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yves jégo

  • L’UDI en 2016: ça passe ou ça casse

    2016 sera une année cruciale pour l’UDI.

    Toutes les options sont sur la table.

    Personne, ainsi, ne sait, à l’heure actuelle, si la confédération centriste qui soufflera bientôt ses quatre bougies, fera encore partie du paysage politique à la fin de cette année et dans quel état ou organisation, ni si elle aura implosé sous les attaques des les forces centrifuges qui la tiraillent depuis sa création et qu’ils l’ont fragilisée de plus en plus depuis le départ de son créateur, Jean-Louis Borloo, en 2014, lui qui avait jeté l’éponge après une grave maladie mais aussi par l’impossibilité de gérer efficacement la formation qu’il avait créé en 2012.

    Car, comme le dit son président, Jean-Christophe Lagarde, «Le travail ne manquera pas» mais peut-être pas dans le sens qu’il le pense.

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  • A la recherche de «vrais» centristes

    Avec les récents développements politiques, politiciens diront les mauvaises langues ou tout simplement les déçus, on est en droit de se demander s’il existe encore des «vrais» centristes dans le paysage politique français.

    Les accords pour les régionales entre l’UDI, le MoDem et LR mais encore plus les déclarations des leaders centristes semblent démontrer un infléchissement certain à droite des partis qui se disent centristes.

     

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  • Lagarde, présidentiable ou marchand de tapis?

    L’UDI est-elle en train de justifier toutes les moqueries et les injures que déversent les adversaires du Centre depuis le Révolution française, à savoir que les centristes ne sont que des opportunistes sans grandes convictions, à la recherche du meilleur accord électoral, c’est-à-dire celui qui leur donne le plus d’élus et le plus de sièges dans le gouvernement, peu importe avec qui et sur quoi?

    Au vu de ce que l’on voit et de ce que l’on entend ces dernières semaines, beaucoup de sympathisants mais aussi de militants centristes sont en droit d’avoir quelques craintes.

     

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  • Jean-Christophe Lagarde, danger potentiel pour le Centre et l’UDI?

    Une des mises en garde répétées d’Hervé Morin, de Jean-Christophe Fromantin et de leurs amis respectifs avant, pendant et après l’élection de Jean-Christophe Lagarde au poste de président de l’UDI a été de dénoncer sa dangerosité sur la pérennité de la formation de centre-droit mais aussi sur ce qu’est et doit être le Centre, pointant ses pratiques, selon eux peu orthodoxes, voire de voyou, mais aussi une parole qui souvent dérape.

    Quelques mois après son intronisation, certains éléments du discours et des actes de Lagarde laissent penser qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.

    L’impression que donne le président de l’UDI est double.

    D’une part, celle d’une volonté d’imposer l’UDI et sa personne dans le débat politique à tout prix.

    Voilà qui n’est pas négatif si l’on pense que le parti a un très important déficit de crédibilité dans l’opinion publique et que lui-même a un déficit de notoriété encore plus important.

    Sans oublier que le Centre est aujourd’hui incarné, pour la plupart des gens, par François Bayrou, président du Mouvement démocrate, mais par aucune personnalité de l’UDI depuis la retraite politique de Jean-Louis Borloo, comme vient de le rappeler un sondage sur les personnalités qui feraient un «bon président» où Lagarde, certes apparaît mais dans les derniers du classement.

    Dans cette optique, l’opposition frontale face à l’extrême-droite et au FN permet de positionner l’UDI comme la formation la plus pugnace contre leurs thèses et de donner de la visibilité médiatique à son président, le tout dans une légitimité sur le combat contre l’extrême-droite qui ne souffre aucune discussion.

    Et puis, bousculer par une agressivité au bon sens du terme les situations acquises, tant à droite qu’à gauche qu’à l’intérieur même des partis centristes où certains notables locaux ont tout verrouillé au mépris de toute dynamique, est salutaire.

    D’autre part, celle d’un homme qui est dans la surenchère systématique et dans la réaction virulente plutôt que dans l’échange d’arguments.

    Après son élection à la tête de l’UDI, on pensait qu’il adopterait un profil plus consensuel que celui qu’on lui connaissait depuis des années à l’UDF puis au Nouveau centre et enfin à l’UDI et qui a poussé beaucoup de dirigeants de cette dernière à soutenir Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit.

    Pas du tout. A plusieurs occasions, Jean-Christophe Lagarde a sur-réagi à une situation ou à une critique, faisant écho à ses humeurs dénoncées par ses opposants ainsi qu’à son surnom de «Sarkozy du 9-3», «compliment» donné, entre autres, par ses «amis» (critiques) UMP du département...

    Ce fut le cas, dès sa prise de fonction de président de l’UDI, lorsqu’il a traité sans aucune preuve de «menteur» le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, lors de la polémique sur les propos tenus par François Fillon à l’encontre de Nicolas Sarkozy, une charge qui n’avait strictement aucun intérêt politique, ni pour lui, ni pour l’UDI, ni pour le Centre – il suffisait qu'il dise qu'il s'agissait d'une histoire entre le PS et l'UMP – mais qui semblait être un acte d’autorité (pour s’imposer) et de reconnaissance (pour exister).

    Cela a été le cas sur la loi Macron qu’il a critiqué sans cesse et sans nuance alors qu’elle contenait, aux dires mêmes de plusieurs membres éminents de son parti, nombre de mesures positives que prônent, en plus, les centristes

    Bien avant même de pouvoir savoir si la loi était amendable, il a déclaré qu’il ne la voterait pas quoiqu’il arrive.

    Une posture d’opposition systématique qui le renvoie à son statut de second couteau qu’il a connu et qu’il a détesté de l’UDF à l’UDI et qui le faisait ruer dans les brancards plus que de nécessité.

    Cela vient, à nouveau, d’être le cas sur le conflit en Syrie à propos de la visite d’un sénateur de son parti à Damas pour rencontrer Bachar Al-Assad.

    Dans le dernier cas, non seulement, il a légitimé le voyage de François Zocchetto (en accord avec les sympathisants de son parti selon un sondage) en expliquant même qu’il faudra un jour reparler avec le dictateur syrien.

    Mais, afin de contrer les critiques qui se sont multipliées sur cette visite à un boucher sanguinaire, il en a rajouté plus que de mesure en en profitant, comme l’ont noté les médias, à être le seul représentant d’un parti républicain à critiquer la conduite de la guerre contre Daesh (ou organisation de l’état islamique) et d’attaquer François Hollande directement pour sa soi-disant incohérence dans sa position dans ce conflit.

    Si ses efforts pour donner une exposition à l’UDI et à son président doivent être salués, sa technique du bulldozer qui tire sur tout ce qui bouge pour faire le buzz ou pour avoir un diplôme de bon opposant ou encore pour être continuellement dans le rapport de force peut avoir, in fine, l’effet inverse de celui recherché.

    Car Jean-Christophe Lagarde n’est pas là pour séduire les électeurs de la droite radicale et extrême et encore moins leurs militants.

    Sa base, ce sont des électeurs qui refusent le plus souvent une vision d’opposition basique, un manichéisme partisan et l’absence de nuances, même s’ils sont de droite modérée et dont il doit s’attacher les votes en montrant son sérieux et sa responsabilité.

    Aujourd’hui, peut-être, nombre d’entre eux sont séduits par un discours vigoureux qui permet au Centre de se faire – parfois – entendre.

    Mais plus il sera martelé, avec les dérapages inéluctables qu’il comporte, plus il sèmera le doute chez les Français et, surtout, les sympathisants centristes.

    Plus il continuera à adopter la stratégie médiatique d’un Sarkozy, plus il brouillera le message du Centre.

    A ce moment là, si Jean-Christophe Lagarde n’a pas changé de style, forme et contenu compris, alors oui, il peut devenir dangereux pour l’UDI et le Centre, ouvrant, par ailleurs, un boulevard à François Bayrou qui n’en demande pas tant mais qui connaît bien l’homme.

    Espérons qu’il saura cultiver ses qualités et corriger ses défauts pour être un digne représentant du Centre.

    Il pourrait prendre exemple sur Yves Jégo, candidat malheureux à la présidence de l’UDI, dont les déclarations sont souvent justes «centristement» parlant ces dernières semaines, lui qui fut un inconditionnel de Sarkozy…

    Et ça tombe plutôt bien puisque Jégo et Lagarde sont alliés au sein de la majorité qui gouverne l’UDI.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • L’année du Centrisme - Edition France 2014. Le Centre en mouvement

    - Les partis centristes et les élections: succès relatifs

    Après la déculottée de 2012, les centristes ont eu pratiquement deux ans pour se préparer aux prochaines échéances électorales avec, en 2014, les municipales, les européennes et les sénatoriales.

    L’UDI et le Mouvement démocrate qui avaient créé l’Alternative en 2013 afin de se rapprocher, sont allés en ordre plus ou moins dispersé devant les électeurs.

    Ainsi, lors des municipales, le MoDem a fait alliance tantôt avec la PS, tantôt avec l’UMP, tantôt avec l’UDI, tantôt avec l’UMP et l’UDI alors qu’aux européennes, l’UDI et le Mouvement démocrate ont présenté des listes communes face au PS et à l’UMP. Quant aux sénatoriales, les listes ont été souvent UMP-UDI-MoDem.

    Les résultats ont été mitigés.

    Si l’UDI et le Mouvement démocrate ont gagné des villes aux municipales et des sièges aux sénatoriales, les deux partis le doivent le plus souvent à l’alliance avec l’UMP, démontrant ainsi les limites actuelles de leur indépendance au niveau électoral.

    Surtout, lorsque les deux formations centristes se sont présentées unies aux européennes avec une liste exclusivement centriste, elles n’ont réussi pas à passer la barre pourtant bien peu haute des 10%, loin derrière les trois gagnants, le PS, l’UMP et surtout le FN arrivé en tête d’une élection pourtant toujours favorable aux pro-européens et, en particulier, aux centristes.

    Même si on ne peut pas parler de défaite, les centristes ayant gagné des villes et des sièges au Palais du Luxembourg, ces succès sont relatifs et ne peuvent satisfaire les responsables centristes et l’autocongratulation des présidents des groupes UDI au Sénat et à l’Assemblée nationale lors des journées parlementaires de la confédération à propos des résultats électoraux semblait un peu décalée.

    Cela ne donne pas, en tout cas, d’indications précises sur les législatives et les présidentielles de 2017 qui seront évidemment cruciales pour savoir si le Centre est redevenu une force qui compte comme dans les années 1980-1990 pour l’UDF.

     

    - Bayrou se rapproche de Juppé et s’éloigne de l’UDI

    On avait quitté un François Bayrou de centre-gauche, on le retrouve au centre-droit mais pas forcément aux côtés de l’UDI.

    Après avoir essayé sans succès de se rapprocher de François Hollande, il a jeté son dévolu sur Alain Juppé qu’il affirme vouloir soutenir dans sa quête élyséenne de 2017 ou, si ce dernier n’est pas le candidat désigné de l’UMP, se présenter lui-même une quatrième fois.

    Ce qui permet au président du Mouvement démocrate et nouveau maire de Pau de laisser planer un doute sur sa propre candidature, c’est qu’il est toujours haut dans les sondages de popularité par rapport aux autres hommes politiques et qu’il est encore celui à qui les Français pensent en premier quand on doit citer une figure centriste.

    Reste que pour retrouver concrètement sa place de numéro un du Centre, il devra séduire, à la fois, les militants et les électeurs de l’UDI ce qui est loin d’être gagné en cette fin 2014.

    Surtout, il devra retrouver la confiance de tous ces centristes qui se sont détachés de lui au cours des quinze dernières années, ceux qui se trouvent maintenant à l’UMP et ceux qui se trouvent à l’UDI, au premier rang desquels il y a le nouveau président de ce parti, Jean-Christophe Lagarde.

    Il semble qu’il ait renoué les liens avec Hervé Morin mais il faudra voir si ce rapprochement est plus durable que les tactiques mises en place lors de l’élection interne de l’UDI.

     

    - Les présidentielles de l’UDI et le challenge de Lagarde

    Quatre candidats ont tenté de devenir président de l’UDI après le départ de Jean-Louis Borloo de la confédération qu’il avait mise sur pied en 2012 à la sortie des présidentielles et des législatives catastrophiques pour les partis centristes.

    Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly-sur-Seine, le démocrate-chrétien aux valeurs très conservatrices alliées à une vision très libérale de l’économie, Yves Jégo, député-maire de Montereau, transfuge de l’UMP, libéral économiquement et sociétalement mais aussi nouvellement centriste, Hervé Morin, député-maire d’Epaignes et président très libéral du Nouveau centre, Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy et président aux accents démocrates-chrétiens de Force européenne démocrate étaient en lice.

    C’est ce dernier qui, au second tour et face à Hervé Morin, l’a emporté avec près de 54% des suffrages exprimés.

    Cette finale entre les deux frères ennemis de l’UDI (et, avant, du Nouveau centre) aurait pu se transformer en pugilat et le résultat de l’élection aurait pu sonner le glas de la confédération centriste tellement les inimitiés sont fortes entre les deux hommes et les clans qui les soutiennent.

    Cela n’a pas été le cas au grand soulagement de ceux qui se sont investis dans l’UDI pour tenter de refonder un Centre qui compte dans la vie politique.

    Mais si Jean-Christophe Lagarde a passé le premier écueil et si l’UDI est encore existante aujourd’hui, cela ne veut pas dire que tout est réglé loin de là.

    L’année 2015 sera ainsi très importante pour le parti centriste qui, à la fois, sera tiraillé par des forces internes antagonistes et subira les pressions de forces extérieures, notamment de l’UMP mais aussi du Mouvement démocrate pour n’être qu’un simple faire-valoir en vue des élections présidentielles et législatives de 2017.

    De même, le parti de centre-droit devra s’atteler à définir un projet politique et à penser à son programme politique pour 2017.

    C’est peut-être dans ces tâches qu’il pourra trouver une unité puisque les points de vue, même s’ils divergent ici ou là, sont assez homogènes.

    En tout cas, si l’UDI veut passer un cap pour être reconnu comme une force qui compte dans le paysage politique français, il va falloir qu’elle acquiert une identité qui lui manque encore aujourd’hui.

     

    - L’axe central et les centristes

    En cette année 2014, on a peut-être assisté aux prémisses d’une recomposition politique qui pourrait prendre plusieurs années, en tout cas qui ne pourra être réelle et légitimée que lors de prochaines élections nationales comme celles de 2017 ou, plus sûrement, sera une conséquence des résultats qui sortiront des urnes à cette occasion.

    Ainsi, à côté des extrêmes et des radicaux de la Gauche et de la Droite, se dessine, timidement mais sûrement, un axe central allant d’Alain Juppé à Manuel Valls en passant par Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou.

    En termes de courants des formations politiques, cette force en latence va des sociaux-libéraux du PS aux réformateurs de l’UMP en passant par les libéraux-sociaux de l’UDI et du Mouvement démocrate, tous ceux qui défendent une démocratie républicaine libérale et une économie sociale de marché.

    Bien entendu, chaque camp refuse pour l’instant cet axe et chacun tente simplement d’organiser des ralliements.

    Mais, que ce soit dans les propos de Manuel Valls ou d’Alain Juppé, les bases de cette recomposition sont présentes.

    Les centristes, eux, demeurent un peu plus dubitatifs.

    Il faut dire que leur instrumentalisation passée, tant par la Droite que par la Gauche, les incitent à la prudence.

    Seul aujourd’hui François Bayrou semble avoir pris son parti en faveur d’un rapprochement avec Alain Juppé.

    Cet axe, s’il voit le jour, pour être réellement central, voire centriste, devra compter sur un Centre fort et uni pour ne pas être un simple gadget, ce qui n’est pas encore le cas.

     

    - Les présidentielles de 2017 et le candidat centriste

    Si les élections présidentielles ne sont que dans deux ans, elles agitent déjà tous les états-majors politiques.

    L’emballement du temps politique pose évidemment de nombreuses questions sur la possibilité d’une démocratie efficace et apaisée mais c’est un fait qui amène à donner une importance démesurée à la préparation d’une présidentielle dès le résultat de la précédente.

    Dans ce cadre, les centristes se trouvent au milieu d’un jeu qu’ils tentent, tant bien que mal de maîtriser.

    L’enjeu est de savoir s’ils seront capables de présenter un candidat unique et crédible alors que le paysage politique en cette fin 2014 amène plutôt à prédire un effondrement du PS en 2017 avec, en parallèle, une montée excessivement forte et aussi inquiétante du FN et une UMP qui résiste sans pour autant une percée de l’UDI ou du MoDem dans l’opinion.

    Ainsi pour que l’UMP soit assurée d’être au second tour face, sans doute si rien n’évolue d’ici à deux ans, à la candidate de l’extrême-droite, Marine Le Pen, il lui faut les voix centristes.

    C’est la raison pour laquelle l’UMP exerce déjà une pression très forte sur l’UDI mais aussi le Mouvement démocrate pour qu’il n’y ait qu’un candidat et évidemment qu’il vienne de la Droite et non du Centre.

    Face à cela, les centristes sont en ordre dispersé.

    Il y a ceux qui veulent une alliance dès à présent avec l’UMP et un soutien à son candidat quel qu’il soit. Ils sont très minoritaires jusqu’à présent. C’est le cas de François Sauvadet, soutien inconditionnel de Nicolas Sarkozy.

    Il y a ceux qui veulent participer à une primaire conjointe de la Droite et du Centre pour désigner le futur candidat sachant que ce sera soit Nicolas Sarkozy, soit Alain Juppé avec aucune chance pour les candidats centristes à l’heure actuelle. C’est le cas d’Hervé Morin qui ne veut surtout pas d’une candidature Lagarde.

    Il y a ceux qui veulent un candidat centriste sur le principe et, si celui-ci rencontre une adhésion populaire, sa présence au premier tour de la présidentielle et, s’il n’est pas qualifié pour le second, un désistement en faveur du candidat de la Droite. C’est le cas de Jean-Christophe Lagarde (qui se verrait bien en candidat du Centre) et d’Yves Jégo.

    Puis il y a celui qui veut défendre un candidat UMP, Alain Juppé, et si celui-ci n’est pas désigné par la primaire de droite, se présenter face à Nicolas Sarkozy et, éventuellement, ne pas appeler à voter pour lui au second tour. Il s’agit de François Bayrou.

     

    - Le Centre uni n’est pas encore une réalité

    En créant l’Alternative en 2013, Jean-Louis Borloo et François Bayrou affirmaient vouloir rapprocher leurs deux formations, l’UDI et le Mouvement démocrate.

    En cette fin 2014, cette «organisation coopérative» comme l’a baptisée François Bayrou n’a été qu’une simple appellation pour le cartel électoral mis en place lors des élections européennes avec le peu de succès que l’on sait.

    Surtout, l’Alternative a permis à François Bayrou de ressusciter politiquement sur le dos de l’UDI ce que les responsables de cette dernière ont peu apprécié, Jean-Christophe Lagarde en tête.

    Même si les responsables des deux partis jurent qu’une de leurs tâches principales est bien une refondation du Centre qui aboutit à une réunification de la famille centriste, on ne voit pas très bien comme cette dernière pourrait aboutir en 2015 et même au-delà.

    Le repositionnement de François Bayrou au centre-droit n’a pas eu comme conséquence la mise en route d’une union plus forte entre les deux formations centristes.

    Les préventions et les incrédulités demeurent de chaque côté.

    Peut-être qu’un projet politique commun, comme pour les différentes composantes de l’UDI, pourrait resserrer des liens encore très distendus.

     

    - Centriste de l’année: Jean-Christophe Lagarde

    Après le retrait – temporaire ou définitif – de la vie politique de Jean-Louis Borloo, il fallait que l’UDI se dote d’un nouveau président. Jean-Christophe Lagarde a donc été celui-là. Et c’est une victoire importante pour le député-maire de Drancy qui était demeuré jusque là un second couteau, ne parvenant pas à franchir le palier supplémentaire pour devenir un leader politique au niveau national.

    Il va falloir évidemment qu’il confirme et qu’il prenne de l’épaisseur mais sa victoire ainsi que ses premiers pas en tant que président ont été réussis.

    Bien entendu, les côtés controversés de l’homme demeurent et il est pratiquement sûr qu’il ne fera pas l’unanimité à l’UDI avant longtemps.

    Mais l’important pour Jean-Christophe Lagarde est d’être enfin en haut de l’affiche afin de démontrer tout son savoir en matière d’organisation (comme la réussite de son implantation en Seine-Saint-Denis) et de positionnement politique de l’UDI qui doit être, selon lui, le parti de l’humanisme et du fédéralisme, le tout teinté de solidarisme.

    La constitution de son équipe dirigeante n’a pas, en revanche, été aussi habile qu’on aurait pu le penser avec une distribution quasi-exclusive des postes à ses proches et peu de présence des autres composantes de l’UDI, notamment des amis d’Hervé Morin.

    Sans doute que Lagarde veut une direction soudée pour une efficacité maximum.

    Dès lors, si échec il y a, il sera entièrement le sien.

    Reste qu’avec la déliquescence du Parti socialiste et la montée du Front national, l’UDI a un rôle important à jouer et une place à prendre.

    Tout est de savoir si Jean-Christophe Lagarde parviendra à relever ce challenge.

    Son volontarisme est une arme mais l’on sait depuis longtemps qu’elle est à double-tranchant tant ceux qui l’ont employée, ont obtenu des résultats mitigés dans leur action, voire des défaites cuisantes.

    Néanmoins, ce volontarisme tranche avec un discours centriste souvent sans relief et sans saveur qui se retranche derrière la modération pour ne pas être ambitieux.

    Que Jean-Christophe Lagarde ait de l’ambition pour le Centre (et pour lui), est une des bonnes nouvelles de 2014.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme en France en 2015. Le Centre à la recherche de crédibilité

    - UDI, envol ou stagnation?

    Créée en 2012, l’UDI a du affronter deux examens de passage en 2014.

    Le premier a été constitué des rendez-vous électoraux où la confédération regroupant plusieurs partis centristes et de droite modérée, a obtenu des résultats satisfaisants mais sans plus.

    Néanmoins, ces derniers ont démontré qu’elle pouvait avoir une existence électorale, ce qui n’était pas gagné d’avance après la forte déconvenue des centristes en 2012.

    Le deuxième a été l’élection d’un nouveau président après le départ de son fondateur, Jean-Louis Borloo.

    Si la campagne a été peu consensuelle et loin d’être amicale, elle n’a pourtant pas dégénéré en un pugilat comme beaucoup pouvaient le craindre.

    Le deuxième tour entre deux frères ennemis, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, s’est déroulé dans un climat tendu mais le perdant, Morin, n’a pas quitté le navire, ce qui était une des possibilités envisagées par les observateurs.

    Pour autant, le vrai rendez-vous de l’UDI se déroulera à la fois en 2016 et en 2017 avec l’annonce d’une éventuelle candidature pour les présidentielles et la capacité de la formation centriste lors des présidentielles et des législatives d’avoir de bons résultats et de peser avant et après sur la politique du pays.

    En 2015, les élections départementales et régionales seront sans doute pour l’UDI du même acabit que les municipales et les sénatoriales de 2014, c’est-à-dire des résultats encourageants mais pas mirifiques.

    Mais ce qui occupera – ou devrait occuper – la direction et les militants sera la consolidation du parti et la possibilité pour les différents courants et les différentes personnalités de coexister, voire de vivre ensemble sereinement.

    De ce point de vue, le lancement d’une réflexion sur le projet politique et le programme électoral en vue de 2017 pourrait être un élément positif pour rapprocher les personnalités et éviter des clashs.

    Mais rien n’est gagné d’avance et la survenance de dissensions et de dissidences n’est pas à exclure.

    Reste que celui ou ceux qui prendront le risque de mettre en péril l’UDI pourraient en payer le prix fort politiquement parlant.

     

    - Lagarde peut-il réussir?

    Jean-Christophe Lagarde est donc devenu le nouveau président de l’UDI, poste qu’il convoitait et qui était essentiel pour lui faire prendre une nouvelle dimension politique.

    Sa victoire avec près de 54% des voix ne souffre aucune discussion même si elle n’est pas assez massive pour l’installer comme un leader indiscutable et indiscuté.

    Néanmoins, sa campagne et ses premiers pas en tant que leader de la confédération ont été réussis mais ils n’ont pas levé les interrogations sur ses capacités à diriger l’UDI ainsi qu’à devenir une personnalité politique nationale de premier plan.

    D’autant qu’il est loin de faire l’unanimité à l’intérieur du parti et que les articles et autres reportages sur sa gestion de la ville de Drancy et de la fédération UDI de Seine-Saint-Denis ont été loin d’être élogieux, pointant des comportements limites et des pratiques peu démocratiques.

    Bien sûr, les renseignements sur lesquels se sont appuyés les journalistes sont souvent venus du camp d’Hervé Morin et de ses amis mais la personnalité de Lagarde ainsi que sa façon d’agir et de parler alimentent assez facilement les doutes et les suspicions journalistiques.

    Il semble évident qu’un des modèles politiques de Jean-Christophe Lagarde, auquel il fait peu référence, est Nicolas Sarkozy et sa façon d’agir à la hussarde, tant à l’intérieur de l’UDI que dans ses prises de position.

    Ainsi, il n’a pas de mots assez durs pour fustiger la «mollesse» des centristes pour indiquer qu’il n’est pas de cette espèce, préférant le coup de poing politico-médiatique.

    Mais cette façon d’agir est loin d’être la vision centriste de la politique alors qu’elle l’est largement pour celle de la Droite, ce qui peut braquer une partie de l’électorat qui vote pour le Centre.

    Dès lors, Jean-Christophe Lagarde devra démontrer que l’on peut avoir un comportement agressif dans le bon et le mauvais sens du terme tout en étant capable de délivrer un message humaniste qui a du sens, ce qui est son leitmotiv selon ses propos.

    Les dérapages verbaux font partie intégrante de sa stratégie politique et de sa personnalité.

    Reste à savoir s’ils lui ouvriront un avenir radieux ou, au contraire, le mettront en total porte-à-faux avec le courant de pensée politique qu’il veut représenter.

    Mais il faut cependant louer le fond de son discours lorsqu’il reprend les fondamentaux centristes trop souvent oubliés par d’autres, tant à l’UDI qu’au Mouvement démocrate, ainsi que sa farouche détermination à construire un Centre indépendant et une UDI forte.

    En revanche, ses déclarations sans nuance sur moult sujets d’actualité demeurent problématiques pour l’image de son parti.

     

    - Mouvement démocrate, enlisement ou résurrection?

    Que va devenir le Mouvement démocrate?

    La question est assez récurrente depuis 2007 tant le parti fondé par François Bayrou pour remplacer l’UDF ne parvient pas à se développer du fait même qu’il a été créé avant tout pour permettre à l’ambition présidentielle de son président de se réaliser, ce qu’il n’a pu faire jusqu’à présent.

    Reste que l’échec de 2012 où François Bayrou n’est pas parvenu à dépasser les 10% de voix mais surtout les échecs à répétition lors de toutes les autres élections nationales auxquelles il a participé n’ont pas signé son arrêt de mort que beaucoup prédisaient.

    Pour expliquer cela, bien sûr, il y a ces militants totalement dévoués à leur chef, une anomalie dans l’espace centriste mais aussi une certaine résilience de ces centristes qui estiment que le MoDem est aujourd’hui le seul parti qui représente le Centre indépendant et qui ne veulent pas entendre parler d’un ralliement à l’UDI qui, selon eux, est composé de gens qui ont trahi la cause centriste en 2007, lors du second tour de la présidentielle, qui a amené à la création du Nouveau centre et à son soutien sans faille pendant cinq ans à Nicolas Sarkozy que François Bayrou, de son côté, critiquait sans relâche.

    Le retour à droite du Mouvement démocrate pose malgré tout des questions sur son avenir.

    Aujourd’hui, il est plus dans une sorte de doublon avec l’UDI que de concurrence sur des lignes politiques différentes.

    Mais les rancœurs étant tenaces tant à l’UDI qu’au MoDem, on ne voit pas encore une réunification de la famille centriste dans une seule formation.

    Du coup, le Mouvement démocrate ne va pas disparaître, sans doute, avant 2017.

    Après, c’est une autre histoire.

     

    - Quid de l’avenir présidentiel de François Bayrou?

    Trois tentatives, trois échecs dès le premier tour, surtout une descente vertigineuse entre la troisième place de 2007 avec 18,7% des voix et la quatrième de 2012 avec moins de 10% des voix, loin derrière les candidats du PS et de l’UMP mais aussi, nettement plus grave, du Front national.

    Dans ce cadre, on peut légitimement se poser la question de savoir si François Bayrou a encore un avenir présidentiel.

    2015 sera peut-être une année charnière pour apporter des éléments de réponse dans un sens ou dans un autre.

    Aujourd’hui, les choses semblent claires puisque François Bayrou affirme avoir fait allégeance à Alain Juppé s’il est candidat.

    Mais, car il y a un mais, si l’ancien premier ministre de Jacques Chirac et actuel maire de Bordeaux ni va pas, alors il laisse ouverte la porte à sa propre candidature.

    Le président du Mouvement démocrate, qui a ressuscité politiquement avec son élection à la mairie de Pau, estime sans doute qu’il a encore ses chances puisqu’il demeure dans le peloton de tête des baromètres des politiques les plus appréciés des Français.

    S’il se présente en 2017, il compte jouer le rejet, à la fois, de Hollande et de Sarkozy et la peur de Le Pen pour arriver en tête des candidats démocrates au premier tour et comme seul rempart à l’extrême-droite au second.

    Un challenge qui n’est pas impossible mais qui ne semble pas le plus probable.

     

    - L’Alternative, disparition ou dynamique?

    L’Alternative, cette «organisation coopérative» mise en place en 2013 par Bayrou et Borloo pour rapprocher le MoDem et l’UDI a-t-elle encore un avenir? Ou, plutôt, a-t-elle encore un intérêt?

    Sa seule utilité jusqu’à aujourd’hui a été d’être un cartel électoral qui a permis des listes communes entre les deux partis centristes aux européennes.

    Mais le résultat a été très décevant, moins de 10% des voix et une quatrième place derrière le FN, L’UMP et le PS, dans une élection où, pourtant, les thèses centristes rencontrent généralement une plus forte adhésion.

    Dès lors, on peut se demander à quoi sert l’Alternative d’autant que lorsque l’on parle des élections départementales et régionales de 2015, c’est pour indiquer la constitution de listes communes UMP-MoDem- UDI sans aucune mention pour l’organisation coopérative.

    Peut-être que l’Alternative ne sera pas dissoute – on ne sait jamais, elle pourrait servir – mais on ne voit pas pourquoi elle deviendrait autre chose que ce qu’elle est actuellement.

     

    - Centristes de l’UMP, à quoi vont-ils servir?

    Depuis la création de l’UDI, les centristes de l’UMP sont une sorte d’anomalie politique d’autant que, malgré les efforts d’un Jean-Pierre Raffarin ou de quelques autres, on ne les entend peu, qu’ils ont peu d’idées et que leur seule ambition semble être, à la fois, de tenter d’exister dans le parti et de ne pas perdre leurs mandats électifs afin de ne pas disparaître du paysage politique.

    Pour autant, malgré cette totale marginalisation à l’intérieur de l’UMP, ils ne se sont pas ralliés en masse à l’UDI, loin de là.

    A part les troupes de Borloo venues de l’UMP – et encore pas toutes – les prises de guerre ont été limitées à quelques personnes en rupture de banc avec le parti de droite (Méhaignerie, par exemple). Et celles-ci ont eu lieu en 2012.

    Même l’élection à la présidence de l’UMP de Nicolas Sarkozy avec un discours très à droite et un mépris pour les centristes (mais pas pour leurs voix) n’a causé aucun départ de ces derniers vers l’UDI.

    Ce n’est donc pas en 2015 que l’on devrait assister à des retrouvailles des centristes de l’UMP avec ceux de l’UDI et du Mouvement démocrate.

    Mais les centristes de l’UMP ou ceux qui se prétendent centristes seraient bien inspirés, parfois, de marquer leur différence ou leur originalité, ce qu’ils font de moins en moins, se laissant lentement aspirer pour ne devenir que des droitistes modérés, ralliés à l’un ou l’autre des leaders de l’UMP.

     

    - Juppé peut-il séduire les centristes?

    Alain Juppé veut avoir les centristes avec lui pour devenir président de la république. Mais, a-t-il tenu à préciser alors que personne ne le lui demandait, il n’est pas centriste.

    Dont acte.

    C’est vrai que le gaullo-radicalisme modéré de Juppé peut séduire les centristes d’autant que l’homme se veut réformiste à l’inverse de son mentor, Jacques Chirac, qui repoussa, après la cuisante défaite des législatives de 1997, toute idée de modernisation de la société française lors de ses deux mandats pour ne froisser personne.

    Si François Bayrou s’est déjà rallié à Alain Juppé, ce n’est pas encore le cas de l’UDI même si certains à l’intérieur de la confédération comme Hervé Morin seraient prêts à le faire.

    Cependant, les trois autres candidats à la présidence, dont le vainqueur (Fromantin, Jégo, Lagarde) sont loin de vouloir remettre les clés de l’UDI à Alain Juppé.

    Ce dernier devra donc faire des efforts pour les convaincre et 2015 verra sans doute des initiatives dans ce domaine de la part du maire de Bordeaux.

     

    - Valls peut-il créer une nouvelle majorité de centre-gauche?

    Manuel Valls a occupé le terrain politique en 2014 avec, entre autres, sa volonté d’ouvrir la majorité présidentielle au centre.

    Les partis centristes ont répondu avec une fin de non recevoir mais le premier ministre de François Hollande voit sans doute plus loin qu’une entrée de quelques personnalités du Centre dans son gouvernement.

    C’est à une recomposition politique qu’il veut s’atteler.

    Issu du courant rocardien du PS, celui-là même qui, en 1988, avec son fondateur, Michel Rocard, comme premier ministre, fit entrer des centristes dans un gouvernement de gauche, il sait que ce qui rapproche les sociaux-libéraux dont il fait partie et les libéraux sociaux que sont les centristes est plus important que ce qui rapproche les premiers nommés de la gauche radicale et de la vieille gauche arc-boutée sur des visions périmées de la société.

    Cette recomposition, Manuel Valls la voit pour 2017 et la présidentielle, ou, si ce n’est pas encore possible, pour les années d’après.

    Les convictions de Manuel Valls en la matière ne peuvent être niées.

    Depuis des années, il plaide pour une ouverture du PS vers le Centre. Cependant, dans sa vision actuelle, il faut que ce soit les centristes qui se rallient plutôt que d’une nouvelle organisation du paysage politique.

    C’est pourquoi il semble peu probable qu’une nouvelle majorité de centre-gauche voit le jour en 2015 mais il sera intéressant de voir quelles seront les évolutions en la matière et si un dialogue va ou non s’instaurer entre les deux parties.

     

    - Axe central, plus qu’un feu de paille?

    Y a-t-il un axe central en gestation en France qui regrouperait les centristes, les sociaux-libéraux du PS (voire certains sociaux-démocrates) et les réformistes de l’UMP?

    S’il est un peu trop tôt pour l’affirmer, en tout cas, les convergences idéologiques existent bel et bien.

    Les difficultés dans lesquelles se trouve le gouvernement de Manuel Valls et le vraisemblable changement de majorité en 2017 (ou avant), ne facilitent guère une reconstruction du paysage politique dans les deux années qui viennent.

    Cela dit la radicalisation d’une partie de l’UMP et du PS, la montée des extrémismes populistes et poujadistes ouvrent enfin cette discussion sur les valeurs communes à cet espace central où pourrait se constituer cet axe central.

    Quoi qu’il en soit, ce sera par une alliance électorale sur un projet et une légitimité issue du suffrage universel que cet axe pourra exister un jour, sinon il ne sera qu’un objet politicien sans grand avenir.

     

    - Front national, le Centre devant ses responsabilités

    Les centristes luttent depuis toujours contre les clientélismes, tous les clientélismes qu’ils viennent de la Gauche ou de la Droite.

    De ce point de vue, ils sont les mieux placés pour lutter contre ces extrémismes qui s’appuient sur les pires penchants d’une partie de l’électorat et qui gagnent du terrain chaque année en France, qu’ils viennent de la Droite ou de la Gauche.

    Il faudra se rappeler de cette année 2014 où, pour la première fois, un parti d’extrême-droite est arrivé en tête d’une élection nationale en France, en l’occurrence les européennes.

    Les partis centristes doivent donc être le fer de lance d’une lutte contre l’obscurantisme du Front national et de son projet rétrograde pour la France ainsi que pour sa vision totalement opposée à celle humaniste du Centre.

    Jusqu’à présent, tant au Mouvement démocrate qu’à l’UDI, les comportements sont globalement exemplaires face au FN à part quelques exceptions vite réprimées.

    Mais le Centre ne doit pas relâcher la pression et entraîner avec lui tout ce que le pays compte de démocrates.

     

    - Les centristes à la recherche de crédibilité

    Où sont les partis centristes et que veulent-ils?

    Voilà deux questions au cœur même de la problématique politique que rencontre le Centre.

    Dans les sondages, les Français se disent proches du Centre et de ses valeurs humanistes et aiment bien les leaders centristes identifiables comme Bayrou ou Borloo, par exemple.

    Ils ont même placé une centriste, Simone Veil, comme leur personnalité préférée.

    Oui, mais voilà, lors des élections, les partis centristes sont loin derrière ceux de gauche et de droite.

    Il faut dire qu’il est souvent difficile à l’électeur de savoir où se trouvent les centristes.

    Le récent revirement de François Bayrou d’une proximité à gauche vers un ralliement avec la Droite ou le brandissement par l’UDI de son indépendance alors qu’elle se dit dans une alliance «naturelle» avec la Droite, ne sont pas fait pour l’éclairer.

    De même, il a du mal à savoir ce que les partis centristes proposent en matière économique, sociale, sociétale ou internationale pour permettre de recréer les conditions d’un vrai progrès humaniste en France.

    Notre électeur les voit s’opposer frontalement au gouvernement de Manuel Valls alors qu’ils parlent de trouver des consensus et d’avoir une position constructive, ce qui n’est pas non plus très clair.

    La récente déclaration de Jean-Christophe Lagarde affirmant que l’UDI voterait contre toutes les mesures contenues dans la loi Macron alors que des membres de son parti disaient le contraire comme Jean-Christophe Fromantin, est malheureusement caractéristique d’un positionnement flou sachant qu’en matière de mariage homosexuel, c’est Lagarde qui a voté avec le gouvernement et Fromantin qui s’est violemment opposé, étant même un des leaders des manifestations contre cette mesure.

    Si les centristes veulent que les Français votent pour eux en masse en 2017, il va falloir qu’ils leur donnent de bonnes raisons pour le faire.

    Donc qu’ils expliquent qui ils sont et ce qu’ils veulent dès 2015.

    Et que cela ait du sens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’UDI a-t-elle un avenir?

    Alors que l’on ne connaîtra les résultats de l’élection à la présidence du parti centriste qu’à la fin de la semaine et que la grande majorité des militants a déjà voté, il semble quelque peu hasardeux et précoce de se demander si l’UDI peut avoir un avenir.

    Mais cette question est aussi une sorte d’état des lieux nécessaire avant la proclamation du vainqueur afin de mieux appréhender ce qui va suivre et, peut-être, donner quelques matières à réflexion aux dirigeants de cette confédération qui ne regroupe pas seulement diverses formations mais également des leaders aux personnalités peu solubles dans une direction unifiée.

    Même si tous ces derniers, de Jean-Christophe Lagarde en passant par Yves Jégo, Laurent Hénart, jusqu’à Hervé Morin ou Jean-Christophe Fromantin ne disent rien de l’après-élection qui soit matière à penser qu’ils vont faire imploser le parti, il n’en reste pas moins vrai que les petites phrases, les dénonciations à la presse de tel ou tel comportement, les affirmations que le scrutin ne sera sans doute pas honnête, montrent que l’avenir de l’UDI est bien en jeu.

    C’est d’ailleurs pourquoi se poser la question de la pérennité de l’UDI dans le temps est légitime dès à présent.

    Pour autant, on ne peut pas affirmer aujourd’hui que sa désagrégation sera inévitable quoiqu’il arrive.

    Non pas que l’on estime que Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin puissent travailler ensemble, cela est exclu à pratiquement 100%.

    En revanche, que le vaincu pourrait s’effacer, au moins temporairement, au profit du vainqueur, est un cas de figure plus réaliste puisque Jean-Christophe Lagarde l’a lui-même évoqué s’il ne devenait pas le nouveau président de l’UDI.

    Cela ne signifierait pas que ce vaincu n’ait plus de destin politique mais qu’il estimerait que la reconstruction du Centre est importante, notamment, pour lui et son propre avenir.

    Imaginons que le perdant de l’élection décide de détruire l’UDI, il détruirait en même temps le socle de ce qui pourrait être son assise politique dans les années à venir.

    De même, il prendrait le risque de s’aliéner pendant longtemps, voire pour toujours, tous ceux qui seraient impactés par sa décision dont ses amis, même ceux qui décideraient de le suivre dans un premier temps.

    Du coup, il ne s’agit même pas, pour lui, d’être grand seigneur ou de servir l’intérêt général du Centre et des centristes mais d’abord et trivialement de privilégier son propre intérêt.

    Cette option est rationnelle… tout ce que ne sont pas les relations personnelles faites d’affects qui détruisent toute construction logique de ce type surtout lorsqu’il y a du pouvoir dans la balance.

    D’autant que les deux candidats à la présidence ont l’impression de jouer une grande partie de leur avenir politique sur cette élection.

    Hervé Morin pense que le verrouillage de l’UDI sera total en cas de victoire de Jean-Christophe Lagarde. Ce dernier estime qu’il sera complètement marginalisé en cas de victoire d’Hervé Morin.

    Que cela soit vrai ou faux, que cela survienne ou non, est secondaire pour les deux hommes puisqu’ils sont persuadés d’une sorte de complot ourdi par l’un vis-à-vis de l’autre.

    C’est donc une réponse collective forte qui sauvera le soldat UDI, basée sur l’intérêt de chaque dirigeant et de chaque militant et non sur un attachement au parti.

    Personne à l’UDI n’a en effet un intérêt à ce qu’elle disparaisse demain.

    Ni les deux candidats, ni leurs amis respectifs, ni leurs soutiens, ni les députés, ni les sénateurs, ni les militants.

    Dès lors, si, en dehors du vaincu – ou avec lui –, tous font blocs pour éviter l’implosion, l’UDI aura un avenir, certes incertain pendant quelques temps, mais un avenir tout de même.

    Et la reconstruction et la refondation de l’espace centriste pourront continuer au profit de tous.

    A chacun des membres de l’UDI maintenant de prendre ses responsabilités pour que la réponse à la question soit: oui.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Présidence de l'UDI: les deux Centres en compétition

    Les parieurs avisés avaient prédit que le deuxième tour de l’élection à la présidence de l’UDI opposerait Jean-Christophe Lagarde à Hervé Morin.

    Ce sera donc le cas avec une petite avance de quelques points en faveur du premier nommé ainsi que le supposaient ces mêmes parieurs.

    Il est encore un peu tôt pour savoir qui se désistera pour qui (les deux éliminés étant Yves Jégo et Jean-Christophe Fromantin qui ne nourrissent guère de grande sympathie pour les deux finalistes) et qui saura créer une dynamique autour de son nom, sachant qu’Hervé Morin y est relativement bien parvenu lors de ce premier tour.

    Mais l’on peut déjà faire deux constatations et comparer les deux candidats finalistes.

    La première constatation est que la présidence de l’UDI reviendra à un centriste «historique», ceux que fustigeaient Chantal Jouanno, la colistière d’Yves Jégo au premier tour.

    Et c’est déjà un petit événement si l’on se rappelle que l’UDI a été créée par Jean-Louis Borloo qui ne se définissait pas comme centriste mais comme républicain social.

    Les centristes vont donc récupérer le leadership de cette confédération où se mélangent centristes, centristes de centre-droit et droitistes de droite-modérée, un peu comme ce fut le cas au début de l’UDF.

    Et l’on peut dire que c’est une petite revanche pour ceux qui avaient rejoint Jean-Louis Borloo, contraints et forcés pour ne pas disparaître après les échecs cuisants des élections, présidentielle et législatives, de 2012.

    A eux de saisir leur chance pour imposer leur vision centriste et faire grandir l’UDI.

    La deuxième constatation est que la présence de Jean-Christophe Lagarde et d’Hervé Morin au second tour recèle nombre de dangers pour la cohésion de la formation centriste, voire un risque d’implosion, tellement les deux hommes se méfient l’un de l’autre (et malgré un pacte de non-agression durant la campagne).

    La proximité de leur résultat du premier tour (35,9% pour Lagarde et 31,5% pour Morin) annonce peut-être une proximité lors du deuxième tour.

    Si c’est le cas, le perdant aura certainement beaucoup de mal à se ranger derrière le vainqueur.

    Seule une victoire nette, voire écrasante, fera en sorte que le vainqueur ne soit pas contesté.

    Quant aux différences entre les deux hommes, elles ne sont pas extrêmes mais elles existent.

    Jean-Christophe Lagarde se veut un centro-centriste même s’il penche un peu à droite alors qu’Hervé Morin se revendique du centre-droit.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI.

    Il est un défenseur de l’«alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a d’ailleurs fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige.

    Il veut un Centre, certes indépendant, mais pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    Sa vision économique et sociale est très libérale.

    Il n’est pas un supporter intransigeant d’une candidature du Centre à la présidentielle de 2017, restant ouvert à la possibilité d’une primaire UMP-UDI.

    S’il devient président de l’UDI, il devra d’abord rassurer toutes les autres formations de la confédération de son consensualisme et de sa capacité à les rassembler autour d’un projet commun alors même qu’il n’a pu éviter la scission au Nouveau centre (et que les sécessionnistes font partie de l’UDI…).

    Ensuite, pour réussir en tant que président de l’UDI, il devra démontrer aux Français qu’il y a un nouveau Morin, un homme avec plus de personnalité qu’il n’en a montré lors de son passage au ministère de Défense et plus de charisme qu’il n’en a montré lors de sa campagne présidentielle de 2012 complètement ratée.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI.

    Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur.

    Il veut absolument un candidat du Centre à l’élection présidentielle de 2017.

    Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant.

    S’il devient président de l’UDI, ce sera un véritable challenge pour lui qui n’a été, jusqu’à présent, qu’un éternel espoir de la politique.

    A 46 ans, il peut, s’il en a les capacités, insuffler une dynamique politique à la formation centriste et imposer un nouveau visage qui pourrait être celui du renouveau.

    Mais, pour cela, il devra améliorer ses sorties médiatiques, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Quoi qu’il en soit, le duel de ce deuxième tour devrait être un révélateur de ce qu’est l’UDI aujourd’hui, ce que personne ne sait exactement, même pas les deux finalistes...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une Semaine en Centrisme. UDI: les quatre capacités du prochain président

    Mine de rien, l’élection du président de l’UDI, dont le premier tour aura lieu à la fin de cette semaine, revêt une grande importance pour l’avenir du Centre et des partis centristes en France dans les années à venir.

    Au-delà du candidat qui sera élu ou des deux finalistes qui concourront pour le deuxième tour, quatre qualités principales doivent être regardées pour bien choisir le prochain président de la formation centriste et de la droite modérée.

    Ce sont sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI, sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI, sa capacité à élaborer un projet politique ainsi que sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre.

     - Sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI

    Le prochain président doit maintenir absolument l’indépendance de l’UDI, sans transiger.

    Il doit le faire pour permettre à l’UDI de continuer à exister mais bien sûr aussi de se développer et qu’elle acquiert la crédibilité nécessaire pour que les Français la considèrent sérieusement comme un parti de gouvernement, voire une alternative à la Gauche et à la Droite.

    Avoir cette capacité n’est pas seulement une question de rhétorique.

    Les quatre candidats à la présidence rivalisent dans leurs discours à qui sera le plus indépendant tout en accusant les autres de toutes les tentations d’inféodation à l’UMP.

    Une manière de décoder ces discours est sans doute de regarder qui est demeuré indépendant face à l’UMP et qui ne l’a pas été.

    Cependant, les alliances, voire les compromissions du passé, ne peuvent suffire à disqualifier un candidat.

    C’est également dans sa force de caractère et son charisme que se trouve une partie de la réponse.

    - Sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI

    On l’a dit souvent ici, il était assez caractéristique de voir que c’est un non-centriste, Jean-Louis Borloo, qui a pu réunir la plus grande partie de la famille centriste dans une confédération.

    Il l’a pu en se présentant comme une personnalité extérieure – donc ne venant pas d’une chapelle ou d’une coterie centristes – qui seule était capable de rapprocher les centristes englués dans des batailles de personnes et assommés par les défaites de 2012.

    Reste que la cohésion entre les différents constituants de l’UDI n’est pas du tout assurée, ce que Borloo savait en s’en plaignant amèrement.

    Personne ne sait exactement, à quelques jours du premier tour de cette présidentielle si la victoire de l’un ne va pas entraîner le schisme des autres et leur départ vers d’autres horizons.

    Cette question, ô combien brûlante, n’a pourtant pas été discutée par les quatre candidats lors de la campagne.

    On sait seulement qu’Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde au lourd passif commun ont indiqué, chacun de leur côté, que la victoire de l’un ou de l’autre n’entrainerait pas le départ du vaincu.

    Mais rien n’est sûr.

    De même, que feront les deux premiers nommés si Yves Jégo ou Jean-Christophe Fromantin venaient à leur chiper le poste de président sous leur nez.

    C’est dire si la capacité à renforcer la cohésion (ou, ad minima, à la préserver) est une qualité importante chez le prochain président.

    Si rien ne permet de prédire ce qu’il en sera dans la réalité, en tout cas, il faut absolument que dès sa nomination celui-ci prenne immédiatement des initiatives pour souder l’UDI avant que les envies séditieuses ne voient le jour.

    Tâche compliquée au moment où l’on parle mais qui ne le sera peut-être pas in fine si les résultats sont sans appel et sans contestations.

    Quoiqu’il en soit, un des moyens sera pour le nouveau président de lancer sans tarder l’élaboration du projet afin de créer une force centrifuge des idées pour se préserver des forces centripètes des ambitions personnelles.

    - Sa capacité à élaborer un projet politique

    Bien évidemment, il faut un projet politique pour l’UDI.

    Il le faut pour le présenter aux Français et devenir ainsi une force politique crédible à leurs yeux.

    Mais il le faut également pour la cohésion l’UDI qui, rappelons-le est une confédération (le fait de la changer ou non en parti centralisé n’est pas une question primordiale même si les candidats ont des visions différentes à ce sujet).

    Afin de la sortir de son statut de simple cartel électoral, le projet adopté par tous sera un liant fort et dynamique pour le parti centriste où tous auront comme objectif de le défendre.

    De plus, ce projet servira aux négociations avec le Mouvement démocrate pour savoir si une alliance avec de dernier est possible sur le fond et non sur la forme comme cela a été le cas avec le «machin» de l’Alternative.

    Enfin, il servira aux négociations avec tous ceux qui souhaiteront s’allier avec l’UDI, dont l’UMP, entre autres.

    Car négocier une alliance avec un projet et le comparer avec celui de son possible allié n’est pas la même chose que de discuter uniquement stratégie électorale et récompenses gouvernementales.

    Quel est aujourd’hui le candidat qui a cette force d’imposer un débat sur le projet, de faire en sorte qu’il soit adopté et d’avoir les idées pour le porter?

    A cette triple question, il n’existe pas de réponse évidente.

    - Sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre

    Une fois élu, le nouveau président de l’UDI devra se projeter immédiatement dans l’avenir pour imaginer et mettre en route toutes les stratégies qui amèneront au développement du parti et par delà, du Centre tout entier.

    Car l’UDI, malgré de bons résultats aux municipales et aux sénatoriales, n’a pas encore réussi sa percée dans l’électorat comme l’a montré le résultat très décevant des européennes où alliée avec le Mouvement démocrate dans l’Alternative, elle n’a pu passer la barre des 10% (9,93% pour 7 sièges dont la plupart au profit du MoDem).

    C’est donc, entre autres, en étant capable de montrer quelle est la spécificité de l’UDI et du Centre, dans sa capacité à démontrer que l’UDI et le Centre sont une alternative crédible à la montée des extrêmes, que le président assoira la notoriété du parti et le rendra attractif.

    Ce qui est sûr, c’est que si le prochain président de l’UDI possède ces quatre capacités et qu’en plus il réussit dans son entreprise, alors il deviendra, évidemment et naturellement, n’en déplaise à tous ceux qui tentent de lui dénier cette qualité avant même le début de son mandat, le candidat, non seulement, de son parti mais aussi du Centre à l’Elysée en 2017 et un éventuel héritier de Valéry Giscard d’Estaing.

    D’où les embûches qu’il rencontrera (sûrement) et les ennemis qu’il se fera (énormément) s’il a la stature pour…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: Borloo dans les pas de Sarkozy?

    Yves Jégo a peu de chances de remporter l’élection à la présidence de l’UDI et il le sait.

    Alors, pour mettre un maximum de chances de son côté, il a toujours laissé entendre, dans une sorte de message subliminal, qu’il gardait la maison centristes en attendant le retour de son enfant prodigue, Jean-Louis Borloo.

    Ce dernier, créateur et ancien président de l’UDI, a toujours expliqué qu’il avait mis un terme à sa carrière politique et ses «proches» affirment aujourd’hui qu’il n’a pas changé d’avis sauf si… on l’appelait directement à de hautes responsabilités, du genre Nicolas: «Cher Jean-Louis veux-tu être mon premier ministre?».

    Mais ce scénario n’est sans doute pas pour tout de suite.

    De son côté, Yves Jégo a relancé le débat d’une reprise en main de l’UDI par Borloo en affirmant aux militants du parti centriste dans un courrier qu’il fallait «organiser l'UDI pour que son seul leader présidentiable actuel, Jean-Louis Borloo, puisse, le jour où il l'aura décidé et selon les modalités qui seront les siennes, à nouveau s'exprimer sur la scène politique et porter nos couleurs».

    Rappelons qu’à l’UDI, beaucoup souhaiterait que le candidat à l’Elysée ne soit pas, en même temps, président du parti.

    Jégo parle donc de faire une alliance avec Borloo, au premier la parti, au second la présidentielle.

    Alors, s’agit-il d’une intox de Jégo (et de sa colistière, Jouanno) pour se présenter comme le seul candidat légitime, lui qui semble être, sur le papier, le seul qui ne l’est pas du fait de sa provenance directe de l’UMP, via le Parti radical, et son ancienne dévotion à Sarkozy?

    C’est possible.

    Toujours est-il que dans ces lignes, nous avons souvent prétendu que la carrière politique de Jean-Louis Borloo n’était pas forcément terminée et qu’il se voyait bien en sauveur d’une l’UDI qui serait menacée d’implosion à la suite de l’élection du nouveau président du parti.

    Il se présenterait alors en sauveur du Centre (une nouvelle fois) et, cerise sur le gâteau, il deviendrait, ce qu’il a toujours souhaité être sans y parvenir, le leader indiscutable et indiscuté de l’UDI, pouvant la réformer en un parti centralisé et en marginalisant définitivement tous ses concurrents.

    C’est en imaginant ce scénario, d’ailleurs, que les deux frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, ont enterré la hache de guerre et ont affirmé que quel que soit le gagnant de l’élection (Lagarde ou Morin), aucun des deux n’aurait de difficultés à travailler avec lui et que le parti ne serait nullement en danger de mort.

    Mais, il se peut également, en connaissant Jean-Louis Borloo et son caractère, que ce dernier ne veuille surtout pas revenir en tant que président d’une confédération de partis ingérables (la confédération et les partis qui la compose).

    Il s’agit même pour de nombreux membres de l’UDI, de la raison principale qui explique son départ.

    Dès lors, l’appel de Sarkozy serait l’élément déclencheur d’un retour.

    Sauf que, pour l’instant, l’ancien président de la république a choisi de revenir dans l’arène politique par la droite.

    Reste que personne ne doute qu’il enverra des signaux à tous les centristes susceptibles de le rejoindre et dont Jean-Louis Borloo fait partie, même s’il n’a pris aucun engagement encore vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.

    Pour autant, l’alliance Alain Juppé-François Bayrou (dont l’acrimonie pour Sarkozy n’a semble-t-il pas changé), impose à Nicolas Sarkozy, dans l’optique des primaires de l’UMP pour la présidentielle de 2017, de trouver un poids lourd centriste qui fasse le pendant.

    Or, actuellement, il n’y a que Jean-Louis Borloo dans les rayons (Valéry Giscard d’Estaing ou Simone Veil sont trop âgés).

    Si ce scénario, déjà évoqué dans la presse, du ticket Juppé-Bayrou contre le ticket Sarkozy-Borloo voit le jour, cela se fera évidemment au détriment du Centre, de ses idées et de son indépendance.

    Cela voudrait dire, également, qu’il n’y aurait pas de candidat des partis centristes en 2017.

    Or, seules les formations qui ne comptent pas dans la vie politique sont dans ce cas de figure.

    C’est sans doute pourquoi l’avenir du Centre et du Centrisme, surtout des partis centristes, se trouve dans la nouvelle génération même si son émancipation de l’ancienne garde est un douloureux chemin de croix.

    Alexandre Vatimbella

     

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