Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

réformisme

  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’évidente impopularité de la réforme macronienne

    Les sondages valent ce qu’ils valent et certains sont si mal réalisés qu’ils ne valent pas grand-chose.

    Ayant dit cela, il semble que, globalement, au bout d’un an de pouvoir, Emmanuel Macron possède cote de popularité tout à fait acceptable mais que son action et que nombre de ses réformes, en particulier en matière économique et sociale, soient majoritairement critiquées.

    Voilà qui est plus que normal!

    D’abord, parce que tout action réformatrice est toujours mal vue et décriée par les citoyens et ce,  même s’ils ont voté pour qu’elle soit mise en place.

    Car elle bouleverse souvent réellement ou fantasmagoriquement le quotidien et les habitudes de tout un chacun, cette perturbation, quelle que soit les résultats concrets de la réforme, étant toujours vue négativement.

    Ensuite, parce qu’une action réformatrice prend du temps et que celle entreprise par Emmanuel Macron est de longue haleine.

    Lire la suite

  • Les centristes et la bataille des gauchesTsipras-Macron

    A voir et à entendre la joie des communistes («un vrai bonheur» pour Pierre Laurent, secrétaire général du PC), des gauchistes («un moment historique», «c’est admirable» pour Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, «il faut comprendre la révolte grecque» pour Olivier Besancenot du NPA) et des tenants de la gauche de la gauche («une très grande source d’espoir» pour Benoit Hamon) après la victoire de Syriza – une coalition de partis d’extrême-gauche ainsi que de déçus du Pasok, le parti socialiste dirigée par Alexis Tsipras – lors des législatives grecques, mais aussi la satisfaction de l’extrême-droite de Nicolas Dupont-Aignan («le bonheur en Grèce») à Jean-Marie Le Pen («même sens que le combat que nous menons») en passant par Florian Philippot («belle espérance»), on peut mesurer le problème populiste et extrémiste qui menace l’Europe d’autant que la troisième formation désormais la plus importante au Parlement d’Athènes est Aube dorée d’obédience nazie.

    Et n’ayant pas obtenu la majorité absolue, Syriza devrait s’allier à une formation de droite radicale nationaliste et anti-européenne, les «Grecs indépendants».

    La boucle est donc bouclée et voilà un moment bien préoccupant pour les tenants d’une démocratie républicaine libérale que sont les centristes.

    Ainsi que pour les tenants d’une Europe unie et forte, capable d’être une puissance économique et politique du XXI° siècle.

    Bien évidemment, il faut relativiser cette victoire dans un petit pays de l’Union européenne d’un peu moins de onze millions d’habitants et qui vit au-dessus de ses moyens depuis son indépendance en 1822.

    Néanmoins, la déferlante Syriza pose aussi la question de savoir où en est la gauche française, notamment le Parti socialiste qui, soi-disant, est en train de faire sa mue et de laisser ses oripeaux idéologiques pour épouser le réel et s’essayer au réformisme pragmatique prôné par le Centrisme.

    Moins dithyrambiques que leurs amis communistes ou d’extrême-gauche, les responsables socialistes, gênés aux entournures, ont cependant salué la victoire d’une formation de gauche à l’image du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis («la victoire d’un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti socialiste»), du député Julien Dray («l’ensemble de l’Europe devra entendre ce que dit le peuple grec») ou du secrétaire national à l’Europe, Philip Cordery (qui «se félicite de la victoire des forces de gauche en Grèce» ce qui est «une bonne nouvelle pour le peuple grec»).

    Car, au même moment, ironie de l’histoire, où une gauche radicale populiste, démagogique et irresponsable connaît la victoire en Grèce, le gouvernement de gauche en France présente au Parlement sa loi Macron, du nom du ministre de l’économie, sensée démontrer le tournant social-libéral et donc responsable du socialisme à la française incarné également et surtout par Manuel Valls.

    Une loi Macron qui veut libérer l’économie française de ses carcans avec des mesures souvent intelligentes – même si elles ne vont pas assez loin dans la réforme – pendant que le programme de Syriza, lui, tourne le dos allègrement à la réalité en promettant de raser gratis comme au bon vieux temps des 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

    En Grèce, le réveil sera sans doute aussi difficile voire plus (la situation de la Grèce étant autrement plus dégradée) qu’il le fut en France lorsque Mitterrand du prendre le tournant de la rigueur en 1983.

    D’autant que le risque de la déception pourrait ouvrir une voie royale à Aube dorée, le Parti nazi auprès duquel notre Front national semble être bien timoré!

    En France,  il est évident que les partis centristes ne peuvent s’allier de quelque manière que ce soit à une gauche française à la mode «Syriza», archaïque, populiste, démagogique, anti-européenne et antilibérale.

    En revanche, ils peuvent trouver nombre de points communs à une gauche «Macron-Valls».

    Encore faut-il que cette ligne politique s’impose au PS, ce qui n’est pas gagné pour l’instant, et que les compromis que Manuel Valls et Emmanuel Macron vont devoir consentir à l’aile gauche de leur parti ne tuent pas toutes les bonnes intentions qui se sont fait jour depuis un an.

    C’est d’ailleurs à cette capacité de continuer sur la voie de la réforme en refusant la facilité d’une fuite en avant que propose Syriza qu’il sera possible aux centristes de discuter d’une alliance gouvernementale éventuelle avec cette nouvelle gauche libérale française qui semble en train de se constituer.

    Car ce n’est pas le flou artistique centriste qui empêche aujourd’hui des rapprochements et la constitution d’un axe central Valls-Lagarde-Bayrou-Juppé mais bien les multiples adresses du Parti socialiste où l’on tient des discours contradictoires dont certains sont totalement antinomiques avec les valeurs et les principes du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Un pôle centriste moteur d’un axe central

    Les centristes doivent-ils privilégier l’émergence d’un pôle centriste ou participer à l’élaboration d’un axe central qui semble se dessiner et qui pourrait aller du social-libéralisme de Manuel Valls à la droite réformiste d’Alain Juppé en passant par le libéralisme-social du Centre?

    En réalité, ils doivent d’abord bâtir un pôle centriste moteur d’un possible axe central qui pourrait être dans les années à venir l’alternative la plus novatrice de la politique française de ces trente-cinq dernières années et une réponse efficace à la montée des extrêmes et des populismes démagogiques, tant à droite qu’à gauche.

    N’étant pas hégémonique, loin de là, les partis centristes doivent donc d’abord créer un pôle centriste fort et crédible avant de pouvoir prétendre à être l’animateur (ou un des animateurs principaux) de l’axe central en train de voir le jour, pour l’instant plus au niveau d’une convergence d’idées que d’une volonté de rapprochements politiques.

    Pour autant, aujourd’hui, une redistribution des cartes se met en place.

    Alors qu’auparavant les centristes avaient le choix entre une alliance avec la Droite ou avec la Gauche, une troisième possibilité est en train d’émerger, une alliance avec la Droite et la Gauche ou, tout au moins, une partie de la Gauche, celle qui est social-libérale, et une partie de la Droite, celle qui est libérale réformiste, toutes deux modernes et ouvertes.

    Il ne s’agit pas d’une union nationale chère à François Bayrou car il n’est pas question de faire une coalition de tous les partis démocratiques. La gauche du PS et la droite de l’UMP ne sont pas solubles dans cet axe central et doivent demeurer pour les centristes une opposition démocratique à leur projet politique.

    Il n’est pas non plus question que cet axe central soit une alliance de circonstance afin de régler uniquement et pendant un laps de temps déterminé les graves problèmes qui se posent au pays.

    Car les courants politiques qui le constituent doivent travailler ensemble sur le long terme sans pour autant se dissoudre dans une grande formation, chacun ayant son histoire et ses différences.

    Libéraux, sociaux, réformistes, pragmatiques – ces quatre qualificatifs se mettant dans un ordre différent selon chaque courant –, ils partagent une vision de la France et de son avenir très proche.

    En refusant les réflexes de repli sur soi, la soi-disant irréversibilité du déclin du pays et de la disparition à terme de l’Union européenne, ils veulent créer les conditions d’un renouveau et d’une nouvelle société où le mérite et la solidarité dans une égalité des chances remettront à l’honneur l’ambition de la réussite et du partage.

    Bien entendu, pour les centristes, il s’agit d’une opportunité afin de diffuser beaucoup plus largement leurs idées et leurs valeurs, surtout un moyen de les appliquer concrètement.

    Si cet axe central n’est pas une vue de l’esprit, il n’existe pas dans les faits actuellement.

    De même que le pôle centriste qui le rendra possible.

    Dès lors, les centristes doivent se mettre au travail pour le bâtir sur les dépouilles d’une Alternative («organisation coopérative» entre le Mouvement démocrate et l’UDI) qui n’est rien d’autre qu’un cartel électoral sans intérêt.

    C’est sans doute là que l’on verra si les centristes sont capables, non seulement, d’être responsables mais d’acquérir cette culture de la gagne qui semble les avoir désertés depuis si longtemps, surtout cette force à vouloir réformer le pays et non plus seulement regarder les autres échouer à le faire.

    Si les partis centristes ne sont pas capables de construire d’abord un pôle centriste, ils ne pourront prétendre être le cœur dirigeant de l’axe central et seront, comme à leur mauvaise habitude de ce XXI° siècle, des suivistes et des subordonnés.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centrisme et la cuisine électorale

    Comment je l’ai souvent affirmé, il convient de ne jamais oublier de distinguer la pensée centriste du centre électoral.

    Mais cette distinction ne concerne pas que le Centre, c’est également vrai de toutes les autres pensées politiques qui ne se réduisent pas aux organisations qui prétendent les représenter.

    Le socialisme et le Parti socialiste en est un bon exemple.

    Ainsi donc du Centrisme dont les partis au centre de l’échiquier politique n’embrassent pas l’ensemble de sa conception de la société.

    Certains partis centristes sont plus proches de celle-ci que d’autres mais aucun à l’heure actuelle n’est complètement centriste au sens strict du terme.

    Pour autant, nous ne sommes pas forcément dans une supercherie car l’action politique demande des marges de manœuvre qui ne sont pas toujours dans la «bonne ligne».

    Ceci est d’autant plus vrai que le Centrisme est un pragmatisme dont le principe d’action est le «juste équilibre» et que pour atteindre celui-ci l’on peut se déséquilibrer d’un côté avant de se rééquilibrer de l’autre et de revenir ainsi à l’équilibre juste qui est une recherche constante à défaut d’être un positionnement figé, ce qui est d’ailleurs impossible puisque la société elle-même n’est pas figée.

    Néanmoins, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles indéfiniment et la proximité aux références du Centrisme, que ce soient ses valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité) son principe d’action (juste équilibre), sa règle comportementale (responsabilité), sa philosophie (réformisme, progressisme, personnalisme, pragmatisme) afin de faire fonctionner au mieux la démocratie républicaine, doit se retrouver clairement dans l’action des partis se réclamant du Centrisme.

    Ce rappel est important au moment où les partis centristes français semblent engagés dans un rapprochement alors que de nombreuses voix à l’intérieur de ceux-ci demandent également des clarifications des positions de chacun.

    Parce que ce rapprochement ne peut être qu’un simple deal électoral et électoraliste sous peine de décrédibiliser un peu plus ces partis centristes qui ont perdu une grande partie de la confiance des Français et, surtout, de leurs électeurs ces dernières années de par leur programme et leur stratégie politiques quasi-illisibles.

    Or, de l’aveu même des responsables de ces formations, une réunion aurait comme avantage, avant même de gagner des voix et des sièges, de ne pas en perdre…

    François Bayrou et son Mouvement démocrate sont incapables de redresser la barre alors que Jean-Louis Borloo et l’UDI sont à la peine pour faire entendre leur voix et l’imposer comme centriste.

    Si les discussions entre les deux bords se bornent à «donne-moi ta crédibilité, je te donne mes voix», alors cette cuisine électorale sera, à terme, plus désastreuse que la désunion actuelle et une supercherie que les électeurs seraient en droit de sanctionner durement.

    Que la plateforme électorale ou le projet politique commun que les partis centristes peuvent dégager de leurs négociations à venir – si elles ont lieu – soient plus ou moins proche du Centrisme sera un autre challenge pour faire vivre ce dernier au niveau électoral et non pas comme pensée politique – celle-ci existant en-dehors même d’une représentation électorale.

    Mais, pour mériter un label du genre «centristes authentiques», le Mouvement démocrate et l’UDI ne doivent pas oublier que c’est un contresens de prétendre que le Centre serait «naturellement» à droite, de droite ou même un allié «naturel» de la Droite, ce que Jean-Louis Borloo demande à François Bayrou avec insistance.

    J’ai déjà eu, à de nombreuses reprises, à répondre à ces inepties proférées, à la fois, par des gens de la Droite qui veulent capter les voix centristes et par des gens de la Gauche qui tentent de diaboliser les partis centristes afin de récupérer un électorat de centre-gauche tenté par le vote en leur faveur.

    De même, on nous explique que bipolarisation politique oblige, les centristes doivent choisir leur camp et que celui-ci est à droite dont ils sont plus proches

    Cette autre ineptie est parfois reprise par les gens du Centre qui, ainsi, tentent de légitimer leur opportunisme politique.

    Si c’était le cas, il faudra donc nous expliquer pourquoi, par exemple, la très grande majorité des centristes américains se trouvent aujourd’hui à l’intérieur du Parti démocrate plutôt catalogué à gauche…

    Plus sérieusement, que le Centre choisisse une alliance à Droite ou à Gauche, celle-ci ne peut être, fort heureusement, que conjoncturelle.

    Si ce n’était pas le cas, le Centre n’existerait pas comme lieu politique.

    Plus, ce qui définit le Centre n’est pas la Droite ou la Gauche mais le Centrisme.

    Et ceux qui, au centre de l’échiquier politique, font tout pour brouiller les cartes dans ce domaine en faveur de leur destin politicien n’ont de centriste que le nom.

    Quoiqu’il arrive, que ceux qui croient que le Centrisme est la solution ne désespèrent pas, il continuera à exister même trahi ou bafoué.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le Hollande 2013 est-il «centrisme-compatible»?

    Alors que l’on fête ce 6 mai les un an de sa présence à l’Elysée, François Hollande cumule bien des handicaps. Un de ceux-ci, paradoxalement, pourrait être en réalité une qualité. Détesté sur droite et sur sa gauche, il est, de ce point de vue, dans une situation bien connue des… centristes!

    D’ailleurs, n’est-il pas supporté par l’un d’eux, François Bayrou qui, s’il n’a pas encore franchi le rubicond, y pense un peu plus chaque jour.

    Voyons cela d’un peu plus près.

    Il est évident que François Hollande n’est pas proche de l’extrême-gauche façon Besancenot, de la gauche extrême façon Laurent ou de la gauche radicale façon Mélenchon ni même de la gauche du Parti socialiste façon Hamon. Il est sans aucun doute plus proche de la social-démocratie adepte d’un réformisme tempéré où l’on retrouve également Le Foll, Valls ou encore Sapin.

    Mais est-il un social-démocrate épanoui ou honteux?

    En France, il est très dangereux pour un homme de gauche de faire son coming out en se déclarant social-démocrate adepte de la réforme et non de la révolution au risque d’être diabolisé par ces «gens de gauche» qui manient si bien la rhétorique révolutionnaire propre aux procès en sociale traîtrise…

    C’est sans doute pourquoi François Hollande donne souvent des gages à la gauche du PS pour démontrer que, non, il n’est pas ce méchant social-démocrate qui aurait enfin compris comme en leur temps Michel Rocard ou Jacques Delors (aux destins politiques plus tragiques du fait même de leur social-démocratie assumée) que l’on doit agir sur la réalité avec responsabilité et non inventer un monde fantasmagorique et une gouvernance incantatrice.

    Pour autant, depuis un an, François Hollande a pris un certain nombre de mesures que les centristes n’auraient pas renié comme par exemple la loi sur la flexisécurité issue directement des négociations entre les syndicats et le patronat.

    Malheureusement, il a aussi décidé de donner un tour plus «gauchiste» à sa présidence avec la taxe à 75% (même si celle-ci a été retoquée par le Conseil constitutionnel).

    De même, il n’a pas agi par consensus, ni compromis dans certains cas dont le plus emblématique est la loi sur le mariage pour tous.

    Au-delà de ces exemples, il y a une réalité qui rend François Hollande peu «centrisme-compatible», c’est le Parti socialiste actuel. Même si la tendance social-démocrate y est importante, elle n’est pas hégémonique.

    Dès lors, si demain il devait y avoir des centristes dans un gouvernement Hollande, ils devraient quasi-nécessairement côtoyer des membres de la gauche du Parti socialiste comme Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Marie-Noëlle Lienemann et quelques autres.

    Un gouvernement où François Bayrou aurait sans doute du mal à y trouver sa place…

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Barack Obama face au dilemme du Centre


    Assainir les finances publiques tout en assurant les principales solidarités, voilà un des dilemmes les plus importants, si ce n’est le plus important avec la résorption du chômage, de tous les gouvernements actuels mais, plus particulièrement de tous les hommes et les femmes politiques qui s’affirment du Centre car la combinaison de ces deux actions est au cœur même du projet centriste de ce début de millénaire.

    Le tout, évidemment, dans une démarche de responsabilité et de recherche du consensus le plus large possible, tellement ces questions sont essentielles pour le présent et, surtout, pour le futur du développement harmonieux de la société grâce à une indispensable cohésion sociale solide et rénovée, dans cette perspective du renforcement du vivre bien ensemble par une politique du juste équilibre.

    Ce qui se passe aux Etats-Unis et, quel qu’en soient les résultats, est, à ce titre, emblématique pour la solution proposée par le Centre et par les embûches auxquels il doit faire face pour la mettre en œuvre.

    Car le positionnement de Barack Obama, président centriste, sur cette problématique se situe exactement au centre du Centre.

    On le sait, le gouvernement des Etats-Unis doit lutter contre les déficits des finances publiques en trouvant des solutions afin de stopper l’hémorragie des déficits publics tout en continuant à assurer l’essentiel des missions de la puissance publique, notamment en matière de solidarité nationale.

    Se surajoute, comme dans toutes les économies développées, le soutien à l’activité économique et une lutte très difficile contre le chômage.

    Face à cette situation très difficile, le président des Etats-Unis – qui a perdu la majorité à la Chambre des représentants en novembre dernier – doit absolument trouver le moyen d’y remédier de mieux possible.

    D’autant que, comme l’ont largement expliqué les médias, il y a ce fameux relèvement du plafond de la dette qui doit être approuvé par le Congrès (Chambre des représentants et Sénat) avant le 2 août prochain afin d’éviter un défaut de paiement de l’Etat fédéral vis-à-vis de ses créanciers, des retraités aux détenteurs étrangers de Bons du Trésor américain.

    Généralement, ce relèvement du plafond de la dette est automatique ou donne lieu à quelques marchandages entre républicains et démocrates lorsque «le gouvernement est divisé» (c’est-à-dire lorsqu’il y a cohabitation) sans jamais le remettre en cause. Avec l’extrêmisme d’une grande partie des élus républicains élus fin 2010 qui se positionnent désormais à la droite, voire à l’extrême-droite de l’échiquier politique et dans une posture populiste et antiétatique, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.

    D’autant, que ces élus ont en ligne de mire l’élection présidentielle de 2012 (et leur propre réélection), où Barack Obama part, pour l’instant favori ce qui est inacceptable pour eux, un de leurs principaux slogans étant qu’Obama doit être un «one term président», le président d’un seul mandat.

    Du coup, il est possible que le défaut de paiement soit effectif au début du mois prochain avec toutes les conséquences désastreuses pour l’économie américaine (dont la note serait dégradée par les agences de notations) mais aussi pour l’économie mondiale.

    Barack Obama a donc décidé, devant l’incapacité des républicains à proposer des mesures réalistes, d’agir en organisant une grande négociation avec les républicains, ses adversaires, mais aussi avec ses amis démocrates afin de trouver une solution à moyen-terme sur la réduction des déficits publics tout en assurant les engagements de l’Etat, notamment en matière sociale.

    Son plan est d’engager des économies de 3.000 à 4.000 milliards de dollars sur les dix ans à venir en sabrant dans de nombreuses dépenses (même en matière sociale) mais aussi en supprimant les nombreuses niches fiscales qui existent aux Etats-Unis pour les plus riches, voire en augmentant un peu les impôts (il faut rappeler que la pression fiscale pour les plus riches a constamment baissé cette dernière décennie suite aux décisions de George W Bush et que le pays est un de ceux qui a les rentrées fiscales les plus basses parmi les nations développées).

    Dans le même temps, les programmes médicaux pour les plus pauvres (medicaid) et les personnes âgées (medicare) seraient sauvegardés ainsi qu’un certain nombre d’autres dépenses sociales auxquelles les Américains sont attachés.

    Un plan d’inspiration centriste qui recherche ce fameux juste équilibre et qui a été proposé à la discussion à droite comme à gauche afin de dégager le consensus le plus large.

    Cependant, les républicains, après avoir feint de négocier, ont décidé de jouer la politique du pire en refusant tout compromis. Ils savent bien que ces propositions sont les seules acceptables mais que les accepter serait faire un cadeau à Barack Obama à un peu plus d’un an de la présidentielle où ils sont, pour l’instant, distancés.

    Ils sont donc partant pour bloquer le pays, voire le plonger dans la récession à des fins uniquement électoralistes et de manière totalement irresponsables.

    De plus, la plupart d’entre eux ont signé un «serment», s’ils étaient élus, de ne jamais augmenter les impôts. Celui-ci est un texte imaginé par un activiste d’extrême-droite particulièrement puissant à Washington, Grove Nordquist, qui gère une organisation contre le relèvement de la fiscalité et qui a réussi à faire du Parti républicain, le «no-tax parti», la formation contre les impôts et les dépenses publiques quelles qu’elles soient ou presque.

    Le challenge auquel doit faire face Barack Obama est de mettre tous les élus (car beaucoup de démocrates sont, de leur côté, mécontents des coupes budgétaires incluses dans le projet) devant leurs responsabilités pour qu’une démarche responsable, consensuelle, pragmatiste et efficace soit mise en œuvre face à la réalité et non face à des présupposés idéologiques.

    Une démarche centriste qui, nous le savons, est certainement la meilleure mais a le défaut rédhibitoire d’être réaliste et, donc, d’avoir des ennemis, nombreux, de chaque côté de l’échiquier politique!

    C’est pour cela que, je ne le redirai jamais assez, l’expérience de la présidence Obama est si précieuse pour le Centre et le Centrisme afin d’analyser, en grandeur nature, si une vraie politique centriste basée sur un réformisme responsable peut être mise en œuvre face aux clientélismes de tous bords dans une période critique et si elle donne des résultats positifs.

    Bien sûr, jusqu’à présent, le président a eu de nombreux succès – il a été celui qui a le plus introduit de réformes en deux ans depuis que les Etats-Unis existent - dus souvent à sa démarche s’appuyant sur le réel, la responsabilité, la recherche du consensus et la volonté de trouver un juste équilibre. Mais les défis sont encore importants. Et celui qu’il affronte actuellement en est un particulièrement ardu.

    De tout cela, il faudra en tirer des enseignements qui seront d’une utilité sans pareille pour tous les centristes du monde entier.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le Centrisme mérite mieux que cela


    Le Centrisme mérite mieux que le spectacle pitoyable auquel on assiste depuis 2007 et l’éclatement de l’UDF (même si tout était loin d’être extraordinaire avant!). Un spectacle qui a encore empiré ces dernières semaines avec les tentatives de préemption du Centre à des fins électoralistes ou d’ambitions personnelles.

    Oui, le Centrisme mérite mieux que les petits arrangements entre amis qui se détestent; d’être le sous-marin de la Droite; de servir de réservoir de voix à la Droite et à la Gauche; de se voir frauduleusement et constamment assimilé à une moitié de droite et une moitié de gauche; d’être le repère d’opportunistes qui n’ont rien de centristes, ni dans leurs valeurs, ni dans leurs attitudes, ni dans leurs programmes; de se voir représenter par des partis qui pensent à eux avant de penser à la France; d’être pillé sans vergogne par tous ceux qui le vilipendent; d’être accusé de n’avoir aucune valeur; d’être traité n’importe comment par des médias qui mélangent tout et n’importe quoi.

    Oui, le Centrisme mérite mieux que cela parce qu’il est une pensée originale; un projet humaniste pour la société; une recherche du consensus plutôt que de division; une volonté d’apporter le plus de liberté possible et le meilleur bien être possible à tout le monde; une promesse de respecter les différences de chacun; une construction d’un lien social fort et accepté par tous; un réformisme en constante recherche de la justice.

    Heureusement, le Centrisme est plus solide que ne le pensent ses détracteurs et ses ennemis. Heureusement, il a également plus de dignité que ceux qui pensent qu’ils peuvent le manipuler et en profiter.

    Heureusement, surtout, il possède des militants et des sympathisants qui croient en leur combat même si on tente, par tous les moyens, de leur bourrer le crâne en leurs expliquant que, scientifiquement, un centriste, ça ne peut pas exister. Heureusement, au milieu d’opportunistes et de ceux qui sont capables de le brader pour des miettes de pouvoir, il possède aussi quelques leaders qui croient en ce qu’ils disent et aux valeurs qu’ils défendent.

    Oui, heureusement, car le Centrisme mérite vraiment mieux que cela. Pas pour lui mais pour les services qu’il peut rendre à la France. Et ils sont très nombreux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme