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liberté - Page 9

  • Autonomie, intérêt, altruisme et empathie au cœur du projet du Centrisme du XXI° siècle

    Le Centrisme est un humanisme politique. Il part donc de l’être humain, de sa prééminence évidente dans une société d’humains construite par des humains pour des humains et dont le but est d’assurer la Vie bonne qui regroupe, à la fois, le vivre bien ensemble, le vivre bien individuel et la réalisation de soi.

    Ce respect de l’humain et la volonté de lui permettre de vivre la meilleure vie possible dans la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance passe par la transformation de l’individu en personne.

    Cette transformation se réalise en respectant la différence ontologique de chaque individu par un lien social et des droits lui assurant sa liberté et en lui demandant, en retour, d’être une personne responsable.

    Toute cette architecture, qui se réalise dans le cadre du juste équilibre, part d’une vision de l’être humain portée par le Centrisme.

    D’abord, à l’inverse du libéralisme, le Centrisme estime que l’intérêt n’est pas l’unique moteur de l’individu. Car nous ne sommes pas seulement mus par la seule recherche de la maximisation de notre bien être et celui de nos proches. Nous sommes également des êtres altruistes et empathiques.

    Cette affirmation pouvait passer pour naïve il y a quelques années et elle l’était pour les fondateurs du libéralisme. Mais les recherches en sciences sociales en psychologie et en biologie ont confirmé ces capacités que chacun de nous possède et qui nous porte à aider les autres et à partager leurs émotions. Et, ce, dès notre naissance et non par le seul apprentissage social. Notre nature et notre confrontation à l’autre, nous poussent à cette solidarité envers nos semblables.

    Ensuite, le Centrisme n’en déduit pas, pour autant, que l’individu n’est qu’un membre d’une communauté. Il l’est, bien évidemment, et il doit même son existence à cette communauté car il ne naît pas autonome, il le devient. Or, pour être libre, il faut d’abord être autonome.

    Mais, une fois acquis cette autonomie, il doit bénéficier de la plus grande liberté possible qui va lui permettre de se réaliser et de devenir un être humain responsable, responsable de sa vie, responsable de ses actes, responsable de ses choix.

    De ce point de vue, la montée de l’individualisme dans la société démocratique n’est que la résultante de ce processus. Elle lui pose des défis énormes et met à mal la solidité du lien social mais elle doit être comprise pour ce qu’elle est, une conséquence de l’approfondissement du processus démocratique.

    Pour autant, elle n’est pas vouée à n’être qu’une tare de celle-ci. Bien au contraire, elle en est une étape essentielle si elle est bien gérée par la société. Revenir en arrière dans ce domaine serait limiter ce processus alors que si on l’appréhende correctement, elle devient une chance extraordinaire pour la communauté.

    Ainsi, l’autonomie grandissante de la personne ne peut être conçue que si elle s’accompagne de la responsabilité de ses actes et de son imprégnation de vertu républicaine.

    Si nous réclamons plus de liberté, c’est que nous nous sentons capables d’en assumer les conséquences, toutes les conséquences individuelles et sociales. La société doit donc nous donner le cadre et les outils pour la vivre et l’assumer. C’est sa plus belle mission.

    Et plus un être est autonome et responsable, moins il est dépendant matériellement de la société et plus il est capable d’apporter un plus à la société tout en recherchant son intérêt. Plus l’individu peut se réaliser, plus il a une expérience, une compétence et une vision de la vie qui enrichit la société. Plus les différences se manifestent, plus elles ouvrent des possibles dont la collectivité est ensuite bénéficiaire.

    Mais, dans le même temps, il convient de créer un environnement adapté pour que nos capacités altruistes et empathiques puissent s’exprimer et non qu’elles soient bridées, voire dévalorisées, comme c’est trop souvent le cas.

    Pour ce faire, il ne faut pas opposer l’individu autonome et la communauté solidaire mais affermir les liens indissolubles qui les lient, non pas pour enchaîner le premier ou pour paralyser la seconde. Au contraire, les acquis de l’individu libre et responsable ne peuvent qu’enrichir la communauté dont il est membre et développer les solidarités.

    Pour beaucoup, cette relation est loin d’être évidente et le discours qui la porte peut paraître puéril. Il n’en est rien. Car, et c’est le fondement même de la vision humaniste du monde développée par le Centrisme, cette relation ne peut exister que dans le cadre de valeurs fortes portées sans faiblesse par la société, ce qui n’est pas le cas actuellement où tout est devenu dans ce domaine, à la fois, d’un relativisme destructeur et d’une confusion foisonnante.

    Or il faut affirmer sans la moindre hésitation qu’il n’y a, pour une société humaine, qu’un métafondement, un métabien et quatre métavaleurs qui seuls permettent à celle-ci de tendre vers sa meilleure organisation possible que l’on peut appeler l’organisation optimum de la société réelle.

    Le métafondment c’est la vie, le métabien c’est la protection et la préservation de la vie (la vie humaine avant tout dans une société d’humains).

    Les métavaleurs sont la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance. Toutes les autres valeurs ne peuvent qu’en découler.

    Toute société qui met l’être humain (le métasujet) au centre de ses préoccupations ne peut faire l’impasse là-dessus. Et le fonctionnement d’une société équilibrée se fonde sur ce métafondement, ce métabien et ces métavaleurs.

    En inventant tous les jours des pseudo-valeurs dans un catalogue sans fin, en promouvant des principes qui n’ont rien d’essentiels, on noie sous un fatras de futilités le socle du pacte social qui nous fait avancer ensemble tout en nous permettant de nous émanciper dans la responsabilité, dans l’altruisme et dans l’empathie.

    Il est temps de se projeter dans la réalité du présent et la construction de l’avenir en reconnaissant que nous ne les bâtirons qu’en saisissant les bienfaits de l’évolution naturelle et culturelle des sociétés démocratiques.

    C’est le combat du Centrisme du juste équilibre, le Centrisme du XXI° siècle.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre, la laïcité et l’héritage chrétien


    Nicolas Sarkozy en a donc remis une couche. Il a déclaré, une nouvelle fois, lors d’un discours au Puy-en-Velay que le christianisme avait forgé ce que la France est aujourd’hui. Et il est exact que la France, «sœur aînée de l’église», pourrait difficilement nier qu’elle a été façonnée, en partie, par la vision chrétienne du monde et de la vie.

    Néanmoins, il ne faut pas tomber dans un simplisme en la matière. Pendant des siècles, la religion chrétienne a plutôt été l’apanage des citadins alors que les campagnes demeuraient remplies de païens (d’où le mot paysan). Et il y a toujours eu des non-chrétiens sur le sol de France. Dire que celle-ci était une nation totalement chrétienne est inexact. Cela n’a jamais été le cas. Et n’oublions pas que Clovis n’accepte de se convertir que si le dieu de Jésus l’aide à gagner une guerre. Attitude peu chrétienne…

    Bien évidemment, à l’inverse, notre pays est rempli de signes qui démontrent qu’elle était majoritairement chrétienne. Les noms de lieux, les églises et les cathédrales, les arts et la culture, la loi, etc.

    Pour autant, si l’on prend les préceptes de Jésus, force est de constater qu’ils n’ont guère été suivis par l’Etat et la nation tout au long des siècles. Parfois, même, on a l’impression qu’ils ont été niés. On n’a jamais vu la France tendre l’autre joue quand elle était agressée!

    Mais comment pourrait-il en être autrement dans un monde de violence et de rapport de force que nous avons connu tout au long de l’Histoire? Mangé ou être mangé a été souvent la seule alternative. Et qui pourrait reprocher aux Français d’avoir voulu privilégier la première solution à la deuxième…

    Reste que le message des évangiles a plutôt été une source d’inspiration qu’un comportement et un agir quotidien. Même si certains, comme les démocrates-chrétiens ont toujours voulu qu’il soit au cœur de l’action politique. Mais ils n’ont pu échapper à l’impossibilité de calquer leur action sur celui-ci quand ils ont occupé le pouvoir, notamment avec le MRP après la seconde guerre mondiale.

    Et cette inspiration est toujours très présente dans le centrisme qui, ne l’oublions pas, est un humanisme et un consensualisme dont les valeurs sont très proches des paroles de Jésus et dont un des courants est évidemment la démocratie-chrétienne dont sont issus de grandes figures du Centrisme tels Frédéric Ozanam, Marc Sangnier, Robert Schuman ou Jean Lecanuet.

    Néanmoins, l’héritage chrétien n’a pas été le seul à avoir façonné notre pays, loin de là. De très nombreuses influences sont à la base de ce que nous sommes. Que ce soit la Grèce et sa démocratie ou Rome et sa république. Que ce soit la civilisation celte, que ce soit la civilisation germanique ou les influences juives pour ne parler que de quelques uns des héritages préchrétiens.

    Quant aux héritages postchrétiens, il y a, par exemple, les cultures arabes, chinoise, africaines, vietnamienne, de l’Europe de l’Est, comme la Pologne, de l’Europe du Sud, comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, et ainsi de suite avec leurs arts, leurs techniques, leurs visions du monde et leurs religions.

    La France s’est enrichie au contact de toutes ces influences. Elle est devenue ce qu’elle est grâce à elles. Et ce qu’elle est devenue lui a permis d’être elle-même une source de référence et d’influence pour d’autres.

    C’est évidemment ce «elle-même» d’ici et maintenant qui compte. Tout autant que sa capacité à s’ouvrir aux autres tout en demeurant elle-même. C’est ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle sera demain et non ce qu’elle était hier. Même si le passé fait partie de notre présent et inspire notre avenir.

    Aujourd’hui et plus encore demain, la France existera par sa capacité à porter ces valeurs qui la définissent et par son assimilation des courants du monde entier et sa capacité à nouer un dialogue enrichissant avec ceux-ci pour en tirer la substantifique moelle tout en vivant sont identité dans la mondialisation.

    Tout cela se fait par une adaptation continue car le monde est en mouvement et celui-ci ne s’arrêtera que le jour où il disparaîtra. Vouloir figer ce que nous sommes est non seulement stupide, vain mais dangereux. Se recroqueviller sur ce que nous étions hier n’évitera pas au monde de bouger. Et le pire est qu’il le fasse sans nous.

    Oui, il existe bien des valeurs universelles humanistes - liberté, respect, solidarité, tolérance (portées d’ailleurs principalement par le Centrisme français) - qui ne souffrent aucune discussion.

    Confondre intentionnellement humanisme et christianisme de la part de Nicolas Sarkozy n’est pas anodin. C’est, en outre, très dangereux car cela semble exclure les autres communautés à qui il ne faut pas demander de se convertir aux racines chrétiennes mais de respecter le pacte social, ce fameux lien social, constitué de ces valeurs humanistes. Car ceux qui ne veulent pas les respecter, ne respectent pas la vision de la dignité humaine portée par la France et les Français.

    Des valeurs universelles laïques qui n’ont rien à voir avec une identité chrétienne figée de la France mais qui lui permettent d’intégrer la modernité, la mondialisation et tous ceux qui, venant d’ailleurs, souhaitent partager ce pacte social et qui sont les bienvenus.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’humanisme du Centre, meilleur rempart contre le Front national et tous les extrémismes


    Revoilà le Front national au plus haut dans les sondages grâce à sa nouvelle égérie, Marine Le Pen, «la fille de», mais aussi grâce aux brûlots allumés depuis cinq ans par un Nicolas Sarkozy qui se croyait grand stratège et son vizir dans les basses œuvres des mesures populistes et xénophobes, Brice Hortefeux. Sans oublier une partie du PS qui joue également sur un populisme de gauche dont on sait, in fine, qu’il nourrit les extrêmes.

    Comme d’habitude, cela ne veut pas dire que les questions que posent les Français et que reprend habilement le Front national sont de mauvaises questions. Encore une fois, ce sont les réponses de l’extrême droite qui sont de mauvaises réponses. Mais mettre les pieds dans le plat est souvent perçu par les électeurs comme un courage dans un monde où nous croulons sous le politiquement correct et l’imbécilité rhétorique quand ce n’est pas la peur tout court des conséquences lorsque l’on voudrait, tout simplement, parler de la réalité.

    Dire qu’aujourd’hui, il n’y a pas un problème dans la perception des Français de la mondialisation (culturelle, économique, sociale et sociétale), dans celle du terrorisme islamiste, dans celle de l’immigration venue des zones en dehors de l’Union européenne, dans celle du déclin de la France et de la perte des avantages sociaux qui va de pair, sans oublier le chômage et un avenir sombre pour la jeunesse, c’est se mettre des œillères devant les yeux et ne répondre à aucune question posée par nos compatriotes.

    En revanche, aller dans le sens de la peur et de l’angoisse est, non seulement, criminel mais contre-productif. Tous les partis démocratiques qui ont pratiqué cette stratégie ont fait le lit des extrêmes. L’Allemagne nazie, l’Italie fasciste, l’Espagne franquiste, le Portugal salazariste ne sont guère si loin que ça pour que nous ayons déjà oublié ce qu’un pays replié sur lui-même, ayant peur de l’autre, faisant confiance à des opportunistes démagogues qui prétendaient leur assurer un avenir soi-disant radieux tout en leur assurant la sécurité sans liberté, peut faire perdre à sa population et, parfois, au reste du monde.

    Certains prétendent que l’Histoire est un éternel recommencement. Parions plutôt que l’Histoire, certes, ne nous apprend pas ce qu’il faut faire, mais, au moins, nous apprend ce qu’il ne faut pas faire.

    Ici, les fondamentaux du Centre peuvent éviter les dérives malsaines et dangereuses qui permettent à la candidate du Front national à la présidentielle d’être à 20% dans les sondages à un an de l’élection.

    Le pragmatisme, le consensus, la justice sociale dans une économie ouverte et compétitive, une morale de l’action politique, une volonté d’être justes avec tous et de donner le mieux à tous. Cette vision humaniste qui place l’être humain au centre de tout et non en le marginalisant comme n’étant qu’un pion, un outil, un anonyme dans la grand mouvement du monde, est celle qui peut sécuriser les populations, les amener à être solidaires les unes avec les autres, leur donner l’envie de construire une maison commune où la haine et l’angoisse n’ont pas leur place.

    Ces fondamentaux n’attendent plus qu’une chose. Qu’il y ait une force centriste suffisamment puissante pour être crédible aux yeux des électeurs. En attendant, chaque centriste, chaque formation politique du Centre a pour mission, inlassablement, de porter ces fondamentaux et cette vision politique afin d’expliquer qu’une société est paralysée quand elle est traversée par la haine, le ressentiment et l’exclusion. Mais elle n’avance pas non plus quand elle n’est pas sûre de ses valeurs, quand elle fait des compromissions inacceptables avec l’essence même de ce qu’elle est et qu’elle recule face aux extrémismes et aux ennemis de la liberté et de la justice, de quelques bords d’où qu’ils viennent et de quelques façons qu’ils se présentent.

    Car si, actuellement, c’est avant tout contre la montée inquiétante du Front national qu’il faut se battre, il ne faut pas oublier que tous les autres extrémismes, les extrémismes de gauche, les extrémismes communautaristes et religieux sont tout aussi dangereux.

    Alors, répétons-le. Tout le monde a sa place dans une société du juste équilibre prônée par le Centre s’il respecte quatre valeurs essentielles: la liberté, l’égalité, la fraternité et le respect. Quatre mots simples qui sont les remparts indestructibles contre toutes les tentations des extrêmes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Vive la liberté… Responsable!

     


    En tant que centriste, je suis toujours un supporter inconditionnel d’un peuple qui veut sa liberté. Je suis toujours à ses côtés quand il lutte pour sa liberté. Je suis toujours heureux quand il la conquiert. Mais je suis aussi toujours inquiet pour lui et pour les autres peuples de ce qu’il va en faire.

    Car la liberté n’est pas une fin en soi. La liberté se vit. Et dès qu’elle se vit, elle n’est plus un phare qui illumine le monde mais une pratique quotidienne loin d’être anodine.

    Et si un peuple responsable peut en faire la plus belle utilisation qui soit, un peuple irresponsable peut, en la violant et en la détournant, en faire une arme particulièrement dangereuse qui tyrannise les minorités et les plus faibles, mettant en péril la paix dans le monde.

    Il ne faut jamais oublier que la liberté n’est jamais gratuite. Elle a un prix. Un prix élevé. Et ce prix à payer est la responsabilité. La responsabilité de sa vie, de soi-même, de ses actes dans le respect des autres. C’est pourquoi des individus mais aussi des peuples la trouvent parfois lourde à porter et s’en remettent alors à une autorité supérieure autocratique pour organiser leur présent et leur futur.

    La liberté ouvre aussi la voie à tous les extrémismes qui peuvent se lâcher si aucune organisation solide et légitime de la société démocratique n’est mise en place.

    C’est pour cela que de nombreux experts en géopolitique préfèrent des régimes autoritaires dont on sait, à peu près, où ils vont, que des démocraties plus versatiles dans leurs agissements.

    Ils ont peur de la liberté en Chine qui pourrait déstabiliser le pays. Ils ont peur de la liberté dans les pays du Maghreb qui pourrait faire le lit des mouvements islamistes radicaux. Ils ont peur de la liberté dans les pays africains qui pourrait augmenter le chaos déjà bien installé. Et ils n’ont pas forcément tort.

    Pour autant, rien ne justifie la privation de la liberté pour un vrai démocrate, c’est-à-dire celui qui veut vivre libre et qui ne peut, de ce fait, vouloir priver son voisin de sa liberté au nom de la sienne et de sa sécurité.

    La liberté est un risque. Tout comme la vie. Et cette vie vaut toujours mieux être vécue dans la liberté que dans la servitude. Malgré les inquiétudes.

    Alors vive la Liberté Responsable!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’humanisme du Centre, c’est aussi garantir la dignité humaine par la solidarité


    Le philosophe chinois Mèng Zì (380-289 av. J-C) affirmait que toute personne digne de ce nom qui passerait près d’un puits où était tombé un enfant, secourrait immédiatement celui-ci. Ceci démontrait, selon lui, notre capacité morale à aimer les autres. Depuis, les scientifiques ont mis en lumière notre faculté naturelle à aimer et notre aptitude empathique. Mais à quoi servirait-il de sauver cet enfant (solidarité primaire) si, après, ce dernier devait mourir de faim car trop pauvre pour se nourrir (solidarité secondaire). Gageons que la personne digne de ce nom en question lui donnerait à manger et, confrontée à une détresse réelle et proche, ferait en sorte que cet enfant puisse manger tous les jours à sa faim. Voilà un exemple de solidarité que personne ne peut rejeter à moins d’être absolument cynique.

    Dès lors, se pose la question suivante: les enfants doivent-ils vivre dans des conditions décentes? Je ne pense pas que quelqu’un d’intelligence normale et possédant un minimum d’honnêteté et de compassion puisse répondre par la négative. Pour que ces enfants puissent vivre dans des conditions décentes, il faut que leurs parents le puissent également (sauf à retirer les enfants pauvres à leurs parents, ce qui, pour quelqu’un d’intelligence normale et possédant un minimum d’honnêteté et de compassion n’est pas acceptable moralement et affectivement).

    Pour que ces parents puissent vivre décemment, il faut qu’ils puissent avoir un cadre de vie décent, donc un revenu décent. De telle sorte qu’une société humaine ne peut se désintéresser collectivement du sort de ces enfants, c’est-à-dire qu’elle doit s’assigner comme un de ses buts que ceux-ci vivent tous dans des conditions décentes et puissent bénéficier des mêmes chances dans la vie. Dès lors, nous aboutissons au principe de solidarité active (faire quelque chose pour les autres) qui se différencie d’une solidarité passive (ne rien faire qui puisse nuire aux autres).

    Pour autant, chacun de nous ne peut pas résoudre, à lui tout seul, le problème de la pauvreté touchant les enfants et leurs parents. D’une part, parce que, si nous pouvons conceptualiser la pauvreté dans le monde, celle-ci ne nous touche pas directement. Heureusement d’ailleurs car nous ne pourrions pas vivre en supportant un tel fardeau. Nous pouvons en revanche, appréhender concrètement la pauvreté des personnes qui vivent autour de nous et donc aider directement l’enfant que nous voyons tous les jours et le sauver si celui-ci est en danger. Mais tout le monde n’a pas les moyens matériels de nous occuper de lui sur le long terme.

    Dès lors, la solution à la solidarité secondaire et à la solidarité active sur une large échelle ne peut être que collective et communautaire.

    Cette solidarité secondaire et active est une mission de toute société développée qui se refuse à vivre uniquement sur les rapports de force et la loi du plus fort. C’est également une des bases du projet humaniste du Centre. Pour celui-ci la solidarité doit permettre de ne laisser personne sur le bord de la route.

    La société est la structure naturelle qui doit organiser cette solidarité active sur une large échelle. Soit elle gère la solidarité venant de tous ses membres et, si c’est nécessaire, fait acte de redistribution. Cette option est évidemment plus adaptée à une société simple. Soit la société se substitue, à leur demande, à ses membres en prélevant des sommes chez ceux qui sont les plus riches pour les redistribuer aux plus pauvres par le biais de l’impôt. Cette option est évidemment plus adaptée à une société complexe.

    Pourtant, au-delà de notre empathie pour les autres qui est une des marques de notre humanité, nous devons résoudre la question du pourquoi de cette solidarité des plus riches vers les plus pauvres. La première interrogation à laquelle nous devons répondre est: est-ce immoral de devenir riche? Sur le fond non. Bien sûr, une deuxième interrogation se fait jour: peut-on s’enrichir n’importe comment? Ici, la réponse est non. Cependant, si une personne respecte les lois, rien n’est immoral dans son enrichissement. Si, donc, quelqu’un possède la capacité de devenir riche, au nom de quelle obligation devrait-il redistribuer plus que quelqu’un qui est moins riche? (sont exclus ici les plus pauvres à qui va cette redistribution). Car si le plus riche doit donner plus, la raison en est souvent… qu’il gagne plus! Or, gagner plus n’oblige pas, a priori, à un effort plus grand de solidarité.

    Toute cette démonstration serait exacte si les individus étaient, dès leur naissance, autonomes et ne devaient pas être pris en charge par la société pour vivre et se développer. De même, cela serait encore exact, si chacun de nous avait, à la naissance, une chance égale de réussir notre vie ce qui n’est pas le cas comme l’a démontré fort justement l’Américain John Rawls. En outre, il faudrait également que cet enrichissement ne soit pas du à des interactions avec les autres, c’est-à-dire que celui-ci se passe, si ce n’est en dehors de la société, en tout cas sans lien avec l’organisation sociale. Car, si l’enrichissement de l’individu se réalise grâce à la société, alors celle-ci est naturellement en droit de demander à celui qui profite plus de la société qu’un autre un devoir de redistribuer des sommes plus élevées.

    Ce que les tenants d’une autonomie totale de l’individu, et donc du droit à devenir riche et à profiter de cette richesse entièrement sans aucune obligation sociale de redistribution, tentent de réfuter, c’est ce lien incassable de celui-ci avec la communauté humaine. Cependant, ce que les tenants d’une insertion totale de l’individu dans la société, et donc de son obligation à contribuer le plus possible à une redistribution de ses gains, tentent de réfuter c’est la condition indépassable de l’individu faite d’une liberté dans la différence qui lui donne le droit de mener sa vie à sa façon et donc de devenir honnêtement riche s’il le veut et s’il le peut.

    Nous avons donc une personne qui ne peut prétendre s’extraire de la communauté humaine à qui il doit son existence et son développement mais qui ne peut être réduite à un simple pion de cette communauté ayant, ontologiquement, une condition libre et une revendication indiscutable à la différence.

    Dès lors, c’est dans une logique de juste équilibre que l’on peut résoudre ce paradoxe de la société et de l’individu qui est une des pierres d’achoppement du libéralisme et l’organisation d’une société postmoderne. Et cette logique a pour base l’être humain qui est le sujet indépassable de toute société humaine, son alpha et son oméga. Assurer la sécurité de ses membres est sa première mission. Mais celle-ci n’est pas limitée à empêcher les criminels d’agir. Elle doit aussi leur garantir une vie décente en leur fournissant un travail qui leur apporte le revenu nécessaire à une existence libre et digne. Et, quand ce n’est pas le cas, de pouvoir aider ceux qui ne parviennent pas à ce revenu, soit parce qu’ils sont les accidentés de la vie, soit parce qu’ils ont des handicaps. Une aide qui n’a pas vocation à faire de ces personnes des assistés ad vitam aeternam mais qui leur permettre de retrouver leur autonomie perdue par les aléas de l’existence.

    Bien entendu, cette sécurité ne doit pas annihiler toute volonté, toute envie de se surpasser. Ici, le juste équilibre permet de résoudre la problématique en assurant à ceux qui veulent faire plus que nécessaire et être les moteurs principaux du développement de la société de pouvoir agir et de récolter les fruits de leur labeur tout en les insérant dans un lien social où leurs succès ne peuvent être acquis contre la société mais acquis avec la société et pour lui-même et la société.

    Mais tout cela doit se faire dans la réalité et de manière pragmatique. Car si les grands principes sont posés ils doivent constamment s’adapter au concret avec la mise en pratique constante du juste équilibre. Les périodes de crise doivent permettre de mettre le curseur un peu plus sur la solidarité et les périodes de croissance forte sur celui d’une plus grande libéralisation de l’initiative individuelle et de la jouissance personnelle des fruits qu’elle peut apporter.

    Cependant, sans ceux qui entreprennent, il ne peut y avoir de redistribution pour ceux qui en ont besoin à un moment de leur existence. C’est un principe des vases communicants qui n’a pas trouvé de meilleures organisation jusqu’à aujourd’hui. Les pauvres ne peuvent être aidés que par la richesse produite par d’autres. Et celle-ci ne peut l’être que par des personnes prêtes à entreprendre. On peut s’en réjouir ou le regretter, selon sa vision de l’organisation de la société, mais on ne peut le nier. Alors, autant s’en servir pour faire le maximum de bien.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme du juste équilibre, modèle mondial du bien vivre ensemble


    La folle poursuite de la richesse sans frein ou la dangereuse recherche d’une uniformisation soi-disant libératrice sont des temps révolus pour la majorité de la population mondiale qui ne voit plus, ni dans l’un, ni dans l’autre, le modèle idéologique à suivre. La découverte que la différence se trouve bien dans la liberté mais pas forcément dans l’accumulation de biens matériels qui enferme plutôt qu’elle libère et que l’on peut être solidaire sans devoir se fondre dans une masse compacte impersonnelle qui broie plus qu’elle ne rend égal à l’autre, nous rappelle que notre existence est équilibre parce que notre nature même est équilibre.

    Bâtir un monde équilibré, nous bâtir en être équilibré, établir des relations équilibrées entre les individus, devenir des personnes équilibrées, libres et indépendantes, dans une société équilibrée voilà les défis qui nous attendent au cours de ce siècle pour échafauder un monde de paix, plus stable, moins violent et donnant à tous un accès au bien être et une dignité, mettant en œuvre les deux principes, la liberté dans la ressemblance, l’égalité dans la différence.

    Dire que le temps du Centrisme du juste équilibre est venu ne veut pas dire qu’il va venir, comme ça, s’imposer comme par magie. Bien au contraire. Même s’il représente l’avenir humaniste de la planète, c’est à nous tous de faire en sorte qu’il survienne. Sinon, nous aurons perdu une nouvelle opportunité de bâtir un meilleur vivre ensemble avec de nouveaux espaces de liberté et un pacte social revitalisé.

    Et ce nouvel échec, dans un monde que nous devons de plus en plus gérer harmonieusement afin d’éviter l’implosion nous coûterait certainement beaucoup plus cher que les autres tentatives avortées.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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