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centriste - Page 56

  • Y a-t-il un «nouvel Obama»?


    La «raclée» prise lors des élections de mi-mandat par son parti, le Parti démocrate, a-t-il fait naître un nouvel Obama? Est-ce celui dépeint par certains commentateurs, un homme qui se serait recentré, qui serait moins arrogant et plus concerné par la politique politicienne mais aussi par le quotidien de ses compatriotes – notamment le grave problème du chômage - plutôt que par les grands projets pour modeler une Amérique du XXI° siècle.

    Il est certain que Barack Obama a changé de stratégie. Ce qui semble normal lorsque l’on perd une élection et avec autant de marge que celle-ci. Il ne peut plus avancer avec une majorité dans les deux chambres du Congrès (le Parti démocrate n’étant plus que majoritaire au Sénat et nettement minoritaire, désormais, à la Chambre des représentants). Donc, ses projets, notamment en matière d’emplois verts et de lutte contre le réchauffement climatique, ne pourront pas être adoptés au cours des deux prochaines années et certaines de ses réformes pourraient être écornées, comme celle de l’assurance maladie.

    De même, Barack Obama doit se faire plus accommodant dans le discours mais aussi dans les actes vis-à-vis des républicains car ils ont gagné les élections et en démocratie il est évidemment que l’on doit respecter la volonté des urnes.

    De plus, et on l’a bien vu ces derniers jours, le président des Etats-Unis a adopté un ton plus ferme et plus conquérant (plus populiste?) car il doit maintenant se battre contre une majorité républicaine à la Chambre des représentants qui ne compte lui faire aucun cadeau, certains nouveaux élus représentants et sénateurs de droite ayant même affirmé que le but premier de leur parti était de faire en sorte qu’il ne soit pas réélu en 2012. Mais il devra aussi batailler contre la gauche du Parti démocrate qui estime qu’il vaut mieux une confrontation avec les républicains de la droite dure afin de ressouder la base électorale du parti et montrer aux Américains que le Parti républicain est bien la formation du «no» et est incapable de gouverner.

    Il y a donc un nouvel Obama dont on pourra voir encore mieux les contours au début de 2011 lorsqu’il aura remanié assez profondément son équipe à la Maison blanche et lors de son discours sur l’état de l’union courant janvier.

    Cependant, il serait faux de dire que Barack Obama s’est recentré et qu’il est obligé de tendre la main aux républicains. Car, depuis sa campagne électorale de 2007-2008, Barack Obama s’est situé au centre de l’échiquier politique et il n’en a pas bougé malgré les allégations de la Droite et les récriminations de la Gauche. Depuis son élection, il n’a pas cessé de tendre la main à des républicains qui l’ont systématiquement  refusée en jouant l’obstruction maximum au Congrès et ont lancé des campagnes malveillantes et mensongères sur la personne du président américain et sur sa politique.

    Pour analyser correctement cette stratégie, Il faut bien comprendre le désarroi et l’angoisse qui ont submerger le Parti républicain au sortir de l’élection présidentielle de 2008 ainsi que ses réflexes haineux qui datent, eux, des attaques contre Bill Clinton dans les années 1990 (repris ensuite avec succès par Karl Rove, conseiller de George W Bush) même si des hommes comme Franklin Roosevelt, dans les années 1930, et Harry Truman, dans les années 1950 avaient été, eux aussi, victimes de campagnes calomnieuses. La défaire cuisante de 2008 après une fin de mandat délétère de George W Bush indiquait que le Parti républicain allait sans doute demeurer dans l’opposition pour une longue traversée du désert tant la donne semblait avoir changé dans le pays.

    Dès lors, la seule politique républicaine a été celle de la terre brûlée. Et elle a marché. Si elle a si bien fonctionné c’est sans doute parce que Barack Obama a cru, lui aussi, que la voie était dégagée pour un bon bout de temps de la menace républicaine mais aussi parce que la situation économique ne s’est pas améliorée au cours des deux premières années de son mandat, ce qui était prévisible et qu’il avait d’ailleurs annoncé aux Américains après la «Grande Récession» de 2008-2009. Et ces derniers, au lieu de donner crédit à Obama pour avoir évité une catastrophe pire que la Grande dépression des années 1930 avec ses mesures de soutien à l’économie du pays, n’ont vu que le taux de chômage monter.

    Le terrain était alors mûr pour que les attaques les plus virulentes et les plus basses (sur la nationalité d’Obama, sur sa religion, sur ses soi-disant problèmes psychiatriques, sur son incompétence et ainsi de suite, le tout en le comparant à Hitler et Staline!) qui ont eu un impact certain sur une partie de l’électorat et pas seulement la plus à droite. Et comme la gauche du Parti démocrate n’a pas été en reste en faisant procès d’intention sur procès d’intention à son encontre, Barack Obama s’est retrouvé sous les feux de critiques croisées d’une importance qu’il n’avait sans doute pas imaginée alors que quelques mois auparavant certains n’hésitaient pas à en faire un dieu vivant…

    Tout ceci démontre, une fois de plus, la difficulté qu’il y a d’être un centriste. On mécontente les extrêmes et ceux-ci, dans une alliance objective, tentent de détruire ce qui est, pour elles, une menace majeure en cas de succès pour leurs politiques clientélistes. Sans doute que Barack Obama l’a compris, malheureusement un peu trop tard pour réagir avant ces élections. Son nouveau ton semble le confirmer.

    Il est évidemment difficile de dire ce que seront les deux années qui viennent et s’il pourra gérer une situation difficile au plan politique mais aussi économique et sociale avec des ennemis un peu partout. Néanmoins, les capacités du président américain peuvent lui permettre de remonter la pente.

    Surtout qu’un dernier sondage indique que les Américains sont en faveur des dernières mesures qu’il a prises (en particulier sur les baisses d’impôts et le rallongement des indemnités chômages) et qu’ils le considèrent comme un homme aux grandes qualités humaines même si, pour l’instant, ils doutent qu’il ait celle d’un chef d’Etat. Mais ceci n’est pas une surprise le lendemain d’une défaite électorale cuisante.

    Reste que les intentions de vote pour 2012 sont un motif d’optimisme pour lui. Ainsi, il l’emporterait 47%-42% contre Mitt Romney, le favori actuel des primaires républicaines et écraserait Sarah Palin, 55%-33%. A noter que cette dernière est, au mois de novembre, la personnalité politique la moins aimée des Américains. Tout n’est donc peut-être pas perdu de l’honneur US!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Du Centre, de l’ambition politique et des candidats centristes à la présidentielle


    L’ambition politique recouvre deux choses. La première est de vouloir faire triompher ses idées et de réussir à les concrétiser. La deuxième est de parvenir à des postes de pouvoir importants. Les deux sont évidemment différentes mais elles sont très souvent complémentaires. Vouloir faire triompher ses idées nécessite que l’on occupe le pouvoir (ou que l’on ait suffisamment d’influence pour peser sur le pouvoir, ce qui est plus rare). A contrario, elles peuvent être parfois antinomiques lorsque l’on s’accroche au pouvoir ou lorsque l’on tente de le conquérir au risque de faire perdre ses idées. Bien entendu, on ne parle pas du cas où l’ambition politique ne recouvre que la seule volonté d’un destin personnel sans aucune volonté de faire triompher d’hypothétiques idées.

    Le Centre connaît bien toutes ses variantes, même cette dernière où de nombreux opportunistes se sont positionnés au centre de l’échiquier politique au cours de l’histoire pour tenter de capter un électorat sans aucun rapport avec leurs idées politiques ou tout simplement afin de masquer leur absence d’idées politiques. On pense bien sûr au cas de Dominique de Villepin actuellement. Mais l’ancien premier ministre de Jacques Chirac n’est pas le seul à avoir voulu duper les électeurs centristes.

    Si l’on étudie maintenant le positionnement de ceux que l’on peut considérer comme d’authentiques centristes ou ayant des idées se rapprochant du Centre, il est intéressant de se demander qui concourt dans la catégorie «faire triompher ses idées avant tout» et qui concourt dans la catégorie «occuper un poste de pouvoir avant tout». Pour limiter les études de cas, je ne parlerai que de ceux qui ont indiqué qu’ils étaient intéressés par être candidat à l’élection présidentielle de 2012. C’est le cas de Jean Arthuis, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, par ordre alphabétique. Il se peut qu’il y ait d’autres vocations présidentialistes dans les rangs centristes au cours des mois à venir mais, pour l’instant, ils sont quatre.

    Dans la catégorie de ceux qui ont d’abord l’ambition des idées, on peut classer en premier Jean Arthuis. Paradoxalement, il est, actuellement, le moins bien placé dans les sondages (ou d’ailleurs son nom n’apparaît pratiquement jamais, les sondeurs ne sondant pas les sondés sur son nom…). Rappelons que le président de l’Alliance centriste se bat avant tout pour un Centre refondé capable de peser politiquement et qu’il est prêt à s’effacer devant tout candidat qui le représenterait mieux que lui.

    En ce qui concerne Jean-Louis Borloo, il est assez difficile de se prononcer actuellement sur ce qu’il veut faire gagner. On sait qu’il a des idées mais, voici peu, il était prêt à en mettre quelques unes dans sa poche pour décrocher le poste de Premier ministre de Nicolas Sarkozy en jouant le jeu de la solidarité de la majorité présidentielle, comme il le disait alors. Ses déclarations tonitruantes sur la sécurité et la menace que faisait peser les Roms sont emblématiques à ce sujet.

    François Bayrou et Hervé Morin croient avant tout à leur destin personnel. Ce qui n’est pas, en soi, négatif et répréhensible politiquement parlant (cela peut même être essentiel pour gagner une élection, les électeurs votant pour ceux qui ont le plus envie du poste en jeu). On pourrait, par exemple, reprocher à Jean Arthuis un manque d’ambition personnelle et d’appétence pour le pouvoir qui pourraient l’empêcher de faire triompher ses idées. Bien entendu, Bayrou et Morin défendent aussi des idées et auront un programme. Il n’est pas question de prétendre qu’ils ne croient pas réellement en celles-ci et qu’ils ne souhaiteront pas mettre en œuvre celui-ci. Cependant, rappelons-nous les présidentielles de 2007 où François Bayrou s’est dangereusement rapproché de la Gauche afin, si ce n’est de gagner l’élection, de pouvoir récupérer un éventuel poste de premier ministre de Ségolène Royal (même s’il affirme aujourd’hui qu’il a voté blanc). Quant à Hervé Morin, qui a d’abord supporté toute la stratégie de François Bayrou jusqu’après le premier tour, il n’a pas hésité à tourner casaque pour se rapprocher de Nicolas Sarkozy qui l’a récompensé d’un poste de ministre de la Défense. Je les mettrai donc plutôt dans la catégorie de ceux qui sont les plus intéressés par la pouvoir avant tout même si Jean Arthuis et Jean-Louis Borloo ne sont également.  Mais, comme dans le cas de François Bayrou et d’Hervé Morin, auxquels on ne peut dénier qu’ils ont des convictions politiques, la volonté de pouvoir de Jean Arthuis et, à un degré moindre, de Jean-Louis Borloo, est moins prégnante que la volonté de faire triompher leurs idées.

    Sur ces quatre candidats, il est également intéressant de se demander celui ou ceux qui compte(nt) se présenter quoiqu’il arrive, refusant de se retirer devant un candidat centriste mieux placé au risque de faire perdre tout le Centre. Leur(s) ambition(s) personnelle(s) pourrai(en)t ainsi morceler le Centre et l’affaiblir encore plus lors de la prochaine présidentielle.

    Dans cette catégorie on peut, actuellement, placer François Bayrou qui a déclaré qu’il n’était pas intéressé pas des primaires pour désigner un candidat centriste unique et qu’il n’avait de compte à rendre qu’aux Français, une façon de dire qu’il se présenterait quoiqu’il arrive.

    Il est également possible d’y mettre Hervé Morin tant celui-ci répète qu’il sera candidat mais avec un bémol puisqu’il semble aussi accepter l’idée de primaires sans pour autant agir pour que cela soit possible puisqu’il exclut déjà François Bayrou de celles-ci.

    Jean-Louis Borloo est encore le cul entre deux chaises puisqu’il n’a pas dit s’il était partant jusqu’au bout.

    Quant à Jean Arthuis, il est le seul à se prononcer pour des primaires réunissant tous les candidats à la candidature centriste ce qui inclut, actuellement, lui-même, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin ainsi que tout autre personnalité qui souhaiterait concourir. Surtout, il est le seul à affirmer qu’il acceptera pleinement leurs résultats.

    Une autre question qui ressort de ces comparaisons est de savoir qui est le plus centriste de ces candidats potentiels. Pour clarifier le débat sans procès d’intention, on peut reprendre les déclarations directement faites par ceux-ci. François Bayrou a souvent affirmé qu’il n’était pas centriste et a même cherché un terme qui pourrait mieux le qualifier. Même s’il le dit moins actuellement où le Centre retrouve un certain regain d’intérêt dans l’opinion, ses lieutenants continuent à faire des déclarations en ce sens à périodes répétées. En outre, sa vision d’union nationale développée en 2007 vient en contradiction avec une vision centriste. Hervé Morin se déclare de «centre-droit» mais il faut ajouter que, pour lui, le Centre est au centre-droit... Jean-Louis Borloo se déclare «radical», «progressiste», «écologiste», «républicain», plus rarement centriste. Le seul qui ne rechigne pas à se dire centriste tout court est Jean Arthuis.

    Le panorama que je viens de dresser peut évidemment évoluer dans les mois à venir et ces hommes auront l’occasion de préciser leur pensée et leur volonté. Néanmoins, les convictions et les postures des quatre candidats qui ne sont pas des novices politiques ne sont pas récentes. En tout cas, elles devraient pouvoir guider les militants centristes, en premier lieu, si ceux-ci sont amenés à désigner un candidat unique puis les électeurs.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • De la théorie centriste des deux pieds sur terre


    Le Centre a bien les pieds sur terre, les deux, la liberté et la solidarité, assurant ainsi la solidité de ses idées, campé dans une posture de juste équilibre. Quelle différence avec la Droite et la Gauche tanguant continuellement à cloche-pied.

    La première tente de se maintenir sur son pied de la liberté car, selon elle, la solidarité ne serait limiter la liberté et remettre en cause sa prééminence. La seconde, dans la même figure de style mais sur son pied solidarité car, selon elle, la liberté ne serait limiter la solidarité et remettre en cause sa prééminence.

    La première est le vecteur du message égocentrique «enrichissez-vous», défendu par Nicolas Sarkozy en 2007, alors que la seconde diffuse le concept liberticide de l’Etat protecteur que Martine Aubry tente de dépoussiérer avec son projet du «care» (du soin) piqué aux féministes américaines des années quatre-vingts…

    Pour le Centre, dont le but est l’épanouissement d’une personne libre dans une société juste, les relations entre ses deux pôles sont constantes et il ne peut y avoir de liberté sans solidarité et de solidarité sans liberté. Cette vision humaniste s’appuie sur une éthique de responsabilité. Elle prend en compte la réalité de la vie pour avoir le maximum d’efficacité et non sur une idéologie figée qui prétendrait, une bonne fois pour toute, avoir défini la vérité.

    Ce concept de juste équilibre est bien central dans ce processus d’appréhension de ce qu’est la réalité en mettant au cœur de la bonne gouvernance cette capacité continuelle d’adaptation de la politique afin de traiter les vrais problèmes et de trouver de vraies solutions bénéficiant à tout le monde et non à des groupes sociaux particuliers ou clientélistes.

    Dans la période difficile que nous connaissons actuellement, avoir les deux pieds sur terre est un devoir impérieux pour les politiques. Car nous savons que ce n’est qu’en libérant absolument les énergies créatrices que nous pourront construire la société du XXI° siècle. Mais nous sommes aussi conscients que l’on ne peut bâtir une société injuste et dans l’opposition entre deux France et que le pari ne sera gagné que si absolument tout le monde gagne d’où cette nécessité d’être solidaires entre nous.

    Pour autant, nous devons absolument ajouter à cela une éthique de la responsabilité qui doit absolument nous faire prendre en compte la réalité pour que nous ne nous vautrions pas dans des chimères dangereuses.  Cette éthique, clé de la bonne gouvernance, permet de s’attaquer aux vrais problèmes dans la clarté et la transparence, avec comme seuls objectifs l’intérêt commun et la reconstruction du bien vivre ensemble. Ceci, non pas dans un retour en arrière frileux mais dans une nouvelle espérance, pour le présent et l’avenir, qui prenne en compte toutes les avancées politiques, sociales, sociétales, technologiques et scientifiques pour en faire réellement bénéficier l’humanité, toute l’humanité.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le prochain défi des centristes: ne pas se faire instrumentaliser


    Tout juste après avoir humilié les centristes, Nicolas Sarkozy s’apprête, selon des proches de François Fillon, à leur faire les yeux doux en 2011 (avec d’éventuelles nominations de secrétaires d’Etat centristes pour «étoffer» le gouvernement…). De l’autre côté du spectre politique, la Gauche, qui a quasiment insulté les centristes en les traitant de lâche et autres quolibets peu amènes ces derniers mois, s’apprête à leur tendre les bras pour les présidentielles. La candidature à la candidature socialiste de Ségolène Royal devrait ainsi être suivie par une tentative de débauchage de large envergure par celle qui n’a jamais caché sa volonté de récupérer les voix centristes pour se faire élire à l’Elysée.

    Et, évidemment, certains centristes s’apprêtent à répondre présent à ces deux offensives qui, à défaut d’être de charme, sont de récupération. On trouvera bien quelques membres du Nouveau Centre ou de centristes de l’UMP pour occuper les strapontins offerts. On trouvera bien quelques membres du Mouvement démocrate pour faire alliance avec Ségolène Royal comme cela s’est déjà produit lors des dernières régionales en Poitou-Charente.

    L’instrumentalisation des centristes, dont les politiciens de gauche et de droite ont besoin pour se faire élire, a toujours existé. Et, comme dans toutes les mouvances politiques, il s’est toujours trouvé des opportunistes carriéristes centristes pour répondre présent aux sirènes des postes et des honneurs et pour se mettre à quatre pattes afin de ramasser méticuleusement les miettes jetées par leurs «alliés» goguenards.

    Espérons que cette fois-ci règnera un peu plus de dignité dans les rangs du Centre au moment où celui-ci veut se refonder pour redevenir une force politique qui compte dans le pays en vue des prochaines échéances électorales. Cet espoir est tout autant tourné vers la cohésion et la dignité centristes que vers la capacité de présenter un vrai projet centriste dont la France à urgemment besoin aux électeurs en 2012 avec un candidat unique à la présidentielle qui ait une chance de faire autre chose que de la figuration.

    C’est, bien entendu pour éviter cette éventualité que, à droite et à gauche, on tient à garder le Centre morcelé et à se répartir ses dépouilles et ses voix. Ce qui est le plus étonnant dans cette affaire c’est que tout le monde le sait et les centristes mieux que personne mais que ces derniers continuent à faire le jeu de ceux qui souhaitent qu’ils ne comptent que pour apporter les quelques pourcentages de voix permettant de dépasser la barre des 50%. Cela s’appelle de l’opportunisme ou de la bêtise ou de l’inconséquence ou les trois à la fois. En tout cas, cela n’a rien de très reluisant.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Ce que le Centre n’est pas


    Au moment où l’on parle de refondation du Centre et de confédération des centres, où beaucoup trouvent intéressant pour leur avenir politique de se (re)découvrir centristes, mettons les choses au point.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un lieu où l’on vient quand on ne sait pas où aller.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais le refuge de tous les opportunistes en quête de poste ou d’électeurs.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un lieu politique indéfini d’où l’on peut dire n’importe quoi.

    Le Centre n’est pas le lieu des compromissions mais celui du consensus qui nécessite parfois des compromis.

    Le Centre est bien pluriel mais il n’est pas extensible à l’infini.

    Il peut y avoir des centristes de tendances plus à droite et d’autres plus à gauche mais le Centre n’est ni à droite, ni à gauche, il n’est qu’au centre.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un appendice ou une filiale de la Droite ou de la Gauche.

    Le Centre ne se définit pas au regard de la Droite et de la Gauche mais ce sont la Droite et la Gauche qui se définissent par rapport au Centre. C’est de la simple logique géométrique, les extrêmes se définissant par le centre.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais un réservoir de voix pour la Droite et la Gauche.

    Le Centre est indépendant mais il n’est pas isolé car, comme la Droite et la Gauche, quand il n’est pas majoritaire, il doit nouer des alliances, ayant vocation à gouverner et non à n’être qu’un observateur irresponsable de la politique.

    Le Centre n’est pas un allié intangible de la Droite. Ceux qui professent cette affirmation ont de graves lacunes historiques.

    Le projet politique du Centre n’est pas un habile mélange des programmes de la Droite et de la Gauche mais un projet politique original et indépendant.

    Le Centre n’est pas et ne sera jamais composé de godillots à qui l’on fait avaler n’importe quoi. La marque des centristes est bien l’indépendance d’esprit dans des convictions fortes. Cela peut être un handicap électoral, mais c’est une qualité humaine incomparable fort utile quand on exerce le pouvoir.

    Le gouvernement du Centre n’est pas «gouverner au centre». Ceux qui gouvernent au centre sont ceux qui ont fait des promesses clientélistes qu’ils ne peuvent tenir et sont obligés de revenir aux réalités qui s’imposent à eux. Le gouvernement du Centre, c’est gouverner pour tout le monde dans le principe du juste équilibre.

    Le Centre n’appartient à personne a priori ni parce que les médias l’ont décidé.

    Le Centre n’est pas une vision dépassée de la politique mais bien son avenir.

    Enfin, le Centre n’est pas une secte pour initiés mais accueille toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté qui souscrivent à sa vision de la société et à ses valeurs, qui veulent gouverner une France dans l’Europe pour le bien de tous, dans le réel et dans la responsabilité. Et Dieu sait si notre pays a besoin qu’ils soient nombreux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les égos-centrismes destructeurs


    On allait voir ce que l’on allait voir. Après avoir été humiliés par Nicolas Sarkozy, les centristes promettaient la révolte, que dire, la révolution. On a entendu des récriminations, des plaintes, des revendications pour des postes et même de belles envolées lyriques sur la nécessité de s’unir, se réunir, se refonder, se reconstituer pour aller au combat ensemble et faire gagner le Centre triomphant. Hélas, force est de constater que l’on n’a encore rien vu…

    Bien sûr, tout cela doit se mettre en place petit à petit et les impatients doivent prendre leur mal en patience. Ils ne comprennent simplement pas toute l’horlogerie de précision qui doit être assemblée afin de faire émerger un Centre fort et réunifier...

    Cependant, à part des discours et quelques serrements de mains furtifs, aucune initiative qui pourrait aboutir à l’union n’a été prise. Même pas un rendez-vous symbolique de tous les leaders du Centre avec une photo emblématique à la clé pour démontrer leur volonté de chercher un terrain d’entente. Voilà un geste qui aurait été fort et qui aurait eu du sens. Un symbole d’espoir.

    Au contraire, tous les leaders centristes affirment toujours détenir, chacun de son côté, les reliques de la vraie croix centriste. A une exception près, celle de Jean Arthuis. Le président de l’Alliance centriste continue à prêcher la refondation du Centre sans condition. Son discours est compris de la base et des électeurs mais pas vraiment des états-majors.

    Le trop-plein centriste peut être un plus pour les centristes mais aussi tourner à la farce la plus ridicule. Car, aujourd’hui, électoralement, le Centre ne vaut pas grand-chose. Il vaut «potentiellement», c’est-à-dire qu’il peut espérer sur un tiers de l’électorat. Mais il lui faut le conquérir avec un projet et une volonté politique capable de fédérer tous les centristes. Or, qu’entend-on? Chaque parti, chaque leader affirme qu’il va développer son projet. Chaque parti, chaque leader se dit le seul légitime à fédérer sous sa propre bannière tous les centristes. Et des médias enfin à l’écoute du Centre relaient ce balai étrange qui flatte l’égo de ceux qui sont actuellement sous les projecteurs mais finira par lasser les journalistes et le grand public.

    Encore une semaine de perdue pour le Centre. Ce n’est pas encore trop grave, direz-vous. Mais à force de perdre des semaines, à force de les voir s’empiler en un tas d’incapacités à agir et d’immobilisme, le découragement prendra le pas et les regrets ne serviront à rien…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Bâtissons les Nouvelles Frontières de l’Europe

    Aux citoyens d’Europe,

     

    En ce XXI° siècle.

     

    Au moment où le monde se transforme radicalement.

    Au moment où chaque peuple européen se replie sur lui-même.

    Au moment où les pays d’Europe se trouvent de plus en plus marginalisés dans la mondialisation.

    Au moment où nous risquons de perdre tout ce pourquoi nous nous sommes battus, tout ce qui fait notre fierté.

    Au moment où nous devons porter haut et fort les valeurs d’un continent berceau de la démocratie et des droits de l’homme.

    Au moment où l’espoir formidable suscité et porté par la construction européenne se délite petit à petit par le renoncement face à l’effort à accomplir et par le manque d’ambition.

     

    Ayons l’envie d’une Europe rêvée par les peuples qui la composent.

    Ayons l’envie de Nouvelles Frontières.

    Ayons l’envie d’une conquête de nouveaux territoires de liberté, de prospérité et de paix, gages d’un avenir meilleur.

    Ayons l’envie de défricher et d’ensemencer ces nouveaux territoires pour en récolter les fruits délicieux, produits de nos efforts.

     

    Ayons le désir d’Europe.

    Ayons le courage de la bâtir.

     

    Ne soyons pas frileux. Partons à la Conquête de l’Avenir, repoussons nos frontières politiques et nationalistes étriquées, investissons les contrées de notre futur commun.

     

    Une Conquête de l’Avenir qui fera de l’Europe le phare du monde tout en faisant des peuples européens aux traditions multiples, un peuple unique dans la diversité. Chaque peuple constituant cette grande communauté européenne apportera ses spécificités identitaires et culturelles qui font la richesse de cette Culture Européenne que nous édifions sans relâche, pierre par pierre, depuis la Grèce et Rome en passant par le Moyen-âge et les Lumières.

     

    Aujourd’hui, nous devons édifier une grande fédération européenne afin de faire naître une communauté commune, véritable melting-pot de tous les Européens.

     

    Oui, cette Conquête de l’Avenir nous permettra de bâtir la Nouvelle Société européenne en établissant de Nouvelles Frontières politiques pour nous unir et  nous réunir. Grâce à ces Nouvelles Frontières de l’Europe émergera un destin commun de liberté, de prospérité, de solidarité, de tolérance et de paix.

     

    Voilà une grande tâche exaltante à la mesure du défi pour un avenir meilleur qui se propose à nous, citoyens de ce continent, si nous ne voulons pas devenir les habitants de pays de seconde zone ou, pire, de nations sinistrées mais si nous souhaitons édifier le Nouveau Monde de demain et en être les acteurs principaux.

     

    Ce n’est qu’en relevant le challenge d’une tâche aussi élevée et porteuse de rêve, à la mesure de la civilisation européenne et du développement économique, social et culturel de l’Europe, que nous parviendrons enfin à prendre conscience que notre futur n’est et ne peut être que dans une Europe unie et fédérale.

     

    Oui, l’Europe se construira grâce à l’émergence d’un peuple européen. Un peuple issu de plusieurs communautés distinctes qui amèneront, chacune, comme dot à cette union sa propre personnalité tout en se fondant dans une plus large communauté qui les fédèrera.

     

    Cette Europe qui recèle tant de talents et de potentialités, sera capable de réaliser, unie, ce que la Chine a fait lors des trois dernières décennies mais dans le cadre d’une liberté démocratique, apanage de sa culture.

     

    Et, la réunion de ces identités et de ces cultures diverses créera une nouvelle identité et une nouvelle culture propre à l’Europe qui deviendra le cadre dans lequel s’assimileront tous les peuples comme ce fut le cas en Amérique pour les immigrants qui posaient le pied sur le sol de ce Nouveau Monde sous le regard fier et bienveillant de la Statue de la Liberté.

     

    Alors, nous verrons flotter dans toute sa splendeur l’étendard des Etats-Unis d’Europe porteur de paix mondiale et moteur de l’unification de tous les peuples de la Terre.

     

    Oui, c’est ce Nouveau Monde que nous avons à édifier et dont l’Europe sera la fondation.

     

    Ayons le courage d’Europe!

    Retroussons-nous les manches!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre: Pourquoi il faut en revenir au modèle UDF de 1978


    Le Centre est pluriel et il le restera. Le centriste est indépendant et il le demeurera. Les valeurs du Centre sont communes aux centristes et elles le resteront. La vision humaniste, pragmatiste, consensuelle et responsable traverse tous les partis centristes et cela demeurera. Conclusion, le Centre est pluriel mais ce qui différencie les centristes est moins important que ce qui les uni. En conséquence, le Centre doit se refonder pour porter son projet politique dans une formation pluraliste type confédération, respectueuse des différences et garante de l’unité. Quelque chose comme l’UDF de 1978…

    Le Centre français est à la confluence de trois courants de pensée majeurs, la démocratie-chrétienne, le radicalisme et le libéralisme. De la démocratie-chrétienne, le Centre tire sa doctrine sociale, du libéralisme, il tire sa vision de la liberté et du radicalisme, il tire son républicanisme pragmatiste. De tous, il tire son engagement pour une démocratie humaniste consensuelle, représentative et participative, libérale et sociale, promouvant une économie sociale de marché, pour une France forte dans une Europe unie, moteur d’une mondialisation équitable et pilier de la paix, avec la volonté de faire naître une personne éclairée, libre, respectueuse et responsable dans une société de liberté et d’égalité des chances, solidaire des plus pauvres et des accidentés de la vie, tolérante envers les visions et les croyances mais ferme sur la garantie de la liberté dans la sécurité.

    Aucun centriste digne de ce nom ne pourrait remettre en cause ces valeurs et ces objectifs qui structurent son engagement et son combat politiques. Mais aucun centriste digne de ce nom n’est totalement prêt à renoncer à sa différence sans pour autant refuser de s’associer avec tous ceux qui partagent sa vision politique.

    Vouloir bâtir un parti fermé type UMP et PS ne mènera à rien sur le moyen et long terme. Après la joie éphémère des retrouvailles, les tendances autonomistes de chaque mouvance reprendraient le pas sur l’unité du parti. Alors, autant les reconnaître et construire dessus. La confédération aurait cet avantage de donner une puissance politique au Centre autour d’un projet commun sans nier les différences qui pourraient alors s’exprimer librement sans remettre en cause l’objectif de gouverner autour de mesures et de réformes centristes capables, et c’est l’essentiel, de permettre à la France de retrouver une nouvelle dynamique politique, économique, sociale et sociétale. Une bonne raison de refonder cette formation pluraliste et de se retrouver dans une maison commune où chacun aura sa propre chambre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Ce que la défaite de Barack Obama peut nous apprendre sur la pratique centriste de gouvernement


    La défaite est dure même si elle aurait pu être pire Voilà l’enseignement premier que les démocrates vont pouvoir tirer de leur revers aux élections de mi-mandat qui a vu la Chambre des représentants basculée dans le camp des républicains et la majorité démocrate au Sénat largement écornée. Une défaite annoncée tant les électeurs américains, déboussolés, en veulent à tout le monde, des banquiers de Wall Street à leurs élus en passant par les compagnies pétrolières, les Chinois, les musulmans américains, les professionnels de l’immobilier et bien d’autres encore sur fond de problèmes économiques non-résolus et d’un chômage très élevé.

    Mais si la victoire des républicains et de la frange la plus à droite du parti de l’éléphant (le Tea Party qui, quoiqu’on essaie de le faire croire est bien largement dominé par des militants ou des sympathisants républicains) était prévue depuis des semaines, il ne faut pas oublier que, deux ans plus tôt, ces mêmes républicains étaient chassés du pouvoir par une vague bleue (la couleur démocrate) qui voyait un Barack Obama succéder triomphalement – ou presque – à un George W Bush honni par une majorité d’Américains.

    Cependant, ce retournement n’est pas aussi improbable que ce que veulent nous faire croire des médias toujours en quête de sensationnalisme afin de doper leur taux d’écoute. D’abord parce que ces mêmes médias qui avaient encensés le premier président «noir» des Etats-Unis sont aussi ceux qui n’ont pas cessé de vouloir se rattraper de cette forfanterie peu déontologique en lui cherchant constamment la petite bête. Ensuite, parce que la versatilité de l’électorat dans une démocratie médiatique est de plus en plus une donnée de nos systèmes politiques occidentaux. Les milliers de sondages qui nous abreuvent chaque année permettent de remettre en cause toutes les légitimités politiques sorties des urnes, de susciter des campagnes de dénigrement ou de glorification sans relation avec la réalité, de monter en épingle des initiatives aussi peu reluisantes que, par exemple, les manifestations où Obama était traité à la fois de Hitler, de Staline et de socialiste européen…

    Car si Barack Obama est (aussi) un phénomène médiatique – rappelons-nous la diabolisation d’Hillary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2008 par la presse au profit de son rival dans les primaires démocrates – le mouvement du Tea Party procède de la même volonté de créer l’événement et non de le relater. Un bon thème d’examen pour journalistes en herbe serait «qu’est-ce que serait devenus Barack Obama et le Tea Party sans la couverture outrancière des médias à leur sujet?».

    Bien sûr, les faits sont là – la défaite démocrate et la fragilisation d’Obama - et il convient de les analyser, surtout lorsque l’on est centriste car la politique menée par le président américain a bien été une politique centriste. Passons sur ces «experts» français qui expliquent que Barack Obama va devoir «recentrer» sa politique (difficile de recentrer une politique centriste…) et sur les déclarations des républicains les plus à droite qui disent la même chose, ceux-là même qui ont refusé toute concertation avec le président et qui ont torpillé toutes ses tentatives de consensus.

    Ce qui doit interpeller aujourd’hui les centristes du monde entier, c’est la fragilité d’un pouvoir réellement centriste (même si, concédons-le, parfois Barack Obama a du céder aux demandes de la gauche du parti démocrate mais il a du aussi le faire à celles des républicains). Tous les commentateurs sérieux s’accordent pour dire que l’Administration Obama a bien suivi une politique centriste au grand dam d’ailleurs des «liberals» démocrates qui souhaitaient des mesures beaucoup plus fortes et clientélistes.

    De ce fait, comme on pouvait le prévoir, Barack Obama n’a pas eu qu’un seul ennemi mais deux. Un ennemi à droite, les républicains et quelques démocrates conservateurs, un ennemi à gauche, la frange le plus libérale du parti démocrate. Ces deux ennemis n’ont eu de cesse de critiquer toutes les actions et les mesures prise depuis deux ans. Un déluge de récriminations qui a fragilisé le président américain.

    Beaucoup se sont demandés pourquoi Barack Obama s’est si mal vendu auprès du peuple américain au vu des réformes et des décisions qu’il a prises et qui sont très importantes. Ainsi, il a évité que les Etats-Unis tombent dans une récession dramatique avec son plan de relance de près de 800 milliards de dollars. Il a mis en place une réforme de l’assurance santé et de la finance. Il a permis aux étudiants d’avoir plus de bourses pour étudier et a baissé les impôts de 95% des Américains, etc. Prenons d’ailleurs cette dernière mesure. Voilà un démenti pour tous ceux qui ne parlent que d’augmentation des impôts. Oui, mais voilà, seuls 8% des Américains savent que leurs impôts ont baissé…

    Alors, Barack Obama mauvais communiquant? Pour certains c’est le cas et cela leur paraît une découverte extraordinaire vu sa campagne de 2008 où on l’avait baptisé grand communiquant devant l’éternel. Pour expliquer cette déficience, certains politologues expliquent qu’il n’aime pas les foules, qu’il est capable de se vendre lui-même mais pas son action et qu’il a une trop haute estime de lui-même pour s’abaisser à se justifier. Tout cela est en partie vrai. Néanmoins, il faut rajouter que Barack Obama, comme beaucoup de politiques sincères, a cru que ses actions seraient, en elles-mêmes, ses justifications. D’où son amertume perceptible à la fin de la campagne, lorsqu’il s’est aperçu que les électeurs semblaient plus sensibles au travestissement grossier de celles-ci qui n’avaient plus rien à voir avec un débat politique sérieux et responsable.

    Mais une des causes principales, si ce n’est la cause principale, de l’échec de Barack Obama dans ces élections de mi-mandat, c’est l’incompréhension de l’électorat d’une politique centriste et d’un discours centriste qui l’accompagne. Bien sûr, nous savons que la Droite et la Gauche, une fois aux commandes, se doivent de gouverner pragmatiquement au centre. Pour autant, afin de contenter leurs clientélismes respectifs, elles gardent leurs phraséologies extrémistes et leurs discours clivants. Du coup, un discours consensuel et responsable qui explique une action politique équilibrée et pragmatique peut être un handicap. Et, aux Etats-Unis, il l’a été ces deux dernières années face à un déchaînement de critiques violentes venu des deux bords extrêmes de l’échiquier politique.

    Comment le Centre peut se sortir d’une situation déjà vécue dans d’autres temps et dans d’autres pays (la défaite de Valéry Giscard d’Estaing en 1981 est bien due en partie à la conjonction de deux discours véhéments, l’un venu du RPR de Jacques Chirac et l’autre du Parti socialiste de François Mitterrand). D’autant que la pédagogie qu’a voulu instaurer Barack Obama ainsi que sa volonté de toujours permettre un rapprochement des points de vue a été utilisées par ses adversaires pour le caricaturer à l’extrême.

    Une des réponses est de se rappeler – qu’on l’approuve ou non - que l’action politique ne vaut pas grand-chose aux yeux des électeurs si elle n’est pas expliquée, réexpliquée et mise en scène, non pas pour tromper les citoyens mais bien pour leur permettre de comprendre réellement les tenants et les aboutissants de celle-ci afin que leurs opinions et leurs votes soient le moins parasitées par de la propagande violente et la mauvaise foi.

    De même, le consensus et la concertation sont évidemment essentiels pour les centristes sans pour autant qu’ils deviennent une obsession paralysante face à des forces qui pratiquent la stratégie de la terre brûlée. Il ne faut jamais renoncer à dialoguer et à trouver des terrains d’entente mais il faut avancer et (dé)montrer sa volonté politique.

    Reste que nous pouvons également réfléchir sur le sens du désaveu que reçoivent souvent les vrais réformistes qui sont généralement des centristes. La politique consiste à agir pour le bien de sa communauté et non pas pour se faire réélire en adoptant les postures clientélistes irresponsables. Et même si la défaite est amère, tout vrai centriste réformateur et responsable doit se rappeler que son action politique est risquée mais que, quel que soit ce risque, elle en vaut la chandelle et, souvent, une place dans l’Histoire...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Retraites: et si tout cela n’était que communication?


    Le Président de la république et le gouvernement ont tenu bon, l’opposition et les syndicats se sont bien battus et la France… Oui, au fait, et la France dans tout cela?! Honnêtement, la réforme des retraites n’en est pas réellement une et le problème demeure entier sur la permanence de la protection sociale «à la française». Heureusement que les centristes mais aussi la CFDT ont posé la question d’une vraie réforme qui puisse durer dans le temps et apporter une réponse à la manière dont nous allons pouvoir (re)bâtir une protection sociale pérenne face aux défis de la mondialisation et au regard des spécificités de notre pays dans les décennies à venir. Rappelons ainsi que les centristes, notamment ceux de l’Alliance centriste, se sont positionnés sur la mise en place d’une retraite à points et que la discussion sur cette proposition devrait avoir lieu dans les trois ans à venir comme le prévoit la loi votée. Mais pourquoi ne pas avoir eu ce débat maintenant?

    Dès lors, toutes les gesticulations de ces dernières semaines semblent bien dérisoires. On a assisté à une comédie dramatique bien huilée où chacun a joué son rôle presqu’à la perfection, respectant le script au mot près. Du coup, on peut se demander si tout cela n’était pas voulu d’avance. Un Président de la république et un gouvernement «droits dans leurs bottes», quelle belle image pour les électeurs un peu déboussolés de la majorité actuelle mais pas simplement pour eux. Une gauche combative et des syndicats remontés, quelle belle posture pour raviver la flamme de l’opposition.

    Alors, il n’est pas déplacé de se dire que la stratégie de communication du pouvoir était de jouer la radicalisation contrôlée, de mettre en place un face à face et de démontrer que face à des manifestations à répétition, face à un blocage partiel du pays, face aux violences des casseurs, il ne cèderait pas. Pari réussi puisque la loi a été votée et la révolution n’a pas eu lieu!

    Sachant les dès pipés, l’opposition a joué sa partition à merveille, mettant de l’huile sur le feu (alors que rien ne l’empêche dans le jeu de la démocratie d’annuler cette loi dans deux ans si elle reprend le pouvoir) en soignant son image sans grands risques et surtout en évitant de proposer une vraie réforme alternative face à la réformette gouvernementale car cela aurait pu nuire à sa popularité…

    Oui, bien joué au niveau de la communication. Mais, et la France dans tout cela? Bonne question, très bonne question. Et merci de l’avoir posée…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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