Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Simone Veil au Panthéon, le puissant symbole

La symbolique est particulièrement forte en cette époque troublée.

On ne sait si Emmanuel Macron y a pensé un peu ou beaucoup quand il a décidé de faire rentrer Simone Veil au Panthéon mais cette femme, au parcours de vie extraordinaire, condense tout ce que la résistance humaniste se doit de faire pour empêcher les ombres assassines de toutes sortes de revenir hanter la démocratie républicaine.

Elle est l’incarnation de cette résistance.

Humaniste, centriste, européenne, elle n’a pas calculé ses combats, nos combats: celui contre les extrémismes de droite et de gauche, elle, l’ancien déportée d’Auschwitz; celui pour le droit des femmes, elle, la ministre qui a porté la loi sur l’avortement (dont elle considérait qu’il n’était pas un acte banal) pour éviter des drames épouvantables; celui pour une Europe unie, elle, la présidente du Parlement européen inlassable ambassadrice de l’Union européenne.

Et même celui, qui lui est reproché par certains, d’avoir exprimé des «réserves» quant à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels dont on ne sait toujours pas, en l’absence de toute étude exhaustive, si elle a ou pas de conséquences psychologiques négatives sur ceux-ci.

Ministre plusieurs fois, membre du Conseil constitutionnel et de l’Académie française, elle était femme de pouvoir, mais d’un pouvoir qui fait et non qui se montre, d’un pouvoir qui n’est pas partisan ou clientéliste.

Non seulement elle était ouverte à toutes les évolutions de la société – elle a regardé mai 68 avec bienveillance – mais elle voulait avancer – elle fut une promotrice de la réconciliation franco-allemande, refusant le raccourci allemand=nazi – et ne craignait pas de dire qu’elle se sentait à gauche pour certaines questions et à droite pour d’autres.

Femme forte qui n’appréciait guère la mollesse et la trahison, elle savait que le Centrisme n’était pas une pensée sans saveur et sans couleur.

Elle savait que réunir les gens plutôt que de créer des affrontements entre eux, était le meilleur moyen de promouvoir une société humaniste dont nous avons tant besoin aujourd’hui au moment où les harangues haineuses des populistes démagogues, des extrémistes, des autocrates et autres dictateurs menacent cette démocratie libérale pour laquelle elle s’est toujours battue.

Quoi qu’il en soit, les peuples ont parfois une certaine sagesse…

En l’espèce, les Français, pendant des années, l’ont placée comme une de leurs personnalités préférées et, surtout, comme leur personnalité politique favorite et souvent la seule!

Comme quoi, avec des femmes de la stature de Simone Veil, la politique peut retrouver ses lettres de noblesse qui sont d’agir pour le bien de ceux qui vous ont fait confiance en votant pour vous.

Simple à dire, pas facile à faire d’où une panthéonisation amplement méritée.

 

 

Les commentaires sont fermés.