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  • Pour le Centre, il faut apurer les comptes avant de dépenser à nouveau


    Le Centre a toujours prôné une gestion responsable des finances publiques avec un respect des grands équilibres notamment celui du budget de l’Etat. Non pas que cela doive interdire aux pouvoirs publics d’intervenir pour soutenir l’économie, ni pour développer des programmes sociaux mais cela doit permettre d’éviter que les gouvernants considèrent que l’on peut dépenser sans compter en renvoyant la balle de la dette publique à leurs successeurs jusqu’au jour où le système implosera. Or, nous n’en sommes peut-être pas très loin!

    Pourtant, ces dernières semaines, une offensive d’économistes keynésiens, largement relayée par la presse, a réclamé un nouveau plan de relance et de nouvelles dépenses publiques pour soutenir la faible reprise économique.

    Rappelons que parmi les raisons principales de la crise de 1929 et des années trente il y eut, pour les économistes, l’absence de plan de relance de grande ampleur et la montée du protectionnisme. C’est pourquoi, les principaux pays de la planète ont tous très vite adopté des plans de soutien de l’activité économique lors de la crise de 2008-2009 et se concertèrent pour ne pas prendre de mesures protectionnistes. Grâce à ces décisions, la pire crise économique jamais connues a pu être évitée Des plans et des décisions qui reçurent l’approbation des centristes devant l’urgence à agir.

    Néanmoins, après une reprise que certains espéraient en fanfare, l’activité économique et la croissance, notamment dans les pays européens, au Japon et aux Etats-Unis, demeure molle. D’où l’idée avancée par certains, et notamment le prix Nobel d’économie, l’américain Paul Krugman, que, puisque les plans de relance n’ont pas atteint entièrement leurs objectifs, il faudrait mettre en place de nouveaux stimulus de l’économie qui permettraient de réellement relancer l’activité.

    Même s’ils sont conscients que ces nouvelles mesures vont creuser encore plus les déficits publics des pays concernés, les tenants d’une nouvelle relance estiment que le plus important est une forte croissance qui permettra, à terme, d’éponger les trous financiers qu’elle va inévitablement creusés.

    Face à cette demande, il y a, en effet, la réalité des déficits abyssaux publics dans tous les pays européens, aux Etats-Unis et au Japon. D’où la décision de la plupart des pays avancés, après la relance, de mettre en place des plans de rigueur afin d’apurer les comptes, encouragés en cela par la pression des marchés inquiets de la montée de l’insolvabilité de la dette publique dans plusieurs pays, de la Grèce à l’Espagne en passant par l’Irlande et le Portugal. Même aux Etats-Unis, Barack Obama qui souhaite pourtant de nouvelles mesures publiques de relances, vient de déclarer que le déficit américain n’était plus soutenable et qu’il était urgent de faire d’importantes économies.

    Les centristes partagent évidemment le point de vue d’un retour à des comptes publics équilibrés ou, tout au moins, sains. Car il s’agit ici de responsabilité politique et de capacité financière des Etats. La crise a été un révélateur que les déficits publics étaient devenus insoutenables pour la plupart des pays avancés. Néanmoins, ces mêmes déficits existaient auparavant et ne sont pas nés de la crise mais d’une fuite en avant dangereuse. Car si l’apurement n’est pas décidé et mis en œuvre avec rigueur et responsabilité, la banqueroute surviendra un jour. Et alors la période que traversons les pays en cessation de paiement avec la litanie de difficultés extrêmes pour leurs populations, sera bien plus longue que celle qui doit, dès maintenant, permettre d’apurer les comptes. Une bonne raison de ne pas céder aux sirènes des dépensiers même si l’on comprend leurs motivations devant les forts taux de chômage qui frappent un peu partout en Europe et aux Etats-Unis. Cependant, l’amélioration qui pourrait résulter – et qui n’est même pas sûre - d’une nouvelle relance serait rapidement effacée par des finances publiques à la dérive qui engendreraient une rigueur d’une toute autre ampleur.

     

    Alexandre Vatimbella

  • Jean Arthuis au centre de toutes les convoitises politiciennes doit tenir bon la barre de la refondation du Centre


    En avril dernier, j’écrivais ici même que «l’attention portée à Jean Arthuis est de bon augure pour la refondation centriste et prouve qu’il a bien une place centrale dans celle-ci. Néanmoins il ne faudrait pas qu’il se fasse phagocyter par des entreprises qui ressemblent parfois à des ambitions personnelles ou qui sont lancées pour récupérer uniquement cette légitimité à des fins électoralistes». Les derniers événements montrent que les volontés de s’approprier le leader de l’Alliance centriste sont de plus en plus nombreuses et la pression de plus en plus forte pour qu’il adoube un leader.

    Au-delà d’un homme politique qui est demeuré fidèle à ses engagements centristes, c’est bien sa position centrale dans la refondation du Centre qui fait de lui l’élément incontournable de toute légitimité centriste. Invité et toujours présent dans les réunions des diverses composantes du Centre, chacune de celles-ci expliquent bien que s’il est là, à leurs côtés, c’est qu’il cautionne évidemment leur légitimité de représenter le «vrai Centre».

    Rien n’est simple et le danger de la récupération politicienne est constant. L’entreprise de Jean Arthuis avec son parti Alliance centriste de réunir tous les centristes est bien saluée par tout centriste réel ou déclaré. Mais le discours est rarement suivi d’initiatives concrètes et le fait de s’être exhibé avec Jean Arthuis suffit pour réclamer son certificat de «vrai centriste refondateur».

    De ce point de vue, l’Alliance centriste et Jean Arthuis souffrent d’une image réductrice véhiculée par les médias et accréditée par les autres composantes du centrisme qui ne souhaitent pas qu’ils prennent une plus grande importance, celle d’un parti et d’un homme dont le seul but est de prêcher l’union. Dès lors, dès que l’on entre dans le débat politique, l’Alliance centriste est marginalisée voire inexistante et Jean Arthuis est présenté comme le président de la commission des Finances du Sénat et non comme le président d’un parti politique.

    Plus grave pour le combat que mène Jean Arthuis est le danger ultime qui le menace lui et son parti. S’il décide, aujourd’hui, de rejoindre l’un ou l’autre camp centriste, il signera, dans le même temps, la disparition de l’Alliance centriste et sera immédiatement marginalisé, son «utilité» devenant nulle pour tous ceux qui tentent actuellement de le récupérer.

    Ainsi, la seule issue possible pour lui et ses amis est de faire de l’Alliance centriste l’unique point de fixation de la refondation centriste en développant les initiatives dans ce sens, proposant concrètement la création d’une nouvelle formation politique d’union et véhiculant un discours politique beaucoup plus structuré.

    Dans le même temps, Jean Arthuis doit continuer sur la voie qu’il s’est tracé, aller apporter la bonne parole de la réconciliation et de la refondation du Centre partout où on le demande. Mais il doit absolument éviter de servir la soupe et d’alibi. C’est sa crédibilité, celle de l’Alliance centriste mais aussi celle du Centre et, au-delà, la possibilité pour la France d’avoir un Centre fort pour réellement gouverner et remettre le pays sur les bons rails qui est en jeu. Pour l’instant, il s’en tire bien mais les chausse-trappes seront de plus en plus nombreuses sur son chemin. Heureusement, le combat en vaut la peine.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens mais elle peut les augmenter!

     

    Dans le débat sur la rigueur et sur la maîtrise des déficits, le discours dominant semble être que la France, ne pouvant vivre au-dessus de ses moyens, est condamnée à un certain déclin et même à un déclin certain. Or, c’est exactement le contraire qui doit être à la base d’une politique rigoureuse dont un des axes est de maîtriser les dépenses publiques. Il s’agit de redonner les moyens à la France afin qu’elle puisse éviter le déclin qui se dessine à cause d’un laxisme politique au cours des dernières décennies. Seule une politique responsable en la matière peut permettre au pays de repartir sur des bases saines. Une politique prônée et voulue par les centristes.

    En aucun cas, une telle politique ne signifie que l’on ne peut, dans le même temps, réorienter les capacités publiques et privées de la France vers l’innovation et la mise en place d’une économie du XXI° siècle, capable de se mesurer aux défis de la mondialisation (et non en les niant). Si ce n’était pas le cas, une politique de rigueur et de maîtrise de la dépense publique ne serait qu’une vision étriquée et comptable du politique qui conduirait inévitablement à une profonde crise de confiance de la société française sans pour autant apporter une quelconque solution aux problèmes structurels et conjoncturels du pays.

    On peut croire qu’en fermant les yeux la réalité n’existe pas et rêver. On peut aussi croire que l’on ne peut rien pour infléchir la réalité et s’empêcher d’espérer. Ces deux postures irresponsables et de renoncement conduisent soit à nier les efforts à faire (on le voit avec le problème de la retraite et, plus largement, des comptes sociaux du pays), soit à s’enfermer dans un repli sur soi qui aboutit à refuser la confrontation avec le réel parce que, soi-disant, tout ce qui se passe est inéluctable.

    Pour éviter que l’une ou l’autre de ces visions ne paralysent la France, nous devons donc travailler à la rendre plus riche en augmentant ses moyens afin que les Français gardent leur niveau de vie et puissent, à terme, l’augmenter. Ecartons les politiques misérabilistes et les discours de renoncement pour prendre en main notre avenir et celui de nos enfants. Mais n’oublions pas que jamais rien n’est donné et qu’il ne suffit pas d’avoir un discours volontariste pour que la réalité se plie par miracle à nos désirs. Il faut se retrousser les manches et se préparer à une bataille, tout pacifique mais néanmoins rude afin d’inventer une société dynamique, innovante avec des Français qui ont envie de gagner.

    Augmenter les moyens de la France, c’est faire les efforts nécessaires aujourd’hui afin d’en récolter les fruits demain. C’est ce que nous avons fait au sortir de la deuxième guerre mondiale avec la réussite que l’on connait. C’est ce qu’ont fait également l’Allemagne et le Japon. C’est ce que font l’Inde, la Chine et le Brésil et, un peu avant eux, la Corée du Sud.

    Tout cela nous rappelle que rien n’est jamais donné définitivement. D’un côté comme de l’autre. Qui pouvait penser que la Grande Bretagne, de première puissance mondiale en 1900 allait décliner aussi rapidement au cours du XX° siècle? Qui pouvait penser, en retour, que ce qui apparaissait comme un déclin quasi-définitif de la Chine à l’aube du XX° siècle ne serait qu’une période difficile qui s’est achevée par un formidable retour, le grand bon en avant non pas celui catastrophique de Mao mais celui époustouflant de Deng Xiaoping, pour permettre à l’Empire du milieu de récupérer sa place en ce début de XXI° siècle (même s’il doit encore se consolider)?

    Si l’on envisage les deux côtés, la morale à en tirer est que ceux qui se reposent sur leurs lauriers préparent leurs difficultés de demain et ceux qui se retroussent les manches construisent leurs réussites du futur. Mais cela nous rappelle aussi que rien ne se fera sans travail. Qu’on l’aime ou non…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme, pensée du possible et de l’innovation

    Face aux chimères des idéologies extrêmes, le Centrisme est la pensée du possible, c’est-à-dire de ce qui est réalisable, de ce qui peut être, de ce qui peut exister, de ce qui peut se produire, selon les termes même du dictionnaire. Penser et mettre en œuvre le possible est, non seulement, beaucoup plus responsable et intelligent, mais bien plus exaltant et enrichissant puisqu’au lieu de s’échiner à transformer les utopies en impossibles réalités, la tâche impartie consiste à bâtir concrètement la meilleure société possible, celle qui est conceptualisée par le génie humain et qui ne provient pas des fantasmes irréalisables issus de visions exaltées et messianiques de quelques uns souvent dangereuses pour le plus grand nombre.

    Mais être adepte de la pensée du possible ne revient évidemment pas à abdiquer toute volonté de transformer la société, bien au contraire. Après avoir fait le tri entre ce qui est du domaine de l’utopique (raser gratis) et ce qui est du domaine de la transformation sociale (rendre la société plus forte et plus juste) guidé par un impératif moral, il faut ensuite se retrousser les manches et travailler d’arrache-pied. Et ce, d’autant plus que les buts que l’on se fixe alors sont atteignables.

    Pour mettre tous les atouts de son côté, une pensée du possible doit être toujours à la pointe de l’innovation économique et sociale. Non pas pour se targuer d’un modernisme ou d’un post-modernisme de façade et qui ne sont parfois que des armes destructrices du lien social au nom d’une individuation liberticide mais parce que nous devons compter sur notre capacité à inventer constamment des solutions face aux défis de la réalité de la vie afin d’améliorer notre existence, à la fois, individuellement et collectivement. Le genre humain doit inlassablement construire et reconstruire son présent et son futur car rien n’est jamais donné pour l’éternité.

    Cela ne veut pas dire, bien entendu, qu’il faut constamment faire table rase du passé. Ceux qui ont voulu le faire se sont mués inexorablement en dictateurs sanguinaires sous prétexte d’implanter le paradis sur terre. Mais il faut, au contraire, s’appuyer sur l’expérience réussie du passé pour inventer des solutions face aux défis du présent et de l’avenir.

    Par exemple, le libéralisme politique a cru pendant longtemps que seule la liberté de l’individu permettrait de parvenir à une société où tout le monde aurait sa chance et la saisirait. L’expérience a montré que l’on ne pouvait pas faire de la vie une simple compétition entre les humains d’autant que celle-ci est biaisée dès le départ, certains ayant un avantage démesuré qui ne correspond pas à leurs capacités réelles. Cela n’est pas juste mais, en plus, cela n’est pas le plus efficace pour construire la meilleure société possible. Du coup, l’idée centriste de faire de l’être humain une personne, c’est-à-dire un individu responsable, libre, inséré dans un lien social garantissant le respect, la solidarité (que je préfère au terme de justice qui est plus mouvant et peut faire croire qu’il existe une justice sociale immanente) et la tolérance est la meilleure réponse. En un mot, il faut en faire une personne. Voilà une réponse du juste équilibre qui est la recherche constante du centrisme.

    Pour autant, les défis qui se présentent à nous quotidiennement ne doivent pas faire de ce concept de personne une notion statique. Elle doit évoluer pour s’adapter face aux transformations de la société. Ici interviennent la réforme et le progrès que porte le centrisme. Deux termes souvent attaqués et galvaudés mais qui attestent d’une confiance dans le génie humain et non dans une nature sage et bonne qui n’a jamais existé. Une nature qui, compagne de l’être humain, n’en a pas moins besoin d’être domestiquée pour assurer à celui-ci sa sécurité.

    De ce point de vue, l’innovation est une obligation. Pas seulement l’innovation destructrice d’un ordre ancien mise en avant par Schumpeter expliquant que la machine économique doit se renouveler en coupant ses bras morts et en inventant de nouveaux procédés et de nouveaux produits mais une innovation constructive actualisant, en matière sociale par exemple, les moyens de faire vivre les fondements du lien social mais aussi d’inventer une façon plus efficace de transmettre le savoir ou de protéger l’enfance.

    Mais être la pensée du possible oblige également à faire partager les buts fixés par le plus grand nombre. Le Centrisme est donc une pensée non seulement démocratique mais consensuelle et à la recherche constante du compromis afin de mettre en place les changements sociaux majeurs et de longue durée.

    Citons enfin, un grand centriste souvent attaqué à tort, Aristide Briand qui été animé par cette lucidité seule capable de changer la société: «l’art du politique, c’est de concilier le désirable avec le possible».

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Rentrée centriste en ordre dispersée: c’est aujourd’hui qu’il faut refonder le Centre

    On l’a bien noté, tous les partis centristes veulent bien d’une refondation centriste mais en étant le réceptacle de celle-ci! Du coup, chacun tire la couverture à soi du Nouveau Centre au Mouvement démocrate en passant par le Parti radical (ce dernier devant pourtant expliquer, dans le même temps, comment il peut être à la fois indépendant et inséré dans l’UMP).

    Pour beaucoup, un Centre uni dans une seule formation ou une confédération ne sera du domaine du possible qu’après les élections présidentielles de 2012. A ce moment là, le paysage politique se sera décanté et l’on pourra se réunir des centristes de l’UMP aux membres du Mouvement démocrate en passant par ceux du Nouveau Centre, de l’Alliance centriste, du Parti radical, des Radicaux de gauche et même de la Gauche moderne sans oublier quelques libéraux sociaux présents dans diverses structures politiques. Et c’est vrai que cette confédération aura, non seulement, un sens mais un poids politique certain.

    Ce scénario implique néanmoins que le Centre soit battu en 2012 mais aussi que la Droite le soit (pour détacher les centristes de la majorité présidentielle d’aujourd’hui de l’UMP) et que ce soit la Gauche qui l’emporte, une Gauche dure et idéologique et non une social-démocratie à la Strauss-Kahn. Ce scénario est du domaine du possible puisque les sondages montrent un PS conquérant mais rien n’est donné et il serait sans doute irresponsable d’attendre qu’il se produise pour refonder le Centre.

    C’est ce qui s’est dit à l’université d’été de l’Alliance centriste dans la bouche de la plupart des participants et de Jean Arthuis en particulier. Et c’est le bon sens. Car les centristes ne peuvent se satisfaire de la situation actuelle de la France, ni d’une victoire de la démagogie de gauche après avoir subie la démagogie de la Droite au pouvoir depuis quelques années. Le Centre pragmatique, responsable et refusant le déni de réalité des partis extrêmes est prêt à gouverner dès 2012 (et même avant…) et à proposer les réformes nécessaires pour remettre la France dans le chemin de la croissance, du progrès et du dynamisme au service de tous les citoyens sans exception et non des clientèles qui gravitent autour des partis de droite et de gauche.

    Bâtir un Centre uni et regroupé, portant un projet politique crédible et courageux n’est pas une idée pour après-demain ni pour demain mais pour aujourd’hui. Si les centristes veulent qu’on les croisse quand ils affirment être des gens responsables, ils doivent le montrer dans les faits et dans leurs actes. Il ne suffit pas de dire que si l’on était au pouvoir on ferait ceci ou cela mais il faut se donner les moyens de gouverner. Et le premier, c’est d’avoir une formation politique capable de gagner les élections.

    Le temps presse et ceux qui bloqueront ce mouvement indispensable d’une convergence de tous les courants centristes vers une structure unie ne pourront se réclamer d’une vision centriste de la politique. Celle-ci, en effet, met en avant le consensus et le compromis. Et si on n’est même pas capable de la pratiquer dans sa propre famille politique, comment imaginer que l’on puisse l’appliquer à un pays comme la France?!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pourquoi la Droite veut culpabiliser les centristes

    Allant droit dans le mur, la Droite cherche son salut en tentant de récupérer les voix à l’extrême-droite avec la campagne xénophobe et sécuritaire initiée par Nicolas Sarkozy tout en essayant, dans le même temps, de retenir celles du Centre en culpabilisant les efforts de refondation d’un Centre uni et dynamique, capable de présenter un candidat crédible aux élections présidentielles de 2012. Ainsi, si cette stratégie réussit, le candidat de l’UMP en 2012 (Nicolas Sarkozy selon toute vraisemblance) sera capable d’arriver en tête dans le camp de la Droite et du Centre, devant le candidat du Front national.

    Car, aujourd’hui, au-delà de la victoire à la présidentielle, l’UMP veut absolument empêcher l’émergence d’une dynamique de candidatures multiples dans son camp et de celle, non moins dangereuse pour elle, d’une candidature du Front national (Marine LePen selon toute vraisemblance). Pourquoi? Parce que si le candidat UMP ne parvenait pas à virer en tête lors du premier tour de la présidentielle, ce n’est pas seulement une défaite électorale qui en découlerait mais toute l’architecture construite autour de l’UMP en tant que parti unique de la Droite qui s’écroulerait comme un château de cartes. D’une part, la Droite proche des thèses extrémistes du FN le rejoindrait sans complexe. D’autre part, les centristes de l’UMP feraient de même pour rejoindre une formation indépendante et porteuse de leurs valeurs et de leurs idéaux.

    On comprend que l’UMP veuille éviter le plus possible ce scénario catastrophe pour elle. Cependant, s’il y a des responsables à cette situation de sa lente décomposition, c’est bien l’UMP et son chef, le Président de la république. Les erreurs de la Droite sont de sa responsabilité mais elle ne veut pas les assumer comme d’habitude.

    Alors, elle tente de faire porter le chapeau à ceux qui, soi-disant, veulent diviser, c’est-à-dire, en premier lieu, les centristes. Ce fut le cas dernièrement lorsque, dans les Yvelines, le candidat insipide de l’UMP fut battu lors d’une législative partielle dans une circonscription acquise de tout temps à la Droite, élection remportée contre toute attente par une écolo baba-cool. La montée au créneau des petite-mains de Sarkozy pour critiquer la stratégie de division du Nouveau Centre (qui ne présentait pourtant pas de candidat officiel) préfigure la campagne d’intoxication que le parti majoritaire va adopter pour culpabiliser les centristes de l’UMP et du Nouveau Centre (mais aussi de l’Alliance centriste) dans les mois qui viennent à chaque fois qu’ils manifesteront une velléité d’indépendance.

    Cette stratégie sera certainement agrémentée de quelques carottes en direction de plusieurs leaders centristes afin de montrer qu’une alliance entre Droite et Centre rapporte bien plus aux centristes qu’une indépendance politique et électorale. Ce qui est le plus désolant dans cette affaire, ce n’est pas la stratégie elle-même mais le fait que l’UMP en soit réduite à celle-ci pour espérer survivre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La rentrée de septembre, nouvelle étape dans la refondation du Centre?


    Ces derniers mois, l’espace centriste a été bien encombré. Par les centristes, eux-mêmes, mais aussi par les opportunistes qui, tel Dominique de Villepin, souhaiteraient le phagocyter à leur profit. Laissons de côté cette deuxième catégorie en prévenant tout de même les centristes, les vrais, que l’opportunisme a souvent réussi à semer le trouble dans leurs rangs et dans celui des électeurs qui leur font confiance. Mais revenons aux efforts affichés par les centristes pour refonder leur famille dispersée.

    Les déclarations en ce sens se sont multipliées du Mouvement démocrate au Nouveau Centre en passant par le Parti radical et, bien entendu, l’Alliance centriste. Le président de cette dernière, Jean Arthuis, a ainsi été le premier à joindre les actes aux paroles avec les Assises de la refondation du Centre qui se sont tenus en juin dernier. Et il continue dans ce sens avec la mise en route, en septembre, de l’Institut du Centre dont le but sera de mettre en œuvre une réflexion consensuelle sur le Centre et les politiques centristes afin de préparer un programme commun pour les différentes formations se réclamant du Centre et qui pourrait servir également de plateforme à un candidat unique du Centre lors des élections présidentielles de 2012.

    D’autres initiatives devraient avoir lieu à la rentrée avec la mise en place d’un autre centre de réflexion par le Nouveau Centre et des réunions de discussion et de travail entre les partis centristes. Cela suffira-t-il à rapprocher les différents membres de la famille? Il est trop tôt pour l’affirmer mais même si toute cette agitation n’est pas exempte d’arrière-pensées politiciennes, il convient de ne pas oublier le fondamental.

    Car la refondation du Centre est une obligation pour la famille centriste si elle veut peser d’un poids suffisant dans les prochaines élections et donc sur la scène politique française.

    Surtout, cette refondation est une urgente exigence afin que la France puisse enfin avoir une véritable alternative aux politiques de la Droite et de la Gauche. Une offre humaniste, où la liberté et la solidarité, dans le respect et la tolérance sont les fondations, qui permette de remettre la France sur les bons rails en matière économique et sociale.

    Mais aussi en matière sociétale au moment où les tentations sont grandes d’accuser l’autre de tous les maux. Il faut raffermir notre lien social en proposant un pacte social englobant l’ensemble des Français sans stigmatiser des catégories sociales ou des catégories culturelles tout en rappelant à tous ceux qui, à l’opposé, veulent jouer une partition communautariste que la démocratie républicaine c’est bien l’égalité dans la différence mais aussi la liberté dans la ressemblance.

    La tâche qui s’annonce sera difficile mais exaltante. Il s’agit, pour les centristes, de se remettre au travail ensemble en sublimant leurs divisions par le but à atteindre: redonner espoir aux Français, redonner un avenir à la France.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Nous avons besoin du «croiseur» centriste pour traverser les turbulences


    Comme l’a expliqué Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, la rigueur d’aujourd’hui n’a d’intérêt que si elle permet de mettre en place la croissance saine et soutenable de demain. Pour ce faire, il a utilisé un néologisme «croiseur» (croissance + rigueur), bien plus parlant que celui de «rilance» (rigueur+relance) de Christine Lagarde, la ministre de l’Economie.

    Au-delà de l’enrichissement éventuel du dictionnaire, le point central est que la rigueur n’est pas une fin en soi, c’est un moyen de retrouver la croissance et donc une meilleure condition économique et sociale de nos concitoyens. Elle permettra également de remettre en place les fondamentaux de la gestion économique du pays avec la maîtrise de la dépense publique et son orientation vers les grands défis du présent et de l’avenir que sont l’éducation, l’innovation et l’emploi. C’est un consensus qui se dégage actuellement chez la plupart des économistes et des politiques responsables.

    Voilà un certain temps que les centristes demandaient que des mesures soient prises en ce sens. Non pas qu’ils aiment les purges et l’austérité, bien au contraire. Mais ils savent que personne, ni une famille, ni une entreprise, ni une ville, ni un Etat, ne peut vivre au-dessus de ses moyens et à crédit ad vitam aeternam sans en payer l’addition à un moment. Et plus on attend, et plus celle-ci est salée avec des conséquences plus douloureuses, un peu comme celles qui nous guettent lorsqu’ayant une toute petite carie et redoutant la roulette, nous attendons une rage de dent pour nous rendre chez le dentiste, sachant que nous souffrirons plus avant, pendant et après notre visite. C’est déjà difficile de dépenser plus que l’on gagne en période de croissance. Cela devient impossible en période de difficultés économiques comme c’est le cas actuellement.

    Du coup, pour remporter la rude bataille qui a déjà commencé et qui risque de durer quelques temps, il nous faut le «croiseur» centriste. Car, comme l’a déclaré le président de la Commission pour la libération de la croissance française, Jacques Attali, dans un entretien au quotidien les Echos, «la situation est très grave. (…) Il faut stabiliser la dette à l'horizon 2013, c'est une première étape, et la ramener ensuite vers 60% de PIB d'ici à 2020. Cela nécessite des efforts gigantesques, et qui sont incontournables car les risques en cas d'inaction seraient immenses. Les marchés nous menacent notamment d'augmenter les taux d'intérêt. Le redressement des finances publiques est devenu aujourd'hui une condition du retour de la croissance. C'est la dette qui est un frein. (…) Nous avons devant nous non pas trois ans de rigueur mais dix. Il faut une mobilisation générale du pays. Sinon, nous courons à la catastrophe».

    L’on croirait entendre un centriste! En tout cas, le discours est alarmiste mais a le mérite d’être parfaitement clair. Et il rejoint certaines propositions de l’Alliance centriste en matière fiscale avec la suppression de l’impôt sur la fortune et du bouclier fiscal ainsi que la création d’une tranche supplémentaire pour l’impôt sur le revenu qui taxerait surtout ceux qui s’enrichissent grâce aux plus-values immobilières.

    Mais Jacques Attali, malheureusement, ne va pas jusqu’au bout de son raisonnement en s’opposant à une hausse conjoncturelle des impôts que soutien Jean Arthuis, comme ce dernier le disait au quotidien Le Figaro, «La France ne pourra pas échapper aux hausses d'impôts. Car le plan proposé par le gouvernement ne suffira pas à ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013. L'hypothèse de croissance à 2,5% est irréaliste et les mesures d'économie insuffisantes. Il manque environ 50 milliards d'euros. Outre la réduction des dépenses, je propose notamment que la TVA dans la restauration et pour les travaux de rénovation du logement passe de 5,5% à un taux compris entre 10% et 12%. Pour rétablir notre compétitivité et combattre le chômage, il faudrait même relever sans attendre le taux normal de TVA, aujourd'hui à 19,6%. Le financement de l'Assurance-maladie et de la politique familiale ne doit plus peser sur les salaires. La TVA doit prendre le relais».

    Une hausse de la TVA qui doit permettre de plus taxer les produits venant des pays à bas coûts de production et d’alléger, dans le même temps, la pression fiscale sur les entreprises installées en France afin que celles-ci soient à nouveau concurrentielles, créatrices d’emploi et cessent de délocaliser.

    Là où les deux hommes se rejoignent à nouveau, c’est sur l’Europe. Ensemble, ils estiment qu’une plus forte intégration européenne est indispensable afin d’atteindre les objectifs de maîtrise des dépenses publiques et de retour de la croissance. Une Europe dont nous devons sans délai reprendre la construction vers un fédéralisme afin de garantir aux populations du vieux continent la paix dans la prospérité. Mais cela passe par une expertise sur ce qu’est l’Union européenne et sur qui veut vraiment bâtir une maison commune. A force d’éluder ces questions, les institutions européennes continueront à exister mais vidées de leur substance, de leur esprit d’union des peuples au nom d’un avenir commun, un esprit qui s’évaporera lentement,  sans faire de bruit, au cours des prochaines années.

    Si la crise a eu un effet salutaire c’est parce qu’elle a obligé les Français à prendre conscience que le fameux «modèle français et européen» devait être réformé en profondeur si l’on voulait en protéger la philosophie et une partie des acquis. Les sondages le disent même si, de cette prise de conscience à l’acceptation raisonnée des mesures inévitables, il y a parfois un gouffre! Comme si les Français, se trouvant sur un paquebot en train de couler et le sachant, continuaient de se faire bronzer ou de profiter de la piscine au lieu de réparer le trou dans la coque.

    Le grand débat dans la société française a enfin débuté avec la réforme des retraites. Il devra se poursuivre avec la réforme du système fiscal, celui du système éducatif, du système de protection social afin de renouveler et de raffermir le lien social qui se délite toujours plus. Sans oublier la réforme de l’Europe pour qu’elle soit plus à même d’être un des piliers gagnants de la mondialisation au lieu de la subir de plus en plus et de n’être plus, demain, qu’une friche économique en déshérence. Et le principe qui doit guider ces réformes est le «toujours mieux» qui doit être opposé au «toujours plus» au nom d’une vision humaniste et équilibrée de la société.

    Ce débat ne doit pas être tronqué. Il doit être mené avec responsabilité et non avec la démagogie que l’on voit déjà poindre à droite comme à gauche où le clientélisme fait son retour en force. Le redressement de la France - qui est encore possible (n’en déplaisent aux déclinistes) - passe par un pacte social refondé autour d’une croissance soutenable et solidaire dans la liberté.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La rigueur des centristes

    Le Centre est pour la responsabilité. Que ce soit en matière politique, économique, sociale et sociétal. C’est la raison pour laquelle le Centrisme met en avant la notion de juste équilibre qui doit permettre de gérer la société avec rectitude afin que celle-ci se développe harmonieusement pour le bien de tous. Cette légitime et nécessaire pertinence dans le gouvernement des humains implique une action pragmatique prenant en compte la réalité.

    Que nous dit cette réalité aujourd’hui? Que l’économie de la France est en difficulté et que les finances publiques du pays sont en danger. Ce n’est pas une découverte pour les centristes qui, depuis des années, appellent les différents gouvernements à une clairvoyance et une responsabilité afin d’éviter la catastrophe. Jean Arthuis, le président de l’Alliance Centriste et quelques autres dont Charles-Amédée de Courson du Nouveau Centre ont répété, inlassablement, qu’il fallait assainir les dépenses de la puissance publique. En vain.

    La crise économique et financière de 2008-2009 a relégué, pour un temps, aux calendes grecques la limitation des dépenses de l’Etat et des collectivités locales afin de mettre en place une politique de relance keynésienne avec un fort soutien de l’activité économique du pays par les deniers publics.

    Malheureusement, la reprise que l’on espérait n’a pas eu lieu. Celle-ci aurait permis de renflouer les caisses de l’Etat avec des rentrées fiscales qui augmentent automatiquement lorsque la croissance revient. Au lieu de cela, la France mais aussi les autres pays européens sont dans une petite croissance molle qui ne permet pas de réduire les déficits.

    Vivant au-dessus de ses moyens depuis des années, ayant tenté une relance économique qui n’a pas été au rendez-vous, la seule alternative crédible de la France était la rigueur. Et si certains continuent à croire que l’on peut s’en passer, celle-ci s’impose partout dans les pays développés, du Japon à l’Allemagne en passant par la Grande Bretagne et l’Espagne. Même les Etats-Unis vont devoir s’y mettre malgré l’opposition de leur président, Barack Obama, les marchés commençant à estimer que le déficit du pays n’est plus soutenable et que la reprise américaine a du plomb dans l’aile. La remontée de l’euro face au dollar ces dernières semaines en est une des caractéristiques, preuve du retour des investisseurs en Europe et leur départ du marché américain trop fragile à leurs yeux.

    Mais si le Centrisme est pour la rigueur quand cela est nécessaire (et une gestion rigoureuse de l’économie même en cas de forte croissance), il n’est pas pour l’austérité. Même en cas de récession. Car il ne faut pas confondre rigueur et austérité. Il ne faut pas confondre la gestion responsable de l’économie et des deniers de l’Etat dans une vision dynamique de développement avec des coupes budgétaires et une dépense publique atone sans projet politique autre que celle de faire des économies.

    Une politique de rigueur consiste en un refus de tout laxisme et s’attache à respecter les impératifs économiques et budgétaires. Une politique d’austérité vise à la diminution des dépenses publiques. La différence est que la politique de rigueur n’est pas antinomique, a priori, avec un plan de relance de l’économie en cas de période de crise ou de récession, ce qui n’est pas le cas d’une politique d’austérité.

    Pour autant, il n’est guère facile, comme le souhaite la ministre de l’Economie, Christine Lagarde avec son expression «rilance» (rigueur+relance), d’associer la rigueur et la relance, de trouver l’équilibre entre les deux termes.

    Quoiqu’il en soit, il faut une lutte sans merci contre le laxisme et la dépense clientéliste ainsi qu’une pérennisation des recettes de l’Etat afin d’empêcher la faillite de ce dernier tout en dégageant des marges de manœuvre. Dans le même temps, il faut définir les priorités de la politique économique et sociale (dont une réelle politique de soutien à l’innovation et un accompagnement social pour les plus démunis et les chômeurs). Et il faut dégager des moyens pour ces priorités. Voilà qui demande… une rigueur et une indépendance d’esprit!

    La rigueur alliée à la relance ne distribue pas l’argent à tout va comme on l’a vu pour les immenses plans de relance adoptés aux Etats-Unis et en Chine afin d’irriguer le tissu économique un peu comme les grandes exploitations agricoles ont l’habitude de le faire avec leur énorme déperdition. Au contraire, elle cible les secteurs économiques qui doivent être irrigués comme le font les nouvelles techniques d’irrigation qui, se focalisant exactement sur ce qui doit être irrigué, permettent une meilleure irrigation tout en économisant l’eau.

    Il faut donc une expertise fine que le gouvernement doit conduire tout en expliquant sa démarche. Car sans une compréhension par les citoyens du sens d’une politique de rigueur et de relance ciblée, les chances de succès sont amoindries. La rigueur, pour être acceptée et acceptable, plus, pour être efficace, demande des acteurs responsables. A la fois à la tête de l’Etat mais aussi dans tout le tissu social et économique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’exigence éthique du Centrisme

    Pour le Centrisme pas de liberté sans responsabilités. Ce qui signifie être responsable de ses actes, avoir des responsabilités mais aussi prendre ses responsabilités et les assumer. Et la responsabilité est une exigence éthique indépassable dans une société de liberté.

    Si nous sommes libres de nos actes et de nos décisions, nous sommes aussi responsables de ceux-ci face à la communauté, face aux autres. De même, nous ne pouvons prétendre nous affranchir du cadre dans lequel tous les autres agissent sous un quelconque prétexte. Nous avons des droits mais aussi des devoirs, nous devons respecter les lois comme nous demandons aux autres de les respecter et nous devons respecter le lien social qui nous sert à partager nos valeurs communes.

    Cette liberté a donc un prix que tous ne veulent pas payer. Pour ceux qui ne prétendent à rien, cela est déjà problématique dans une démocratie, même s’ils ne se rendent pas coupables d’actes délictueux ou criminels. Mais pour tous ceux qui ont des ambitions, cela devient inacceptable. D’autant que cette volonté d’escroquer le lien social et de ne pas respecter les règles se justifie, selon eux, par leur soi-disant statut social, économique ou intellectuel supérieur. On trouve souvent ceux-ci dans les milieux du pouvoir qu’il soit économique ou politique.

    Or, le pouvoir dans une démocratie exige également une éthique du commandement qui se surajoute à l’éthique de responsabilité dans laquelle tout citoyen, tout individu doit agir. Le pouvoir donne une plus grande latitude d’action qui permet déjà d’élargir le champ de sa liberté. Mais, en même temps, qu’il élargit ce champ, il augmente aussi le degré de responsabilité dont doit faire preuve tous ceux qui ont décidé de l’exercer.

    D’autant que le pouvoir ne vient pas d’une contrainte mais une recherche librement acceptée. Et, dans toute communauté libre, elle poursuit un but à la fois individuel et collectif. Si le pouvoir économique permet de devenir riche, il se justifie collectivement par l’enrichissement de la communauté. Si le pouvoir politique permet de gouverner les autres, il se justifie collectivement par le bien être général. Et si la communauté permet cet enrichissement et ce gouvernement des autres, si elle permet d’acquérir une puissance, elle demande en retour que le pouvoir qui va avec respecte les règles de fonctionnement de la société et se double d’une responsabilité supplémentaire.

    Cela ne signifie pas que les élites doivent être des êtres parfaits qui ne commettent jamais des impairs ni des fautes. Ce serait utopique et même dangereux pour la démocratie d’avoir des êtres parfaits dirigeant des êtres imparfaits… Non, cela signifie que l’on doit accepter les responsabilités qui vont avec son statut et on doit accepter la sanction qui intervient lorsque l’on transgresse les règles de cette responsabilité.

    On ne peut vouloir la liberté sans la responsabilité. On ne peut vouloir le pouvoir sans la responsabilité. Et l’on ne peut refuser les responsabilités lorsque l’utilisation de la liberté ou du pouvoir n’est plus légitime ou lorsque l’on a commis des fautes.

    Cette double responsabilité s’insère dans l’exigence éthique du Centrisme. C’est la raison pour laquelle le Centrisme refuse tout affaiblissement de la responsabilité et tout délitement du lien social. C’est la raison pour laquelle, le Centrisme a toujours demandé une gouvernance, économique ou politique, éthique qui permet réellement de baser le fonctionnement de la société sur un vrai humanisme.

    Alexandre Vatimbella

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