Pour le Centre, la bataille pour la démocratie commence maintenant
Grâce à son alliance avec l’UMP, l’UDI et le MoDem ont remporté de nombreuses mairies lors des municipales.
C’est un succès sur fond d’effondrement du Parti socialiste et de la montée du Front national.
Le deuxième tour à amplifié le mouvement avec des victoires emblématiques de Pau à Nancy en passant par Valenciennes, Laval ou Amiens.
François Bayrou a pu ainsi déclarer que l’Alternative (UDI+MoDem) était désormais le troisième parti de France en termes d’élus.
Bravo mais il ne faut pas se leurrer, la troisième force du pays n’est pas cette réunion du Centre, malheureusement, mais bien le Front national.
Tout comme en 2002 avec la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, le nombre de municipalités qui vont être administrée pendant six ans par le parti d’extrême-droite est un coup de massue sur la tête de la démocratie républicaine.
Et pendant que Droite et Gauche se rejetaient la faute de ce phénomène particulièrement inquiétant, le Centre peut rappeler, lui, qu’il a appelé, seul, à un Front républicain partout dans le pays pour faire barrage au FN et qu’il n’a pas été entendu.
Bonjour les dégâts.
Cela ne veut pas dire que les centristes ne portent aucune responsabilité dans la montée des amis de la famille Le Pen.
L’irresponsabilité du monde médiatico-politique est globale, ce qui comprend, évidemment, les partis centristes qui ont montré ces dernières années un visage peu reluisant de petites batailles, de règlements de compte minables, de compromissions peu ragoûtantes et d’une incapacité à former une alliance avec un projet politique et un programme électoral dignes de ce nom.
Du coup, non seulement ils n’ont pas pu concurrencer le PS et l’UMP pour leur ravir les deux places de leadership de la vie politique mais ils ne sont même plus sur le podium où l’on trouve désormais le Front national.
Et la crainte est que lors des élections européennes où tous les partis vont se compter, cette situation soit encore plus évidente.
Tout cela doit amener non pas à un découragement mais bien à un ressaisissement.
Les centristes doivent être le moteur de celui-ci.
Ils doivent porter haut les couleurs de la démocratie représentative, de la liberté, de l’économie sociale de marché et du respect.
Ils doivent être en première ligne pour dénoncer la démagogie et la haine véhiculée par les partis extrémistes, ceux qui rêvent d’une guerre civile en France, d’une révolution qui détruirait le système démocratique.
Ils doivent se mobiliser à chaque instant pour porter la parole de la liberté, de la tolérance et de la solidarité, pièces maîtresses du lien social et du vivre ensemble, face à tous les poujadismes et les entreprises réactionnaires.
Ils doivent proposer un vrai plan de réformes de la société française avec courage et responsabilité pour qu’enfin la France entre dans le XXI° siècle.
Oui, le Centre a un rôle éminent à jouer dans cet après-municipales 2014.
On attend que les centristes soient à la hauteur de l’enjeu.
Alexandre Vatimbella
Voir le site Le Centrisme