Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

droite - Page 18

  • 2010, année du Centre en France?


    Au moment du bilan politique de l’année 2010, force est de constater que cela faisait longtemps que l’on n’avait pas autant parlé du Centre et du Centrisme en France. Mais, paradoxe, le Centre et le Centrisme se sont un peu plus éloignés du pouvoir et les partis s’en réclamant sont toujours aussi divisés.

    En cette année, on a beaucoup discuté de refondation, d’union, de réunion, de reconstruction du Centre. Et les initiatives n’ont pas manqué, comme les Assises de la refondation du Centre organisées par l’Alliance centriste en juin ou les rencontres des centristes de la majorité autour de Jean-Louis Borloo, sans oublier la tentative avortée du Nouveau centre de reprendre les habits de l’UDF. Cependant, rien de concret n’est sorti de celles-ci et il faudra voir si les bonnes intentions de 2010 trouveront un début de concrétisation en 2011 pour aboutir à un vrai projet politique commun et à une candidature commune aux présidentielles de 2012.

    En cette fin d’année, le Nouveau centre et le Parti radical ont semblé vouloir s’unir. En janvier prochain, les deux partis devraient adopter des mesures en ce sens. Mais il faut demeurer circonspect devant cette initiative tant leurs deux leaders ont des visions différentes ainsi que des personnalités et, surtout, des ambitions, qui ne s’accordent guère. Néanmoins, si elle aboutit, elle pourrait être la première pierre d’un mouvement de refondation et créer une dynamique salvatrice. Pour autant, elle ne pourra pas être appelée réunion du Centre car elle ne concernera que deux partis, qui plus est dans la majorité présidentielle et n’ayant pas (encore) une ligne politique indépendante de l’UMP.

    Dans celle-ci pourrait s’engouffrer une partie des centristes de l’UMP qui cachent de moins en moins leur mal être dans une formation archi-dominée par la Droite qui ne leur laisse même plus les restes du festin du pouvoir. Le remaniement du gouvernement a été une véritable claque pour ceux qui avaient décidé de jouer le jeu de l’union totale avec feu le RPR dans cette nouvelle formation. Cependant, il sera bien difficile à tous ces élus de quitter un navire qui leur assure leurs réélections. Seul un Centre refondé pourrait leur permettre de reprendre leur liberté.

    Le Mouvement démocrate, malgré ses déboires électoraux et ses défections (en particulier celle de Corinne Lepage et de son parti Cap 21), a continué à jouer sa propre participation, tentant de récupérer une réunion des centristes à son unique profit et non dans une démarche œcuménique. Il faut dire que François Bayrou, qui ne se définit pas comme centriste et qui avait pris ces distances avec le Centre de 2007 à 2009, ne tient pas du tout à la création d’une confédération et, a fortiori, d’un nouveau parti qui l’obligerait à partager le pouvoir et pourrait remettre en cause son rêve élyséen. Les journalistes sont toujours de son côté (après un petit froid en début d’année), ce qui lui assure une couverture médiatique nettement supérieure à son poids politique réel. De même, les petits arrangements entre ennemis dans les rangs des centristes de la majorité présidentielle lui permettent de demeurer, aux yeux de l’opinion, un centriste indépendant.

    Au niveau des têtes d’affiche centristes, quatre personnalités ont dominé cette année. Il s’agit, par ordre alphabétique de Jean Arthuis (Alliance centriste), François Bayrou (Mouvement démocrate), Jean-Louis Borloo (Part radical) et Hervé Morin (Nouveau centre). Ces quatre-là sont aussi ceux qui ont montré un intérêt certain pour être le candidat du Centre en 2012. Si Hervé Morin a indiqué qu’il pourrait accepter des primaires en vue de désigner un candidat unique (mais sans la participation du Mouvement démocrate), le seul qui les accepte et les appelle de ses vœux est Jean Arthuis dont l’Alliance centriste est la seule formation, pour l’instant, a vraiment jouer le jeu d’une refondation sans a priori. François Bayrou ne veut pas en entendre parler et Jean-Louis Borloo n’en a pas parlé.

    Dans les sondages, les deux mieux placés sont François Bayrou et Jean-Louis Borloo. Hervé Morin est loin et le nom de Jean Arthuis n’est même pas proposé aux sondés. Cela leur donne un petit avantage mais il y a encore du temps pour les deux derniers de combler leur retard.

    Un des faits majeurs concernant le Centre en 2010 a été la tentative d’instrumentalisation par Nicolas Sarkozy qui a permis le réveil des centristes mais aussi qui a montré au grand jour des intrigues peu ragoutantes. Devant la crainte de n’être pas réélu en 2012, pire, de ne même pas franchir le premier tour, battu par le candidat du Front national, le président de la république a tenté une OPA assez maladroite sur le Centre. Il a d’abord interdit aux centristes de la majorité présidentielle de faire acte d’indépendance et de candidature en 2012. Hervé Morin qui a passé outre a été stigmatisé et renvoyé du gouvernement. Ensuite, il a tenté de faire les yeux doux aux centristes et a orchestré l’opération Borloo premier ministre qui s’est terminée lamentablement en eau de boudin.

    Du coup, la composition du nouveau gouvernement dirigée par François Fillon a été une totale déconvenue pour les centristes. Maurice Leroy (Nouveau centre), qui lorgnait désespérément sur un poste de ministre, a été comblé et Michel Mercier (ex-Mouvement démocrate et ami de François Bayrou) a été promu au poste de ministre de la Justice. Et c’est quasiment tout, c’est-à-dire quasiment rien…

    Pour autant, Nicolas Sarkozy continue à vouloir phagocyter le Centre à son profit. Ainsi, les soudaines professions de foi centristes des renvoyés du gouvernement, de Fadela Amara à Jean-Marie Bockel en passant par Rama Yade ou Jean-Louis Borloo, font plutôt penser à l’entrisme des trotskystes dans le Parti socialiste des années 1970-1980 qu’a de vraies conversions politiques. Si tout ce petit monde parvient à ramener le Centre vers Nicolas Sarkozy et à le faire réélire, gageons que ses membres retrouveront leurs strapontins gouvernementaux en 2012 ou d’autres gratifications (certains parlent même de Matignon pour Jean-Louis Borloo).

    Sans oublier que Nicolas Sarkozy a remis en selle François Bayrou en en faisant, par ses rencontres avec le leader du Mouvement démocrate et par les déclarations de ses petits soldats (comme le pathétique Gérard Longuet), le seul «vrai centriste». Il faut dire que l’Elysée, sachant que Bayrou sera candidat quoiqu’il arrive en 2012, a décidé de promouvoir sa candidature afin de torpiller celle des autres centristes tout en espérant récupérer quelques unes de ses voix au second tour.

    Quoiqu’il en soit, 2010 aura été une année charnière pour le Centre. Soit les leaders centristes sont capables de saisir la chance qui passe de refonder un mouvement centriste qui peut peser dans les années qui viennent. Soit ils montrent leur incapacité politique à faire vivre leurs idées pour leurs petites ambitions personnelles qui se fracasseront sur le mur de l’incompréhension des électeurs et tout sera à refaire. C’est vrai qu’une bérézina électorale en 2012 faciliterait une vraie refondation du Centre en écartant les égos. Mais à quel prix?

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • De la théorie centriste des deux pieds sur terre


    Le Centre a bien les pieds sur terre, les deux, la liberté et la solidarité, assurant ainsi la solidité de ses idées, campé dans une posture de juste équilibre. Quelle différence avec la Droite et la Gauche tanguant continuellement à cloche-pied.

    La première tente de se maintenir sur son pied de la liberté car, selon elle, la solidarité ne serait limiter la liberté et remettre en cause sa prééminence. La seconde, dans la même figure de style mais sur son pied solidarité car, selon elle, la liberté ne serait limiter la solidarité et remettre en cause sa prééminence.

    La première est le vecteur du message égocentrique «enrichissez-vous», défendu par Nicolas Sarkozy en 2007, alors que la seconde diffuse le concept liberticide de l’Etat protecteur que Martine Aubry tente de dépoussiérer avec son projet du «care» (du soin) piqué aux féministes américaines des années quatre-vingts…

    Pour le Centre, dont le but est l’épanouissement d’une personne libre dans une société juste, les relations entre ses deux pôles sont constantes et il ne peut y avoir de liberté sans solidarité et de solidarité sans liberté. Cette vision humaniste s’appuie sur une éthique de responsabilité. Elle prend en compte la réalité de la vie pour avoir le maximum d’efficacité et non sur une idéologie figée qui prétendrait, une bonne fois pour toute, avoir défini la vérité.

    Ce concept de juste équilibre est bien central dans ce processus d’appréhension de ce qu’est la réalité en mettant au cœur de la bonne gouvernance cette capacité continuelle d’adaptation de la politique afin de traiter les vrais problèmes et de trouver de vraies solutions bénéficiant à tout le monde et non à des groupes sociaux particuliers ou clientélistes.

    Dans la période difficile que nous connaissons actuellement, avoir les deux pieds sur terre est un devoir impérieux pour les politiques. Car nous savons que ce n’est qu’en libérant absolument les énergies créatrices que nous pourront construire la société du XXI° siècle. Mais nous sommes aussi conscients que l’on ne peut bâtir une société injuste et dans l’opposition entre deux France et que le pari ne sera gagné que si absolument tout le monde gagne d’où cette nécessité d’être solidaires entre nous.

    Pour autant, nous devons absolument ajouter à cela une éthique de la responsabilité qui doit absolument nous faire prendre en compte la réalité pour que nous ne nous vautrions pas dans des chimères dangereuses.  Cette éthique, clé de la bonne gouvernance, permet de s’attaquer aux vrais problèmes dans la clarté et la transparence, avec comme seuls objectifs l’intérêt commun et la reconstruction du bien vivre ensemble. Ceci, non pas dans un retour en arrière frileux mais dans une nouvelle espérance, pour le présent et l’avenir, qui prenne en compte toutes les avancées politiques, sociales, sociétales, technologiques et scientifiques pour en faire réellement bénéficier l’humanité, toute l’humanité.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le prochain défi des centristes: ne pas se faire instrumentaliser


    Tout juste après avoir humilié les centristes, Nicolas Sarkozy s’apprête, selon des proches de François Fillon, à leur faire les yeux doux en 2011 (avec d’éventuelles nominations de secrétaires d’Etat centristes pour «étoffer» le gouvernement…). De l’autre côté du spectre politique, la Gauche, qui a quasiment insulté les centristes en les traitant de lâche et autres quolibets peu amènes ces derniers mois, s’apprête à leur tendre les bras pour les présidentielles. La candidature à la candidature socialiste de Ségolène Royal devrait ainsi être suivie par une tentative de débauchage de large envergure par celle qui n’a jamais caché sa volonté de récupérer les voix centristes pour se faire élire à l’Elysée.

    Et, évidemment, certains centristes s’apprêtent à répondre présent à ces deux offensives qui, à défaut d’être de charme, sont de récupération. On trouvera bien quelques membres du Nouveau Centre ou de centristes de l’UMP pour occuper les strapontins offerts. On trouvera bien quelques membres du Mouvement démocrate pour faire alliance avec Ségolène Royal comme cela s’est déjà produit lors des dernières régionales en Poitou-Charente.

    L’instrumentalisation des centristes, dont les politiciens de gauche et de droite ont besoin pour se faire élire, a toujours existé. Et, comme dans toutes les mouvances politiques, il s’est toujours trouvé des opportunistes carriéristes centristes pour répondre présent aux sirènes des postes et des honneurs et pour se mettre à quatre pattes afin de ramasser méticuleusement les miettes jetées par leurs «alliés» goguenards.

    Espérons que cette fois-ci règnera un peu plus de dignité dans les rangs du Centre au moment où celui-ci veut se refonder pour redevenir une force politique qui compte dans le pays en vue des prochaines échéances électorales. Cet espoir est tout autant tourné vers la cohésion et la dignité centristes que vers la capacité de présenter un vrai projet centriste dont la France à urgemment besoin aux électeurs en 2012 avec un candidat unique à la présidentielle qui ait une chance de faire autre chose que de la figuration.

    C’est, bien entendu pour éviter cette éventualité que, à droite et à gauche, on tient à garder le Centre morcelé et à se répartir ses dépouilles et ses voix. Ce qui est le plus étonnant dans cette affaire c’est que tout le monde le sait et les centristes mieux que personne mais que ces derniers continuent à faire le jeu de ceux qui souhaitent qu’ils ne comptent que pour apporter les quelques pourcentages de voix permettant de dépasser la barre des 50%. Cela s’appelle de l’opportunisme ou de la bêtise ou de l’inconséquence ou les trois à la fois. En tout cas, cela n’a rien de très reluisant.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Ce que le Centre n’est pas


    Au moment où l’on parle de refondation du Centre et de confédération des centres, où beaucoup trouvent intéressant pour leur avenir politique de se (re)découvrir centristes, mettons les choses au point.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un lieu où l’on vient quand on ne sait pas où aller.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais le refuge de tous les opportunistes en quête de poste ou d’électeurs.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un lieu politique indéfini d’où l’on peut dire n’importe quoi.

    Le Centre n’est pas le lieu des compromissions mais celui du consensus qui nécessite parfois des compromis.

    Le Centre est bien pluriel mais il n’est pas extensible à l’infini.

    Il peut y avoir des centristes de tendances plus à droite et d’autres plus à gauche mais le Centre n’est ni à droite, ni à gauche, il n’est qu’au centre.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un appendice ou une filiale de la Droite ou de la Gauche.

    Le Centre ne se définit pas au regard de la Droite et de la Gauche mais ce sont la Droite et la Gauche qui se définissent par rapport au Centre. C’est de la simple logique géométrique, les extrêmes se définissant par le centre.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un réservoir de voix pour la Droite et la Gauche.

    Le Centre est indépendant mais il n’est pas isolé car, comme la Droite et la Gauche, quand il n’est pas majoritaire, il doit nouer des alliances, ayant vocation à gouverner et non à n’être qu’un observateur irresponsable de la politique.

    Le Centre n’est pas un allié intangible de la Droite. Ceux qui professent cette affirmation ont de graves lacunes historiques.

    Le projet politique du Centre n’est pas un habile mélange des programmes de la Droite et de la Gauche mais un projet politique original et indépendant.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais composé de godillots à qui l’on fait avaler n’importe quoi. La marque des centristes est bien l’indépendance d’esprit dans des convictions fortes. Cela peut être un handicap électoral, mais c’est une qualité humaine incomparable fort utile quand on exerce le pouvoir.

    Le gouvernement du Centre n’est pas «gouverner au centre». Ceux qui gouvernent au centre sont ceux qui ont fait des promesses clientélistes qu’ils ne peuvent tenir et sont obligés de revenir aux réalités qui s’imposent à eux. Le gouvernement du Centre, c’est gouverner pour tout le monde dans le principe du juste équilibre.

    Le Centre n’appartient à personne a priori ni parce que les médias l’ont décidé.

    Le Centre n’est pas une vision dépassée de la politique mais bien son avenir.

    Enfin, le Centre n’est pas une secte pour initiés mais accueille toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté qui souscrivent à sa vision de la société et à ses valeurs, qui veulent gouverner une France dans l’Europe pour le bien de tous, dans le réel et dans la responsabilité. Et Dieu sait si notre pays a besoin qu’ils soient nombreux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Retraites: et si tout cela n’était que communication?


    Le Président de la république et le gouvernement ont tenu bon, l’opposition et les syndicats se sont bien battus et la France… Oui, au fait, et la France dans tout cela?! Honnêtement, la réforme des retraites n’en est pas réellement une et le problème demeure entier sur la permanence de la protection sociale «à la française». Heureusement que les centristes mais aussi la CFDT ont posé la question d’une vraie réforme qui puisse durer dans le temps et apporter une réponse à la manière dont nous allons pouvoir (re)bâtir une protection sociale pérenne face aux défis de la mondialisation et au regard des spécificités de notre pays dans les décennies à venir. Rappelons ainsi que les centristes, notamment ceux de l’Alliance centriste, se sont positionnés sur la mise en place d’une retraite à points et que la discussion sur cette proposition devrait avoir lieu dans les trois ans à venir comme le prévoit la loi votée. Mais pourquoi ne pas avoir eu ce débat maintenant?

    Dès lors, toutes les gesticulations de ces dernières semaines semblent bien dérisoires. On a assisté à une comédie dramatique bien huilée où chacun a joué son rôle presqu’à la perfection, respectant le script au mot près. Du coup, on peut se demander si tout cela n’était pas voulu d’avance. Un Président de la république et un gouvernement «droits dans leurs bottes», quelle belle image pour les électeurs un peu déboussolés de la majorité actuelle mais pas simplement pour eux. Une gauche combative et des syndicats remontés, quelle belle posture pour raviver la flamme de l’opposition.

    Alors, il n’est pas déplacé de se dire que la stratégie de communication du pouvoir était de jouer la radicalisation contrôlée, de mettre en place un face à face et de démontrer que face à des manifestations à répétition, face à un blocage partiel du pays, face aux violences des casseurs, il ne cèderait pas. Pari réussi puisque la loi a été votée et la révolution n’a pas eu lieu!

    Sachant les dès pipés, l’opposition a joué sa partition à merveille, mettant de l’huile sur le feu (alors que rien ne l’empêche dans le jeu de la démocratie d’annuler cette loi dans deux ans si elle reprend le pouvoir) en soignant son image sans grands risques et surtout en évitant de proposer une vraie réforme alternative face à la réformette gouvernementale car cela aurait pu nuire à sa popularité…

    Oui, bien joué au niveau de la communication. Mais, et la France dans tout cela? Bonne question, très bonne question. Et merci de l’avoir posée…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le problème (de) Barack Obama et sa politique centriste

    Il y a un problème Obama et Obama a un problème. Le problème Obama est de savoir pourquoi a-t-il été élu. Le problème d’Obama est de savoir si une politique centriste peut avoir des chances de réussir aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde.

    Le problème Obama d’abord. Elu en 2008 avec 53% des voix, beaucoup ont cru aux Etats-Unis et dans le monde qu’il avait été bien élu par un peuple devenu, tout à coup, à la pointe de la société métissée et post-partisane, adepte d’une transformation en profondeur de la société américaine.

    Rien n’était plus faux. On se rend compte aujourd’hui qu’Obama a été élu après avoir mis sur pied et mené une formidable campagne électorale où chacun de ceux qui ont voté pour lui ont compris qu’il allait changer la société comme il le souhaitait, lui, l’électeur. Il a aussi été élu en éliminant Hillary Clinton, sa principale concurrente, sachant qu’ensuite, même un âne (l’emblème du Parti démocrate) aurait triomphé du candidat républicain.

    Par une conjonction des situations qui ne se reproduira peut-être pas avant longtemps, il a réussi à gagner les primaires démocrates (en étant battu au nombre de voix) grâce à la mobilisation de la jeunesse qui a voulu croire en cette société métissée triomphante puis par une sorte de volonté de rédemption du peuple américain issue d’un rejet massif voire total des républicains discrédité par les huit années de présidence catastrophique de George W Bush dont la plupart des Américains avait honte en 2008. Sans oublier une crise économique sans précédent qui venait détruire, in fine, le peu de crédibilité restante de l’équipe au pouvoir.

    Pour autant, Barack Obama a été «mal» élu. 53% des voix dans la situation des Etats-Unis d’il y a deux ans est le bas de la fourchette de ce que pouvait espérer n’importe quel candidat démocrate. Il aurait pu (dû) facilement atteindre les 58%-60% ainsi que tous les politologues l’ont démontré. Déjà, donc, un certain nombre d’électeurs qui voulaient le changement d’équipe n’ont pas voulu d’un président noir. Quant à beaucoup de ceux qui ont voté pour lui, ils souhaitaient leur changement et pas le sien.

    On comprend dès lors que les incompréhensions et les résistances se sont faites jour rapidement, quelques semaines seulement après la prise de fonction de Barack Obama, et qu’elles ont atteintes des sommets rarement vus dans la société américaine pourtant habituée aux dérapages excessifs, avec des discours de haine, racistes, populistes, extrémistes. Et le président n’a jamais réussi à reprendre la main, peu aidé en cela par des médias devenus rapidement sceptiques pour ne pas être accusés d’Obamania, ce que, pourtant, ils avaient pratiqué durant toute la campagne.

    Privé des relais médiatiques nécessaires, incapables de créer une dynamique politique, Barack Obama s’est lentement enfoncé dans les sables mouvants de l’opinion publique versatile. Et ce, d’autant plus facilement que, dans un contexte économique très difficile d’absence de croissance économique forte et de montée du chômage, sont remontées à la surface toutes les méfiances suscitées par sa victoire. Le tout avec une campagne de dénigrement total de la part des républicains qui, inquiets de voir Obama éventuellement réussir sa politique centriste et son rassemblement «post-partisan», ont décidé que leur salut ne pouvait passer qu’en jouant la politique du pire, la démagogie et l’extrémisme. Mais la gauche du Parti démocrate a fait pratiquement de même, déçue de ne pas voir en Barack Obama le chantre libéral qui allait pourfendre tous les néo-conservateurs.

    Et c’est là qu’intervient le problème d’Obama. Pouvait-il réussir une politique centriste et gouverner consensuellement? Beaucoup de gens reprochent actuellement au président de n’avoir pas de récit fédérateur qui puisse définir un Obamisme. En réalité, ce discours existe mais, d’une part, il n’est pas assez martelé par Obama et, d’autre part, il n’est guère audible aujourd’hui car idéologiquement non marqué ce qui fait que de nombreux électeurs ne se reconnaissent pas dans celui-ci, car trop compliqué à comprendre dans un monde où le binaire est plus en vogue que la complexité.

    Car, Barack Obama tient bien un discours centriste et rassembleur qui va à l’opposé de ceux de la Droite et de la Gauche qui se gargarisent de rhétorique «ultra», s’appuyant sur des clientélismes et des angoisses réelles dans la société, tout en n’accomplissant rien ou pas grand-chose une fois au pouvoir.

    Obama doit-il donc devenir un politicien sans foi ni loi dont la seule ligne d’horizon est de gagner une élection quel qu’en soit le coût pour ses valeurs? Sans aller jusque là, ses amis politiques (il lui en reste!) lui demande de définir où il veut aller et de le dire et le redire. Pourtant, il l’a déjà fait à maintes reprises. Et, plus important, il a fait ce qu’il a dit qu’il allait faire. Il suffit de relire ses discours et ses professions de foi. Il n’a pris personne par surprise. Une qualité rare de nos jours dans l’univers politique.

    Est-ce donc la politique centriste qui est la cause des ennuis d’Obama? Oui et non. Oui parce qu’une politique centriste en prenant des mesures pour trouver le juste équilibre qui permet de contenter le plus de personnes possibles dans une vision pragmatique, consensuelle mais totalement anti-démagogique se heurte évidemment aux intérêts particuliers de chaque côté de l’échiquier et est beaucoup plus difficile à expliquer. Non parce qu’Obama a aussi fait une erreur d’appréciation: les citoyens ne sont pas capables, pour la plupart, de comprendre une vision d’une politique uniquement par les réformes et les décisions prises. Il doit y avoir un discours global qui l’accompagne. De ce point de vue, le président n’a pas assez investi de temps pour rappeler cette vision qu’il avait pourtant développé pendant sa campagne, une Amérique modernisée, apaisée, réunie, regardant vers l’avenir, construisant son futur en faisant de la place à tout le monde et revitalisant le rêve américain. Une Amérique libérale-sociale, une Amérique centriste qui ne nierait néanmoins pas les spécificités du pays où l’aventure personnelle qui permet de réussir sa vie en prenant son destin en main demeure un sentiment puissant même si la réalité est moins exaltante que cela pour la grande majorité des Américains qui n’ont guère de chance actuellement d’escalader l’échelle sociale.

    Critiqué par la Droite et par la Gauche, quelle est donc la vraie base électorale de Barack Obama? Lorsque l’on voit les critiques venues de la Droite et de la Gauche extrême, quand on analyse le programme et les réalisations du président américain, il est évident que sa base est centriste. Une base qui représente la majorité du corps électoral du pays mais qui, travaillé par les ultras des deux bords, ne croit pas qu’Obama mène une politique du Centre.

    Des ultras qui, si l’on met leurs affirmations ensemble, ont dressé un portrait du président totalement surréaliste. Il serait ainsi un nouveau George W Bush (gauche) socialiste (droite), voire un Dick Cheney (gauche) communiste (droite), un va-t-en-guerre (gauche) pacifiste (droite), un être hybride mi-Hitler, mi-Staline (droite) néolibéral (gauche) musulman (droite) membre de la CIA (gauche), un conservateur (gauche) bradant les valeurs chrétiennes de l’Amérique (droite), creusant un déficit public abyssal (droite) mais pas assez dépensier pour mettre en place une relance de l’économie (gauche).

    On pourrait continuer longtemps et s’en gausser si cette image totalement brouillée n’empêchait qu’émerge, dans l’opinion publique américaine mais aussi mondiale, un portait plus proche de ce qu’est Barack Obama. La responsabilité de cet entrelacement de clichés risibles mais destructeurs en revient d’abord à l’extrême-droite soutenue par le Parti républicain et, à un degré moindre, à la gauche soutenue par les activistes libéraux. Mais elle est aussi du fait de Barack Obama qui n’a pas su mettre en place des pare-feux efficaces, pensant que son action prouverait ses intentions et son positionnement, croyant surtout que son habileté communicationnelle ne ferait qu’une bouchée de tous ces ragots.

    Barack Obama restera dans l’histoire des Etats-Unis quoi qu’il arrive. Pas seulement parce qu’il est le premier noir élu à la présidence mais surtout parce qu’il aura accompli un énorme travail (réforme de la santé, réforme de la sphère financière, plan de relance qui a évité une catastrophe aux Etats-Unis et au monde, etc.). Cependant, le présent n’a que faire de l’histoire qui se construit et les élections de mi-mandat de novembre prochain qui vont renouveler entièrement la Chambre des représentants et un tiers du Sénat risquent d’être catastrophiques pour Barack Obama et les démocrates.

    Reste que, comme le rappelle la presse américaine, Ronald Reagan et Bill Clinton ont connu des défaites lors de leurs premières élections de mi-mandat ce qui ne les a pas empêché d’être réélus deux ans plus tard et de terminer leur huit ans de présidence avec des cotes de popularité très élevées. Barack Obama pourra donc rebondir. Le peut-il? Le veut-il?

    Quand il a été élu en 2008, il a affirmé qu’il préférait être le président d’un seul mandat en accomplissant de vraies réformes qu’un président réélu sans rien faire. L’histoire serait sans doute tragique pour le premier président noir non réélu et pour l’image des Etats-Unis. Mais elle serait triomphante pour un président qui aurait accompli d’importantes et nécessaires réformes au prix de sa popularité et de sa réélection.

    Barack Obama n’a certainement pas l’âme d’un martyr et tous ceux qui l’ont approché connaissent son goût du pouvoir et sa volonté de mener une action politique sur le long terme pour lettre les Etats-Unis sur les bons rails du XXI° siècle. Néanmoins, certainement pas à n’importe quel prix ce qui fait de lui un politique atypique. Un vrai centriste pragmatique, consensuel, réformiste et responsable en quelque sorte…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Pourquoi la Droite veut culpabiliser les centristes

    Allant droit dans le mur, la Droite cherche son salut en tentant de récupérer les voix à l’extrême-droite avec la campagne xénophobe et sécuritaire initiée par Nicolas Sarkozy tout en essayant, dans le même temps, de retenir celles du Centre en culpabilisant les efforts de refondation d’un Centre uni et dynamique, capable de présenter un candidat crédible aux élections présidentielles de 2012. Ainsi, si cette stratégie réussit, le candidat de l’UMP en 2012 (Nicolas Sarkozy selon toute vraisemblance) sera capable d’arriver en tête dans le camp de la Droite et du Centre, devant le candidat du Front national.

    Car, aujourd’hui, au-delà de la victoire à la présidentielle, l’UMP veut absolument empêcher l’émergence d’une dynamique de candidatures multiples dans son camp et de celle, non moins dangereuse pour elle, d’une candidature du Front national (Marine LePen selon toute vraisemblance). Pourquoi? Parce que si le candidat UMP ne parvenait pas à virer en tête lors du premier tour de la présidentielle, ce n’est pas seulement une défaite électorale qui en découlerait mais toute l’architecture construite autour de l’UMP en tant que parti unique de la Droite qui s’écroulerait comme un château de cartes. D’une part, la Droite proche des thèses extrémistes du FN le rejoindrait sans complexe. D’autre part, les centristes de l’UMP feraient de même pour rejoindre une formation indépendante et porteuse de leurs valeurs et de leurs idéaux.

    On comprend que l’UMP veuille éviter le plus possible ce scénario catastrophe pour elle. Cependant, s’il y a des responsables à cette situation de sa lente décomposition, c’est bien l’UMP et son chef, le Président de la république. Les erreurs de la Droite sont de sa responsabilité mais elle ne veut pas les assumer comme d’habitude.

    Alors, elle tente de faire porter le chapeau à ceux qui, soi-disant, veulent diviser, c’est-à-dire, en premier lieu, les centristes. Ce fut le cas dernièrement lorsque, dans les Yvelines, le candidat insipide de l’UMP fut battu lors d’une législative partielle dans une circonscription acquise de tout temps à la Droite, élection remportée contre toute attente par une écolo baba-cool. La montée au créneau des petite-mains de Sarkozy pour critiquer la stratégie de division du Nouveau Centre (qui ne présentait pourtant pas de candidat officiel) préfigure la campagne d’intoxication que le parti majoritaire va adopter pour culpabiliser les centristes de l’UMP et du Nouveau Centre (mais aussi de l’Alliance centriste) dans les mois qui viennent à chaque fois qu’ils manifesteront une velléité d’indépendance.

    Cette stratégie sera certainement agrémentée de quelques carottes en direction de plusieurs leaders centristes afin de montrer qu’une alliance entre Droite et Centre rapporte bien plus aux centristes qu’une indépendance politique et électorale. Ce qui est le plus désolant dans cette affaire, ce n’est pas la stratégie elle-même mais le fait que l’UMP en soit réduite à celle-ci pour espérer survivre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • La refondation centriste n’est ni pour la Droite, ni pour la Gauche mais pour le Centre!


    Après le désastre des élections régionales, on entend de drôles de choses à propos di Centre. Ainsi, beaucoup à droite rêvent d’un Centre reconstitué qui permettrait à Nicolas Sarkozy et l’UMP d’éviter la défaite en 2012… La Gauche, de son côté, espère qu’Europe Ecologie sera capable de tenir le centre de l’échiquier politique afin d’élargir sa base électorale et l’emporter à ces échéances présidentielles et législatives… Et les politologues et autres experts es-politique de relayer ces attentes avec le fameux discours de la «force d’appoint» en venant, en outre, doctement nous expliquer de quel côté le Centre peut faire pencher la balance dans deux ans. Si le Centre ou les électeurs du Centre ne sont utiles que pour faire gagner la Droite ou la Gauche, je conseillerais au Centre de ne pas se refonder et aux électeurs centristes de demeurer chez eu en 2012!

    Heureusement, la refondation de la famille centriste a un autre objectif bien plus noble que cette tambouille électorale, celui de réinstaller solidement sur l’échiquier politique une force consensuelle et du juste équilibre. Une force politique capable de réformer la société en profondeur tout en emportant l’adhésion de la population, de redonner du sens à la politique qui doit piloter l’économie, et non le contraire, pour que celle-ci soit au service de l’être humain tout en permettant aux forces créatives de pouvoir s’exprimer et faire bénéficier tout le corps social de leur dynamisme.

    De ce point de vue, on ne saurait trop mettre en garde les centristes. Ils doivent se méfier de leurs «amis» à droite et à gauche et suivre leur propre destinée. Après, quand ils auront posé les pierres de leur nouvelle maison commune, on verra bien qui a envie de faire alliance avec eux. Ici, on parle d’une vraie alliance. Pas d’une promesse de postes. D’un engagement sur des réformes et des politiques qui apporteront à la France ce souffle nécessaire afin de se réconcilier avec elle-même, avec l’Europe et avec le monde pour bâtir cette société plus libre, plus juste et plus solidaire du XXI° siècle.

    Si l’on a en tête cette ambition, alors, toutes les gesticulations électoralistes actuelles semblent bien mesquines. Et l’on gage que les centristes, qu’ils soient leaders, militants, sympathisants et électeurs ne se laisseront pas abuser par des appels du pied grotesques voire grossiers. Ils savent qu’ils sont porteurs d’une espérance qui n’est pas une chimère comme le prouve l’exemple actuel des Etats-Unis avec Barack Obama. Mais ils doivent se préparer à affronter l’hostilité de ceux qui n’ont d’autre but que de vidanger le Centre de ses voix et qui ne souhaitent surtout pas voir l’émergence d’une force centriste autonome et dynamique qui pourra imposer les termes de ses alliances nécessaires et non les subir.

    Car, dans une France où aucun parti, aucune pensée politique ne peuvent, pour l’instant, réunir une majorité d’électeurs sur son nom ou ses idées, la tâche du Centre est d’être, dans les années qui viennent, le pôle de rassemblement d’une force majoritaire et non la force d’appoint pour d’autres. Néanmoins cette ambition légitime passe, non seulement,  par une véritable offre politique mais aussi par un véritable courage politique des leaders centristes. Ces derniers doivent se comporter en personnes responsables et ne pas conduire leur camp ainsi que leurs idées à la bérézina que l’on vient de connaître à cause d’ambitions personnelles et d’égo démesurés. L’ambition personnelle n’est pas critiquable quand elle s’appuie sur une ambition politique qu’elle souhaite réaliser. Elle le devient quand elle est l’unique substance d’un combat  qui n’a plus de politique que le nom…

    Le Centre en France est à la croisée des chemins en cette année 2010. S’il emprunte le bon, il se reconstruira et pourra faire bénéficier le pays de sa vision consensuelle, de son humanisme et de la mise en place d’une vraie économie sociale de marché. S’il emprunte le mauvais, il abdiquera sa responsabilité historique devant les idéologies clientélistes qui ne peuvent que diviser la France au lieu de la rassembler. Et son chemin de crois risque alors d’être bien long.

    Alexandre Vatimbella

    voir le site Le Centrisme