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gestation pour autrui

  • Et si l’on parlait (enfin) des enfants et (vraiment) de leur protection

    Mis à toutes les sauces pour permettre aux adultes de dire tout et n’importe quoi en s’abritant derrière leur respect et leur bien être afin de promouvoir des combats idéologiques qui ne les concernent que peu, les enfants ont besoin urgemment d’une mobilisation plus désintéressée.

    Cette instrumentalisation de la cause des enfants par les adultes n’est guère nouvelle mais le degré de caricature de débat atteint avec le mariage pour tous (et qui va continuer puisque les prochains combats vont être sur la procréation médicale assistée puis la gestation pour autrui) a été pathétique et montré que les enfants n’étaient qu’un argument rhétorique utilisé sans vergogne par des individus souvent irresponsables qui revendiquent pourtant être des «grandes personnes».

    Ceux qui défendaient le mariage pour tous expliquaient que les couples homosexuels ont droit à avoir un enfant alors que ceux qui le combattaient, expliquaient que la civilisation occidentale est en danger si ces mêmes homosexuels se marient.

    Il s’agissait donc avant tout, sur le fond, d’un débat idéologique sur ce que doit être notre société et ce qu’elle doit ou non autoriser aux adultes, en l’occurrence, ici, les homosexuels et pas vraiment sur le bien être de l’enfant et sa protection.

    Parce que si l’on veut vraiment parler et s’occuper des enfants – et il y a vraiment du boulot –, il faudrait que les mêmes qui étaient des millions à descendre dans les rues pour défendre l’une ou l’autre des causes précitées, se précipitent pour clamer haut et fort leur indignation sur le fait que, rien qu’en France, il y a deux enfants qui meurent chaque jour de maltraitance comme vient de nous le rappeler un rapport officiel. Et encore, il ne s’agit que des cas constatés. Sans parler de tous ceux qui sont traumatisés à vie, physiquement ou psychologiquement.

    Là, point d’arguments philosophiques à deux balles que l’on entend tous les jours (même si la question de l’enfant-objet est une vraie problématique morale) mais une terrible réalité, concrète.

    Car il ne s’agit pas de maladies au pronostic souvent fatal pour lesquelles on est encore malheureusement démuni.

    Mais de violence infligée par des adultes.

    On parle ici d’enfants qui meurent de mauvais traitements quelle que soit leur famille.

    Mais aucune manifestation de masse n’est prévue pour cela, qu’elle soit organisée par les pro-mariage pour tous ou les anti-mariage pour tous ou par tout autre groupe de pression, voire par une amicale réunissant les «pro» et les «anti» dans un moment de lucidité.

    Pourtant, nos politiques ont trouvé un filon lorsqu’ils s’opposent à leurs adversaires: l’avenir de nos enfants.

    Si l’on dépense trop, ce sont nos enfants qui devront rembourser. Si l’on détruit trop notre environnement, ce sont nos enfants qui ne pourront plus vivre convenablement. Si l’on fait ceci ou cela, malheur à nos enfants.

    Mais même si c’est le cas, cela ne concernera pas, au minimum et en France, les sept cents qui, chaque année, n’auront pas de le droit de construire leur avenir.

    Bien sûr, à chaque assassinat horrible d’un enfant, à chaque disparition inquiétante, les politiques montent au créneau en rapport avec l’émotion de l’opinion.

    Mais cela ne dure qu’un temps, le temps médiatique.

    Ce dernier est beaucoup trop court pour s’attaquer réellement au problème de la maltraitance des enfants au sens le plus large (qui ne concerne pas seulement les décès). Il faut un investissement quotidien fort et les moyens de faire en sorte d’éradiquer cette honte dont nous partageons tous une part de responsabilité tant qu’elle n’aura pas cessé.

    Et l’on aimerait bien que les partis centristes, sensés défendre une vision humaniste de la société, montent en première ligne sur cette cause qui ne divise pas, qui ne peut diviser et qui peut donc accueillir tout le monde, dans une sorte d’union nationale chère à certains, sans forcément de récupération politicienne…

    Mais, justement, cette cause est peut-être trop peu intéressante en matière de retombées électorales?!

    On n’ose y croire et l’on voudrait plutôt penser que l’humanisme dont se targue tellement de politiques aujourd’hui n’est pas seulement une posture quand il faut le défendre «à la base», celui qui est au cœur de toute humanité, l’enfant.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le Centre ne confond pas droit au mariage et droit à l’enfant

    Le Centrisme est issu de deux courants de pensée principaux, le libéralisme et la démocratie chrétienne. Voilà qui fait sa grande richesse ainsi que sa double filiation humaniste.

    Néanmoins, il s’agit également d’une des raisons pour lesquelles sur un certain nombre de questions, il peut y avoir deux approches différentes.

     

    C’est le cas sur la controverse née actuellement du projet de loi gouvernemental sur le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par ces couples de même sexe et alors que de nombreux centristes ont manifesté le 13 janvier à Paris contre celui-ci pendant que beaucoup d’autres ont affirmé leur accord sur son contenu.

     

    Mais s’il y a des différentes approches centristes sur le mariage homosexuel, il ne peut certainement pas y en avoir concernant l’adoption d’enfants et la procréation médicale assistée sans parler des mères porteuses.

     

    Dans le premier cas, les différences viennent d’une part d’une tradition libérale qui ne voit aucun inconvénient à ce qu’un mariage civil, c’est-à-dire un contrat liant deux personnes, ait lieu entre deux personnes du même sexe alors que, d’autre part, la tradition démocrate chrétienne, elle, n’est évidemment pas la même puisqu’elle considère le mariage comme un sacrement religieux (même si des communautés chrétiennes des premiers siècles ont offert également le sacrement à l’union de deux personnes du même sexe).

     

    Dans le second cas, nous sommes au cœur même de la vision humaniste commune aux traditions libérale et démocrate chrétienne.

     

    Ici, pas question de contrat ou de sacrement mais de la définition même de l’essence de l’humanisme et de la conception de ce qu’est un être humain.

     

    La règle immuable et incontournable est que l’enfant, tout comme tout autre personne, n’est pas un objet mais un sujet.

     

    Dans le cas de son adoption, c’est donc autour de lui et de son bien-être qu’elle doit être organisée comme tout ce qui l’intéresse et non de ses parents (de sexes différents ou non, d’ailleurs).

     

    Pour être plus clair, le Centrisme considère que le droit de l’enfant est une réalité indiscutable au même titre que le droit de tout être humain, alors que le droit à l’enfant n’est qu’une construction idéologique sans aucun fondement.

     

    Il n’est pas concevable que quelqu’un puise réclamer un droit à avoir un enfant qui, de plus, supplanterait le droit de l’enfant.

     

    Non pas au nom d’une quelconque homophobie de circonstance comme tente de le faire croire des activistes radicaux de la cause homosexuelle mais de l’intérêt supérieur de l’enfant.

     

    Car ceci vaut tout autant pour un individu qu’un couple de même sexe ou de sexe opposé (ce qui pose le problème de fond de certaines techniques de la procréation médicale assistée, des mères porteuses et, plus récemment encore, des «bébés médicaments» conçus pour aider un membre de leur famille malade grâce à leurs cellules souches).

     

    Si tel était le cas, l’enfant serait bel et bien un objet.

     

    Ce qui, par extension et logiquement, ferait de nous tous, à un moment ou à un autre de notre existence, des objets. Ainsi, tous les adultes d’aujourd’hui auraient été considérés comme des objets lors de leur conception, de leur naissance et de leur enfance.

     

    Dans une vision uniquement utilitariste et consumériste de la société, cette thèse de l’enfant-objet se défend mais ce n’est pas celle du Centre qui la réfute avec force.

     

    Dans sa vision humaniste de la société, elle est proprement inacceptable.

     

    Or, le gros problème de l’adoption d’un enfant par un couple de même sexe, c’est de permettre à des adultes en mal d’enfants de devenir parents et ce alors que rien ne permet de dire aujourd’hui que cela ne met pas en cause l’intégrité psychologique de l’enfant adopté tout au long de son existence comme personne.

     

    Dès lors, on ne peut prendre ce risque au nom d’un droit qui serait donné à quelqu’un d’autre que l’enfant, c’est-à-dire, en l’occurrence, extérieur à celui qui en serait la victime potentielle par la survenance d’un danger pour sa santé. En clair, on ne peut prendre le risque de mettre en danger un enfant sous prétexte qu’un tiers aurait un droit sur lui.

     

    A noter que les Français d’ailleurs semblent plutôt centristes sur cette question. Selon les sondages, ils acceptent le mariage pour les couples homosexuels et se déclarent contre l’adoption des enfants par les mêmes couples.

     

    Pour finir, nous reproduisons cet extrait d’un article extrêmement pertinent («L’échec fondamental des militants des droits de l’enfant) du blog du défenseur infatigable des droits des enfants, Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny:

     

    «On voit aujourd’hui qu’il y avait plus grave: fondamentalement notre pays n’a pas adhéré à cette idée que l’enfant est une personne. Il s’apprête à démolir les références parentales des enfants; pire encore, il se prépare à donner le feu vert à la fabrication artificielle d’enfants par des couples qui en passeraient commande à travers ces médecins qualifiés de ‘sorciers de la vie’ dénoncés dans les années 80. On en est revenu purement et simplement à cette idée que l’enfant est un bien que les adultes peuvent commander soit naturellement ou scientifiquement. Le droit à l’enfant l’emportera sur le droit de l’enfant. D’ailleurs ne dit-on pas ‘Combien as-tu d’enfants?’ et non pas ‘Combien de fois es-tu parent?’. Etre et avoir!»

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’enfant est un être d’amour, pas un objet de désir

    Dans la théorie libérale qui est un des piliers de l’Humanisme et du Centrisme, l’individu se possède et peut donc se vendre (en particulier sa «force de travail»). Cette vision lui permet de s’appartenir et de ne plus être la possession d’autres comme sous la féodalité ou dans des sociétés totalitaires où il doit une obéissance complète et aveugle à l’Etat.

    Elle a permis de justifier les révolutions et autres émancipations qui ont mis en place des régimes démocratiques.

     

    Mais elle pêche par une conception trop utilitariste de l’humain et basée sur une vision avant tout économique.

     

    C’est pourquoi j’ai toujours préféré la notion où l’être humain «est», c’est-à-dire qu’il ne se possède pas mais que le fait qu’il existe fait de lui un être unique et impossible à asservir par d’autres.

     

    L’être précède l’avoir. Il faut être pour avoir.

     

    Nous rejoignons ici plutôt les valeurs chrétiennes, autre pilier de l’Humanisme et du Centrisme, qui ont débouché sur le personnalisme et la reconnaissance qu’un individu est, dans la société, une personne qui dispose de lui-même et, surtout, est lui-même ce qui lui confère des droits et l’inaliénabilité de son existence et de sa différence.

     

    Ce rappel est primordial si l’on veut aborder la question essentielle de la procréation médicalement assistée, de la gestation pour autrui (les «mères porteuses») et de l’adoption des enfants, ce fameux «droit à» l’enfant qui se télescope de plus en plus avec le «droit de» l’enfant.

     

    Pouvoir acheter une voiture, quand on a l’argent pour, celle que l’on veut, quand on veut et pour en faire ce que l’on veut (sauf foncer sur les autres pour les tuer!), c’est une liberté fondamentale.

     

    Pouvoir avoir un enfant est aussi une liberté mais elle se régule évidemment avec le fait que l’enfant n’est pas un objet de désir (ou utilitaire) mais un être humain.

     

    Néanmoins, ne soyons pas, non plus, angéliques. Les enfants sont trop souvent les laissés pour compte dans la société.

     

    Les moyens pour éviter la pédophilie, les mauvais traitements, la prostitution sans même parler des accidents ou des traumatismes psychologiques sont dérisoires pour des êtres que nous prétendons être au-dessus de tout et pour lesquels nous déclarons que nous serions prêts à tout sacrifier, même notre existence.

     

    Pour autant, nous pouvons prétendre que tout cela fait partie de cette vie dangereuse qui nous entoure et que nous tentons, malgré tout, d’éviter le pire.

     

    Ce n’est pas du tout le cas lorsque l’Etat et la société légifèrent sur le «droit à» l’enfant en mettant en avant le désir d’avoir un enfant avant même le bien-être de l’enfant.

     

    Ainsi de l’adoption, de la gestation pour autrui (interdite en France) et de la procréation médicale assistée.

     

    Un enfant adopté est souvent plus heureux dans sa nouvelle famille que dans un orphelinat (ou dans sa famille qui l’a abandonné). De même, un enfant né grâce à la gestation pour autrui ou par les techniques diverses de procréation assistée est souvent aimé encore plus parce qu’il était vraiment désiré.

     

    Cependant, tout est-il possible dans ces domaines?

     

    Bien sûr que non.

     

    Parce que le désir manifesté par des adultes d’avoir un enfant grâce à l’adoption ou à la procréation médicale assistée doit d’abord être un désir de parent et pas un désir de consommateur.

     

    Avoir un enfant en tant que parent c’est avoir une responsabilité dans ce qu’il est, ce qu’il va devenir ainsi que sur son bien-être et sa sécurité, c’est lui donner de l’amour.

     

    En tant que consommateur, il s’agit alors seulement de contenter un désir.

     

    L’amour des enfants et non le désir d’enfant qui doit être évidemment le critère de référence. Aimer les enfants c’est les respecter et vouloir leur bien. Désirer un enfant c’est avant tout vouloir un enfant pour soi.

     

    Bien sûr, et je l’ai déjà écrit ici, il est très difficile de faire la part des choses, de sonder l’âme des individus pour savoir s’ils sont plus dans une démarche de parent ou de consommateur.

     

    Reste que cette règle doit être sous-tendue dans chaque cas d’adoption ou de procréation médicale assistée.

     

    Dès lors, la question de savoir si les couples homosexuels peuvent avoir des enfants et être considérés comme deux parents, doit être passée au crible de l’intérêt de l’enfant et non de l’envie des adultes.

     

    Au moment où l’on brandit à tout va cette notion si controversée de «principe de précaution» que Jacques Chirac a fait inscrire dans la Constitution et dont la gauche se sert à tout va, il est pour le moins étonnant que ceux qui ont le plus de valeur pour une société, les enfants, en soient exclus.

     

    Car rien ne prouve sans doute les effets néfastes de l’homoparentalité. Rien ne prouve le contraire, non plus.

     

    Comme l’explique le docteur Guillaume Fond dans une étude qu’il a réalisé sur le sujet pour l’INSERM, «à ce jour, aucune étude n’a pu démontrer que l’homoparentalité était un facteur de risque. Mais aucune étude n’a pu faire de comparaison avec un ‘groupe de contrôle’ suffisamment important».

     

    N’est-ce pas cette situation d’absence de preuve du côté des «pour» comme du côté des «contre» qui fait qu’en France les OGM sont interdits au nom du principe de précaution?!

     

    Le Centrisme défend la liberté, mais une liberté dans la responsabilité et le respect.

     

    Aujourd’hui, l’homoparentalité se heurte à la responsabilité parentale que nous avons évoquée plus haut et, surtout, au respect de l’enfant.

     

    Se dire opposé à celle-ci n’est donc ni un conservatisme, ni une réaction ou un retour en arrière.

     

    C’est tout le contraire, c’est faire partie de ce mouvement qui, depuis deux cents ans, travaille à l’émancipation des enfants dans la société, qui a permis l’adoption de nombreuses législations à travers le monde pour lui donner une identité juridique et le protéger contre tous les abus dont il était victime de la part de la société (et dont il est toujours victime).

     

    Il a abouti à la Déclaration de Genève sur les droits de l’enfant de 1924 puis à la Déclaration des droits de l’enfant de 1959 ainsi qu’à la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 adoptées toute deux par les Nations Unies et signées par la France.

     

    Cette dernière convention dit, explicitement, dans son article 3 aliéna 1: «dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.»

     

    Nous sommes là dans le cœur du débat.

     

    Et en l’absence de réponse claire, l’homoparentalité est un risque potentiel qui doit engendrer automatique une protection de l’enfant à son encontre.

     

    C’est la réponse humaniste et centriste.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme