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unicef

  • Enfants: les droits et le respect c’est encore mieux!

    On célèbre en cette année 2014, le vingt-cinquième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies les 20 novembre 1989 et dont la France a été le deuxième pays à la ratifier où elle est en vigueur depuis le 2 septembre 1990.

    Cette convention a été une victoire majeure dans le combat humaniste que porte le Centrisme et une évolution essentielle pour la reconnaissance d’un temps de l’enfance spécifique et pour la protection des enfants dans le monde entier.

    Elle a, de plus, permis de faire progresser de manière décisive la vision de la société sur l’enfance qui n’est plus perçue aujourd’hui comme une condition de «petite personne» face au monde des grandes personnes mais comme composée de personnes à part entière qui ne dépendent pas, pour leurs droits, du bon vouloir des adultes.

    Si les centristes sont très attachés à cette convention et à la protection des enfants en général, c’est parce qu’ils sont des humanistes avant tout.

    Ainsi, les deux courants principaux du Centrisme, le libéralisme et la démocratie-chrétienne mettent en avant la reconnaissance de l’enfant comme une personne.

    En plaçant la liberté et les droits qui en découlent comme son principal étendard, le libéralisme œuvre pour l’émancipation de l’enfant et demande à ce qu’il jouisse des mêmes droits que les adultes autant qu’il est possible de le faire.

    En s’appuyant sur la parole de Jésus et cette fameuse sentence aux apôtres qui s’interposaient entre lui et des enfants, «Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi; car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume des Cieux» (Evangile selon Saint-Matthieu), la démocratie-chrétienne s’est toujours montrée attentive à la protection de l’enfance et au statut central de l’enfant dans notre humanité.

    De plus, de par son attachement au personnalisme (individu doté de droits et inséré dans la communauté), elle a fait une place particulière à l’enfant dans son combat politique.

    Mais si les droits reconnus aux enfants dans cette convention sont fondamentaux, une plus grande avancée pourrait se produire si un respect de l’enfant et de l’enfance existait réellement.

    Car, tant dans la condition des enfants que dans la place qu’on leur fait dans la société, non seulement beaucoup de droits reconnus dans la convention demeurent lettre morte ou vœux pieux mais la protection effective des enfants demeurent souvent un exercice de rhétorique qui se traduit peu dans les faits à travers le monde alors que tous les pays de la planète ont ratifié ce texte (à l’exception de la Somalie et… des Etats-Unis).

    C’est souvent le cas en France.

    Un récent rapport de l’Unicef a pointé une avancée terrible de la pauvreté qui touche les enfants de notre pays.

    De même, les violences faites aux enfants sont encore excessivement nombreuses et l’on attend encore la mobilisation de toute la société pour les éradiquer le plus possible.

    Ainsi, on s’aperçoit que la plupart des enfants maltraités ne sont pas signalés aux autorités compétentes, ce qui aboutit à des drames terribles comme celui vécu par la petite Marina, torturée à mort par ses parents pendant des années.

    Quant à reconnaître que l’enfant est une personne et qu’il peut décider ou être acteur de la décision qui le concerne, cela reste bien souvent virtuel quand ce n’est pas totalement exclu pour des motifs contestables.

    Sans parler du monde que nous laisserons à nos enfants où la violence, la pollution et le pillage des ressources naturelles ainsi que la pauvreté en sont les craintes majeures.

    Tout cela témoigne, au mieux, d’un inintérêt pour l’enfant, son présent et son futur, au pire, d’une irresponsabilité et d’un irrespect impardonnables qui impactent l’enfance des personnes en détresse mais aussi toute leur vie d’adulte.

    Pourtant, selon certains, l’enfant serait roi dans nos sociétés occidentales.

    Ce qui fait beaucoup rire (jaune) tous ceux qui s’occupent des enfants, notamment de ceux qui vivent dans le désamour, la maltraitance et dans la pauvreté.

    Comme le rappelle le sociologue François de Singly, «l’enfant a changé d’identité non parce que les adultes s’inclineraient devant l’enfant-roi, mais parce que tout individu jeune ou non est ‘roi’ dans une société individualiste».

    En ce vingt-cinquième anniversaire, c’est donc plus le combat qui reste à mener pour les enfants qu’il faut mettre en avant même si l’on peut se féliciter des avancées faites depuis le début du XX° siècle.

    Toutes celles qui restent à faire ainsi que la pérennité de celles qui ont été faites passent et passeront par ce respect, cette valeur essentielle que les centristes mettent au cœur de leur projet politique et sociétal.

    Citons, pour finir, celui qui a été le principal inspirateur de la Convention des droits de l’enfant, le pédiatre et écrivain polonais Janus Korczak, gazé à Treblinka par les nazis en 1942 avec les enfants juifs dont il s’occupait et qu’il n’avait pas voulu laisser:

    Dans son livre, «Le droite de l’enfant au respect», il écrivait: «Vous dites: C'est fatiguant de fréquenter les enfants. Vous avez raison. Vous ajoutez: Parce qu'il faut se mettre à leur niveau, se baisser, s'incliner, se courber, se faire petit. Là, vous avez tort. Ce n'est pas cela qui fatigue le plus. C'est plutôt le fait d'être obligé de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De s'étirer, de s'allonger, de se hisser sur la pointe des pieds. Pour ne pas les blesser».

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

    (Alexandre Vatimbella, directeur du CREC, est aussi le président de l’association Touche Pas Aux Enfants / www.touchespasauxenfants.org)

     

     

  • Faisons-nous assez pour protéger nos enfants?

    Après la tragédie de Newton aux Etats-Unis, revient en mémoire ce que disait si justement Albert Camus: «ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée».

    Celle-ci rappelle également que la place de l’enfant dans la société est une question fondamentale.

     

    Le Centre comme la Droite ou la Gauche prétendent s’en préoccuper en priorité.

     

    Le Centrisme, humanisme intégral, milite pour que cette place soit la première et fait sienne cette évidence du grande spécialiste de l’enfance, Jean-Pierre Rosenczveig, «c’est à la place fait aux enfants que l’on juge une société et sa culture».

     

    Et le constat n’est pas forcément très brillant…

     

    Dans cette optique l’interrogation de Barack Obama devant les parents éplorés des vingt enfants assassinés à l’école Sandy Hook de Newton (Connecticut) est essentielle: «nous devons nous demander si nous faisons assez pour protéger nos enfants».

     

    Tout aussi essentielle est sa réponse: «si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, la réponse est non».

     

    Mais elle n’est pas simplement négative aux Etats-Unis, elle l’est également dans le monde entier, un monde qui n’est souvent pas fait pour les enfants, un monde qui souvent n’est pas accueillant pour le nouveau-né, un monde qui préfère souvent détourner le regard devant la détresse et la douleur des enfants, un monde qui instrumentalise les enfants, qui en fait trop souvent des objets voire des marchandises.

     

    Pourtant, nous affirmons tous, tous les jours, dans une belle unanimité que les enfants sont les êtres que nous chérissons le plus et que nous sommes prêts à tout pour leur sécurité, même à sacrifier nos vies pour cela.

     

    Les vingt petits enfants de six à sept ans abattus par un jeune homme de vingt ans avec un fusil d’assaut sont là pour démontrer que nous avons encore beaucoup de chemin à faire.

     

    Non pas que nous puissions éviter à coup sûr ce genre de massacre épouvantable et qui jalonne l’histoire de l’humanité comme autant d’épisodes honteux de nos civilisations.

     

    Mais c’est dans la réponse globale, dans les décisions importantes que se trouve une grande partie de la solution.

     

    L’Unicef milite ainsi pour que «l’intérêt supérieur des enfants» soit le «critère primordial de gouvernance».

     

    Cela supposerait une vraie révolution dans la manière d’envisager cette gouvernance car chacun de ses aspects «peut affecter les droits de l’enfant».

     

    L’organisation internationale poursuit en expliquant «que les décisions concernent la fiscalité ou le commerce, la diplomatie ou l’endettement, il n’existe pas de politique, loi, budget, programme ou plan qui soit ‘neutre pour les enfants’. Le premier défi pour les Etats parties consiste donc à évaluer les conséquences sur les enfants de toute la gamme de leurs actions législatives et administratives. Le second consiste à s’assurer que les budgets, politiques et programmes appliquent les principes de la Convention des droits de l’enfant sous tous ses aspects. Au niveau national, les budgets et les programmes, en particulier, devraient classer par ordre de priorité les services qui sont essentiels pour faire respecter le droit des enfants à la survie, au développement, à la protection et à la participation. Ces efforts devraient permettre de mobiliser et coordonner les ressources des secteurs publics et privés tout en surveillant la situation des droits de l’enfant à l’intérieur des pays et des communautés.»

     

    Ainsi, par exemple, personne ne prétend qu’Adam Lanza, dans sa folie et sa volonté de tuer, n’aurait pu trouver les armes pour perpétrer son acte innommable.

     

    Cependant, si les Etats-Unis avaient des lois strictes contre la possession d’armes, au minimum pour ce qui est des fusils d’assaut, son dessein criminel aurait eu beaucoup plus de mal à se concrétiser.

     

    A la lumière de ce que l’on vient de dire, la réponse à la question «faisons-nous assez pour protéger nos enfants», est évidemment non, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes…

     

    Si le martyr de ces vingt petits enfants pouvait servir à ce que les adultes agissent en personnes responsables et non en êtres totalement incapables de faire face aux grands défis de l’humanité, alors ils ne seraient pas morts en vain.

     

    Malheureusement, même si une prise de conscience à l’air de d’émerger aux Etats-Unis, il n’est nullement sûr qu’une législation restrictive voit le jour (Barack Obama vient de se prononcer contre les ventes d’armes d’assaut, une mesure déjà votée… en 1994 sous la présidence de Bill Clinton mais qui n’avait pas été pérennisée par le Congrès à majorité républicaine en 2004 au moment où cette interdiction venait à expiration).

     

    Peut-être même qu’une fois passées l’émotion, la douleur et la rage, les défenseurs des armes à feu et leurs arguments fallacieux reprennent du poil de la bête et s’opposent avec succès à toute règlementation.

     

    Souvent, lorsque les adultes sont des irresponsables, on dit qu’ils agissent comme des enfants.

     

    C’est, à la fois, insultant et, surtout, faux.

     

    Car les enfants ont cet amour et cette empathie vis-à-vis des autres qui feraient que, s’ils avaient le pouvoir, les armes, toutes les armes, seraient supprimées immédiatement.

     

    Alors, nous les adultes, quand allons-nous agir comme des enfants?!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme