Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centrisme et le populisme, l’impossible convergence

Le Centrisme est un humanisme du juste équilibre.

Le populisme est un radicalisme de l’excès.

Ces deux définitions lapidaires montrent leur impossible convergence, hier, aujourd’hui et demain.

Et ceux des centristes qui prennent des accents populistes pour surfer sur la vague actuelle des revendications irresponsables et démagogiques de mouvements foule qui essaiment à travers la planète jouent un jeu dangereux, pas pour eux-mêmes, mais pour l’avenir de la démocratie républicaine libérale dont ils se doivent, au regard des valeurs qu’ils devraient défendre sans dévier, être les garants.

Cependant, il faut bien s’entendre sur l’opposition irréversible entre le Centrisme et le populisme.

Il ne s’agit pas d’une opposition entre élite et peuple «d’en bas».

Il ne s’agit pas, non plus, d’une opposition entre liberté et égalité.

Il ne s’agit encore moins d’une opposition entre méritocratie et solidarisme.

Il s’agit avant tout d’une opposition entre une pensée hautement respectueuse de la dignité de l’autre et de la responsabilité de soi et une idéologie où la haine, l’envie et l’irresponsabilité sont les émotions et les comportements qui dominent ceux qui s’y rallient dans la rue, sur les plateaux télés ou en adhérant dans des formations politiques qui en font leur fonds de commerce.

Quand des individus se prétendant centristes épousent la cause du populisme ou soutiennent ses revendications les plus démagogiques et poujadistes, ils tournent le dos à cette volonté de consensus et de juste équilibre qui doit animer leur agir et leurs propos.

Quand les ennemis du Centre présentent ce dernier comme une idéologie «d’en haut» qui n’aurait aucune compassion pour tous ceux qui ne réussissent pas ou qui ont du mal à s’intégrer, ils n’ont certainement pas lu tous les penseurs centristes qui ont parlé de cet impératif moral qui est d’aider tous ceux qui sont fragilisés pour leur permettre, in fine, de retrouver la confiance en eux et pour réussir leur projet de vie.

De même, ils n’ont toujours pas compris ce qui anime les centristes: ce qui marche pour construire la meilleure société possible où l’on puisse donner le plus de ce que l’on peut à chacun tout en servant tout le monde.

Ainsi, les centristes ne sont pas idéologiquement pour qu’il y ait des riches, voire des très riches.

Mais ils savent, en revanche, qu’une des motivations pour qu’une personne entreprenne, c’est la volonté de reconnaissance qui passe très souvent par la réussite matérielle.

Dès lors, la liberté d’entreprendre qui est à la source de toutes les sociétés qui ont permis à leurs populations un bien-être matériel, permet à ceux qui créent des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers d’emplois, c'est-à-dire qui font vivre des centaines de milliers de personnes, de s’enrichir.

On peut trouver légitimement que la répartition actuelle de la richesse est mauvaise et qu’il faut se mettre d’accord au niveau mondial (sinon cela ne marchera pas) sur un changement de paradigme en la matière.

Néanmoins, ceux qui prônent un égalitarisme des rémunérations savent que cela ne marche pas et n’a jamais marché pour faire fonctionner correctement l’économie, tuant dans l’œuf toutes les volontés de se dépasser pour une grande majorité de personnes (qu’on regrette ou non cet état de fait).

Si nous vivons, en France et en Europe, dans des sociétés, certes imparfaites, qui ont permis des avancées extraordinaires dans l’hygiène, la santé, l’alimentation, les loisirs, les sciences, l’espérance de vie, la liberté, l’éducation, l’information, etc., c’est grâce à la démocratie républicaine libérale.

Quand on compare ce bilan au fiasco des régimes fasciste et nazi de l’Italie et de l’Allemagne, au régime communiste de l’URSS et de Cuba, aux régimes populistes comme celui qui est en train de tuer et d’affamer sa population au Venezuela, comme l’on dit familièrement, il n’y a pas photo!

Alors, oui, le Centre et le Centrisme vont continuer à s’opposer au populisme et à la démagogie, au radicalisme et à l’extrémisme parce qu’il sait où les aventures que ces derniers proposent peuvent nous conduire et nous ont déjà conduits.

Mais, oui, le Centre et le Centrisme vont également et surtout continuer à demander que la société évolue et se réforme pour qu’elle progresse dans tous les domaines afin de proposer la meilleure vie possible à tous ses membres.

 

 

Les commentaires sont fermés.