faire les yeux doux aux centristes encore «égarés» à l’UMP ou à gauche, en particulier aux Radicaux de gauche. Sans oublier quelques électrons libres qui se baladent au grès des opportunités sur l’échiquier politique comme Corinne Lepage.

    Si l’on peut penser qu’il y aura quelques ralliements à l’Alternative, notamment si les résultats électoraux sont bons, il ne devrait pas y avoir de raz-de-marée en la matière en 2014.

    Mais la capacité de l’Alternative d’attirer les centristes encore sceptiques prouvera, à la fois, le bien fondé de la démarche et son succès.

    Reste que c’est sans doute dans la capacité à demeurer une «organisation coopérative» efficace que se trouve le vrai défi de l’Alternative.

    Car rien n’est vraiment joué pour l’instant et l’on peut imaginer que des mauvais scores aux prochaines élections affaibliront la nouvelle structure politique.

    De même, un succès pourrait également la fragiliser, chacun des protagonistes voulant sûrement à cette occasion tenter une OPA en sa faveur.

    Et puis, il y a les déçus et les perdants de cette réunion comme Jean-Christophe Fromantin (déçu) et Hervé Morin (perdant). Que vont-ils faire?

    Leur but est d’affaiblir l’Alternative ou le duo Bayrou-Borloo pour se faire une place au soleil.

    Si l’on peut penser que Fromantin à des chances de quitter l’Alternative et l’UDI, on serait tenté de prédire que Morin devra encore ronger son frein cette année en essayant d’exister politiquement, ce qui devient de plus en plus difficile pour lui.

    Bien entendu, le défi le plus difficile à relever sera la bonne entente entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, deux personnalités différentes, avec des visions différentes de la politique, des ambitions politiques différentes et partageant une «amitié» pour le moins versatile.

    Jean-Louis Borloo doit encore démontrer qu’il est un chef légitime du Centre et qu’il a envie de vraiment créer un espace centriste indépendant. Sans oublier qu’il doit prouver son courage politique et sa capacité à aller au combat.

    Sans doute que son ambition est plus de devenir un premier ministre qu’un président de la république. Mais il doit faire avec les institutions de la V° République qui font du chef d’un parti, le candidat naturel de ce dernier à la présidentielle.

    S’il ne relève pas ce défi, il pourrait être mangé tout cru par François Bayrou.

    Car le président du Mouvement démocrate va jouer sa dernière carte pour demeurer dans la course à l’Elysée, la seule qui importe pour lui malgré ses dénégations.

    L’accord avec l’UDI était, pour lui, une question de vie ou de mort politique.

    Reste qu’il va devoir convaincre ses nouveaux anciens amis de lui faire confiance, ce qui n’est pas gagné au vu des réactions officielles et officieuses de nombre d’entre eux.

    Néanmoins, il a un temps d’avance sur Jean-Louis Borloo pour se parer du titre de leader naturel du Centre et être, de ce fait, le candidat naturel de celui-ci à la présidentielle.

    Cependant et même si les deux hommes obtiennent de très bons résultats dans les baromètres de bonnes opinions des médias, peu de Français ne leur concède les qualités nécessaires pour diriger le pays.

    Il leur faudra donc convaincre pour avoir une chance en 2017.

    A moins que d’ici là un troisième larron ne fasse son apparition. Et il ne s’agit pas seulement d’une figure de style, tant les centristes ont la capacité de se jeter dans les bras d’un sauveur (le cas de l’UDI avec Borloo en est une preuve récente), eux qui pourtant affirment détester les hommes providentiels…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Refondation du Centre: les centristes n’auront plus d’excuses

    Ainsi donc les centristes (la quasi-majorité d’entre eux) se sont réunis.

    Certes, il en reste encore quelques uns dispersés, à l’UMP, dans quelques micro-formations, aux Radicaux de gauche et au même au PS mais le gros des troupes se trouvent désormais dans la nouvelle alliance entre le Mouvement démocrate et l’UDI, elle-même confédération de plusieurs partis.

    Cette alliance a décidé de se positionner au centre-droit et comptera deux chefs de file au moins, Jean-Louis Borloo et François Bayrou mais Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, voire Jean-Christophe Fromantin s’il ne claque pas la porte et quelques autres, restent à l’affût et ne laisseront certainement pas les deux premiers la préempter sans se positionner pour les combats électoraux futurs.

    Reste que désormais réunis les centristes vont pouvoir enfin se compter et ne plus pouvoir mettre sur le dos de la désunion et de l’éparpillement leurs insuccès ou leurs échecs.

    Autant dire que les partis centristes jouent gros.

    Mais la tâche n’est pas simple.

    S’ils doivent, bien entendu, convaincre les électeurs de leur capacité à représenter une force politique et électorale capable de nouer des alliances et de gouverner sans compromissions de leurs idées et de leurs valeurs, il leur faudra également convaincre tous les récalcitrants qui, au Mouvement démocrate et à l’UDI, estiment que cette alliance n’est pas souhaitable.

    Cela passe, évidemment, par un projet politique et des programmes électoraux et pas seulement par un positionnement dans l’opposition au président de la république actuellement en place et à son gouvernement.

    Cela passe également par des leaders, sinon charismatiques, au moins politiquement reconnus et non pas seulement appréciés pour leur personnalité.

    Ainsi, le hiatus dans les sondages à propos de Jean-Louis Borloo et François Bayrou est assez inquiétant.

    L’appréciation des hommes, qui est haute, est contrebalancée par une appréciation sur leur capacités politiques qui, elle, est plus que mitigée.

    Présenter un Centre et des centristes crédibles est donc le premier challenge de cette nouvelle alliance qui doit, dans le même temps, colmater les fissures qui sont apparues en interne avant qu’elles ne deviennent des fractures.

    La nouvelle union a six mois pour cela et plus d’excuses pour se cacher derrière en cas d’échec de son entreprise.

    Car les résultats des municipales et des européennes en 2014 démontreront, au-delà des simples chiffres qui seront malgré tout importants, s’il existe une dynamique en vue de 2017.

    C’est elle qui sera l’élément essentiel. Son absence pourrait tout remettre en cause plus vite qu’on ne le pense.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Alliance: Le Centre doit-il en pencher à gauche ou à droite?

     

    Au moment où il semble que le Mouvement démocrate de François Bayrou et l’UDI de Jean-Louis Borloo ont deux stratégies complètement différentes, sinon diamétralement opposées, en matière d’alliances électorale et de gouvernement, quelle est, par rapport au paysage politique actuel de la France, la meilleure pour le Centre?

    Au-delà de son union qui reste encore largement à faire et qui ne serait, de toute façon, pas suffisante pour gagner les élections et gouverner, il y en a trois possibles: soit une alliance à droite, soit une alliance à gauche, soit une alliance multidirectionnelle avec la droite et la gauche modérées.

    Certains, dont nombre de centristes, affirment qu’une alliance soi-disant «naturelle» unirait le Centre et la Droite, toute la Droite, en excluant uniquement les partis d’extrême-droite comme le Front national.

    D’autres estiment que l’alliance est plutôt à rechercher du côté de la Gauche, à l’exclusion de la gauche de la gauche (Front de gauche) et de l’extrême-gauche (du NPA à Lutte ouvrière).

    Enfin, la troisième possibilité est l’alliance avec la droite et la gauche modérées, ce qui impliquerait une recomposition politique (scission des ailes modérées du Parti socialiste et de l’UMP) qui n’a pas encore eu lieu.

    Etudions ces trois cas de figure:

    - Alliance Centre-Droite: C’est l’alliance qui s’est développée en priorité pour une majorité des centristes depuis le début des années 1970. Elle n’a rien de «naturelle», ni d’«historique», malgré les affirmations de Jean-Louis Borloo ou d’Hervé Morin, quand on se rappelle l’opposition frontale entre centristes et gaullistes depuis la Libération.

    Elle s’est ensuite réalisée sur une proximité idéologique, notamment, sur l’économie (économie de marché) mais bien plus sur la politique, refus sans concession du communisme et constat de l’impossibilité pour le Parti socialiste français de se réformer pour se positionner comme une formation social-démocrate après la tentative désastreuse de Gaston Deferre à la présidentielle de 1969 puis la signature du Programme commun de gouvernement avec les communistes en 1972.

    Mais même si le centre-droit est présent à l’intérieur même de l’UMP, il existe, entre le Centre et la Droite de nombreuses différences.

    Libéraux mais aussi personnalistes et solidaristes, influencés en cela par les doctrines sociales démocrate-chrétiennes, les centristes ont une vision plus ouverte de la société, une recherche plus grande d’humanité et de partage ainsi qu’une volonté émancipatrice de l’individu dans le progrès.

    Par conviction, le centriste n’est pas un conservateur, il est réformiste. De même, s’il est patriote, il n’est pas nationaliste et voit l’avenir de la France dans une fédération européenne.

    - Alliance Centre-Gauche: C’est une alliance qui a eu lieu maintes et maintes fois dans l’histoire politique de la France. Aujourd’hui encore elle persiste  - à un niveau certes minimum - grâce à la présence des Radicaux de gauche (centre-gauche) aux côtés du Parti socialiste.

    Reste que les centristes ne partagent pas la vision socialiste plutôt holistique de la société où la liberté est bridée face au primat d’un intérêt général aussi peu précis qu’il est, par définition, extensif à tout et n’importe quoi, et où un Etat omniprésent est chargé d’administrer ce tout et n’importe quoi.

    En outre, le choix des socialistes français de se tourner vers les extrêmes à gauche pour constituer des alliances électorales et de gouvernement les a coupés d’une vraie possibilité d’union avec le Centre alors que fortes convergences existent dans de nombreux domaines.

    - Alliance du Centre avec les gauche et droite modérées: Cette alliance serait évidemment la meilleure et certainement la plus «naturelle» par rapport à ce que nous venons de dire des deux précédentes sauf… qu’elle est impossible actuellement.

    En effet, la droite modérée est aujourd’hui majoritairement à l’intérieur de l’UMP (et ne semble pas vouloir s’en détacher malgré la crise dévastatrice qui frappe le parti) même si on la trouve aussi dans l’UDI (d’où, d’ailleurs, la possible marginalisation, à terme, des centristes comme ce fut rapidement le cas à l’intérieur de l’UMP).

    De son côté, la gauche modérée, que ce soit avec les Radicaux de gauche, une partie des Verts ou avec la frange la plus réformiste du Parti socialiste, est bien arrimée à ce dernier et si elle souhaite une alliance avec le Centre, elle n’est pas en mesure d’imposer au PS les compromis nécessaires pour la réaliser.

    De même, au-delà de l’alliance avec le Centre, la droite modérée et la gauche modérée ne semblent pas, sur les bases actuelles du débat politique mais aussi des blocages dus à l’organisation même du politique en France, capables de construire une alliance entre elles.

    Pour faire bouger les lignes en la matière, il faudrait un Centre hégémonique auquel s’agrègeraient la droite et la gauche modérées. Autant dire que nous en sommes encore loin…

    Revenons-en maintenant aux stratégies différentes du Mouvement démocrate et de l’UDI.

    Le Mouvement démocrate se positionne de plus en plus au centre-gauche tandis que l’Union des démocrates indépendants s’est installée franchement au centre-droit.

    Même si l’on peut considérer que ces positionnements sont électoralistes et qu’il s’agit également, et pour l’UDI et pour le MoDem, de trouver, chacun, un espace politique privilégié et protégé, ils sont également le résultat de deux analyses divergentes d’un constat commun: le corps social, notamment la classe moyenne, cœur de cible du Centre, est de plus en plus individualiste et consumériste dans une société postmoderne.

    Ce constat d’une communauté où l’individu réclame que l’on prenne en compte ses choix de vie prioritairement au vivre ensemble tout en lui assurant une sécurité amène des réponses proches de la part des deux partis centristes mais pas identiques, que ce soit en matières économique, sociale et sociétale.

    C’est certainement dans ce dernier domaine que les différences sont les plus nettes. Les positions du MoDem sont ainsi plus libérales et celles de l’UDI plus conservatrices, même si les discours des deux formations et de leurs présidents demeurent encore loin d’une société ouverte, métissée et mondialisée.

    De leurs côtés, l’UMP s’arcboute sur des positions très conservatrices alors que le Parti socialiste agit, en la matière, en parti attrape-tout qui se focalise sur l’ensemble des minorités en leur promettant de défendre leur cause… qui sont parfois opposées.

    Deux réponses qui ne sont pas celles du Centre qui met en avant la liberté dans la responsabilité mais aussi la notion de personne, l’une et l’autre devant ainsi être des garde-fous de choix radicaux.

    Le pari de François Bayrou d’une alliance avec le Parti socialiste prend en compte une vision où les «droits à» et les revendications identitaires de groupes divers, le tout dans un environnement où règne le «principe de précaution», sont en constante progression dans cette société postmoderne qui est en train de se construire.

    Le pari de Jean-Louis Borloo d’une alliance avec l’UMP prend en compte une vision où les revendications individuelles à une plus grande autonomie sont l’autre pendant de cette postmodernité.

    Reste que le plus important est de savoir quelle est l’alliance qui sera le plus bénéfique pour le Centre et pour les Français.

    Au jour d’aujourd’hui, au vu de la faiblesse du Centre, ces deux alliances recèlent autant de dangers pour les partis centristes.

    En réalité, ce qui sera le plus important, sera la capacité de ceux-ci de devenir des partenaires égaux dans une alliance.

    A ce jeu, l’UDI semble avoir pris une longueur d’avance sur le Mouvement démocrate.

    A ce dernier de trouver un moyen pour revenir à la hauteur du parti de Jean-Louis Borloo s’il veut encore peser sur l’avenir du Centre demain.

    L’essentiel se jouera néanmoins sur l’élaboration d’un programme entre les partenaires. C’est à ce moment là que l’on pourra vraiment savoir si le Centre ne joue que les utilités ou s’il réussit à obtenir un réel compromis équitable avec son allié.

    C’est pour cela qu’il est trop tôt pour se prononcer sur le choix que doit faire le Centre tout en ajoutant qu’il est tout aussi évident qu’un choix devra obligatoirement être fait, au plus tard pour les prochaines élections législatives et présidentielles.

    La particularité des élections municipales et régionales n’obligent pas à d’autres alliances que locales même s’il peut y en avoir une au niveau national. Sans parler des européennes où chaque parti peut se compter seul.

    En d’autres termes, l’important pour le Centre est avant tout de se (re)construire afin de se présenter, quand il sera temps, en partenaire crédible de la Droite ou de la Gauche.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que l’UDI se soit déjà prononcée pour une alliance à droite avant même toute négociation programmatique avec l’UMP.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que le Mouvement démocrate penche à gauche alors qu’il n’y ait au aucun signe de réelle ouverture de la part du PS.

    In fine, l’alliance la plus «naturelle» du Centre serait avec une gauche réformiste et une droite progressiste. Mais la V° République et ses institutions ne semblent pas être des facilitateurs pour celle-ci.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La réunion des centres n’est pas pour demain

    Jean-Louis Borloo a bien expliqué qu’il cherchait à réunir le centre-droit dans une confédération ou un parti. Du coup, s’il existe un centre-droit, c’est qu’il existe, par définition, un centre-gauche.Et s’il existe une droite et une gauche centristes, c’est par rapport à quelque chose qui se trouve entre les deux, le centre-centre, l’extrême-centre ou, tout simplement, le Centre.

    Bien entendu, comme je l’ai affirmé de nombreuses fois, il n’est pas facile d’être positionné sur ce Centrisme du juste équilibre qui définit l’espace politique du Centre car l’on peut pencher parfois trop à gauche ou trop à droite, l’important étant, néanmoins, de toujours rétablir l’équilibre in fine. De même, être du Centre n’est pas de tout repos puisque c’est avoir des adversaires politiques des deux côtés de l’échiquier politique, d’autant que s’y ajoutent le centre-gauche, souvent allié de la gauche et le centre-droit de la droite (ces centres sont parfois dans un même parti avec la Gauche ou la Droite) avant même toute discussion sur un projet ou un programme. Pour autant, il y a donc trois façons d’être centriste ou au centre de l’échiquier politique si ce n’est du Centre.

    Pour rendre plus compréhensible mon propos, choisissons de le personnaliser avec les trois B: Jean-Michel Baylet des radicaux de gauche (centre-gauche), François Bayrou du Mouvement démocrate (centre-centre) et Jean-Louis Borloo du Parti radical (centre-droit). Ce n’est d’ailleurs fait injure à aucun de ces trois-là puisque chacun d’eux revendique l’étiquette que je viens de leur attribuer. Le seul questionnement pertinent est l’exact positionnement de François Bayrou qui a varié ces dernières années mais force est de reconnaître qu’il n’est ni du côté de Baylet, ni de celui de Borloo. C’est d’ailleurs cela qui fait, entre autres, que la réunion des centres n’est pas pour demain. Il semble, en l’état, impossible que le Mouvement démocrate de François Bayrou rejoigne l’UDI (Union des démocrates et indépendants), le groupe parlementaire créé et dirigé par Jean-Louis Borloo et qui réunit tous les partis qui s’affirment du centre-droit par la voix de leurs leaders (un seul pourrait être plus central, Force européenne démocrate, le nouveau parti de Jean-Christophe Lagarde, mais ce dernier est le porte-parole de l’UDI, positionnée explicitement au centre-droit).

    La preuve, le nouveau refus de Jean Lassalle (un des deux députés du MoDem, l’autre étant rattaché au groupe des Radicaux de gauche) d’en faire malgré tous les efforts déployés par ses membres pour cette «prise de guerre» hautement symbolique. Autre évidence que la réunion des centres n’est pas à l’ordre du jour, l’absence des Radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet à toute discussion sur un Centre uni. Même si Baylet a évoqué cette possibilité plusieurs fois au cours des dernières années (la marginalisation de son parti par les socialistes en étant une des raisons), la présence des Radicaux de gauche dans la majorité présidentielle et dans le gouvernement dirigé par les socialistes montre que l’éventualité d’un rapprochement est actuellement illusoire.

    Dès lors, les centristes vont continuer à marcher sur trois pattes. Et ce, même si le Mouvement démocrate décidait de rejoindre la majorité de gauche car il ne se réunirait pas avec les Radicaux de gauche. Peut-être que ces pattes seront de tailles différentes et que le centre-droit réuni deviendra une force politique importante alors que le Mouvement démocrate aura du mal à résister à l’implosion. Mais nous n’en sommes pas encore là.

    Evidemment, la dispersion centriste est une grande faiblesse en matière de force politique. Les dernières élections présidentielles et législatives en ont été la preuve. Et elle produit un effet réducteur de l’importance politique du Centre, ce qui permet à la Gauche et à la Droite de grignoter l’espace centriste et aux médias d’annoncer la disparition programmée des partis centristes ou leur transformation en groupuscules. En revanche, en étant présents à gauche et à droite, les centristes ont la possibilité d’influer sur les politiques des deux blocs principaux, ce qui est plus souvent le cas qu’on ne le pense. Non pas parce qu’ils inspirent de la crainte mais parce qu’ils permettent de modérer les initiatives trop idéologiques des deux extrêmes, en particulier de celle qui occupe le pouvoir au grand soulagement d’une majorité de la population.

    Pour autant, rien ne remplacera un Centre uni avec un projet centriste ambitieux faisant la part belle aux valeurs du Centrisme. Mais cette configuration n’est pas pour demain. Surtout, la question n’est pas «quand cela sera-t-il possible?» mais plutôt «est-ce possible?», tout court…

    Alexandre Vatimbella

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  • Centristes: se réunir ou non, n’est pas le problème, s’entendre et collaborer, oui!

     

     

     

    Qu’il y ait des chapelles centristes n’est guère nouveau. Je l’ai déjà expliqué, le Centre a toujours été divisé en plusieurs courants et la jalousie avec laquelle ils défendent leur indépendance peut être vue comme, à la fois, un des éléments constitutifs du centriste et une volonté de porter un discours que l’on estime original et légitime.

     

    La réunion des centristes dans un seul parti, au-delà même de sa difficulté, n’est pas, dans ce contexte une obligation. Il ne s’agit pas ici de faire machine arrière par rapport à cette volonté de rapprocher et de réunir les partis centristes dans une refondation globale du Centre.

     

    Il s’agit de prendre acte de cette diversité qui a toujours existé.

     

    Jamais depuis le création de la république, même au temps de l’UDF triomphante, il n’y a eu qu’une seule formation centriste même si cette confédération était dominante (mais elle comptait aussi beaucoup de gens de droite).

     

    En ayant dit cela, l’évidence incontournable veut que ce n’est qu’en étant solidaires entre eux que les différentes formations se réclamant du Centrisme ou située au centre de l’échiquier politique pourront avoir un poids politique suffisant pour gouverner dans une coalition, soit en tant que force motrice, soit en tant qu’allié minoritaire.

     

    Si l’on creuse cette approche, l’important n’est pas non plus de créer une confédération, même si cela semble le meilleur choix actuel.

     

    Non, il suffit simplement mais au minimum, d’un bureau de liaison.

     

    De quoi je veux parler?

     

    L’idée est de permettre à toutes les sensibilités centristes de pouvoir s’exprimer et d’adopter les positionnements politiques adéquats à leurs sensibilités respectives.

     

    Néanmoins, il est évident que toutes ces formations ont en commun des valeurs  communes, une vision humaniste exacerbée et des combats communs en de multiples domaines.

     

    Tout cela abouti à ce qu’il n’y a strictement aucune raison que les différents partis centristes ne soient pas capables de s’entendre, de collaborer pour prendre nombre de positions communes et, surtout, de constituer un front uni lors des différentes élections.

     

    Pour les présidentielles, cela prendrait la forme d’une primaire citoyenne ouverte où chaque formation signataire d’une alliance, pourrait présenter un ou plusieurs candidats.

     

    Pour les législatives, cela passerait par l’élaboration d’une plateforme de gouvernement avec la mise en place de candidatures communes (ou avec des désistements automatiques pour certains cas difficiles) autour d’une même appellation.

     

    Cette organisation de la mouvance du Centre permettrait à tous les partis, du Mouvement démocrate au Nouveau centre, en y incluant des formations proches du Centrisme comme le Parti radical, la Gauche moderne, voire les Radicaux de gauche et Cap 21, d’avoir une caisse de résonnance suffisante pour développer et rendre crédibles leurs idées.

     

    Car l’électeur centriste est toujours là et ne demande qu’à être convaincu de la crédibilité des partis qui se réclament de la même pensée politique que lui.

     

    Et, d’une manière ou d’un autre, ce n’est pas en passant le plus clair de leur temps à se tirer dans les pattes, à se dénigrer constamment, à parler plus de politique politicienne que des préoccupations des Français qu’ils y arriveront mais en se présentant devant le suffrage universel alliés et responsables.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • De l’intérêt de l’indépendance du Centre

     

     

     

    La proximité de certaines de ses positions avec celles de la Droite et d’autres avec celles de la Gauche, fait que le Centre peut s’adosser avec, voire se fondre dans des partis de droite et de gauche.

     

    Ainsi, le centre-gauche avec les Radicaux de gauche s’est depuis longtemps adossé au Parti socialiste alors que le centre-droit avec le Nouveau centre a fait de même avec l’UMP, cette dernière étant déjà une formation regroupant des gens venus de la Droite et du centre-droit.

     

    Dès lors, y a-t-il un intérêt à ce que le Centre soit représenté par un ou des partis indépendants comme, par exemple, le Mouvement démocrate ou, si l’on se projette dans le futur, par une grande formation ou une confédération regroupant toutes les sensibilités centristes comme le fut un peu l’UDF (qui comptait aussi des partis de droite dans ses rangs)?

     

    D’autant que le morcellement du Centre peut avoir un avantage.

     

    Dispersée à droite et à gauche, la sensibilité centriste peut infléchir des politiques trop partisanes et les ramener vers l’équilibre.

     

    A l’opposé, cette dispersion fait des formations centristes adossées et des centristes ralliés des forces d’appoint, souvent en réaction, rarement en action et, surtout, elle empêche la mise en place d’une vraie politique centriste ou beaucoup plus largement inspirée par l’humanisme du Centre.

     

    Une autre question se pose, malgré tout.

     

    Si le centre-gauche s’allie toujours avec la Gauche et si le centre-droit s’allie toujours avec la Droite, quel intérêt y a-t-il à maintenir une fiction d’indépendance?

     

    Amputé d’une grande partie de ses forces, le centre du Centre serait incapable de jouer un rôle politique significatif.

     

    Tel est le cas, actuellement du Mouvement démocrate.

     

    Néanmoins, cette situation d’alliances renouvelées sans réellement de vraies négociations programmatiques est-elle une donnée intangible ou vient-elle du mode de scrutin pour les législatives, majoritaire à deux tours?

     

    Pour les tenants d’un Centre indépendant, l’absence de proportionnelle serait une des grandes raisons, sinon la principale, qui l’empêche d’être un courant politique majeur.

     

    Pourtant cela n’empêche pas la Droite et la Gauche de l’être! Pourquoi?

     

    La première réponse est une évidence: il y a plus de gens qui se disent de droite ou de gauche que du Centre. Mais cela ne suffit pas car 15% à 20% de l’électorat se dit proche du Centre. Et si l’on compte les modérés de droite et de gauche, les partis centristes peuvent séduire à peu près la moitié de la population.

     

    Dès lors, le problème vient, en premier lieu, des centristes eux-mêmes.

     

    Est-ce un déficit d’image ou de connaissance des idées du Centre?

     

    Est-ce parce que les centristes ne sont pas capables de vendre leur projet ou même d’en avoir un?

     

    Est-ce parce que leurs guéguerres internes rebutent les électeurs?

     

    Un peu tout cela à la fois.

     

    Ainsi, que ce soit le Nouveau centre ou les Radicaux de gauche, par exemple, les électeurs ne voient pas une grande différence avec, d’un côté l’UMP et, de l’autre, le PS.

     

    Quant au Mouvement démocrate, son énorme handicap est de n’avoir été, jusqu’à aujourd’hui, qu’un outil au service de l’ambition d’un homme qui se voyait président de la république, François Bayrou. Tant qu’il se cantonnera dans ce rôle, il ne peut prétendre qu’à des revers électoraux.

     

    Une fois que l’on a dit cela, l’indépendance du Centre peut se justifier.

     

    Mais, si formation indépendante il doit y avoir, elle doit avoir un vrai projet pour la société française.

     

    En outre, elle doit être absolument présente à toutes les élections, présenter des candidats partout lors des législatives, des sénatoriales, des municipales, etc. Ce n’est qu’au second tour que ses candidats arrivés derrière ceux du ou des partis avec qui elle a fait alliance doivent se retirer en leur faveur.

     

    Il en va de la (re)connaissance du Centre et des partis centristes et de leur crédibilité.

     

    Ce n’est que dans une indépendance assumée et des alliances claires qu’un parti centriste uni à une légitimité.

     

    Ce n’est pas le cas actuellement.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • La disparition du Centre et la bipolarisation ne sont pas inévitables

     

     

     

    Nous y serions enfin! Après bien des tentatives et des prédictions de nombre de politologues, le Centre serait en voie de disparition du paysage politique français (il se porte très bien dans un certain nombre de pays).

     

    Les résultats du premier tour des élections législatives démontreraient qu’il n’y a plus de place pour des partis centristes sous le régime de la V° République.

     

    Force est de reconnaître que l’affirmation parait crédible.

     

    Avec moins de 6% des voix pour la totalité des formations qui se présentaient comme centristes ou au centre, il semble bien que nous soyons en train de vivre le crépuscule du Centre.

     

    Même chez les militants des partis centristes, l’heure est au découragement.

     

    D’autant que la bipolarisation de la vie politique se ferait entre deux partis «attrape-tout», un parti de droite positionné au centre-droit et un parti de gauche positionné au centre-gauche.

     

    Avec, à la clé, une gouvernance au centre.

     

    Dès lors, l’utilité même de partis centristes n’existerait plus.

     

    Voilà un constat qui parait limpide.

     

    Mais qui est un trompe-l’œil…

     

    D’abord, ceux qui nous annoncent la bipolarisation font l’impasse sur le Front de gauche et, surtout, sur le Front national.

     

    Les deux extrêmes sont bien vivants et pèsent sur la politique française même s’ils n’ont, pour l’instant, aucune chance de parvenir au pouvoir.

     

    Sans oublier les écologistes.

     

    Bien, nous disent les partisans de la bipolarisation mais tout cela revient à deux blocs où les gauches se retrouvent d’un côté et les droites de l’autre (à l’exception, pour l’instant, du Front national, présenté comme un parti de contestation, donc pas intégré réellement au jeu politique).

     

    D’ailleurs, une grande partie des centristes sont déjà dans ces deux blocs, les Radicaux de gauche avec le Parti socialiste, le Nouveau centre et le Parti radical avec l’UMP.

     

    Ce qui serait condamné serait un parti politique centriste autonome du style UDF et, surtout, du style Mouvement démocrate, celui qui affirmerait son indépendance entre la Droite et la Gauche.

     

    Je ne crois pas à cette thèse.

     

    Bien sûr, le mode de scrutin de la V° République est défavorable aux partis centristes.

     

    Mais ce scrutin n’a pas empêché l’existence de l’UDF créée en 1978 et qui fut, rappelons-le, le premier parti de France et alors même que les politologues avaient annoncé la disparition du Centre dès le début des années 1960.

     

    De même, il suffirait qu’une dose de proportionnelle soit instituée, comme l’a promis François Hollande, pour que la donne change.

     

    Mais même sans cela, l’existence d’un parti centriste n’est pas impossible, loin de là.

     

    Quel est donc le problème actuel du Centre?

     

    Prenons l’exemple de l’élection présidentielle pour examiner les deux erreurs commises par les centristes.

     

    La première est celle d’Hervé Morin qui a lui-même présenté sa candidature comme une candidature de témoignage puisqu’il avait déclaré que quoi qu’il arrive, il se désisterait pour Nicolas Sarkozy au second tour.

     

    En faisant cette annonce, il a démontré par l’absurde qu’il n’y avait aucun intérêt à voter pour lui puisque le Nouveau centre n’était en réalité qu’un simple appendice de l’UMP.

     

    La deuxième est celle de François Bayrou qui a encore une fois confondu indépendance et isolement.

     

    Car, après avoir voté François Hollande au deuxième tour de la présidentielle, il devait, en toute logique, conclure un accord entre son Mouvement démocrate et le Parti socialiste pour les législatives.

     

    Les partis centristes n’étant pas hégémoniques ont absolument besoin de conclure des alliances avec les formations qu’ils estiment les plus proches d’eux.

     

    Si, en l’occurrence, le Nouveau centre s’est allié avec l’UMP (de manière sans doute trop proche…), le Mouvement démocrate devait s’allier avec le Parti socialiste au nom de la cohérence du choix de son candidat à l’élection présidentielle et président omnipotent.

     

    Non pas pour perdre son indépendance mais pour éviter son isolement.

     

    Sans pour cela remettre en cause le «ni gauche, ni droite» qui est le positionnement, par définition, du Centre.

     

    Encore une fois, indépendance et isolement ne sont pas synonymes.

     

    Mais le problème avec François Bayrou, c’était qu’il était persuadé qu’il serait élu président de la république.

     

    Dès lors, il ne concevait une alliance que dans le ralliement à sa personne une fois qu’il serait élu.

     

    L’échec de son ambition le laissait, comme en 2007, sans aucune stratégie cohérente.

     

    Ainsi, la bipolarisation qui semble ressortir de cette élection législative est due en grande partie aux erreurs des centristes et à leurs stratégies incohérentes.

     

    Des erreurs amplifiées par leur désunion.

     

    Celle-ci n’est pas une donnée intangible même s’il existe diverses sensibilités centristes comme il en existe à droite et à gauche.

     

    D’un certain côté, l’erreur de François Bayrou de n’avoir pas conclu d’accord avec le PS pour les législatives laisse ouverte la possibilité d’une refondation et d’une réunion du Centre pour les cinq ans de la nouvelle législature.

     

    De même, le fait que le Nouveau centre et le Mouvement démocrate (ainsi que le Parti radical) se retrouvent dans l’opposition leur donne une indépendance beaucoup plus grande que s’ils devaient supporter le gouvernement en place.

     

    De là, ils peuvent trouver des synergies et des combats politiques communs et amorcer un rapprochement par l’action.

     

    C’est de cette façon que les Français les considéreront à nouveau comme utiles et auront envie de voter pour eux.

     

    Ce scénario est aussi crédible que celui de la disparition du Centre.

     

    Alors, l’idée d’une bipolarisation inévitable sera à ranger dans la rubrique des idées reçues.

     

    Tout cela, aussi, parce que le Centre et le Centrisme, les idées et les valeurs qu’ils portent sont celles qui sont les plus consensuelles de la démocratie du XXI° siècle qui est en train de se construire.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Pour gagner, le Centre doit être indépendant et ouvert à des alliances

     

     

     

    Sociologiquement parlant, les démocraties occidentales sont désormais centristes dans l’âme. Un phénomène du, entre autres, à l’élévation du niveau de vie général et au développement d’une importante classe moyenne. Les solutions extrêmes sont souvent rejetées par l’énorme majorité de la population. Ainsi, une majorité des électeurs se situent dans le spectre large de la modération, de la droite modérée à la gauche modérée en passant par le Centre.

     

    Politiquement parlant, en revanche, on en est encore loin. Les joutes politiciennes sont toujours aussi exacerbées, les discours enflammés même si, ensuite, le gouvernement des pays se fait le plus souvent au centre de l’échiquier politique parce que c’est le seul lieu responsable pour agir.

     

    Dès lors, les partis du Centre qui ont vocation à occuper une position incontournable dans le gouvernement de ces pays avancés, doivent poursuivre deux buts. Loin d’être antimoniques, ils sont, au contraire, absolument complémentaires: affirmer la spécificité irréductible de la pensée centriste et nouer des alliances électorales et de gouvernement afin de participer au pouvoir lorsqu’ils ne sont pas majoritaires.

     

    C’est le cas particulier de la France.

     

    Si l’on voulait faire un clin d’œil à l’actualité du moment, les partis centristes français doivent agir, à la fois, comme François Bayrou et Hervé Morin, les deux anciens compères devenus ennemis irréductibles (ce qui ne veut pas dire grand-chose en politique où les séparations fracassantes ne sont que les préludes aux retrouvailles en grandes pompes)!

     

    Le splendide isolement centriste ou, à l’opposé, le ralliement systématique et sans conditions sont, tous deux, extrêmement dangereux pour les idées du Centre.

     

    Les cinq dernières années sont là pour le démontrer amplement. François Bayrou, dans son splendide isolement n’a pas fait progresser d’un iota la cause centriste. Et son probable échec lors du premier tour de la présidentielle sonnera sans doute le glas de ses ambitions et peut-être de sa carrière politique.

     

    Mais Hervé Morin et ses compères qui se sont ralliés sans condition après le premier tour de 2007 n’ont pas fait mieux pour le Centre. En témoigne la tentative désespérée et désespérante de ce dernier pour se présenter à la présidentielle. Mais la non-existence du Nouveau centre face à l’UMP pendant cinq ans ont abouti à ce que les Français, non seulement, ne comprenaient pas pourquoi son leader voulait se présenter contre Nicolas Sarkozy. Plus grave, ils ne le connaissaient même pas pour une grande partie d’entre eux et encore moins ses opinions politiques…

     

    Il faut dire que le Centre dispersé de 2007 - une partie, dont une majorité de militants, avec Bayrou et le futur Mouvement démocrate, une partie, dont la quasi-totalité des députés de feue l’UDF, ayant fait sécession pour s’allier avec l’UMP en créant le Nouveau centre, une partie, dont de nombreux centristes historiques, ayant intégré l’UMP depuis 2002 et une partie se trouvant au centre-gauche aux Radicaux de gauche ou même dans le PS (cette dernière préférant passer directement au ralliement avec Sarkozy sans passer par la case «Centre») - ne pouvait pas peser grand-chose pour imposer la prise en compte de ses vues et de ses valeurs. Les quelques miettes récoltées et fêtées comme des victoires éclatantes par les centristes de la majorité présidentielle ne peuvent cacher cette réalité.

     

    Ce qui est grave pour le Centre, c’est que cette configuration risque de perdurer. Déjà, pour la présidentielle, le Centre est désuni. Il y a peu de chances au jour d’aujourd’hui, pour qu’il soit réunifié pour les législatives (comment Bayrou, Morin et Borloo peuvent-ils s’entendre?).

     

    Ce n’est donc qu’après cet épisode électoral qui risque d’être une bérézina pour le Centre que les centristes se mettront peut-être autour d’une table pour discuter. Et l’on espère qu’ils le feront sérieusement et sans mettre en avant leurs égos surdimensionnés face à leurs réalités électorales.

     

    Demain, le Centrisme ne pourra devenir en France une pensée dominante que si les politiques qui prétendent s’en référer prennent ces fameuses responsabilités dont ils parlent à tout bout de champ… pour les autres!

     

    Cela passe par défendre leurs valeurs, non dans un splendide isolement, tout en trouvant des passerelles avec des partis proches de leurs idées afin de nouer des alliances, non des ralliements.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Des «centristes» à la pelle, en veux-tu, en voilà!


    Le Centre est déjà bien embouteillé par ceux qui ont une certaine légitimité à s’y trouver. Mais cet embouteillage risque de devenir un vrai bouchon au fur et à mesure que les présidentielle se rapprochent.

    Résumons.

    On avait le Nouveau centre, le Mouvement démocrate, l’Arés (Parti radical + Nouveau centre) et quelques groupuscules dont l’Alliance centriste qui est celui qui surnage parmi d’autres. Et un vague rassemblement d’anciens UDF à l’intérieur de l’UMP.

    Nicolas Sarkozy n’est pas loin de se dire centriste ainsi que François Hollande. En tout cas, leurs affidés ne s’en privent pas comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et supporter d’Hollande qui prône l’alliance entre socialistes et centristes. Ou comme Jean Léonetti et Marc Laffineur, nouveaux ministres de Sarkozy, qui, en bons soldats, veulent créer, à l’intérieur de l’UMP, un pôle «humaniste et centriste» sous le parrainage de Jean-Pierre Raffarin (Pierre Méhaignerie appréciera!).

    Et puis, il y a Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Jean-Michel Baylet et son alliance Radicaux de gauche-Génération écologie ainsi que la Gauche moderne.

    Bon, nous en oublions certainement un certain nombre (qu’ils poussent un soupir de soulagement…). Mais arrêtons-nous là, le bol est déjà bien rempli!

    Si l’on touille tout cela, nous obtenons une salade bien peu digeste... Surtout, les Français risquent de ne pas savoir ce qu’ils mangent (c’est peut-être ça, le but!).

    Un certain respect des politiques envers la démocratie et leurs électeurs seraient le bienvenu en la matière. Il faut que l’offre aux prochaines échéances électorales soit claire et permette un choix tout aussi clair.

    Ici, on se croirait plutôt dans un centre commercial où chacun fait son offre promotionnelle avec une multitude de slogans, tous racoleurs et quelques uns mensongers.

    Sans trop y croire, lançons un appel à la dignité…

    Les adversaires du Centre disent souvent que l’opportunisme est une déviation du Centre. Mais, on voit que la Droite et la Gauche n’ont pas de leçon à lui donner en la matière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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