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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le «progressisme» nouveau nom du Centrisme?

Or donc, deux des anciens collaborateurs d’Emmanuel Macron qui viennent de quitter l’Elysée, ont écrit un livre – auquel souscrit à «99%» leur ancien patron – dans lequel ils nous «apprennent» que le macronisme est un progressisme, ce que Macron ne cesse de répéter depuis… 2017 et qu’il a même écrit un livre pour le définir!

Plus sérieusement, ils veulent théoriser ce qu’est le macronisme et, pour que leur ouvrage devienne un classique et soit traduit dans le monde entier, dixit les auteurs, David Amiel et Ismaël Emelien (on sourit à leur «modestie»), ils ne veulent pas le nommer que «progressisme», tout en expliquant que leur progressisme est bien évidemment porté à 100% par Emmanuel Macron.

Va, donc pour progressisme qui est loin d’être un terme nouveau, ni manquant de définitions.

Mais celle que veulent donner nos deux auteurs est celle du XXI° siècle, c'est-à-dire d’une «idéologie» qui dépasse le clivage gauche-droite devenu obsolète, notamment parce que, et la Gauche, et la Droite, n’ont plus rien à dire mais ont également trahi leur idéal principal, l’égalité à gauche et la liberté à droite.

Dépasser, cela veut dire parler directement à l’individu et lui promettre de pouvoir réaliser son projet de vie du mieux possible dans la liberté et la «justice» (mot qu’ils préfèrent à celui d’égalité).

On continue à les lire et à les écouter (ils donnent une ribambelle d’entretiens) et on se dit: «bon sang mais c’est bien sûr du Centrisme qu’ils parlent»!

Et l’auteur de cet éditorial rappellera «modestement» qu’il a publié dès 2006 un ouvrage appelé «Le Centrisme du XXI° siècle» dont le progressisme du XXI° siècle ressemble étrangement…

Parce qu’Emmanuel Macron est essentiellement – même s’il n’est pas seulement – un centriste, non pas qui s’ignore mais qui dénie cette appellation qu’il doit trouver sinon «ringarde», sans doute pas adaptée à sa volonté de transcender l’«ancien monde» et apparaître comme un novateur.

Ah! l’hubris de nos hommes politiques.

Mais, si l’on écoute nos deux auteurs, le progressisme aurait comme mission de «maximiser les possibles de chacun» par cette égalité des chances que l’on appelle «les opportunités» chez les centristes, en émancipant donc l’individu mais dans une société où le mot d’ordre serait de «faire» et d’«agir ensemble» dont les principes ressemblent fort au lien social que prône les centristes puisqu’«aucun progressiste ne peut se désintéresser du destin des autres».

Donc, tout part de la personne, ce que nos auteurs appellent «commencer par le bas» et non des structures, des groupes culturels ou sociaux, ce que le Centre prône depuis longtemps.

Ce qui est la demande du Centrisme, à condition, bien entendu, que la montée de l’autonomisation de l’individu qu’ils notent avec raison fasse absolument couple avec la responsabilité.

Tout juste ajoutent-ils cette touche populiste qui pose problème à propos du macronisme – pardon, du «progressisme» – avec cette affirmation pour le moins hasardeuse que le mouvement de foule des gilets jaunes partageraient les mêmes objectifs que le pouvoir actuellement en place (ils n’ont certainement pas du écouter les revendications des leaders de ce mouvement ou entendre les slogans éructés dans les rues…).

D’autant que chez les gilets jaunes, si on trouve bien cet élément d’autonomie, on chercherait en vain celui de responsabilité.

Et d’affirmer qu’«il est plus difficile pour les progressistes d’exercer le pouvoir que de la conquérir», une phrase qui, ne leur en déplaise, s’applique à tous les courants politiques!

A moins qu’ils ne veuillent dire que le Centrisme, pardon le «progressisme», a des ennemis tant à gauche qu’à droite, ce qui rend son travail de juste équilibre, pardon de «maximisation des possibles», deux fois plus difficile.

In fine, je rappellerai que le Centrisme est un ardent défendeur du progrès et que, ringard je veux demeurer, en continuant à l’appeler Centrisme et non «macronisme» ou «progressisme».

 

 

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