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centrisme - Page 60

  • De Barack Obama à Nick Clegg en passant par Yukio Hatoyama, le Centre ne meure jamais

    La Droite et la Gauche publie à périodes répétées le faire-part du décès du Centre. Et puis, systématiquement, les faits démentent leur phantasme et leurs espoirs de se débarrasser de leur principal concurrent. Il faut dire que la Droite et la Gauche n’aiment pas beaucoup les faits qui démentent aussi souvent que leurs prédictions, toutes leurs promesses électorales démagogiques…

    Ne vient-on pas de célébrer la mort du Centre en France (une nouvelle fois!) que le voici pimpant en Grande Bretagne avec les libéraux-démocrates de Nick Clegg qui pourraient, peut-être, jouer plus que les troubles fêtes dans cette prochaine élection législative où les Conservateurs de David Cameron se voyaient déjà au pouvoir…

    D’ailleurs, c’est bien étrange de constater que ce sont les fameux systèmes bipartis qui enfantent, en ce moment, du Centrisme. En réalité pas si étrange mais plutôt un beau démenti à ceux qui, à l’UMP et au Parti socialiste se voyaient incarner ce bipartisme en France sans force centriste. Non seulement le bipartisme n’est pas une fatalité en France mais, en plus, dans tous les pays dont le système électoral le favorise, il n’a jamais réussi à faire disparaître les forces centristes.

    Aux Etats-Unis, c’est un centriste détesté, à la fois, par la Gauche et la Droite qui est président et qui réforme le pays. Au Japon, c’est un centriste au sein d’une nouvelle formation qui a, enfin, permis de remplacer le vieux parti conservateur au pouvoir depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, au grand dam de la Gauche incapable d’être une alternative crédible pendant plus de soixante ans.

    On peut y ajouter le score de François Bayrou aux élections présidentielles de 2007 car, même s’il avait déjà entamé son virage vers la gauche, il demeurait, aux yeux des électeurs un candidat du Centre et il avait avec lui la légitimité centriste de l’UDF.

    Du coup, on se rappelle que le Centre a toujours existé et que les électeurs ont toujours été à la recherche de cette force d’équilibre et de consensus qui propose une société libre, apaisée et juste. Ce fut le cas en 1789 où la force modérée avait le plus grand nombre de députés. Et ce fut le cas tout au long de l’histoire politique française mais aussi dans bien des pays démocratiques. Sans oublier que lorsque la Droite ou la Gauche gagnent une élection, c’est souvent en ayant d’abord rassuré les citoyens qu’il n’y aura pas de révolution, ce qui, en passant, contredit leurs programmes clientélistes extrémistes… Et quand, par hasard, ce n’est pas le cas, comme en 1981 avec François Mitterrand, ce sont les faits qui obligent la Gauche (mais aussi la Droite quand elle fait de même) à revenir vers le centre de l’échiquier politique. Ah, ces maudits faits qui empêchent la démagogie et l’idéologie bornée de droite et de gauche de tromper longtemps les citoyens. Oui, mais voilà pourquoi le Centre ne peut jamais mourir. Heureusement!

    Alexandre Vatimbella

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  • Pourquoi le Centre n’est pas la Droite

     


    Pourquoi le Centre n’est pas la Droite? Voilà une question qui, de prime abord, semble assez incongrue. Et la réponse semble simple. C’est parce que le Centre est au centre et que la Droite est à droite. Oui, mais pourquoi alors le Centre s’allie-t-il plus souvent avec la Droite depuis le début de la V° République? Oui, mais pourquoi alors l’UMP a-t-il été fondé par des gens de droite et des centristes? On pourrait rétorquer que s’il y a des centristes de centre-droit, il y a aussi des centristes de centre-gauche et que les Radicaux de gauche ou que la mouvance représentée actuellement par le parti la Gauche moderne sont là pour le prouver sans oublier le virage à gauche du Mouvement démocrate. Mais ce ne serait pas intellectuellement honnête. Car si le centre-droit penche à droite et si le centre-gauche penche à gauche, sauf rares exceptions, il reste ce Centre qui n’est ni de gauche, ni de droite, ce Centre-centre si l’on veut. Et celui-ci, encore une fois, choisit le plus souvent de s’allier avec la Droite lors des échéances électorales puis dans des coalitions gouvernementales (même si des centristes ont rejoint François Mitterrand après sa réélection en 1988 dans le gouvernement de Michel Rocard).

    La réponse est qu’il ne s’agit pas d’une relation d’amour mais d’une relation de raison et de «moins lointaine proximité». Actuellement, force est de constater que les fondamentaux de la Droite sont plus proches de ceux du Centre que les fondamentaux de la Gauche. Rappelons, pour bien faire comprendre notre propos, que le Centre est un libéralisme social. Ce qui signifie qu’il place l’accomplissement de l’individu dans le statut de personne qui est constitué d’abord de sa liberté (d’être, d’agir, de créer) puis de sa reconnaissance sociale qui lui permet de bénéficier des bienfaits de la communauté dans un lien social constitué du respect, de la tolérance et de la solidarité.

    Le Centrisme est un libéralisme social, à la fois, parce qu’il met la personne humaine au-dessus de tout dans une vision humaniste intégrale, mais aussi parce qu’en tant que pensée pragmatique et fonctionnant dans la réalité, il sait que la liberté, en particulier la liberté d’entreprise, est ce qui permet de créer de la richesse et que l’on peut ne la partagée qu’une fois qu’on l’a produite et non l’inverse comme tente de le faire croire la Gauche.

    Dans ce cadre, le Centre partage avec la Droite cette mise en avant de la liberté, de cette priorité à la liberté (mais il lui ajoute, lui, la responsabilité) comme étant l’absolue nécessité et l’indispensable antériorité. Mais cette proximité n’est en aucun cas une similitude. Car la Droite a une vision autoritaire et conservatrice de la société alors que le Centre met en avant la responsabilité et le réformisme progressiste. Pour la Droite, la liberté n’est avant tout qu’un moyen d’assurer aux plus capables de se distinguer des autres et de récolter les fruits de leurs talents particuliers. Mais elle n’hésité pas à prendre des mesures liberticides dès qu’elle estime que l’ordre social pourrait être menacé. Pour le Centre, la liberté dans la responsabilité est avant tout la première qualité de la condition humaine et, ensuite, le moyen de créer de la richesse en permettant aux plus capables de se distinguer des autres et de récolter les fruits de leurs talents particuliers. Et le Centre estime que les mesures liberticides sont le dernier moyen, une fois tous les autres utilisés, afin de garantir la sécurité de la population.

    Dès lors, on comprend facilement l’énorme différence qui existe entre le Centre et la Droite. Mais on comprend aussi qu’il y a une plus grande différence entre le Centre et la Gauche qui souhaite brider l’initiative individuelle au nom d’une vision prégnante de la solidarité. Mais ce plus grand éloignement de la Gauche n’est pas une donnée définitive. Ainsi, si, par exemple, la Droite pactisait avec l’extrême-droite, le Centre se trouverait plus proche d’une Gauche qui serait sans lien avec l’extrême-gauche. Ce fut parfois le cas sous la III° et la IV° République en France. C’est le cas actuellement aux Etats-Unis où les centristes se trouvent plus nombreux au Parti démocrate, qui s’est recentré ses dernières années, qu’au Parti républicain, qui a fait dans le même temps alliance de plus en plus avec l’extrême-droite.

    Mais avant de parler de proximité du Centre avec la Droite ou la Gauche, l’important n’est-il pas de noter que le Centre demeure le Centre, cette localisation politique de l’équilibre, du consensus et du libéralisme social et que ce sont plutôt la Droite et la Gauche qui fluctuent en se déplaçant de l’extrême au centre au gré de leurs visions clientélistes. Voilà pourquoi le Centre n’est pas la Droite…

    Alexandre Vatimbella

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  • Les électeurs centristes sont-ils aussi bêtes?

    Il parait, selon Le Figaro, que l’Elysée réfléchit sérieusement à une candidature de Jean-Louis Borloo pour éviter que les électeurs centristes ne votent au premier tour des présidentielles pour les écologistes voir pour le Parti socialiste. Le ministre de l’Ecologie et président du Parti radical serait chargé de créer un parti de «centre-gauche» et de se présenter au premier tour afin que la majorité ratisse large. Sans doute que pour cet acte de bravoure électorale, Jean-Louis Borloo serait récompensé par un poste de Premier ministre lors d’un deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Cette opération opportuniste et de récupération électorale ne peut miser principalement que sur la bêtise supposée des électeurs centristes! La ficelle est tellement grosse que l’on peut se demander quels sont les stratèges politiques qui l’ont proposée. Rappelons, néanmoins, que, déjà, lors des résultats des élections régionales, Jean-Louis Borloo n’avait pas hésité à déclarer sur le plateau de TF1 face aux leaders d’Europe-écologie, qu’il était plus écolo qu’eux. De là à ce qu’il vienne dire maintenant aux leaders centristes qu’il est plus centriste qu’eux…

    C’est sûr que M. Borloo a une certaine popularité auprès des électeurs socialo-écolo-bobos que drague depuis un certain temps François Bayrou. Mais ces électeurs ne sont heureusement pas l’immense majorité des électeurs centristes dont les valeurs sont un peu plus profondes que ces effets de mode.

    Du coup, le président du Parti radical affirme qu’il n’ira que si les partis issus de l’ancienne UDF sont avec lui. Sauf que pour que ceux-ci se rangent derrière sa candidature, il faudrait qu’il ait une légitimité centriste. Or, elle est aujourd’hui inexistante. S’il veut tenter de l’acquérir vis-à-vis d’autres personnalités qui, eux, la possèdent, il va falloir qu’il s’active en démissionnant rapidement du gouvernement et en choisissant un discours clair et net sur son projet centriste. Ce qu’il n’a absolument pas commencé à faire actuellement.

    Mais il devra aussi et surtout convaincre les électeurs centristes qu’il n’est pas un cheval de Troie de Nicolas Sarkozy. Car à la question posée en titre, non, je ne pense pas que ceux-ci soient des imbéciles. Et ils risquent de le faire savoir à tous ceux qui, de Borloo à Villepin, en passant par Juppé lorgnent vers leurs voix sans partager leurs opinions. François Bayrou pourrait être d’ailleurs de fort bon conseil pour eux…

    Le danger, c’est que ces initiatives ne fassent apparaître les partis centristes que comme des formations remplies d’opportunistes qui n’ont rien d’autre à proposer que de récupérer des voix pour la droite ou pour la gauche. Et on se demande si ces annonces n’ont justement pas pour but de déconsidérer les possibles candidatures centristes pour 2012 et la refondation d’un Centre uni et conquérant. Ce qui est réconfortant dans ces tentatives de déstabilisation et de récupération, c’est que la renaissance du Centre fait peur à la Droite et à la Gauche.

    Alexandre Vatimbella

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  • Jean Arthuis ou la légitimité du Centre

    Les appels du pied du Nouveau Centre (qui veut organiser un congrès de refondation avec lui) et des anciens centristes ralliés à l’UMP (qui veulent organiser des états généraux du centre avec lui) ainsi que les contacts amicaux gardés avec les centristes du Mouvement démocrate (qui rejoignent nombreux son parti, l’Alliance centriste) démontrent que, non seulement, Jean Arthuis a eu raison de mener depuis trois ans un combat pour l’union du Centre mais aussi qu’il est le seul aujourd’hui des leaders centristes à posséder cette légitimité nécessaire pour être l’animateur et le fédérateur de cette entreprise de refondation du Centre pour laquelle il a fondé avec ses amis l’Alliance centriste en juin 2009.

    «Comb ien de divisions?», vont demander immédiatement les cyniques (et les jaloux). Mais ici, il n’est nullement question de chiffres mais d’une vision et de valeurs ainsi que de fidélité politique. De ce point de vue, la légitimité de Jean Arthuis est évidente et peu contestable.

    Quand le sénateur de la Mayenne s’est lancé dans le combat l’année dernière en fondant l’Alliance centriste après avoir essayé vainement de refaire vivre l’UDF, peu ont cru en lui et des sourires condescendants venus du Nouveau Centre, du Mouvement démocrate et de l’UMP ont accompagné cette entreprise à laquelle il s’est voué entièrement par fidélité à ses idées et non pour une quelconque ambition personnelle.

    Bien sûr, l’Alliance centriste a eu du mal à trouver son rythme de croisière. Toutefois, il faut se rappeler que Jean Arthuis désirait prioritairement donner du contenu au nouveau parti avant de partir à la conquête des électeurs et de proposer aux centristes de se réunir sous une nouvelle bannière. Mais qui pourrait le critiquer sur ce point lorsque l’on voit l’actuel désert centriste en la matière et la déconfiture du Centre aux régionales du fait même d’une identité perdue et d’un message devenu inaudible parce vidé de son sens, cette société équilibrée et cette économie sociale de marché dont la France a tant besoin en ces temps difficiles.

    L’attention portée à Jean Arthuis est de bon augure pour la refondation centriste et prouve qu’il a bien une place centrale dans celle-ci. Néanmoins il ne faudrait pas qu’il se fasse phagocyter par des entreprises qui ressemblent parfois à des ambitions personnelles ou qui sont lancées pour récupérer uniquement cette légitimité à des fins électoralistes. Heureusement, Jean Arthuis n’est pas homme à se faire berner de la sorte. Il lui reste, sans doute, à se persuader qu’il est vraiment l’homme de la situation. En se demandant, par exemple, si quelqu’un pourrait prétendre être plus légitime que lui…

    Alexandre Vatimbella

  • La refondation centriste n’est ni pour la Droite, ni pour la Gauche mais pour le Centre!


    Après le désastre des élections régionales, on entend de drôles de choses à propos di Centre. Ainsi, beaucoup à droite rêvent d’un Centre reconstitué qui permettrait à Nicolas Sarkozy et l’UMP d’éviter la défaite en 2012… La Gauche, de son côté, espère qu’Europe Ecologie sera capable de tenir le centre de l’échiquier politique afin d’élargir sa base électorale et l’emporter à ces échéances présidentielles et législatives… Et les politologues et autres experts es-politique de relayer ces attentes avec le fameux discours de la «force d’appoint» en venant, en outre, doctement nous expliquer de quel côté le Centre peut faire pencher la balance dans deux ans. Si le Centre ou les électeurs du Centre ne sont utiles que pour faire gagner la Droite ou la Gauche, je conseillerais au Centre de ne pas se refonder et aux électeurs centristes de demeurer chez eu en 2012!

    Heureusement, la refondation de la famille centriste a un autre objectif bien plus noble que cette tambouille électorale, celui de réinstaller solidement sur l’échiquier politique une force consensuelle et du juste équilibre. Une force politique capable de réformer la société en profondeur tout en emportant l’adhésion de la population, de redonner du sens à la politique qui doit piloter l’économie, et non le contraire, pour que celle-ci soit au service de l’être humain tout en permettant aux forces créatives de pouvoir s’exprimer et faire bénéficier tout le corps social de leur dynamisme.

    De ce point de vue, on ne saurait trop mettre en garde les centristes. Ils doivent se méfier de leurs «amis» à droite et à gauche et suivre leur propre destinée. Après, quand ils auront posé les pierres de leur nouvelle maison commune, on verra bien qui a envie de faire alliance avec eux. Ici, on parle d’une vraie alliance. Pas d’une promesse de postes. D’un engagement sur des réformes et des politiques qui apporteront à la France ce souffle nécessaire afin de se réconcilier avec elle-même, avec l’Europe et avec le monde pour bâtir cette société plus libre, plus juste et plus solidaire du XXI° siècle.

    Si l’on a en tête cette ambition, alors, toutes les gesticulations électoralistes actuelles semblent bien mesquines. Et l’on gage que les centristes, qu’ils soient leaders, militants, sympathisants et électeurs ne se laisseront pas abuser par des appels du pied grotesques voire grossiers. Ils savent qu’ils sont porteurs d’une espérance qui n’est pas une chimère comme le prouve l’exemple actuel des Etats-Unis avec Barack Obama. Mais ils doivent se préparer à affronter l’hostilité de ceux qui n’ont d’autre but que de vidanger le Centre de ses voix et qui ne souhaitent surtout pas voir l’émergence d’une force centriste autonome et dynamique qui pourra imposer les termes de ses alliances nécessaires et non les subir.

    Car, dans une France où aucun parti, aucune pensée politique ne peuvent, pour l’instant, réunir une majorité d’électeurs sur son nom ou ses idées, la tâche du Centre est d’être, dans les années qui viennent, le pôle de rassemblement d’une force majoritaire et non la force d’appoint pour d’autres. Néanmoins cette ambition légitime passe, non seulement,  par une véritable offre politique mais aussi par un véritable courage politique des leaders centristes. Ces derniers doivent se comporter en personnes responsables et ne pas conduire leur camp ainsi que leurs idées à la bérézina que l’on vient de connaître à cause d’ambitions personnelles et d’égo démesurés. L’ambition personnelle n’est pas critiquable quand elle s’appuie sur une ambition politique qu’elle souhaite réaliser. Elle le devient quand elle est l’unique substance d’un combat  qui n’a plus de politique que le nom…

    Le Centre en France est à la croisée des chemins en cette année 2010. S’il emprunte le bon, il se reconstruira et pourra faire bénéficier le pays de sa vision consensuelle, de son humanisme et de la mise en place d’une vraie économie sociale de marché. S’il emprunte le mauvais, il abdiquera sa responsabilité historique devant les idéologies clientélistes qui ne peuvent que diviser la France au lieu de la rassembler. Et son chemin de crois risque alors d’être bien long.

    Alexandre Vatimbella

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  • Le Centre est mort, vive le Centre!

    Le Centre est mort, vive le Centre! Le scrutin régional a pourtant plus acté l’absence d’un vrai Centre dans l’arène électorale que sa disparition sur l’échiquier politique. Le Centre et le Centrisme n’ont jamais disparu ni, a fortiori, les électeurs centristes. Ce sont les politiques qui ont déserté pour leur grande part le Centre à la recherche de destins politiques promis par la Droite et la Gauche à ceux qui les rejoindraient. Mais ainsi que le savent les politologues, une élection se gagne au centre. Du coup, voilà que tout le monde s’intéresse à ce Centre et ces voix centristes qui vont compter double en 2012 lors de présidentielles et des législatives. L’indécente course aux voix centristes a commencé.

    De Villepin à Aubry en passant par Sarkozy et Cohn-Bendit, les amis du Centre sont nombreux et vont l’être de plus en plus. Cependant, comme le dit la fable, méfie-toi de ceux qui prétendent te vouloir du bien. Et elle pourrait ajouter, méfie-toi aussi et surtout de ta famille. Car voilà que soudain les cousins éloignés reviennent au galop pour toucher l’héritage sans que l’on sage toujours ce qu’il y a exactement derrière leur retour au bercail.

    Il y a là les «centristes» de l’UMP qui viennent, en quelques jours, de publier plus de communiqués que pendant presque quinze ans de ralliement à la Droite. Il y a les centristes du Mouvement démocrate qui recouvrent, aussi vite qu’ils l’avaient perdue, la mémoire, eux qui avaient oublié que le mot Centre existait autrement que pour masquer leur aventure à gauche. Il y a les centristes du Nouveau Centre qui retrouvent enfin un peu de leur âme vendue pour quelques strapontins.

    Quand aux Centristes qui n’ont pas bougé de leur Centre, ils assistent amusés mais aussi inquiets à ces ballets quelque peu opportunistes pour certains même s’il n’est pas de mise de douter d’une volonté franche et honnête de se retrouver entre gens de bonne compagnie et partageant des valeurs identiques. Le Centre est accueillant depuis toujours pour tous ceux qui libres et responsables veulent bâtir une politique de consensus, respectueuse, solidaire et tolérante.

    Le rapprochement entre l’Alliance centriste et le Nouveau Centre est la première pierre de cette reconstruction du Centre et la plus évidente. Mais elle ne constitue pas pour autant l’entier édifice centriste. Cette refondation de l’espace centriste doit être la plus large possible dès le départ, quitte même à devoir élaguer par la suite s’il y a lieu. Elle doit s’adresser à ceux qui se battent depuis des années pour rapprocher les Français et non les diviser. Il doit y avoir discussions, débats et réunions avec tous ceux qui veulent se rencontrer et se parler. L’idée est de bâtir un Centre fort et non plus fractionné, ce fractionnement qui fait tant plaisir à la Droite et à la Gauche ce qui leur permet de le laisser dans un état chronique de faiblesse et de tenter, lors de chaque scrutin, de récupérer les voix des électeurs centristes. La refondation du Centre se peut et ne doit pas se limiter à la fusion du Nouveau Centre et de l’Alliance centriste.

    Toutes ces sirènes qui veulent appâter les centristes actuellement, tant à droite qu’à gauche ne veulent qu’une chose, que les voix qui leur manquent pour remporter la présidentielle les rejoignent mais que le Centre demeure éparpiller, voire sous tutelle. Les vrais centristes, eux, ont compris que l’on récupérera ces voix que là où elles se trouvent, au centre et ce, grâce à l’indépendance de ceux qui portent les valeurs et les espoirs du Centrisme.

    Alexandre Vatimbella

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  • Refondation centriste: on a besoin de tout le monde

    Au moment où certains fossoyeurs d’un Centre indépendant se rendent compte de leur erreur, tels Hervé Charrette, Pierre Méhaignerie et quelques autres, au moment où les stratégies d’inféodation à Droite (Nouveau Centre) et à gauche (Mouvement démocrate) se transforment en Bérézina, qui est encore capable de se présenter en leader légitime du Centre et des centristes?

    D’abord, soyons clairs. Personne n’est propriétaire des voix centristes. Ces voix sont indépendantes, d’une part, et, d’autre part, elles se méritent. Une fois ce rappel fait, on peut dire que le paysage centriste s’est rapidement révélé ces derniers temps. Il y a eu les alliances, claire et nette pour celle du Nouveau Centre avec l’UMP, obscure et politicienne, pour celle du Mouvement démocrate avec qui voulait de lui (de Villepin à Marie-Gorges Buffet!). Mais, dans le même temps, il y a eu le vague à l’âme de centristes ayant déjà rejoint la Droite et la Gauche et qui n’y trouvent pas leur place, comme cela a toujours été le cas dans le V° République. Que ce soient les partis radicaux, celui de centre-droit et de celui de centre gauche mais, bien sûr, également les centristes embrigadés dans l’UMP et qui, une fois qu’ils ont servi de marchepied à la Droite en 1995, 2002 et 2007, ont été mis dans une malle au grenier comme reliques d’un temps passé. L’erreur étant humaine, tous ceux qui prennent conscience aujourd’hui qu’ils ont affaibli le Centre, sont les bienvenus pour le reconstruire si leurs motivations sont autre chose que de se pencher sur un cadavre pour le dépouiller de ses objets de valeur afin ensuite de les monnayer sur le marché noir de la politique politicienne.

    Néanmoins, pendant leurs errements, il y a eu ceux qui sont demeurés fidèles à la maison centriste. Ils ne sont pas nombreux mais ils ont obstinément prôné une union de tous les partis se réclamant du Centre et positionnés au centre de l’échiquier politique. Une position difficile tant les défections furent nombreuses ces quinze dernières années, les plus faibles lâchant la barre centriste les uns après les autres.

    On en trouve évidemment au Nouveau Centre et au Mouvement démocrate mais ils sont bien minoritaires et silencieux. On en trouve également sans plus aucune attache mais fidèles à leurs engagements. On en trouve même et encore à l’UMP et au Parti socialiste parce qu’ils croyaient pouvoir infléchir les politiques clientélistes de ces partis, sans grand résultat. Et on en trouve surtout à l’Alliance centriste. Tous ceux qui ont participé à la création de ce nouveau parti l’année dernière autour de Jean Arthuis et tous ceux qui l’ont rejoint depuis ont une chose en commun: ils croient au Centrisme et sont persuadés que la pensée centriste, non seulement, n’est pas une pensée du passé mais est bien celle de l’avenir comme le démontre les nécessités économiques, sociales et sociétales de ce début de millénaire où nous ne nous en sortirons pas sans un consensus national, européen et mondial.

    L’Alliance centriste se positionne dès lors comme le parti légitime pour réunir les centristes. Son idée de créer une confédération sur le modèle de l’UDF première mouture est certainement la plus réaliste en l’état actuel des choses. Et c’est cette confédération qui sera, elle, la formation légitime pour réclamer ces voix centristes. Une confédération ouverte, sans a priori mais clairement du Centre et indépendante. Une indépendance qui ne doit souffrir aucune entorse mais qui ne signifie évidemment pas absence d’alliances électorales et gouvernementales avec d’autres mais uniquement dans une relation d’égalité et sur un projet politique où sont présentes les valeurs centristes.

    Car, aujourd’hui, devant l’urgence pour la France d’avoir une vraie et puissante alternative centriste (les élections présidentielles et législatives de 2012 se préparent dès maintenant), devant l’urgence de bâtir un projet dynamique et gagnant pour le XXI° siècle, on a besoin de tout le monde, des radicaux valoisiens aux radicaux de gauche en passant par la Gauche moderne, du Nouveau Centre au Mouvement démocrate en passant par les centristes de l’UMP et du Parti socialiste sans oublier, bien sûr l’Alliance centriste. Car ce qui unit les centristes est plus fort que ce qui les oppose. Car, ce que les centristes ont à offrir à la France est plus essentiel que leurs querelles de chapelles ou d’égos. Oui, on a besoin de tout le monde. Maintenant.

    Alexandre Vatimbella

  • Que le Centre rassure ses électeurs avant que d’autres ne les récupèrent

    Le nouvel effondrement électoral du Mouvement démocrate et l’absence de liste centriste lors du premier tour des régionales de dimanche a rouvert la chasse à la récupération des électeurs centristes. Rappelons que l’électorat centriste représente potentiellement 33% du corps électoral selon les études de sciences politiques avec une base de 15% à 20%. Où tout cela est-il passé le 14 mars? Sans doute un peu partout (UMP, Europe écologie, Mouvement démocrate) mais surtout et avant tout dans l’abstention.

    Du coup, les partis de Gauche et de Droite font des appels du pied répétés à cet électorat déboussolé qui n’a plus de repères émis par un vrai parti centriste. Les plus intéressés sont évidemment l’UMP et son allié le Nouveau Centre qui tentent de rameuter tout ce qu’ils peuvent sachant qu’ils n’ont aucune possibilité de faire alliance avec une autre liste présente au premier tour. Mais Europe Ecologie lorgne également cet électorat en témoigne l’appel de Corinne Lepage en ce sens qui semble avoir définitivement tiré un trait sur son appartenance au Mouvement démocrate. Le Parti socialiste également aimerait bien s’attacher ces électeurs modérés même s’il se réjouit ouvertement de l’effondrement du Mouvement démocrate qui va lui permettre de retrouver se stratégie d’antan, alliance à gauche, gouvernement au centre…

    Quant aux électeurs, ils attendent une offre claire et crédible du Centre. D’autant que les échéances électorales primordiales se rapprochent. L’absence d’un parti centriste indépendant et d’un candidat centriste aux élections législatives et présidentielles de 2012 serait un coup rude porté au Centrisme. Pour autant, si présence il y a, elle doit se (re)construire dès aujourd’hui autour d’un pôle central, sans aucun doute l’Alliance centriste qui ne cesse de vouloir réunir pendant que les autres formations du Centre s’ingénient à désunir mais qui, pour ce faire, doit prendre définitivement son envol. Mais elle doit se faire dans la diversité des nuances et, surtout, dans le partage des valeurs centristes communes fortes, liberté, respect, solidarité, tolérance et dans ce libéralisme social qui seul peut permettre au pays de libérer les forces de la création et protéger les plus faibles dans un lien social revigoré afin d’établir cette société d’équilibre où tous trouverons leur place. L’absence du Centrisme de la scène politique française ne serait pas seulement un coup dur pour les centristes mais le serait avant tout pour la France et les Français.

    Alexandre Vatimbella

  • Centriste: Est-ce celui qui le dit qui l’est?

    Qui est centriste? Celui qui dit qu'il l'est? Celui qui l’est parce que les médias le prétendent? Aucun des deux? Est-ce suffisant de le prétendre ou que les journalistes le prétendent pour l'être? Dans la pensée chinoise, notamment confucéenne, une grande attention est portée à la signification des mots. C’est la théorie de la «rectification des noms» qui permet l’adéquation entre le nom et la réalité. Car les mots peuvent aussi bien apporter la lumière de la vérité que l’obscurité de l’erreur. Il suffit de ne pas correctement nommer un sujet ou un objet, intentionnellement ou non, pour changer la vision du monde ou, tout au moins, d’un monde. De nos jours, les médias portent une responsabilité essentielle dans ce domaine et force est de constater qu’ils la remplissent de manière très inégale, peu efficace, voire, plus grave, parfois, sans aucun sens de la responsabilité. Cette négligence n’a souvent guère d’incidence sur le fond de l’information délivrée. Mais ce n’est pas toujours le cas. Particulièrement en politique.

    Nommer un oppresseur, un libérateur n’est évidemment pas la même chose. Dire qu’un système est démocratique quand il est totalitaire est du même acabit. Bien sûr, la propagande utilise ces mensonges et en fait son fond de commerce. Mais la presse libre qui agit dans un autre domaine de la communication, informer, ne le devrait pas. Or, pour des raisons idéologiques, certains journalistes ont souvent choisi de s’arranger avec la réalité quand d’autres ne font que du suivisme en la matière.

    A un degré moindre, c’est ce qui se passe en matière d’étiquettes politiques. Celles-ci sont souvent distribuées de manière farfelue et sans réflexion de fond (et alors même que ceux à qui on les accole les refuse). Tout démontre alors une absence de sérieux dans l’appellation qui n’est alors qu’une facilité intellectuelle dans un environnement conformiste et sclérosé. En découle alors une vision biaisée des pensées politiques par les citoyens puisque ceux qui sont sensés les défendre selon les médias n’en sont pas des partisans, ne les défendent pas et n’agissent pas par rapport à leurs valeurs…

    Si j’en parle ici, c’est évidemment parce que le Centrisme en est plus souvent la victime que d’autres pensées politiques. Ces mêmes médias qui affirment que le Centre et le Centrisme n’existent pas, ne reculent pourtant pas à coller l’étiquette de «centriste» à tout un tas d’hommes et de femmes politiques qui n’en ont pas la moindre caractéristique… De telles contradictions ne les ont manifestement jamais perturbés. Les journalistes en usent et en abusent ainsi que les «experts» et les politologues qui arpentent les plateaux de télévision et qui remplissent les pages opinions des quotidiens.

    Dans l’univers centriste actuellement éclaté et en déshérence, où tout le monde revendique la parole sacrée et le titre suprême de grand commandeur des centristes, il n’est pas inutile de tenter de faire la part des choses en étudiant les cas emblématiques de François Bayrou et d’Hervé Morin.

    François Bayrou est-il un centriste? Du temps où il était président de l’UDF, la réponse semblait tomber sous le sens pour beaucoup, même si la réalité était plus nuancée. Depuis qu’il a fondé le Mouvement démocrate, un doute s’est instillé chez nombre de ceux qui se définissent comme centristes. D’autant que le leader du MoDem a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue pendant la campagne présidentielle de 2007 qu’il n’était pas centriste, qu’il n’avait jamais été centriste et que ce mot ne faisait pas partie de son vocabulaire. Une déclaration nette et précise qui n’a pas empêché les médias de continuer à lui accoler l’étiquette centriste. Quelques temps plus tard, devant des militants du Mouvement démocrate, il a affirmé avoir cherché dans tous les dictionnaires à sa disposition par quelle appellation il pouvait remplacer le mot «centrisme» pour mieux définir son positionnement politique. Pourtant, bizarrement, il ne reprend jamais un journaliste qui le traite de centriste pour lui signifier qu’il ne s’en considère pas un. Mieux, il parle toujours du Centre comme s’il s’en référait comme dernièrement sur RTL où il a mélangé sciemment les mots démocrate et centre.

    On comprend, bien entendu, que, dans sa volonté d’avoir une base électorale, il veuille s’accaparer les voix du Centre tout en niant en être pour s’approprier, d’un autre côté, les voix des socialo-écolo-bobos, cibles privilégiées du Mouvement démocrate. Néanmoins, la réalité est que, comme il l’a dit, il n’a jamais été un centriste. François Bayrou a toujours navigué dans un univers d’homme de droite avec une grille de valeur s’inspirant du catholicisme social comme pouvait le pratiquer ces fameux patrons sociaux du XIX° siècle. Ajoutons à cela que sa propension à diriger seul dans les partis politiques dont il est le leader est plutôt antinomique avec les pratiques centristes en la matière.

    Si l’on étudie maintenant le positionnement d’Hervé Morin, ancien bras droit de François Bayrou à l’UDF (après évidemment Marielle de Sarnez!), l’analyse démontre que ce dernier n’est pas non plus centriste mais un homme de droite dont les références se trouvent plutôt du côté de la frange libérale de l’UMP que d’un libéralisme social centriste. Hervé Morin ne vient d’ailleurs pas de la famille centriste mais de la droite libérale où il se trouvait aux côtés d’Alain Madelin et de François Léotard, son mentor. Son parcours politique est lié à la frange de droite de l’UDF et non pas à celle de son premier président, Jean Lecanuet, dont le positionnement se situait au centre du Centre. Sa volonté de récupérer aujourd’hui l’appellation UDF n’est donc pas aussi légitime qu’il le prétend. Même s’il a raison d’expliquer que la volonté de François Bayrou de la garder est encore plus illégitime. D’ailleurs, Hervé Morin ne manque pas une occasion de signifier que le Nouveau Centre est un parti de centre-droit et qu’il est un homme de centre-droit. Du coup, tout comme François Bayrou, Hervé Morin ne peut être appelé centriste alors que, dans les médias, il l’est. Pourtant, il ne reprend jamais ces mêmes médias pour les mêmes raisons qui font que François Bayrou fait de même: mettre la main sur l’électorat centriste.

    Le fait que ni François Bayrou, ni Hervé Morin n’aient jamais été de vrais centristes ne veut absolument pas dire qu’il n’y en avait pas à l’UDF, ni qu’il n’y en ait pas au Mouvement démocrate ou au Nouveau Centre. Néanmoins, le rapport de force dans ces deux formations politiques ne joue pas en leur faveur pour le moment. C’est sans doute pourquoi la création de l’Alliance centriste est si importante pour la pensée centriste malgré son actuel poids politique. Car le projet de Jean Arthuis qui a été à la base de la création du parti est bien de réunir l’ensemble des centristes autour d’un consensus où ceux qui pensent comme François Bayrou (celui d’aujourd’hui…) et ceux qui pensent comme Hervé Morin s’agrègent autour de ceux qui défendent le Centrisme du juste équilibre.

    Bien entendu, l’Alliance centriste est un parti trop jeune pour pouvoir affirmer qu’elle va demeurer une formation du Centre. Mais son discours est bien un discours centriste cohérent alors que ceux du Mouvement démocrate ou du Nouveau Centre ne le sont que par intermittence. Dès lors, les médias seraient bien inspirés d’accoler, au minimum, l’adjectif gauche au centrisme du Mouvement démocrate et droite à celui du Nouveau Centre (entendons-nous bien, il n’y a rien d’infâmant à être de centre-gauche ou de centre-droit) et de réserver le terme de centrisme tout court à la seule Alliance centriste. Cela permettrait de clarifier la situation et aux médias de remplir correctement leur mission d’information qui est si importante pour la démocratie.

    Car, comme le disait Tocqueville, «Plus j’envisage l’indépendance de la presse dans ses principaux effets, plus je viens à me convaincre que chez les modernes l’indépendance de la presse est l’élément capital et pour ainsi dire constitutif de la liberté. Un peuple qui veut rester libre a donc le droit d’exiger qu’à tout prix on la respecte.» Même s’il disait également, «Il n’y a pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître. Vouloir obtenir les uns en échappant aux autres, c’est se livrer à l’une de ces illusions dont se bercent d’ordinaire les nations malades.» D’où, parfois, la nécessité de «rectifier les noms»…

    Alexandre Vatimbella

  • Le réformiste, le «nouveau» Barack Obama?


    Pour bien comprendre le soi-disant revirement politique de Barack Obama depuis quelques semaines, depuis la perte d’un siège de sénateur par le Parti démocrate, il faut prendre ce recul nécessaire que bien peu de commentateurs prennent de nos jours, malheureusement. Nous avons toujours démontré ici que le président des Etats-Unis était un centriste réformiste. Non seulement parce qu’il l’a toujours dit mais aussi parce que tous ses actes en font foi. Rien de nouveau là-dessus, il l’est encore. Oui, mais voilà, de nombreux commentateurs semblent le découvrir après en avoir fait un «liberal», un homme bien ancré à gauche, ce qu’il n’a jamais été/

    Ceux qui prétendent que Barack Obama est un homme de gauche estiment que la campagne présidentielle de 2008 avec son mot d’ordre «Change» (le changement) et les mesures prises début 2009, une fois qu’il accédé au pouvoir, ont démontré qu’il était plutôt un «socialiste» qui voulait transformer en profondeur la société.

    Le problème est qu’ils ont confondu – sciemment ou non - le conjoncturel et le structurel et qu’ils ont mélangé, souvent malhonnêtement, la nécessité de reconstruire les Etats-Unis et la manière de gouverner un pays reconstruit.

    Ainsi, lorsque qu’Obama arrive au pouvoir, il se retrouve devant une grave crise conjoncturelle, non plus essentiellement politique suite à la présidence polarisée de Bush , mais essentiellement économique (avec une décroissance) et sociale (avec un fort taux de chômage). Sa priorité n’est donc plus de réconcilier les Américains entre eux et avec leur pays mais de prendre des mesures d’urgences pour remettre les Etats-Unis sur la voie de la croissance et de l’emploi.

    Ces mesures d’urgences, conjoncturelles, n’ont rien à voir avec sa volonté de réformer structurellement le pays et de (re)mettre en place un système consensuel basé sur une volonté de gouverner de manière bipartisane. Cependant, les mesures d’urgences doivent primer parce qu’avant de gouverner par l’équilibre, il faut d’abord (re)trouver les conditions de l’équilibre.

    Barack Obama n’est pas responsable de la crise qu’il a trouvé à son arrivée au pouvoir, ni il a inventé les problèmes à résoudre qui ont nécessité des actions fortes avec son plan de relance économique et son plan d’assurance santé. Il n’est pas non plus responsable de la guerre en Afghanistan (provenant de l’attaque du 11 septembre) ni de celle en Irak (provenant d’une volonté de George W Bush). Pour autant, il ne pouvait, ni ne voulait, occulter ces réalités et il les a attaquées de front. S’y attaquant, il s’est retrouvé caricaturé en un volontariste désirant tout chambouler, ce qui n’a jamais été sa vision du gouvernement.

    Ainsi, Barack Obama est un centriste réformiste qui a trouvé une situation qui lui imposait d’abord de réparer le système («to fix the system») avant de pouvoir le gérer de manière consensuelle («a bipartisanship government). Mélanger les deux est lui faire un procès d’intention comme c’est le cas actuellement du Parti républicain. Car ce dernier s’est emparé du trouble de la population américaine devant la crise et les mesures fortes nécessaires pour la combattre, sentant immédiatement quel était le danger pour lui si Barack Obama réussissait son pari à rapprocher les Américains et à mettre en place des majorités fluctuantes selon les projets et les réformes (ce que l’on appelle aux Etats-Unis «postpartisanship»). Le mieux était donc de mettre immédiatement en place une confrontation dure qui démontrait qu’il y avait deux camps irréconciliables.

    On comprend cette stratégie pour un parti politique qui a peur pour son existence. On comprend moins bien l’intérêt pour le bien être d’un pays que l’on affirme aimer et défendre… Le pire est que cette stratégie a eu un impact fort, à la fois aux Etats-Unis mais aussi dans le monde entier. Les erreurs de communication et stratégiques de la Maison Blanche ont amplifié cet impact dont le résultat, en terme d’efficacité politique pour le bien du pays pourrait bien être catastrophique.

    Alexandre Vatimbella