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nelson mandela

  • Approfondir la démocratie sans la détruire

    Il semble qu’une remise en cause de la démocratie libérale caractérise cette deuxième décennie du XXI° siècle.

    Une remise en cause interne par la conjonction d’une revendication libertario-hédoniste d’une autonomie individuelle sans borne et d’une affirmation que le système démocratique serait incapable d’accomplir de manière satisfaisante ses missions de protection du peuple en matière économique, sociale et sociétale, notamment de produire de la croissance et de l’emploi.

    Une remise en cause externe avec les régimes autocratiques qui, de la Russie à la Chine en passant par l’Iran ou le Venezuela, prétendent que les règles de la démocratie libérale ne sont rien d’autres que de la faiblesse et la porte ouverte à toutes les dérives qui minent la civilisation mondiale par une culture démocratique qui serait par principe dévoyée et produirait du désordre dans tous les domaines.

    Une analyse superficielle de la situation des démocraties occidentales pourraient laisser à penser que cette double remise en cause n’est pas sans fondement.

    Voilà des pays riches et avancés qui sont incapables de contenter leurs populations de plus en plus revendicatives dont la défiance du fonctionnement de la démocratie augmente, accusant leurs élus d’incurie et de corruption tandis qu’elles manquent de fermeté face à leurs ennemis extérieurs.

    Plus profondément, la démocratie produirait elle-même sa contestation interne notamment par le relâchement du lien social et la montée des comportements égoïstes et égocentriques d’individus qui rejettent, et le principe de solidarité et celui de tolérance, qui sont des piliers du vivre ensemble démocratique.

    Ce tableau inquiétant est brandi par tous ceux qui refusent d’envisager les réformes nécessaires pour renouveler le modèle démocratique mais aussi qui s’opposent aux avancées indéniables de la démocratie actuelle dans une posture réactionnaire et passéiste.

    Ce n’est pas la vision du Centre et du Centrisme.

    Explications.

    La démocratie n’a jamais été et ne sera jamais le système parfait. Il est le meilleur système par le compromis qu’il établi entre liberté, égalité, solidarité, tolérance mais aussi par le fait qu’il donne une prééminence à la majorité (ou des majorités) tout en garantissant les droits de la minorité (ou des minorités).

    Mais, pour être pérenne, la démocratie ne doit surtout pas être un système figé qui la condamnerait à une mort certaine. Il lui faut donc se réformer sans cesse et s’adapter à la réalité du présent tout en préparant l’avenir et se reposant sur les acquis du passé.

    Concrètement, la démocratie est un processus constamment en construction et en progression qui se nourrit de ce qu’il a édifié tout en approfondissant ses mécanismes et s’attaquant aux défis qui se présentent à lui.

    Pour cela, il faut des dirigeants et des citoyens responsables, capables de s’appuyer sur un consensus démocratique qui ne souffre aucune ambiguïté, ce qui est de moins en moins le cas actuellement.

    Or, comme l’écrivait Alexis de Tocqueville, «pour qu’il y ait société et, à plus forte raison, pour que cette société prospère, il faut que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales».

    Néanmoins, le fait que, tous les sondages le confirment, les Français soient très majoritairement attachés à la démocratie, à la liberté et au droit de vote, laisse de l’espoir.

    Cependant ils ne doivent pas oublier que «tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité». (*) Surtout, que «l’expérience d’une vie réussie n’est pas à l’aune de la victoire, mais dans le sentiment et la conscience d’avoir été à la hauteur de ses responsabilités».

    Belle maxime de Nelson Mandela qui devrait être celle de tout citoyen d’une démocratie.

    Car, oui, la responsabilité nous fait réfléchir à nos actes et nous permet de ne pas faire des erreurs dangereuses ou des imbécillités que nous payons cash.

    Elle est aussi, dans nos sociétés avancées du XXI° siècle, une condition sine qua non d’une démocratie approfondie qui ne sombre pas sous les coups du «chacun pour soi» et d’un consumérisme politique populiste et démagogique.

    Au moment où la montée des extrêmes se confirme dans les résultats du premier tour des élections municipales, il est bon de le rappeler.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    (*) citation de Victor Hugo

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le courage politique est dans l’équilibre et le compromis

    Dans l’extrémisme, on ne défend que son camp et sa clientèle alors que dans l’équilibre on défend tous les camps et tous les citoyens, non pas en prenant un peu de chaque côté mais en faisant en sorte que chacun puisse obtenir le plus possible en regard d’une société libre et sûre composée de personnes égales et différentes par une politique responsable et consensuelle faite de réformes qui adaptent la société continuellement par rapport aux progrès et au développement des facultés humaines, le tout dans la référence constante à un humanisme intégral, c’est-à-dire dans le respect de l’être humain.

    C’est là que se trouve le courage politique.

    Le parcours extraordinaire de Nelson Mandela est là pour le démontrer de manière éclatante.

    Tout comme les efforts sans cesse renouvelés de Barack Obama, même si ceux-ci n’ont malheureusement pas obtenu les résultats escomptés devant la volonté manifeste des extrémistes du Parti républicain de les torpiller systématiquement.

    N’oublions pas que l’un et l’autre ont été vertement critiqués par les radicaux de droite et de gauche pour leur mollesse ainsi que pour leur recherche du compromis.

    Car cette démarche centriste, la vraie, celle qui consiste à proposer un juste équilibre, a toujours été combattue férocement par tous les clientélismes politiques.

    Et comme elle refuse les pratiques de ces derniers, c’est-à-dire la diabolisation de l’autre, l’invective, la critique systématique, les rumeurs et les dénigrements sans fondement, elle est considérée comme une faiblesse.

    Combien de fois n’a-t-on pas demandé à Nelson Mandela d’être plus agressif? Combien de fois s’est-on étonné de voir Barack Obama proposer toujours et encore de travailler avec des républicains qui lui claquent la porte au nez, ce qu’il a, une nouvelle fois fait lors de son discours sur l’état de l’union du 29 janvier dernier?

    Le vrai courage politique est de tenir bon, de ne pas se décourager car la bonne voie pour gouverner un pays ou le monde est bien ce juste équilibre et la construction d’un compromis quand cela est possible et nécessaire.

    Au moment où dans le monde les extrémismes semblent en résurgence avec le Tea Party aux Etats-Unis, le nationalisme débridé en Chine, le rejet de l’autre en Inde, les mouvements factieux en France, l’Ukip en Grande Bretagne, les néo-nazis de l’Aube dorée en Grèce, l’important est de se rassembler derrière des valeurs communes à la démocratie républicaine.

    Et le Centre est le mieux placé pour proposer cette alternative à la violence des mots, des actes et des arrière-pensées.

     

    Non pas dans une union nationale improbable ou un unanimisme introuvable mais dans la capacité de gouverner pour tous et de bâtir des compromis.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • La démarche centriste de Mandela

    Alors que vient de disparaître ce 5 décembre 2013 Nelson Mandela à 95 ans, vu comme une véritable icône et ce pas seulement en Afrique du Sud ou en Afrique tout court mais dans le monde entier, il n’est pas inutile de revenir, au-delà de la légende qui s’est forgée bien avant sa mort, sur la manière dont il a appréhendé la politique et son objectif de débarrasser son pays d’une des pires idéologies que l’homme ait inventé, l’apartheid, et qui ne fut pas en vigueur qu’en Afrique du Sud mais également dans d’autres pays, à une époque ou une autre (comme le Liberia où elle concernait des noirs entre eux ou même dans certains Etats des Etats-Unis entre blancs et noirs jusqu’aux votes des lois contre la ségrégation et les décisions de la Cour Suprême).

    Car, au risque de surprendre certains qui le voient comme un extrémiste révolutionnaire, la démarche de Mandela a été essentiellement centriste, basée sur le bien de tous, le nécessaire équilibre et le droit des minorités à avoir ce qu’ont les majorités.

    Bien évidemment, quand nous disons cela, nous n’oublions pas le radicalisme adopté par Mandela à une époque ou une autre devant, à la fois, l’impossibilité de faire bouger pacifiquement les lignes dans son pays et face aux guerres idéologiques qui régnaient après le second conflit mondial et qui ont fait que les Occidentaux se sont retrouvés – pour un temps seulement et heureusement – du côté du régime blanc de l’apartheid dans leur lutte contre le communisme au plus fort de la guerre froide alors que nombre de dictateurs, tels Fidel Castro ou Mouammar Kadhafi, se plaçaient, eux, non pas pour les noirs persécutés, mais contre ces mêmes Occidentaux en faveur du leader de l’ANC (African national congress).

    De même, l’admiration de Mandela pour Che Guevara dont on connait désormais la vision idéologique bornée et son peu de cas pour l’humanisme, ne doit pas être oubliée au moment où l’on fait un bilan de son engagement politique.

    Car, tout dans l’action de Nelson Mandela respire l’humanisme, le juste équilibre, la volonté de consensus.

    Il a été convaincu que la démarche non-violente de Gandhi était la bonne et qu’il fallait pour le bien de son pays mais aussi de l’Afrique et du monde, qu’une grande entreprise de réconciliation ait lieu une fois que l’apartheid serait enfin vaincu.

    Et à l’inverse de ce qui s’est passé dans la plupart des pays du monde lors du passage d’un régime à un autre, il n’y a pas eu de bain de sang, ni même de chasse aux sorcières.

    C’est grâce à lui si l’on peut appeler aujourd’hui l’Afrique du Sud, une «nation arc-en-ciel», une sorte de miracle si l’on se souvient de la haine qui régnait entre les différentes communautés, blanche, noire, zoulou et indienne.

    De même, il était considéré comme un «ubuntu» par son ami et compagnon de lutte, l’archevêque Desmond Tutu, qui définissait la notion ainsi: «Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu'il ou elle a d'appartenir à quelque chose de plus grand — et qu'il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés».

    Et il a mis en pratique cette maxime du même Tutu, «il n’y a pas de futur sans pardon».

    Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, dans son hommage au premier président noir d’Afrique du Sud, a expliqué qu’il ne «pouvait imaginer sa vie sans l’exemple de Mandela».

    Il a poursuivi en rappelant ce que Mandela avait dit, lors de son procès en 1964 qui devait le mettre derrière les barreaux pendant 27 ans: «Je me suis battu contre la domination blanche comme contre la domination noire. Je me suis battu pour l’idéal démocratique et pour l’harmonie entre les communautés et je suis prêt à mourir pour cela».

    Oui, c’est un grand humaniste qui vient de nous quitter.

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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