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bayrou

  • Bayrou, premier ministre voire président, est-ce encore possible?

    Rien n’est acté avant que le rideau ne soit définitivement tombé.

    Surtout au théâtre et… en politique souvent comparée à celui-ci.

    Alors que de Gaulle pensait avoir laissé passer son tour, il est revenu en 1958 pour gouverner la France jusqu’en 1969.

    Bayrou, qui admire le général, tout au moins son parcours, peut-il faire un comeback aussi tonitruant, lui qui a laissé échapper une chance historique en 2017 de devenir président puis que Macron – qui lui a piqué cette chance – ne l’a pas nommé premier ministre.

    Les conditions ne sont sans doute pas encore réunies pour Matignon mais pourrait l’être.

    Quant à l’Elysée, cela semble plus compromis mais pas définitivement chimérique.

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  • Pour gagner, le Centre doit être indépendant et ouvert à des alliances

     

     

     

    Sociologiquement parlant, les démocraties occidentales sont désormais centristes dans l’âme. Un phénomène du, entre autres, à l’élévation du niveau de vie général et au développement d’une importante classe moyenne. Les solutions extrêmes sont souvent rejetées par l’énorme majorité de la population. Ainsi, une majorité des électeurs se situent dans le spectre large de la modération, de la droite modérée à la gauche modérée en passant par le Centre.

     

    Politiquement parlant, en revanche, on en est encore loin. Les joutes politiciennes sont toujours aussi exacerbées, les discours enflammés même si, ensuite, le gouvernement des pays se fait le plus souvent au centre de l’échiquier politique parce que c’est le seul lieu responsable pour agir.

     

    Dès lors, les partis du Centre qui ont vocation à occuper une position incontournable dans le gouvernement de ces pays avancés, doivent poursuivre deux buts. Loin d’être antimoniques, ils sont, au contraire, absolument complémentaires: affirmer la spécificité irréductible de la pensée centriste et nouer des alliances électorales et de gouvernement afin de participer au pouvoir lorsqu’ils ne sont pas majoritaires.

     

    C’est le cas particulier de la France.

     

    Si l’on voulait faire un clin d’œil à l’actualité du moment, les partis centristes français doivent agir, à la fois, comme François Bayrou et Hervé Morin, les deux anciens compères devenus ennemis irréductibles (ce qui ne veut pas dire grand-chose en politique où les séparations fracassantes ne sont que les préludes aux retrouvailles en grandes pompes)!

     

    Le splendide isolement centriste ou, à l’opposé, le ralliement systématique et sans conditions sont, tous deux, extrêmement dangereux pour les idées du Centre.

     

    Les cinq dernières années sont là pour le démontrer amplement. François Bayrou, dans son splendide isolement n’a pas fait progresser d’un iota la cause centriste. Et son probable échec lors du premier tour de la présidentielle sonnera sans doute le glas de ses ambitions et peut-être de sa carrière politique.

     

    Mais Hervé Morin et ses compères qui se sont ralliés sans condition après le premier tour de 2007 n’ont pas fait mieux pour le Centre. En témoigne la tentative désespérée et désespérante de ce dernier pour se présenter à la présidentielle. Mais la non-existence du Nouveau centre face à l’UMP pendant cinq ans ont abouti à ce que les Français, non seulement, ne comprenaient pas pourquoi son leader voulait se présenter contre Nicolas Sarkozy. Plus grave, ils ne le connaissaient même pas pour une grande partie d’entre eux et encore moins ses opinions politiques…

     

    Il faut dire que le Centre dispersé de 2007 - une partie, dont une majorité de militants, avec Bayrou et le futur Mouvement démocrate, une partie, dont la quasi-totalité des députés de feue l’UDF, ayant fait sécession pour s’allier avec l’UMP en créant le Nouveau centre, une partie, dont de nombreux centristes historiques, ayant intégré l’UMP depuis 2002 et une partie se trouvant au centre-gauche aux Radicaux de gauche ou même dans le PS (cette dernière préférant passer directement au ralliement avec Sarkozy sans passer par la case «Centre») - ne pouvait pas peser grand-chose pour imposer la prise en compte de ses vues et de ses valeurs. Les quelques miettes récoltées et fêtées comme des victoires éclatantes par les centristes de la majorité présidentielle ne peuvent cacher cette réalité.

     

    Ce qui est grave pour le Centre, c’est que cette configuration risque de perdurer. Déjà, pour la présidentielle, le Centre est désuni. Il y a peu de chances au jour d’aujourd’hui, pour qu’il soit réunifié pour les législatives (comment Bayrou, Morin et Borloo peuvent-ils s’entendre?).

     

    Ce n’est donc qu’après cet épisode électoral qui risque d’être une bérézina pour le Centre que les centristes se mettront peut-être autour d’une table pour discuter. Et l’on espère qu’ils le feront sérieusement et sans mettre en avant leurs égos surdimensionnés face à leurs réalités électorales.

     

    Demain, le Centrisme ne pourra devenir en France une pensée dominante que si les politiques qui prétendent s’en référer prennent ces fameuses responsabilités dont ils parlent à tout bout de champ… pour les autres!

     

    Cela passe par défendre leurs valeurs, non dans un splendide isolement, tout en trouvant des passerelles avec des partis proches de leurs idées afin de nouer des alliances, non des ralliements.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Non, monsieur Villepin, vous n’êtes pas un centriste


    Mais pourquoi donc les médias écrivent et disent à tout bout de champ que Dominique de Villepin est un centriste? Où sont-ils allés chercher que l’ancien bras droit de Jacques Chirac, qui a fait la chasse aux centristes quand il était au pouvoir et qui a toujours raillé les idées et les positions centristes, était devenu, tout à coup, un homme du Centre?

    On comprend que Villepin voit dans ce positionnement un intérêt électoral, lui qui ne parvient pas à dépasser les 7% dans les sondages. Il lui faut un lieu politique pour exister et pourquoi pas au centre.

    Mais, ce faisant, sa présentation comme centriste brouille l’image et le discours du Centre, enlève des voix importantes à ce dernier et le fait apparaître comme un lieu où se regroupent les opportunistes. Désastreux.

    Le problème du Centre est que sa faiblesse actuelle permet toutes les OPA hostiles. Celle de Dominique de Villepin en est une. Moins incongrues mais toutefois problématiques sont les redécouvertes par François Bayrou et Jean-Louis Borloo de leur centrisme alors que l’un voulait être à la base d’un grand mouvement social-démocrate et que l’autre rêvait de devenir premier ministre d’un gouvernement de droite.

    Bien sûr, la liberté d’expression permet de dire ce que l’on veut et le Centre n’étant pas une personne physique ou morale ne peut intenter une action en justice pour demander que les faux centristes ne puissent s’accaparer son étendard.

    Ce qu’il faudrait – et qui permettrait de faire la chasse aux contrefaçons – c’est de diffuser largement le corpus des valeurs et des idées centristes afin de décourager ceux qui voudraient simplement se positionner au centre et de démontrer que les opportunistes qui s’y sont incrustés, sont loin de les partager.

    Evidemment, cela ne fermerait pas la porte à ceux qui se seraient convertis au centrisme, ni à ceux qui reviendraient au bercail (comme Borloo et Bayrou, s’ils sont sincères). Tous ceux là sont les bienvenus. Et le Centre étant l’espace le plus libre de la politique, il ne peut que se féliciter de tous ceux qui le rejoignent.

    Néanmoins, parasité depuis toujours par l’opportunisme, il ne peut accepter que l’on se dise centriste sans rien partager de son humanisme, de son universalisme, de sa responsabilité, de son consensus et de son pragmatisme.

    Si l’on applique cette grille, non, monsieur de Villepin, vous n’êtes décidément pas un centriste. Mais nous serions heureux de vous accueillir quand vous le serez devenu…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme