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george bush

  • Barack Obama, cet indécrottable centriste


    Les attaques contre Barack Obama après le compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, voté, in extremis, par les Républicains et les Démocrates au Congrès ont été d’une rare violence. Et elles sont venues des deux bords de l’échiquier politique.

    Voilà un type faible, un homme politique inconsistant qui ne fait pas le poids, qui recherche obsessionnellement le consensus, qui ne veut pas prendre de risques, qui n’est pas capable de prendre des décisions difficiles et tranchées, qui n’est décidemment pas le «commandant en chef» dont la plus grande puissance mondiale a besoin. Un centriste, quoi!

    Le gros mot est lâché. Que ce soit aux Etats-Unis où les gens de gauche s’étranglent de colère devant ce renégat et les gens de droite se gaussent de ce président transparent. Que ce soit en Europe où ces mêmes gens de gauche se sentent trahis et les gens de droite découvrent un leader qui n’est pas le «leader du monde libre» à la mode Reagan ou à la mode George W Bush.

    Oui, Barack Obama est un centriste. Et, non seulement, il le revendique mais, en plus, il agit en tant que tel. Inconcevable!

    Cette «manie» centriste comme l’appelle le mensuel français proche de l’extrême-gauche, Le Monde diplomatique, le perdra, annonce tous les analystes et experts qui ont la particularité de se tromper nettement plus souvent que Paul Le Poulpe mais qui ont oublié une chose fondamentale… Barack Obama n’a jamais dit qu’il était autre chose qu’un homme du Centre et il s’est toujours présenté comme tel devant les électeurs en 2008.

    Et ce centriste, qui est voué aux gémonies depuis son accession au pouvoir par les gens de gauche et de droite (n’oublions pas les attaques outrancières dont il est victime depuis son élection), est pourtant celui qui, en à peine deux ans, a le plus réformé son pays de tous les présidents des Etats-Unis. De la réforme de l’assurance-santé à la réforme du système financier, il a accompli un travail législatif qui n’avait jamais été réalisé jusqu’à présent, même pas par Franklin Roosevelt et son New Deal ou Lyndon Johnson et sa Great Society.

    Il a mis en place le plan de sauvetage de l’économie («stimulus paackage») le plus important jamais vu dans le monde au moment où la «Great Recession» de 2008-2009 s’est abattue sur les Etats-Unis et le monde entier. Un plan qui, selon tous les économistes sérieux, a empêché le naufrage du pays même s’il n’a pas réussi à faire repartir la machine économique autant qu’espéré.

    En outre, il a mené, dans l’ombre la traque réussie d’Ossama Ben Laden qui a été tué lors d’un raid au Pakistan. Il est venu en aide à l’industrie automobile, pourvoyeuse d’emplois, qu’il a sauvé de la disparition. Il a mis fin à la ségrégation des homosexuels dans l’armée américaine. Il a presque terminé la guerre en Irak et va rapatrier une bonne partie des soldats américains d’Afghanistan. Il a nommé le premier représentant de la communauté hispanique à la Cour Suprême, Sonia Sotomayor, etc.

    Durant la première année de son mandat, sur les 502 promesses qu’il avait faites lors de sa campagne, Barack Obama en a réalisées 91 et a fait des progrès sur 285 autres selon le site PolitiFact.com.

    Pour un faible qui ne sait pas prendre de décisions, on repassera!

    Néanmoins, il est vrai qu’il existe une vraie incompréhension de qui est le «vrai» Barack Obama par une partie de la population américaine notamment pour nombre de gens qui ont voté pour lui en 2008. Ils n’ont pas compris ce qu’était le changement qu’il proposait alors, croyant qu’il allait révolutionner le pays ou, tout au moins, qu’il allait agir dans le sens qu’ils voulaient qu’il agisse.

    Ceci est dû, en partie, à la campagne du candidat Obama à la Maison Blanche et aux slogans qu’il a utilisés. Il avait ainsi joué intelligemment de ceux-ci en ne se présentant pas comme le vecteur principal de sa propre campagne mais en faisant que ce soit le «changement» («Change, we can beleive in») qui le soit. Un changement que chacun pouvait s’approprier pour en voir ce qu’il désirait («Yes, we can!»).

    Du coup, cette campagne, aussi géniale fut-elle en termes de communication, portait en germe cette incompréhension puis cette déception perceptibles chez de nombreux Américains.

    Pour autant, David Axelrod, le principal conseiller de Barack Obama, a toujours expliqué que le changement prôné par ce dernier s’appuyait sur trois piliers identifiables: réunir le pays, revitaliser le «bipartisan government» à Washington afin de donner une large place au consensus et lutter contre les intérêts particuliers. Un changement centriste.

    N’oublions pas, non plus, que, dans ses discours et ses déclarations, Obama est demeuré proche de sa vision de la politique et de celle des Etats-Unis, sans essayer de tromper qui que ce soit sur ses objectifs.

    Il a toujours professé une vision centriste de la politique, de l’économie et du rêve américain qu’il se proposait de revitaliser.

    En même temps, il a été pris dans la tourmente de la crise économique venue des inconséquences de son prédécesseur. Et l’on peut dire que Barack Obama, en décidant de s’attaquer sans attendre à cette crise dès la fin de 2008, a pris ses fonctions bien avant le terme de la présidence de George W Bush et de sa propre intronisation le 20 janvier 2009, endossant par là-même, les erreurs de ce dernier qui lui sont imputées aujourd’hui par de nombreux Américains qui, s’ils voient bien en lui celui qui a pris les décisions difficiles pour éviter que le pays ne plonge dans une crise encore plus profonde que celle de 1929 au moment où celle-ci se mettait en place, voient aussi en lui celui qui a pris les premières mesures controversées alors que celles-ci viennent de l’Administration Bush (comme le plan Paulson de sauvetage des banques) et que la crise a bien commencé sous le gouvernement de cette dernière (la crise des subprimes et le naufrage de ces mêmes banques qui s’en est suivi et qui étaient responsables de celle-ci).

    Barack Obama n’est pas le messie, ni de près, ni de loin, venu sauver les Etats-Unis de tous les maux comme l’a espéré une grande partie du peuple américain, même beaucoup de ceux qui n’ont pas voté pour lui.

    Cet investissement démesuré dans un homme qui pouvait symboliser la repentance des pêchers passés (l’esclavagisme et le racisme endémique du Sud) et, en même temps, le renouveau du rêve américain avec le retour de la grandeur et de l’opulence passées du pays, le tout dans une pureté morale aux idéaux professés depuis l’indépendance, ne pouvait que se fracasser devant la réalité de l’Amérique et du monde actuels.

    Une réalité que Barack Obama n’a jamais niée, bien au contraire. Pour lui, il était essentiel de faire prendre conscience aux Américains, du monde dans lequel ils vivent afin de pouvoir mettre en place les réformes responsables dont le pays a un urgent besoin.

    Réalisme, réformisme, responsabilité, pragmatisme, consensualisme sont les termes qui définissent sa gouvernance. Autant de termes d’une politique centriste. Autant de termes qui sont à l’opposé de ceux utilisés par les politiciens de droite et de gauche. Autant de termes qui ne vont pas de pair avec leurs clientélismes politiques destructeurs. Autant de termes qui, malheureusement, peuvent aussi plomber une popularité et même faire perdre une élection…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Pourquoi Barack Obama devrait être réélu en 2012


    Même si la mort de Ben Laden, tué par les commandos de marine américains, va booster la cote de popularité de Barack Obama ainsi que ses chances de remporter la prochaine présidentielle, elle n’a pas changé fondamentalement la donne.

    Avant même cet événement, le locataire de la Maison Blanche, qui a annoncé officiellement sa candidature pour 2012, avait déjà de très grandes chances de se succéder à lui-même sauf catastrophe dans les dix-huit mois qui viennent, comme un attentat meurtrier ou une nouvelle grave crise économique.

    Pour sept grandes raisons:

    - Son bilan n’est pas mauvais: de nombreuses réformes ont été mises en place, le cataclysme qui était possible lors de sa prise de fonction n’a pas eu lieu parce qu’il a pris les mesures qu’il fallait et certains résultats positifs commencent à se voir en matière économique.

    - La prime au sortant: aux Etats-Unis, il y a une forte prime au sortant qui bénéficie d’un avantage très important. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, seuls deux présidents candidats à un deuxième mandat n’ont pas été réélus: Jimmy Carter et George Bush père (et Gérald Ford mais celui-ci n’avait pas été élu, il avait été nommé après le départ de Richard Nixon).

    - Il est du Centre et gouverne au centre: c’est là où une majorité d’électeurs se trouvent, en particulier ceux qui se définissent comme indépendants et qui sont essentiels pour un candidat s’il veut remporter la présidentielle.

    - Il n’a pas d’opposants républicains de son niveau: pour l’instant, aucune des grosses pointures républicaines ne se sont lancées dans la campagne (en existe-t-il, d’ailleurs?!). Et si la situation demeure ce qu’elle est, beaucoup de candidats républicains potentiels ne voudront pas y aller, attendant plutôt 2016. Aux Etats-Unis, il y a généralement peu de chances qu’un perdant puisse se représenter indéfiniment à la présidentielle pour un grand parti, à l’opposé de ce qui se passe en France…

    - Il est noir: cette raison semble a priori paradoxale. Mais si on l’analyse, on peut penser que les Américains ne voudront pas faire perdre le premier président noir de leur histoire de peur d’être accusés de racisme et voudront, par fierté, confirmer leur vote historique de 2008 qui, s’il était invalidé, pourrait n’avoir été qu’anecdotique dans l’histoire des Etats-Unis.

    - Le métissage de plus en plus grand de la population américaine: non seulement les «blancs» sont en recul avec la montée des hispaniques, des asiatiques et des noirs mais il y a de plus en plus d’Américains aux origines métissées. Et tous ces gens métissées ou des minorités ethniques votent majoritairement démocrate et ont apporté largement leurs votes à Obama en novembre 2008.

    - Il est apprécié des Américains: même si sa cote politique peut jouer au yoyo (même si elle reste assez élevée, toujours au-dessus de 40% voir de 45%), sa cote personnelle, en tant qu’homme, a toujours été très élevée. Les Américains aiment l’homme même s’ils n’aiment pas toujours sa politique…

    Sans parler de la huitième grande raison: la mort de Ben Laden.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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