Toute mesure centriste est bonne à prendre
Saint-Thomas d'Aquin disait «Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire».
En le paraphrasant, on pourrait ajouter «Ne regarde pas à celui qui agit, mais tout ce que tu vois de bon, supporte-le».
Une maxime qui s’applique très bien à la vision centriste de la politique qui refuse le sectarisme et les extrêmes afin de rechercher le juste équilibre.
Car, oui, pour le bien du pays et de sa population, toute mesure centriste est bonne à prendre.
Si l’on parle de cela, c’est évidemment après la conférence de presse de François Hollande du 14 janvier où il a paru infléchir sa politique économique.
Du coup, de nombreuses personnalités centristes ont indiqué que les paroles allaient dans le bon sens et qu’elles seraient prêtes à supporter les actes s’ils suivaient.
Les analystes politiques ont alors expliqué que l’Alternative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate, se trouvait devant un dilemme, elle qui se revendique dans l’opposition et dans une «alliance naturelle» avec la Droite.
De même, ils ont pointé que des membres de l’UMP comme l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, emboîtait le pas, créant, selon eux, une certaine zizanie dans le parti de droite.
Au-delà de cet épisode conjoncturel dont on ne sait pas, au jour d’aujourd’hui, s’il redessine réellement la politique de François Hollande vers un social libéralisme, voire un libéralisme social et s’il débouchera, in fine, sur une reconfiguration du paysage politique français au cas où le Parti socialiste fait sa mue dans la foulée, on peut évoquer le positionnement des partis centristes qui est toujours interrogé lorsque les partis de droite ou de gauche se rapprochent de leurs thèses.
Bien sûr, les leaders centristes ont rappelé qu’ils se trouvaient dans l’opposition, qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre la majorité présidentielle mais qu’ils faisaient de l’opposition constructive et qu’ils supporteraient toute initiative qui va dans le bon sens, c’est-à-dire dans le sens qu’ils défendent.
Pour autant, des membres de l’UMP non-centriste ont dit la même chose et c’est le moins que l’on puisse attendre des femmes et des hommes politiques dans une démocratie où le compromis n’a jamais été et ne doit jamais être un gros mot.
D’ailleurs, de nombreux textes, lors de chaque législature, sont votés par l’ensemble des députés ou des sénateurs.
Ce dont il faut parler, c’est le positionnement du Centre.
Si le rapprochement Borloo-Bayrou semble l’avoir déplacé vers la Droite, les centristes ne peuvent pas ignorer que leurs valeurs mais aussi leur électorat, en partie, demande un positionnement responsable et que ce dernier passe par une indépendance non-négociable.
Rappelons qu’indépendance et alliance sont deux choses différentes, ce que François Bayrou ne voulait pas reconnaître pendant des années.
Dès lors, être indépendant durant toute une législature ne veut pas dire que l’on est dans l’isolement et que l’on doit refuser toute alliance au moment des élections avec ceux de qui ont se sent le plus proche et avec qui on conclue un accord programmatique.
Si les partis centristes ne sont pas les moteurs d’une démocratie apaisée et consensuelle, ils portent alors la coresponsabilité avec les partis de droite et de gauche d’un climat tendu et délétère qui aboutit à faire monter les forces et les opinions extrémistes.
Mais cette mission qui incombe au Centre ne doit jamais tourner à l’opportunisme et à la compromission.
C’est un juste équilibre qu’il faut trouver, là aussi…
Alexandre Vatimbella
Voir le site Le Centrisme