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george w bush

  • Présidentielle USA 2016. Et si les républicains avaient enfin réussi à gauchiser les démocrates

    Depuis les années 1990, les républicains ont pris un virage de plus en plus à droite qu’ils ne contestent pas même s’ils en discutent l’importance.

    Un virage à droite qui s’est amplifié ces dernières années et dont les candidats à la primaire du Parti républicain sont le reflet, notamment Ted Cruz, Marco Rubio et Ben Carson, qui restent en course, mais aussi ceux qui ont jeté l’éponge comme Rick Santorum, Mike Huckabee, Rand Paul, Carly Fiorina, Scott Walker, Rick Perry et quelques autres.

    Donald Trump, lui, utilise ce virage à droite tout en surfant sur la montée du populisme engendrée par le mécontentement grandissant des électeurs vis-à-vis de la classe politique, tant à droite qu’à gauche et au centre.

    Ce qu’il y a certainement de plus emblématique dans cette nouvelle ligne politique est que trois des candidats encore en lisse, Jeb Bush, Marco Rubio et John Kasich, sont présentés comme plus ou moins centristes alors qu’ils sont en réalité des conservateurs sans états d’âme.

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  • Présidentielle USA 2016. Démocrates – La centriste Clinton et les autres

    Beaucoup de gens seraient étonnés de savoir qu’il y a actuellement dix-sept candidats déclarés et non pas une seule pour être la personnalité démocrate qui représentera le parti à la présidentielle de 2016!

    En effet, depuis son départ de l’administration Obama en 2013, Hillary Clinton a monopolisé l’attention des médias du monde entier et, pendant longtemps, on évoquait des noms de ses possibles concurrents pour la primaire démocrate mais sans savoir s’il y en aurait beaucoup qui oseraient l’affronter tellement elle est l’ultra-favorite pour la nomination de son parti ainsi que pour la présidentielle.

    Mais, au fil du temps, plusieurs ont décidé de partir à la bataille et pourraient être rejoints par quelques autres dans les semaines et les mois qui viennent.

     

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  • Le Centrisme et la «guerre de civilisation»

    Manuel Valls a raison, tout comme Nicolas Sarkozy et quelques autres: c’est bien à un problème culturel fondamental auquel nous sommes confrontés en matière de terrorisme islamique au-delà des terribles exactions faites par ces bandes de criminels qui tentent de mettre le monde à feu et à sang.

    Et le Centrisme avec ses valeurs de liberté et de respect, sa défense de la démocratie républicaine représentative et participative, sa vision d’une mondialisation humaniste ne peut qu’abonder dans ce sens.

    N’en déplaise à tous les bien-pensants qui refusent de parler de ce qui fâche depuis que la violence mais aussi toute une idéologie totalitaire venue du terrorisme en Algérie et au Liban mais aussi pratiquées par des Etats comme l’Iran des Mollahs, la Libye du fantasque Kadhafi ou l’Afghanistan des Talibans se sont structurées dans les années 1970-1990 et qu’elles ont trouvé un terrain favorable dans les communautés musulmanes à travers le monde et, notamment, dans les pays occidentaux.

     

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  • Présidentielle USA 2016. Républicains – Y a-t-il un centriste parmi la pléthore de candidats?

    Il y a pléthore en la maison républicaine pour la candidature à la candidature à l’élection présidentielle de novembre 2016.

    Combien y en aura-t-il finalement? Personne ne le sait exactement car chaque semaine un ou plusieurs nouveaux candidats font leur coming-out…

    Pas moins de seize candidats principaux (et quinze secondaires qui ne devraient pas aller très loin dans leur entreprise) sont en lice pour l’instant comme si la Maison blanche était promise à l’un d’entre eux alors que l’archi-favorite des sondages et des analystes demeure la démocrate Hillary Clinton.

     

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  • Rude et risquée sera la route d’Hillary Clinton pour 2016

    Les Etats-Unis vivent-ils sous la «Hillary Clinton dependence»?

    En tout cas, pas un jour sans que les principaux médias écrits, audiovisuels et internet ne parlent d’elle.

    Pas un jour sans une «mauvaise» nouvelle concernant sa supposée candidature à la Maison blanche.

    Pas un jour sans un ragot sur tel ou tel de ses soutiens ou sur les bagarres entre ses «proches» qui semblent se compter par millions.

    Pas un jour sur ses faiblesses avérées, potentielles ou supposées, voire secrètes.

    Pas un jour sans que, à gauche et à droite, une boule puante ne soit lancée à son encontre dans l’espoir de faire le buzz et de détruire sa crédibilité.

    Pas un jour sans que la gauche du Parti démocrate ne lui cherche un(e) adversaire à lui mettre dans les pattes lors des primaires.

    Pas un jour sans que les radicaux de droite du Parti républicain ne leur emboîtent le pas, espérant secrètement que ce(tte) candidat(e) l’affaiblira, voire la battra comme Obama en 2008…

    Et ainsi de suite.

    Et tout cela, alors même que l’on ne sait pas si elle sera candidate pour la présidentielle de novembre 2016 qui ne se déroulera, faut-il le rappeler, que dans presqu’encore deux ans!

    Toujours est-il que si Hillary Clinton devient la première femme présidente des Etats-Unis, elle aura du emprunter une longue et rude route pour y parvenir alors même qu’elle est la favorite désignée, que rien ne semble pouvoir a priori perturber sa marche triomphale, pas même la multiplicité des candidatures républicaines dont celle de Jeb Bush, fils et frère d’anciens présidents, qui de franchement conservateur, se découvre des affinités centristes pour tenter un rassemblement hautement hypothétique pour l’instant qui le portera à Washington tout en essayant de court-circuiter les primaires républicaines.

    Car celle que tout le monde, y compris ses adversaires, loue pour ses qualités intellectuelles et de leadership, risque pourtant de se retrouver dans un «Hillary bashing» extrême, voire dans un «tout sauf Hillary».

    Cela est d’autant plus prévisible qu’elle est une centriste vraie, revendiquée et assumée, qu’elle est vue comme telle par ses opposants, ce qui n’avait pas été le cas avec Barack Obama en 2008, où la gauche du Parti démocrate, ayant fait une très mauvaise analyse du positionnement de celui-ci, le croyait à gauche alors qu’il était au centre (et qu’elle pratiquait déjà le «tout sauf Hillary»)!

    Hillary Clinton a toujours eu nombre d’obstacles devant elle et une franche haine de la part d’une partie des Américains, les plus à droite et les plus à gauche, qui n’ont pas hésité à la calomnier et à l’insulter.

    Alors que son mari et ancien président Bill Clinton est devenu une institution que peu osent critiquer aujourd’hui (mais ce n’était pas le cas lors de son passage à la Maison blanche), Hillary, elle, semble potentialiser toutes les frustrations de la gauche et de la droite Américaines sur sa personne.

    Actuellement, elle réfléchit, tout autant à sa candidature qu’à son projet et son programme électoral ainsi qu’à faire la bonne campagne et non pas celle de trop.

    Ainsi, au-delà de son exposition médiatique sans nulle pareille, l’ancienne première dame, ancienne sénatrice de New York et ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama a quelques faiblesses qui pourraient détruire son rêve d’être la première présidente américaine mais aussi la détruire elle-même.

    Déjà, en 2008, elle avait craqué devant les revers électoraux lors des primaires face à Obama mais surtout face aux attaques virulentes, mensongères et misogynes dont elle avait été la victime, souvent de la part de l’équipe rapprochée de son adversaire mais aussi de la plupart des médias qui étaient tombés littéralement amoureux d’Obama au-delà de toute déontologie professionnelle.

    De plus, comme toute personnalité politique aussi exposée et au aussi long parcours, elle traîne quelques casseroles et quelques zones d’ombre même si elle s’est expliquée sur un certains nombre d’entre elles comme son soutien à la guerre d’Irak lors de la présidence de George W Bush.

    Pour autant, la seule bonne question à se poser, in fine, est de savoir si elle sera le meilleur choix pour les Etats-Unis et le monde, considérant que celui ou celle qui va présider aux destinées de la première puissance, intéresse la planète entière.

    De par ses qualités, ses états de service et sa vision d’une Amérique où les «opportunités» doivent toucher aussi bien les riches que la classe moyenne et ceux qui tentent de s’en sortir et qui, à l’extérieur, ne fuit pas ses responsabilités de leader du monde libre avec une fermeté plus grande qu’Obama et une vision moins binaire et manichéenne que George W Bush entre les gentils et les méchants, et face à des adversaires républicains peu expérimentés et souvent à l’idéologie très inquiétante, Hillary Clinton est certainement le meilleur choix aujourd’hui.

    Mais l’élection ne se déroulera qu’en novembre 2016, dans vingt-et-un mois, plus qu’il n’en faut pour l’émergence d’un nouvel Obama…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2014. Situations contrastées

    - Mauvaise année pour Barack Obama?

    Le Parti démocrate a perdu largement les élections de midterm – celles qui se déroulent à la moitié du mandat du président des Etats-Unis – se retrouvant minoritaire au Congrès, à la fois à la Chambre des représentants – où c’était déjà le cas – mais avec un nombre d’élus le plus bas depuis 1928 et au Sénat où il a perdu la majorité acquise lors de la présidence de George W Bush.

    Cette défaite était prévue ainsi que son ampleur qui est limitée en nombre de sièges perdus même si elle est importante politiquement parlant par la perte de la majorité au Sénat.

    Le parti au pouvoir est, en effet, généralement battu lors de ces élections de mi-mandat qui sont un défouloir pour les électeurs qui, en outre, ne se déplacent guère en masse pour voter.

    Cette fois-ci c’est même pire puisque seuls 36% d’entre eux se sont rendus aux urnes ce qui est une des participations électorales les plus basses de tous les temps.

    De plus, les démocrates qui se présentaient pour être réélus au Sénat avaient été élus dans des Etats plutôt républicains et avait peu de chance d’obtenir un nouveau mandat.

    En outre, les électeurs âgés votent plus à ces élections que les jeunes ce qui favorise les conservateurs.

    Immédiatement après les résultats, les commentateurs ont annoncé que Barack Obama était le grand perdant de la consultation populaire et qu’il était désormais un président qui n’avait plus guère de pouvoir et qui allait passer ces deux dernières années à la Maison Blanche à se morfondre, sans plus aucune possibilité de peser sur les événements.

    Pour caractériser cette situation, les Américains utilisent l’expression «lame duck» (canard boiteux en traduction littérale).

    Il faut dire que jusqu’à ces élections qui se sont déroulées au début du mois de novembre, le président américain avait vécu une année pour le moins difficile.

    Non pas forcément sur les résultats de son action puisque la croissance de l’économie américaine est solide avec la création d’un nombre importants d’emplois et une baisse importante du chômage au plus bas depuis 2009 mais sur l’image que les médias et le grand public ont de Barack Obama.

    Ainsi, il apparaît comme un homme trop cérébral pour une fonction où l’action prime souvent sur la réflexion, loin du peuple et ayant eu de grandes hésitations notamment en politique étrangère où il a longuement pesé le pour et le contre, ce qui a pu apparaître comme de la faiblesse.

    De même, les résultats insolents à Wall Street du secteur de la finance qui est toujours vu par les Américains comme le principal responsable de la Grande récession de 2007-2008, ont été attribué à la politique trop conciliante d’Obama pour les banques et autres institutions financières alors même que le salaire moyen ne progressait guère faisant un contraste saisissant avec l’enrichissement des plus riches ces dernières années.

    Quant à sa réforme de l’assurance maladie elle a connu des couacs même si elle est un succès in fine mais toujours contestée par le Parti républicain et menacée par un certain nombre de recours devant les tribunaux.

    On a donc reproché à Barack Obama son manque de décision sur la crise syrienne ainsi que sur la réponse à donner à la montée en puissance de l’Etat islamique.

    De même, la crise ukrainienne et l’agressivité de Vladimir Poutine a joué en défaveur du président.

    Cependant, la fin de l’année a connu un revirement totalement inattendu puisque Barack Obama, débarrassé définitivement du problème électoral où il devait concilier les demandes de l’aile gauche et de l’aile droite du Parti démocrate afin de permettre la réélection de nombreux représentants et sénateurs, a décidé d’agir.

    Sur le plan intérieur, il a décidé, une fois les élections passées et ayant les mains libres à nouveau d’autant qu’il ne sera pas candidat en 2016, de prendre une décision forte en matière d’immigration en régularisant plusieurs millions de personnes en situation irrégulière pour une durée limitée.

    En outre, il est monté au créneau pour dénoncer les problèmes raciaux du pays après les affaires de Ferguson (Missouri) et Staten Island (New York) où deux noirs ont été tués par la police ce qui a engendré de nombreuses manifestations à travers le pays.

    Sans oublier qu’en cette fin d’année les Américains commencent à voir les effets de la reprise économique et qu’ils le disent maintenant dans les sondages alors que jusqu’à présent ils estimaient que la croissance n’était un bienfait que pour les riches et le secteur financier.

    Sur le plan extérieur, sa stratégie face à Poutine a donné de bons résultats, la Russie étant en récession et en grande difficulté financière après l’embargo mis en place par les Américains et les Européens suite à l’invasion de la Crimée et l’aide apportée aux rebelles pro-russes dans les régions frontalières avec l’Ukraine.

    En Irak, l’armée décomposée par la corruption endémique qui frappe le pays a pu résister aux terroristes de l’organisation de l’état islamique grâce aux frappes aériennes des Etats-Unis et l’envoi de conseillers militaires.

    La normalisation des relations avec Cuba annoncée en décembre est un autre exemple de l’hyperactivité du président qui pourrait ainsi avoir encore deux ans de véritable gouvernance, faisant taire ceux qui l’avaient enterré un peu tôt.

    Ce qui est toujours intéressant avec Barack Obama, c’est qu’il n’a que peu dévié durant tout ce temps où il était en difficulté, de sa politique centriste annoncée dès sa campagne électorale de 2007 et même avant dans ses ouvrages.

    Devant l’obstruction des radicaux de droite du Parti républicain et les attaques des radicaux de gauche et des «liberals» du Parti démocrate, il a maintenu sa ligne tant en matière économique que sociétale et avec une vision de la politique étrangère où l’accord et le compromis valent mieux que la guerre qui, elle, vient en dernier ressort mais ne doit jamais être une option à être éliminée comme le prouve son engagement contre les islamistes en Irak et en Syrie.

    Dès la défaite des élections de midterm il a redit une nouvelle fois qu’il était prêt à gouverner de manière bipartisane et à trouver des consensus et des terrains d’entente avec les républicains qui ont refusé cette main tendue depuis 2009, dès la prise de fonction d’Obama.

    Le regain de dynamisme que connaît le président devra bien entendu être confirmé en 2015. Reste qu’elle est une des grandes surprises de cette fin 2014.

     

    - Les centristes américains en repli

    Que ce soit dans les rangs démocrates que dans les rangs républicains, les centristes sont en repli alors même que les Américains aimeraient bien être gouvernés au centre, tout au moins dans une vision bipartisane, c’est-à-dire où des compromis et des consensus peuvent être trouvés dans les domaines cruciaux pour le pays (finances publiques, défense, fiscalité, entre autres) entre le Parti démocrate et le Parti républicain.

    Mais le découpage électoral qui permet aux deux grands partis (surtout aux républicains) d’avoir des fiefs taillés sur-mesure pour des décennies et la pression des extrêmes dans chacune des deux formations (surtout l’extrême-droite chez les républicains avec le Tea Party mais on voit aussi la gauche démocrate être de plus en plus active) rendent très difficile voire impossible la mise en place de cette politique bipartisane.

    D’autant qu’il n’existe quasiment plus de centristes républicains élus même si les extrémistes du Tea Party sont en repli grâce à une contre-attaque de l’establishment républicain, moins radical mais néanmoins excessivement conservateur et peu enclin aux compromis avec Barack Obama.

    Le pays a déjà connu ces phases de polarisation extrême au cours de son histoire. Reste à savoir si celle-ci va durer encore longtemps ou si un retour du balancier est à prévoir dans les années qui viennent.

    Un récent événement peut contribuer à recadrer le paysage politique vers le centre, c’est la possible candidature de Jeb Bush, fils de George H Bush et frère de George W Bush, deux anciens présidents.

    La présence de l’ex-gouverneur de Floride en 2016 est moins significative de par sa filiation que par le fait qu’il soit proche des républicains modérés et donc du centre-droit et qu’il envisage de concourir en dehors des primaires du Parti républicain mais avec pourtant une chance de gagner, ce qui démontre la situation paradoxale du Centre aux Etats-Unis à l’heure actuelle où un candidat républicain à la présidence pourrait être élu en se positionnant au centre et en court-circuitant le processus de désignation mis en place par son parti, surtout en représentant un courant très minoritaire de celui-ci.

     

    - Des multiples situations des centristes européens

    Où sont passés les centristes en Europe? C’est la question que l’on peut se poser en voyant certains minoritaires dans des coalitions ou dans l’opposition quand ils n’ont toujours pas de réelle existence politique comme en Espagne, par exemple.

    Les élections européennes dans les 27 pays de l’Union européenne n’ont pas été une bonne cuvée pour les centristes, non plus et le groupe centriste au Parlement européen (Alde) a même perdu une place, n’étant plus que le quatrième de l’hémicycle, dépassé par les démocrates-chrétiens conservateurs, les socialistes et les libéraux conservateurs.

    Quant aux élections qui se sont déroulées à travers l’Europe en cette année 2014, elles ont donné des résultats divers.

    En Belgique, les élections législatives de mai 2014 ont porté au pouvoir une coalition dominée par la droite mais où l’on trouve deux partis de centre-droit, le parti flamand Open VLD dirigée par Gwendolyn Rutten (avec comme membre Guy Verhofstadt, le président du groupe Alde au Parlement européen) et le parti wallon Mouvement réformateur de Charles Michel, lui-même nouveau premier ministre du pays.

    A noter que le parti centriste wallon, le CDh, allié avec les socialistes dans le gouvernement précédent, n’a obtenu que 5% des voix, et est désormais dans l’opposition.

    En Roumanie, c’est un nouveau président libéral de centre-droit qui a été élu, Klaus Werner Iohannis. Pour autant, le Parlement demeure dominé par les sociaux-démocrates avec un régime de cohabitation entre les deux pouvoirs, exécutif et législatif.

    En Bulgarie, les élections législatives ont vu la victoire d’une coalition centriste emmenée par le parti de centre-droit du maire de Sofia, Boïko Borissov, le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie).

    On trouvait également dans cette coalition le Bloc réformateur et l’Alternative pour la renaissance bulgare.

    Ensemble, les trois partis disposent de 118 députés sur 240, soit 49,2% des sièges de l’Assemblée nationale avec le soutien sans participation du Front patriotique et de Bulgarie sans censure.

    En Suède la Parti du Centre fait partie de la nouvelle coalition au pouvoir issue des nouvelles élections législatives dirigée par les sociaux-démocrates.

    En Slovénie, les élections anticipées de juillet 2014 ont consacré la victoire de Miro Cerar, nouveau venu sur la scène politique et dont le parti, le SMC, est classé au centre-gauche.

    Sans majorité absolu, ce dernier forme une coalition avec le parti des retraités et le parti social-démocrate.

     

    - Le Centrisme dans le reste du monde

    > En 2014, le Centrisme séduit toujours en Afrique et dans le monde arabe.

    Encore faut-il s’entendre sur le terme «centrisme» dans les deux sphères géographiques dont nous parlons.

    Il y a en fait trois positionnements au centre.

    Celui du Centrisme traditionnel, celui du milieu et celui d’un milieu entre les laïcs et les religieux.

    Le premier est encore rare mais se trouve en Tunisie où il demeure largement minoritaire, les nouvelles élections ayant consacré un pôle laïc face au parti islamique.

    Le deuxième est plus commun et plusieurs partis à travers le continent africain et le Moyen Orient s’en réclament.

    Quant au troisième, il séduit des groupes conservateurs qui veulent faire le lien entre l’Islam et la démocratie comme c’est le cas au Liban.

    > La descente aux enfers continue pour les centristes japonais

    Avec les élections anticipées réalisées par le premier ministre de droite Shinzo Abe, les centristes du parti démocrate qui furent au pouvoir il y a quelques années continuent à perdre du terrain.

    Le Parti démocrate libéral du premier ministre réélu à son poste le 24 décembre, a obtenu 291 sièges alors que le Parti démocrate (centriste) seulement 73 mais demeure la principale force d’opposition ce qui en dit long sur la victoire de Shinzo Abe alors même que le Japon est en récession mais est angoissé par la montée en puissance de la Chine, surtout du point de vue militaire et où le nationalisme dur prôné par Xi Jinping, le président chinois, est avant tout tourné contre les Japonais accusé de n’avoir jamais expié et vraiment regretté les crimes commis contre la Chine au XX° siècle.

     

    - Centriste de l’année: Hillary Clinton

    La centriste est incontournable de la politique américaine.

    Alors même qu’elle n’occupe plus aucune fonction publique depuis janvier 2013 et qu’elle n’a toujours pas annoncé si elle serait candidate à la présidence en 2016, Hillary Clinton a été une des personnalités politiques mondiales dont on a le plus parlé en 2014.

    Pas un jour sans que les médias américains et d’ailleurs parlent d’elle, de ce qu’elle est, de ce qu’elle pourrait faire à la Maison blanche, de ses chances d’être la première présidente des Etats-Unis, de ses qualités, de ses défauts, etc.

    Plus qu’Obama, elle a vampirisé la politique US cette année.

    Cet exploit est du à ce qu’elle représente, la femme politique la plus puissante des Etats-Unis depuis des années et peut-être la future première présidente du pays si elle se présente à l’élection de 2016.

    Cependant, si beaucoup lui prédisent un destin présidentiel, nombre de ses ennemis – puisqu’elle suscite des sentiments de rejet très puissants chez ceux qui ne l’aime pas – ont déjà entamé des campagnes pour détruire sa vraisemblable candidature.

    Si elle demeure la favorite incontestée pour succéder à Barack Obama, rien n’est fait, loin de là, et son parcours sera tout sauf une promenade de santé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Etats-Unis: le Centre affaiblit après les élections de midterm

    Quasiment six ans jour pour jour après que Barack Obama ait été élu le 44° président des Etats-Unis sur un programme essentiellement centriste, le Congrès des Etats-Unis vient de basculer totalement à droite après les élections de mi-mandat et sur un thème quasi-monomaniaque, faire mordre la poussière au locataire de la Maison Blanche.

    Ainsi, la majorité de droite a été confirmée à la Chambre des représentants et le Sénat a basculé du même côté.

    Les républicains sont donc majoritaires dans les deux assemblées et se retrouveront à gouverner avec ce président centriste dont ils avaient fait la principale, sinon l’unique, cible durant toute la campagne électorale, déversant avec leurs alliés, des milliards de dollars pour y parvenir, notamment dans des publicités politiques au goût de plus en plus douteux, faisant de ces élections les plus chères jamais vues à mi-mandat.

    En outre, les républicains ont conforté leur positions dans plusieurs Etats, notamment dans ceux où leur politique a pourtant viré au désastre (Wisconsin ou Kansas) et ont gagné des Etats jusque là démocrates (Massachussetts, Illinois) où ils installent les leurs au poste de gouverneur.

    Pour certains médias américains, il s’agit d’une vague rouge (couleur des républicains, celle des démocrates étant la bleue), voire d’un raz-de-marée, ce qui semble, malgré tout, un peu excessif même si les démocrates doivent être choqués d’avoir été si lourdement sanctionnés alors que le pays va nettement mieux qu’en 2008 lorsque le président républicain, George W Bush quitta le pouvoir.

    Personne ne sait encore comment les républicains vont profiter de leur victoire alors que la prochaine présidentielle se déroule dans deux ans et qu’il leur faut absolument démontrer qu’ils sont capables de gouverner et de prendre des décisions importantes, eux qui n’ont depuis six ans eu qu’une seule tactique contre Obama, l’obstruction et la volonté de détruire tout ce que ce dernier avait construit.

    D’autant que le pays n’aime toujours pas les républicains (ils sont moins populaires que les démocrates et le président qu’ils viennent de battre!) et leurs positions extrémistes dans bien des domaines inquiètent les Américains qui souhaiteraient plus de modération et de consensus à Washington.

    Et, justement, à propos de cette modération et de ce consensus, ce qui est plus préoccupant pour le Centre, au-delà de cette défaite, c’est qu’il continue à disparaître petit à petit du Congrès alors qu’il représente une importante force électorale potentielle comme le montre tous les sondages mais aussi l’élection et la réélection dans un fauteuil, voici deux ans à peine, de Barack Obama.

    N’oublions pas que ce dernier se définit comme centriste ainsi que la favorite pour la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, tous deux au Parti démocrate alors que l’on ne trouve que des centristes résiduels au Parti républicain.

    Comment donc se fait-il que la droite, parfois radicale voire extrême, parvienne à de si bons résultats d’autant que dans les rangs des républicains il y a quasiment plus de centristes alors qu’ils étaient une force majeure il y a encore vingt ans?

    Passons rapidement sur la sempiternelle explication que le pays a viré à droite – ce qui n’explique évidemment pas les victoires d’Obama et peut-être celle de Clinton --, car il ne faut pas oublier que lors des élections de 2012 qui vit la victoire d’Obama, les démocrates devancèrent les républicains de plus d’un million de voix pour l’élection à la Chambre des représentants et se retrouvèrent malgré tout largement minoritaires!

    Tout cela du fait du découpage incroyable des circonscriptions où chaque parti – mais surtout le Parti républicain – a bâti des fiefs inexpugnables rendant souvent illusoire la démocratie puisqu’avec une minorité dans les urnes on peut désormais contrôler le Congrès avec une large majorité.

    De plus, Barack Obama souffre de ce syndrome qui expose dorénavant le chef d’un pays au désamour d’une population souvent sur des sentiments diffus et non sur une réalité concrète.

    Ainsi, on chercherait en vain les cataclysmes promis par les républicains si Barack Obama – rendu responsable de l’épidémie Ebola et de la création de l’Etat islamique! – n’était pas battu à ces élections (les républicains ont plus cité le nom du président dans leurs publicités, dans leurs interventions dans les médias, dans leurs discours et dans les débats face à leurs opposants que les démocrates…) mais le rejet du pouvoir central a joué à fond des deux côtés de l’échiquier politique.

    Car si les républicains l’ont si facilement emporté, c’est également parce que nombre d’électeurs démocrates ne sont pas déplacés dans les bureaux de vote, reprochant à Obama son centrisme.

    Mais si les électeurs ont voté pour un parti qu’ils détestent encore plus que le président, c’est qu’ils ont été déçus par ce dernier.

    Quand on dit cela, il faut se remémorer ce qu’on disait de Barack Obama en 2008.

    Il était présenté par les médias américains et mondiaux comme une superstar et un superman qui allait régler tous les problèmes des Etats-Unis et du monde.

    Son intelligence, son charisme, ses qualités relationnelles étaient loués partout.

    Dès cette première élection, il était évident qu’il ne pouvait que décevoir, même s’il avait réussi tout ce qu’il avait entrepris, tellement on lui demandait plus.

    Et, bien sûr, il n’a pas toujours été à la hauteur, non de cette attente, mais de ce qu’il avait lui-même déclaré.

    Surtout, il est apparu comme un homme loin du peuple (pas forcément de ses préoccupations) et qui avait du mal à lui parler, ce qui l’a enfermé dans une sorte de tour d’ivoire où les républicains l’ont ensuite retenu prisonnier.

    De même, sur plusieurs dossiers importants, sa réflexion, pourtant légitime, est apparue comme une faiblesse dans un monde où le paraître fait souvent la personne.

    On se rappelle ainsi de sa volte-face face à Bachar El Assad en Syrie mais aussi son incapacité à se décider à mettre en place une réforme de l’immigration.

    A chaque fois, les arguments sont tout à fait recevables mais ils apparaissent comme des renoncements couplés avec une certaine faiblesse.

    Plus généralement, Il y a également ce problème auxquels sont confrontés tous les centristes qui parviennent au pouvoir dans tous les pays du monde: gouverner au centre tout en devant constamment essuyer les critiques et les attaques de la Gauche et de la Droite et ce tout en continuant à chercher des terrains d’entente avec la Droite et la Gauche, puisque cela fait partie de leur Adn.

    Car Droite et Gauche ne sont pas prêtes aux compromis et profitent d’une main tendue pour décrire le pouvoir centriste comme mou et indécis ainsi que pour affirmer que sa politique vient de l’autre camp afin de mobiliser son électorat-clientèle.

    Les républicains avaient décidé en 2008, dès le lendemain de l’élection historique de Barack Obama à la présidence de lui faire vivre un enfer, à la fois parce qu’il voulait réformer un pays qui en avait tant besoin et parce qu’il voulait gouverner de manière bipartisane, voire post-partisane, ce qui représentait un danger électoral majeur pour un parti républicain déjà bien ancré dans une droite radicale.

    In fine, ils ont réussi après six ans d’attaques incessantes, de blocages au Congrès, d’insultes sur le président (qui, rappelons-le, a été présenté comme un nouvel Hitler ou un nouveau Staline par les extrémistes du Tea Party…).

    Doit-on en être satisfait pour la démocratie américaine et pour la démocratie tout court?...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2014. Du renouveau américain à l’émergence arabe

    - Les Etats-Unis vont-ils trouver leur(s) centre(s)?

    2014 sera une année importante pour le Centre aux Etats-Unis.

    Le système politique américain a été bâti par les Pères fondateurs, à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX° siècle, afin qu’aucune faction ne puisse prétendre gouverner seule et imposer ses choix clientélistes avec ce respect indispensable des droits de la minorité qui caractérise bien plus la démocratie que ceux de la majorité.

    Cette volonté se retrouve évidemment dans la Constitution qui a organisé un système de pouvoirs et contre-pouvoirs dont le but déclaré était qu'il valait mieux bloquer le système plutôt qu’un parti ne réussisse à le contrôler à son unique profit.

    Tout cela a parfaitement réussi avec des blocages à répétition mais aussi une culture du compromis qui s’est mis en place permettant aux modérés de gouverner la plupart du temps, permettant au pays de devenir ce qu’il est, de Washington à Lincoln, de Theodore Roosevelt à Bill Clinton.

    Mais, au milieu des années 1990, sous la présidence justement du démocrate Bill Clinton, le Parti républicain a fait sa mue sous l’impulsion de leaders radicaux comme Newt Gingrich, qui ont décidé, à l’opposé de ce que venait de faire le Parti démocrate en se recentrant après des années de radicalisme, de jouer la polarisation et plus du tout le consensus.

    Une nouvelle radicalisation des républicains a eu lieu après l’élection de Barack Obama en 2008 alors que celui-ci affichait clairement sa volonté de gouverner de manière bipartisane et au centre de l’échiquier politique.

    Cela a abouti à la création du mouvement du Tea Party, très à droite, très réactionnaire et parfois pas loin d’un racisme détestable.

    Le blocage est devenu, non plus une menace mais un moyen politique de détruire l’autre.

    Telle est globalement la situation en ce début de 2014, d’autant que les fameuses élections de mi-mandat le plus souvent mauvaises pour le président en place se profilent en novembre prochain.

    Sauf que les Américains semblent en avoir assez du jusqu’au-boutisme de l’aile extrême du parti républicain (comme le montre les sondages).

    Dès lors, une fenêtre s’ouvre pour les modérés et les centristes que ce soit au Parti démocrate (où ils sont encore nombreux) ou au Parti républicain (où ils sont en voie de disparition).

    Pour autant, rien ne permet de dire que le prochain Congrès, qu’il soit dominé par les républicains ou par les démocrates sera centriste car les radicaux n’ont pas dit leur dernier mot (ils relèvent d’ailleurs la tête chez les démocrates, réaction assez prévisible devant la guerre idéologique menée par l’extrême-droite républicaine).

    Si les signes vers un retour des centristes républicains et un renforcement des centristes démocrates existent, l’organisation actuelle de la politique américaine est un frein puissant.

    D’abord dans la désignation des candidats où, chez les républicains mais aussi chez les démocrates, ils sont désignés par les votes des militants et ceux qui votent effectivement sont souvent les plus radicaux.

    Ensuite par la pratique hallucinante du «gerrymandering» qui a consisté depuis des décennies à redessiner partout dans le pays des circonscriptions sûres pour les deux grands partis, celui qui a le mieux réussi à phagocyter le système étant le Parti républicain (il a ainsi pu demeurer majoritaire à la Chambre des représentants en 2012 alors que les candidats démocrates ont gagné plus d’un million de voix supplémentaires…).

    Du coup, dans certaines circonscriptions, ce ne sont pas les élections générales qui sont importantes mais les primaires d’un des deux partis, celui qui les gagnent étant assuré ensuite d’être élu.

    Un mouvement s’est fait jour dans certains Etats afin de lutter contre cette confiscation de la démocratie par un camp mais il n’est pas encore assez puissant pour défaire ce découpage électoral pourtant largement critiqué.

    En 2014, on devrait aussi savoir si Hillary Clinton (démocrate) et Chris Christie (républicain) vont se présenter à la présidentielle de 2016.

    On semble s’acheminer vers ce duel mais des rebondissements en la matière sont possibles ainsi que l’émergence de nouvelles têtes qui, inconnues du grand public, sont capables de s’imposer (que l’on se rappelle des hommes comme Carter, Clinton, George W Bush ou Obama).

    Il est à noter qu’un débat important se déroule depuis quelques mois dans les médias et la classe politique (et qui a continué depuis le nouvel an) sur ce qu’est un centriste aux Etats-Unis.

    Ainsi, pour les radicaux de droite, tous les centristes déclarés sont en fait des «liberals» et donc des gens de gauche.

    Pour les radicaux de gauche, ces mêmes «liberals» ne sont que des centristes, parfois leur concèdent-ils l’étiquette de centre-gauche.

    Mais pour la majorité des «pundits» (leaders d’opinion) ainsi que pour l’opinion publique en générale, le portrait-robot du centriste ressemble à celui que l’on fait en Europe, un politique responsable et modéré, adepte du consensus, du compromis et d’un juste équilibre.

    Et si l’on reconnait à celui-ci des qualités, on ne va pas, comme c’est le cas en Europe, forcément voter pour lui!

    On le voit, 2014 sera une année riche pour les centristes américains qui ont l’occasion de régénérer le débat politique mais qui risquent également de s’y perdre…

     

    - Des élections à hauts risques pour les centristes européens.

    Si les élections européennes seront un test important pour les centristes français réunis au sein de l’Alternative, il en sera de même dans la plupart des pays de l’Union européenne.

    Dans tous les pays de l’UE, les partis centristes sont les plus pro-européens et dans cette période de repli nationaliste, de déshérence de la solidarité européenne et de montée inquiétante des populismes, ils risquent de payer le prix fort de leur engagement, en particulier en Grande Bretagne avec les Lib-Dem déjà sur la sellette pour leur alliance avec les Conservateurs.

    Mais de l’Italie aux Pays bas en passant par l’Allemagne, la Pologne ou l’Espagne, la capacité des centristes à émerger ou à ne pas sombrer sera scrutée avec attention.

    Il ne faudrait pas, comme cela semble se dessiner, que ces élections favorables généralement aux centristes deviennent le pain béni des extrémismes, ce qui menacerait l’Union européenne d’une implosion à plus ou moins long terme.

     

    - Un Centre dans les pays arabes est-il possible?

    Le printemps arabe est désormais bien loin avec ses espoirs d’une démocratisation et la mise en place de régimes garantissant les libertés à tous.

    On savait que ce serait une tâche très compliquée car les adversaires de la démocratie étaient bien préparés et savaient comment utiliser l’appel d’air en leur faveur.

    Il ne que de se rappeler que les partis religieux à l’idéologie antidémocratique (et qui n’utilisent la démocratie que pour parvenir au pouvoir) se sont autoproclamés «centristes», se disant à équidistance de l’islam radical et de la démocratie…

    Le pire, c’est sans doute que beaucoup ont cru dans ce discours spécieux et nombre des formations obscurantistes ont réussi à gagner les élections.

    C’est ce qui s’est passé en Tunisie et surtout en Egypte où le régime militaire actuel est directement de la responsabilité des Frères musulmans qui ont tenté d’établir un régime islamique bien loin de la démocratie.

    Mais les événements en Syrie ou en Libye ont également montré que dès qu’une volonté de s’émanciper de régimes dictatoriaux se faisait jour dans la population, les terroristes extrémistes accouraient de partout afin de déstabiliser, avec la bénédiction des monarchies du Golfe, toute une région et en récolter les fruits sur le modèle de ce qui s’est passé en Afghanistan avec les Talibans puis avec Al Qeida de Ben Laden.

    Pour autant, il serait faux de dire que la démocratie est impossible dans les pays arabes.

    Dans ce cadre, il est intéressant de noter que les initiatives, réelles celles-ci, de constituer des partis centristes laïques n’ont pas disparues.

    C’est le cas en Tunisie, pays qui tente de se débarrasser des islamistes qui ont plongé le pays dans le chaos, mais aussi au Liban (menacé de plus en plus par le conflit syrien) ou au Maroc, même si le roi n’est pas le plus grand démocrate de la terre.

    2014 devrait être pour ces initiatives, une année importante que tous les démocrates et tous les centristes devraient supporter.

     

    Alexandre Vatimbella

     

  • Comment le Centre doit réagir à la «radicalisation» de la droite

    C’est un grand classique: un parti de gauche ou de droite qui se retrouve dans l’opposition est toujours plus idéologiquement marqué que lorsqu’il est au pouvoir. Normal, il se doit de réaliser une introspection après ses défaites électorales afin de retrouver ses racines et ses fondamentaux qui lui permettront de réaffirmer sa personnalité propre et de redynamiser sa base militante et ses sympathisants.

    Aux Etats-Unis ce fut le cas des démocrates après 2000 et c’est le cas du Parti républicain actuellement. Certains avancent même qu’aujourd’hui Ronald Reagan et George W Bush, deux anciens présidents pourtant accusés d’avoir été idéologiquement très à droite, n’auraient plus leur place dans la parti républicain tellement celui-ci a évoluer vers sa droite, sous l’influence du mouvement du Tea Party, afin de se présenter comme inflexible sur ses principes!

    En France, ce fut le cas du PS après 2001, c’est le cas de l’UMP depuis 2012.

    Néanmoins, au-delà de ce ressourcement idéologique «naturel» du à l’éloignement du pouvoir et à l’absence d’obligation de devoir gouverner de manière pragmatique et pour tous les Français, on peut se demander si ce que certains appellent la radicalisation de la droite française n’est pas plus profonde cette fois-ci, suivant en cela ce qui se passe dans la plupart des pays démocratiques, du Japon (avec Shinzo Abe) aux Etats-Unis (avec Paul Ryan ou Rand Paul) en passant par le Royaume Uni (avec David Cameron).

    D’autant qu’une forte résurgence nationaliste concurrence ces grands partis conservateurs sur leur flanc droit, avec le Front national en France, l’UKIP en Grande Bretagne ou le Tea Party aux Etats-Unis, suscitant d’ailleurs des débats houleux sur une possible alliance avec ces divers mouvements extrémistes.

    De ce point de vue, le discours de Jean-François Copé qui emprunte aux thématiques et à la rhétorique au Front national est assez emblématique de ce repositionnement de la droite, de même que les sorties médiatiques d’un Guillaume Peltier, ancien militant du Front.

    Non pas que cela soit nouveau à l’UMP si l’on se rappelle que Nicolas Sarkozy, pour affaiblir durablement le FN, avait repris les principaux thèmes du parti de Jean-Marie Le Pen afin de démontrer que la droite classique pouvait s’occuper de toute cette population en déshérence et de ses préoccupations.

    A l’opposé, il ne faut pas oublier qu’il existe une aile de l’UMP qui se bat contre les connivences et les possibles alliances entre droite et extrême-droite, emmené par François Fillon, notamment, mais aussi par Jean-Pierre Raffarin, pourtant allié à l’intérieur du parti à Jean-François Copé…

    Devant cette situation, quel doit être le positionnement des partis centristes?

    On se rappelle que lors de la dernière présidentielle, au moment où Nicolas Sarkozy a joué son va-tout face à François Hollande en droitisant parfois à l’extrême ses propos, ses alliés centristes tels Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde ou François Sauvadet, tous aujourd’hui membres éminent de l’UDI, ne se sont guère émus de ceux-ci, allant même jusqu’à les justifier.

    En revanche, François Bayrou et ses lieutenants du Mouvement démocrate avaient réagi vivement en condamnant ce qu’ils considéraient comme des dérapages préoccupants.

    Depuis, l’UDI a semble-t-il adopté majoritairement (mais pas unanimement, voir à ce sujet certaines déclarations d’Hervé Morin ou des membres du CNIP, parti membre de la confédération) un discours de défiance vis-à-vis de ces fameux dérapages à répétition comme ceux de Jean-François Copé, revenant à un positionnement beaucoup plus centriste.

    De son côté, le Mouvement démocrate puise dans cette radicalisation d’une partie de l’UMP la raison de son opposition actuelle à la droite et de son appel à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles.

    Cependant, il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse ce qui s’est parfois produit, tant du côté de l’UDI que du Mouvement démocrate.

    On n’enfoncera pas ici une porte maintes fois ouverte sur le fait que le Front national peut poser les bonnes questions mais en y donnant les mauvaises réponses.

    En revanche, adopter par principe une position soi-disant «modérée» ou «équilibrée» sur un certain nombre de problèmes qui touchent au fondement même de la démocratie républicaine , à la liberté, au respect, à la tolérance et au juste équilibre, ce n’est pas avoir un positionnement centriste mais plutôt une position de faiblesse face aux attaques de notre modèle de société en acceptant qu’il soit considéré comme amendable sans fin face à des revendications communautaires ou autres de groupes et de lobbies.

    Nous nous trouvons alors dans un relativisme et un renoncement qui, autrefois, nous ont amené à accepté qu’aux portes de la France, il y ait des régimes dictatoriaux qui ont semé la misère, la désolation et la mort dans le monde entier.

    In fine, le comportement des centristes devant les manifestations de cette radicalisation d’une partie de la droite doit être de la condamner fermement, de la contrer par un discours des valeurs à chaque fois qu’elle se manifeste ainsi que de rappeler sur quels principes se fonde cette condamnation.

    Mais celle-ci doit être faite sans tomber dans la critique systématique de la droite toute entière, ce qui serait totalement stupide, contreproductif et ne correspondrait pas à la réalité d’une droite qui, fondamentalement, n’est pas assimilable l’extrême-droite.

    De même, lorsque la radicalisation de la gauche se manifeste, les centristes doivent tout aussitôt la condamner et la contrer.

    Rappelons avec force que le Centre s’oppose à tout extrémisme. Ainsi, si l’alliance UMP-Front national est inconcevable avec une alliance centriste, c’est également la même chose pour une alliance PS-Front de gauche.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le «Fair shake» d’Obama

     

    Dans l’histoire des Etats-Unis, quelques grands discours remarquables, prononcés par des présidents américains qui ont marqué leur époque, ont définis leur mandat et leur époque.

    Les plus connus sont le «New deal» (Nouveau contrat) de Franklin Roosevelt, la «New frontier» (Nouvelle frontière) de John Kennedy ou la «Great society» (Grande société) de Lyndon Johnson.

    Sans oublier la «New freedom» (Nouvelle liberté) de Woodrow Wilson.

    On peut aussi citer le discours d’Abraham Lincoln prononcé sur le champ de bataille particulièrement meurtrier de Gettysburgh, qui n’a pas reçu de nom mais qui rappelait l’importance du gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple dans le seul pays au monde à le pratiquer alors.

    Theodore Roosevelt avait parlé du «Square deal» (Contrat équitable) dans son intervention sur le «New nationalism» (Nouveau nationalisme) lorsqu’il n’était plus président mais un candidat malheureux à la succession de son successeur!

    Le «Rugged individualism» (Individualisme robuste)) de Herbert Hoover, lui, rejoignit vite les oubliettes de l’Histoire pour avoir été inventé juste avant la grande crise de 1929. De même que le «Compasionnate conservatism» (Conservatisme compassionné) de George W Bush qui ne résista pas aux attentats du 11 septembre 2001 puis à l’invasion de l’Irak.

    Quant à la «Third way» (troisième voie) de Bill Clinton, elle ne ressort pas d’un discours particulier mais de plusieurs et d’une pratique politique.

    Y a-t-il une formule pour définir la politique et la présidence de Barack Obama?

    Lors d’un entretien récent donné au magazine Rolling Stone, l’interviewer proposa à Obama la formule «Fair shake» que ce dernier avait déjà utilisé plusieurs fois et que l’on pourrait traduire par l’«opportunité équitable» pour tous de réussir.

    Celui-ci répondit que «cela me plait, (…) cela sonne bien à mes oreilles».

    Mais qu’est-ce que cette opportunité équitable. Elle se décline en «fair shot» (jeu équitable) et «fair share» (part équitable).

    Tout le monde à droit à un «fair shot», jeu équitable qui permet d’avoir la même chance de réussite, et tout le monde doit avoir la part équitable qui lui revient, en matière de droit mais aussi de devoir afin de donner la part équitable qu’il doit à la communauté.

    Barack Obama, lors du fameux discours qu’il prononça à Osawatomie dans le Kansas (là-même où Theodore Roosevelt, en 1910, avait parlé de son New nationalism), le définissait ainsi: «Je suis ici au Kansas pour réaffirmer ma profonde conviction que nous sommes plus grands ensemble que nous le sommes chacun de notre côté. Je crois que ce pays réussi lorsque chacun à la droit à un «fair shot» (jeu équitable), lorsque chacun donne sa «fair share» (part équitable), lorsque tout le monde joue avec les mêmes règles.  Ce ne sont pas des valeurs démocrates ou des valeurs républicaines. Ce ne sont pas les valeurs des 1% ou les valeurs des 99%. Ce sont les valeurs américaines. Et nous devons les réinstaurer».

    Pour Barack Obama, cela ne remet pas en cause l’économie de marché, bien au contraire, «l’économie de marché (free market) est la plus grand force pour le progrès économique dans l’histoire humaine».

    Mais «l’économie de marché ne fonctionne bien que lorsqu’il y a des règles sur le chemin qui assure que la compétition est juste et ouverte et honnête».

    Et, pour préciser sa pensée, de reprendre une des affirmations les plus célèbres de Théodore Roosevelt lors de son discours d’Osawatomie: «notre pays ne signifie rien si il ne signifie pas le triomphe de la vraie démocratie, d’un système économique sous lequel chaque homme verra son opportunité de montrer le meilleur qui est en lui garantie».

    Se mettre dans les pas de Théodore Roosevelt, qui était un président républicain et qui revendiquait son conservatisme mais aussi son progressisme, est une manière pour Barack Obama de démontrer que sa présidence est définie comme centriste, consensuelle et bipartisane, alliant le meilleur du libéralisme économique, du libéralisme politique, du libéralisme sociétal mais aussi de la solidarité que le Centre puise dans l’idée que les vraies opportunités n’existent que si tout le monde part à égalité sur la ligne de départ.

    Alexandre Vatimbella