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L’UDI a-t-elle un avenir?

Alors que l’on ne connaîtra les résultats de l’élection à la présidence du parti centriste qu’à la fin de la semaine et que la grande majorité des militants a déjà voté, il semble quelque peu hasardeux et précoce de se demander si l’UDI peut avoir un avenir.

Mais cette question est aussi une sorte d’état des lieux nécessaire avant la proclamation du vainqueur afin de mieux appréhender ce qui va suivre et, peut-être, donner quelques matières à réflexion aux dirigeants de cette confédération qui ne regroupe pas seulement diverses formations mais également des leaders aux personnalités peu solubles dans une direction unifiée.

Même si tous ces derniers, de Jean-Christophe Lagarde en passant par Yves Jégo, Laurent Hénart, jusqu’à Hervé Morin ou Jean-Christophe Fromantin ne disent rien de l’après-élection qui soit matière à penser qu’ils vont faire imploser le parti, il n’en reste pas moins vrai que les petites phrases, les dénonciations à la presse de tel ou tel comportement, les affirmations que le scrutin ne sera sans doute pas honnête, montrent que l’avenir de l’UDI est bien en jeu.

C’est d’ailleurs pourquoi se poser la question de la pérennité de l’UDI dans le temps est légitime dès à présent.

Pour autant, on ne peut pas affirmer aujourd’hui que sa désagrégation sera inévitable quoiqu’il arrive.

Non pas que l’on estime que Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin puissent travailler ensemble, cela est exclu à pratiquement 100%.

En revanche, que le vaincu pourrait s’effacer, au moins temporairement, au profit du vainqueur, est un cas de figure plus réaliste puisque Jean-Christophe Lagarde l’a lui-même évoqué s’il ne devenait pas le nouveau président de l’UDI.

Cela ne signifierait pas que ce vaincu n’ait plus de destin politique mais qu’il estimerait que la reconstruction du Centre est importante, notamment, pour lui et son propre avenir.

Imaginons que le perdant de l’élection décide de détruire l’UDI, il détruirait en même temps le socle de ce qui pourrait être son assise politique dans les années à venir.

De même, il prendrait le risque de s’aliéner pendant longtemps, voire pour toujours, tous ceux qui seraient impactés par sa décision dont ses amis, même ceux qui décideraient de le suivre dans un premier temps.

Du coup, il ne s’agit même pas, pour lui, d’être grand seigneur ou de servir l’intérêt général du Centre et des centristes mais d’abord et trivialement de privilégier son propre intérêt.

Cette option est rationnelle… tout ce que ne sont pas les relations personnelles faites d’affects qui détruisent toute construction logique de ce type surtout lorsqu’il y a du pouvoir dans la balance.

D’autant que les deux candidats à la présidence ont l’impression de jouer une grande partie de leur avenir politique sur cette élection.

Hervé Morin pense que le verrouillage de l’UDI sera total en cas de victoire de Jean-Christophe Lagarde. Ce dernier estime qu’il sera complètement marginalisé en cas de victoire d’Hervé Morin.

Que cela soit vrai ou faux, que cela survienne ou non, est secondaire pour les deux hommes puisqu’ils sont persuadés d’une sorte de complot ourdi par l’un vis-à-vis de l’autre.

C’est donc une réponse collective forte qui sauvera le soldat UDI, basée sur l’intérêt de chaque dirigeant et de chaque militant et non sur un attachement au parti.

Personne à l’UDI n’a en effet un intérêt à ce qu’elle disparaisse demain.

Ni les deux candidats, ni leurs amis respectifs, ni leurs soutiens, ni les députés, ni les sénateurs, ni les militants.

Dès lors, si, en dehors du vaincu – ou avec lui –, tous font blocs pour éviter l’implosion, l’UDI aura un avenir, certes incertain pendant quelques temps, mais un avenir tout de même.

Et la reconstruction et la refondation de l’espace centriste pourront continuer au profit de tous.

A chacun des membres de l’UDI maintenant de prendre ses responsabilités pour que la réponse à la question soit: oui.

 

Alexandre Vatimbella

 

Voir le site Le Centrisme

 

 

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