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dominique strauss-kahn

  • Les centristes de la majorité et Sarkozy


    Nicolas Sarkozy est passé à l’offensive vis-à-vis des centristes de la majorité au moment où ceux-ci finalisent leur «alliance» les regroupant et où leur leader, Jean-Louis Borloo est sur le point d’annoncer sa candidature à la présidentielle.

    Après avoir fait donné les seconds couteaux, du député radical Leonetti au président de l’UMP Copé en passant par le Premier ministre Fillon, le Président de la république s’est enfin décidé à monter en première ligne en recevant les députés du Nouveau centre pour leur expliquer fermement tout le bien (!) qu’il pensait de leur «alliance» et tout le mal qu’il pensait de leur indépendance. Sans parler de l’aversion que lui inspirait la candidature de Jean-Louis Borloo, son grand ami…

    Cette prise de parole de Nicolas Sarkozy s’est accompagnée de toute la panoplie réservée à ceux qui veulent prendre leur indépendance dans la sphère politique. Il leur a dit combien leur combat était le sien et combien ceux qui ne comprendraient pas la nécessité de l’union de la majorité présidentielle s’exposaient à des mesures de rétorsion comme celle, bien connue, concernant les élus et plus particulièrement les députés, de ne pas être investi lors des prochaines élections et/ou d’avoir un concurrent de leur propre camp.

    Pour l’instant, les modérés de la majorité présidentielle qui ont décidé de s’émanciper de Nicolas Sarkozy et de l’UMP affichent la sérénité et affirment que cela ne change rien à leur détermination d’aller jusqu’au bout de leur démarche. C’est toujours le cas quand les élections sont encore loin et que l’on croit encore dans la dynamique des décisions que l’on vient de prendre dans une certaine euphorie. Pourtant, tout le monde sait que si Jean-Louis Borloo ne décolle pas dans les trois mois à venir dans les sondages, ce sera sans doute une autre histoire. D’autant que l’intéressé n’a aucune envie de se griller politiquement.

    Rappelons que la stratégie de Nicolas Sarkozy est de réunir toute la majorité actuelle sous son nom pour la prochaine élection présidentielle afin d’arriver en première position lors du premier tour et initier une dynamique victorieuse pour le second tour.

    A ceux qui lui répondent qu’il n’aura alors aucune réserve de voix, il explique qu’il aura au moins une partie des voix de François Bayrou qui se présentera quoiqu’il arrive. C’est d’ailleurs pourquoi Nicolas Sarkozy affirme à qui veut l’entendre que le seul vrai centriste et le seul qui est légitime à se présenter sous la bannière du Centre en 2012 est le leader du Mouvement démocrate.

    Ces voix de François Bayrou qui le rejoindront seront ces 1% à 3% dont il aura besoin pour faire la différence.

    Mais ce que ne dit pas l’actuel hôte de l’Elysée, c’est que sa réserve principale de voix se trouve du côté de Marine Le Pen. S’il parvient à être en tête, devant le candidat socialiste et en ayant éliminé la candidate du Front national, alors une grande partie des déçus du sarkozysme, qui se sera portée sur Le Pen ou qui se sera abstenue, préfèrera voter pour lui plutôt que pour le PS (dont le candidat sera plus à gauche que cela avait été Dominique Strauss-Kahn) ou même que s’abstenir afin d’éviter de voir l’élection d’un président de gauche.

    Evidemment, c’est une analyse qui n’est pas sûre d’être validée d’autant que les Français semblent penser que Nicolas Sarkozy a fait son temps et jugent de manière très dure son action depuis plus de quatre ans. Cependant, une élection présidentielle se joue tout autant pour un candidat que contre les autres. De même, la situation politique, économique et sociale peut encore changer d’ici à avril 2012.

    En attendant, une des tâches principales du président de la république, c’est éviter, à la fois, la dispersion des voix de sa majorité avec la présence d’un ou deux concurrents (Borloo, voire Villepin) et une campagne où ceux-ci ne manqueraient pas de critiquer le bilan du quinquennat au risque de démobiliser leurs électeurs pour un vote en sa faveur au second tour.

    Question essentielle: que feront, au bout du compte, les modérés de centre-droit de la majorité? Nicolas Sarkozy pensent qu’ils manqueront de courage pour aller jusqu’au bout de leur démarche d’émancipation. Ont-ils vraiment la capacité de le faire mentir?

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • L’absence de Strauss-Kahn profitera-t-elle au Centre?


    L’affaire d’agression sexuelle impliquant Dominique Strauss-Kahn à New York et sa probable absence qui en découle lors de la prochaine présidentielle aura-t-elle une incidence sur le score des candidats centristes en 2012?

    C’est ce que l’on entend un peu partout depuis que le favori pour l’investiture socialiste et le poste de président de la république est derrière les barreaux. Rappelons que le directeur du FMI (Fonds monétaire international) caracolait en tête, non seulement dans les sondages sur la primaire socialiste mais également dans ceux de l’élection présidentielle, au premier comme au second tour.

    Une des raisons qui incitent à penser que son absence pourrait gonfler le score du ou des candidats du Centre est la proximité idéologique entre cette gauche social-démocrate et le centre social.

    Les amis de Jean-Louis Borloo (Parti radical) et de François Bayrou (Mouvement démocrate), les deux candidats centristes les plus sérieux, estiment ainsi qu’un bon nombre de voix qui allaient se porter sur Dominique Strauss-Kahn se reporteront sur leur leader.

    Un sondeur interrogé par Le Monde affirme même que le déplacement des voix pourrait atteindre 5%, ce qui n’est pas rien mais n’est pas non plus un rabattement des cartes politiques.

    D’ailleurs, les sondages ont déjà montré la réalité de ce phénomène. Ainsi, dans le dernier sondage LH2 pour le site internet Yahoo, les deux candidats centristes précités obtenaient ensemble 16% des voix avec la présence de M. Strauss-Kahn et pouvaient obtenir jusqu’à 19% dans le cas où ils seraient opposés au premier tour à un autre socialiste.

    Pour autant, on est loin d’une certaine euphorie qui s’est emparée des participants au congrès du Parti radical et au conseil national du Mouvement démocrate qui se sont tenus le week-end dernier au moment où le dirigeant du FMI était arrêté par la police newyorkaise.

    Au jour d’aujourd’hui, le gain n’est, au mieux que de trois points (même si de nouveaux sondages vont tenter, certainement, d’apprécier le phénomène) ce qui ne permettra évidemment pas au Centre de pouvoir remporter la présidentielle en cas de candidature unique. Et même si les prochaines enquêtes d’opinion faisaient apparaître des gains beaucoup plus élevés, rien ne dit ceux-ci dureraient jusqu’en avril 2012.

    Mais l’on sait que la politique n’est pas qu’une question de rationalité et de chiffres. Elle est aussi et beaucoup émotion et symboles. Or, l’appel d’air provoqué par l’affaire Strauss-Kahn peut créer une dynamique.

    Celle-ci peut prendre une forme populiste «on le savait bien: tous pourris!» et bénéficier au Front national et à sa candidate d’un côté et à l’extrême gauche de l’autre.

    Elle peut, à l’inverse, prendre une forme plus introspective et permettre aux modérés de démontrer qu’il faut à la France une nouvelle vision apaisée et consensuelle de la politique afin de réconcilier les Français entre eux.

    Cependant, rien n’indique pour l’instant de quel côté le vent va souffler, ni quel sera le montant du transfert de voix. Et il serait contreproductif d’attendre de cette affaire un quelconque renouveau centriste solide et pérenne. Cela démontrerait que le Centre n’a décidément rien d’autre à proposer que d’être un refuge pour les déçus de la Droite et de la Gauche. Et, au moindre coup de vent en sens contraire, tout ce château de carte s’écroulerait en un instant.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme