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john mccain

  • Présidentielle USA 2016. Républicains – Y a-t-il un centriste parmi la pléthore de candidats?

    Il y a pléthore en la maison républicaine pour la candidature à la candidature à l’élection présidentielle de novembre 2016.

    Combien y en aura-t-il finalement? Personne ne le sait exactement car chaque semaine un ou plusieurs nouveaux candidats font leur coming-out…

    Pas moins de seize candidats principaux (et quinze secondaires qui ne devraient pas aller très loin dans leur entreprise) sont en lice pour l’instant comme si la Maison blanche était promise à l’un d’entre eux alors que l’archi-favorite des sondages et des analystes demeure la démocrate Hillary Clinton.

     

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  • Exceptionnalisme ou quand les conservateurs américains sont d’accord avec Staline!

     

    L’exceptionnalisme des Etats-Unis est devenu un thème à la mode. On l’a retrouvé un petit peu partout dans la bouche des politiques, des commentateurs, des auteurs et des journalistes avant et pendant les élections présidentielles de cette année.

    Il s’agit, le plus souvent, pour ceux qui en parlent, de se plaindre du déclin inexorable de la position unique du pays et de regretter ce fameux «bon vieux temps» où les Américains se voyaient comme les leaders naturels du monde avec une mission à remplir, ce que d’ailleurs ne leur contestaient guère les autres peuples de la planète.

    Même si cette mode intellectuello-politique traverse tout le spectre politique, de la gauche à la droite, elle est évidemment surtout de mise chez les conservateurs, notamment les plus extrémistes, pour accuser Barack Obama d’en être le principal, voire l’unique, responsable.

    Selon eux, ses prises de position montrent clairement qu’il ne croit pas en cette exceptionnalisme et que, non seulement, il se contente de la situation actuelle (qu’ils estiment en déclin) mais qu’il conduit consciemment les Etats-Unis à n’être plus qu’une nation comme les autres.

    Une thèse que rien ne vient confirmer d’autant que l’utilisation du mot «exceptionnalisme» dans le bouche d’un président n’a jamais eu lieu jusqu’à… Obama.

    Mais qu’est-ce bien que cet exceptionnalisme?

    D’abord, une formule inventée en 1929 par un certain… Joseph Staline afin de critiquer la position des communistes américains qui affirmaient que les lois de la lutte des classes mises en avant par Marx ne s’appliquaient pas à leur pays grâce à ses capacités économiques et sociales différentes, ce que contestait évidemment le dictateur sanguinaire.

    Plus sérieusement, le fait que les Etats-Unis soient une nation exceptionnelle vient de beaucoup plus loin, des écrits des Pères fondateurs et de plusieurs auteurs célèbres qui s’en faisaient les chantres, dès l’indépendance du pays, comme, par exemple, St-John Crèvecœur, Thomas Paine, Timothy Dwight ou Noah Webster.

    Comme l’explique l’historienne Elise Marienstras dans son ouvrage «Les mythes fondateurs de la nation américaine», les tenants de l’exceptionnalisme de cette dernière estiment qu’elle «(…) entre dans un vaste plan providentiel. Les bienfaits qu’elle a reçu dès l’installation des colonies et lors des combats qui la menèrent à l’indépendance sont les signes qu’elle est dotée par Dieu d’une mission exceptionnelle».

    De même, Tocqueville parlait également en 1831dans son fameux ouvrage «De la démocratie en Amérique», de la singularité et de l’exemplarité des Etats-Unis.

    Une partie de la définition de l’exceptionnalisme est donnée par le site Wikipédia: «L’exceptionnalisme américain est l’idée que les Etats-Unis sont différents des autres pays et qu’en conséquence ils ont une mission mondiale spécifique qui est d’étendre la liberté et la démocratie».

    Mais il ne s’agit pas que de cela, loin de là. L’exceptionnalisme est aussi l’idée que les Américains est le peuple élu du monde moderne et qu’il est supérieur aux autres de par ce qu’il a accompli, qu’il est un modèle que les autres peuples doivent suivre sans jamais pouvoir néanmoins l’égaler et encore moins le dépasser.

    D’où la raison de la préemption actuelle de cette thèse par les républicains ultraconservateurs et ultranationalistes.

    Certains estiment, en outre, que l’exceptionnalisme découle de l’Américanisme qui serait l’idéologie qui a façonné la nation américaine (l’Amérique est une idée avant d’être un pays comme l’explique le fameux politologue Richard Hostadter, «c’est notre destin en tant que nation de ne pas avoir d’idéologie mais d’en être une») de par ses valeurs, liberté, égalité, individualisme, populisme et laisser-faire.

    L’historien David Reynolds dans son livre «America, empire of liberty» permet de bien comprendre l’importance de cette thèse, au-delà des clivages partisans, en écrivant que «pendant la plus grande partie du XX° siècle les Américains ont chéri l’idée que leur société était exceptionnelle – signifiant par là, fondamentalement différente des autres nations et aussi supérieure à celles-ci».

    Pour autant, cet exceptionnalisme est-il une réalité?

    La première réponse serait une sorte de pied-de-nez aux radicaux de droite. Oui, une nation en grande majorité blanche qui est capable d’élire et de réélire un noir à sa tête est bien exceptionnelle (on semble encore loin de ce cas de figure dans des pays comme la France, la Grande Bretagne ou l’Allemagne)!

    La deuxième est de rappeler comme l’a fait le Washington Post, que le terme n’avait guère été utilisé jusque récemment. Un bloggeur du site de la revue The Atlantic a ainsi relevé qu’entre 1980 et 2000, il n’avait été utilisé que 457 fois dans des publications nationales. Entre 2000 et 2010, ce chiffre est monté à 2.558. Surtout, depuis 2010, on le retrouve plus de quatre mille deux cent fois…

    En fait, ce sont les déclinistes – aussi puissants aux Etats-Unis qu’en France – qui se le sont accaparés. En 2008, il s’est imposé dans l’arène politique lorsque Sarah Palin, la colistière du candidat républicain John McCain sen est emparée afin de démontrer l’absence de patriotisme de Barack Obama.

    La troisième est de dire que, malgré tout, sans être peut-être exceptionnels par nature, les Etats-Unis d’Amérique sont un rêve et un espoir qui les rend exceptionnels pour beaucoup de gens à travers le monde.

    Comme le déclarait Barack Obama en juillet 2012, «ce qui nous rend exceptionnels – ce n’est pas le nombre de gratte-ciels de que nous avons; ce n’est pas notre puissance militaire. Ce qui fait de nous quelque chose de spécial est cette idée que dans ce pays, si vous voulez travailler dur, si vous voulez prendre la responsabilité de votre propre vie, alors vous pouvez y arriver si vous essayez».

    Reste que cette idée est plutôt une croyance qu’une réalité mais c’est une croyance qui est à la base du vrai exceptionnalisme, celui qui permet à ce même Barack Obama d’être président des Etats-Unis.

    Alexandre Vatimbella

  • Obama, un bilan centriste?

    A deux mois de l’élection présidentielle américaine, il est temps de faire un bilan du mandat de Barack Obama.

    Celui-ci a été évidemment réalisé en profondeur par les médias américains.

    Concernant la situation et l’atmosphère lors de son mandat, il en ressort tout d’abord – chez ceux qui cherchent à avoir une approche la plus objective possible – que le président sortant a été confronté à la pire crise économique depuis la Grande dépression (que l’on appelle désormais le Grande récession)

    Mais il a aussi dû faire face à une opposition sans répit, dure, frontale et totale des républicains ainsi qu’à une guérilla de sa gauche démocrate, les premiers le trouvant trop à gauche et les seconds trop à droite, comme d’habitude quand on se retrouve au centre de l’échiquier politique….

    Mais, ajoutent-ils, Barack Obama n’a pas été le communicateur charismatique que l’on attendait de lui au vu de sa formidable campagne de 2007 face à Hillary Clinton puis à John McCain.

    Il s’est montré étonnamment incapable de vendre ses réussites quand ses adversaires n’avaient, eux, aucun mal à pointer du doigt ses échecs et, même, à transformer certaines de ses réussites en fiascos!

    Sans oublier, l’évidente différence qui est petit à petit apparue entre le mythe du rédempteur providentiel et la réalité d’un homme aussi talentueux fut-il mais humain qui a engendré une grande déception parmi de nombreux électeurs, surtout les jeunes.

    Ceux-là voulaient voir dans le premier président afro-américain de l’histoire des Etats-Unis, une sorte de héros comme en produit Hollywood et qui allait transformer le pays et le sauver d’une classe politique inefficace et corrompue.

    Il s’agit là de la première grande incompréhension entre Obama et les Américains.

    Depuis le début de son engagement politique, Barack Obama a toujours rejeté la radicalité et prôné sans relâche la recherche des solutions les plus efficaces mais aussi les plus consensuelles, croyant à la capacité des individus à s’unir sur les questions essentielles.

    Il a toujours préféré la discussion à la décision unilatérale.

    Il suffit de se pencher sur ses accomplissements politiques, ses discours et ses livres pour en être convaincu.

    Et après un exercice du pouvoir de quatre ans, il est le même dans ses valeurs et ses principes.

    Bien sûr, lors de la campagne de 2007, il avait proposé explicitement le changement («Change we believe in») et a affiché un volontarisme communicateur («Yes we can»).

    Pour autant, si l’on relit ses dires de l’époque, on ne trouve aucune volonté de bousculer l’ordre établi, aucun rêve d’une révolution partisane, aucune idée d’installer le paradis sur terre, juste l’envie de bâtir une société apaisée et dynamique.

    Quant à son action, il fut considéré lors des deux premières années de son mandat comme le président qui a passé le plus de lois qu’aucun autre, plus que Franklin Roosevelt du temps de son New Deal ou Lyndon Johnson du temps de sa Great Society.

    Mais l’échec de son parti aux élections de mi-term en novembre 2010 avec la perte de la majorité à la Chambre des représentants au profit des républicains a bloqué tout le système et peu de nouvelles mesures ont été prises depuis.

    Reste que la loi sur l’assurance-santé pour tous, le stimulus chargé d’éviter l’effondrement de l’économie, le sauvetage du secteur automobile, la loi sur la régulation financière sont, parmi d’autres, d’incontestables succès d’Obama.

    En outre, ceux-ci ont été considérés comme trop interventionnistes par les réactionnaires de droite et trop timides par les étatistes de gauche (un brevet de Centrisme, donc!).

    Sans oublier l’élimination d’Oussama Ben Laden, le retrait réussi d’Irak (pour les Américains) et un monde qui ne déteste plus l’Amérique comme au temps de George W Bush.

    L’ensemble de ces réalisations évoque une volonté de mettre en place une société plus juste, plus solidaire, plus tolérante et plus performante sans toucher aux fondements du libéralisme politique et d’une économie de marché.

    Ce qui fait sans conteste de Barack Obama un humaniste.

    Quant à son bilan politique, il est incontestablement centriste même s’il a un goût d’inachevé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme