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floride

  • Présidentielle USA 2016. Tuerie d’Orlando: Clinton, dame de fer d’une société ouverte et solidaire

    «Après les attentats du 11 septembre, démocrates et républicains, nous ne nous sommes pas affrontés les uns les autres, mais nous nous sommes tous unis pour affronter le danger.»

    Voilà ce qu’Hillary Clinton a déclaré lors d’un meeting à Cleveland dans l’Ohio, un peu plus de vingt-quatre heures après le massacre dans une boite de nuit gay d’Orlando qui a fait 50 morts et 53 blessés.

    Et la centriste a espéré que les républicains feront ce qu’ont fait les démocrates en 2001 lors de l’effondrement des deux tours du World Trade Center, s’unir derrière le président place, George W Bush alors, Barack Obama aujourd’hui.

     

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  • La démocratie une nouvelle fois attaquée à Orlando

    Bien sûr, l’assassin d’Orlando a d’abord ôté la vie à cinquante personnes et a gâché celle de nombre de blessés sans oublier le traumatisme de tous ceux qui se trouvaient dans la boite de nuit qu’il a attaqué avec les armes qu’il a pu librement acheté quelques jours avant ses crimes.

    Mais il a également attaqué la démocratie républicaine et toutes ses valeurs comme l’avaient fait, à Paris, les assassins de Charlie hebdo et du supermarché casher, comme l’avaient fait ceux du Bataclan et des bars du XI° arrondissement.

    En s’en prenant à un lieu où se réunissait dans cette ville de Floride, aux Etats-Unis, la communauté gay pour s’amuser, il s’en est pris comme ses tristes prédécesseurs à la liberté, à la tolérance, au respect sur lesquelles sont assises le vivre ensemble de nos sociétés démocratiques.

     

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  • Barack Obama, président noir mais pas des noirs

    L’emblématique victoire de Barack Obama en 2008 en a fait le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis. Mais, dès le départ, celui-ci a tout fait pour ne pas être le président des noirs.

    Il avait ainsi déclaré deux mois après sa prise de fonction qu’«à l’inauguration (de sa présidence), j’ai pensé qu’il y avait une fierté justifiée d’une partie du pays que nous avions fait un pas qui avait permis de laisser derrière nous l’héritage desséché de la discrimination raciale de ce pays. Mais ce sentiment n’a duré qu’un jour».

    Cette volonté lui a été reprochée maintes fois par les activistes de la communauté noire ou par les médias, que ce soit, depuis son accession au poste suprême, pour pointer l’écart toujours aussi important entre la condition de la communauté blanche et la communauté noire ou par le racisme qui semble toujours aussi présent contre les noirs dans certaines régions du pays ou dans certains groupes.

    L’affaire Trayvon Martin qui vient de connaître son épilogue lorsqu’un jury composé de six femmes, dont cinq blanches et une latino, ont acquitté George Zimmerman (qui avait tué ce jeune noir qui rentrait tranquillement chez son père dans un quartier d’une petite ville de Floride au motif qu’il avait le profil d’un voleur et qu’une loi de cet Etat permet à toute personne s’estimant menacée de tuer son soi-disant agresseur), vient de rappeler, par les réactions diverses – pro et anti – qui ont accueilli ce verdict extrêmement contesté et contestable, que le «problème noir» était toujours et encore d’actualité pour ceux qui pensaient être entrés dans une ère nouvelle à ce sujet.

    Bien évidemment, Barack Obama a été victime du racisme depuis qu’il s’est déclaré candidat à la présidence, sans même parler de la période d’avant celle-ci.

    Rappelons que dans ce fameux «Sud profond» dont la Floride fait plus ou moins partie et où règnent toujours le fameux esprit «rednecks» (littéralement les «cous rouges» qui sert à désigner, par les habitants des côtes Est et Ouest, les ploucs racistes du Sud et du Midwest), on entendait encore lors de la campagne de 2008 des phrases du genre «les noirs et les femmes, ça ne fait pas de politique».

    Et depuis son élection, Obama est un des présidents les plus insultés avec des injures qui ne sont pas toujours directement racistes mais qui ne trompent personne. Sans parler de ceux qui déclaraient vouloir prendre les armes au cas où il serait réélu…

    Pour autant, si Barack Obama, lors du meurtre de Trayvon Martin en mars 2012 s’était risqué à déclarer que s’il avait eu un fils il lui aurait ressemblé, ce qui était sa deuxième déclaration présidentielle de soutien aussi directe à un noir (il en avait faite une autre en 2009 lorsqu’un professeur d’Harvard, Henry Louis Gates jr. avait été pris par la police pour un cambrioleur alors qu’il rentrait chez lui et molesté), il a réagi après le verdict en parlant de tragédie et en demandant un contrôle plus strict des armes à feu mais sans évoquer la couleur de peau d’aucun des deux protagonistes.

    Cela n’empêche pas les membres d’extrême-droite du Parti républicain d’affirmer que le cas Trayvon Martin a été instrumentalisé dès le départ par la Maison blanche pour faire passer tous les républicains comme des racistes et que c’était une des causes de la défaire de Mitt Romney lors du scrutin de novembre dernier!

    Cette thèse farfelue (contenue, notamment, dans un livre d’un activiste d’extrême-droite très apprécié du Tea Party) qu’évidemment aucune preuve n’étaye, est un exemple parmi d’autres qui montrent tout le danger pour Obama d’être le défenseur de sa communauté en tant que président. Cela montre aussi comment cette extrême-droite tente de diaboliser constamment ce président noir qui serait l’instigateur d’un complot pour mettre à mal la démocratie pour défendre sa communauté, ce qui s’appelle du racisme!

    Et puis, Barack Obama n’a été qu’une seule fois sur le continent africain lors de son premier mandat et vient d’achever ce qui risque d’être son seul ou un de ses deux voyages en Afrique de son second mandat.

    Plusieurs raisons expliquent cette décision Barack Obama de ne pas être le président des noirs.

    En premier lieu, il a toujours dit qu’il voulait être un président «normal» même s’il appréciait la valeur hautement symbolique de son élection en tant que premier noir à la Maison blanche. Mais, dans son esprit, sa réélection a été plus importante encore car elle a démontré au monde entier que si la couleur de sa peau avait pu jouer en sa faveur en 2008, c’est bien sa compétence qui avait été récompensée en 2012, les Américains n’ayant plus besoin de se donner bonne conscience en votant pour un noir s’il avait été un incapable.

    En second lieu, sa vision profondément centriste ne peut s’accommoder de la condition restrictive de président des noirs ou de tout autre cause ou communauté particulières. Cela irait à l’encontre de ses convictions et ses valeurs politiques qui sont d’être le président de tout les Américains en recherchant constamment le juste équilibre et le consensus.

    En troisième lieu, dès son intronisation, il a voulu éviter les polémiques destructrices pour sa fonction et sa politique ainsi que pour les intérêts de la communauté noire s’il avait été un avocat engagé de cette dernière et un porte-parole dénonçant tous les actes de racismes à travers le pays. Sa crédibilité aurait été atteinte profondément et le racisme plus ou moins latent dont on vient de voir la réalité aurait pu s’exprimer sans aucune retenue et paralyser toutes ses initiatives au-delà de ce que les républicains ont mis en place depuis 2010 et leur victoire aux élections de mi-mandat, c’est-à-dire le plus grand blocage politique jamais organisé depuis que les Etats-Unis existent (et, pourtant, des blocages, il en a existé!).

    Cependant, il faut bien se rappeler que Barack Obama n’est pas un Michael Jackson de la politique.

    Il n’a jamais tenté de cacher qu’il est un membre de la communauté noire. Plus, il le revendique sans aucune ambiguïté. Car, n’oublions pas qu’il est métis et qu’il aurait pu choisir de se définir comme blanc (aux Etats-Unis, c’est l’individu qui choisit sa communauté d’appartenance en cochant une case sur un formulaire), ce qu’il n’a pas fait, tout à fait consciemment et comme un acte militant.

    De même, il a épousé une femme noire descendante d’esclave pour mieux revendiquer son appartenance à cette communauté alors que plusieurs activistes noirs affirmaient que né d’une mère blanche et d’un père kenyan (donc non-américain), il ne pouvait en être.

    Barack Obama entrera sûrement dans l’Histoire comme le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. Peut-être qu’il y sera également pour ce qu’il aura accompli ainsi que pour son intelligence et son charisme. En tout cas, c’est tout ce qu’il souhaite et il aura tout fait pour que ce soit le cas.

    Alexandre Vatimbella