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maison blanche

  • Et si le principal échec d’Obama était la condition des noirs

    Jimmy Fallon, l’animateur vedette du célèbre talk-show «The tonight show» sur la chaîne NBC, se demandait récemment à propos de Barack Obama, en plaisantant tout en se moquant des adversaires de ce dernier, si celui-ci laisserait une marque dans l’Histoire, lui, le premier président noir des Etats-Unis…

    Pourtant, au moment même où l’hôte de la Maison blanche vient d’enregistrer, coup sur coup en une semaine, trois victoires importantes (pouvoirs étendus pour négocier le traité de libre-échange de la zone pacifique, validation par la Cour suprême de sa loi sur l’assurance santé et du mariage gay) et que sa présidence a connu d’autres succès notables (comme le redémarrage de l’économie après la Grande récession de 2008 ou le sauvetage de l’industrie automobile sans parler de sa réélection dans un fauteuil en 2012 dans un contexte difficile), il semble bien qu’un des échecs les plus cinglants de sa présidence, au vu des événements dramatiques qui se sont succédé ces trois dernières années, surtout ces derniers mois, concerne la condition de la communauté afro-américaine, la sienne (Obama est métis, père noir, mère blanche, mais il s’est toujours défini comme noir dans les recensements comme la loi américaine le lui permet).

     

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  • Hillary Clinton, une centriste pour succéder à un centriste à la Maison blanche?

    Hillary Clinton a donc décidé de se lancer dans la course à la présidence des Etats-Unis qui se conclura en novembre 2016.

    Ce n’est pas une grande surprise tant il semblait évident qu’elle voulait y aller, d’autant que les sondages lui donnent une vraie chance de gagner, elle est actuellement la grandissime favorite.

    Bien entendu, il s’agit d’abord, comme pour toute personnalité politique, d’une ambition personnelle et d’une envie de servir son pays en laissant sa marque dans l’histoire.

    Mais Hillary Clinton poursuit également deux autres buts.

    Le premier est d’être la première femme à prendre la tête de la première puissance du monde, elle qui lutte depuis toujours pour la cause des femmes.

    Le deuxième est de réformer les Etats-Unis avec un programme essentiellement centriste où la lutte pour la méritocratie et la réalité de l’égalité des chances («opportunities» aux Etats-Unis, c’est-à-dire la réalité effective de pouvoir utiliser toutes ses capacités pour réussir) ainsi que la lutte contre les inégalités sont les principales lignes directrices.

    Mais elle n’a jamais, non plus, stigmatisé la libre-entreprise et le monde des affaires et de la finance, sachant l’importance qu’ils revêtent pour l’économie américaine.

    Mais s’il fallait un argument définitif à son centrisme, il viendrait de… ses adversaires!

    Attaquée de manière indécente par les conservateurs du Parti républicain (on ne parle même pas de la frange radicale proche de l’extrême-droite), elle l’est également par l’aile gauche du Parti démocrate qui ne supporte pas son positionnement centriste et tente par tous les moyens de lui opposer un candidat de gauche pour les primaires sans, pour l’instant, en trouver un.

    Bien évidemment, Hillary Clinton se mettra dans les pas de deux autres centristes, son mari et ancien président, Bill Clinton (1993-2000) et celui qui occupe actuellement la Maison blanche, Barack Obama (2009-2016).

    Si elle partage nombre de points communs et d’idées avec ceux-ci, Hillary Clinton a également une vraie différence dans sa vision d’une Amérique populaire de ceux qui veulent réussir par leur courage et leurs qualités ainsi que celle qui est un phare de la démocratie dans le monde et qui doit montrer ses muscles à ses ennemis quand il le faut (elle est bien plus un «faucon» que ne l’est Barack Obama).

    Si, comme je l’ai dit, elle est la grande favorite de cette élection, la campagne ne s’annonce pas comme un long fleuve tranquille loin de là.

    Ainsi, ses concitoyens sont très majoritaires à estimer qu’elle possède sans conteste la compétence pour occuper le poste de présidente mais ils sont nettement plus réservés sur sa personnalité, ce qui donne globalement un pays divisé en deux, entre ceux qui l’apprécient, parfois la divinise, et ceux qui ne l’aiment pas, parfois la haïssent.

    Elle devra donc convaincre que ses détracteurs sont dans un «Hillary bashing» souvent plus dans la fantasmagorie que dans le réel.

    Mais il n’’en reste pas moins que ces derniers – dont de nombreux membres des médias – ont un vrai pouvoir de nuisance qui a fait, entre autres, qu’elle a perdu la primaire démocrate en 2008 face à Barack Obama (même si elle avait remporté plus de voix que son adversaire mais que les règles de la primaire démocrate faisait que celui-ci avait plus de délégués qu’elle).

    Reste, pour conclure, cet étonnant paradoxe qui fait que la politique américaine n’a jamais été autant polarisée du fait de la volonté des républicains de se démarquer à tous prix des démocrates en récupérant tout l’électorat radical, parfois même raciste et réactionnaire avec des discours populistes (au sens français) et démagogiques mais que l’hôte actuel de la Maison blanche est un pur centriste et que la favorite pour lui succéder en est une autre.

    On peut l’expliquer par la participation électorale, assez faible pour les élections législatives et surtout dominée par le vote des plus conservateurs et des plus âgés, plutôt masculins, alors que la présidentielle, reine des élections, voit un nombre beaucoup plus importants de votants où domine la classe moyenne, où les minorités afro-américaine, latino et asiatique ainsi que les jeunes et les femmes font la différence.

    De même, autre paradoxe, c’est encore une fois le parti démocrate qui part favori pour la présidentielle alors même que les deux chambres du Congrès sont dominées par les républicains.

    Mais là, il s’agit avant tout de cuisine électorale et de découpage de circonscriptions réalisé par les deux partis mais surtout les républicains car la démographie et la sociologie du pays le porte actuellement plus vers le Parti démocrate que vers le Parti républicain.

    Ainsi, par exemple, en 2012, les républicains obtinrent une forte majorité à la Chambre des représentants alors même que les démocrates avaient obtenus un million de voix de plus qu’eux lors du scrutin…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Rude et risquée sera la route d’Hillary Clinton pour 2016

    Les Etats-Unis vivent-ils sous la «Hillary Clinton dependence»?

    En tout cas, pas un jour sans que les principaux médias écrits, audiovisuels et internet ne parlent d’elle.

    Pas un jour sans une «mauvaise» nouvelle concernant sa supposée candidature à la Maison blanche.

    Pas un jour sans un ragot sur tel ou tel de ses soutiens ou sur les bagarres entre ses «proches» qui semblent se compter par millions.

    Pas un jour sur ses faiblesses avérées, potentielles ou supposées, voire secrètes.

    Pas un jour sans que, à gauche et à droite, une boule puante ne soit lancée à son encontre dans l’espoir de faire le buzz et de détruire sa crédibilité.

    Pas un jour sans que la gauche du Parti démocrate ne lui cherche un(e) adversaire à lui mettre dans les pattes lors des primaires.

    Pas un jour sans que les radicaux de droite du Parti républicain ne leur emboîtent le pas, espérant secrètement que ce(tte) candidat(e) l’affaiblira, voire la battra comme Obama en 2008…

    Et ainsi de suite.

    Et tout cela, alors même que l’on ne sait pas si elle sera candidate pour la présidentielle de novembre 2016 qui ne se déroulera, faut-il le rappeler, que dans presqu’encore deux ans!

    Toujours est-il que si Hillary Clinton devient la première femme présidente des Etats-Unis, elle aura du emprunter une longue et rude route pour y parvenir alors même qu’elle est la favorite désignée, que rien ne semble pouvoir a priori perturber sa marche triomphale, pas même la multiplicité des candidatures républicaines dont celle de Jeb Bush, fils et frère d’anciens présidents, qui de franchement conservateur, se découvre des affinités centristes pour tenter un rassemblement hautement hypothétique pour l’instant qui le portera à Washington tout en essayant de court-circuiter les primaires républicaines.

    Car celle que tout le monde, y compris ses adversaires, loue pour ses qualités intellectuelles et de leadership, risque pourtant de se retrouver dans un «Hillary bashing» extrême, voire dans un «tout sauf Hillary».

    Cela est d’autant plus prévisible qu’elle est une centriste vraie, revendiquée et assumée, qu’elle est vue comme telle par ses opposants, ce qui n’avait pas été le cas avec Barack Obama en 2008, où la gauche du Parti démocrate, ayant fait une très mauvaise analyse du positionnement de celui-ci, le croyait à gauche alors qu’il était au centre (et qu’elle pratiquait déjà le «tout sauf Hillary»)!

    Hillary Clinton a toujours eu nombre d’obstacles devant elle et une franche haine de la part d’une partie des Américains, les plus à droite et les plus à gauche, qui n’ont pas hésité à la calomnier et à l’insulter.

    Alors que son mari et ancien président Bill Clinton est devenu une institution que peu osent critiquer aujourd’hui (mais ce n’était pas le cas lors de son passage à la Maison blanche), Hillary, elle, semble potentialiser toutes les frustrations de la gauche et de la droite Américaines sur sa personne.

    Actuellement, elle réfléchit, tout autant à sa candidature qu’à son projet et son programme électoral ainsi qu’à faire la bonne campagne et non pas celle de trop.

    Ainsi, au-delà de son exposition médiatique sans nulle pareille, l’ancienne première dame, ancienne sénatrice de New York et ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama a quelques faiblesses qui pourraient détruire son rêve d’être la première présidente américaine mais aussi la détruire elle-même.

    Déjà, en 2008, elle avait craqué devant les revers électoraux lors des primaires face à Obama mais surtout face aux attaques virulentes, mensongères et misogynes dont elle avait été la victime, souvent de la part de l’équipe rapprochée de son adversaire mais aussi de la plupart des médias qui étaient tombés littéralement amoureux d’Obama au-delà de toute déontologie professionnelle.

    De plus, comme toute personnalité politique aussi exposée et au aussi long parcours, elle traîne quelques casseroles et quelques zones d’ombre même si elle s’est expliquée sur un certains nombre d’entre elles comme son soutien à la guerre d’Irak lors de la présidence de George W Bush.

    Pour autant, la seule bonne question à se poser, in fine, est de savoir si elle sera le meilleur choix pour les Etats-Unis et le monde, considérant que celui ou celle qui va présider aux destinées de la première puissance, intéresse la planète entière.

    De par ses qualités, ses états de service et sa vision d’une Amérique où les «opportunités» doivent toucher aussi bien les riches que la classe moyenne et ceux qui tentent de s’en sortir et qui, à l’extérieur, ne fuit pas ses responsabilités de leader du monde libre avec une fermeté plus grande qu’Obama et une vision moins binaire et manichéenne que George W Bush entre les gentils et les méchants, et face à des adversaires républicains peu expérimentés et souvent à l’idéologie très inquiétante, Hillary Clinton est certainement le meilleur choix aujourd’hui.

    Mais l’élection ne se déroulera qu’en novembre 2016, dans vingt-et-un mois, plus qu’il n’en faut pour l’émergence d’un nouvel Obama…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Etats-Unis: le Centre affaiblit après les élections de midterm

    Quasiment six ans jour pour jour après que Barack Obama ait été élu le 44° président des Etats-Unis sur un programme essentiellement centriste, le Congrès des Etats-Unis vient de basculer totalement à droite après les élections de mi-mandat et sur un thème quasi-monomaniaque, faire mordre la poussière au locataire de la Maison Blanche.

    Ainsi, la majorité de droite a été confirmée à la Chambre des représentants et le Sénat a basculé du même côté.

    Les républicains sont donc majoritaires dans les deux assemblées et se retrouveront à gouverner avec ce président centriste dont ils avaient fait la principale, sinon l’unique, cible durant toute la campagne électorale, déversant avec leurs alliés, des milliards de dollars pour y parvenir, notamment dans des publicités politiques au goût de plus en plus douteux, faisant de ces élections les plus chères jamais vues à mi-mandat.

    En outre, les républicains ont conforté leur positions dans plusieurs Etats, notamment dans ceux où leur politique a pourtant viré au désastre (Wisconsin ou Kansas) et ont gagné des Etats jusque là démocrates (Massachussetts, Illinois) où ils installent les leurs au poste de gouverneur.

    Pour certains médias américains, il s’agit d’une vague rouge (couleur des républicains, celle des démocrates étant la bleue), voire d’un raz-de-marée, ce qui semble, malgré tout, un peu excessif même si les démocrates doivent être choqués d’avoir été si lourdement sanctionnés alors que le pays va nettement mieux qu’en 2008 lorsque le président républicain, George W Bush quitta le pouvoir.

    Personne ne sait encore comment les républicains vont profiter de leur victoire alors que la prochaine présidentielle se déroule dans deux ans et qu’il leur faut absolument démontrer qu’ils sont capables de gouverner et de prendre des décisions importantes, eux qui n’ont depuis six ans eu qu’une seule tactique contre Obama, l’obstruction et la volonté de détruire tout ce que ce dernier avait construit.

    D’autant que le pays n’aime toujours pas les républicains (ils sont moins populaires que les démocrates et le président qu’ils viennent de battre!) et leurs positions extrémistes dans bien des domaines inquiètent les Américains qui souhaiteraient plus de modération et de consensus à Washington.

    Et, justement, à propos de cette modération et de ce consensus, ce qui est plus préoccupant pour le Centre, au-delà de cette défaite, c’est qu’il continue à disparaître petit à petit du Congrès alors qu’il représente une importante force électorale potentielle comme le montre tous les sondages mais aussi l’élection et la réélection dans un fauteuil, voici deux ans à peine, de Barack Obama.

    N’oublions pas que ce dernier se définit comme centriste ainsi que la favorite pour la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, tous deux au Parti démocrate alors que l’on ne trouve que des centristes résiduels au Parti républicain.

    Comment donc se fait-il que la droite, parfois radicale voire extrême, parvienne à de si bons résultats d’autant que dans les rangs des républicains il y a quasiment plus de centristes alors qu’ils étaient une force majeure il y a encore vingt ans?

    Passons rapidement sur la sempiternelle explication que le pays a viré à droite – ce qui n’explique évidemment pas les victoires d’Obama et peut-être celle de Clinton --, car il ne faut pas oublier que lors des élections de 2012 qui vit la victoire d’Obama, les démocrates devancèrent les républicains de plus d’un million de voix pour l’élection à la Chambre des représentants et se retrouvèrent malgré tout largement minoritaires!

    Tout cela du fait du découpage incroyable des circonscriptions où chaque parti – mais surtout le Parti républicain – a bâti des fiefs inexpugnables rendant souvent illusoire la démocratie puisqu’avec une minorité dans les urnes on peut désormais contrôler le Congrès avec une large majorité.

    De plus, Barack Obama souffre de ce syndrome qui expose dorénavant le chef d’un pays au désamour d’une population souvent sur des sentiments diffus et non sur une réalité concrète.

    Ainsi, on chercherait en vain les cataclysmes promis par les républicains si Barack Obama – rendu responsable de l’épidémie Ebola et de la création de l’Etat islamique! – n’était pas battu à ces élections (les républicains ont plus cité le nom du président dans leurs publicités, dans leurs interventions dans les médias, dans leurs discours et dans les débats face à leurs opposants que les démocrates…) mais le rejet du pouvoir central a joué à fond des deux côtés de l’échiquier politique.

    Car si les républicains l’ont si facilement emporté, c’est également parce que nombre d’électeurs démocrates ne sont pas déplacés dans les bureaux de vote, reprochant à Obama son centrisme.

    Mais si les électeurs ont voté pour un parti qu’ils détestent encore plus que le président, c’est qu’ils ont été déçus par ce dernier.

    Quand on dit cela, il faut se remémorer ce qu’on disait de Barack Obama en 2008.

    Il était présenté par les médias américains et mondiaux comme une superstar et un superman qui allait régler tous les problèmes des Etats-Unis et du monde.

    Son intelligence, son charisme, ses qualités relationnelles étaient loués partout.

    Dès cette première élection, il était évident qu’il ne pouvait que décevoir, même s’il avait réussi tout ce qu’il avait entrepris, tellement on lui demandait plus.

    Et, bien sûr, il n’a pas toujours été à la hauteur, non de cette attente, mais de ce qu’il avait lui-même déclaré.

    Surtout, il est apparu comme un homme loin du peuple (pas forcément de ses préoccupations) et qui avait du mal à lui parler, ce qui l’a enfermé dans une sorte de tour d’ivoire où les républicains l’ont ensuite retenu prisonnier.

    De même, sur plusieurs dossiers importants, sa réflexion, pourtant légitime, est apparue comme une faiblesse dans un monde où le paraître fait souvent la personne.

    On se rappelle ainsi de sa volte-face face à Bachar El Assad en Syrie mais aussi son incapacité à se décider à mettre en place une réforme de l’immigration.

    A chaque fois, les arguments sont tout à fait recevables mais ils apparaissent comme des renoncements couplés avec une certaine faiblesse.

    Plus généralement, Il y a également ce problème auxquels sont confrontés tous les centristes qui parviennent au pouvoir dans tous les pays du monde: gouverner au centre tout en devant constamment essuyer les critiques et les attaques de la Gauche et de la Droite et ce tout en continuant à chercher des terrains d’entente avec la Droite et la Gauche, puisque cela fait partie de leur Adn.

    Car Droite et Gauche ne sont pas prêtes aux compromis et profitent d’une main tendue pour décrire le pouvoir centriste comme mou et indécis ainsi que pour affirmer que sa politique vient de l’autre camp afin de mobiliser son électorat-clientèle.

    Les républicains avaient décidé en 2008, dès le lendemain de l’élection historique de Barack Obama à la présidence de lui faire vivre un enfer, à la fois parce qu’il voulait réformer un pays qui en avait tant besoin et parce qu’il voulait gouverner de manière bipartisane, voire post-partisane, ce qui représentait un danger électoral majeur pour un parti républicain déjà bien ancré dans une droite radicale.

    In fine, ils ont réussi après six ans d’attaques incessantes, de blocages au Congrès, d’insultes sur le président (qui, rappelons-le, a été présenté comme un nouvel Hitler ou un nouveau Staline par les extrémistes du Tea Party…).

    Doit-on en être satisfait pour la démocratie américaine et pour la démocratie tout court?...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre américain va-t-il faire deux fois l’Histoire de suite?

    Après Barack Obama, premier noir à occuper la Maison blanche en 2009, Hillary Clinton sera-t-elle la première femme à s’asseoir dans le fauteuil du bureau ovale en 2017?

    Si tel est le cas, ce sera l’occasion pour le Parti démocrate de faire deux fois l’Histoire. Mais aussi pour les centristes américains de faire coup double.

    Car Barack Obama et Hillary Clinton sont tous deux indubitablement du Centre et s’en revendiquent.

    Preuve, parmi tant d’autres: les attaques virulentes et incessantes de la gauche du Parti démocrate qui les trouvent «trop à droite» et celles de la droite du Parti républicain qui les trouvent «trop à gauche»!

    Plus sérieusement et plus profondément, si Obama a quelque peu donné une coloration «populiste» (qui signifie aux Etats-Unis, plus proche des revendications sociales du peuple, plus à gauche) à son discours depuis sa réélection face à l’intransigeance des républicains radicaux, il n’en demeure pas moins un homme du Centre.

    Il a maintes fois prouvé, par son positionnement avant et après son élection, qu’il défendait les valeurs et la vision centristes.

    En ce qui concerne Hillary Clinton, elle est depuis encore plus longtemps une femme du Centre, l’ayant constamment démontré par son action politique comme première dame des Etats-Unis pendant la présidence de son mari, Bill, comme sénatrice de New York, lors de sa campagne électorale de 2008 et lors de son passage à la tête du département d’Etat dans l’administration Obama.

    Les Pères fondateurs des Etats-Unis (ceux qui mirent en place le système politique et rédigèrent la Constitution) avaient dans l’idée de faire une démocratie centriste où le consensus devait systématiquement l’emporter afin d’éviter qu’un camp ne profite du pouvoir de manière outrancière et protéger les droits de la minorité par tout un mécanisme de pois et contrepoids que l’on appelle «check and balances».

    Si des hommes comme Franklin Roosevelt (démocrate, gauche) ou Ronald Reagan (républicain, droite) ont réussi, comme quelques autres présidents (de même que certaines législatures dominées par la gauche du Parti démocrate ou la droite du Parti républicain), à déplacer le curseur mis en place par les créateurs de la démocratie américaine, il est vrai que c’est le gouvernement «au centre» qui l’emporte dans la durée.

    Néanmoins, un gouvernement «du Centre» a été plus rare avec des personnalités comme Théodore Roosevelt (républicain) ou Bill Clinton (démocrate).

    Depuis le virage à droite du Parti républicain à la fin du XX° siècle, les centristes se trouvent essentiellement au Parti démocrate où ils sont bien représentés même si l’aile droite de ce dernier (les «blue dogs», courant de centre-droit) est en perte de vitesse.

    Quant à Hillary Clinton, les choses semblent se présenter sous des auspices que l’on pourrait qualifier de plus qu’encourageants.

    Largement en tête tant dans les baromètres de popularité que dans les sondages d’intention de vote, elle a déjà derrière elle de nombreux supporters qui s’organisent et organisent la machine de guerre électorale même si elle n’a pas encore dévoilé ses intentions pour la présidentielle de 2016.

    Ces dernières semaines, les médias ont encore un peu plus parlé d’elle puisque le temps électoral aux Etats-Unis est devenu quasi-permanent …

    Quoi qu’il en soit, elle semble être, non seulement la grande favorite, mais ne pas pouvoir être battue.

    Néanmoins, nous sommes encore à plus de deux ans et demi avant la prochaine élection et il peut se passer beaucoup de choses qui pourraient casser cette évidence.

    Rappelons qu’en 2008, elle était l’archi-favorite de la primaire démocrate ainsi que de l’élection présidentielle et qu’elle a trouvé sur son chemin un certain Barack Obama…

    De même, elle cristallise sur son nom la haine tenace de très nombreux républicains ultras, ce qui pourrait multiplier, lors de la prochaine campagne, le nombre de coups tordus, ces fameuses «boules puantes», à son encontre et dont on peut avoir un avant-goût de temps à autre.

    Il faudra également qu’elle soit à la hauteur. Même si cela semble une évidence pour une femme qui maîtrise la politique comme elle, rien n’est jamais gagné d’avance dans une élection présidentielle.

    Pour autant, Hillary Clinton a de fortes chances de devenir la première présidente des Etats-Unis (on ne voit pas qui pourrait, en tant que femme au jour d’aujourd’hui, avoir autant de chances qu’elle).

    Et si c’est le cas, l’on sera alors assuré d’avoir une vraie centriste à la Maison blanche dont un des proches conseillers sera un autre vrai centriste, un certain Bill Clinton…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Obama fidèle à une politique centriste

    Un conseiller de Barack Obama vient d’expliquer que ce qui était particulièrement difficile pour le président américain était d’être constamment attaqué tant à sa droite qu’à sa gauche.

    Bienvenue dans le monde du Centre, monsieur le conseiller!

    Celui-ci estime qu’Obama devrait donner des gages à un des deux côtés afin de ne pas demeurer dans une telle situation qu’il considère comme intenable politiquement.

    En somme, il lui demande de ne plus être centriste…

    Comme je l’ai déjà dit de nombreuses fois, être du Centre, c’est effectivement s’exposer constamment aux critiques de la gauche et de la droite, c’est-à-dire à un double-feu de critiques des clientélismes et des populismes des deux bords extrêmes.

    Un centriste qui réussit, c’est une défaite pour la gauche et la droite. C’est donc inacceptable pour les extrêmes.

    Barack Obama, qui ne s’est jamais départi de son positionnement centriste, ne le savait peut-être pas en 2007 lorsqu’il a accédé à la Maison blanche, mais j’en doute.

    Parions qu’avec les attaques parfois ordurières dont il a été victime et venant tant de droite que de gauche, il est désormais parfaitement au courant!

    C’est bien d’ailleurs ce qui est arrivé à nombre de ses prédécesseurs lorsqu’ils ont accédé, dans le monde, au poste suprême d’un Etat.

    Bill Clinton aux Etats-Unis mais, en France, Valéry Giscard d’Estaing pour ne prendre que deux exemples.

    Et quand un dirigeant de droite ou de gauche, s’aventure de temps en temps au centre de l’échiquier politique, comme c’est le cas de François Hollande aujourd’hui et de Jacques Chirac hier, ils sont bombardés de critiques venus des deux bords.

    C’est comme cela.

    Pour en revenir à Obama qui, lui, est un vrai centriste, ces critiques sont un bon baromètre de son positionnement politique.

    Dans la tourmente actuellement – mais on pourrait dire, comme d’habitude! – suite à des affaires où il n’a rien à voir et à d’autres où l’on met en cause son action, voire ses reniements, il demeure droit dans ses bottes de centriste.

    Avant cela, rappelons qu’il y a le monde tel qu’on voudrait le voir et le monde tel qu’il est. Un centriste peut rêver que notre monde ressemble au premier mais il se doit d’agir de manière responsable vis-à-vis du second afin de le rendre meilleur et plus sûr.

    Mais ce hiatus entre les deux mondes est bien une réalité politique qui contraint les responsables politiques de tous bords de faire le grand écart lorsqu’ils sont au pouvoir.

    Oui, le monde tel qu’il est a du mal, parfois, à faire rêver alors que l’on peut bâtir toutes les fantasmagories que l’on souhaite avec le monde tel qu’on voudrait le voir.

    Dans ce dernier, il n’y a pas de crises économiques qui mettent au chômage des millions de personnes, il n’y a pas d’enfants battus et d’autres vivants dans des bidonvilles, il n’y a pas de terroristes qui s’attaquent à des personnes qui ne leur ont rien fait et il n’y a ni misère, ni haine, seulement du respect et de l’amour.

    Rêvons car cela nous aide à poursuivre l’espoir d’un monde meilleur et les rêveurs ont eu, souvent, de meilleurs résultats que ceux qui renonçaient.

    Cependant, agir sur la réalité pour la rendre meilleure est l’action la plus efficace de toute. Mais elle est loin d’être la plus glamour, ni la plus populaire.

    Voilà comment on peut expliquer, partout dans le monde, les difficultés des politiques centristes, voire au centre.

    Barack Obama a évidemment des idéaux et ses discours où il stigmatise la guerre, la pauvreté et la violence faite aux enfants en sont des preuves.

    De même que son action en faveur d’une couverture santé des plus pauvres, sa volonté de régulariser nombre d’immigrants entrés illégalement aux Etats-Unis ou pour réguler la finance afin qu’elle ne soit pas toute puissance et dicte ses volontés à la nation tout entière, est dictée par une volonté de bâtir un monde meilleur.

    Pour autant, il n’a jamais été un naïf et il sait qu’il y a une réalité que l’on peut réformer, que l’on peut améliorer, que l’on peut parfois transformer mais qui est là et qui sera toujours là face aux chimères des idéologues de la droite et de la gauche.

    De même, il n’a jamais fui les responsabilités qui peuvent écorner une image comme celle d’assurer la sécurité des Etats-Unis face au terrorisme, qu’il vienne de l’extérieur ou de l’intérieur, démontrant qu’être centriste n’est pas être naïf.

    Il lui reste encore trois ans et demi pour faire de son passage à la Maison blanche une réussite centriste mais il a déjà accompli beaucoup.

    Pour autant, quoiqu’il arrive, il devra faire face à ces attaques venues de la droite et de la gauche jusqu’à la fin de son mandat.

    Ceux qui, à droite et à gauche, affirment qu’être du Centre est un positionnement politique sûr et de tout repos sont des mystificateurs. Ils confondent à dessein la volonté de mener une politique de juste équilibre et de réformes responsables avec cette politique démagogique qui est de contenter, en même temps, tous les clientélismes en faisant de l’immobilisme irresponsable qu’eux-mêmes mènent lorsqu’ils sont au pouvoir après avoir abandonné la plupart de leurs promesses électorales irréalistes.

    Ici, l’alliance objective Gauche-Droite contre le Centre est vraiment une réalité.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Barack Obama est-il toujours centriste?

     

    Alors qu’il vient tout juste de commencer son second mandat après avoir été réélu sans équivoque, de nouveau, les accusations fusent à l’encontre de Barack Obama, notamment depuis que les coupes budgétaires automatiques sont entrées en vigueur après l’échec des négociations entre la Maison blanche et la Chambre des représentants, début mars.

     

    Venus de la droite comme de la gauche, celles-ci prétendent que le président des Etats-Unis n’est pas (ou plus) un centriste mais qu’il a, soit opéré un tournant à gauche (selon les conservateurs), soit mis de l’eau dans son vin démocrate pour séduire les républicains (selon les liberals).

     

    Qu’en est-il?

     

    Il est vrai que Barack Obama campe sur des positions bien plus fermes aujourd’hui face aux républicains. Mais la faute à qui et pourquoi? Ce sont ces mêmes républicains qui ont tout fait pour radicaliser les deux camps depuis 2009. Et lorsque Barack Obama a fait des gestes vers leurs positions, à chaque fois, ils en ont profité pour lui en demander plus, c’est-à-dire de pencher nettement sur sa droite.

     

    On ne peut donc pas le blâmer, après avoir été réélu par ces concitoyens et voyant ses thèses largement approuvées, d’adopter un positionnement de départ plus au centre-gauche afin de n’avoir pas à céder trop de terrain, in fine, lors des négociations avec des républicains toujours majoritaires à la Chambre des représentants et qui ont, une nouvelle fois, décidé de faire de l’obstruction car celle-ci est le dernier ciment qui leur reste entre eux, eux qui sont de plus en plus divisés entre les réalistes (qui ne veulent plus s’enfermer dans de l’idéologie stérile qui continuera à leur faire perdre la majorité des voix aux élections, ce qui a été le cas en novembre 2012, même à la Chambre des représentants où ils n’ont gardé leur majorité que grâce aux découpages honteux des circonscriptions réalisées par les organes législatifs de chaque Etat) et les idéologues (qui ne parlent que de «pureté» et de ligne politique sans concession contrairement au jeu politique traditionnel américain du consensus issu de la Constitution même des Etats-Unis qui a mis en place un système de balance des pouvoirs).

     

    Mais, il est vrai aussi que Barack Obama a continué à affirmer qu’il était ouvert à un vrai compromis avec les républicains, notamment sur la réduction des déficits par un équilibre entre coupes budgétaires dans tous les domaines et augmentation des impôts des plus riches afin de ne pas compromettre la reprise économique que connait actuellement le pays.

     

    De ce fait, il a été immédiatement accusé par la gauche du Parti démocrate de vouloir, une nouvelle fois, abandonner les programmes sociaux et favoriser les entreprises au détriment des plus pauvres.

     

    En réalité, le changement le plus notable dans la politique de Barack Obama n’est pas le fond mais la forme.

     

    Pendant quatre ans, même quand il avait une majorité démocrate à la Chambre des représentants jusqu’en 2010, il a tendu la main aux républicains, même s’il ne l’a pas fait de la manière traditionnelle pratiquée à Washington en faisant semblant d’être ami avec ses opposants, ce que ces derniers ainsi que les médias lui ont reproché.

     

    Il faut dire qu’Obama croit en la politique et estime qu’elle ne sort pas grandie si elle ne devient qu’un spectacle.

     

    Dans un monde de communication, c’est un handicap, lui que l’on présente pourtant (et à tort) comme un communiquant hors pair en faisant référence à ses deux campagnes présidentielles et à son utilisation d’internet et des réseaux sociaux.

     

    Car il est avant tout un homme de conviction avant d’être un bateleur de foire.

     

    Toujours est-il qu’il a constaté amèrement que ses ouvertures ont été, à chaque fois, l’occasion pour ses opposants de droite mais aussi de gauche, de tenter de l’affaiblir et de le déconsidérer auprès des électeurs.

     

    Rappelons ainsi qu’en 2209, il avait voulu laisser au Congrès (Chambre des représentants et Sénat) le soin de structurer la loi sur l’assurance-santé à partir des grandes lignes qu’il avait défendues pendant la campagne présidentielle afin de trouver le plus large consensus possible.

     

    Résultat, les républicains avaient fait de l’opposition systématique, avaient joué la montre et avaient monté des opérations de communication mensongères et indignes (comme par exemple, sur les «panels de la mort») qui ont abouti, entre autres, à l’émergence du Tea Party et à ses outrances.

     

    De leur côté, les démocrates de gauche n’avaient pas cessé de dénoncer en Barack Obama un démocrate conservateur, certain allant même jusqu’à dire qu’il était plus à droite que nombre de républicains!

     

    Dès lors, à l’entame de son second mandat – qui est pour lui tout aussi important que son premier, voire plus, car il légitime son action et n’en fait plus une curiosité historique, «le premier noir à la Maison blanche» -, il refuse de se faire coincer entre ces deux oppositions, surtout de permettre aux républicains de bloquer son action réformatrice qu’il veut mener dans de nombreux domaines (élections, contrôle des armes à feu, programmes sociaux, immigration, etc.).

     

    Evidemment, il n’est pas sûr qu’il puisse réussir à sortir de cette nasse. Nombre de médias et de commentateurs sont sceptiques sur ses chances de réussite. Pour autant, il ne faudrait pas l’enterrer trop vite car on oublie trop souvent ses nombreux succès et à l’heure du bilan, honnête, on verra sans doute qu’il a beaucoup plus agi que certains ne le prétendent actuellement.

     

    Reste que sa politique demeure aujourd’hui dans ses fondements ce qu’elle était au moment où il devint le 44° président des Etats-Unis, centriste. Et cela ne plaît vraiment pas à tout le monde. Comme d’habitude…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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    Barack Obama est-il toujours centriste?

     

    Alors qu’il vient tout juste de commencer son second mandat après avoir été réélu sans équivoque, de nouveau, les accusations fusent à l’encontre de Barack Obama, notamment depuis que les coupes budgétaires automatiques sont entrées en vigueur après l’échec des négociations entre la Maison blanche et la Chambre des représentants, début mars.

     

    Venus de la droite comme de la gauche, celles-ci prétendent que le président des Etats-Unis n’est pas (ou plus) un centriste mais qu’il a, soit opéré un tournant à gauche (selon les conservateurs), soit mis de l’eau dans son vin démocrate pour séduire les républicains (selon les liberals).

     

    Qu’en est-il?

     

    Il est vrai que Barack Obama campe sur des positions bien plus fermes aujourd’hui face aux républicains. Mais la faute à qui et pourquoi? Ce sont ces mêmes républicains qui ont tout fait pour radicaliser les deux camps depuis 2009. Et lorsque Barack Obama a fait des gestes vers leurs positions, à chaque fois, ils en ont profité pour lui en demander plus, c’est-à-dire de pencher nettement sur sa droite.

     

    On ne peut donc pas le blâmer, après avoir été réélu par ces concitoyens et voyant ses thèses largement approuvées, d’adopter un positionnement de départ plus au centre-gauche afin de n’avoir pas à céder trop de terrain, in fine, lors des négociations avec des républicains toujours majoritaires à la Chambre des représentants et qui ont, une nouvelle fois, décidé de faire de l’obstruction car celle-ci est le dernier ciment qui leur reste entre eux, eux qui sont de plus en plus divisés entre les réalistes (qui ne veulent plus s’enfermer dans de l’idéologie stérile qui continuera à leur faire perdre la majorité des voix aux élections, ce qui a été le cas en novembre 2012, même à la Chambre des représentants où ils n’ont gardé leur majorité que grâce aux découpages honteux des circonscriptions réalisées par les organes législatifs de chaque Etat) et les idéologues (qui ne parlent que de «pureté» et de ligne politique sans concession contrairement au jeu politique traditionnel américain du consensus issu de la Constitution même des Etats-Unis qui a mis en place un système de balance des pouvoirs).

     

    Mais, il est vrai aussi que Barack Obama a continué à affirmer qu’il était ouvert à un vrai compromis avec les républicains, notamment sur la réduction des déficits par un équilibre entre coupes budgétaires dans tous les domaines et augmentation des impôts des plus riches afin de ne pas compromettre la reprise économique que connait actuellement le pays.

     

    De ce fait, il a été immédiatement accusé par la gauche du Parti démocrate de vouloir, une nouvelle fois, abandonner les programmes sociaux et favoriser les entreprises au détriment des plus pauvres.

     

    En réalité, le changement le plus notable dans la politique de Barack Obama n’est pas le fond mais la forme.

     

    Pendant quatre ans, même quand il avait une majorité démocrate à la Chambre des représentants jusqu’en 2010, il a tendu la main aux républicains, même s’il ne l’a pas fait de la manière traditionnelle pratiquée à Washington en faisant semblant d’être ami avec ses opposants, ce que ces derniers ainsi que les médias lui ont reproché.

     

    Il faut dire qu’Obama croit en la politique et estime qu’elle ne sort pas grandie si elle ne devient qu’un spectacle.

     

    Dans un monde de communication, c’est un handicap, lui que l’on présente pourtant (et à tort) comme un communiquant hors pair en faisant référence à ses deux campagnes présidentielles et à son utilisation d’internet et des réseaux sociaux.

     

    Car il est avant tout un homme de conviction avant d’être un bateleur de foire.

     

    Toujours est-il qu’il a constaté amèrement que ses ouvertures ont été, à chaque fois, l’occasion pour ses opposants de droite mais aussi de gauche, de tenter de l’affaiblir et de le déconsidérer auprès des électeurs.

     

    Rappelons ainsi qu’en 2209, il avait voulu laisser au Congrès (Chambre des représentants et Sénat) le soin de structurer la loi sur l’assurance-santé à partir des grandes lignes qu’il avait défendues pendant la campagne présidentielle afin de trouver le plus large consensus possible.

     

    Résultat, les républicains avaient fait de l’opposition systématique, avaient joué la montre et avaient monté des opérations de communication mensongères et indignes (comme par exemple, sur les «panels de la mort») qui ont abouti, entre autres, à l’émergence du Tea Party et à ses outrances.

     

    De leur côté, les démocrates de gauche n’avaient pas cessé de dénoncer en Barack Obama un démocrate conservateur, certain allant même jusqu’à dire qu’il était plus à droite que nombre de républicains!

     

    Dès lors, à l’entame de son second mandat – qui est pour lui tout aussi important que son premier, voire plus, car il légitime son action et n’en fait plus une curiosité historique, «le premier noir à la Maison blanche» -, il refuse de se faire coincer entre ces deux oppositions, surtout de permettre aux républicains de bloquer son action réformatrice qu’il veut mener dans de nombreux domaines (élections, contrôle des armes à feu, programmes sociaux, immigration, etc.).

     

    Evidemment, il n’est pas sûr qu’il puisse réussir à sortir de cette nasse. Nombre de médias et de commentateurs sont sceptiques sur ses chances de réussite. Pour autant, il ne faudrait pas l’enterrer trop vite car on oublie trop souvent ses nombreux succès et à l’heure du bilan, honnête, on verra sans doute qu’il a beaucoup plus agi que certains ne le prétendent actuellement.

     

    Reste que sa politique demeure aujourd’hui dans ses fondements ce qu’elle était au moment où il devint le 44° président des Etats-Unis, centriste. Et cela ne plaît vraiment pas à tout le monde. Comme d’habitude…

     

    Alexandre Vatimbella

     


     

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  • Si Obama avait été populiste…


    Barack Obama semble, en ce moment, aspiré par un tourbillon dans un trou d’air politique qui pourrait bien devenir un trou noir dont il ne parviendra plus à sortir. Une spirale qui pourrait lui être fatale en 2012 en lui coûtant sa réélection.

    Et certains de se désoler. «Ah! se lamentent-ils, si Obama avait été un populiste, il aurait pu se battre avec tous les armes utilisées par ses adversaires: exagérations, mensonges, campagnes haineuses, boules puantes, travestissement de la réalité, démagogie, clientélisme et quelques autres armes du même genre». Tout l’arsenal qui permet à un politicien de flatter l’électorat tout en n’étant réellement intéressé que par son élection (ou sa réélection).

    Mais tel n’est pas le cas. Tel n’a jamais été le cas. Ce qui distingue Barack Obama de ses adversaires, c’est aussi ce refus d’entrer dans le «cirque» politique de Washington comme il l’a déclaré lors de sa dernière intervention devant le Congrès en présentant son plan contre le chômage.

    Tout cela repose un certain nombre de questions, récurrentes depuis la fondation de la démocratie représentative, sur les qualités que doit posséder un chef élu au suffrage universel. Des analystes politiques en viennent même à prétendre que Barack Obama est «trop intelligent» pour le poste…

    Quoiqu’il en soit, dans sa démarche centriste, il a raison sur trois points.

    Premièrement, le régime politique américain est basé sur le compromis et le consensus, buts qu’il poursuit inlassablement depuis le début de sa présidence, quitte à passer pour un faible alors que cette attitude révèle plus une force de caractère que celle qui aurait consisté à se positionner de manière manichéenne dans un camp contre l’autre (même si, parfois, il a cédé un peu à cette tentation pour répondre à des attaques virulentes à son encontre, indignes d’une démocratie).

    Deuxièmement, le Centrisme est à même de régler les problèmes politiques, économiques et sociaux qui se posent, actuellement, aux Etats-Unis et au monde en général. La recherche d’une société équilibrée où les clientélismes ne font plus la loi au détriment de «monsieur tout le monde» est bien celle qui est la plus adaptée à la démocratie républicaine représentative.

    Troisièmement, faire de la surenchère idéologique, comme le lui demandent nombre de démocrates pour contrer la surenchère des républicains, ne peut que diviser un peu plus le pays au moment où celui-ci doit être uni et n’aurait comme conséquence que de durcir un climat politique déjà bien malsain. Son refus d’entrer dans ce jeu, où le seul perdant serait le pays, lui fera peut-être perdre les élections. Est-ce un aveu de faiblesse ou de force morale?

    D’autant que les Américains, majoritairement, dans tous les sondages, désirent être gouvernés au centre, de manière modérée et apaisée. Comme il l’a toujours dit, notamment lors de sa campagne électorale de 2008, il est bien dans le courant dominant («mainstream») de la politique américaine.

    Cependant, le danger pour Barack Obama est qu’il se trouve dans un pays de plus en plus polarisé, où la droite américaine a décidé de jouer son va-tout sur l’idéologie et la paralysie au détriment du bien de la nation et que nombre d’électeurs démocrates ne veulent plus de déplacer pour voter pour un président qui n’est pas assez idéologique à leur goût, tout au moins dans les discours.

    Raison n’est pas élection et Barack Obama est en train de s’en apercevoir et risque d’en faire les frais.

    Reste que la chute annoncée du locataire de la Maison blanche est un peu prématurée. Il possède de nombreux atouts pour se succéder à lui-même et de nombreux avantages sur les candidats à la candidature républicains.

    Pour le politologue de Chicago, Don Rose, invité récemment par l’IFRI (Institut français des relations internationales) et la French-american foundation, ces atouts sont d’abord son œuvre législative, qui est la plus importante de n’importe quel autre président, mais aussi son nouveau plan pour l’emploi qu’il vient de dévoiler, l’obstruction systématique des républicains à son encontre ce qui les fera apparaître comme de vulgaires politiciens qui sont «anti-tout» et donc contre toute mesure pour faire baisser le chômage . Sans oublier qu’il est le sortant qui bénéficie toujours d’une prime à la réélection. D’autant que rien de grave n’est venu pour l’instant entacher sa présidence.

    Néanmoins, ce proche du Parti démocrate pointe un danger. Celui que nous expliquions au début, cette spirale qui ferait que les Américains soient de plus en plus nombreux à estimer qu’il n’est pas fait pour le poste suprême.

    D’où la nécessité pour Barack Obama de forcer sa nature de centriste consensuel en rendant coup pour coup. A moins que la situation économique des Etats-Unis ne s’améliore dans l’année qui le sépare de l’élection présidentielle. Pour cela, il faudrait qu’il puisse agir, ce que les républicains ne veulent absolument pas de peur qu’il réussisse!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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