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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le nouveau désordre américain

Quand le centriste Macron veut être «disruptif», le populiste extrémiste Trump veut détruire ce qu’il appelle dans ses fantasmes le «deep state» mais aussi tout l’ordre intérieur et international pour des visées idéologiques précises et un narcissisme maladif.

En faisant cela, en particulier, dans les relations internationales, il introduit un désordre qui ne peut que réjouir les ennemis de son pays et désespérer ses alliés.

Ses deux dernières frasques le prouvent dramatiquement ainsi que son incompétence à gouverner la première puissance mondiale.

Ses attaques contre ses alliés qui seront les principales victimes de ses gesticulations en matière de commerce international puis les insultes envers deux des principaux amis des Etats-Unis, la France et le Canada, montrent à l’évidence sa méconnaissance totale de la gestion des alliances et des rapports avec le camp occidental qui est, rappelons-lui, indispensable aux Américains.

Sa rencontre avec le dictateur Nord-coréen Kim, principal gagnant de leur poignée de main, ami du russe Poutine (qu’il veut réintégrer dans le G8) et du chinois Xi (parrain de Kim qui est l’autre gagnant de cette rencontre), qui fut aidé dans sa course à l’atome militaire par les Iraniens et les Syriens, démontrent, au-delà d’un affichage indécent et d’un accord qui se révélera vide de tout contenu réel, qu’il joue contre son camp et, surtout, contre son propre pays.

Mais même s’il obtenait un résultat, celui serait quasiment équivalent à l’accord qu’Obama avait réussi à réaliser avec les Iraniens et que Trump a déchiré alors même que s’entendre avec ces derniers est beaucoup plus important géo-stratégiquement pour les Etats-Unis, aujourd’hui, demain et après-demain qu’avec le boucher de Pyongyang…

On pourrait ajouter dans ce nouveau désordre qui se retournera contre ses concitoyens, la sortie de l’accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Face à cette situation, il est urgent que les pays démocratiques, sans les Etats-Unis de Trump qui se sont mis eux-mêmes hors-jeu, adoptent une stratégie et une position communes au niveau international.

Si le populiste démagogue américain (re)trouve une certaine lucidité, il sera bien sûr accueilli avec joie par les autres démocraties.

Sinon, il faudra attendre son successeur.

Mais il semble évident que le monde ne peut vivre longtemps dans ce nouveau désordre étasunien sans risquer de s’y perdre et de s’y détruire.

Les Américains adorent le mot «hubris» qui désigne le comportement de celui qui se croit tout puissant et au-dessus de tous les autres dans la justesse de ses idées et de sa politique ce qui l’amène à agir de manière inconséquente et irresponsable, provoquant son échec, sa chute et des dommages importants pour lui et ses relations s’il n’est pas stoppé à temps.

Aujourd’hui, Trump est l’exemple-type de l’hubris et de l’abîme dans lequel il pourrait plonger la planète.

Il ne suffit plus de tirer le signal d’alarme et de montrer le précipice, comme nous le faisons depuis sa prise de pouvoir en janvier 2017.

Le laisser faire serait de la non-assistance à monde en danger dont nous serions tous responsables parce que nous ne pourrions pas dire, «nous ne savions pas».

 

 

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