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dominique de villepin

  • L’année du Centrisme en France. 2011: L’échec de la refondation du Centre

     

     


     

    Comme chaque année, nous faisons ici le bilan de l’année qui vient de s’écouler pour le Centre et le Centrisme en France.

     

    2011 aura été marquée, d’abord et avant tout, par l’échec de la réunion des centristes et de la refondation d’un parti centriste fort. Mais elle a aussi vu François Bayrou reprendre espoir de bien figurer à la prochaine élection présidentielle.

     

    En outre, elle a vu des tentatives, plus ou moins subtiles, de récupération du Centre par des politiciens venus de la Droite comme Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Plus fondamental, s’est posée la question de l’avenir du Centre en France comme force politique capable de gouverner ou de nouer des alliances équilibrées avec la Droite ou la Gauche.

     

    - Echec de la refondation du Centre

     

    S’il est difficile de savoir qui y a cru réellement, en tout cas, la refondation du Centre autour d’un parti unique ou d’une confédération de partis sur le modèle de l’UDF de 1978 a été un échec total.

     

    A la fin 2010, on comptait deux formations centristes principales, le Mouvement démocrate et le Nouveau centre, et deux micro-formations, l’Alliance centriste (qui, paradoxalement, a plus d’élus que le Mouvement démocrate!) et Cap 21. A la fin 2011, le paysage est exactement le même, figé par l’incapacité des centristes à se rassembler et même à se parler autrement que par des invectives ou des reproches. Dès lors, pas étonnant qu’ils aient du mal à parler aux Français.

     

    Tout a commencé au début de l’année quand Hervé Morin, le président du Nouveau centre, et Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, décident, dans la foulée d’intentions explicitées dans les derniers mois de 2010, de créer une Confédération des Centres. Une initiative importante pour les deux hommes qui semble pouvoir faire bouger les lignes ou, au moins, faire réagir les autres composantes du Centre et ceux qui veulent s’y associer comme le Parti radical.

     

    Hervé Morin a besoin, absolument, de trouver un partenaire pour prendre la tête d’un rassemblement des centristes avant que ne le fasse Jean-Louis Borloo qui dit alors réfléchir pour en être, lui-même, le chef. Quant à Jean Arthuis, la création en 2009 de l’Alliance centriste pour en faire la pierre angulaire d’une refondation du Centre a été, jusque-là un échec dû en grande partie à son inaction velléitaire. Il doit démontrer qu’il agit à ceux qui l’ont rejoint mais aussi aux autres leaders centristes.

     

    Dans une déclaration commune à l’Assemblée nationale, ils se font forts de créer une formation où se retrouveront toutes les familles centristes.

     

    Bien sûr, dès le départ, les deux hommes ne sont pas d’accord sur qui doit ou non faire partie de cette confédération. Hervé Morin estime que François Bayrou n’y a pas sa place, et Jean Arthuis ne voit pas d’un bon œil la présence dans le tour de table de la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel.

     

    Cependant, ils partagent l’espoir de créer une dynamique qui balaiera les préventions, les oppositions et les inimitiés.

     

    En réalité, ils vont en créer de nouvelles!

     

    Car, dès la déclaration commune publiée, le troisième larron cité plus haut entre immédiatement dans la ronde, sentant qu’il ne faut pas que le train de la refondation le laisse sur le quai.

     

    D’autant que Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, est un homme humilié par Nicolas Sarkozy, lui qui se voyait premier ministre avant d’être sèchement recalé. Il rêve évidemment de prendre sa revanche en détachant sa formation politique de l’UMP et en organisant sa candidature à la présidentielle de 2012.

     

    Il est populaire dans l’opinion publique et se prend à rêver de l’Elysée. Il lui faut seulement un lieu politique pour assoir sa crédibilité de candidat à la présidentielle et lui fournir quelques troupes. Son choix se porte sur le Centre.

     

    Car, si le Parti radical est au centre de l’échiquier politique, il n’est pourtant pas, historiquement, un parti du Centre même s’il a compté de véritables et grands centristes dans ses rangs au cours de sa longue existence, comme, par exemple, Aristide Briand, pour n’en citer qu’un.

     

    Le problème, c’est que Jean-Louis Borloo est fermement arrimé à la majorité présidentielle et qu’il ne compte pas en sortir (ou qu’il ne le peut, ses élus ne le souhaitant pas, majoritairement), ce qui est contraire à la vision d’un Centre indépendant.

     

    Cependant, il se révèle vite qu’Hervé Morin partage lui aussi ce positionnement politique et parle de rassembler, non plus le Centre, mais le centre-droit. Du coup, les deux hommes, qui se détestent, vont se rapprocher ainsi que leurs deux formations, éloignant la possibilité pour le Mouvement démocrate de s’associer à une telle confédération.

     

    De son côté, Jean Arthuis, qui ne veut pas perdre la main, publie maladroitement sur son blog un appel à rejoindre cette future confédération bien ancrée désormais au centre-droit alors que la majorité des militants de l’Alliance centriste n’en veulent pas. Il devra faire machine arrière et détruira ainsi la capacité de son parti à jouer un quelconque rôle de premier plan dans une refondation centriste.

     

    Hervé Morin se retrouve alors seul face à Jean-Louis Borloo et estimera, en plus, que Jean Arthuis l’a trahi. D’autant que le président du Nouveau centre doit également affronter une fronde interne, nourrie de ressentiments de longue date (comme avec Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif), et nombre de ses élus, de François Sauvadet à Valérie Létard en passant par Maurice Leroy, prennent position pour un leadership de Jean-Louis Borloo.

     

    Ces dissensions entre le Nouveau centre et le Parti radical (et à l’intérieur du Nouveau centre) n’empêchent pas, au début de l’été, la création de l’Arés (Alliance républicaine écologique et sociale) qui regroupe, outre les deux formations citées plus haut, le micro-parti de Jean-Marie Bockel, la Gauche Moderne, et un club inconnu jusque là, dirigé par Hervé de Charrette, transfuge de l’UMP.

     

    Les responsables de cette Arés se réunissent et élaborent des positions communes et se distribuent des postes. Néanmoins, il n’y a pas grand monde pour croire à une véritable union.

     

    La suite va malheureusement démontrer que le rapprochement n’est qu’un trompe l’œil. Car, dès la rentrée de septembre, il se confirme qu’Hervé Morin et Jean-Louis Borloo ne se mettront pas d’accord. Le dernier nommé, qui espérait que tout le Centre se réunisse derrière son panache et le soutienne pour la présidentielle sent passer le vent du boulet.

     

    D’autant que beaucoup d’analystes politiques mais aussi d’amis du Président du Parti radical n’ont jamais cru dans sa candidature. Ils connaissent l’homme et savent qu’il n’est pas prêt à s’engager dans une campagne comme celle de la présidentielle. Certains soupçonnent même l’UMP d’avoir mis en place toute une campagne pour décrédibiliser et détruire Jean-Louis Borloo à l’instant même où il annoncera sa candidature.

     

    Un Jean-Louis Borloo qui décidera en catimini, sans même avertir ses plus proches amis politiques, de renoncer à se présenter et qui viendra l’annoncer sur le plateau du journal télévisé de TF1.

     

    Quant à l’Arés, celle-ci existe encore actuellement et ses dirigeants affirment qu’ils préparent les élections législatives. Va-t-elle résister à la campagne présidentielle, surtout si Hervé Morin se présente et que Jean-Louis Borloo, comme il a commencé à le faire, le critique à chaque fois qu’il ouvre la bouche? Il est trop tôt pour le dire.

     

    Mais on peut penser que les députés radicaux et du Nouveau centre ont intérêt à s’entendre pour négocier les investitures aux législatives, surtout si c’est un président de gauche qui est élu, afin de sauver ce qu’il y aura à sauver.

     

    De son côté, François Bayrou a été le grand absent de cette refondation du Centre, non pas en paroles (il a fait moult déclarations à ce sujet pour, soi-disant, la souhaiter de tout cœur) mais en acte. Car le président du Mouvement démocrate n’avait aucun intérêt à ce que celle-ci se fasse avec ou sans lui.

     

    Sa position tout au long de 2011, avant la fin de l’automne où il s’est déclaré candidat pour 2012 et où les sondages ont commencé à frémir, était d’une extrême faiblesse.

     

    Car si le Mouvement démocrate a certainement plus de militants que le Nouveau centre, il n’a aucune existence digne de ce nom en matière d’élus. Il ne peut donc peser sur aucun débat parlementaire et ne dirige aucune grande ville (si ce n’est comme allié de maires PS ou UMP), aucun département et aucune région.

     

    Du coup, son discours se perd souvent dans le vide malgré une bienveillance des médias. Une refondation du Centre, sur un pied d’égalité de tous les partis centristes, aurait alors  été mortelle, si ce n’est pour le Mouvement démocrate, tout au moins pour François Bayrou. Une situation qui pourrait diamétralement et rapidement changer s’il est haut dans les sondages et s’il fait un bon score à la présidentielle (et même plus s’il est au second tour). Il pourra alors se poser en rassembleur, ce qui n’est pas encore le cas en cette fin d’année 2011.

     

    Reste qu’il a quand même récupéré un Jean Arthuis en complète perdition, ayant plombé son parti et ayant perdu sa position au Sénat où, de président de la commission des Finances, il est redevenu simple sénateur de la Mayenne.

     

    Dans le camp centriste, c’est actuellement le seul ralliement significatif à François Bayrou, ce qui n’est pas grand-chose. Evidemment, les choses pourraient évoluer dans les premières semaines et les trois premiers mois de 2012.

     

    De leur côté, les «centristes de l’UMP» dont les principaux leaders ont été en 2011 Pierre Méhaignerie et Marc-Philippe Daubresse, ont regardé avec intérêt cette refondation mais sans aller plus loin que de le dire et d’affirmer qu’une grande formation du Centre pourrait voir le jour après les élections de 2012 quand une recomposition politique sera à l’ordre du jour. On a vu, par exemple, Pierre Méhaignerie participer avec plaisir (et/ou avec discipline…) à toutes les réunions du Centre au cours de l’année 2011 sans pour autant faire un pas en dehors de l’UMP.

     

    - Les trois mousquetaires du Centre en 2011

     

    Les trois personnalités qui ont occupé le centre de l’échiquier politique en 2011 ont été François Bayrou, Hervé Morin et Jean-Louis Borloo.

     

    Les Espoirs de François Bayrou pour la présidentielle de 2012

     

    François Bayrou n’a qu’une obsession (même s’il dit le contraire désormais), l’élection présidentielle. Il faut dire qu’elle reste aussi la seule élection où il peut cacher la faiblesse de son parti et de ses troupes. Mais c’est aussi celle où il s’est investi le plus et qui lui a été la plus favorable avec un score de 18,55% en 2007. Il rêve donc d’être, au moins, le troisième homme de la présidentielle de 2012 et, pourquoi pas, le deuxième et même le premier.

     

    Dire qu’il a tout sacrifié à son destin présidentiel même son parti est une simple constatation. S’il remporte un jour la présidentielle, tout cela sera légitimé. Si ce n’est pas le cas, il sera sans doute comptable de la faiblesse du Centre en ce début de deuxième millénaire.

     

    Cela dit, il a du apprendre de son échec de 2007, ce qui n’est jamais facile pour lui qui est campé dans ses certitudes, et s’apercevoir que son hubris d’alors lui a joué de bien mauvais tours.

     

    A l’issu du premier tour de la présidentielle, se croyant, désormais, un des leaders incontournables de la politique française, il avait renié son positionnement au centre pour se dire «ailleurs» mais sans être jamais capable de le définir exactement.

     

    En 2011, il a fait le chemin inverse, sachant qu’il lui fallait (comme nous l’avons vu plus haut pour Jean-Louis Borloo) un lieu politique bien identifié pour crédibiliser sa candidature à la présidentielle de 2012.

     

    Il a donc déclaré sans relâche qu’il était du Centre, ce qui ne l’a pas empêché de faire quelques déclarations politiques plus proches d’un nationalisme étatique gaullien que d’un libéralisme social giscardien.

     

    De même, en 2007, il s’était installé dans un splendide isolement totalement infructueux, confondant compromission et compromis, parlant d’indépendance pour fustiger l’idée d’alliances électorales pourtant nécessaires quand on n’est pas majoritaire et refusant de prendre parti pour un des deux candidats du second tour de la présidentielle. En 2012, il l’a annoncé, s’il n’est pas au second tour, il appellera à voter pour un des deux qualifiés.

     

    Un changement complet qui n’est pourtant pas sans poser de questions. Car, s’il veut demeurer le plus longtemps possible un candidat crédible pour le second tour et surtout ne pas susciter d’ores et déjà un «vote utile», il ne peut, à l’opposé d’un Hervé Morin qui dit qu’il appellerait à voter Sarkozy, déclarer dès maintenant à qui il apportera son soutien.

     

    De même, ne sachant pas encore qui, de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande, sera celui qu’il a le plus de chance de battre pour se retrouver au second tour, il hésite sur son positionnement politique.

     

    François Bayrou se devra de clarifier celui-ci au début de 2012 pour donner des indications à des électeurs qui souhaiteront certainement plus qu’un flou artistique dans lequel il les entretient actuellement pour mettre un bulletin de vote à son nom dans l’urne.

     

    L’avenir politique en pointillé d’Hervé Morin

     

    2011 a été une année complexe pour Hervé Morin. Débarqué du gouvernement par Nicolas Sarkozy, sa candidature à l’élection présidentielle a été combattue jusque dans son propre parti par ses (in)fidèles lieutenants, faisant ressortir toute l’animosité qui existe depuis longtemps entre ces anciens UDF que seule la décision de Bayrou de ne pas rejoindre Sarkozy en 2007 a réuni sous la même bannière du Nouveau centre.

     

    D’autant qu’Hervé Morin plafonne dans les sondages à 1% des intentions de vote (et il n’a jamais dépassé les 2%).

     

    Pour autant, la candidature d’Hervé Morin est quasiment une question de survie politique pour lui et, peut-être, pour le Nouveau centre en tant que formation réellement indépendante.

     

    Son avenir politique personnel passe par exister coûte que coûte sur la scène politico-médiatique afin d’acquérir une visibilité et une légitimité suffisantes pour être, sinon incontournable, tout au moins inviter à la table des négociations. Et il est également convaincu que l’avenir du Nouveau centre comme parti politique indépendant passe par une candidature à l’élection présidentielle, la seule qui compte dans le cadre des institutions de la V° République.

     

    En outre, si l’on écoute ce qu’Hervé Morin dit depuis qu’il est candidat, force est de reconnaître qu’il déploie un discours centriste sans équivoque, en tout cas bien plus que celui de François Bayrou, actuellement.

     

    Ou, pour le dire différemment, il fait vivre une des voix centristes, celle qui est plus libérale, européenne et ouverte sur le monde.

     

    Les pantalonnades de Jean-Louis Borloo

     

    Si nous parlons ici de Jean-Louis Borloo, c’est parce qu’il a occupé une grande place dans les affaires du Centre en 2011 alors même que l’homme dit ne pas être centriste (tout en ayant déclaré qu’il voulait réunir le Centre…).

     

    Bien entendu, son discours de droite modérée n’est pas sans similitudes avec les thèses centristes. Pour autant, il serait excessif de le présenter comme un centriste.

     

    Son idée était d’être assez populaire et moderne pour séduire les partis du Centre afin de se rendre incontournable pour être leur représentant pour la présidentielle.

     

    Mais son manque de légitimité pour cette dernière revendication est vite apparue criante même s’il a su convaincre une partie du Nouveau centre de le suivre.

     

    En tout cas, il n’a pu rendre la candidature d’Hervé Morin illégitime. Fort de ce constat et de sa peur de se lancer dans une campagne présidentielle, il a préféré renoncer.

     

    Ses explications quant à son retrait ne sont pas crédibles ou, alors, ce sont celles qu’il a donné comme raison de sa possible candidature qui ne l’étaient pas…

     

    Même son absence de décollage dans les sondages ne vaut pas car, comme on l’a vu pour François Hollande puis pour François Bayrou, la progression dans les intentions de vote débutent souvent au moment d’une déclaration officielle de candidature.

     

    Actuellement, Jean-Louis Borloo tente d’exister politiquement, surtout dans la négation et la critique des candidats centristes, que ce soit François Bayrou et Hervé Morin. Une fin d’année 2011 assez pathétique pour un homme politique qui vaut mieux que cela et dont espère un sursaut en 2012.

     

    - L’avenir du Centre en France comme force politique majeure

     

    Les péripéties centristes de cette année 2011 posent la question cruciale de l’avenir du Centre comme force politique majeure en France.

     

    Déjà malmenés par le scrutin majoritaire à deux tours, les centristes n’en finissent pas d’être quasiment incapables de se situer dans leurs alliances et dans leurs stratégies politiques.

     

    Pourtant, le Centrisme est une pensée politique forte qui permet un rassemblement autour de ses idées et de ses propositions ainsi que d’un projet présidentiel.

     

    En refusant de se réunir en 2011, ils ont remis à plus tard leur capacité à peser sur la politique française. Ce «plus tard» pourrait néanmoins être de courte durée si François Bayrou réussit à monter dans les sondages début 2012 et fait un score notable lors de la présidentielle soit en étant incontournable pour faire le prochain président, soit en étant lui-même un des deux finalistes du second tour.

     

    Si ce n’est pas le cas, le Centrisme risque de se déchirer après une présidentielle qui ravivera les plaies et les désaccords, éparpillant les centristes un peu partout, c’est-à-dire nulle part.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Et maintenant?


    A sept mois de l’élection présidentielle mais aussi, il ne faut pas l’oublier, des élections législatives, quel est l’avenir du Centre pour ses deux rendez-vous politiques capitaux pour le pays?

    Au lieu de s’éclaircir, il s’est assombri… dans une certaine clarté!

    La clarté, c’est, bien entendu, une situation plus simple avec un candidat au centre qui semble au-dessus des autres et qui bénéficie d’une certaine légitimité. On veut parler, évidemment, de François Bayrou, depuis le retrait piteux de Jean-Louis Borloo.

    Mais cette clarté est toute relative puisqu’il y a toujours pléthore de micro-candidats qui veulent occuper l’espace central. Au premier rang de ceux-ci, il y a l’ancien lieutenant de Bayrou, Hervé Morin, qui a repris du poil de la bête depuis le renoncement de son associé et néanmoins adversaire, Borloo.

    Reste que lorsqu’il apparaissait dans les sondages, il ne dépassait guère les 2%. C’est en cela qu’il est encore un micro-candidat. Mais aussi parce qu’il n’a pas le soutien de tout son parti (notamment de tous ceux, nombreux, qui lui avaient préféré le président du Parti radical comme candidat).

    Derrière lui, Villepin pointe encore le bout de son nez (et, d’ailleurs, dans les sondages, il a toujours été plus haut que Morin). Bien entendu, nous le redisons, c’est une supercherie d’un homme de droite et nationaliste de vouloir se positionner au centre. Mais, franchement, est-ce beaucoup plus scandaleux que la tentative de phagocyter l’espace centriste à son profit par Jean-Louis Borloo, avec ses troupes qui avaient supporté sans sourciller Nicolas Sarkozy pendant quatre ans à l’intérieur du parti présidentiel?!

    On voit encore poindre Christine Boutin qui, si elle n’est pas centriste est, sans doute, moins éloignée de celui-ci que Villepin. Son engagement à la droite de la démocrate-chrétienne est une constante et elle porte avec elle certaines valeurs du Centre.

    Et puis il y a Corinne Lepage qui a vu dans le retrait de Borloo une belle opportunité de porter le flambeau d’une vision modérée de l’écologie. Est-elle pour autant une centriste? Ayant navigué du côté de la gauche modérée du temps de son engagement au Mouvement démocrate, on serait tenté den douter. Mais alors, on douterait également du recentrage de François Bayrou!

    Peut-être que d’autres candidats se déclareront dans les semaines à venir.

    La question est, qu’est-ce que cela va apporter au Centre?

    La réponse est simple, rien.

    Non pas que les personnes citées plus haut et les potentiels candidats qui pourraient encore sortir du bois n’ont aucun intérêt ou n’ont rien à dire. Cependant, ils continuent à encombrer l’espace centriste, à le morceler et à le rendre incompréhensible pour les électeurs.

    Pour l’instant, François Bayrou est celui qui a le plus de chance de faire un score honorable. Ce sera peut-être le cas d’un autre prétendant centriste (Hervé Morin?). Mais, il n’y a pas d’espace suffisant pour trois, quatre ou plus candidats se réclamant du Centre.

    D’autant qu’aucun d’eux, Bayrou compris, n’a une chance, actuellement, de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Il s’agit donc de se présenter pour faire exister les idées centristes, pour porter les valeurs du Centrisme et pour négocier au mieux un contrat de gouvernement avec la Droite ou la Gauche et de préparer les élections législatives.

    Néanmoins, le morcellement centriste assombri totalement cette ambition de pouvoir peser sur l’élection présidentielle et de permettre au Centre de négocier en position de force une alliance et un soutien contre une présence solide et substantielle dans le gouvernement qui sera mis en place après les présidentielles et les législatives.

    Si le Centre a une carte à jouer en 2012, c’est en se présentant uni aux deux élections. Sans écarter totalement la possibilité que son candidat puisse se retrouver en troisième position à l’issu du premier tour de la présidentielle, voire, en deuxième position, l’important est de montrer que le courant centriste a un projet pour la France et des équipes pour le mettre en œuvre. Cela permettra de peser politiquement sur le futur du pays.

    Pour que cela se réalise, il faudrait un peu de responsabilité de la part des leaders centristes. Et c’est bien pour cela, aussi, que l’avenir du Centre est bien sombre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des «centristes» à la pelle, en veux-tu, en voilà!


    Le Centre est déjà bien embouteillé par ceux qui ont une certaine légitimité à s’y trouver. Mais cet embouteillage risque de devenir un vrai bouchon au fur et à mesure que les présidentielle se rapprochent.

    Résumons.

    On avait le Nouveau centre, le Mouvement démocrate, l’Arés (Parti radical + Nouveau centre) et quelques groupuscules dont l’Alliance centriste qui est celui qui surnage parmi d’autres. Et un vague rassemblement d’anciens UDF à l’intérieur de l’UMP.

    Nicolas Sarkozy n’est pas loin de se dire centriste ainsi que François Hollande. En tout cas, leurs affidés ne s’en privent pas comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et supporter d’Hollande qui prône l’alliance entre socialistes et centristes. Ou comme Jean Léonetti et Marc Laffineur, nouveaux ministres de Sarkozy, qui, en bons soldats, veulent créer, à l’intérieur de l’UMP, un pôle «humaniste et centriste» sous le parrainage de Jean-Pierre Raffarin (Pierre Méhaignerie appréciera!).

    Et puis, il y a Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Jean-Michel Baylet et son alliance Radicaux de gauche-Génération écologie ainsi que la Gauche moderne.

    Bon, nous en oublions certainement un certain nombre (qu’ils poussent un soupir de soulagement…). Mais arrêtons-nous là, le bol est déjà bien rempli!

    Si l’on touille tout cela, nous obtenons une salade bien peu digeste... Surtout, les Français risquent de ne pas savoir ce qu’ils mangent (c’est peut-être ça, le but!).

    Un certain respect des politiques envers la démocratie et leurs électeurs seraient le bienvenu en la matière. Il faut que l’offre aux prochaines échéances électorales soit claire et permette un choix tout aussi clair.

    Ici, on se croirait plutôt dans un centre commercial où chacun fait son offre promotionnelle avec une multitude de slogans, tous racoleurs et quelques uns mensongers.

    Sans trop y croire, lançons un appel à la dignité…

    Les adversaires du Centre disent souvent que l’opportunisme est une déviation du Centre. Mais, on voit que la Droite et la Gauche n’ont pas de leçon à lui donner en la matière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Bayrou, son projet, ses ambitions et le Centrisme

    Le François Bayrou de 2012 devrait se caractériser, selon ses propos dans les médias, par un recentrage (que l’on espère sincère), de bonnes idées et des valeurs essentielles. Mais tout cela pourrait ne servir à rien car sa stratégie demeure très aléatoire et son hubris - malgré sa repentance après les résultats électoraux calamiteux de son parti – est toujours prégnant et pourrait causer sa perte.

    D’autant que s’il ne parvient pas à s’imposer l’année prochaine, son avenir politique, en tout cas, son futur présidentiel risque d’être définitivement de l’histoire ancienne.

    Le Centre, c’est un humanisme intégral qui fait de la personne (l’individu responsable, doté de droits et de devoirs, dans une société solidaire au lien social solide) l’alpha et l’oméga de toute politique. François Bayrou croit, sans conteste, à ces valeurs centristes essentielles que sont la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.

    - Le Centre est indépendant et doit absolument le demeurer (ou le redevenir…). François Bayrou défend cette indépendance incontournable et non-négociable si les centristes veulent réellement porter leurs valeurs et leur projet afin de les faire triompher.

    - Le Centre doit rassembler autour de lui et non être une simple force d’appoint soit de la Gauche, soit de la Droite. François Bayrou est sur cette ligne, la bonne et la seule capable de mettre en place une vraie politique équilibrée dont la France a besoin dans une Europe unie et afin qu’elle ait toute sa place dans une mondialisation qu’il serait suicidaire de nier et de rejeter.

    - Le Centre doit proposer un projet politique responsable, innovant et visionnaire. François Bayrou n’en est pas très loin.

    Mais si son obsession d’un système éducatif performant et rénové est à mettre à son crédit, sa volonté de réindustrialiser la France à tous prix est beaucoup plus contestable, surtout, bien moins atteignable que l’investissement dans les nouvelles activités (qu’elles soient dans l’agro-alimentaire, l’industrie ou les services), l’innovation et la création. On peut certes récupérer un certain nombre d’activités délocalisées (et il ne faut pas s’en priver) mais, d’une part, toutes les activités ne sont pas intéressantes à récupérer et d’autre part, beaucoup ne le seront jamais. Et puis, comment imaginer que les Français soient prêts à payer des produits beaucoup plus chers pour cause de relocalisation alors même que leur pouvoir d'achat s'est effrité?!

    Quant à son obsession de l’équilibre budgétaire, il a mis de l’eau dans son vin, sachant que s’il défend la «règle d’or» (qu’il aurait voulu plus contraignante) et des coupes budgétaires importantes, il sait aussi que la politique qu’il veut mettre en place nécessite des mesures qui ont un coût. Notamment celle qu’il prône, cette aide nécessaire aux PME pourvoyeuses d’emplois et de richesse nationale.

    - Le Centre n’est pas un positionnement de circonstance. On aimerait dire que François Bayrou le pense mais on n’en est pas sûr. Son éloignement de la galaxie centriste de 2007 à 2010 ne plaide pas en faveur de la sincérité de ses serments de fidélité récents.

    - Le Centre, selon Bayrou, gagnera tout seul en rameutant autour de lui et de l’homme providentiel (a.k. François Bayrou himself) permettant de créer une improbable «union nationale» (2007) ou une tout aussi improbable «majorité centrale» (2011) réunissant de Dominique de Villepin à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo, Hervé Morin ou Emmanuel Valls.

    François Bayrou veut faire croire qu’il croit dur comme fer à ce rassemblement sans queue ni tête mais qui lui permet de montrer qu’arithmétiquement sa stratégie est réalisable... Ce qui est une erreur voire une faute politique en analysant les forces politiques de la France, actuellement. Sauf à espérer secrètement que le pays ne plonge dans une crise majeure, extrêmement grave pour la démocratie et son avenir, rabattant les cartes et imposant des unions, ce qu’aucun responsable politique digne de ce nom ne peut espérer afin de booster son propre destin présidentiel…

    La bonne stratégie, c’est se battre pour ses idées, sa vision, son projet politiques et nouer, si nécessaire (et ça l’est), les alliances pour gouverner en imposant la plupart de ses vues si l’on est le partenaire le plus fort, en imposant des mesures emblématiques si l’on est le partenaire du plus fort.

    Au jour d’aujourd’hui, François Bayrou doit d’abord convaincre qu’il a l’étoffe d’un présidentiable crédible et que son projet politique permet de faire face aux défis actuels en matière économique, sociale, sociétale et internationale. S’il est en tête des intentions de vote ou s’il est dans le duo du second tour de la présidentielle, les rapprochements se feront par rapport à sa crédibilité personnelle et politique et non sur un concept fumeux.

    Enfin, on ne peut s’empêcher en lisant et en écoutant les propos de François Bayrou de lui demander de cesser de jouer au moralisateur en chef qui distribue les bons points de vertu. Le sage sait bien qu’il faut d’abord commencer par soi-même avant d’accabler les autres.

    Qu’il se rappelle que l’hubris a fait disparaître des civilisations comme l’expliquait le grand historien américain Arnold Toynbee et a détruit des destins personnels…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le «vrai» centriste, c’est celui qui dit qu’il l’est… ou pas!


    L’espace au centre est toujours convoité quand arrivent les présidentielles. Du coup, les personnalités politiques à se déclarer centristes ou à se trouver des accointances avec les idées centristes, deviennent de plus en plus nombreuses à mesure que l’échéance électorale principale de la politique française se rapproche.

    Limitons-nous à ceux qui se déclarent centristes. Bien sûr, nous avons parlé ici maintes et maintes fois de tous ces prétendants. Mais il est toujours intéressant de se rappeler pourquoi ils jurent leurs grands dieux qu’ils sont, chacun d’entre eux, le «vrai» centriste, le seul légitime à réclamer les votes des électeurs du Centre.

    Ce n’est pas pour chicaner que nous conduisons cet examen mais parce qu’il est crucial pour le Centre d’être représenté par un ou des candidats qui ont réellement une vision centriste.

    Ainsi, quand les médias s’amusent à prétendre que Dominique de Villepin doit être classé dans les candidats centristes à la présidentielle, on aurait tendance à regretter que les cours de sciences politiques ne soient pas obligatoires pour avoir une carte de presse…

    Plus sérieusement, trois candidats et quelques «recours» encore dans l’ombre naviguent dans la galaxie centriste et peuvent prétendre à être le fameux «vrai» centriste.

    Par ordre alphabétique, ce sont: François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin (et Jean Arthuis comme premier «recours»).

    Dans ces trois là, les deux qui tiennent actuellement la corde pour représenter le Centre en 2012 sont Jean-Louis Borloo et François Bayrou (même s’il ne faut enterrer définitivement Hervé Morin).

    Au-delà de leurs positionnements passés, ce qui est intéressant est leur positionnement présent, celui des deux dernières années. On peut se (re)découvrir centriste sans que cela soit une escroquerie. Sauf si cela se produit juste avant chaque échéance électorale…

    Aucun des deux n’a fait, durant cette période, de grands serments de Centrisme, à part ces derniers mois.

    Jean-Louis Borloo se disait jusque récemment totalement dans l’UMP, dans une aile sociale de la Droite républicaine mais pas du Centre.

    François Bayrou se disait, dans le même temps, démocrate, plus en référence au Parti démocrate américain, au Libéraux-démocrates britanniques de son ami Nick Clegg voire au Parti démocrate italien de son ami Francesco Rutelli, c’est-à-dire, dans son esprit, entre le Centre et la Gauche, dans une tentative de dépassement de l’humanisme centriste par le solidarisme.

    On peut donc dire, pour schématiser, que Jean-Louis Borloo est proche du centre-droit sans en être, se présentant comme un républicain-social de droite, et que François Bayrou est proche du centre-gauche, se présentant comme un social-libéral.

    Evidemment, cette double affirmation sera critiquée par ceux qui feront valoir les états de service des deux prétendants à l’investiture centriste.

    Pour beaucoup, le parcours politique de François Bayrou est bien plus proche de celui d’un homme de Droite que de celui d’un homme de Gauche. Et ses racines démocrate-chrétiennes le légitimeraient, selon eux, au centre de l’échiquier politique français.

    Concernant Jean-Louis Borloo, il a toujours navigué, certes à droite, mais dans une vision beaucoup plus consensualiste vis-à-vis des franges modérées qui se mélangent avec elle, voire même avec des mouvances plus éloignées, comme les Verts.

    Admettons ces remarques mais rappelons que ce qui nous intéresse ici est le positionnement adopté non pas il y a dix ou cinq ans, ni celui revendiqué depuis trois à six mois.

    De ce point de vue, aucun des deux hommes ne s’est épanché sur son appartenance au Centre et n’a fait preuve d’un militantisme centriste particulier.

    Nous avons donc deux prétendants à la place de candidat du Centre à la présidentielle qui revendiquent leur légitimité respective sans que celle-ci puisse être établie sans équivoque.

    C’est sans doute la raison pour laquelle nous assistons à des déclarations à répétition (plus du côté de Bayrou actuellement) sur leur attachement au Centre et aux valeurs centristes (même si Borloo ne se définit pas comme un centriste mais comme le meilleur représentant des modérés de droite et de gauche et donc aussi du Centre).

    N’oublions pas, non plus, les soutiens de Bayrou à la candidature d’Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 et de Borloo à celle de Nicolas Sarkozy à celle de 2007, deux hommes que l’on ne peut guère placer au centre de l’échiquier politique.

    En attendant la publication de leurs programmes précis, nous serons encore, pendant quelques mois, réduits à les croire sur parole.

    Bien difficile pour les centristes qui sont plutôt des pragmatistes et des réalistes s’attachant au réel et non aux discours des opportunistes qui vont et viennent au gré des sondages et des espaces politiques libres.

    Car, en définitive, le «vrai» centriste est d’abord celui qui le prouve par son parcours politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme première victime de la bataille au centre

    On ne sait pas encore qui va gagner la bataille au centre où les deux favoris du moment, Jean-Louis Borloo et François Bayrou, ont redécouvert récemment les vertus du Centre. Mais l’on commence à discerner qui va en être la victime: le Centrisme…

    Car cette bataille se fait avant tout sur des égos, des ambitions politiques et des positionnements aléatoires et non sur un solide corpus centriste. Beaucoup diront que cette situation n’est guère nouvelle. C’est exact. Mais cela n’en est pas moins destructeur une fois de plus pour la crédibilité et l’image du Centrisme déjà accusé d’être une fausse pensée politique et un alibi pour tous les politiciens hésitants ou opportunistes.

    Dans ce théâtre des faux-semblants où les Rastignac élyséens en mal de positionnement politique tentent une OPA sur l’espace centriste, les Français ont beaucoup de mal à s’y retrouver. Et pour ne rien arranger, les médias ne clarifient rien.

    Prenons ainsi le dernier sondage sur la personnalité qui incarne mieux le Centre. Sur les cinq personnalités proposées aux Français, deux ne sont pas centristes (selon leurs propres propos): Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Le premier, républicain social de droite, arrive en tête alors que l’on retrouve en troisième position le second, nationaliste de droite vaguement gaulliste.

    Sans oublier que nous avons en deuxième position François Bayrou, un homme qui ne s’est jamais reconnu totalement dans le centrisme et en quatrième position, Hervé Morin qui n’a de cesse de clamer qu’il n’est pas du Centre mais au centre-droit.

    Le seul qui s’affirme au centre du Centre, Jean Arthuis, termine bon dernier avec 4%...

    Intéressons-nous maintenant au sondage commandé par le Nouveau centre sur la vision qu’ont les Français du Centre. A la question de son positionnement sur l’échiquier politique, l’institut de sondage a demandé si le Centre était plus proche de la Gauche ou de la Droite. Aucune possibilité de répondre, «ni l’un, ni l’autre» (mais l’on peut penser aussi que le commanditaire, le Nouveau centre, n’était pas demandeur, lui qui affirme que le Centre est à droite…). Et les sondés, en bons soldats des enquêtes d’opinions ont estimé à 67% qu’il est plus proche de la Droite (63% des électeurs de François Bayrou en 2007) et à 33% de la Gauche (37% des électeurs de François Bayrou en 2007).

    Cependant, force est de reconnaître que peu de sondés ont choisi la case «sans opinion»…

    Bien sûr, il s’agit de sondages où tous les Français sont interrogés. On peut supposer que les réponses seraient un peu différentes  si l’on n’interrogeait que les militants, sympathisants et électeurs centristes (quoique les électeurs de Bayrou en 2007 sont dans la moyenne comme on l’a vu ci-dessus…).

    Si l’on rapproche les deux sondages, on s’aperçoit qu’il n’est guère étonnant que les Français estiment que ce soit un homme modéré de droite qui incarne le mieux le Centre, Jean-Louis Borloo et que Dominique de Villepin recueille un pourcentage élevé.

    Mais si les médias peuvent embrouiller les Français et si ceux-ci se laissent embrouiller aussi facilement, c’est bien parce que les centristes ont eux-mêmes tout embrouillé et qu’on les entend peu défendre les valeurs du Centrisme.

    En fait, comme tous les autres politiques de Droite et de Gauche, ils sont assez vagues pour tenter de ratisser large. Mais si leurs collègues à l’UMP ou au PS ont en tête d’attirer les électeurs centristes, eux, ils lorgnent sur les modérés de gauche et de droite, donc des deux côtés de l’échiquier politique, ce qui implique un grand écart périlleux... Sans oublier qu’il faut bien nouer des alliances en vue des législatives avec la Droite ou la Gauche pour obtenir quelques députés.

    Au vu de ce tableau, est-ce donc un fatalisme et une histoire sans fin que le Centre soit dénaturé et trahi par les siens, immolé sur l’autel du réalisme politique?

    Non, si l’on considère que le combat politique des idées et des projets est plus important que celui des postes. Non, si l’on considère qu’une fois remporté le combat des idées, les postes en sont la récompense et permettent de mettre en œuvre un programme centriste. Non, si l’on considère qu’un Centre fort dicte sa loi à ses partenaires dans une coalition plutôt qu’il ne se laisse dicter leurs lois.

    Bien évidemment, en ce début d’été 2011, on est loin du compte. Mais l’on doit aussi reconnaître que la volonté politique n’est pas au rendez-vous dans le camp centriste pour développer ce travail de longue haleine.

    François Bayrou s’en rapprocherait le plus. Mais il est tellement dans une démarche monomaniaque pour décrocher l’Elysée qu’il se sert plus du Centre qu’il ne le sert. C’est dommage, car cela a engendré parfois un fort hiatus entre ses propos, ses démarches et les idées du Centrisme.

    Il a ainsi proposé à Dominique de Villepin de discuter (tout comme, d’ailleurs, Jean-Louis Borloo). Il a même affirmé, avant de revenir dans le giron centriste, que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire lors d’une conférence de presse.

    Il faut dire que c’était juste après avoir obtenu 18,57% des voix à la présidentielle 2007. L’hubris l’avait touché de plein fouet…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes de la majorité et Sarkozy


    Nicolas Sarkozy est passé à l’offensive vis-à-vis des centristes de la majorité au moment où ceux-ci finalisent leur «alliance» les regroupant et où leur leader, Jean-Louis Borloo est sur le point d’annoncer sa candidature à la présidentielle.

    Après avoir fait donné les seconds couteaux, du député radical Leonetti au président de l’UMP Copé en passant par le Premier ministre Fillon, le Président de la république s’est enfin décidé à monter en première ligne en recevant les députés du Nouveau centre pour leur expliquer fermement tout le bien (!) qu’il pensait de leur «alliance» et tout le mal qu’il pensait de leur indépendance. Sans parler de l’aversion que lui inspirait la candidature de Jean-Louis Borloo, son grand ami…

    Cette prise de parole de Nicolas Sarkozy s’est accompagnée de toute la panoplie réservée à ceux qui veulent prendre leur indépendance dans la sphère politique. Il leur a dit combien leur combat était le sien et combien ceux qui ne comprendraient pas la nécessité de l’union de la majorité présidentielle s’exposaient à des mesures de rétorsion comme celle, bien connue, concernant les élus et plus particulièrement les députés, de ne pas être investi lors des prochaines élections et/ou d’avoir un concurrent de leur propre camp.

    Pour l’instant, les modérés de la majorité présidentielle qui ont décidé de s’émanciper de Nicolas Sarkozy et de l’UMP affichent la sérénité et affirment que cela ne change rien à leur détermination d’aller jusqu’au bout de leur démarche. C’est toujours le cas quand les élections sont encore loin et que l’on croit encore dans la dynamique des décisions que l’on vient de prendre dans une certaine euphorie. Pourtant, tout le monde sait que si Jean-Louis Borloo ne décolle pas dans les trois mois à venir dans les sondages, ce sera sans doute une autre histoire. D’autant que l’intéressé n’a aucune envie de se griller politiquement.

    Rappelons que la stratégie de Nicolas Sarkozy est de réunir toute la majorité actuelle sous son nom pour la prochaine élection présidentielle afin d’arriver en première position lors du premier tour et initier une dynamique victorieuse pour le second tour.

    A ceux qui lui répondent qu’il n’aura alors aucune réserve de voix, il explique qu’il aura au moins une partie des voix de François Bayrou qui se présentera quoiqu’il arrive. C’est d’ailleurs pourquoi Nicolas Sarkozy affirme à qui veut l’entendre que le seul vrai centriste et le seul qui est légitime à se présenter sous la bannière du Centre en 2012 est le leader du Mouvement démocrate.

    Ces voix de François Bayrou qui le rejoindront seront ces 1% à 3% dont il aura besoin pour faire la différence.

    Mais ce que ne dit pas l’actuel hôte de l’Elysée, c’est que sa réserve principale de voix se trouve du côté de Marine Le Pen. S’il parvient à être en tête, devant le candidat socialiste et en ayant éliminé la candidate du Front national, alors une grande partie des déçus du sarkozysme, qui se sera portée sur Le Pen ou qui se sera abstenue, préfèrera voter pour lui plutôt que pour le PS (dont le candidat sera plus à gauche que cela avait été Dominique Strauss-Kahn) ou même que s’abstenir afin d’éviter de voir l’élection d’un président de gauche.

    Evidemment, c’est une analyse qui n’est pas sûre d’être validée d’autant que les Français semblent penser que Nicolas Sarkozy a fait son temps et jugent de manière très dure son action depuis plus de quatre ans. Cependant, une élection présidentielle se joue tout autant pour un candidat que contre les autres. De même, la situation politique, économique et sociale peut encore changer d’ici à avril 2012.

    En attendant, une des tâches principales du président de la république, c’est éviter, à la fois, la dispersion des voix de sa majorité avec la présence d’un ou deux concurrents (Borloo, voire Villepin) et une campagne où ceux-ci ne manqueraient pas de critiquer le bilan du quinquennat au risque de démobiliser leurs électeurs pour un vote en sa faveur au second tour.

    Question essentielle: que feront, au bout du compte, les modérés de centre-droit de la majorité? Nicolas Sarkozy pensent qu’ils manqueront de courage pour aller jusqu’au bout de leur démarche d’émancipation. Ont-ils vraiment la capacité de le faire mentir?

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes doivent-ils suivre Jean-Louis Borloo?


    Or donc, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a fait son «coming out» centriste. Ou plutôt, il s’est déclaré «républicain social et écologiste» et souhaite rassembler le «pôle social» de la majorité présidentielle.

    Pour cela, il veut créer une nouvelle formation qui réunirait les centristes de droite, les gaullistes sociaux, «l’aile gauche de la majorité» (la petite Gauche moderne) et des écologistes. S’il n’a pas cité Jean Arthuis de l’Alliance centriste dans ce rassemblement, il a, en revanche, appelé François Bayrou à revenir dans le giron de l’alliance Droite-Centre pour la prochaine présidentielle.

    Enfin, il a redit que cette formation et le candidat qui porterait son étendard en 2012 ne serait pas contre Nicolas Sarkozy mais dans le même camp. Pour autant, celui-ci se présentera pour gagner et non faire de la figuration.

    Que doivent penser les centristes de ce discours? Doivent-ils rejoindre, les yeux fermés, celui qui, depuis 2002, est un soutien indéfectible de tous les gouvernements de Droite? Est-il sincère et crédible dans son nouvel habit?

    Ces questions ne sont pas anodines car elles engagent le Centre, ses valeurs et sa vision de la société. Rappelons que le soutien des centristes à Edouard Balladur en 1995 avait été un fiasco pour le Centre.

    Au niveau du discours, Jean-Louis Borloo ne s’est jamais défini ces dernières années comme un centriste mais comme un républicain social et écologiste. C’est une différence qui n’est pas anodine. Revendiquer uniquement l’héritage radical n’en fait pas un homme du Centre. N’oublions pas que, dans l’histoire, les radicaux se sont souvent retrouvés au centre par hasard et non forcément par une volonté politique.

    Ceci dit, les valeurs radicales sont compatibles avec celles du Centre et la vision d’une France rassemblée est partagée par le radicalisme et le centrisme.

    En outre, les propos de Jean-Louis Borloo sur la nécessité de construire une société apaisée, consensuelle et responsable par d’importantes réformes et une pratique politique pragmatique où l’idéologie ne remplacerait pas la réalité sont également compatibles avec le projet centriste.

    Reste trois points qui sont plus problématiques: les composantes de cette nouvelle formation, son indépendance et la stature de chef de Jean-Louis Borloo.

    Sur le premier point, force est de reconnaître qu’elle ne couvre pas tout le spectre du Centre, loin de là. Le Mouvement démocrate est laissé sur le bord de la route. L’appel de Jean-Louis Borloo à François Bayrou de le rejoindre est de la rhétorique pure, au moins pour l’instant.

    Du coup, la volonté d’inclure des «gaullistes sociaux» apparaît comme une sévère déviation de la ligne centriste. Surtout si le président du Parti radical pense aux amis de Dominique de Villepin qui n’ont rien de centriste. Quant aux «écologistes», on ne sait qui ils sont. En revanche, la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel est certainement soluble dans le Centrisme.

    Sans oublier que beaucoup de radicaux refusent l’étiquette centriste. Rama Yade, la nouvelle égérie de Borloo a même déclarée qu’elle n’était pas centriste.

    Sur le deuxième point, les propos de Jean-Louis Borloo sont sans équivoques. La nouvelle formation fait partie de la majorité présidentielle. Même si on peut penser que, dans les mois qui viennent, elle prendra de plus en plus d’indépendance face à l’UMP et au gouvernement, cette volonté de demeurer, quoiqu’il arrive, collé à la formation de Droite empêche une véritable indépendance.

    L’indépendance politique –que pratiquent l’UMP et le PS- n’est pas une posture sans sens profond. C’est affirmer que l’on se détermine dans ses alliances électorales et gouvernementales par rapport à sa propre identité et à son propre programme (et donc avec ceux qui en sont les plus proches) et non, a priori, par rapport à un parti quelconque ou à son programme.

    Or, vouloir arrimer cette nouvelle formation qui s’affirme indépendante à l’UMP sans savoir quel sera le programme de cette dernière est évidemment une incongruité, voire une contradiction majeure.

    Une contradiction qui va totalement à l’encontre du positionnement du Mouvement démocrate de François Bayrou mais aussi à celui de l’Alliance centriste de Jean Arthuis. Et si ces deux partis ne font pas partie de la nouvelle formation, alors ce «rassemblement centriste» n’en sera pas un.

    Sur le troisième point, force est de reconnaître que la stature de chef de Jean-Louis Borloo a toujours été discutée, avec raison. S’il ne fait aucun doute qu’il a les capacités intellectuelles et qu’il est un chef d’équipe compétent, ses hésitations, son refus de prendre des risques, sa volonté de toujours ménager la chèvre et le chou afin de pouvoir plus facilement rebondir (avant que Fillion lui soit préféré à Matignon, il avait repris à son propre compte toute la politique de Sarkozy avant d’en critiquer une bonne partie une fois recalé…).

    Pourra-t-il, dès lors, être un chef incontesté, poursuivant une vision politique sans dévier de sa route? Au vu de son passé, rien n’est moins sûr. Mais, peut-être a-t-il désormais cette volonté. A lui de le prouver rapidement.

    Au vu de tout ce qui précède, les centristes doivent-ils rejoindre Jean-Louis Borloo?

    La perspective enthousiasmante de créer une nouvelle formation située au centre de l’échiquier politique capable de peser sur la vie politique française inciterait à répondre par l’affirmative.

    Pour autant, les centristes ne peuvent, en l’état, accepter une indépendance ad minima de celle-ci. D’autant qu’aujourd’hui elle ne pourra pas réunir toutes les composantes du Centre.

    Espérons que les négociations qui vont se poursuivre permettront de lever les ambiguïtés sur le positionnement politique et électoral de Jean-Louis Borloo. Au jour d’aujourd’hui, il a posé un jalon important. Mais il doit aller plus loin. Beaucoup plus loin. Sa route vers le Centre est loin d’être achevée.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Du Centre, de l’ambition politique et des candidats centristes à la présidentielle


    L’ambition politique recouvre deux choses. La première est de vouloir faire triompher ses idées et de réussir à les concrétiser. La deuxième est de parvenir à des postes de pouvoir importants. Les deux sont évidemment différentes mais elles sont très souvent complémentaires. Vouloir faire triompher ses idées nécessite que l’on occupe le pouvoir (ou que l’on ait suffisamment d’influence pour peser sur le pouvoir, ce qui est plus rare). A contrario, elles peuvent être parfois antinomiques lorsque l’on s’accroche au pouvoir ou lorsque l’on tente de le conquérir au risque de faire perdre ses idées. Bien entendu, on ne parle pas du cas où l’ambition politique ne recouvre que la seule volonté d’un destin personnel sans aucune volonté de faire triompher d’hypothétiques idées.

    Le Centre connaît bien toutes ses variantes, même cette dernière où de nombreux opportunistes se sont positionnés au centre de l’échiquier politique au cours de l’histoire pour tenter de capter un électorat sans aucun rapport avec leurs idées politiques ou tout simplement afin de masquer leur absence d’idées politiques. On pense bien sûr au cas de Dominique de Villepin actuellement. Mais l’ancien premier ministre de Jacques Chirac n’est pas le seul à avoir voulu duper les électeurs centristes.

    Si l’on étudie maintenant le positionnement de ceux que l’on peut considérer comme d’authentiques centristes ou ayant des idées se rapprochant du Centre, il est intéressant de se demander qui concourt dans la catégorie «faire triompher ses idées avant tout» et qui concourt dans la catégorie «occuper un poste de pouvoir avant tout». Pour limiter les études de cas, je ne parlerai que de ceux qui ont indiqué qu’ils étaient intéressés par être candidat à l’élection présidentielle de 2012. C’est le cas de Jean Arthuis, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, par ordre alphabétique. Il se peut qu’il y ait d’autres vocations présidentialistes dans les rangs centristes au cours des mois à venir mais, pour l’instant, ils sont quatre.

    Dans la catégorie de ceux qui ont d’abord l’ambition des idées, on peut classer en premier Jean Arthuis. Paradoxalement, il est, actuellement, le moins bien placé dans les sondages (ou d’ailleurs son nom n’apparaît pratiquement jamais, les sondeurs ne sondant pas les sondés sur son nom…). Rappelons que le président de l’Alliance centriste se bat avant tout pour un Centre refondé capable de peser politiquement et qu’il est prêt à s’effacer devant tout candidat qui le représenterait mieux que lui.

    En ce qui concerne Jean-Louis Borloo, il est assez difficile de se prononcer actuellement sur ce qu’il veut faire gagner. On sait qu’il a des idées mais, voici peu, il était prêt à en mettre quelques unes dans sa poche pour décrocher le poste de Premier ministre de Nicolas Sarkozy en jouant le jeu de la solidarité de la majorité présidentielle, comme il le disait alors. Ses déclarations tonitruantes sur la sécurité et la menace que faisait peser les Roms sont emblématiques à ce sujet.

    François Bayrou et Hervé Morin croient avant tout à leur destin personnel. Ce qui n’est pas, en soi, négatif et répréhensible politiquement parlant (cela peut même être essentiel pour gagner une élection, les électeurs votant pour ceux qui ont le plus envie du poste en jeu). On pourrait, par exemple, reprocher à Jean Arthuis un manque d’ambition personnelle et d’appétence pour le pouvoir qui pourraient l’empêcher de faire triompher ses idées. Bien entendu, Bayrou et Morin défendent aussi des idées et auront un programme. Il n’est pas question de prétendre qu’ils ne croient pas réellement en celles-ci et qu’ils ne souhaiteront pas mettre en œuvre celui-ci. Cependant, rappelons-nous les présidentielles de 2007 où François Bayrou s’est dangereusement rapproché de la Gauche afin, si ce n’est de gagner l’élection, de pouvoir récupérer un éventuel poste de premier ministre de Ségolène Royal (même s’il affirme aujourd’hui qu’il a voté blanc). Quant à Hervé Morin, qui a d’abord supporté toute la stratégie de François Bayrou jusqu’après le premier tour, il n’a pas hésité à tourner casaque pour se rapprocher de Nicolas Sarkozy qui l’a récompensé d’un poste de ministre de la Défense. Je les mettrai donc plutôt dans la catégorie de ceux qui sont les plus intéressés par la pouvoir avant tout même si Jean Arthuis et Jean-Louis Borloo ne sont également.  Mais, comme dans le cas de François Bayrou et d’Hervé Morin, auxquels on ne peut dénier qu’ils ont des convictions politiques, la volonté de pouvoir de Jean Arthuis et, à un degré moindre, de Jean-Louis Borloo, est moins prégnante que la volonté de faire triompher leurs idées.

    Sur ces quatre candidats, il est également intéressant de se demander celui ou ceux qui compte(nt) se présenter quoiqu’il arrive, refusant de se retirer devant un candidat centriste mieux placé au risque de faire perdre tout le Centre. Leur(s) ambition(s) personnelle(s) pourrai(en)t ainsi morceler le Centre et l’affaiblir encore plus lors de la prochaine présidentielle.

    Dans cette catégorie on peut, actuellement, placer François Bayrou qui a déclaré qu’il n’était pas intéressé pas des primaires pour désigner un candidat centriste unique et qu’il n’avait de compte à rendre qu’aux Français, une façon de dire qu’il se présenterait quoiqu’il arrive.

    Il est également possible d’y mettre Hervé Morin tant celui-ci répète qu’il sera candidat mais avec un bémol puisqu’il semble aussi accepter l’idée de primaires sans pour autant agir pour que cela soit possible puisqu’il exclut déjà François Bayrou de celles-ci.

    Jean-Louis Borloo est encore le cul entre deux chaises puisqu’il n’a pas dit s’il était partant jusqu’au bout.

    Quant à Jean Arthuis, il est le seul à se prononcer pour des primaires réunissant tous les candidats à la candidature centriste ce qui inclut, actuellement, lui-même, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin ainsi que tout autre personnalité qui souhaiterait concourir. Surtout, il est le seul à affirmer qu’il acceptera pleinement leurs résultats.

    Une autre question qui ressort de ces comparaisons est de savoir qui est le plus centriste de ces candidats potentiels. Pour clarifier le débat sans procès d’intention, on peut reprendre les déclarations directement faites par ceux-ci. François Bayrou a souvent affirmé qu’il n’était pas centriste et a même cherché un terme qui pourrait mieux le qualifier. Même s’il le dit moins actuellement où le Centre retrouve un certain regain d’intérêt dans l’opinion, ses lieutenants continuent à faire des déclarations en ce sens à périodes répétées. En outre, sa vision d’union nationale développée en 2007 vient en contradiction avec une vision centriste. Hervé Morin se déclare de «centre-droit» mais il faut ajouter que, pour lui, le Centre est au centre-droit... Jean-Louis Borloo se déclare «radical», «progressiste», «écologiste», «républicain», plus rarement centriste. Le seul qui ne rechigne pas à se dire centriste tout court est Jean Arthuis.

    Le panorama que je viens de dresser peut évidemment évoluer dans les mois à venir et ces hommes auront l’occasion de préciser leur pensée et leur volonté. Néanmoins, les convictions et les postures des quatre candidats qui ne sont pas des novices politiques ne sont pas récentes. En tout cas, elles devraient pouvoir guider les militants centristes, en premier lieu, si ceux-ci sont amenés à désigner un candidat unique puis les électeurs.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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