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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Trump-Poutine, la rencontre des deux ennemis de l’Europe

Il fut un temps où les Etats-Unis furent, non seulement, un allié sans réserve de l’Union européenne mais, surtout, un de leur plus fort soutiens et, encore plus, le pays qui milita le plus pour sa création, certains de ses adversaires affirmant même que l’union est une créature des Américains.

Si l’on ne peut préjuger de la politique future étasunienne et du réel sentiment du peuple américain, force est de constater qu’à la tête de la première puissance du monde et du premier allié – jusqu’à présent – de l’Union européenne, se trouve un personnage qui hait celle-ci mais aussi les Européens avec constance et application.

Ses diatribes contre l’Allemagne, ses insultes vis-à-vis de sa dirigeante Angela Merkel et contre la première ministre britannique, Theresa May, son soutien à tous les populistes de l’UE qui veulent remettre en cause son existence, son «conseil» à Emmanuel Macron de la quitter (en lui faisant miroiter un accord commercial entre la France et les Etats-Unis), sans oublier la guerre commerciale qu’il vient de lancer avant tout contre les produits européens font patrie d’une longue liste d’attaques contre l’Europe unie que l’on ne saurait épuiser en un éditorial.

Un comportement qui est une aubaine pour le deuxième ennemi de l’UE: Vladimir Poutine.

L’autocrate, en l’espèce, ne fait que suivre la traditionnelle politique étrangère de la Russie depuis des siècles et qui n’a jamais accepté que les Européens récemment s’unissent, elle qui a des visées hégémoniques sur le continent qu’elle considère, depuis la guerre froide, à l’instar du continent américain pour les Etats-Unis, depuis la doctrine Monroe, comme sa zone d’influence «naturelle» et, surtout, un territoire à contrôler pour sa sécurité.

On pourrait faire une liste encore plus longue des agressions de Poutine contre l’Union européenne (et ses alliés) avec, entre autres, l’envahissement de l’Ukraine et l’annexion de la Crimée sans oublier toutes les cyber-attaques contre ses institutions et ses élections démocratiques.

La nouveauté, c’est bien entendu, que la détestation de l’Union européenne réalise désormais une alliance objective entre les Etats-Unis et la Russie (soi-disant les deux grands ennemis de la planète…), une nouvelle donne pour les Européens.

Ecrire cela est bizarre, voire surréaliste, mais bien réel.

Même si la présidence de Trump, il faut l’espérer, ne sera qu’un épiphénomène à jeter dans les poubelles de l’Histoire, cette alliance objective est un sérieux avertissement pour ces Européens.

Ainsi, du jour au lendemain, ils peuvent être confrontés à l’hostilité de deux grandes puissances militaires qui s’unissent pour les diviser et détruire leur union, ce qui montre, par ailleurs,, que cette dernière, loin d’être un mirage de puissance, est bien une entité internationale qui compte malgré toutes les lézardes qui menacent sont existence.

Cela devrait, au moment où Trump et Poutine se rencontrent aujourd’hui à Helsinki (pays membre de l’Union européenne…), provoquer une réaction des Européens et une relance forte de l’Union avec tous ceux qui veulent avancer vers une plus grande intégration qui, ne l’oublions jamais, n’est pas une lubie de quelques rêveurs, mais une obligation si l’Europe veut encore avoir son mot à dire sur le monde et, surtout, sur son propre avenir qui ne peut se décider à Washington, Beijing ou Moscou.

Les Européens sont au pied du mur.

Certes, il est haut, mais pas infranchissable comme l’ont répété tous les leaders centristes qui ont participé à la construction d’une des plus grandes aventures de rapprochement de peuples qui, hier, s’entretuaient.

 

 

 

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