La politique c’est aussi la défense des valeurs que l’on porte avec le courage de ne pas dévier au gré des circonstances et des petites ambitions.
C’est pourquoi il faut saluer la position officielle sans ambiguïté de l’UDI vis-à-vis des extrêmes et, notamment, de l’extrême-droite.
Comme l’a dit au Figaro Laurent Hénart, «pas une voix, pas un siège pour le Front national».
Quand on voit un Laurent Wauquiez (UMP), soi-disant «héritier» du démocrate-chrétien Jacques Barrot dans la Loire, flirter sans complexes avec ce même FN pour de basses raisons politiciennes et d’ambitions personnelles, on n’en apprécie que plus la position ferme adoptée par Jean-Christophe Lagarde, dès les résultats du premier tour de la législative partielle dans le Doubs connus, appelant à faire barrage à l’extrême-droite et à voter pour le candidat républicain au second tour.
Je parlais du courage parce que tous les électeurs et sympathisants de l’UDI ne sont pas forcément sur une ligne aussi ferme vis-à-vis du FN comme l’ont révélé des sondages et certains seraient même prêts à voter pour des candidats d’extrême-droite.
De même, quelques (ir)responsables de l’UDI en mal d’originalité ou de règlement de compte personnel, comme Hervé Morin, ont pris des positions différentes en refusant de faire la distinction entre un parti républicain et un parti extrémiste, sans doute ignorants des leçons de l’histoire et des valeurs humanistes dont les partis centristes s’affirment dépositaires.
Or l’humanisme intégral du Centre et du Centrisme, de part ses racines libérales, démocrates-chrétiennes, radicales et modérantistes n’a rien à faire avec les thèses et l’idéologie d’extrême-droite.
Cela ne veut pas dire qu’il y a une proximité d’idées entre un candidat du PS et le positionnement de l’UDI.
Cela signifie que les valeurs démocratiques et républicaines partagées par le PS et l’UDI imposent de faire barrage à l’élection d’un représentant d’un parti qui nie ces mêmes valeurs qui sont à la base de ce qu’est aujourd’hui la société française et les démocraties occidentales.
C’est vrai que le courage n’est pas toujours récompensé en politique.
Mais, au moins, il permet de se regarder dans la glace le matin, même en se rasant et même en pensant à l’élection présidentielle…
De ce point de vue, il faut aussi saluer la prise de position claire et nette de François Bayrou.
Le président du Mouvement démocrate a estimé que «le risque maximum, c’est le FN, c’est l’extrême-droite» et qu’il choisirait, sans hésiter, le candidat républicain face à celui du Front national.
Pourquoi ai-je parlé de courage là où il ne devrait s’agir, au bout du compte, que d’un simple réflexe républicain?
Parce qu’aujourd’hui, journalistes et politiques sont en train de donner un brevet de respectabilité au Front national en le «dédiabolisant» et en le «banalisant», le rendant ainsi respectable aux yeux des électeurs tout en discutant de sa possible arrivée au pouvoir comme s’il était un parti comme les autres.
Parce qu’aujourd’hui le PS s’outrage des réactions à droite qui n’appellent pas au front républicain alors que lui-même gouverne un peu partout avec un PC repaire d’anciens admirateurs de Staline qui ne valent pas mieux que d’anciens vendeurs de chansons nazies.
Parce que l’UMP, tournant petit à petit mais méthodiquement dos à ses racines gaulliste d’une part, et à ses racines centristes d’autre part, reprend les thèses frontistes en les légitimant.
Et c’est pourquoi il faut parler de courage des partis centristes, le saluer et le soutenir.
Centristement votre.
Le Centriste
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