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udi - Page 16

  • Une rentrée vérité pour les centristes

    Au début de l’été, nous avions laissé les partis centristes groggys après les échecs des élections présidentielles et législatives.

    Démoralisés et se battant pour leur survie, ils ont paru, malheureusement, incapable de prendre la mesure exacte de leur déconfiture pourtant annoncée depuis longtemps par tout observateur un tant soit peu réaliste.

    Au lieu de faire le constat de leurs faiblesses et d’en tirer les leçons, ils se sont repliés dans une posture frileuse ainsi que dans des règlements de compte souvent minables.

    Bien sûr, il y a eu déclarations et agitations sur la refondation d’un espace centriste autour d’un parti unique ou d’une confédération.

    Celles-ci qui n’ont abouti, pour l’instant, qu’à une OPA du Parti radical et de Jean-Louis Borloo - avec la création du groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) à l’Assemblée nationale -, ce dernier ayant été assez opportuniste et intelligent pour prendre de vitesse ses concurrents et s’autoproclamer chef des centristes tout en expliquant qu’il n’en était pas un!

    Reste que l’on ne sait pas grand-chose de ses plans sauf qu’il aimerait bien fonder un parti à sa dévotion pour le mettre sur orbite pour la présidentielle de 2017 alors qu’il n’a pas eu le courage de le faire en 2012.

    Mais il n’est pas du tout sûr de parvenir à ses fins.

    Face à lui, il y a, entre autres, le président du Nouveau centre, Hervé Morin qui, lui, avait ce courage mais qui s’est pris une veste n’arrivant même pas à réunir 500 signatures pour aller jusqu’au bout de sa candidature.

    Ce dernier hait autant Borloo que ce dernier le déteste.

    Obligé d’adhérer à l’UDI pour ne pas se retrouver tout seul, Morin veut maintenant la contourner en mettant sur pied un nébuleux «partenariat» avec l’UMP…

    De même, alors que Borloo prône une «opposition constructive», le président du Nouveau centre parle d’«opposition frontale».

    Hervé Morin, redevenu aussi vite sarkoziste qu’il avait été un adversaire déterminé de l’ancien président de la république en le traitant de tous les noms après sa sortie du gouvernement, navigue en eau trouble, ce qui pourrait lui en coûter plus qu’il ne le pense.

    Mais a-t-il d’autres choix s’il veut encore exister politiquement?

    D’autant que son ancien second, Jean-Christophe Lagarde (qu’il hait autant que Jean-Louis Borloo…), a pris date en créant avant les vacances la FED (Fédération européenne démocrate) avec plusieurs élus du Nouveau centre et que l’avenir semble lui appartenir nettement plus qu’à Morin.

    Car si la FED s’est fixée comme premier but de se mettre au service de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de mettre la mains sur le Centre, Jean-Christophe Lagarde a une ambition qui cadre mal avec cet altruisme déclaré…

    Il ne serait guère étonnant que le député de Seine-Saint-Denis soit un concurrent sérieux de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy dans les années à venir même s’il est devenu, également, le porte-parole de l’UDI.

    Face à Borloo, il y a aussi François Bayrou dont le Mouvement démocrate peine à encaisser la gifle des présidentielles et des législatives, le laissant actuellement atone.

    Bayrou a décidé de prendre du recul et certains de ses amis souhaitent que celui-ci se prolonge indéfiniment alors que d’autres sont déjà prêts à se rapprocher, soit de la majorité de gauche, soit d’un encore hypothétique rassemblement centriste (même si aucun membre du MoDem ne fait partie de l’UDI).

    Ce qui pose évidemment la question de l’avenir du parti.

    Pourra-t-il se relever de ce nouvel échec ou va-t-il imploser?

    La réponse viendra dans les mois qui viennent.

    On le voit, cette rentrée politique va être cruciale pour la mouvance centriste.

    Sera-t-elle capable de prendre la mesure des défis?

    Le passé récent n’incite guère à l’optimisme.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • La réunion des centres n’est pas pour demain

    Jean-Louis Borloo a bien expliqué qu’il cherchait à réunir le centre-droit dans une confédération ou un parti. Du coup, s’il existe un centre-droit, c’est qu’il existe, par définition, un centre-gauche.Et s’il existe une droite et une gauche centristes, c’est par rapport à quelque chose qui se trouve entre les deux, le centre-centre, l’extrême-centre ou, tout simplement, le Centre.

    Bien entendu, comme je l’ai affirmé de nombreuses fois, il n’est pas facile d’être positionné sur ce Centrisme du juste équilibre qui définit l’espace politique du Centre car l’on peut pencher parfois trop à gauche ou trop à droite, l’important étant, néanmoins, de toujours rétablir l’équilibre in fine. De même, être du Centre n’est pas de tout repos puisque c’est avoir des adversaires politiques des deux côtés de l’échiquier politique, d’autant que s’y ajoutent le centre-gauche, souvent allié de la gauche et le centre-droit de la droite (ces centres sont parfois dans un même parti avec la Gauche ou la Droite) avant même toute discussion sur un projet ou un programme. Pour autant, il y a donc trois façons d’être centriste ou au centre de l’échiquier politique si ce n’est du Centre.

    Pour rendre plus compréhensible mon propos, choisissons de le personnaliser avec les trois B: Jean-Michel Baylet des radicaux de gauche (centre-gauche), François Bayrou du Mouvement démocrate (centre-centre) et Jean-Louis Borloo du Parti radical (centre-droit). Ce n’est d’ailleurs fait injure à aucun de ces trois-là puisque chacun d’eux revendique l’étiquette que je viens de leur attribuer. Le seul questionnement pertinent est l’exact positionnement de François Bayrou qui a varié ces dernières années mais force est de reconnaître qu’il n’est ni du côté de Baylet, ni de celui de Borloo. C’est d’ailleurs cela qui fait, entre autres, que la réunion des centres n’est pas pour demain. Il semble, en l’état, impossible que le Mouvement démocrate de François Bayrou rejoigne l’UDI (Union des démocrates et indépendants), le groupe parlementaire créé et dirigé par Jean-Louis Borloo et qui réunit tous les partis qui s’affirment du centre-droit par la voix de leurs leaders (un seul pourrait être plus central, Force européenne démocrate, le nouveau parti de Jean-Christophe Lagarde, mais ce dernier est le porte-parole de l’UDI, positionnée explicitement au centre-droit).

    La preuve, le nouveau refus de Jean Lassalle (un des deux députés du MoDem, l’autre étant rattaché au groupe des Radicaux de gauche) d’en faire malgré tous les efforts déployés par ses membres pour cette «prise de guerre» hautement symbolique. Autre évidence que la réunion des centres n’est pas à l’ordre du jour, l’absence des Radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet à toute discussion sur un Centre uni. Même si Baylet a évoqué cette possibilité plusieurs fois au cours des dernières années (la marginalisation de son parti par les socialistes en étant une des raisons), la présence des Radicaux de gauche dans la majorité présidentielle et dans le gouvernement dirigé par les socialistes montre que l’éventualité d’un rapprochement est actuellement illusoire.

    Dès lors, les centristes vont continuer à marcher sur trois pattes. Et ce, même si le Mouvement démocrate décidait de rejoindre la majorité de gauche car il ne se réunirait pas avec les Radicaux de gauche. Peut-être que ces pattes seront de tailles différentes et que le centre-droit réuni deviendra une force politique importante alors que le Mouvement démocrate aura du mal à résister à l’implosion. Mais nous n’en sommes pas encore là.

    Evidemment, la dispersion centriste est une grande faiblesse en matière de force politique. Les dernières élections présidentielles et législatives en ont été la preuve. Et elle produit un effet réducteur de l’importance politique du Centre, ce qui permet à la Gauche et à la Droite de grignoter l’espace centriste et aux médias d’annoncer la disparition programmée des partis centristes ou leur transformation en groupuscules. En revanche, en étant présents à gauche et à droite, les centristes ont la possibilité d’influer sur les politiques des deux blocs principaux, ce qui est plus souvent le cas qu’on ne le pense. Non pas parce qu’ils inspirent de la crainte mais parce qu’ils permettent de modérer les initiatives trop idéologiques des deux extrêmes, en particulier de celle qui occupe le pouvoir au grand soulagement d’une majorité de la population.

    Pour autant, rien ne remplacera un Centre uni avec un projet centriste ambitieux faisant la part belle aux valeurs du Centrisme. Mais cette configuration n’est pas pour demain. Surtout, la question n’est pas «quand cela sera-t-il possible?» mais plutôt «est-ce possible?», tout court…

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

  • La réunion des centristes après la déroute

     

     

     

    Or donc, les centristes ont décidé de créer un groupe à l’Assemblée nationale.

     

    Son nom: l’UDI (Union des démocrates et indépendants) dont son initiateur n’hésite pas à le qualifier de «forme moderne et écologique de l’UDF», oubliant qu’il ne s’agit pas (encore?) d’un parti mais d’un rassemblement de députés.

     

    Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une bonne nouvelle pour tous ceux qui réclament une réunion et une refondation du Centre.

     

    Malgré tout, les ambiguïtés demeurent.

     

    D’abord, on marquera son étonnement et une certaine incompréhension qu’il ait fallu attendre une déculottée électorale qui était prévisible et prévue pour que, tout d’un coup, les miettes éparses du Centre se rassemblent.

     

    Il est trop tôt, par ailleurs, pour savoir si l’UDI sera un vrai groupe «politique» ou plutôt un agrégat de députés qui, ensemble, peuvent disposer en tant que groupe de toute une série d’avantages.

     

    Le fait que tout le monde semble y aller sans aucune négociation sur le projet politique et sur le positionnement exact du groupe ferait plutôt penser pour la seconde hypothèse.

     

    En revanche, le traumatisme qui a suivi l’écrasement du Centre lors de la présidentielle puis des législatives militeraient plutôt pour la première hypothèse.

     

    Encore que ce ne soit pas un centriste qui en soit le chef mais Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, qui a toujours expliqué qu’il n’était pas un centriste mais un républicain social et écologiste.

     

    De plus, l’occasion était trop belle pour lui de renaître de ses cendres après avoir été la risée des Français avec sa vraie-fausse candidature à l’élection présidentielle.

     

    Du coup, les fanfaronnades assez déplacées d’Hervé Morin (qui se retrouve avec sept députés contre vingt-quatre dans l’ancienne assemblée) sur sa capacité à former un groupe dont il serait le chef, ont encore une fois démontré son sens politique limité.

     

    Le président du Nouveau centre devrait rejoindre ce groupe ou, peut-être l’UMP, tant ses positions ont l’air de se droitiser ces derniers temps.

     

    Dans sa dernière interview donnée au Figaro il parle de «droite» pour se définir politiquement et non plus de «centre-droit».

     

    Un glissement sémantique pas si innocent que cela quand on se rappelle ses déclarations sur les convergences entre les préoccupations de l’ancienne majorité et celles du Front national.

     

    En outre, ses pires ennemis intimes, ses anciens lieutenants, trustent les postes à responsabilité dans ce nouveau groupe.

     

    François Sauvadet en sera le vice-président et Jean-Christophe Lagarde, le porte-parole.

     

    Bien sûr, le groupe ne comprendra pas François Bayrou qui a été battu et qui a décidé de prendre du recul, mais les deux députés du Mouvement démocrate devraient s’y trouver.

     

    Si l’on se demande quel avenir peut encore avoir le parti de Bayrou, il serait tout de même étonnant que la majorité de ses dirigeants soit prête à rejoindre un nouveau parti centriste dont parle Borloo dans les semaines qui viennent.

     

    Alors que l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy explique que l’Union des démocrates et des indépendants est résolument dans l’opposition, bien des proches de François Bayrou ont fait des offres de service à François Hollande.

     

    Quant au Nouveau centre, la haine entre son président, Hervé Morin, et celui du Parti radical, Jean-Louis Borloo, n’augure pas d’une fusion entre les deux entités politiques.

     

    Si recomposition du Centre il y a (et elle semble inévitable), elle prendra plus de temps qu’un tour de passe-passe, fut-il positif.

     

    Mais celle-ci devra aussi se faire un état des lieux et une analyse honnêtes de ce qui a conduit les partis centristes dans le mur.

     

    Ce n’est que de cette façon que l’on pourra bâtir sur du solide.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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