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robert schuman

  • Le Brexit ou la guerre de sécession européenne

    Comme les Etats-Unis d’Amérique, l’Union européenne est d’abord une idée.

    Et même si Abraham Lincoln s’est battu pour garder son pays uni et contre l’esclavage, il s’est d’abord battu, comme il l’a dit avec tant de profondeur dans son fameux discours sur le champ de bataille ensanglanté de Gettysburg, pour que vivent l’idée de démocratie républicaine, celle d’un peuple libre, et celle d’«un gouvernement du peuple pour le peuple par le peuple», selon sa fameuse formule.

    Car la construction américaine était alors unique dans le monde, ainsi que l’est aujourd’hui la construction européenne.

    Tout comme le pose le Brexit pour l’idée européenne, la Guerre de sécession posait la question de la pertinence de l’idée américaine.

     

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  • L’Europe, oui, mais pas à n’importe quel prix

    Les centristes sont européens et l’Union européenne est une idée centriste.

    Réunir les hommes et les femmes du Vieux continent pour qu’ils construisent le présent et l’avenir ensemble dans la paix et le partage au lieu de s’entretuer et de se détruire mutuellement demeure leur idéal mais aussi une nécessité pour que les Européens demeurent libres et puissent bénéficier tous du progrès face aux défis de toute sorte auxquels ils doivent et devront faire face.

    Que les peuples européens comprennent de moins en moins ce qu’ils ont a gagné à vivre ensemble et à se rassembler est une bien triste constatation.

    Qu’ils aient oublié les leçons de l’Histoire, qu’ils tournent le dos à la réalité du monde, qu’ils pensent être plus forts chacun de leur côté, en écoutant les populistes démagogiques de tous bords leur vanter le divorce, ils paieront le prix fort de leur erreur si celui-ci survient.

    Pour autant, si le mot union a un sens, ce ne peut être à n’importe quel prix.

     

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  • A la source du centrisme français

    Au moment où les théories les plus radicales reviennent à la mode et se déversent dans les médias par des intellectuels qui se mettent en scène pour vendre leur message comme de la lessive avec soi-disant la volonté de dire la vérité aux Français et de les unir face aux périls extérieurs et intérieurs, alors même que leurs thèses sont clivantes, clientélistes et exclusives, il n’est pas inutile de dire ce qu’est le Centrisme aujourd’hui dans notre pays, en ce début de deuxième millénaire, car, lui seul, tourne le dos au relativisme d’un bord et au déterminisme de l’autre, lui seul recherche le bien être et l’épanouissement de tous et non de ceux de son camp avant tout.

     

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  • Revenir au rêve européen

    Avant qu’il ne soit réellement trop tard, il n’est jamais trop tard pour parler Europe et parler de l’Union européenne.

    Ni de vouloir reconstruire le rêve européen qui se délite dans l’inaction des soi-disant pro-européens et sous les coups de boutoirs des anti-européens qui n’ont manifestement pas la même stupide prévention – pour ne pas dire frousse – que les premiers nommés.

    Car, au train où vont les choses, l’Union européenne deviendra, au mieux une zone de libre-échange dans la paix, au pire, un machin bureaucratique qui se détruira tout seul.

     

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  • Le Nobel de la paix mérité de l’Union européenne

    Les humains ont vraiment la mémoire courte et peu de recul sur leur condition. Ce n’est guère nouveau mais les «sarcasmes» et autres «incrédulités» face à l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne viennent nous le rappeler tristement.

    Car si ces contempteurs de l’Union européenne s’étonnent qu’elle ait reçu ce prix (on parle ici de paix pas de développement économique ou social), qu’ils regardent un peu dans le rétroviseur de l’Histoire les tragédies malheureusement pas si lointaines.

    Pendant les quarante-cinq premières années du XX° siècle, les guerres initiées par les peuples de l’UE ont fait, au bas mot, soixante-dix millions de morts.

    Les innombrables cimetières militaires et monuments aux morts sont autant de lieux de mémoire face aux tentations de l’oubli, ce dernier étant le meilleur ami des prochaines boucheries.

    Et je ne parle même pas de ces conflits infinis qui ont ensanglanté l’Europe au cours des millénaires.

    Depuis que celle-ci a décidé de s’unir, plus aucune guerre n’a opposé les grands pays du continent.

    Mieux, l’intégration rapide des pays de l’Est après la chute du rideau de fer a empêché des guerres sanglantes que redoutaient tous les spécialistes.

    Comme aucun conflit n’a alors éclaté, cela n’a pas fait les gros titres de la presse et donc les peuples ne sont guère inquiétés mais la réalité, elle, était bien là.

    Bien sûr, il y a eu le couac de l’ex-Yougoslavie, tout en sachant que cette dernière n’était pas dans l’Union européenne.

    En tout cas, quelles que soient les critiques de gens qui ne savent même plus dans quel monde ils vivent (à moins qu’une «bonne guerre» les tente!), les centristes peuvent être fiers de ce prix Nobel de la paix, eux qui ont été les pionniers, à l’image d’Aristide Briand ou de Robert Schuman, d’une intégration européenne et qui, sans relâche, promeuvent son approfondissement et un fédéralisme qui, seul, permettra à la paix sur le continent et ailleurs, d’être plus solide.

    Evidemment, ce prix Nobel doit également nous interpeler, nous les Européens, pour que nous prenions conscience que nous avons un outil à notre disposition pour faire rayonner cette paix mais aussi pour prendre les décisions urgentes afin que cette union européenne continue à aller de l’avant et devienne enfin ce véritable phare humaniste qui était l’ambition de ses fondateurs.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pour une fédération européenne dans une confédération mondiale


    Les peuples libres qui se parlent et qui commercent ensemble ne se font pas la guerre. Ou exceptionnellement. Voilà une bonne raison de prôner sans relâche pour une mondialisation humaniste.

    Mais celle-ci n’est qu’une étape en vue de l’établissement d’une gouvernance mondiale réelle avec l’édification d’une confédération de nations démocratiques à l’échelle de la terre pendant que l’Europe, pour avoir toute sa place et peser de sa puissance, s’unira dans une fédération.

    Bien sûr, nous en sommes encore loin dans les faits comme l’a démontré une nouvelle fois le sommet du G20, dont l’édition 2011 vient de se terminer à Cannes. Une situation hautement regrettable et dommageable tant l’humanité gagnerait à se retrouver et à se réunir.

    Cependant, l’espoir peut se nourrir de cette lente prise de conscience des peuples européens et du monde entier que le salut de la planète bleue passe par l’entente et le rassemblement.

    La récente crise économique et financière mondiale a ouvert les yeux à nombre d’habitants de la planète que ceux-ci ont besoin de se souder et de se solidariser afin d’envisager un avenir et construire leur futur commun.

    Elle a démontré également que tant que ce sera du chacun pour soi, aucune régulation, aucun contrôle ne serait réellement possible afin d’instituer des règles pour gérer l’économie, la finance mais également tout un tas de domaines qui se moquent des frontières, pire, qui en profitent comme le crime organisé (les mafias sont mondialisées depuis longtemps mais elles profitent largement du morcellement de la lutte engagée contre elle par les Etats) ou la pollution (qui ignore superbement les frontières).

    Pour autant, le chaos nous guette. Ainsi, la crise de la zone euro peut aboutir à faire imploser celle-ci puis l’Union européenne dans la foulée. De même, les difficultés rencontrées par les uns sont souvent mis sur le dos des autres. Sans oublier que les cultures nationales, quand elles sont utilisées, non pas apporter leur touche à ce formidable métissage culturel qui n’a jamais connu de frontières, peuvent être une arme de destruction massive.

    Ne soyons pas naïfs, la tâche est à la mesure du défi, colossale et semée d’embûches. Mais soyons, en revanche, des bâtisseurs inlassables et déterminés d’un humanisme mondial.

    En ces temps d’incertitudes, ce défi est bien le seul qui semble raisonnable…

    En tout cas, il faut hautement espérer que le Centre axera une grande partie de son message lors des présidentielles et des législatives sur la construction d’une gouvernance mondiale et sur l’établissement d’un fédéralisme européen.

    Depuis quelques temps déjà, les partis centristes semblent absents du débat sur l’Europe, eux les héritiers de grands européens comme Aristide Briand ou Robert Schuman.

    C’est vrai que, ces dernières années le thème de l’Europe n’était pas très vendeur électoralement parlant et que celui de la mondialisation était utilisé par tous les opportunistes et les marchands de peur afin de jouer sur les angoisses de la population pour espérer glaner des voix.

    Mais il aurait été de l’honneur des représentants du Centrisme de ne pas abdiquer devant ces populismes qui mettent en danger le présent et l’avenir de la France.

    Encore plus aujourd’hui qu’hier, le temps presse. Aux centristes de prendre leurs responsabilités.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les anti-européens sont des anti-français


    La crise mondiale et les problèmes de la dette dans la zone euro, l’abaissement progressif de la France et de l’Europe, le déplacement progressif du centre du monde vers l’Asie montrent bien que ceux qui jouent la France contre l’Europe n’ont rien compris. Pire, en faisant croire qu’ils défendent leur pays, en réalité, ils le torpillent sans états d’âme. Et nous le paieront très cher s’ils réussissent dans leur entreprise, affaiblir l’Union européenne, voire la faire imploser.

    Depuis des années, nous savons que, face à la mondialisation, face à l’émergence de nouvelles puissances économiques, face à l’internationalisation des marchés financiers (la globalisation), les pays de l’union européenne ne pourront faire face aux défis qui se présentent à eux que dans une union plus forte, des liens plus resserrés et des politiques communes plus étendues.

    Ici, le fameux slogan des années 60, «small is beautiful» ne fonctionne pas sauf pour de rares exceptions comme la Suisse ou Singapour. Devant la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie et, évidemment, les Etats-Unis, seule une Europe unie peut rivaliser.

    Pourtant, ce qui semble primer aujourd’hui est le chacun pour soi. Comme si, face au danger, il n’était pas question de combattre et de faire face mais de sauver sa peau avant que l’inéluctable se produise, en espérant que ce sera le voisin qui sera détruit avant soi…

    Les nationalistes de tous poils, de droite et de gauche, sortis tout droit d’une France qui n’existe plus et qui n’a même peut-être jamais existé, font croire à leurs concitoyens, dans une rhétorique aussi obsolète que ridicule, que le pays se sauvera, non pas avec l’Europe mais sans elle et même contre elle. Et d’égrainer, selon eux, tous les atouts d’une France libre de toute entrave européenne. En oubliant, évidemment, que ceux-ci sont avant tout ceux d’une France européenne qui n’existerait plus, pour la grande majorité de ces atouts après l’éclatement de l’union!

    Etre anti-européen est être anti-français.

    C’est refuser de voir la réalité en face au profit de préoccupations idéologiques, voire de visées électoralistes. Avec un discours populiste, proche d’un poujadisme et d’une xénophobie des plus dangereuses, c’est refuser de donner à la France les chances, non seulement, de se sortir de la crise dans laquelle elle se trouve mais d’oblitérer son avenir.

    Celui qui prétend que nous nous sortirons plus facilement de nos difficultés en tournant le dos à l’Union européenne ne connaît non seulement pas l’histoire mais refuse le réel.

    C’est pourquoi le Centre doit absolument porter la question européenne au cœur du débat des présidentielles. Les centristes sont les vrais européens avant même la création de la Communauté européenne.

    Qu’on se rappelle Aristide Briand et quelques autres qui furent des avocats d’une Europe unie avant la Deuxième guerre mondiale et après la boucherie de la Grande guerre qui fut fatale à la prééminence mondiale des nations européennes, Europe unie que Robert Schuman et quelques uns feront passer de rêve à un espoir bien concret.

    Sans les centristes d’hier, l’Europe serait toujours à faire. Si les centristes d’aujourd’hui ne se mobilisent pas beaucoup plus qu’ils ne le font actuellement, elle sera largement à refaire. Avec tous les dangers que cela implique. L’Europe est un combat, pas un fleuve tranquille. Mais ce combat humaniste en vaut la peine. Pour le monde, pour l’Europe, pour la France.

    Oui, pro-européens et donc pro-français!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre, la laïcité et l’héritage chrétien


    Nicolas Sarkozy en a donc remis une couche. Il a déclaré, une nouvelle fois, lors d’un discours au Puy-en-Velay que le christianisme avait forgé ce que la France est aujourd’hui. Et il est exact que la France, «sœur aînée de l’église», pourrait difficilement nier qu’elle a été façonnée, en partie, par la vision chrétienne du monde et de la vie.

    Néanmoins, il ne faut pas tomber dans un simplisme en la matière. Pendant des siècles, la religion chrétienne a plutôt été l’apanage des citadins alors que les campagnes demeuraient remplies de païens (d’où le mot paysan). Et il y a toujours eu des non-chrétiens sur le sol de France. Dire que celle-ci était une nation totalement chrétienne est inexact. Cela n’a jamais été le cas. Et n’oublions pas que Clovis n’accepte de se convertir que si le dieu de Jésus l’aide à gagner une guerre. Attitude peu chrétienne…

    Bien évidemment, à l’inverse, notre pays est rempli de signes qui démontrent qu’elle était majoritairement chrétienne. Les noms de lieux, les églises et les cathédrales, les arts et la culture, la loi, etc.

    Pour autant, si l’on prend les préceptes de Jésus, force est de constater qu’ils n’ont guère été suivis par l’Etat et la nation tout au long des siècles. Parfois, même, on a l’impression qu’ils ont été niés. On n’a jamais vu la France tendre l’autre joue quand elle était agressée!

    Mais comment pourrait-il en être autrement dans un monde de violence et de rapport de force que nous avons connu tout au long de l’Histoire? Mangé ou être mangé a été souvent la seule alternative. Et qui pourrait reprocher aux Français d’avoir voulu privilégier la première solution à la deuxième…

    Reste que le message des évangiles a plutôt été une source d’inspiration qu’un comportement et un agir quotidien. Même si certains, comme les démocrates-chrétiens ont toujours voulu qu’il soit au cœur de l’action politique. Mais ils n’ont pu échapper à l’impossibilité de calquer leur action sur celui-ci quand ils ont occupé le pouvoir, notamment avec le MRP après la seconde guerre mondiale.

    Et cette inspiration est toujours très présente dans le centrisme qui, ne l’oublions pas, est un humanisme et un consensualisme dont les valeurs sont très proches des paroles de Jésus et dont un des courants est évidemment la démocratie-chrétienne dont sont issus de grandes figures du Centrisme tels Frédéric Ozanam, Marc Sangnier, Robert Schuman ou Jean Lecanuet.

    Néanmoins, l’héritage chrétien n’a pas été le seul à avoir façonné notre pays, loin de là. De très nombreuses influences sont à la base de ce que nous sommes. Que ce soit la Grèce et sa démocratie ou Rome et sa république. Que ce soit la civilisation celte, que ce soit la civilisation germanique ou les influences juives pour ne parler que de quelques uns des héritages préchrétiens.

    Quant aux héritages postchrétiens, il y a, par exemple, les cultures arabes, chinoise, africaines, vietnamienne, de l’Europe de l’Est, comme la Pologne, de l’Europe du Sud, comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, et ainsi de suite avec leurs arts, leurs techniques, leurs visions du monde et leurs religions.

    La France s’est enrichie au contact de toutes ces influences. Elle est devenue ce qu’elle est grâce à elles. Et ce qu’elle est devenue lui a permis d’être elle-même une source de référence et d’influence pour d’autres.

    C’est évidemment ce «elle-même» d’ici et maintenant qui compte. Tout autant que sa capacité à s’ouvrir aux autres tout en demeurant elle-même. C’est ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle sera demain et non ce qu’elle était hier. Même si le passé fait partie de notre présent et inspire notre avenir.

    Aujourd’hui et plus encore demain, la France existera par sa capacité à porter ces valeurs qui la définissent et par son assimilation des courants du monde entier et sa capacité à nouer un dialogue enrichissant avec ceux-ci pour en tirer la substantifique moelle tout en vivant sont identité dans la mondialisation.

    Tout cela se fait par une adaptation continue car le monde est en mouvement et celui-ci ne s’arrêtera que le jour où il disparaîtra. Vouloir figer ce que nous sommes est non seulement stupide, vain mais dangereux. Se recroqueviller sur ce que nous étions hier n’évitera pas au monde de bouger. Et le pire est qu’il le fasse sans nous.

    Oui, il existe bien des valeurs universelles humanistes - liberté, respect, solidarité, tolérance (portées d’ailleurs principalement par le Centrisme français) - qui ne souffrent aucune discussion.

    Confondre intentionnellement humanisme et christianisme de la part de Nicolas Sarkozy n’est pas anodin. C’est, en outre, très dangereux car cela semble exclure les autres communautés à qui il ne faut pas demander de se convertir aux racines chrétiennes mais de respecter le pacte social, ce fameux lien social, constitué de ces valeurs humanistes. Car ceux qui ne veulent pas les respecter, ne respectent pas la vision de la dignité humaine portée par la France et les Français.

    Des valeurs universelles laïques qui n’ont rien à voir avec une identité chrétienne figée de la France mais qui lui permettent d’intégrer la modernité, la mondialisation et tous ceux qui, venant d’ailleurs, souhaitent partager ce pacte social et qui sont les bienvenus.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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