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américains

  • Présidentielle USA 2016. Attentats de Paris – La campagne entre propos extrémistes et responsables

    Comme on pouvait s’en douter, les attentats de Paris du 13 novembre ont été abondamment couverts par les médias américains avec de nombreux directs des journaux télévisés réalisés en France.

    L’horreur de l’assassinat de personnes qui s’étaient attablées à des terrasses de café ou étaient allés voir un concert d’un groupe de rock américain, ont provoqué un émoi dans la population et suscité évidemment de nombreuses réactions politiques, d’autant que ce genre d’attentats rappellent ceux du 11 septembre 2001.

    Si le président Barack Obama et les membres de son Administration ont apporté une réponse officielle forte avec la solidarité sans faille du pays vis-à-vis du peuple français, tout en rappelant que la France est la plus vieille alliée des Etats-Unis et qu’elle le demeure aujourd’hui depuis qu’elle est à ses côtés dans toutes les zones de conflits du monde qui menacent la paix mondiale, de l’Ukraine à la Syrie en passant par le Mali, de nombreux propos ont été tenus par les candidats à la prochaine élection présidentielle de 2016.

     

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  • Quand le Tea Party se méprend du centrisme d’Obama

    Ils le pensaient mou et indécis, incapable de fermeté et de lignes directrices, prêts à céder à tous, les voilà les grands perdants, aveuglés par leurs propres fantasmes et atteints au dernier degré de ce que l’on appelle aux Etats-Unis, l’hubris, leur excessive confiance en eux et en leur vision politique.

    «Ils», ce sont les membres du Tea Party, cette nébuleuse de centaines d’associations regroupant tout ce que le pays et le Parti républicain compte d’extrémistes de Droite et de populistes fascisants.

    Scotchés chaque jour devant les écrans de la chaine réactionnaire Fox news où officient des nombre d’éditorialistes haineux, celle-ci n’a pas hésité à y faire venir le psychanalyste de service pour expliquer que la soi-disant intransigeance affichée du président américain lui venait d’un complexe de victimisation dû au problèmes psychologiques rencontrés lors du départ au loin de sa mère pour son travail et à son hébergement par ses grands-parents!

    Mais, en réalité, «ils» n’avaient rien compris et en ont été pour leurs frais, détestés, de plus, par une très grande majorité des Américains pour avoir mis leur pays en péril, ce qui est le cadet de leurs soucis, cependant.

    Car il ne faut pas oublier que les membres du Tea Party ont comme projet, quel que soit leur soutien populaire, de détruire l’Etat fédéral (sauf l’armée) et de donner tout les pouvoirs aux Etats fédérés pour faire en sorte, selon eux, que l’on (re)vienne à une Amérique régie par le darwinisme social (seuls les forts survivront) et par le laisser-faire le plus intégral (le moins d’interdictions possible, le moins d’impôts possible et chacun pour soi, la seule solidarité étant la charité de particuliers à particuliers).

    Une Amérique qui n’a jamais réellement existé, précisons-le même si ces idées ont été populaires dans certains cercles à la fin du XIX° et au début du XX° siècle.

    Le tout sur fond d’un pays, première puissance mondiale élue et exceptionnelle (théorie de l’exceptionnalisme) ayant vocation, sinon à diriger le monde, du moins à lui montrer le chemin de la vérité.

    Face à cela, le «socialisme européen» et l’«étatisme» supposés d’Obama, sa volonté de faire du gouvernement fédéral un ciment du pays (notamment avec la loi sur l’assurance-santé), selon leurs vues, sont évidemment les plus grands dangers à combattre par tous les moyens jusqu’à la victoire finale et sans concession.

    Sans oublier leur aversion pour la couleur de peau, le métissage et le multiculturalisme du président.

    Ce dernier, lui, est demeuré ce qu’il est, un centriste.

    Tout ce que le Tea Party (mais aussi la gauche du Parti démocrate) a pris, ces dernières années  pour de la faiblesse et de l’indécision n’est en réalité qu’une manière de gouverner où le consensus et la délibération sont les deux principes de base afin d’aboutir à une décision équilibrée.

    Un chemin clair mais compliqué comme le montre les presque cinq ans de sa présidence.

    De la loi sur l’assurance-santé à la réponse adéquate à trouver face aux horreurs en Syrie, Barack Obama a appliqué cette politique qu’il défendait dès 2007 lors de sa première campagne présidentielle mais également dans ses livres.

    Tout cela est écrit noir sur blanc.

    Cependant, cette volonté consensuelle et délibérative n’est en rien un signe de faiblesse comme la plupart des observateurs de gauche et de droite l’ont affirmé et cru.

    D’ailleurs, il suffirait de demander aux collaborateurs de la Maison blanche, si Obama est un faible, eux qui essuient à périodes répétées ses foudres lorsque des dysfonctionnements se produisent…

    Pour revenir à la fameuse «méthode Obama» dont nous avons déjà parlé ici, si elle favorise la discussion et un grand tour de table, elle refuse l’ultimatum et les menaces.

    C’est en cela que les membres du Tea Party, grisés par leurs pseudo-succès des derniers mois (la relance de la polémique sur l’attaque du consulat américain de Benghazi dès la victoire d’Obama le 5 novembre dernier, les blocages répétés de toute initiative de la Maison blanche, des nominations à des postes de direction des services publics au contrôle renforcé des armes à feu en passant par la loi sur l’immigration) qui sont autant de défaites, à terme, du Parti républicain, ont cru – poussés par des médias toujours friands de tensions partisanes pour leurs taux d’audience – que l’on pouvait attaquer de front un président des Etats-Unis présenté comme velléitaire et vulnérable pour, comme le disait un activiste ultra lors d’une récente manifestation, le «faire quitter Washington à genoux».

    En tant que centriste, Barack Obama croit que la politique est la recherche du bien commun par l’équilibre et la responsabilité.

    C’est ce qu’il a mis en place dès son intronisation en janvier 2008.

    Il parlait alors de collaboration bipartisane et même d’une ère «post-partisane»….

    Mais, jamais, il n’a déclaré qu’il ferait fi des principes et des valeurs de la démocratie républicaine.

    La défaite – provisoire? – des activistes du Tea Party en est une preuve éclatante.

    A eux d’être à genoux!

    Une dernière chose, importante, la victoire d’Obama est aussi et avant tout une victoire des Etats-Unis.

    Aux élus du Congrès d’en prendre conscience.

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

  • Si Obama avait été populiste…


    Barack Obama semble, en ce moment, aspiré par un tourbillon dans un trou d’air politique qui pourrait bien devenir un trou noir dont il ne parviendra plus à sortir. Une spirale qui pourrait lui être fatale en 2012 en lui coûtant sa réélection.

    Et certains de se désoler. «Ah! se lamentent-ils, si Obama avait été un populiste, il aurait pu se battre avec tous les armes utilisées par ses adversaires: exagérations, mensonges, campagnes haineuses, boules puantes, travestissement de la réalité, démagogie, clientélisme et quelques autres armes du même genre». Tout l’arsenal qui permet à un politicien de flatter l’électorat tout en n’étant réellement intéressé que par son élection (ou sa réélection).

    Mais tel n’est pas le cas. Tel n’a jamais été le cas. Ce qui distingue Barack Obama de ses adversaires, c’est aussi ce refus d’entrer dans le «cirque» politique de Washington comme il l’a déclaré lors de sa dernière intervention devant le Congrès en présentant son plan contre le chômage.

    Tout cela repose un certain nombre de questions, récurrentes depuis la fondation de la démocratie représentative, sur les qualités que doit posséder un chef élu au suffrage universel. Des analystes politiques en viennent même à prétendre que Barack Obama est «trop intelligent» pour le poste…

    Quoiqu’il en soit, dans sa démarche centriste, il a raison sur trois points.

    Premièrement, le régime politique américain est basé sur le compromis et le consensus, buts qu’il poursuit inlassablement depuis le début de sa présidence, quitte à passer pour un faible alors que cette attitude révèle plus une force de caractère que celle qui aurait consisté à se positionner de manière manichéenne dans un camp contre l’autre (même si, parfois, il a cédé un peu à cette tentation pour répondre à des attaques virulentes à son encontre, indignes d’une démocratie).

    Deuxièmement, le Centrisme est à même de régler les problèmes politiques, économiques et sociaux qui se posent, actuellement, aux Etats-Unis et au monde en général. La recherche d’une société équilibrée où les clientélismes ne font plus la loi au détriment de «monsieur tout le monde» est bien celle qui est la plus adaptée à la démocratie républicaine représentative.

    Troisièmement, faire de la surenchère idéologique, comme le lui demandent nombre de démocrates pour contrer la surenchère des républicains, ne peut que diviser un peu plus le pays au moment où celui-ci doit être uni et n’aurait comme conséquence que de durcir un climat politique déjà bien malsain. Son refus d’entrer dans ce jeu, où le seul perdant serait le pays, lui fera peut-être perdre les élections. Est-ce un aveu de faiblesse ou de force morale?

    D’autant que les Américains, majoritairement, dans tous les sondages, désirent être gouvernés au centre, de manière modérée et apaisée. Comme il l’a toujours dit, notamment lors de sa campagne électorale de 2008, il est bien dans le courant dominant («mainstream») de la politique américaine.

    Cependant, le danger pour Barack Obama est qu’il se trouve dans un pays de plus en plus polarisé, où la droite américaine a décidé de jouer son va-tout sur l’idéologie et la paralysie au détriment du bien de la nation et que nombre d’électeurs démocrates ne veulent plus de déplacer pour voter pour un président qui n’est pas assez idéologique à leur goût, tout au moins dans les discours.

    Raison n’est pas élection et Barack Obama est en train de s’en apercevoir et risque d’en faire les frais.

    Reste que la chute annoncée du locataire de la Maison blanche est un peu prématurée. Il possède de nombreux atouts pour se succéder à lui-même et de nombreux avantages sur les candidats à la candidature républicains.

    Pour le politologue de Chicago, Don Rose, invité récemment par l’IFRI (Institut français des relations internationales) et la French-american foundation, ces atouts sont d’abord son œuvre législative, qui est la plus importante de n’importe quel autre président, mais aussi son nouveau plan pour l’emploi qu’il vient de dévoiler, l’obstruction systématique des républicains à son encontre ce qui les fera apparaître comme de vulgaires politiciens qui sont «anti-tout» et donc contre toute mesure pour faire baisser le chômage . Sans oublier qu’il est le sortant qui bénéficie toujours d’une prime à la réélection. D’autant que rien de grave n’est venu pour l’instant entacher sa présidence.

    Néanmoins, ce proche du Parti démocrate pointe un danger. Celui que nous expliquions au début, cette spirale qui ferait que les Américains soient de plus en plus nombreux à estimer qu’il n’est pas fait pour le poste suprême.

    D’où la nécessité pour Barack Obama de forcer sa nature de centriste consensuel en rendant coup pour coup. A moins que la situation économique des Etats-Unis ne s’améliore dans l’année qui le sépare de l’élection présidentielle. Pour cela, il faudrait qu’il puisse agir, ce que les républicains ne veulent absolument pas de peur qu’il réussisse!

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme