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Le Centre, c’est aussi la croissance

 

A force d’entendre les leaders centristes prôner que toute mesure de relance de la croissance serait une hérésie et creuserait les déficits, ce qui conduirait, selon eux, immanquablement à une catastrophe apocalyptique, les Français se demandent ce le Centre a réellement à proposer au pays, à part de la rigueur, encore de la rigueur, toujours de la rigueur.

Ils ont l’impression que ces fourmis pères-la-rigueur voudraient punir ces cigales irresponsables que nous sommes.

L’échec de François Bayrou aux présidentielles est du en partie à ce discours où il n’y avait aucune place pour une quelconque espérance, ni même pour un but identifié par les électeurs autre que de faire repentance pour nos fautes en tant que peuple frivole et dépensier.

Pourtant, la rigueur n’a jamais été la vertu économique centriste par excellence. C’est plutôt le pragmatisme réformiste dans la responsabilité.

De même que n’est pas un comportement centriste de se recroqueviller sur des équilibres académiques qui, au bout du compte, aboutissent à des déséquilibres s’ils n’ont pas pour objectif, non seulement, d’assainir l’économie, mais de lui permettre de retrouver au plus vite de la croissance en période de crise plus ou moins larvée comme celle que nous vivons actuellement.

Le «juste équilibre», principe de base du Centrisme du XXI° siècle ne demandent pas que toute action soit équilibrée mais qu’un processus mettant en branle plusieurs actions le soit et aboutissent in fine à cet indispensable équilibre juste, seul capable de créer une société humaniste harmonieuse.

Dès lors, s’enfermer dans un rigorisme rigide et absurde produirait déséquilibre économique puisqu’il n’aurait pas de contrepartie.

Voilà une vision à court terme capable de produire de graves déséquilibres à moyen et long terme.

Rétablir les équilibres financiers de la puissance publique ne peut se faire au détriment de la croissance.

Pire, sans croissance ces déséquilibres sont voués à demeurer et même à se creuser.

Un pays est alors pris dans la spirale infernale de la réduction des dépenses induisant une croissance atone empêchant des rentrées fiscales plus importantes creusant le déficit induisant une nouvelle réduction des dépenses et ainsi de suite.

Une fois ces mises au point effectuées, il est tout aussi important de dire que la rigueur est aujourd’hui une des composantes incontournables de toute politique publique.

Oublier cette composante serait tout aussi irresponsable que d’oublier la nécessité de refaire de la croissance au plus vite.

Une croissance n’est pas devenue du jour au lendemain un impératif économique.

De tout temps, elle est nécessaire afin d’améliorer la condition des populations mais également parce que les investissements privés et publics du passé doivent être rentabilisés afin de pouvoir rembourser les crédits qui les ont permis (c’est pourquoi l’utopie de la croissance zéro n’est, en réalité, qu’une décroissance dans le système actuel).

Aujourd’hui, dans tous les pays avancés le retour de cette croissance redevient, non pas, le seul objectif mais une des composantes du couple vertueux, rigueur-croissance.

Car il ne faut pas s’y tromper, non plus, la rigueur n’est pas un gros mot. C’est même une assise fondamentale d’une bonne gouvernance.

Comme nous le dit le dictionnaire, la rigueur est le «refus de tout laxisme dans le respect des impératifs» économiques et budgétaires.

Cela signifie que gérer rigoureusement une entité économique ou un budget, c’est être un bon gouvernant.

Mais cette rigueur doit être tournée vers l’objectif croissance.

On comprend bien qu’il y a actuellement deux écoles qui se font face et qui croient détenir la vérité.

Il y a celle qui estime que seule une libéralisation de l’économie faite de moins d’entraves (moins de taxes, moins de règlements, moins de charges sociales, moins de tracasseries administratives) produira le choc nécessaire pour faire repartir l’économie.

Il y a celle qui estime qu’il faut prendre des mesures de relance par des investissements et par un soutien direct à l’économie.

Hayek contre Keynes, diront certains.

Cependant, ce qui est important, au jour d’aujourd’hui, c’est ce qui va marcher le plus vite tout en n’oblitérant pas l’avenir.

Et là, c’est Hayek et Keynes dans le même bateau.

Il faut combiner des mesures de libéralisation de l’économie française avec un plan de relance de l’économie européenne (dont le volet français sera une des composantes) qui permettra de créer une vraie dynamique de croissance.

Car il n’y a aucun doute dans le fait que les Français et les Européens accepteraient de faire des efforts s’ils avaient du travail et l’espoir que leurs efforts grâce à leur travail ne seront pas vains.

De même, d’autres mesures outre celles de relance, d’assainissement des déficits et libéralisation de l’économie doivent être prises pour assoir une croissance vertueuse et pérenne.

Elles sont largement du domaine de la compétitivité de la France qui s’est détériorée ces dernières années. Pour cela, il faut absolument:

- développer notre tissu de PME, principal pourvoyeur d’emplois;

- développer les capacités d’innovation de nos entreprises et établir enfin les ponts efficaces entre recherche fondamentale et applications concrètes;

- faire de l’Union européenne une zone encore plus intégrée, ouverte à la mondialisation mais seulement si les autres acteurs de cette dernière joue le même jeu (il n’est plus acceptable que les produits européens ne puissent se vendre librement dans certains pays alors que ceux de ces mêmes pays entrent sans entrave dans l’espace européen, ni que les entreprises européennes ne puissent concourir aux marchés publics de certains pays dont les entreprises peuvent le faire en Europe).

Sans oublier une réforme en profondeur de notre système de formation (des enfants aux adultes) et une réindustrialisation intelligente du pays.

Tout cela doit se faire en même temps comme le disent aujourd’hui la majorité des économistes.

Le temps n’est pas aux débats idéologiques stériles mais à l’action concrète qui donne des résultats.

Alexandre Vatimbella

 

Voir le site Le Centrisme

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