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démoratie

  • Pour le Centre, ni compromission, ni compromis avec l’extrême-droite, l’ennemie de la liberté

    Les centristes sont les descendants en droite ligne des libéraux et des démocrates chrétiens avec un cousinage avec les radicaux.

    C’est pourquoi ils placent très très haut la liberté ainsi que la solidarité et la tolérance entre personnes égales.

    C’est pourquoi leurs adversaires sont ceux qui, à droite comme à gauche, sont les ennemis historiques de la liberté, ceux qui ont lutté contre la démocratie libérale et sociale tout au long des XIX°, XX° et XXI° siècles, à savoir l’extrême-droite et l’extrême-gauche.

    Avec ceux-ci aucune compromission mais pas, non plus, de compromis.

    Contre eux, toutes les alliances et tous les fronts possibles et imaginables, qu’ils se nomment républicain, démocratique ou humaniste.

    C’est la raison pour laquelle il faut saluer les centristes de l’UDI et du Mouvement démocrate qui ont affirmé, dès les résultats du premier tour des municipales, qu’aucune faiblesse ne pouvait et ne devait avoir lieu vis-à-vis du Front national dont la percée est si préoccupante pour la démocratie républicaine.

    Il faut saluer cette demande de front républicain consistant à faire barrage, partout, aux listes de l’extrême-droite qui sont en mesure de remporter des mairies dimanche prochain.

    Car si, bien entendu, aucune alliance avec le Front national n’est possible, c’est une bataille politique qu’il faut mener contre lui au nom de la démocratie.

    Et l’on ne peut être que surpris que des personnalités politiques se disant du Centre et se réclamant du Centrisme comme Hervé Morin, président du Nouveau centre et dirigeant de l’UDI, puissent se déclarer contre l’idée même d’un front républicain et d’une lutte sans faille contre ceux qui véhiculent des idées liberticides et remettent en cause les fondements de la démocratie libérale.

    S’il est bien un combat emblématique des centristes tout au long de leur histoire, c’est bien celui de la défense de la liberté et de la démocratie au nom des valeurs libérales et chrétiennes.

    Ceux qui tentent de l’oublier ne s’appellent tout simplement pas des centristes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Etats-Unis et crise syrienne: les limites de la «méthode Obama»?

    Elu en grande partie pour mettre un terme aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, Barack Obama, en recevant son prix Nobel quelques semaines après son élection, avait expliqué qu’il ne s’interdisait pas de faire la guerre si cela s’avérait nécessaire pour le bien de son pays.

    De même, en arrivant au pouvoir, il avait pris tout le monde par surprise en remettant à l’honneur le travail législatif en faisant en sorte, lors de la loi sur l’assurance-santé, de laisser au Congrès une large autonomie pour décider de son contenu, ce qui avait généré un débat citoyen dans tout le pays.

    La crise syrienne vient nous rappeler ces deux importants piliers de la «méthode Obama»: l’action, en l’occurrence ici militaire, doit, non seulement être juste et morale, mais être bénéfique aux intérêts américains; la discussion au sein du Congrès mais également dans toute la population doit être de mise pour toute décision importante.

    En ce qui concerne ce dernier point, c’est, dans le cas qui nous intéresse ici, à la fois une grande victoire et une grande défaite pour la démocratie!

    Il s’agit d’une victoire pour la démocratie américaine puisque celle-ci délibère au grand jour sur la nécessité de frappes contre la Syrie.

    Dans le même temps, c’est également une défaite de la démocratie qui montre sa faiblesse et son indécision face à ses ennemis ainsi que face aux victimes de ces derniers.

    La contradiction du système démocratique entre ses principes de fonctionnement et sa défense face aux menaces extérieures est posée dans toute sa dimension.

    Personne ne peut regretter le débat démocratique qui a saisi les Etats-Unis quand Obama a décidé de laisser les élus choisir ou non l’action militaire pour punir la Syrie mais personne, non plus, ne peut se satisfaire de l’indécision dans laquelle cela a mis le gouvernement de Washington.

    La délectation avec laquelle Vladimir Poutine a rejoué les plus belles partitions de la guerre froide le montre aisément.

    Quant à ceux qui reprochent à Barack Obama cette voie qu’il aurait choisie par faiblesse et incohérence de sa vision du monde, ils ont oublié qu’il a toujours été pour une démocratie délibérative et qu’il l’a toujours promue même dans les pires moments de sa présidence.

    Bien sûr, que ses compatriotes refusent de punir le dictateur syrien et son régime pour ses crimes abominables vis-à-vis de ses civils ne peut être une victoire des valeurs véhiculées par la démocratie.

    Pour autant, dans le même temps, c’est bien le fonctionnement de la démocratie qui en sort grandi…

    Quant à la guerre juste et morale qui sert les intérêts des Etats-Unis, deux points importants.

    D’une part, la défaite du régime autocratique syrien ne serait pas une victoire pour les Américains – et n’a jamais été considérée comme telle à Washington – puisque la plus grande probabilité serait aujourd’hui que les fondamentalistes islamistes s’emparent alors du pays ou d’une grande partie de celui-ci et mènent des attaques terroristes conte l’Occident après avoir massacré les chrétiens syriens.

    Mais la victoire de Bachar El-Assad serait une défaite pour les Américains qui, en tant que leader du monde démocratique, n’auraient pu empêcher un dictateur d’utiliser à sa guise et sans aucune sanction des armes interdites par la communauté internationale contre des civils et, en particulier, des enfants.

    Certains pensent que Barack Obama a refilé la patate chaude aux sénateurs et représentants américains tout en faisant valoir son point de vue mais en espérant qu’il n’aurait pas à mener une action militaire afin de ne pas devoir choisir entre deux mauvaises solutions et ne pas être responsable de l’option choisie.

    De ce point de vue, les déclarations de son secrétaire d’Etat, John Kerry, sur la seule façon qui rendrait les frappes inutiles, la destruction de toutes les armes chimiques syriennes après qu’elles aient été confiées à la communauté internationale, est vue, non comme un malheureux lapsus lors d’une conférence de presse, mais comme un moyen malin de se désengager sans trop d’humiliation alors même que le Congrès ne sait pas, non plus, trop quoi faire avec ladite patate...

    Sans aller jusqu’à créditer l’administration américaine de tant de machiavélisme, il est vrai que si la crise se résolvait par cette réelle destruction, les Etats-Unis n’en seraient pas les perdants malgré le fait que les frappes militaires, au départ, n’avaient aucun rapport avec l’élimination de ces armes mais était une punition pour les avoir utilisées…

    Quoiqu’il en soit, la crise syrienne montre à l’évidence que les dictatures sont plus fortes que les démocraties dans les bras de fer internationaux car elles n’ont pas à prendre en compte leurs fameuses opinions publiques, ce qu’Hitler avait bien compris et que les accords de Munich avaient entériné en 1938.

    Cependant, on ne peut critiquer le fait que les règles démocratiques fonctionnent.

    Tout au plus, on peut et on doit regretter que les peuples ne soient pas assez informés des réalités du monde et des conséquences d’un refus d’intervenir pour des motifs aussi importants.

    Car après Munich, il y a eu la Deuxième guerre mondiale et tous ceux qui croyaient qu’il suffisait de détourner les yeux pour sauver leur peau en ont été pour leurs frais…

    Quant à la «méthode Obama», elle sera jugée par l’Histoire sur ses résultats à long terme que ce soit en politique intérieure et en politique étrangère.

    En revanche, que ce soit en 2008 lors de sa première élection ou en 2012 lors de sa réélection, on ne peut pas dire qu’il a pris les Américains en traître.

    Cette démocratie délibérative dont il a appris le maniement quand il était travailleur social dans les quartiers pauvres de Chicago et qu’il devait trouver des solutions dans une atmosphère de violence endémique, est bien son mode de fonctionnement.

    La mettre à l’honneur dans un pays où l’on parle depuis la président de Nixon dans les années 1970 de «présidence impériale» est une bonne chose dans une démocratie mature.

    Malheureusement, elle suppose une majorité de citoyens également matures et là, rien n’est moins sûr…

     

     

     

    Alexandre Vatimbella