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  • Barack Obama face au dilemme du Centre


    Assainir les finances publiques tout en assurant les principales solidarités, voilà un des dilemmes les plus importants, si ce n’est le plus important avec la résorption du chômage, de tous les gouvernements actuels mais, plus particulièrement de tous les hommes et les femmes politiques qui s’affirment du Centre car la combinaison de ces deux actions est au cœur même du projet centriste de ce début de millénaire.

    Le tout, évidemment, dans une démarche de responsabilité et de recherche du consensus le plus large possible, tellement ces questions sont essentielles pour le présent et, surtout, pour le futur du développement harmonieux de la société grâce à une indispensable cohésion sociale solide et rénovée, dans cette perspective du renforcement du vivre bien ensemble par une politique du juste équilibre.

    Ce qui se passe aux Etats-Unis et, quel qu’en soient les résultats, est, à ce titre, emblématique pour la solution proposée par le Centre et par les embûches auxquels il doit faire face pour la mettre en œuvre.

    Car le positionnement de Barack Obama, président centriste, sur cette problématique se situe exactement au centre du Centre.

    On le sait, le gouvernement des Etats-Unis doit lutter contre les déficits des finances publiques en trouvant des solutions afin de stopper l’hémorragie des déficits publics tout en continuant à assurer l’essentiel des missions de la puissance publique, notamment en matière de solidarité nationale.

    Se surajoute, comme dans toutes les économies développées, le soutien à l’activité économique et une lutte très difficile contre le chômage.

    Face à cette situation très difficile, le président des Etats-Unis – qui a perdu la majorité à la Chambre des représentants en novembre dernier – doit absolument trouver le moyen d’y remédier de mieux possible.

    D’autant que, comme l’ont largement expliqué les médias, il y a ce fameux relèvement du plafond de la dette qui doit être approuvé par le Congrès (Chambre des représentants et Sénat) avant le 2 août prochain afin d’éviter un défaut de paiement de l’Etat fédéral vis-à-vis de ses créanciers, des retraités aux détenteurs étrangers de Bons du Trésor américain.

    Généralement, ce relèvement du plafond de la dette est automatique ou donne lieu à quelques marchandages entre républicains et démocrates lorsque «le gouvernement est divisé» (c’est-à-dire lorsqu’il y a cohabitation) sans jamais le remettre en cause. Avec l’extrêmisme d’une grande partie des élus républicains élus fin 2010 qui se positionnent désormais à la droite, voire à l’extrême-droite de l’échiquier politique et dans une posture populiste et antiétatique, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.

    D’autant, que ces élus ont en ligne de mire l’élection présidentielle de 2012 (et leur propre réélection), où Barack Obama part, pour l’instant favori ce qui est inacceptable pour eux, un de leurs principaux slogans étant qu’Obama doit être un «one term président», le président d’un seul mandat.

    Du coup, il est possible que le défaut de paiement soit effectif au début du mois prochain avec toutes les conséquences désastreuses pour l’économie américaine (dont la note serait dégradée par les agences de notations) mais aussi pour l’économie mondiale.

    Barack Obama a donc décidé, devant l’incapacité des républicains à proposer des mesures réalistes, d’agir en organisant une grande négociation avec les républicains, ses adversaires, mais aussi avec ses amis démocrates afin de trouver une solution à moyen-terme sur la réduction des déficits publics tout en assurant les engagements de l’Etat, notamment en matière sociale.

    Son plan est d’engager des économies de 3.000 à 4.000 milliards de dollars sur les dix ans à venir en sabrant dans de nombreuses dépenses (même en matière sociale) mais aussi en supprimant les nombreuses niches fiscales qui existent aux Etats-Unis pour les plus riches, voire en augmentant un peu les impôts (il faut rappeler que la pression fiscale pour les plus riches a constamment baissé cette dernière décennie suite aux décisions de George W Bush et que le pays est un de ceux qui a les rentrées fiscales les plus basses parmi les nations développées).

    Dans le même temps, les programmes médicaux pour les plus pauvres (medicaid) et les personnes âgées (medicare) seraient sauvegardés ainsi qu’un certain nombre d’autres dépenses sociales auxquelles les Américains sont attachés.

    Un plan d’inspiration centriste qui recherche ce fameux juste équilibre et qui a été proposé à la discussion à droite comme à gauche afin de dégager le consensus le plus large.

    Cependant, les républicains, après avoir feint de négocier, ont décidé de jouer la politique du pire en refusant tout compromis. Ils savent bien que ces propositions sont les seules acceptables mais que les accepter serait faire un cadeau à Barack Obama à un peu plus d’un an de la présidentielle où ils sont, pour l’instant, distancés.

    Ils sont donc partant pour bloquer le pays, voire le plonger dans la récession à des fins uniquement électoralistes et de manière totalement irresponsables.

    De plus, la plupart d’entre eux ont signé un «serment», s’ils étaient élus, de ne jamais augmenter les impôts. Celui-ci est un texte imaginé par un activiste d’extrême-droite particulièrement puissant à Washington, Grove Nordquist, qui gère une organisation contre le relèvement de la fiscalité et qui a réussi à faire du Parti républicain, le «no-tax parti», la formation contre les impôts et les dépenses publiques quelles qu’elles soient ou presque.

    Le challenge auquel doit faire face Barack Obama est de mettre tous les élus (car beaucoup de démocrates sont, de leur côté, mécontents des coupes budgétaires incluses dans le projet) devant leurs responsabilités pour qu’une démarche responsable, consensuelle, pragmatiste et efficace soit mise en œuvre face à la réalité et non face à des présupposés idéologiques.

    Une démarche centriste qui, nous le savons, est certainement la meilleure mais a le défaut rédhibitoire d’être réaliste et, donc, d’avoir des ennemis, nombreux, de chaque côté de l’échiquier politique!

    C’est pour cela que, je ne le redirai jamais assez, l’expérience de la présidence Obama est si précieuse pour le Centre et le Centrisme afin d’analyser, en grandeur nature, si une vraie politique centriste basée sur un réformisme responsable peut être mise en œuvre face aux clientélismes de tous bords dans une période critique et si elle donne des résultats positifs.

    Bien sûr, jusqu’à présent, le président a eu de nombreux succès – il a été celui qui a le plus introduit de réformes en deux ans depuis que les Etats-Unis existent - dus souvent à sa démarche s’appuyant sur le réel, la responsabilité, la recherche du consensus et la volonté de trouver un juste équilibre. Mais les défis sont encore importants. Et celui qu’il affronte actuellement en est un particulièrement ardu.

    De tout cela, il faudra en tirer des enseignements qui seront d’une utilité sans pareille pour tous les centristes du monde entier.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Leaders centristes: profiter de l’été pour exister


    Les leaders centristes prendront-ils des vacances? Rien n’est moins sûr car ils doivent, à la fois, exister en vue des présidentielles et marquer leur territoire.

    Ainsi, François Bayrou et Jean-Louis Borloo multiplient les déclarations et les apparitions afin de se rappeler au bon souvenir des électeurs centristes mais également pour prouver qu’ils sont, chacun, le «vrai» leader du Centre et des modérés.

    Il faut dire que les enjeux sont désormais clairement marqués.

    D’une part, il y a une place à prendre comme représentant du Centre à la présidentielle et ils sont deux et demi à se battre pour l’avoir: François Bayrou, Jean-Louis Borloo et le pâle Hervé Morin absent de l’échappée actuelle, lâché par les deux premiers dès les premières difficultés.

    D’autre part, cette place, si un de ceux-ci parvient à l’occuper, ne garantit actuellement pas grand-chose, un score au premier tour de la présidentielle entre 10% et 15%, voire un petit peu plus.

    Ceci sera loin de suffire pour être présent au second tour. Il va donc falloir labourer le terrain central, des modérés de droite aux modérés de gauche en passant, évidemment, par les centristes.

    Et si aucun d’eux n’est là au second tour, il leur faudra malgré tout un score assez substantiel, au-dessus de 10%, pour pouvoir négocier entre les deux tours en vue des législatives qui suivront et de la constitution du gouvernement qui sera issu des deux élections.

    En règle générale, l’été n’est guère encombré de la parole politique, ce qui permet à ceux qui s’expriment de faire plus facilement l’actualité et d’avancer leurs pions.

    Malheureusement, pour les cadors centristes, la primaire socialiste fait que les prétendants à la candidature socialiste vont également occuper le terrain.

    Dès lors, François Bayrou et Jean-Louis Borloo vont devoir dire ou proposer des choses qui feront le buzz médiatique mais aussi s’afficher.

    Et ils ont déjà commencé.

    C’est comme cela qu’il faut comprendre les propos de Jean-Louis Borloo sur la nécessité de convoquer un congrès (députés + sénateurs) pour parler de la dette, de la "règle d'or" et de la situation de l’euro. Ou des gesticulations de François Bayrou pour démontrer qu’il est bien le seul centriste en lice pour la présidentielle.

    Pas sûr que tout cela soit suffisant alors que le Centre demeure morcelé.

    Mais ont-ils seulement une autre solution?...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des électeurs centristes et du double repositionnement politique


    Avant chaque élection, c’est le temps du repositionnement. Tout d’abord, les partis et les élus de droite se repositionnent à droite et les partis et les élus de gauche se repositionnent à gauche. Il leur faut bien se rappeler au bon souvenir de leurs clientèles respectives déçues de leurs «trahisons» systématiques des promesses intenables qu’ils ont faites à leurs électeurs.

    Cette transhumance politique est un acte éprouvé qui permet de prouver sa pureté idéologique et tenter d’effacer toutes les décisions, tous les votes, toutes les déclarations qui n’ont pas été «dans la ligne» depuis le dernier rendez-vous électoral et qui ont fortement mécontenté les électeurs les plus militants, avec un discours sans nuance, formaté pour plaire uniquement à son camp.

    Ce processus traditionnel est une des causes principales du dégoût de la politique de nombreux citoyens qui, à raison, pensent qu’on les prend pour des imbéciles ou de simples bulletins de vote sans cerveaux!

    Mais il ne s’agit que de la première phase de ce repositionnement démagogique. Car ce dernier est, à la fois, double et à double-détente.

    Après le repositionnement idéologique en début de campagne, vient le repositionnement électoraliste vers la fin de celle-ci. Il convient alors de faire un pas au centre pour envoyer un signal à tous les électeurs modérés afin de les rassurer après la phraséologie partisane avec ce message, «ne croyez pas que nous sommes des extrémistes, c’est simplement une posture». Un message insultant aussi bien pour ceux à qui s’adresse le premier repositionnement que le second…

    Mais qu’importe puisqu’une élection se gagne au centre dans toutes les démocraties.

    On comprend bien que la Droite et la Gauche doivent se plier systématiquement à cet exercice démagogique et à l’éthique pour le moins discutable.

    Le Centre, lui, n’en a pas besoin.

    Et les électeurs centristes qui croient aux valeurs du centrisme ne devraient pas tomber dans le panneau.

    Le Centre n’a pas besoin, ni idéologiquement, ni démagogiquement, de s’ajuster pour rameuter ses électeurs et tromper ceux de droite et de gauche.

    Dans sa vision de juste équilibre, il n’a pas à utiliser d’artifices pour démontrer qu’il s’intéresse à tous et que sa démarche politique n’est pas clientéliste. De même, avec son pragmatisme, sa recherche du consensus, son projet libéral social, qui sont les composantes de son socle d’action, il ne lui est guère utile de se «recentrer».

    Quand viendra le temps du vote, les électeurs centristes feraient bien se s’en rappeler et de ne pas se tromper dans leur choix. Ce ne sera peut-être pas suffisant pour faire gagner le Centre mais cela le sera pour permettre à celui-ci d’être en position de force pour que ses propositions politiques soient prises en compte lors d’éventuels désistements ou d’éventuelles alliances.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les devoirs de vacances des centristes: se rendre crédibles


    Il semble désormais établi – sauf événement particulier - que la bataille au centre lors des élections présidentielles de 2012 opposera Jean-Louis Borloo à François Bayrou. D’un côté le président du Parti radical, de l’autre, celui du Mouvement démocrate.

    Ce qui se dessine également, c’est que cette bataille n’aura que peu d’incidence sur le scrutin et donc sur l’avenir de la France. Les deux hommes, dont les scores dans les sondages ne passent pas la barre des 10%, n’auront que la capacité de monnayer leurs voix du premier tour aux deux candidats qualifiés pour le second.

    Bien sûr, nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui, trois remarques s’imposent.

    La première est que la Droite et la Gauche parviennent de plus en plus à mobiliser leurs électorats, ce qui est loin d’être le cas du Centre.

    La deuxième est que les Français ne sont pas très séduits par Jean-Louis Borloo, dont ils ne parviennent pas à savoir qui il est, où il se trouve et qu’est-ce qui le motive à part son ressentiment envers Nicolas Sarkozy dont il se dit, par ailleurs très proche...

    La troisième est que ces mêmes Français - loin de penser que François Bayrou est devenu un candidat crédible après deux présidentielles et un score inespéré de 18,57% en 2007 - estiment que le président du Mouvement démocrate ressemble plus à un cheval sur le retour qu’à un fringant leader dont le pays a besoin.

    Ces trois remarques ont, dans leurs énoncés mêmes la possibilité d’être infirmées. Un, le Centre peut encore mobiliser; deux, Jean-Louis Borloo peut se rendre crédible; trois, François Bayrou peut se défaire de l’image de l’outsider sans espoir de gagner mais à l’égo surdimensionné.

    Pour cela, il faut que l’automne soit faste pour le Centre. Rien n’indique, pour l’instant que ce sera le cas. Les leaders centristes ont donc des devoirs de vacances tout trouvés: se rendre crédibles. On leur souhaite un été studieux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme du respect et de la responsabilité


    Deux principes humanistes sont centraux à la vision du Centrisme: le principe de respect et le principe de responsabilité.

    Ils fonctionnent, à la fois, comme principe de bon gouvernement (bonne gouvernance comme on dit de nos jours) et comme principe de comportement individuel.

    Au niveau politique, tout gouvernement doit s’inspirer constamment des principes de respect et de responsabilité dans les décisions qu’il prend.

    Au niveau relationnel, tout individu se doit d’être respectueux des autres et de la règle sociale (à laquelle il a librement consenti de par sa participation au processus démocratique) ainsi que responsable des actes qu’il accomplit.

    Cependant, les dimensions du respect et de la responsabilité vont au-delà afin de fonder une société apaisée, équilibrée et donc capable d’être le meilleur environnement pour développer la vie bonne (vivre bien ensemble, vivre bien individuel, réalisation de soi).

    Le respect comprend évidemment le respect de la vie. Même s’il s’agit, pour une société humaine, édifié par des humains pour des humains, d’abord du respect de la vie humaine, c’est aussi du respect de la vie et de son environnement au sens large. Toutes ces dimensions doivent être prises en compte dans une vision de juste équilibre.

    Respecter quelqu’un pour la société ou l’individu, c’est avoir de la considération pour sa personne, c’est ne pas porter atteinte à son individualité physique, psychique et sociale, c’est respecter sa différence et sa dignité. Le respect social, lui, c’est travailler dans le cadre du juste équilibre.

    Le respect ne doit jamais être imposé pour être réel et solide. Pour cela, il faut que ce qui doit être respecté (le sujet ou l’objet) soit légitime (l’autre ou la règle sociale) mais pas le comportement du sujet ni la manière dont la règle sociale est appliquée car ceux-ci peuvent être irrespectueux ou illégitimes.

    En outre, avant de demander à être respectée, la société doit respecter l’individu. C’est ce qui fonde sa légitimité et non le contraire car alors la société pourrait demander le respect sans accorder le sien à l’individu qui serait alors en droit de se rebeller contre cette contrainte illégitime.

    Mais cette demande de respect ne veut pas dire que l’individu peut tout réclamer. Elle signifie qu’il a le droit au respect s’il respecte les valeurs de base de la société, la liberté et la tolérance de l’autre et la solidarité avec l’autre.

    Et n’oublions pas que, pour respecter l’autre, il faut d’abord se respecter soi-même. Ce qui ne veut pas dire de se prendre pour un individu-roi mais de s’estimer suffisamment pour être capable de se construire soi-même, condition nécessaire pour respecter l’autre.

    La responsabilité c’est, bien sûr et d’abord, être responsable de ce que l’on fait, que l’on soit une société ou un individu et en rendre compte. Mais c’est aussi la capacité donnée par la société à toute personne d’être pleinement responsable de sa vie, c’est-à-dire aussi en ayant la maîtrise de son destin autant faire que possible. Etre responsable de soi-même c’est répondre de ses actes mais c’est aussi être libre de ceux-ci pour construire son existence.

    Par rapport à ce que je viens de dire, on voit bien en quoi un vrai respect et une vraie responsabilité vont modeler, de manière humaniste, une société et les rapports entre les individus.

    Si maintenant on extrapole ces principes dans l’action, on voit bien en quoi ils sont primordiaux aujourd’hui et donc en quoi le Centrisme est bien la vision politique adéquate du XXI° siècle.

    Avec tous les défis qui se présentent à elle, l’humanité a besoin d’une société mondiale responsable et respectueuse composée d’individus responsables et respectueux. La responsabilité et le respect sont ainsi les concepts centraux indispensables qui permettront de relever ces défis et de régler avec succès les problèmes qu’ils posent.

    Ainsi, face aux dysfonctionnements des systèmes économiques, financiers, sociaux et sociétaux, face à la raréfaction des matières premières, face aux problèmes environnementaux, face à la montée des périls que cela engendre, face à l’individualisation montante seul un individu responsable et respectueux dans une société responsable et respectueuse sera capable d’agir avec sagesse et lucidité mais aussi avec empathie et bienveillance dans la bonne direction, c’est-à-dire pour son bien et le bien de tous afin d’édifier cette société du juste équilibre, seule à même d’apporter la vie bonne.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre: recherche dynamique désespérément


    La trêve politique estivale se fait sur un pauvre constat pour le Centre. Il n’a pas réussi à se rassembler et il ne parvient pas à susciter une dynamique d’adhésion dans la population qui pourrait lui permettre de peser lors des prochaines élections présidentielles et législatives autrement que par monnayer ses voix de premier tour afin d’obtenir quelques gratifications mineures.

    Mais pour que cette dynamique existe, il faudrait que le Centre puisse en être le déclencheur. Or, soyons honnête, qu’est-ce que l’image actuelle des centristes? Des hommes et des femmes politiques en train de se dénigrer les uns et les autres sans réel projet politique et dont les motivations semblent être beaucoup plus personnelles que tournées vers le bien être des Français.

    Quant aux leaders, ils sont incapables de susciter un engouement «obamesque»! François Bayrou et Jean-Louis Borloo occupent la scène politique depuis longtemps et ne sont guère vus comme des agents de la rénovation, tout autant que Jean Arthuis. Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et quelques jeunes et moins jeunes loups sont incapables de s’imposer aux yeux du grand public.

    Qu’est-ce qui pourrait bien dynamiser le Centre?

    C’est difficile à dire car une dynamique comporte de multiples éléments qui ne sont guère tous rationnels. Quand François Bayrou explique que le Centre doit trouver en lui-même la justification de son existence et non attendre que des événements extérieurs le fasse exister, il a raison. Néanmoins, la conjoncture a toujours joué un rôle dans tous les mouvements qui portent un parti ou un courant politique et/ou qui permettent de remporter une élection.

    Comme le rappelait récemment Pascal Perrineau, le directeur du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris), dans Le Figaro, pratiquement toutes les élections présidentielles de la V° République ont connu des surprises, de la mise en ballotage du Général de Gaulle en 1965 à l’élimination du deuxième tour de Lionel Jospin en 2002 en passant par la victoire de François Mitterrand en 1981, voire à celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974.

    Et ces surprises n’étaient pas perceptibles jusqu’à quelques semaines ou même quelques jours avant le scrutin. Mais elles étaient toutes la résultante d’une conjoncture particulière qui permet, finalement, à un candidat de l’emporter ou à un autre de sombrer après avoir été le favori.

    Du coup, si le Centre recherche désespérément une dynamique, rien n’est pourtant donné, alors que nous à plus de neuf mois du premier tour de l’élection présidentielle. Les centristes ont encore un peu de temps pour susciter un mouvement d’adhésion. De même, leurs concurrents ont encore du temps pour leur offrir une plus grande exposition…

    Reste que l’analyse de la situation du Centre, morcelé, miné par les inimitiés et ayant une image très troublée dans l’opinion publique et les médias n’incite guère à l’optimisme.

    Ce qu’il faudrait pour mettre un peu d’ordre dans le petit monde du Centre, c’est qu’au moins les centristes s’appliquent à eux-mêmes ce qu’ils réclament des autres: la responsabilité.

     

    Alexandre Vatimbella

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  • La naissance de l’ARES signe-t-elle la mort de la refondation du Centre?


    Le Centre est-il en recomposition ou en décomposition? La naissance de l’ARES (Alliance républicaine, écologiste et sociale) sensée être le réceptacle à une refondation du Centre se présente plutôt comme une nouvelle cassure entre centristes avec, d’un côté, ceux du Nouveau centre qui ont fait alliance avec une droite modérée sarkozyste ainsi qu’avec une gauche défroquée sans autre point de chute et, de l’autre, ceux du Mouvement démocrate qui ont décidé de demeurer dans leur splendide isolement.

    On est encore loin d’une union souhaitée par l’Alliance centriste et une majorité de militants centristes.

    Au jour d’aujourd’hui, on peut discerner trois scénarios possibles d’ici les échéances électorales de 2012.

    - Premier scénario: l’ARES devient rapidement hégémonique au centre – c’est d’ailleurs la seule solution pour qu’elle soit pérenne -, suscitant de nombreux ralliements et portant une candidature de Jean-Louis Borloo qui, réalisant un bon score de premier tour, pèsera sur une alliance à droite au second tour, résultat qui permettra un bon accord pour les législatives qui suivront (sauf si, bien sûr, Borloo devance Sarkozy mais les sondages ne semblent pas montrer que l’on sera dans ce cas de figure). Dès lors, après une présidentielle remportée par Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo peut devenir son premier ministre et être le leader d’une droite modérée qui se reconstruit face à une UMP qui sera moins fringante. Dans le cas où c’est un(e) socialiste qui occupe l’Elysée, le président du Parti radical peut se poser en recours comme leader d’une Droite éclatée et désemparée, envisageant 2017 comme une sérieuse possibilité pour devenir chef de l’Etat. Une sorte de scénario gagnant-gagnant pour Jean-Louis Borloo!

    - Deuxième scénario: le MoDem parvient à garder sa prééminence et François Bayrou s’impose comme le candidat naturel du Centre parce qu’il s’est déjà frotté à la présidentielle en deux occasions et que la greffe Borloo ne prend pas. Dès lors, on assiste à un rassemblement de centristes autour de cette candidature au-delà du Mouvement démocrate et à un délitement plus ou moins rapide de l’ARES où les pro-Morin relèvent la tête et portent la contradiction à l’intérieur de cette alliance qui n’aura durée qu’un temps. Eliminé dès le premier tour, comme pour Borloo dans le scénario précédent, François Bayrou peut monnayer son appui soit à droite, soit à gauche. S’il se tourne vers l’UMP en apportant les pourcentages indispensables au vu des chiffres du premier tour à une réélection de Nicolas Sarkozy, il pourrait obtenir, en contrepartie Matignon pour lui-même et un accord électoral favorable pour les législatives. S’il se tourne vers la Gauche, il devrait obtenir moins d’avantages a priori. Néanmoins, il est plus difficile de savoir ce que François Hollande ou Martine Aubry (les deux candidats les plus sérieux à la candidature socialiste) pourraient lui proposer. Moins, sans doute, que ce que Ségolène Royal en 2007 (Matignon) mais plus que des strapontins. Reste que l’échec, une nouvelle fois, de sa candidature devrait rendre caduque celle-ci pour une prochaine échéance présidentielle. Et il ne pourrait se poser en leader incontesté d’un Centre sans doute morcelé.

    Troisième scénario: l’opposition ARES/MoDem ne produit que deux nains politiques qui se neutralisent sans aucune émulation avec deux candidats qui n’obtiennent que quelques pourcentages de voix et ne peuvent peser ni sur la Droite, ni sur la Gauche à part pour récupérer quelques miettes. Si cette configuration se confirme (on peut supposer que l’ARES a une chance de se déliter si Borloo a de très mauvais sondages), le Centre ressortira encore plus affaibli et la nécessité de sa vraie refondation se posera à nouveau. Quel sera le leader providentiel qui sera capable de rapprocher les différentes tendances centristes? Pour l’instant, aucun nom ne s’impose réellement. Mais, gageons que les candidats seront nombreux!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La reconstruction du Centre reste à faire


    En 2007, l’UDF implosait en plein vol après que François Bayrou ait confondu indépendance et isolement. En 2009, des militants centristes suivaient Jean Arthuis pour refonder un Centre écartelé entre des égos et des intérêts personnels divergents beaucoup plus que par des visions politiques opposées. Mais l’action n’a pas suivie. Au début d’année, Jean Arthuis et Hervé Morin, le président du Nouveau centre, annonçaient la création de la Confédération des centres qui, en réalité, n’a jamais existé! En ce juin 2011, la création de l’Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares) par le même Hervé Morin avec Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, marquait un nouvel échec dans la tentative de reconstruire un Centre fort. Et, début juillet 2011, l’Alliance centriste, créée par ses initiateurs pour favoriser une refondation du Centre autour d’un projet politique et d’une union des différentes mouvances centristes, refusaient d’entrer dans l’Ares, pourtant créée par Hervé Morin, allié éphémère de Jean Arthuis, tout en recevant en grande pompe… François Bayrou, l’ennemi juré du leader du Nouveau centre!

    Belles cacophonies. Et nous n’en sommes peut-être qu’au début…

    Les responsables de cet échec sont toujours les mêmes: Hervé Morin et ses amis du Nouveau centre, d’un côté; François Bayrou et ses amis du Mouvement démocrate de l’autre. Seule nouveauté, la présence de Jean-Louis Borloo qui, après avoir été humilié par Nicolas Sarkozy, a réussi un joli coup en faisant une OPA à des fins personnelles sur le Centre, comme l’avait fait en son temps un Edouard Balladur, reléguant Hervé Morin au rôle de faire-valoir.

    Résultat, la reconstruction du Centre reste à faire.

    Cette situation pourrait être désespérante. Et elle l’est d’un certain point de vue! Que pourrait-il bien se passer pour qu’enfin les centristes décident de se rapprocher et d’unir leurs individualités au lieu de les utiliser pour s’affronter? En réalité, les différences sont tenues le plus souvent et il n’est pas facile, dans bien des conversations politiques, de savoir qui est membre du Nouveau centre ou du Mouvement démocrate, voire même de la mouvance centriste de l’UMP…

    C’est en faisant ce constat qu’Alliance centriste s’était créée il y a deux ans autour de Jean Arthuis et de quelques autres afin de démontrer l’absurdité d’un Centre éclaté. Malheureusement, celle-ci, trop inaudible, n’a pas réussi à rapprocher les frères ennemis, ni à les mettre devant leurs responsabilités.

    Ce qui est assez paradoxal, ce sont les nouveaux rapprochements en train de se faire. Lors de l’inauguration récente de son siège remis à neuf, le Mouvement démocrate de François Bayrou a invité quelques personnalités centristes dont Jean Arthuis (Alliance centriste) et Pierre Méhaignerie (UMP). Lors de son congrès, hier, l’Alliance centriste a invité François Bayrou (Mouvement démocrate) et le même Pierre Méhaignerie.

    Rappelons que François Bayrou a été, jusqu’à présent, un farouche opposant à Nicolas Sarkozy alors que Pierre Méhaignerie en a été, dans le même laps de temps, un supporter loyal… Est-ce leur opposition à Jean-Louis Borloo et Hervé Morin qui les réunit? Ou une même vision du Centrisme? Pourquoi se rapprocher maintenant alors que le Parti radical et le Nouveau centre ont scellé une alliance? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre pour l’instant.

    Tout ce que l’on peut dire, c’est que la nouvelle configuration du paysage centriste qui semble émerger de ces différents et récents mouvements de plaques placeraient, d’un côté, le Nouveau centre et ses alliés de droite dans l’Ares et de l’autre, un front Mouvement démocrate – centristes de la majorité – Alliance centriste.

    On peut être incrédule sur ce nouveau front de partage mais il ne s’agit que d’un constat. Evidemment, il peut évoluer à tout instant. Rien ne dit que l’Ares est partie pour durer pour les vingt à trente prochaines années comme le claironne, un peu trop sûr de lui, Jean-Louis Borloo. Rien ne laisse à penser que François Bayrou et Pierre Méhaignerie vont se rapprocher plus que pour célébrer une vieille amitié et quelques faits d’arme du passé.

    Reste que cette ligne de front indique clairement que le Centre a choisi une voie qui ne ressemble guère à celle de l’union…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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