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fair shake

  • Obama II commence au centre

    Barack Obama a été investi pour son second mandat de président des Etats-Unis le 20 janvier à la Maison blanche en prêtant serment devant le président de la Cour suprême, John Roberts.

    Et lundi, Il a répété son serment devant une foule plus nombreuse et enthousiaste que prévue, rassemblée devant le Capitole, le siège du Congrès des Etats-Unis à Washington (cette double cérémonie est due au fait que le 20 janvier tombait un dimanche, jour de repos, et que la Constitution obligeait à ce que le nouveau président mais aussi son vice-président prêtent serment à cette date).

     

    Le voilà donc au début de quatre années nouvelles pour gouverner les Etats-Unis. Que peut-on en attendre au niveau de la ligne politique? Sera-t-elle toujours centriste ou plus marquée à gauche par un raidissement face à l’opposition systématique des républicains qui, malgré quelques infléchissements ce dernier mois, devrait demeurer très dure?

     

    Son discours d’inauguration où il a repris à plusieurs reprises la fameuse formule par laquelle commence la Constitution américaine, «We, the people» (Nous, le peuple) donne quelques réponses à ce sujet.

     

    D’une durée assez courte, il a été marqué par un appel pressant et constant à l’unité de tous les citoyens afin de bâtir les Etats-Unis de demain sur les principes de toujours (la liberté, l’égalité des chances et le droit de réussir son rêve américain).

     

    Surtout, il a dit avec solennité qu’en Amérique, toute personne était égale à une autre: «Nous, le peuple, déclarons aujourd’hui que la plus évidente des vérités – que nous avons été créés égaux – est l’étoile qui encore nous guide».

     

    Bien entendu, on sait bien que tout cela est plus de l’ordre du symbolique que de la réalité. Mais c’est cela aussi qui cimente une communauté, ces idéaux communs qui entretiennent l’espoir d’un avenir meilleur.

     

    Néanmoins, rappelons que le rêve américain version démocrate insiste plus sur le destin commun de tous les citoyens tandis que sa version républicaine se focalise d’abord sur le droit de réussir sa vie par la seule force de sa volonté, avec ou sans et même parfois en marge de la communauté pour certains libertariens.

     

    Cette Amérique de demain, selon Barack Obama, sera celle qui permettra à tous de construire leur existence dans la sécurité (avec, notamment, une assurance maladie et une retraite garanties) sans qu’ils soient traités injustement d’assistés.

     

    Il s’agira, entre autres, d’offrir à tous une bonne éducation, de lutter contre le réchauffement climatique, d’innover, de vivre en paix en tournant le dos aux conflits armés autant que possible et d’être toujours cette terre d’accueil pour tous ceux qui, dans le monde, rêve de liberté et de réalisation de soi-même, sans oublier un meilleur contrôle des armes à feu pour permettre aux enfants de vivre dans un environnement sûr.

     

    Barack Obama a expliqué que seule une nation rassemblée pourrait relever les défis qui se présentent au pays, un pays qui est une démocratie «du peuple, pour le peuple, par le peuple», reprenant ainsi le discours historique d’Abraham Lincoln à Gettysburg lors de la Guerre de sécession.

     

    Il a aussi déclaré que c’était le moment pour sa génération de se battre afin que les Etats-Unis demeurent le phare de la liberté pour tous sans exception (parlant des avancées des droits des minorités qu’elles soient ethniques ou sexuelles).

     

    Ce qui est important dans ce discours, c’est que Barack Obama estime qu’il a énormément de travail à faire pour tenir les promesses qu’il a faites il y a quatre ans lors de sa première élection.

     

    Comme il l’a dit dans un mail adressé à ses supporters, «il est temps maintenant de finir ce que nous avons commencé»

     

    Dès lors, c’est un président beaucoup plus ferme sur ses positions et ses principes que l’on devrait découvrir mais animé de la même volonté de construire de manière équilibrée et consensuelle un pays de liberté (notamment d’entreprendre) d’opportunités pour tous, tolérant pour toutes les communautés et solidaires pour ceux qui en ont besoin à un moment ou à un autre de leur existence.

     

    Un pays où chacun peut exercer ses droits et être récompensé des efforts qu’il fait.

     

    Un pays où la priorité est de développer et de faire progresser la classe moyenne.

     

    Tout cela s’appelle simplement une vision centriste et fait écho à ce désormais fameux «fair shake» (opportunité équitable) qui, selon Obama, est une bonne définition de sa politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Le «Fair shake» d’Obama

     

    Dans l’histoire des Etats-Unis, quelques grands discours remarquables, prononcés par des présidents américains qui ont marqué leur époque, ont définis leur mandat et leur époque.

    Les plus connus sont le «New deal» (Nouveau contrat) de Franklin Roosevelt, la «New frontier» (Nouvelle frontière) de John Kennedy ou la «Great society» (Grande société) de Lyndon Johnson.

    Sans oublier la «New freedom» (Nouvelle liberté) de Woodrow Wilson.

    On peut aussi citer le discours d’Abraham Lincoln prononcé sur le champ de bataille particulièrement meurtrier de Gettysburgh, qui n’a pas reçu de nom mais qui rappelait l’importance du gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple dans le seul pays au monde à le pratiquer alors.

    Theodore Roosevelt avait parlé du «Square deal» (Contrat équitable) dans son intervention sur le «New nationalism» (Nouveau nationalisme) lorsqu’il n’était plus président mais un candidat malheureux à la succession de son successeur!

    Le «Rugged individualism» (Individualisme robuste)) de Herbert Hoover, lui, rejoignit vite les oubliettes de l’Histoire pour avoir été inventé juste avant la grande crise de 1929. De même que le «Compasionnate conservatism» (Conservatisme compassionné) de George W Bush qui ne résista pas aux attentats du 11 septembre 2001 puis à l’invasion de l’Irak.

    Quant à la «Third way» (troisième voie) de Bill Clinton, elle ne ressort pas d’un discours particulier mais de plusieurs et d’une pratique politique.

    Y a-t-il une formule pour définir la politique et la présidence de Barack Obama?

    Lors d’un entretien récent donné au magazine Rolling Stone, l’interviewer proposa à Obama la formule «Fair shake» que ce dernier avait déjà utilisé plusieurs fois et que l’on pourrait traduire par l’«opportunité équitable» pour tous de réussir.

    Celui-ci répondit que «cela me plait, (…) cela sonne bien à mes oreilles».

    Mais qu’est-ce que cette opportunité équitable. Elle se décline en «fair shot» (jeu équitable) et «fair share» (part équitable).

    Tout le monde à droit à un «fair shot», jeu équitable qui permet d’avoir la même chance de réussite, et tout le monde doit avoir la part équitable qui lui revient, en matière de droit mais aussi de devoir afin de donner la part équitable qu’il doit à la communauté.

    Barack Obama, lors du fameux discours qu’il prononça à Osawatomie dans le Kansas (là-même où Theodore Roosevelt, en 1910, avait parlé de son New nationalism), le définissait ainsi: «Je suis ici au Kansas pour réaffirmer ma profonde conviction que nous sommes plus grands ensemble que nous le sommes chacun de notre côté. Je crois que ce pays réussi lorsque chacun à la droit à un «fair shot» (jeu équitable), lorsque chacun donne sa «fair share» (part équitable), lorsque tout le monde joue avec les mêmes règles.  Ce ne sont pas des valeurs démocrates ou des valeurs républicaines. Ce ne sont pas les valeurs des 1% ou les valeurs des 99%. Ce sont les valeurs américaines. Et nous devons les réinstaurer».

    Pour Barack Obama, cela ne remet pas en cause l’économie de marché, bien au contraire, «l’économie de marché (free market) est la plus grand force pour le progrès économique dans l’histoire humaine».

    Mais «l’économie de marché ne fonctionne bien que lorsqu’il y a des règles sur le chemin qui assure que la compétition est juste et ouverte et honnête».

    Et, pour préciser sa pensée, de reprendre une des affirmations les plus célèbres de Théodore Roosevelt lors de son discours d’Osawatomie: «notre pays ne signifie rien si il ne signifie pas le triomphe de la vraie démocratie, d’un système économique sous lequel chaque homme verra son opportunité de montrer le meilleur qui est en lui garantie».

    Se mettre dans les pas de Théodore Roosevelt, qui était un président républicain et qui revendiquait son conservatisme mais aussi son progressisme, est une manière pour Barack Obama de démontrer que sa présidence est définie comme centriste, consensuelle et bipartisane, alliant le meilleur du libéralisme économique, du libéralisme politique, du libéralisme sociétal mais aussi de la solidarité que le Centre puise dans l’idée que les vraies opportunités n’existent que si tout le monde part à égalité sur la ligne de départ.

    Alexandre Vatimbella