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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centre au pouvoir

Je ne croyais pas pouvoir écrire un éditorial avec un tel titre avant bien longtemps, voire peut-être jamais…

Oui, évidemment, on pouvait constater ces deux dernières années que les idées et les valeurs centristes étaient souvent majoritaires dans la population.

De même, j’ai souvent expliqué que face à la montée des populismes extrémistes, il y avait un axe central regroupant tous les humanistes progressistes et réformistes qui était, sur le papier, majoritaire.

Cependant, les réflexes des électeurs encore attachés à un camp de droite ou de gauche plus fantasmés que réels, surtout ne correspondant plus à leurs attentes (certains étant plus radicaux et d’autres plus modérés) ainsi qu’un paysage politique bloqué par les appartenances partisanes ne démontraient pas une recomposition en cours et, surtout, qu’un bouleversement allait se produire aussi vite.

Et pourtant, en ce 19 juin 2017, c’est bien le Centre qui est au pouvoir en France!

Et ce avec une incroyable séquence qui commence le 6 avril 2016, soit il y a juste un an, avec la création d’En marche!, qui continue le 16 novembre 2016 avec la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle, qui connait une première apothéose le 7 mai avec l’élection de ce dernier à l’Elysée et qui en connait une deuxième avec, ce 18 juin, une majorité absolue à l’Assemblée nationale pour La République en marche.

Il n’a fallu que sept mois – le jour où Macron décide d’y aller – pour que le Centre et le Centrisme, victimes éternelles d’un monde politique bloqué et de règles électorales défavorables, se transforment en vainqueurs incontestables avec 66% des suffrages à la présidentielle et 350 députés aux législatives.

Même si les circonstances étaient favorables, même si, comme je l’ai dit plus haut, les idées et les valeurs centristes ainsi que l’axe central étaient au cœur d’une refondation du politique, l’installation du Centre au pouvoir est tout simplement historique.

Bien entendu, certains vont chipoter en expliquant qu’Emmanuel Macron ne s’est jamais défini comme centriste et que, dans le mouvement de La République en marche, beaucoup de nouveaux députés ne sont pas centristes non plus.

Cependant, comme je l’ai démontré mais comme l’ont dit et écrit de nombreux politistes et politologues, le positionnement du nouveau président de la république est éminemment centriste et une majorité des députés de LREM le sont également, même s’ils préfèrent parfois d’autres étiquettes.

On passera sur la chance qui aurait été la principale explication de la victoire d’Emmanuel Macron selon ses adversaires qui sont encore groggys de ce qui leur ait arrivés, puisque toutes les élections présidentielles, comme je l’ai expliqué par ailleurs, ont été des «coups de chance» si l’on prend les circonstances de l’élection et les événements avant et pendant la campagne, voire simplement la présence à tel moment de telle personne et à son passé.

Mais, comme je l’ai souvent affirmé également, Le Centre et le Centrisme au pouvoir doivent servir à quelque chose et ce quelque chose est de réformer la société pour qu’elle devienne plus juste et plus équilibrée, qu’elle donne plus de liberté, qu’elle mette le respect au centre de son fonctionnement, qu’elle libère les énergies et qu’elle prépare l’avenir tout en construisant quotidiennement le présent.

La victoire électorale pour la victoire n’a aucun sens en politique, elle doit servir à ce progrès qui doit permettre à tous de vivre bien, individuellement (réalisation de soi et de ses proches) et collectivement (bien vivre ensemble).

 

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