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alexis de tocqueville

  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie du XXI° siècle au défi du populisme

    De Platon et Aristote aux Pères fondateurs des Etats-Unis (Jefferson, Adams, Hamilton) et au théoricien de la Révolution française, l’abbé Sieyès, en passant par Bodin et Hobbes, Locke et Montesquieu, les philosophes et penseurs politiques se méfient des passions populaires.

    C’est la raison pour laquelle ils se méfiaient corollairement de la démocratie, l’originale dont parle l’Antiquité grecque, celle où le peuple gouverne et décide directement, celui où il légifère et exécute en même temps.

    On pensait avoir trouvé la solution la plus sage avec la construction intellectuelle de la démocratie représentative, avec Sieyès, Kant et quelques autres dans une articulation où le vouloir et le pouvoir n’étaient pas interdépendants mais aussi, bien sûr, avec les débuts prometteurs de la république des Etats-Unis d’Amérique où les Pères fondateurs avaient imaginé un système où les pouvoirs se bloquaient entre eux afin d’éviter que la majorité ne devienne tyrannique afin de protéger la minorité, car la démocratie républicaine s’apprécie aussi et surtout à l’aune des droits de la minorité.

     

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  • Les mauvaises attaques contre l’individu

    Une des grandes différences entre le libéralisme, le socialisme et le conservatisme, c’est la place de l’individu et de sa réalisation.

    Pour les libéraux, même s’il existe une évidente dimension collective à cette réalisation, c’est l’individu qui porte en lui-même son émancipation, qui construit sa vie, qui prend son destin en main et qui est capable de saisir les opportunités par son mérite et sa responsabilité.

    Pour les socialistes, mouvement né en réaction au libéralisme, c’est au contraire dans la communauté et par la communauté que l’individu se réalisera et s’émancipera pleinement, ce qui lui impose de mettre au service de celle-ci ses capacités.

    Pour les conservateurs, dont le libéralisme était une réaction, il s’agit de conserver des relations sociales où l’individu s’insère dans le collectif, non pour s’émanciper mais pour occuper une place en regard de ses capacités mais également de l’ordre social même si la possibilité de s’en extraire par la réussite est une possibilité.

    On se sera pas étonné dès lors des attaques virulentes de la Gauche et de la Droite envers l’individualisme qui serait responsable de tous les maux de notre société actuelle.

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  • Non, monsieur Sarkozy, l'alternative n'est pas entre république et démocratie

    Le récent débat initié par les propos de Nicolas Sarkozy se posant en seul défenseur crédible d’une république menacée par une démocratie qui ne promeut que les intérêts particuliers d’individus et de groupes ainsi que sa volonté de rebaptiser l’UMP, Les Républicains, a posé la question cruciale de ce qu’est aujourd’hui le régime politique de la France et de ce qu’il doit être.

    Comme l’ont écrit beaucoup de commentateurs de gauche et de droite, le discours de Nicolas Sarkozy du 7 novembre 2014 sur la glorification de la république et la critique de la démocratie, est, non seulement, un faux débat mais une erreur historique dangereuse.

     

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  • Non, Charlie, les assassins n’auront pas notre liberté

    Charlie n’est pas mort.

    Charlie ne mourra jamais.

    Car nous sommes tous des Charlie.

    Ceux qui ont tué douze personnes et en ont blessé des dizaines d’autres dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris ce matin dans leur haine aveugle de la liberté et de la démocratie ne gagneront pas.

    Ils ne peuvent pas gagner, ils ne doivent pas gagner.

    Quoi qu’il arrive, la liberté de dire ce que l’on veut ne périra pas.

    Mais il faut la protéger évidemment.

    Et cette protection, elle passe aussi par l’indignation de toute la communauté nationale et internationale quand des faits tels que celui-ci sont commis.

    Cet attentat est le plus sanglant à Paris depuis 180 ans.

    Au-delà de cette statistique morbide, c’est la liberté de parole qui a été attaquée.

    Donc, c’est nous tous, citoyens d’une démocratie qui sommes visés aujourd’hui, il ne faut pas se méprendre.

    Oui, nous, les centristes avons souvent été éreintés voire ridiculisés plus que de mesure dans les colonnes de Charlie hebdo, hebdomadaire satirique qui n’a jamais brillé par son bon goût.

    Mais nous partageons quelque chose de fondamental et de merveilleux avec ces journalistes et ces salariés du magazine, la liberté.

    Nous, les centristes nous croyons fermement et sans hésitation dans la liberté des opinions, dans cette liberté de la presse inséparable de la démocratie.

    Comme l’expliquait un de nos grands penseurs, Alexis de Tocqueville, «en matière de presse, il n'y a pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu'assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu'elle fait naître».

    C’est vrai, la presse n’est pas toujours sans reproche et c’est un journaliste qui le dit.

    Mais aujourd’hui la seule chose qui compte c’est de dire non aux assassins de ces personnes dont la seule faute selon ces terroristes minables mais malheureusement sanglants, est de dire ce qu’ils pensaient et de le revendiquer haut et fort.

    En ayant atteint Charlie Hebdo, les terroristes ont atteint pas simplement les journalistes mais tous les citoyens qui peuvent encore dire ce qu’ils pensent quand ils le veulent, où ils le veulent.

    Ces sombres personnages qui répandent la haine plutôt que l’amour ont atteint tous les démocrates du monde entier, toutes les démocraties, tous ceux qui veulent vivre libre et qui ne le peuvent pas à cause de ces criminels.

    Oui nous portons le deuil de tous les morts et de tous les blessés de l’attaque de Charlie Hebdo.

    Comme nous portons le deuil, à chaque attentat, de toutes les victimes du terrorisme, de ceux qui tombent sous les balles et les bombes.

    Oui, nous les centristes sommes tous des Charlie, comme tous les Français.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Les incivilités et les irrespects jouent contre la démocratie

    Nous sommes tous confrontés quotidiennement à des actes d’irrespect et d’incivilité à notre encontre, contre d’autres personnes ou la communauté toute entière.

    Cela peut prendre de multiples aspects comme un individu qui en bouscule un autre sans même s’excuser, une moto garée au milieu d’un trottoir, une voiture qui ne s’arrête pas aux passages piétons pour laisser passer des enfants, des gens qui urinent en plein jour et devant vous dans la rue. Et ainsi de suite.

    Pourquoi ces irrespects et ces incivilités qui semblent bien anodins à certains jouent contre la démocratie et la république.

    Outre la règle de droit, la démocratie républicaine repose sur deux pactes tacites essentiels entre les individus qui la composent.

    Le premier est un pacte de respect.

    Il dit que tout le monde a droit au respect de l’autre et de la société.

    Dès lors, lorsqu’il est brisé, il y a une frustration de ceux qui se voient dénier ce respect et dont la tentation est, en retour, de le dénier aux autres.

    C’est pourquoi d’ailleurs les centristes tiennent le respect comme une pierre angulaire de leur projet politique, de leur vision d’une société démocratique et républicaine efficace et responsable.

    Mais il faut y ajouter un deuxième pacte, celui de la civilité qui définit la citoyenneté responsable qui est au cœur du projet républicain.

    Quant elle disparait et que des incivilités (qui sont des actes «soft» qui se manifestent par de la violence contre des personnes, des attaques contre des biens et la violation de la règle légale), cela suscite des réactions agressives qui nourrissent les incivilités dans une sorte spirale infernale.

    Aujourd’hui, avec la multiplication des irrespects et des incivilités, qui peut sembler au premier abord moins grave que la violence dure et la criminalité (sans oublier les taux de criminalités que l’on pouvait connaître au XIX° siècle et au début du XX° siècle), ces pactes démocratique et républicain se délitent lentement mais sûrement avec cette idée que chacun a le droit de faire ce qu’il veut sans entrave, que le chacun pour soi est la normalité d’une démocratie moderne.

    En réalité, ce chacun pour soi est une des pires choses qui peuvent arriver à la démocratie républicaine.

    Non pas qu’il faille remettre en cause la liberté à cause de ces irrespects et ces incivilités.

    Mais pour qu’un groupe puisse fonctionner, on sait très bien qu’il faut partager des valeurs dont en particulier le respect de l’autre.

    Dès lors ces irrespects et ces incivilités empêchent le lien social de fonctionner normalement et détruisent le vivre ensemble qui existe entre les membres d’une communauté (qu’elle soit locale, nationale ou mondiale).

    Bien entendu, certaines incivilités et certains irrespects peuvent être et sont punis par la loi comme c’est le cas, par exemple, du comportement du député et éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Thomas Thévenoud.

    Mais ce n’est pas la punition – nécessaire – que retiendront d’abord les gens mais bien la transgression qui montre, de la part d’un élu de la nation, des actes d’incivilités (contre la société) dans un total irrespect (de l’autre) mais aussi de la démocratie républicaine dont il est un des représentants, suscitant un ressentiment qui peut trouver refuge dans des votes pour les extrêmes antidémocratiques et antirépublicains.

    C’est pour cela qu’il est important de ne pas minimiser ces incivilités et ces irrespects ainsi que les conséquences désastreuses qu’elles ont sur les relations entre les individus.

    Pour le Centre, cela nécessite une réaction ferme.

    Tout d’abord dans l’apprentissage universel de ce respect essentiel au pacte démocratique, apprentissage à l’école évidemment mais aussi pendant toute l’existence, dans une sorte de formation permanente, par des campagnes d’information et autres moyens de communication.

    Ensuite, dans la sanction systématique des incivilités qui minent le pacte républicain.

    A New York, lorsqu’il s’est agi dans les années 1990 de reconquérir le territoire urbain par rapport à la violence endémique que connaissait la mégalopole, le chef de la police d’alors (qui a repris sa place depuis l’élection du nouveau maire, Bill de Blasio, en 2013), William Bratton, mit place la politique de «zéro tolérance contre les fenêtres brisées», théorie développée par deux universitaires, George Kelling et James Wilson, qui connut un grand succès et qui permet aujourd’hui à tout newyorkais et à tout touriste de se promener dans la ville en grande sécurité alors que prendre le métro en plein jour était un périple risqué...

    L’idée centrale était de ne pas laisser impuni la moindre incivilité comme une fenêtre brisée parce que l’impunité de ces actes laissait la population dans un sentiment d’insécurité latent mais aussi parce que cela encourageait à plus d’incivilités et d’irrespects.

    Il faut s’en inspirer dans le cas des irrespects et des incivilités pendant qu’il en est encore temps.

    Poser la règle qu’il ne faut laisser passer aucun irrespect et aucune incivilité est essentiel pour que le respect et la civilité deviennent, non pas une norme, mais une manière d’être qui sauvera la démocratie républicaine de ses tentations délétères que porte en lui non pas l’individualisme, salutaire s’il est responsable, mais cette fameuse autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite irrespectueuse de l’individu dont j’ai souvent parlé ici et qui se développe grâce au dévoiement de la démocratie.

    Ainsi l’«insociable sociabilité des hommes» kantienne à la base d’un régime démocratique ne trouve sa solution que dans le respect des pactes librement consentis par chacun mais qui s’imposent alors à tous.

    En défendant une société du respect et de la civilité, le Centrisme est au premier rang de ce combat humaniste qui seul pourra sauver la démocratie républicaine d’un chaos que voyait déjà se profiler au XIX° siècle quelques visionnaires comme Tocqueville.

    Les centristes doivent s’en saisir sans délai alors que les sociétés démocratiques sont de plus en plus gangrénées par ces comportements irresponsables et alors que les ennemis de la liberté, partout dans le monde, n’ont jamais renoncé à refermer ce qu’ils estiment que la démocratie est: une simple parenthèse de l’histoire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Approfondir la démocratie sans la détruire

    Il semble qu’une remise en cause de la démocratie libérale caractérise cette deuxième décennie du XXI° siècle.

    Une remise en cause interne par la conjonction d’une revendication libertario-hédoniste d’une autonomie individuelle sans borne et d’une affirmation que le système démocratique serait incapable d’accomplir de manière satisfaisante ses missions de protection du peuple en matière économique, sociale et sociétale, notamment de produire de la croissance et de l’emploi.

    Une remise en cause externe avec les régimes autocratiques qui, de la Russie à la Chine en passant par l’Iran ou le Venezuela, prétendent que les règles de la démocratie libérale ne sont rien d’autres que de la faiblesse et la porte ouverte à toutes les dérives qui minent la civilisation mondiale par une culture démocratique qui serait par principe dévoyée et produirait du désordre dans tous les domaines.

    Une analyse superficielle de la situation des démocraties occidentales pourraient laisser à penser que cette double remise en cause n’est pas sans fondement.

    Voilà des pays riches et avancés qui sont incapables de contenter leurs populations de plus en plus revendicatives dont la défiance du fonctionnement de la démocratie augmente, accusant leurs élus d’incurie et de corruption tandis qu’elles manquent de fermeté face à leurs ennemis extérieurs.

    Plus profondément, la démocratie produirait elle-même sa contestation interne notamment par le relâchement du lien social et la montée des comportements égoïstes et égocentriques d’individus qui rejettent, et le principe de solidarité et celui de tolérance, qui sont des piliers du vivre ensemble démocratique.

    Ce tableau inquiétant est brandi par tous ceux qui refusent d’envisager les réformes nécessaires pour renouveler le modèle démocratique mais aussi qui s’opposent aux avancées indéniables de la démocratie actuelle dans une posture réactionnaire et passéiste.

    Ce n’est pas la vision du Centre et du Centrisme.

    Explications.

    La démocratie n’a jamais été et ne sera jamais le système parfait. Il est le meilleur système par le compromis qu’il établi entre liberté, égalité, solidarité, tolérance mais aussi par le fait qu’il donne une prééminence à la majorité (ou des majorités) tout en garantissant les droits de la minorité (ou des minorités).

    Mais, pour être pérenne, la démocratie ne doit surtout pas être un système figé qui la condamnerait à une mort certaine. Il lui faut donc se réformer sans cesse et s’adapter à la réalité du présent tout en préparant l’avenir et se reposant sur les acquis du passé.

    Concrètement, la démocratie est un processus constamment en construction et en progression qui se nourrit de ce qu’il a édifié tout en approfondissant ses mécanismes et s’attaquant aux défis qui se présentent à lui.

    Pour cela, il faut des dirigeants et des citoyens responsables, capables de s’appuyer sur un consensus démocratique qui ne souffre aucune ambiguïté, ce qui est de moins en moins le cas actuellement.

    Or, comme l’écrivait Alexis de Tocqueville, «pour qu’il y ait société et, à plus forte raison, pour que cette société prospère, il faut que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales».

    Néanmoins, le fait que, tous les sondages le confirment, les Français soient très majoritairement attachés à la démocratie, à la liberté et au droit de vote, laisse de l’espoir.

    Cependant ils ne doivent pas oublier que «tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité». (*) Surtout, que «l’expérience d’une vie réussie n’est pas à l’aune de la victoire, mais dans le sentiment et la conscience d’avoir été à la hauteur de ses responsabilités».

    Belle maxime de Nelson Mandela qui devrait être celle de tout citoyen d’une démocratie.

    Car, oui, la responsabilité nous fait réfléchir à nos actes et nous permet de ne pas faire des erreurs dangereuses ou des imbécillités que nous payons cash.

    Elle est aussi, dans nos sociétés avancées du XXI° siècle, une condition sine qua non d’une démocratie approfondie qui ne sombre pas sous les coups du «chacun pour soi» et d’un consumérisme politique populiste et démagogique.

    Au moment où la montée des extrêmes se confirme dans les résultats du premier tour des élections municipales, il est bon de le rappeler.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    (*) citation de Victor Hugo

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Exceptionnalisme ou quand les conservateurs américains sont d’accord avec Staline!

     

    L’exceptionnalisme des Etats-Unis est devenu un thème à la mode. On l’a retrouvé un petit peu partout dans la bouche des politiques, des commentateurs, des auteurs et des journalistes avant et pendant les élections présidentielles de cette année.

    Il s’agit, le plus souvent, pour ceux qui en parlent, de se plaindre du déclin inexorable de la position unique du pays et de regretter ce fameux «bon vieux temps» où les Américains se voyaient comme les leaders naturels du monde avec une mission à remplir, ce que d’ailleurs ne leur contestaient guère les autres peuples de la planète.

    Même si cette mode intellectuello-politique traverse tout le spectre politique, de la gauche à la droite, elle est évidemment surtout de mise chez les conservateurs, notamment les plus extrémistes, pour accuser Barack Obama d’en être le principal, voire l’unique, responsable.

    Selon eux, ses prises de position montrent clairement qu’il ne croit pas en cette exceptionnalisme et que, non seulement, il se contente de la situation actuelle (qu’ils estiment en déclin) mais qu’il conduit consciemment les Etats-Unis à n’être plus qu’une nation comme les autres.

    Une thèse que rien ne vient confirmer d’autant que l’utilisation du mot «exceptionnalisme» dans le bouche d’un président n’a jamais eu lieu jusqu’à… Obama.

    Mais qu’est-ce bien que cet exceptionnalisme?

    D’abord, une formule inventée en 1929 par un certain… Joseph Staline afin de critiquer la position des communistes américains qui affirmaient que les lois de la lutte des classes mises en avant par Marx ne s’appliquaient pas à leur pays grâce à ses capacités économiques et sociales différentes, ce que contestait évidemment le dictateur sanguinaire.

    Plus sérieusement, le fait que les Etats-Unis soient une nation exceptionnelle vient de beaucoup plus loin, des écrits des Pères fondateurs et de plusieurs auteurs célèbres qui s’en faisaient les chantres, dès l’indépendance du pays, comme, par exemple, St-John Crèvecœur, Thomas Paine, Timothy Dwight ou Noah Webster.

    Comme l’explique l’historienne Elise Marienstras dans son ouvrage «Les mythes fondateurs de la nation américaine», les tenants de l’exceptionnalisme de cette dernière estiment qu’elle «(…) entre dans un vaste plan providentiel. Les bienfaits qu’elle a reçu dès l’installation des colonies et lors des combats qui la menèrent à l’indépendance sont les signes qu’elle est dotée par Dieu d’une mission exceptionnelle».

    De même, Tocqueville parlait également en 1831dans son fameux ouvrage «De la démocratie en Amérique», de la singularité et de l’exemplarité des Etats-Unis.

    Une partie de la définition de l’exceptionnalisme est donnée par le site Wikipédia: «L’exceptionnalisme américain est l’idée que les Etats-Unis sont différents des autres pays et qu’en conséquence ils ont une mission mondiale spécifique qui est d’étendre la liberté et la démocratie».

    Mais il ne s’agit pas que de cela, loin de là. L’exceptionnalisme est aussi l’idée que les Américains est le peuple élu du monde moderne et qu’il est supérieur aux autres de par ce qu’il a accompli, qu’il est un modèle que les autres peuples doivent suivre sans jamais pouvoir néanmoins l’égaler et encore moins le dépasser.

    D’où la raison de la préemption actuelle de cette thèse par les républicains ultraconservateurs et ultranationalistes.

    Certains estiment, en outre, que l’exceptionnalisme découle de l’Américanisme qui serait l’idéologie qui a façonné la nation américaine (l’Amérique est une idée avant d’être un pays comme l’explique le fameux politologue Richard Hostadter, «c’est notre destin en tant que nation de ne pas avoir d’idéologie mais d’en être une») de par ses valeurs, liberté, égalité, individualisme, populisme et laisser-faire.

    L’historien David Reynolds dans son livre «America, empire of liberty» permet de bien comprendre l’importance de cette thèse, au-delà des clivages partisans, en écrivant que «pendant la plus grande partie du XX° siècle les Américains ont chéri l’idée que leur société était exceptionnelle – signifiant par là, fondamentalement différente des autres nations et aussi supérieure à celles-ci».

    Pour autant, cet exceptionnalisme est-il une réalité?

    La première réponse serait une sorte de pied-de-nez aux radicaux de droite. Oui, une nation en grande majorité blanche qui est capable d’élire et de réélire un noir à sa tête est bien exceptionnelle (on semble encore loin de ce cas de figure dans des pays comme la France, la Grande Bretagne ou l’Allemagne)!

    La deuxième est de rappeler comme l’a fait le Washington Post, que le terme n’avait guère été utilisé jusque récemment. Un bloggeur du site de la revue The Atlantic a ainsi relevé qu’entre 1980 et 2000, il n’avait été utilisé que 457 fois dans des publications nationales. Entre 2000 et 2010, ce chiffre est monté à 2.558. Surtout, depuis 2010, on le retrouve plus de quatre mille deux cent fois…

    En fait, ce sont les déclinistes – aussi puissants aux Etats-Unis qu’en France – qui se le sont accaparés. En 2008, il s’est imposé dans l’arène politique lorsque Sarah Palin, la colistière du candidat républicain John McCain sen est emparée afin de démontrer l’absence de patriotisme de Barack Obama.

    La troisième est de dire que, malgré tout, sans être peut-être exceptionnels par nature, les Etats-Unis d’Amérique sont un rêve et un espoir qui les rend exceptionnels pour beaucoup de gens à travers le monde.

    Comme le déclarait Barack Obama en juillet 2012, «ce qui nous rend exceptionnels – ce n’est pas le nombre de gratte-ciels de que nous avons; ce n’est pas notre puissance militaire. Ce qui fait de nous quelque chose de spécial est cette idée que dans ce pays, si vous voulez travailler dur, si vous voulez prendre la responsabilité de votre propre vie, alors vous pouvez y arriver si vous essayez».

    Reste que cette idée est plutôt une croyance qu’une réalité mais c’est une croyance qui est à la base du vrai exceptionnalisme, celui qui permet à ce même Barack Obama d’être président des Etats-Unis.

    Alexandre Vatimbella

  • Comme Jésus, le Centre n’existe pas!


    Il y a des légendes tenaces que des soi-disant intellectuels sérieux véhiculent afin de tenter d’en faire des preuves «scientifiques». Parmi elles, Il en est de la non-existence de Jésus comme de celle du Centre.

    L’important n’est pas de se demander si Jésus ou le Centre existent – là où leurs négationnistes tentent de déplacer le débat - mais pourquoi des personnes s’évertuent à nier l’existence de Jésus ou du Centre.

    Car même si l’inexistence de Jésus était avérée, cela ne modifierait pas les fondements moraux et éthiques du Christianisme. De même pour le Centre où son inexistence ne remettrait pas en cause les idées et les valeurs humanistes promues par le Centrisme.

    Dès lors, on peut qu’en déduire qu’il ne s’agit que de subterfuges pour attaquer de biais des visions du monde, de la société et de l’être humain de la part de leurs ennemis.

    Tenter de décrédibiliser le message de Jésus ou le discours centriste par le négationnisme permet de détruire toute la construction spirituelle, intellectuelle et philosophique du Christianisme et du Centrisme sans les affronter réellement et honnêtement.

    Si un homme nommé Jésus n’a pas dit ce qu’on lui fait dire, ces paroles prononcées n’ont donc pas de sens affirment péremptoirement ceux qui remettent en cause son existence. Si le Centre n’est pas un lieu politique alors le Centrisme n’est qu’une escroquerie, rabâchent ceux qui professent qu’il ne peut y avoir qu’une Droite et une Gauche.

    Ce sont deux affirmations bien évidemment mensongères. Non seulement plus aucun historien des religions crédible ne remet en cause l’existence de Jésus mais plus aucun historien des idées sérieux ne nie l’existence du Centre.

    Une fois rappelé ces évidences, l’humanisme qui découle des valeurs chrétiennes et des valeurs centristes est le présupposé du Christianisme et du Centre et non le contraire.

    Sans cette vision religieuse humaniste, pas de Christianisme. Sans cette vision politique humaniste, pas de Centre. Le contraire, lui, n’a aucun sens!

    Bien évidemment, les dévoiements du Christianisme comme du Centrisme ont été nombreux au cours des siècles et encore aujourd’hui. De grandes figures mystiques comme Léon Tolstoï ou politiques comme Alexis de Tocqueville nous l’ont rappelé et nous ont mis en garde contre ceux-ci.

    Mais cela n’est pas une raison pour en profiter et jeter le bébé avec l’eau du bain. Car, que l’on soit d’accord ou non avec la vision religieuse humaniste du Christianisme ou avec la vision politique humaniste du Centre, celles-ci, comme toutes les autres, ont une substance et un intérêt pour le débat existentiel de l’humanité. Ce n’est pas en tentant de fermer les portes de la connaissance que l’on avance vers la vérité. Bien au contraire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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