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politique - Page 25

  • Entre «plus» et «mieux», le Centrisme choisit toujours le «mieux»

    «Mieux» devient à la mode en politique et à tendance à remplacer «plus». Ce n’est pas pour déplaire aux centristes qui ont toujours été des adeptes inconditionnels du «mieux» face au «plus». Car le «mieux» ressort d’une expertise politique cohérente et responsable alors que le «plus» n’est souvent issu que d’une arrière-pensée électoraliste où l’on prend des mesures populistes afin de contenter superficiellement et conjoncturellement des groupes dont on veut s’attacher les faveurs au préjudice de la communauté.

    Beaucoup d’hommes et de femmes politiques font souvent croire qu’en donnant «plus» on fait «mieux». Or, non seulement c’est une solution de facilité mais c’est un principe totalement erroné. Non pas que «plus» ne soit pas parfois justifié mais «mieux» est toujours plus pertinent. Car si «plus» ne signifie pas toujours «mieux», «mieux» signifie toujours «plus», c’est-à-dire une avancée positive de la situation que l’on veut améliorer. Dès lors, avant de donner «plus», il faut s’atteler à faire «mieux».

    Bien évidemment, il ne faut pas faire une mauvaise interprétation de l’opposition entre «mieux» et «plus». Le «mieux» inclut toujours le «plus», c’est-à-dire une valeur ajoutée alors que le «plus» n’inclut pas forcément le «mieux» c’est-à-dire une amélioration qualitative et, in fine, une quelconque amélioration.

    Une des meilleures analogies pour expliquer la différence fondamentale entre ces deux concepts vient de notre alimentation. Manger plus n’améliore pas toujours la santé alors que manger mieux, oui.

    Mais on aussi en prendre d’autres. Gagner plus d’argent n’a pas beaucoup d’intérêt si, en même temps, les impôts et l’inflation augmentent et grignotent de pouvoir d’achat. Ce dernier peut donc s’améliorer en gagnant mieux, c’est-à-dire si l’augmentation des revenus se déroule dans une situation économique et fiscale est stabilisée. Ainsi, on peut se permettre de faire une augmentation de salaire moindre tout en faisant une augmentation du niveau de vie plus importante.

    De même pour les dépenses publiques. Dépenser mieux, c’est dépenser le juste prix pour le meilleure résultat possible et non dépenser le plus qui aboutit souvent à une gabegie.

    En matière de maladie, ce n’est pas plus de soins qui est la principale recherche d’un système de santé efficace mais de donner de meilleurs soins qui permettent de vaincre au mieux l’affection. Certains diront que pour avoir de meilleurs soins, il faut plus de soins. C’est totalement faux. Si les soins uniquement utiles étaient d’une qualité optimum, on n’aurait pas besoins d’en donner plus qu’il n’en faut. Or, c’est parce que la qualité fait parfois défaut que l’on est obligé de donner plus de soins afin de palier à la déficience qualitative.

    Autre exemple, ce n’est pas en construisant le plus de kilomètres d’autoroutes que l’on rend la communication entre les différentes régions du pays meilleure mais en organisant au mieux le réseau routier ce qui ne passe pas forcément par un allongement du réseau autoroutier.

    Dans la gestion de l’appareil étatique, ce n’est pas de recruter le plus de fonctionnaires possible mais de mieux les recruter, de mieux les former, de mieux définir leur mission et de mieux leur assurer la possibilité de faire leur travail au mieux qui permet de l’optimiser en matière de ressources humaines.

    Du coup en faisant mieux, on donne plus à la population en termes de qualité de vie et d’efficacité tout en évitant de jeter l’argent par les fenêtres.

    Le Centrisme a toujours préféré le «mieux» au «plus» parce qu’il sait que l’organisation et la gestion de la société doit se faire d’abord sur des critères qualitatifs et non quantitatifs. Ainsi, une politique doit d’abord définir ce qui est mieux avant de donner plus. Or, souvent, on donne plus en essayant en ensuite de faire en sorte que ce soit mieux. Une erreur qui aboutit à un gaspillage et à un mécontentement de ceux qui en pensant avoir plus espéraient être mieux ce qui n’est pas le cas.

    Le principe même du juste équilibre, pierre angulaire du Centrisme est de faire «mieux» pour tous face aux extrémismes de droite et de gauche qui prônent le «plus» pour leurs clientèles électorales.

    Le théorème «plus n’amène pas forcément un mieux alors que mieux est forcément un plus» dont nous avons parlé plus haut doit donc guider l’action de ceux qui se réclament du Centrisme. Bien évidemment, le «mieux» nécessite la mise en place d’expertises ainsi que de règles de bonne gouvernance. Car il ne doit surtout pas devenir un cache-misère où on prônerait une qualité hypothétique pour éviter de faire la juste dépense.

    Alexandre Vatimbella

  • C’est quoi être centriste au XXI° siècle?

    Au moment où le Centrisme est, en France, morcelé mais où se déroule, dans le même temps, une importante et passionnante expérience centriste aux Etats-Unis avec Barack Obama en mettre d’œuvre, il est bon de se demander ce qu’est être un Centriste aujourd’hui en ce début de XXI° siècle. Cela apporte, en outre, quelques éclaircissements salutaires sur les fausses postures et les vraies convictions en la matière.

    En préambule, il est important de rappeler que toute personne se réclamant du Centrisme veut évidemment que la communauté dans laquelle il s’investit (quartier, ville, région, pays, humanité,…) réussisse et, ce, au-delà des étiquettes politiques, au-delà des moyens mis en place. Car le Centriste est un pragmatiste qui est convaincu qu’il faut constamment s’adapter aux situations économique, sociale, politique et sociétale présentes. Cela ne veut évidemment pas dire que le Centriste est une girouette qui change de vision de la société comme de chemise. Bien au contraire, il est sûr de sa vision sous-tendue par ses valeurs qui ne varient pas au gré des circonstances. C’est sur ces valeurs qu’est assis son pragmatisme. Et c’est justement parce qu’il est sûr de ses valeurs que le Centriste n’a pas besoin d’être dogmatique pour les défendre. Car si on ne peut faire fi de la réalité, l’on peut, en la prenant en compte, agir efficacement pour réformer la société. C’est évidemment un travail plus ingrat que de faire de belles envolées lyriques en annonçant le grand soir et le paradis sur terre, promettant tout et n’importe quoi tout en sachant qu’on ne pourra jamais tenir ses promesses.

    Etre Centriste en ce nouveau millénaire est donc prendre en compte la réalité de la vie. Mais c’est aussi avoir des valeurs fortes qui guident son action politique et sa vision de la société. Ces valeurs sont le respect de l’autre, la tolérance de l’autre et la solidarité avec l’autre et la liberté pour tous. Toute action réellement centriste prend en compte ces quatre dimensions. C’est d’ailleurs pour cette raison que le principe politique du Centriste est le juste équilibre et que le comportement d’un Centriste est un juste équilibre.

    Mais ces valeurs et ce principe, le Centriste l’applique en rapport avec une réalité de l’existence et sur l’analyse du fonctionnement de la société. C’est ainsi que le Centriste est un libéral-social car il sait que la société ne peut être que libérale au niveau de son fonctionnement politique, social, économique et sociétal, c’est-à-dire que le principe de liberté doit s’y appliquer prioritairement parce que, d’une part, il s’agit de promouvoir la personne humaine dans son individualité et son appartenance au groupe et que, d’autre part, celle-ci est la composante essentielle d’un développement rationnel et efficace de la société. Mais le Centriste n’oublie pas que la liberté n’est rien d’autre qu’une loi de la jungle si elle n’est pas associée au respect de l’autre, à la tolérance de l’autre et s’il n’est solidaire de l’autre.

    En ce début de XXI° siècle, le Centriste doit donc construire le monde en sachant que la liberté n’est pas un dû mais qu’elle a un prix qui est celui de la volonté et du courage. Ce monde, il sait qu’il est inégalitaire et qu’il le restera toujours mais qu’il peut y apporter des correctifs pour aider ceux qui sont dans le mauvais wagon tout en laissant ceux qui sont dans le bon œuvrer pour eux-mêmes et la communauté tout entière. Un monde qui vit au rythme de la mondialisation du commerce qui vaut mieux que la mondialisation de la guerre (le commerce tue la guerre et inversement) mais aussi sous la menace de conflits, de pandémies et de la destruction de l’environnement. Il sait donc que la croissance est nécessaire mais qu’elle ne signifie pas «toujours plus» mais «toujours mieux». Un monde où la construction d’un vrai et fort lien social permettant l’épanouissement de tous pour le bien de chacun est la tâche principale. Un lien social dont la base est la primauté de l’être humain.

    Le Centriste du XXI° siècle comme celui des siècles précédents est une personne responsable de sa vie et de sa communauté dont la vision politique est de bâtir une société où tout le monde peut se sentir utile et où personne n’est laissé sur le bord de la route. Mais cela est un combat quotidien car, dans le monde, aucune situation n’est jamais acquise. Et, ça, le Centriste en est parfaitement conscient et son adaptation à ce monde en perpétuel changement est une de ses principales qualités.

    Alexandre Vatimbella

  • Centrisme: ce que les difficultés de Barack Obama peuvent nous apprendre

     

    Baisse de popularité, médias sceptiques, opposition plus agressive, projets critiqués, Barack Obama est dans une mauvaise passe même s’il faut immédiatement ajouter qu’il garde une côté de confiance positive avec plus de 50% d’Américains qui ont de lui une image positive. Mais le Président américain doit faire face à un certain nombre d’écueils politiques. On peut d’ailleurs les classer en trois catégories, ceux provenant de la situation politique, économique et sociale, ceux provenant du contenu de ses réformes et puis ceux qui proviennent de sa manière de gouverner.

    Parlons brièvement des deux premières catégories avant de nous focaliser sur la troisième qui nous intéresse plus ici. Barack Obama, dès son élection, a hérité d’une situation intérieure et extérieure catastrophique. Une crise économique et financière mondiale qui a démarré aux Etats-Unis, deux guerres (Irak et Afghanistan) qui semblent impossibles à gagner, voire même à terminer, une nation divisée et doutant d’elle-même qui a tendance à se recroquevillée sur elle-même, en témoigne les débats sur l’immigration, par exemple.

    Ses réponses à ces défis immenses ont été de proposer une politique volontariste avec de nombreuses réformes. Il y a d’abord eu le plan de relance de l’économie d’un montant sans précédent de 787 milliards de dollars. Il y a eu ensuite les sauvetages de banques et d’industries comme celle de l’automobile avec des nationalisations de fait. Il y a eu encore la révision de la stratégie en Irak et en Afghanistan. Puis est venu le temps des deux réformes principales de la présidence Obama, celle du système de santé afin de garantir une assurance santé à tous les Américains, celle du système financier afin d’éviter les abus qui ont conduit à la crise actuelle.

    Voilà de quoi déstabiliser la première puissance du monde qui, tout d’un coup, voit un cataclysme économique fondre sur elle puis un remède de cheval lui être proposé. D’autant que si la situation économique s’est améliorée, le chômage demeure pour l’instant à un niveau très élevé. Mais Barack Obama semble aussi avoir été déstabilisé par sa propre politique centriste.

    Pendant la campagne électorale de 2008, Barack Obama avait affirmé à de multiples reprises qu’il gouvernerait avec tous les Américains et qu’il serait un président «pospartisan» c’est-à-dire, non seulement capable de faire travailler ensemble les Démocrates et les Républicains mais aussi de dépasser ces clivages pour former une nouvelle donne dans la politique américaine où les majorités peuvent se faire sur des projets et non sur des oppositions de partis.

    Bien sûr, cette affirmation avait rendu sceptiques de nombreux chercheurs en sciences politiques qui estiment que la volonté d’un consensus aussi large est carrément impossible dans une démocratie. D’autant, ajoutaient-ils, que les clivages idéologiques dans la politique américaine n’ont jamais été aussi forts grâce à l’action conjuguées des néoconservateurs et de la droite chrétienne qui ont formé une alliance de circonstance afin de bâtir une majorité conservatrice. Ainsi, on estime que les parlementaires américains votent désormais à 95% comme leur camp à la fois au Sénat et à la Chambre des représentants.

    Cependant, autant par conviction que par nécessité, Barack Obama a mis en œuvre cette politique de rapprochement qui a déçu très vite la frange la plus à gauche de ses supporters comme on pouvait s’y attendre. Ainsi, dans son gouvernement mais aussi dans des nominations dans son administration au sens large, Barack Obama a nommé de nombreux centristes qu’ils viennent du Parti démocrate comme du Parti républicain ou de la société civile. Néanmoins, cette première phase a été relativement bien accueillie par la population et le monde politique d’autant que le nouveau président bénéficiait alors d’une cote de popularité exceptionnelle.

    Mais les choses se sont corsées rapidement sous l’effet de trois facteurs. Le premier est la guérilla qu’ont menée les franges extrémistes du Parti républicain, proches de l’extrême-droite et comptant parmi elles de très nombreux racistes n’acceptant pas qu’un noir puisse diriger le pays. Cette guérilla, dont les chantres sont Rush Limbaugh et Glenn Beck, deux animateurs à la radio et à la télévision, a obligé un certains nombres de Républicains modérés soit à se faire discrets, soit à rejoindre une opposition dure de peur de perdre leur électorat le plus à droite et qui leur a permis de se faire élire.

    Le deuxième facteur vient de ce que Barack Obama n’a pas été aussi bien élu qu’on pourrait le penser. Cette affirmation pourrait surprendre puisqu’il a obtenu 53% des suffrages. Mais il ne faut pas oublier les circonstances extrêmement favorables de l’élection pour un candidat démocrate. Les analystes estimaient que si le Parti démocrate ne remportait pas cette élection c’est qu’il ne pourrait plus jamais en remporter. Toutes les circonstances jouaient en sa faveur: un président (George W Bush) complètement discrédité avec une popularité à 27%; une situation économique et financière très grave; une guerre en Irak s’enlisant; des scandales à répétition sur les écoutes téléphoniques ou les tortures sur les présumés terroristes prisonniers; un candidat républicain, John McCain, totalement sans charisme et relief dont beaucoup d’ennemis venaient de son propre camp. Du coup, en référence aux résultats électoraux du passé, les experts estimaient que même un âne (emblème du Parti démocrate) devait l’emporter… En tout cas, selon eux, un raz-de-marée d’au moins 55% à 60% des voix étaient prévisibles. Barack Obama n’est parvenu qu’à 53% et a été même, pendant un cours laps de temps, en retard dans les sondages derrière John McCain. Bien sûr, la couleur de sa peau a joué dans cette déperdition de voix mais il semble bien aussi que sa difficulté à mobiliser sur une vision consensuelle dans un environnement clivé ait été également un facteur d’un résultat moins large que prévu.

    Quant au troisième facteur, il semble qu’un excès de confiance de Barack Obama dans son charisme et ses capacités de rassemblement, bien connus de ceux qui le suivent depuis ses débuts en politique, ne lui aient pas permis de se mobiliser suffisamment sur les grands défis de sa présidence.

    Le débat sur la réforme du système de santé est à cet égard exemplaire. Barack Obama souhaitait un large consensus sur son plan pour deux raisons. Il voulait démontrer que sur une question aussi importante les Américains pouvaient se réunir. Mais il voulait aussi éviter les déboires que le plan de Bill Clinton a connu suite au refus de celui-ci d’accepter de l’amender pour qu’il soit adopté à la fois par les Démocrates et les Républicains. Du coup, Barack Obama fixa les grandes lignes et laissa au Congrès de structurer la réforme. Las, les Républicains en profitèrent pour faire de cette réforme un test sur la popularité du Président, certains d’entre eux prédisant avec joie qu’elle serait son Waterloo… On connaît la suite avec les attaques outrancière dont il a été victime puisqu’il a été traité d’Hitler et de Staline (!) sans oublier tous les mensonges sur son contenu sans pour autant susciter une réaction forte de la présidence ?

    Dès lors on peut se poser la question de savoir si la politique centriste de Barack Obama, tant dans le fond que sur la forme, tant dans le contenu que dans la pratique du pouvoir, n’est pas remise en cause et que les difficultés qu’il rencontre ne démontrent pas l’impossibilité d’un gouvernement aux pratiques réellement centristes.

    Il est certain qu’un gouvernement centriste a deux fois plus d’ennemis qu’un gouvernement de gauche ou de droite puisque la Droite et la Gauche le critiquent en même temps, chacun des deux bords trouvant qu’il penche de l’autre côté. C’est pourquoi, malgré ce que croient certains, le Centrisme est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre et qu’il faut une volonté de tous les instants pour rassembler et trouver des consensus. L’erreur de Barack Obama a sans doute été de croire que sa victoire était une acceptation de cette politique centriste alors qu’elle était plutôt une autorisation de la mettre en œuvre sous l’œil vigilant du peuple. Si Barack Obama avait compris son élection de cette manière, il aurait continué inlassablement à travailler au rassemblement et aurait allumé des contrefeux aux déclarations et aux agissements extrémistes qui se sont fait jour depuis six mois avant que ceux-ci, de manière virale bien connue maintenant, n’atteignent internet puis les médias traditionnels.

    Car avoir des ennemis et des sceptiques à droite et à gauche permet à ceux-ci de déstabiliser d’autant plus un pouvoir que celui-ci ne peut s’appuyer sur un camp contre un autre puisqu’il désire rassembler les bonnes volontés d’où qu’elles viennent pour bâtir une politique au-delà des clientélismes qui sont les bases même des politiques clivantes de droite et de gauche.

    Bien entendu, on ne peut pas conclure que Barack Obama a échoué alors qu’il n’est même pas au pouvoir depuis un an, ni même qu’il ne va pas reprendre la main rapidement. Certains observateurs estiment qu’il pourra en être le cas s’il parvient à faire passer une réforme de la santé même si celle-ci ne correspond pas exactement à celle qu’il souhaitait voir mettre en œuvre. Mais il ne réussira à mettre en place une politique et un pratique centristes que s’il comprend que le consensus et le juste équilibre à la base de celles-ci est un combat de tous les instants, une lutte contre tous les intérêts particuliers et les clientélismes qui viennent de tous les bords.

    Le Centrisme ce n’est pas et ce ne sera jamais une politique molle. Une politique molle est une politique au centre que font la Droite et la Gauche quand elles sont au pouvoir en essayant de ne pas décevoir la frange extrémiste de leur électorat. Ce n’est pas une politique du Centre, bien plus exigeante et bien plus éprouvante pour ceux qui s’en réclament. Mais c’est sans doute la seule qui nous permettra de construire un présent et un avenir où chacun a sa place et ou tout le monde se sent concerné et impliqué. Et ça vaut bien toutes les dépenses d’énergie. A Barack Obama de nous prouver qu’il n’est pas seulement un phénomène médiatique mais un farouche combattant de ses idéaux politiques.

    Alexandre Vatimbella

     

  • La politique, le Centre et la fidélité à ses valeurs

    Faire de la politique procède de deux ambitions. Une ambition pour faire triompher ses idées et une ambition personnelle de parvenir aux plus hautes fonctions. Si les deux se combinent habilement, on peut garder alors une grande partie de son intégrité tout en ayant fait les concessions habituelles afin de parvenir dans les allées du pouvoir. Si l’ambition de faire triompher ses idées est trop prégnante, elle devient malheureusement un handicap car alors on n’est pas assez flexible dans un univers où cette dernière caractéristique est une des qualités requises pour réussir. Si l’ambition personnelle de parvenir aux plus hautes fonctions l’emporte, on devient alors cynique et uniquement mu par un intérêt d’avoir le pouvoir puis de le garder coûte que coûte tout en flattant son égo.

    Quand on parle d’idées, il est bien entendu que l’on peut évoluer et que l’on peut même changer de camp si ce transfert s’effectue en toute clarté et si l’on demeure fidèle à ses valeurs. Mais l’évolution n’est pas un retournement de veste si bien chanté voici quelques décennies par un Jacques Dutronc. Ce n’est pas, non plus, la pêche aux voix. Bien sûr, à la lumière de ce que l’on vient de dire, peu d’hommes et de femmes politiques peuvent entrer dans le portrait robot du politique intègre et fidèle à ses valeurs exerçant le pouvoir pour promouvoir avant tout ses idées et flatter son égo ensuite.

    Bien sûr, à Droite comme à Gauche, on connait de nombreux politiciens qui ont renié leurs camps. Néanmoins, ce sont souvent ceux du Centre qui sont accusés de ne faire que la chasse aux postes, des accusations pas toujours mensongères… Même s’il faut ajouter immédiatement que le positionnement du vrai Centriste, un juste équilibre consensuel, rend plus facile ce type d’accusations dès que celui-ci partage une vision politique avec la Droite ou la Gauche.

    Pour autant, les récents déchirements et divisions du Centre montrent que la tentation du pouvoir à tout prix en marchant sur les convictions et les valeurs que l’on a défendu jusque là semblent animer le comportement d’un certain nombre de têtes d’affiche du Centre. Non pas que les alliances que ceux-ci veulent réaliser soit à droite, soit à gauche les rendent suspects a priori puisque celles-ci sont évidemment nécessaires puisque le Centre n’est pas majoritaire politiquement dans le pays et que le splendide isolement n’est guère très efficace pour peser sur le devenir du pays. Ce sont plutôt les raisons de ces alliances et rapprochements qui doivent nous interroger. Et l’analyse de celles-ci montrent que l’aiguille penche souvent plus du côté de l’ambition personnelle que de la défense et la promotion des idées. C’est bien dommage parce qu’un Centre indépendant et réuni aurait la capacité de pouvoir peser sur la vie politique de la France de manière très efficace en orientant celle-ci vers un consensus qui fait très largement défaut actuellement. L’unité du Centre par la réunion des partis qui s’en réclament est la seule voie possible pour faire triompher les idées centristes. Le morcellement qui peut avoir ses atouts en modérant la vie politique de la nation face aux tentations de radicalisation a actuellement atteint ses limites. En effet, au lieu de maintenir la Droite et la Gauche sur des positionnements modérés, elle leur a permis, pour des raisons de tactiques politiciennes d’adopter un discours plus extrémistes et de démarrer des processus de rapprochement avec leurs extrêmes. Dès lors, le Centre qui s’est allié avec la Droite et celui qui veut s’allier avec la Gauche sont en train de devenir des alibis alors qu’une forte polarisation se met en place. Bien sûr, certains politiciens du Centre y trouveront une récompense mais cela se fera au détriment du Centre et du Centrisme…

    Alexandre Vatimbella

  • Barack Obama, le Centriste du XXI° siècle

    Barack Obama est un Centriste. Ce n’est pas moi qui le dit mais lui qui le répète. Inlassablement, livre après livre, discours après discours, interview après interview, il explique sa vision centriste. Plus important, il traduit ses mots dans des actions réellement centristes que ce soit quand il était sénateur au Congrès de l’Illinois ou sénateur des Etats-Unis à Washington. Et il continue à le faire depuis qu’il est Président des Etats-Unis.

    Certains seront sceptiques parce qu’ils ne connaissent pas le Centrisme et les Centristes mais beaucoup mieux ceux qui s’en réclament à tort comme les nombreux opportunistes qui tentent d’occuper, parfois avec talent, le centre de l’échiquier politique ou ceux qui gouvernent «au centre» sans mener une vraie politique «du Centre».

    Barack Obama est un homme de consensus et prêt à écouter et discuter avec tout le monde et à mettre en œuvre toute politique intelligente et qui donne des résultats d’où qu’elle vienne. Il possède, à la base, les deux qualités essentielles pour mener une action centriste: être consensuel et être pragmatique.

    Mais cela ne suffit pas à faire de lui un homme du Centre. C’est dans ses valeurs et dans les objectifs de sa politique que Barack Obama se dévoile comme un libéral social, c’est-à-dire homme politique qui défend des valeurs centristes (le respect, la tolérance, la solidarité) et qui possède une vision centriste de la société. Il est pour l’économie de marché et la liberté d’entreprise parce qu’en pragmatique il sait que c’est la façon la plus efficace d’organiser l’économie d’un pays et l’économie mondiale. Mais il refuse une liberté qui mènerait à la jungle où le plus fort serait le seul gagnant. Il souhaite, par une politique sociale efficace et ciblée que tout le monde puisse être gagnant dans une société équilibrée et consensuelle. C’est la raison pour laquelle il vaut mettre en place un système de santé pour tous aux Etats-Unis.

    Barack Obama refuse ainsi de brider l’économie de marché autrement que par des règles organisant la concurrence et empêchant les fraudes et autres comportements délictueux. Mais il refuse tout autant de laisser sur le bord de la route tous ceux qui n’ont pas la chance ou les capacités d’être parmi les plus riches. Il sait qu’un pays est une communauté où la liberté doit nécessairement avoir comme pendant une solidarité entre tous ses membres avec, par exemple, un système de santé qui soigne tout le monde sans exclusive.

    Comme l’explique le journaliste David Olive, «pour s’assurer d’être le candidat du Parti démocrate, Obama ne s’est pas recentré pour séduire les électeurs modérés ou indépendants pour élargir la base du mouvement populaire qu’il a réussi à créer de la gauche au centre. Il ne l’a pas fait parce que si Obama peut être défini comme un progressiste sur les questions de justice sociale, il est déjà un centriste et absolument pas un anti-guerre, un anticapitaliste ou un anti-establishment». Et Barack Obama, pendant la campagne présidentielle a été on ne peut plus clair réfutant «cette idée que je me déplace vers le centre» car «les gens qui prétendent cela ne m’ont apparent pas écouté jusqu’à présent».

    Reste que question. Pourquoi Barack Obama n’a jamais utilisé le mot «centriste» à son propos préférant celui de bipartisan et pourquoi ne s’est-il jamais revendiqué de la Troisième voie mais plutôt d’une Amérique unie? La réponse est simple. Aux Etats-Unis, les Centristes étiquetés comme tels sont plutôt des gens du centre-droit, souvent (mais pas toujours) plus conservateurs que progressistes, ce qui n’est pas le cas de Barack Obama qui est un vrai Centriste, c’est-à-dire un homme de progrès qui prend en compte l’évolution de la société. De plus, Hillary Clinton était, pendant les primaires démocrates celle qui revendiquait une étiquette centriste (sans le volet conservateur) et il fallait bien que Barack Obama se dissocie de sa principale concurrente. De même, celle-ci est issue directement de la Troisième voie créée par elle-même et son mari, l’ancien président Bill Clinton d’où, là aussi, une impossibilité stratégique pour Barack Obama de s’en réclamer ouvertement.

    Barack Obama est un Centriste mais, en plus, il renouvèle le Centrisme pour en faire une nouvelle dynamique pour le XXI° siècle, démontrant que, loin d’être poussiéreux, le Centrisme est une vision du présent et de l’avenir alors que les idéologies de Droite et de Gauche s’enlisent dans des visions qui viennent souvent du XVIII° et du XIX° siècle et ne sont plus adaptées à notre monde d’aujourd’hui.

    Alexandre Vatimbella

  • Les partis centristes ont besoin d’une confédération

    Rassembler les Centristes ou, plutôt, rassembler les différentes formations politiques se réclamant du Centre dans une confédération voilà la tâche la plus urgente depuis que le Nouveau Centre et le Mouvement démocrate l’ont fait imploser et que d’autres, tels des radicaux dans leur ensemble regardent depuis trop longtemps le train du pouvoir passer tentant de s’accrocher aux derniers wagons des strapontins. Réunir les différentes composantes du Centre n’est pas plus illégitime que d’avoir réuni les Droites (UMP) ou la Gauche dans des fronts populaires, des programmes communs, des fronts de gauche ou des majorités plurielles. Mais rassembler les Centristes comme le souhaite Jean Arthuis aujourd’hui ne doit pas être de faire revivre la vieille UDF mais d’en créer une nouvelle dans laquelle les différentes composantes du Centre trouveront naturellement leurs places, des Radicaux de gauche au Nouveau Centre, du Parti radical au Mouvement démocrate en passant par la Gauche moderne et quelques autres.

    Ici, nous avons souvent parlé de la pensée centriste, une pensée originale, un Centrisme du juste équilibre pour ne pas être suspects de vouloir une union de bric et broc chargée seulement de grappiller des sièges à des élections. Nous avons aussi dit que le Centrisme était pluriel avec des sensibilités et des nuances. C’est cette pluralité qu’il convient aujourd’hui de réunir et non pas d’unir afin de couvrir le large spectre du Centre et le positionner enfin sur le principe du juste équilibre. Car un Centrisme ne signifie pas un seul parti du Centre. L’unité des valeurs et de principe d’action ne signifie pas qu’il faille un parti unique mais qu’il faille néanmoins que tous se réunissent dans une structure afin d’être mieux à même de faire entendre leur message, de peser plus sur la vie politique et d’accéder au pouvoir comme Centre et non comme supplétif à la Droite ou à la Gauche.

    Ce n’est que de cette façon que l’on pourra mettre en œuvre le Centrisme qui, comme nous le rappelle quotidiennement Barack Obama et sa politique centriste, est une pensée moderne, progressiste et d’avenir qui prône le consensus et l’équilibre juste dans tous les domaines pendant que la Droite et la Gauche ressassent sans fin leurs vieux dogmes issus pour la plupart du XVIII° siècle avec leurs volontés de séparer plutôt que de réunir par des politiques extrêmes et d’exclusion de l’autre.

    Dès lors, toute tentative de sortir le Centre du ghetto dans lequel quelques uns l’ont enfermé pour leurs ambitions personnelles mégalomaniaques ou pour récupérer quelques miettes dans les allées venteuses d’un pouvoir auquel ils n’ont aucune prise réelle mais aussi où d’autres louvoient sans cesse, désespérant les électeurs, les militants et les sympathisants doit être accueillie favorablement. C’est ainsi qu’il faut voir celle de Jean Arthuis en espérant qu’elle n’est pas seulement une tentative, une de plus, pour une personnalité ou pour un petit groupe, de s’approprier le Centre pour des visées qui n’ont que peu à voir avec des convictions politiques. Parce que si c’est le cas, le Centre sera encore le perdant et les Centristes la risée de tous. Et ils ne l’auront pas volé…

    Alexandre Vatimbella

  • A ceux qui croient que le capitalisme a quelque chose à voir avec la morale

    La crise économique et financière mondiale, les actifs pourris, les malversations de Bernard Madoff, les parachutes dorés, tout cela n’est qu’une perversion du capitalisme, prétendent certains de ses défenseurs. Ils n’ont rien compris. Le capitalisme n’est qu’une machine économique à produire de la richesse. Rien de plus. Point final. De ce point de vue, il n’est ni moral, ni immoral, non, le capitalisme est totalement et complètement ammoral, c’est-à-dire qu’il ne se préoccupe pas de morale. Ce n’est pas son problème.

    La morale, c’est le problème du système politique qui gère la société et donc le système économique. C’est lui qui introduit la morale dans la société ce qui rejaillit sur la gestion capitaliste de l’économie. Et c’est le devoir du système politique d’établir un cadre moral global qui fonctionne aussi mais pas seulement pour la gestion capitaliste de l’économie. Malheureusement, la crise a montré que les politiques ont renoncé à ce rôle. Pourquoi? Pour plusieurs raisons. D’abord parce que le capitalisme est devenu mondialisé alors que les systèmes politiques sont demeurés nationaux, c’est-à-dire que la pression de l’économique mondialisé sur le politique national a été trop forte pour qu’un pays puisse, tout seul, s’opposer à la toute puissance des acteurs économiques qui préfèrent évidemment fonctionner dans un système sans règles ni régulations au motif que celui-ci allait soi-disant enrichir la planète pour les siècles à venir. Mais ce n’est pas la seule raison. Il y a aussi la corruption, la simple volonté de s’enrichir, l’idéologie de l’argent qui font que beaucoup de politiques ne veulent pas réguler le capitalisme parce qu’ils y trouvent également leur compte d’une manière ou d’une autre. Sans oublier les consommateurs (donc aussi les citoyens) qui recherchant la «meilleure affaire», le «prix le plus bas» et autres concepts du même genre participent de cette dérégulation de l’économie mondiale.

    Rappelons que le libéralisme qui est confondu, à tort, avec le capitalisme, est un système politique qui présuppose la morale pour fonctionner correctement. Et la morale ne peut être introduite que par de la régulation et le contrôle pour permettre l’honnêteté et la vraie concurrence dans le capitalisme. Dès lors, vouloir «moraliser le capitalisme» comme le clament de nombreux hommes politiques populistes et démagogues est un moyen de détourner l’attention du vrai problème: moraliser la société. Une société mondiale fonctionnant sur des valeurs fortes empêcheraient, non seulement, les dérives du capitalisme mais aussi les dérives autoritaires et violentes des pouvoirs en place. N’oublions pas que pour le libéralisme, la promotion du marché à un fondement moral, développer le bien commun.

    Ce n’est donc pas à l’économie que l’on doit demander de se moraliser mais à la société, à nous et à nos représentants, d’exiger que la morale de la société s’applique au domaine économique. Tant que nous croirons ou que l’on nous fera croire que le capitalisme peut se moraliser, nous permettrons à ceux qui l’utilisent pour leurs propres fins contre celles de la communauté de se remplir les poches sans être vraiment inquiétés.

    Alexandre Vatimbella

  • Le Centre est pluriel et son morcellement, une de ses forces principales

    Alors que François Bayrou en créant le Mouvement démocrate a décidé de se rapprocher du Parti socialiste dans une stratégie mitterrandienne et que ses anciens amis de l’UDF ont créé le Nouveau Centre et se sont rapprochés de l’UMP avec qui ils sont au gouvernement, le Centre orphelin a néanmoins de nombreux prétendants. Du Parti radical de Jean-Louis Borloo au Nouveau Centre d’Hervé Morin en passant par les Radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet, la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel et même le Mouvement démocrate de François Bayrou (qui tente d’occuper tout l’espace entre le Centre et la Gauche), nombreux sont ceux qui voudraient occuper la place dont certains estiment qu’elle n’existe pas tout en la qualifiant de stratégique électoralement parlant ! Comprenne qui pourra…
    Même l’UMP se verrait bien annexer le Centre, ce qu’il n’a pas réussi à faire avec l’arrivée des anciens UDF dans le RPR de Chirac en 2002, ni même en 2007 avec l’élection de Nicolas Sarkozy. Sans oublier le Parti socialiste, ce qui lui permettrait d’écraser enfin la mouche du coche Bayrou qui l’empêche de se concentrer sur son rôle de premier opposant à Nicolas Sarkozy que le Président du Mouvement démocrate n’a pas hésité une seule seconde à squatter.
    Cette liste en dit long sur le morcellement du Centre en France alors que l’UDF avait paru à sa création en 1978 puis dans les années 2000 être le réceptacle naturel et légitime de la mouvance centriste. Mais ce morcellement n’est pas forcément une faiblesse comme le croient les adversaires du Centre et de nombreux analystes politiques. Au contraire.
    D’une part, il est la preuve que le Centre est vivant, qu’il attire et qu’il existe. D’autant que le Centre n’a jamais été et ne sera jamais monolithique. C’est même contraire à sa philosophie politique faite de pragmatisme et de consensus. Il «suffit» de partager les valeurs du Centrisme (Respect, Solidarité, Tolérance, Liberté) et son principe de gouvernance équilibrée pour faire partie de la grande famille centriste.
    D’autre part, ce morcellement se révèle un atout et une force. Car, de ce fait, le Centre est incontournable pour gouverner. Qu’il soit Centre, Centre-droit ou Centre-gauche, il est d’ailleurs associé au pouvoir depuis les débuts de la III° République jusqu’à aujourd’hui sans interruption (en excluant évidemment la période de Vichy). Et tous les pouvoirs de droite et de gauche ont été obligés d’écouter les modérés avec qui ils gouvernaient.
    Bien sûr, le plus souvent le Centre n’est pas majoritaire dans les gouvernements où il est associé ce qui l’empêche de mettre en place une vraie politique du Centre, se contentant d’infléchir une politique au centre. C’est pourquoi, le but du Centre demeure de devenir majoritaire ou, à tout le moins, la principale force politique dans un cas de figure où d’autres formations se rallieraient à son programme.
    Reste que l’influence du Centre a permis plus souvent que le contraire d’éviter que des idéologies extrémistes manquant de raison et de sagesse n’entraînent le pays vers des rivages qu’il aurait pu regretter. Et ça, la France mais aussi la totalité des démocraties dans le monde le doivent au Centre.

    Alexandre Vatimbella

  • Les cent jours de Barack Obama: une politique centriste ouverte et pragmatique

    S’il y en avait qui avait encore des doutes sur le centrisme du nouveau président américain, il suffit de faire le bilan de ses cent premiers jours à la Maison blanche pour les balayer. Et ce ne sont pas les extrémistes de gauche et de droite qui diront le contraire, eux qui n’arrêtent pas de pester, les premiers devant un interventionnisme trop timide de l’Etat, les deuxièmes en comparant les Etats-Unis à l’Union soviétique de jadis, pire, à la France d’aujourd’hui! Le pire pour tous ces idéologues qui enragent, c’est que Barack Obama fait globalement ce qu’il avait qu’il ferait et qu’il gouverne comme il avait dit qu’il le ferait. C’est assez rare et exceptionnel, les politiques jouant généralement avec les promesses politiques qui, on le sait bien, n’engagent que ceux qui y croient… Et ce qui est encore plus rageant, c’est que le nouveau Président demeure ouvert et pragmatiste, désirant gouverner, non pas avec tout le monde comme on le dit souvent à tort, mais avec tous ceux qui ont envie de s’impliquer avec lui dans le redressement des Etats-Unis. Une attitude qui a complètement déstabilisé ses opposants du Parti républicain qui, frileusement, se sont réfugiés dans une opposition dure et méchante où des animateurs de radio excités tel Limbaugh ou des anciens durs de l’administration Bush, tels Cheney ou Rove peuvent déverser leur fiel en guise de programme politique.
    Barack Obama a donc déçu les activistes de gauche et de droite mais, et c’est le plus important pour lui, pas la grande majorité du peuple américain qui lui manifeste largement sa confiance et, sans doute, du monde entier. En cent jours, aujourd’hui, de gouvernement de la première puissance du monde, il a commencé à avancer vers sa grande ambition sans perdre trop de temps: sortir de la crise et refonder le capitalisme américain par une politique centriste où tout le monde aura sa place, c’est-à-dire faire vivre réellement le rêve américain. Tout n’a pas été facile depuis le 20 janvier où il a pris ses fonctions et les difficultés sont là. Tout sera encore moins facile dans les mois qui viennent mais, pour l’instant, il s’en sort assez bien si l’on en croit les analystes, les médias et les citoyens des Etats-Unis. Bien sûr, il est encore trop tôt pour affirmer que sa présidence sera une réussite et marquera l’Histoire mais sa dimension politique n’échappe à personne et les spécialistes de la présidence américaine sont étonnés de la facilité avec laquelle cet homme jeune de 47 ans et au cursus politique limité a pu s’imprégner aussi profondément et rapidement de son rôle. «Je crois que nous n’avons rien vu de pareil à Obama depuis Roosevelt» a déclaré l’historienne Doris Kearns Goodwin à Time Magazine.
    Pour parvenir à ses fins, Barack Obama s’est fixé cinq objectifs majeurs : sortir de la crise économique en changeant les pratiques financières pour toujours, faire des Américains le peuple le mieux éduqué du monde, donner une assurance santé à tout la population, fonder la nouvelle croissance du pays sur les énergies nouvelles et l’écologie, réduire le déficit budgétaire. Dans le même temps, il veut un monde apaisé où la lutte contre le terrorisme serait collective, impliquant tous les Etats du monde d’où une volonté sans faille de discuter avec tout les pays et de tendre la main sans exclusive, non pas candidement mais avec un pragmatisme lucide et une volonté de croire en la raison humaine.
    Pour cela, Barack Obama explique qu’il faut rebâtir la maison Amérique sur du roc et non plus sur du sable comme maintenant, utilisant pour cela des images issues directement du Sermon sur la Montagne de Jésus ! Car le nouveau Président des Etats-Unis veut faire entrer pour de bon son pays dans le XXI° siècle avec des valeurs fortes dépassant celles d’un postmodernisme individualiste et tourné uniquement vers la satisfaction matérielle. C’est une rude et difficile tâche mais on a l’impression que Barack Obama aime les difficultés même s’il aime à dire qu’il aurait préféré s’attaquer à des problèmes moins graves ou, à tout le moins, à un problème après l’autre et non pas à tous en même temps !
    D’autant qu’il souhaite que tous les Américains sortent vainqueurs des défis qui s’annoncent dans une vision centriste de la politique. Et c’est pourquoi on le voit partout pour expliquer ce qu’il fait et l’expliquer à tout le monde. Ce n’est certes pas facile car, comme chacun le sait, le Centrisme a des ennemis des deux côtés de l’échiquier politique et que, par son ouverture, il s’expose aux controverses sans fin de la part des idéologues. Mais s’il gagne sa bataille, il aura à coup sûr sa place dans le panthéon des grands présidents américains.

    Alexandre Vatimbella