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jean-louis borloo

  • Avant de dégoûter les Français du Centre, l’UDI devrait se saborder

    Devant le spectacle misérable que nous offre l’UDI actuellement, comme centriste, j’en viens à espérer sa disparition du paysage politique pour le bien du Centre et du Centrisme.

    Soi-disant créée pour représenter le Centre indépendant, la confédération de petits partis aux leaders aux dents aussi longues qu’est leur opportunisme n’en finit de se ridiculiser devant l’inanité de son fonctionnement et les demandes au grand frère de la Droite, LR, des sièges et des faveurs.

    Le plus affligeant demeure les petites luttes intestines d’individus qui font d’abord passer leurs inimitiés personnelles avant le bien du parti, on ne parle même pas du Centre ici tellement les règlements de compte volent bas et qu’ils ne concernent en rien le Centrisme, son sens de la responsabilité et ses valeurs humanistes.

    Quelques exemples parmi tant d’autres.

     

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  • Morin a-t-il encore sa place à l’UDI?

    A force de jouer contre Jean-Christophe Lagarde, de distiller sans cesse des petites phrases, des fausses confidences et des jugements péremptoires, Hervé Morin n’en finit pas de lézarder l’édifice UDI qu’il n’a jamais aimé et qui le lui a bien rendu.

    Aujourd’hui, il se sent assez fort et, en même temps, marginalisé à l’intérieur de l’UDI pour ruer constamment dans les brancards sans se soucier le moins du monde d’une discipline de parti ou, tout simplement, d’un soutien même ad minima à la direction de la confédération centriste.

    Sa défaite à la direction de cette dernière a été évidemment un coup rude mais un résultat normal tant une majorité de militants ne voulaient pas de lui, notamment parce qu’il n’était pas le mieux placé pour animer une formation indépendante de la Droite.

    La suite leur a donné raison puisqu’Hervé Morin ne cesse de demander le ralliement de l’UDI à LR (et, auparavant, à l’UMP) pour toutes les élections et pour toutes les prises de position.

    Son problème est qu’il en fait un peu trop.

     

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  • L’UDE concurrente ou partenaire de l’UDI?

    L’UDI (Union des démocrates indépendants) s’est fondée en 2012 pour réunir les centristes à la fibre écologique.

    L’UDE (Union des démocrates et des écologistes) vient, quant à elle, de tenir son congrès fondateur le 17 octobre dernier, afin de réunir les écologistes à la fibre centriste.

    Il devrait donc y avoir une entente plus que possible entre les deux entités.

    Et pourtant.

     

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  • MoDem – Le virage à droite en phase terminale

    Avec son ralliement presque acté à la grande majorité des listes LR-UDI pour les régionales, le Mouvement démocrate de François Bayrou vient de franchir un nouveau pas décisif dans son ralliement au pôle de droite.

    Créé en 2007, comme son peu illustre devancier, le Mouvement des démocrates, fondé en 1972 par Michel Jobert (1921-2002), ancien ministre des affaires étrangères de George Pompidou, le parti voulait se trouver «ailleurs», en dehors des clivages gauche-droite.

    Surtout, comme son prédécesseur, il avait été créé pour soutenir l’ambition d’un homme, ici François Bayrou, là Michel Jobert.

     

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  • Le Parti radical, fer de lance de l’indépendance de l’UDI?

    Laurent Hénart veut un candidat UDI à la prochaine présidentielle et il veut que ce soit son ami, Jean-Christophe Lagarde, avec qui il a contribué à créer le parti derrière Jean-Louis Borloo, qui représente la formation de centre-droit et de la droite modérée.

    De même, il souhaite ressouder la famille centriste et c’est la raison pour laquelle il a invité François Bayrou au congrès de la formation dont il est le président, ce week-end.

    Il pourra également parler avec Jean-Michel Baylet, le leader des Radicaux de gauche (centre-gauche), lui aussi invité.

     

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  • L’avenir politique d’Hervé Morin est-il à l’UDI?

    De semaines en semaines, d’interviews en interviews, Hervé Morin continue à jouer contre l’UDI. Ce qui était au départ une petite musique est devenu avec le temps une véritable musique militaire avec cymbales et grosse caisse.

    Les divers commentateurs ne s’y trompent pas qui parlent de propos qui sentent le renoncement et la défaite programmée en 2017.

     

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  • L’UDI peut-elle résister à l’UMP?

    Depuis  les élections municipales de 2014 et, surtout, les élections départementales de 2015, la pression de l’UMP pour que l’UDI se range à ses côtés dans toutes les élections à venir s’est accentuée.

    On comprend fort bien l’intérêt de l’UMP pour une alliance électorale dès le premier tour qui devrait permettre aux candidats de la Droite (et, subsidiairement, du Centre) d’arriver en tête devant ceux du PS et du FN, en particulier à la présidentielle mais pas seulement.

     

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  • Jean-Christophe Lagarde, danger potentiel pour le Centre et l’UDI?

    Une des mises en garde répétées d’Hervé Morin, de Jean-Christophe Fromantin et de leurs amis respectifs avant, pendant et après l’élection de Jean-Christophe Lagarde au poste de président de l’UDI a été de dénoncer sa dangerosité sur la pérennité de la formation de centre-droit mais aussi sur ce qu’est et doit être le Centre, pointant ses pratiques, selon eux peu orthodoxes, voire de voyou, mais aussi une parole qui souvent dérape.

    Quelques mois après son intronisation, certains éléments du discours et des actes de Lagarde laissent penser qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.

    L’impression que donne le président de l’UDI est double.

    D’une part, celle d’une volonté d’imposer l’UDI et sa personne dans le débat politique à tout prix.

    Voilà qui n’est pas négatif si l’on pense que le parti a un très important déficit de crédibilité dans l’opinion publique et que lui-même a un déficit de notoriété encore plus important.

    Sans oublier que le Centre est aujourd’hui incarné, pour la plupart des gens, par François Bayrou, président du Mouvement démocrate, mais par aucune personnalité de l’UDI depuis la retraite politique de Jean-Louis Borloo, comme vient de le rappeler un sondage sur les personnalités qui feraient un «bon président» où Lagarde, certes apparaît mais dans les derniers du classement.

    Dans cette optique, l’opposition frontale face à l’extrême-droite et au FN permet de positionner l’UDI comme la formation la plus pugnace contre leurs thèses et de donner de la visibilité médiatique à son président, le tout dans une légitimité sur le combat contre l’extrême-droite qui ne souffre aucune discussion.

    Et puis, bousculer par une agressivité au bon sens du terme les situations acquises, tant à droite qu’à gauche qu’à l’intérieur même des partis centristes où certains notables locaux ont tout verrouillé au mépris de toute dynamique, est salutaire.

    D’autre part, celle d’un homme qui est dans la surenchère systématique et dans la réaction virulente plutôt que dans l’échange d’arguments.

    Après son élection à la tête de l’UDI, on pensait qu’il adopterait un profil plus consensuel que celui qu’on lui connaissait depuis des années à l’UDF puis au Nouveau centre et enfin à l’UDI et qui a poussé beaucoup de dirigeants de cette dernière à soutenir Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit.

    Pas du tout. A plusieurs occasions, Jean-Christophe Lagarde a sur-réagi à une situation ou à une critique, faisant écho à ses humeurs dénoncées par ses opposants ainsi qu’à son surnom de «Sarkozy du 9-3», «compliment» donné, entre autres, par ses «amis» (critiques) UMP du département...

    Ce fut le cas, dès sa prise de fonction de président de l’UDI, lorsqu’il a traité sans aucune preuve de «menteur» le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, lors de la polémique sur les propos tenus par François Fillon à l’encontre de Nicolas Sarkozy, une charge qui n’avait strictement aucun intérêt politique, ni pour lui, ni pour l’UDI, ni pour le Centre – il suffisait qu'il dise qu'il s'agissait d'une histoire entre le PS et l'UMP – mais qui semblait être un acte d’autorité (pour s’imposer) et de reconnaissance (pour exister).

    Cela a été le cas sur la loi Macron qu’il a critiqué sans cesse et sans nuance alors qu’elle contenait, aux dires mêmes de plusieurs membres éminents de son parti, nombre de mesures positives que prônent, en plus, les centristes

    Bien avant même de pouvoir savoir si la loi était amendable, il a déclaré qu’il ne la voterait pas quoiqu’il arrive.

    Une posture d’opposition systématique qui le renvoie à son statut de second couteau qu’il a connu et qu’il a détesté de l’UDF à l’UDI et qui le faisait ruer dans les brancards plus que de nécessité.

    Cela vient, à nouveau, d’être le cas sur le conflit en Syrie à propos de la visite d’un sénateur de son parti à Damas pour rencontrer Bachar Al-Assad.

    Dans le dernier cas, non seulement, il a légitimé le voyage de François Zocchetto (en accord avec les sympathisants de son parti selon un sondage) en expliquant même qu’il faudra un jour reparler avec le dictateur syrien.

    Mais, afin de contrer les critiques qui se sont multipliées sur cette visite à un boucher sanguinaire, il en a rajouté plus que de mesure en en profitant, comme l’ont noté les médias, à être le seul représentant d’un parti républicain à critiquer la conduite de la guerre contre Daesh (ou organisation de l’état islamique) et d’attaquer François Hollande directement pour sa soi-disant incohérence dans sa position dans ce conflit.

    Si ses efforts pour donner une exposition à l’UDI et à son président doivent être salués, sa technique du bulldozer qui tire sur tout ce qui bouge pour faire le buzz ou pour avoir un diplôme de bon opposant ou encore pour être continuellement dans le rapport de force peut avoir, in fine, l’effet inverse de celui recherché.

    Car Jean-Christophe Lagarde n’est pas là pour séduire les électeurs de la droite radicale et extrême et encore moins leurs militants.

    Sa base, ce sont des électeurs qui refusent le plus souvent une vision d’opposition basique, un manichéisme partisan et l’absence de nuances, même s’ils sont de droite modérée et dont il doit s’attacher les votes en montrant son sérieux et sa responsabilité.

    Aujourd’hui, peut-être, nombre d’entre eux sont séduits par un discours vigoureux qui permet au Centre de se faire – parfois – entendre.

    Mais plus il sera martelé, avec les dérapages inéluctables qu’il comporte, plus il sèmera le doute chez les Français et, surtout, les sympathisants centristes.

    Plus il continuera à adopter la stratégie médiatique d’un Sarkozy, plus il brouillera le message du Centre.

    A ce moment là, si Jean-Christophe Lagarde n’a pas changé de style, forme et contenu compris, alors oui, il peut devenir dangereux pour l’UDI et le Centre, ouvrant, par ailleurs, un boulevard à François Bayrou qui n’en demande pas tant mais qui connaît bien l’homme.

    Espérons qu’il saura cultiver ses qualités et corriger ses défauts pour être un digne représentant du Centre.

    Il pourrait prendre exemple sur Yves Jégo, candidat malheureux à la présidence de l’UDI, dont les déclarations sont souvent justes «centristement» parlant ces dernières semaines, lui qui fut un inconditionnel de Sarkozy…

    Et ça tombe plutôt bien puisque Jégo et Lagarde sont alliés au sein de la majorité qui gouverne l’UDI.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • La bataille pour l’axe central sera sanglante

    Petit à petit, l’idée fait son chemin.

    Tant du côté de ses partisans déclarés que de ses adversaires acharnés, la possibilité de la constitution d’un axe central – qui renverrait du même coup les radicaux de droite et de gauche vers leur conservatisme et leur rivalité avec les extrêmes de chaque camp – afin de mettre sur pied une coalition libérale (modérés de droite et de gauche avec les centristes) est de plus en plus au cœur des discussions politiques.

    Pourquoi?

    D’abord parce que le paysage politique est en plein bouleversement avec la montée du Front national (crédité de 30% dans les sondages sur les prochaines élections départementales) et le désenchantement des partis politiques traditionnels et de leurs dirigeants (François Hollande est de nouveau très bas dans les baromètres d’opinion tandis que seuls 22% des Français souhaitent que Nicolas Sarkozy se présente en 2017).

    Ensuite parce que la sociologie politique nous dit qu’aujourd’hui il y a une convergence de vues plus forte entre un libéral de droite et un libéral de gauche qu’entre eux et leurs pendants radicaux et conservateurs qui sont pourtant dans le même parti qu’eux, soit à l’UMP, soit au PS.

    D’où l’espoir, pour les uns, d’une grande force libérale et sociale, réformiste et européenne, humaniste et respectueuse, et la crainte, pour les autres, d’un éclatement des partis et des repères idéologiques qui sont largement issus du système politique mis en place par la Constitution de la V° République.

    Ainsi, on peut imaginer que la mise sur pied d’une coalition centrale soit la vraie naissance d’un tripartisme avec à chacun de ses bords les radicaux qui seraient, pour une grande partie d’entre eux, en relation électorale et programmatique avec les extrêmes.

    Du côté des personnalités politiques de premier plan qui se placent pour prendre, à terme, le leadership de cet axe central, on trouve Alain Juppé, Manuel Valls, François Bayrou – mais curieusement pas Jean-Christophe Lagarde dont la grande peur est plutôt de se faire absorber par cette nouvelle force politique et qui joue parfois à outrance le particularisme de l’UDI et souhaite être reconnu comme le défenseur intransigeant d’un Centre indépendant (où il est en concurrence avec Bayrou).

    Et la bataille pour son contrôle risque d’être particulièrement sanglante.

    Dire cela semble très excessif actuellement où les sourires, les clins d’œil et les amabilités sont de mise entre les différents protagonistes qui se montrent d’une grande civilité les uns vis-à-vis des autres.

    Chacun est là, jure-t-il, croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer, pour aimer son prochain «axiste» et en faire son «compagnon» politique.

    Ainsi en est-il d’Alain Juppé et de François Bayrou qui clament partout à qui veut l’entendre qu’ils sont amis pour la vie.

    Le second jure qu’il aidera le premier à devenir président de la république en 2017 même s’il a nuancé son discours dithyrambique, ces derniers temps, envers son ami girondin parce qu’il s’est rendu compte qu’après sa traversée du désert suite à son mauvais score à la présidentielle de 2012, il avait une carte à jouer et une chance à la prochaine échéance élyséenne.

    Quant au premier, il trouve parfois le soutien de son ami béarnais un peu encombrant dans son bras de fer avec Nicolas Sarkozy et, surtout, par rapport aux militants de l’UMP, voire un peu trop «si ce n’est toi qui y va, ce sera moi» qui, décodé, signifie «j’ai une envie furieuse d’y aller et je parie sur ton échec lors des primaires de la Droite pour te remplacer comme héraut de l’axe central».

    Car, ne l’oublions pas, Juppé et Bayrou, tout comme Manuel Valls, Jean-Christophe Lagarde ou Hervé Morin et, pourquoi pas, Jean-Louis Borloo par ailleurs, sont aussi et avant tout des hommes ambitieux qui lorgnent le même espace politique, au centre où se trouve le point d’équilibre de ce fameux axe central.

    Et si tous ceux-ci doivent s’allier pour donner vie et consistance à cet axe, il n’y aura donc qu’un chef, in fine.

    C’est la loi du genre.

    Et chacun a, non seulement, envie d’être celui-là mais possède également des arguments pour prétendre être l’heureux élu.

    Dès lors, il y aura bataille.

    Elle sera d’abord feutrée, voire peu visible mais réelle comme c’est le cas actuellement, mais elle finira en opposition frontale, car il ne peut en être autrement au vu des personnalités en présence et du fait qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde sur le trône du Mont Olympe central…

    Il est difficile de dire qui va gagner tant nombre de paramètres sont encore difficiles à définir et sur ceux que l’on connaît, des événements plus ou moins prévisibles peuvent changer la donne à tout moment.

    Par exemple, la position d’Alain Juppé qui semble très forte au vu des sondages et de l’exposition médiatique de l’intéressé, pourrait se dégonfler très rapidement au moindre couac, tellement l’ancien premier ministre est obligé de jongler avec les idées, les positionnements et les personnalités qui le soutiennent pour n’heurter aucun de ses électorats potentiels dont il aura besoin pour s’imposer.

    A l’inverse, la position de François Bayrou pourrait se raffermir dans les mois qui viennent, d’autant que les médias ne l’ont pas abandonné et que sa fonction de premier édile de Pau suscite souvent des compliments.

    Quant à Manuel Valls, tout dépendra des résultats de son action ou, à tout le moins, de sa capacité à démontrer qu’il a tout tenté, qu’il avait raison d’aller dans la direction où il est allé et que l’’échec, s’il y a, n’est pas de sa responsabilité.

    Jean-Christophe Lagarde part de plus loin et sa stratégie ne semble pas, pour l’instant, d’occuper ce terrain du rassembleur d’un axe central.

    Cependant, il n’est pas hors jeu, tout comme Jean-Louis Borloo, s’il lui prenait l’envie de revenir en politique…

    Peut-être d’autres personnalités politiques émergeront dans les mois et les deux années qui viennent.

    Tout ce que l’on sait, c’est que si constitution d’un axe central il y a, les prétendants à l’incarner seront nombreux et ne se feront pas de cadeaux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • L’année du Centrisme - Edition France 2014. Le Centre en mouvement

    - Les partis centristes et les élections: succès relatifs

    Après la déculottée de 2012, les centristes ont eu pratiquement deux ans pour se préparer aux prochaines échéances électorales avec, en 2014, les municipales, les européennes et les sénatoriales.

    L’UDI et le Mouvement démocrate qui avaient créé l’Alternative en 2013 afin de se rapprocher, sont allés en ordre plus ou moins dispersé devant les électeurs.

    Ainsi, lors des municipales, le MoDem a fait alliance tantôt avec la PS, tantôt avec l’UMP, tantôt avec l’UDI, tantôt avec l’UMP et l’UDI alors qu’aux européennes, l’UDI et le Mouvement démocrate ont présenté des listes communes face au PS et à l’UMP. Quant aux sénatoriales, les listes ont été souvent UMP-UDI-MoDem.

    Les résultats ont été mitigés.

    Si l’UDI et le Mouvement démocrate ont gagné des villes aux municipales et des sièges aux sénatoriales, les deux partis le doivent le plus souvent à l’alliance avec l’UMP, démontrant ainsi les limites actuelles de leur indépendance au niveau électoral.

    Surtout, lorsque les deux formations centristes se sont présentées unies aux européennes avec une liste exclusivement centriste, elles n’ont réussi pas à passer la barre pourtant bien peu haute des 10%, loin derrière les trois gagnants, le PS, l’UMP et surtout le FN arrivé en tête d’une élection pourtant toujours favorable aux pro-européens et, en particulier, aux centristes.

    Même si on ne peut pas parler de défaite, les centristes ayant gagné des villes et des sièges au Palais du Luxembourg, ces succès sont relatifs et ne peuvent satisfaire les responsables centristes et l’autocongratulation des présidents des groupes UDI au Sénat et à l’Assemblée nationale lors des journées parlementaires de la confédération à propos des résultats électoraux semblait un peu décalée.

    Cela ne donne pas, en tout cas, d’indications précises sur les législatives et les présidentielles de 2017 qui seront évidemment cruciales pour savoir si le Centre est redevenu une force qui compte comme dans les années 1980-1990 pour l’UDF.

     

    - Bayrou se rapproche de Juppé et s’éloigne de l’UDI

    On avait quitté un François Bayrou de centre-gauche, on le retrouve au centre-droit mais pas forcément aux côtés de l’UDI.

    Après avoir essayé sans succès de se rapprocher de François Hollande, il a jeté son dévolu sur Alain Juppé qu’il affirme vouloir soutenir dans sa quête élyséenne de 2017 ou, si ce dernier n’est pas le candidat désigné de l’UMP, se présenter lui-même une quatrième fois.

    Ce qui permet au président du Mouvement démocrate et nouveau maire de Pau de laisser planer un doute sur sa propre candidature, c’est qu’il est toujours haut dans les sondages de popularité par rapport aux autres hommes politiques et qu’il est encore celui à qui les Français pensent en premier quand on doit citer une figure centriste.

    Reste que pour retrouver concrètement sa place de numéro un du Centre, il devra séduire, à la fois, les militants et les électeurs de l’UDI ce qui est loin d’être gagné en cette fin 2014.

    Surtout, il devra retrouver la confiance de tous ces centristes qui se sont détachés de lui au cours des quinze dernières années, ceux qui se trouvent maintenant à l’UMP et ceux qui se trouvent à l’UDI, au premier rang desquels il y a le nouveau président de ce parti, Jean-Christophe Lagarde.

    Il semble qu’il ait renoué les liens avec Hervé Morin mais il faudra voir si ce rapprochement est plus durable que les tactiques mises en place lors de l’élection interne de l’UDI.

     

    - Les présidentielles de l’UDI et le challenge de Lagarde

    Quatre candidats ont tenté de devenir président de l’UDI après le départ de Jean-Louis Borloo de la confédération qu’il avait mise sur pied en 2012 à la sortie des présidentielles et des législatives catastrophiques pour les partis centristes.

    Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly-sur-Seine, le démocrate-chrétien aux valeurs très conservatrices alliées à une vision très libérale de l’économie, Yves Jégo, député-maire de Montereau, transfuge de l’UMP, libéral économiquement et sociétalement mais aussi nouvellement centriste, Hervé Morin, député-maire d’Epaignes et président très libéral du Nouveau centre, Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy et président aux accents démocrates-chrétiens de Force européenne démocrate étaient en lice.

    C’est ce dernier qui, au second tour et face à Hervé Morin, l’a emporté avec près de 54% des suffrages exprimés.

    Cette finale entre les deux frères ennemis de l’UDI (et, avant, du Nouveau centre) aurait pu se transformer en pugilat et le résultat de l’élection aurait pu sonner le glas de la confédération centriste tellement les inimitiés sont fortes entre les deux hommes et les clans qui les soutiennent.

    Cela n’a pas été le cas au grand soulagement de ceux qui se sont investis dans l’UDI pour tenter de refonder un Centre qui compte dans la vie politique.

    Mais si Jean-Christophe Lagarde a passé le premier écueil et si l’UDI est encore existante aujourd’hui, cela ne veut pas dire que tout est réglé loin de là.

    L’année 2015 sera ainsi très importante pour le parti centriste qui, à la fois, sera tiraillé par des forces internes antagonistes et subira les pressions de forces extérieures, notamment de l’UMP mais aussi du Mouvement démocrate pour n’être qu’un simple faire-valoir en vue des élections présidentielles et législatives de 2017.

    De même, le parti de centre-droit devra s’atteler à définir un projet politique et à penser à son programme politique pour 2017.

    C’est peut-être dans ces tâches qu’il pourra trouver une unité puisque les points de vue, même s’ils divergent ici ou là, sont assez homogènes.

    En tout cas, si l’UDI veut passer un cap pour être reconnu comme une force qui compte dans le paysage politique français, il va falloir qu’elle acquiert une identité qui lui manque encore aujourd’hui.

     

    - L’axe central et les centristes

    En cette année 2014, on a peut-être assisté aux prémisses d’une recomposition politique qui pourrait prendre plusieurs années, en tout cas qui ne pourra être réelle et légitimée que lors de prochaines élections nationales comme celles de 2017 ou, plus sûrement, sera une conséquence des résultats qui sortiront des urnes à cette occasion.

    Ainsi, à côté des extrêmes et des radicaux de la Gauche et de la Droite, se dessine, timidement mais sûrement, un axe central allant d’Alain Juppé à Manuel Valls en passant par Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou.

    En termes de courants des formations politiques, cette force en latence va des sociaux-libéraux du PS aux réformateurs de l’UMP en passant par les libéraux-sociaux de l’UDI et du Mouvement démocrate, tous ceux qui défendent une démocratie républicaine libérale et une économie sociale de marché.

    Bien entendu, chaque camp refuse pour l’instant cet axe et chacun tente simplement d’organiser des ralliements.

    Mais, que ce soit dans les propos de Manuel Valls ou d’Alain Juppé, les bases de cette recomposition sont présentes.

    Les centristes, eux, demeurent un peu plus dubitatifs.

    Il faut dire que leur instrumentalisation passée, tant par la Droite que par la Gauche, les incitent à la prudence.

    Seul aujourd’hui François Bayrou semble avoir pris son parti en faveur d’un rapprochement avec Alain Juppé.

    Cet axe, s’il voit le jour, pour être réellement central, voire centriste, devra compter sur un Centre fort et uni pour ne pas être un simple gadget, ce qui n’est pas encore le cas.

     

    - Les présidentielles de 2017 et le candidat centriste

    Si les élections présidentielles ne sont que dans deux ans, elles agitent déjà tous les états-majors politiques.

    L’emballement du temps politique pose évidemment de nombreuses questions sur la possibilité d’une démocratie efficace et apaisée mais c’est un fait qui amène à donner une importance démesurée à la préparation d’une présidentielle dès le résultat de la précédente.

    Dans ce cadre, les centristes se trouvent au milieu d’un jeu qu’ils tentent, tant bien que mal de maîtriser.

    L’enjeu est de savoir s’ils seront capables de présenter un candidat unique et crédible alors que le paysage politique en cette fin 2014 amène plutôt à prédire un effondrement du PS en 2017 avec, en parallèle, une montée excessivement forte et aussi inquiétante du FN et une UMP qui résiste sans pour autant une percée de l’UDI ou du MoDem dans l’opinion.

    Ainsi pour que l’UMP soit assurée d’être au second tour face, sans doute si rien n’évolue d’ici à deux ans, à la candidate de l’extrême-droite, Marine Le Pen, il lui faut les voix centristes.

    C’est la raison pour laquelle l’UMP exerce déjà une pression très forte sur l’UDI mais aussi le Mouvement démocrate pour qu’il n’y ait qu’un candidat et évidemment qu’il vienne de la Droite et non du Centre.

    Face à cela, les centristes sont en ordre dispersé.

    Il y a ceux qui veulent une alliance dès à présent avec l’UMP et un soutien à son candidat quel qu’il soit. Ils sont très minoritaires jusqu’à présent. C’est le cas de François Sauvadet, soutien inconditionnel de Nicolas Sarkozy.

    Il y a ceux qui veulent participer à une primaire conjointe de la Droite et du Centre pour désigner le futur candidat sachant que ce sera soit Nicolas Sarkozy, soit Alain Juppé avec aucune chance pour les candidats centristes à l’heure actuelle. C’est le cas d’Hervé Morin qui ne veut surtout pas d’une candidature Lagarde.

    Il y a ceux qui veulent un candidat centriste sur le principe et, si celui-ci rencontre une adhésion populaire, sa présence au premier tour de la présidentielle et, s’il n’est pas qualifié pour le second, un désistement en faveur du candidat de la Droite. C’est le cas de Jean-Christophe Lagarde (qui se verrait bien en candidat du Centre) et d’Yves Jégo.

    Puis il y a celui qui veut défendre un candidat UMP, Alain Juppé, et si celui-ci n’est pas désigné par la primaire de droite, se présenter face à Nicolas Sarkozy et, éventuellement, ne pas appeler à voter pour lui au second tour. Il s’agit de François Bayrou.

     

    - Le Centre uni n’est pas encore une réalité

    En créant l’Alternative en 2013, Jean-Louis Borloo et François Bayrou affirmaient vouloir rapprocher leurs deux formations, l’UDI et le Mouvement démocrate.

    En cette fin 2014, cette «organisation coopérative» comme l’a baptisée François Bayrou n’a été qu’une simple appellation pour le cartel électoral mis en place lors des élections européennes avec le peu de succès que l’on sait.

    Surtout, l’Alternative a permis à François Bayrou de ressusciter politiquement sur le dos de l’UDI ce que les responsables de cette dernière ont peu apprécié, Jean-Christophe Lagarde en tête.

    Même si les responsables des deux partis jurent qu’une de leurs tâches principales est bien une refondation du Centre qui aboutit à une réunification de la famille centriste, on ne voit pas très bien comme cette dernière pourrait aboutir en 2015 et même au-delà.

    Le repositionnement de François Bayrou au centre-droit n’a pas eu comme conséquence la mise en route d’une union plus forte entre les deux formations centristes.

    Les préventions et les incrédulités demeurent de chaque côté.

    Peut-être qu’un projet politique commun, comme pour les différentes composantes de l’UDI, pourrait resserrer des liens encore très distendus.

     

    - Centriste de l’année: Jean-Christophe Lagarde

    Après le retrait – temporaire ou définitif – de la vie politique de Jean-Louis Borloo, il fallait que l’UDI se dote d’un nouveau président. Jean-Christophe Lagarde a donc été celui-là. Et c’est une victoire importante pour le député-maire de Drancy qui était demeuré jusque là un second couteau, ne parvenant pas à franchir le palier supplémentaire pour devenir un leader politique au niveau national.

    Il va falloir évidemment qu’il confirme et qu’il prenne de l’épaisseur mais sa victoire ainsi que ses premiers pas en tant que président ont été réussis.

    Bien entendu, les côtés controversés de l’homme demeurent et il est pratiquement sûr qu’il ne fera pas l’unanimité à l’UDI avant longtemps.

    Mais l’important pour Jean-Christophe Lagarde est d’être enfin en haut de l’affiche afin de démontrer tout son savoir en matière d’organisation (comme la réussite de son implantation en Seine-Saint-Denis) et de positionnement politique de l’UDI qui doit être, selon lui, le parti de l’humanisme et du fédéralisme, le tout teinté de solidarisme.

    La constitution de son équipe dirigeante n’a pas, en revanche, été aussi habile qu’on aurait pu le penser avec une distribution quasi-exclusive des postes à ses proches et peu de présence des autres composantes de l’UDI, notamment des amis d’Hervé Morin.

    Sans doute que Lagarde veut une direction soudée pour une efficacité maximum.

    Dès lors, si échec il y a, il sera entièrement le sien.

    Reste qu’avec la déliquescence du Parti socialiste et la montée du Front national, l’UDI a un rôle important à jouer et une place à prendre.

    Tout est de savoir si Jean-Christophe Lagarde parviendra à relever ce challenge.

    Son volontarisme est une arme mais l’on sait depuis longtemps qu’elle est à double-tranchant tant ceux qui l’ont employée, ont obtenu des résultats mitigés dans leur action, voire des défaites cuisantes.

    Néanmoins, ce volontarisme tranche avec un discours centriste souvent sans relief et sans saveur qui se retranche derrière la modération pour ne pas être ambitieux.

    Que Jean-Christophe Lagarde ait de l’ambition pour le Centre (et pour lui), est une des bonnes nouvelles de 2014.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme