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hervé morin - Page 4

  • Jean-Christophe Lagarde – Hervé Morin: Pourquoi je suis centriste

    Nous publions sur le site Le Centrisme les entretiens que le directeur du CREC, Alexandre Vatimbella a eu avec Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin. Ils ont été réalisés à l’occasion du deuxième tour de l’élection pour la présidence de l’UDI où les deux hommes, le premier président de Force européenne démocrate, le deuxième du Nouveau centre, sont les finalistes et où l’un des deux sera, donc, le prochain président de la formation centriste à partir du 15 novembre.

    Les mêmes questions ont été posées aux deux candidats.

    Notre objectif dans cette entreprise n’est ni la polémique, ni une prise de position pour l’un ou l’autre des candidats et encore moins des questions pièges mais de permettre à Jean-Christophe Lagarde et à Hervé Morin de dire ce que sont pour eux le Centre et le Centrisme et pourquoi ils se considèrent comme centristes ainsi que leur projet politique.

    Ceci est en rapport avec la mission que s’est assignée depuis maintenant près de dix ans, en 2005, le CREC.

    Celle-ci est double:

    - Donner un éclairage de ce qu’est le Centre et le Centrisme, d’abord;

    - Discuter du Centre, du Centrisme et des centristes dans ce qu’ils sont et ce qu’ils font actuellement par des analyses et des commentaires.

    Dans ce cadre, il s’agit de donner la parole à deux leaders centristes qui s’affrontent pour la présidence du principal parti centriste et qui développent deux visions personnelles de ce qu’est le Centre et le Centrisme qui pourraient bien être, l’une ou l’autre, voire l’une et l’autre, celles qui domineront les prochaines années et les prochains rendez-vous électoraux dans l’espace centriste.

     

    Retrouvez ces entretiens sur le site Le Centrisme

     

     

  • Présidence de l'UDI: les deux Centres en compétition

    Les parieurs avisés avaient prédit que le deuxième tour de l’élection à la présidence de l’UDI opposerait Jean-Christophe Lagarde à Hervé Morin.

    Ce sera donc le cas avec une petite avance de quelques points en faveur du premier nommé ainsi que le supposaient ces mêmes parieurs.

    Il est encore un peu tôt pour savoir qui se désistera pour qui (les deux éliminés étant Yves Jégo et Jean-Christophe Fromantin qui ne nourrissent guère de grande sympathie pour les deux finalistes) et qui saura créer une dynamique autour de son nom, sachant qu’Hervé Morin y est relativement bien parvenu lors de ce premier tour.

    Mais l’on peut déjà faire deux constatations et comparer les deux candidats finalistes.

    La première constatation est que la présidence de l’UDI reviendra à un centriste «historique», ceux que fustigeaient Chantal Jouanno, la colistière d’Yves Jégo au premier tour.

    Et c’est déjà un petit événement si l’on se rappelle que l’UDI a été créée par Jean-Louis Borloo qui ne se définissait pas comme centriste mais comme républicain social.

    Les centristes vont donc récupérer le leadership de cette confédération où se mélangent centristes, centristes de centre-droit et droitistes de droite-modérée, un peu comme ce fut le cas au début de l’UDF.

    Et l’on peut dire que c’est une petite revanche pour ceux qui avaient rejoint Jean-Louis Borloo, contraints et forcés pour ne pas disparaître après les échecs cuisants des élections, présidentielle et législatives, de 2012.

    A eux de saisir leur chance pour imposer leur vision centriste et faire grandir l’UDI.

    La deuxième constatation est que la présence de Jean-Christophe Lagarde et d’Hervé Morin au second tour recèle nombre de dangers pour la cohésion de la formation centriste, voire un risque d’implosion, tellement les deux hommes se méfient l’un de l’autre (et malgré un pacte de non-agression durant la campagne).

    La proximité de leur résultat du premier tour (35,9% pour Lagarde et 31,5% pour Morin) annonce peut-être une proximité lors du deuxième tour.

    Si c’est le cas, le perdant aura certainement beaucoup de mal à se ranger derrière le vainqueur.

    Seule une victoire nette, voire écrasante, fera en sorte que le vainqueur ne soit pas contesté.

    Quant aux différences entre les deux hommes, elles ne sont pas extrêmes mais elles existent.

    Jean-Christophe Lagarde se veut un centro-centriste même s’il penche un peu à droite alors qu’Hervé Morin se revendique du centre-droit.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI.

    Il est un défenseur de l’«alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a d’ailleurs fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige.

    Il veut un Centre, certes indépendant, mais pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    Sa vision économique et sociale est très libérale.

    Il n’est pas un supporter intransigeant d’une candidature du Centre à la présidentielle de 2017, restant ouvert à la possibilité d’une primaire UMP-UDI.

    S’il devient président de l’UDI, il devra d’abord rassurer toutes les autres formations de la confédération de son consensualisme et de sa capacité à les rassembler autour d’un projet commun alors même qu’il n’a pu éviter la scission au Nouveau centre (et que les sécessionnistes font partie de l’UDI…).

    Ensuite, pour réussir en tant que président de l’UDI, il devra démontrer aux Français qu’il y a un nouveau Morin, un homme avec plus de personnalité qu’il n’en a montré lors de son passage au ministère de Défense et plus de charisme qu’il n’en a montré lors de sa campagne présidentielle de 2012 complètement ratée.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI.

    Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur.

    Il veut absolument un candidat du Centre à l’élection présidentielle de 2017.

    Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant.

    S’il devient président de l’UDI, ce sera un véritable challenge pour lui qui n’a été, jusqu’à présent, qu’un éternel espoir de la politique.

    A 46 ans, il peut, s’il en a les capacités, insuffler une dynamique politique à la formation centriste et imposer un nouveau visage qui pourrait être celui du renouveau.

    Mais, pour cela, il devra améliorer ses sorties médiatiques, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Quoi qu’il en soit, le duel de ce deuxième tour devrait être un révélateur de ce qu’est l’UDI aujourd’hui, ce que personne ne sait exactement, même pas les deux finalistes...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une Semaine en Centrisme. UDI: les quatre capacités du prochain président

    Mine de rien, l’élection du président de l’UDI, dont le premier tour aura lieu à la fin de cette semaine, revêt une grande importance pour l’avenir du Centre et des partis centristes en France dans les années à venir.

    Au-delà du candidat qui sera élu ou des deux finalistes qui concourront pour le deuxième tour, quatre qualités principales doivent être regardées pour bien choisir le prochain président de la formation centriste et de la droite modérée.

    Ce sont sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI, sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI, sa capacité à élaborer un projet politique ainsi que sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre.

     - Sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI

    Le prochain président doit maintenir absolument l’indépendance de l’UDI, sans transiger.

    Il doit le faire pour permettre à l’UDI de continuer à exister mais bien sûr aussi de se développer et qu’elle acquiert la crédibilité nécessaire pour que les Français la considèrent sérieusement comme un parti de gouvernement, voire une alternative à la Gauche et à la Droite.

    Avoir cette capacité n’est pas seulement une question de rhétorique.

    Les quatre candidats à la présidence rivalisent dans leurs discours à qui sera le plus indépendant tout en accusant les autres de toutes les tentations d’inféodation à l’UMP.

    Une manière de décoder ces discours est sans doute de regarder qui est demeuré indépendant face à l’UMP et qui ne l’a pas été.

    Cependant, les alliances, voire les compromissions du passé, ne peuvent suffire à disqualifier un candidat.

    C’est également dans sa force de caractère et son charisme que se trouve une partie de la réponse.

    - Sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI

    On l’a dit souvent ici, il était assez caractéristique de voir que c’est un non-centriste, Jean-Louis Borloo, qui a pu réunir la plus grande partie de la famille centriste dans une confédération.

    Il l’a pu en se présentant comme une personnalité extérieure – donc ne venant pas d’une chapelle ou d’une coterie centristes – qui seule était capable de rapprocher les centristes englués dans des batailles de personnes et assommés par les défaites de 2012.

    Reste que la cohésion entre les différents constituants de l’UDI n’est pas du tout assurée, ce que Borloo savait en s’en plaignant amèrement.

    Personne ne sait exactement, à quelques jours du premier tour de cette présidentielle si la victoire de l’un ne va pas entraîner le schisme des autres et leur départ vers d’autres horizons.

    Cette question, ô combien brûlante, n’a pourtant pas été discutée par les quatre candidats lors de la campagne.

    On sait seulement qu’Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde au lourd passif commun ont indiqué, chacun de leur côté, que la victoire de l’un ou de l’autre n’entrainerait pas le départ du vaincu.

    Mais rien n’est sûr.

    De même, que feront les deux premiers nommés si Yves Jégo ou Jean-Christophe Fromantin venaient à leur chiper le poste de président sous leur nez.

    C’est dire si la capacité à renforcer la cohésion (ou, ad minima, à la préserver) est une qualité importante chez le prochain président.

    Si rien ne permet de prédire ce qu’il en sera dans la réalité, en tout cas, il faut absolument que dès sa nomination celui-ci prenne immédiatement des initiatives pour souder l’UDI avant que les envies séditieuses ne voient le jour.

    Tâche compliquée au moment où l’on parle mais qui ne le sera peut-être pas in fine si les résultats sont sans appel et sans contestations.

    Quoiqu’il en soit, un des moyens sera pour le nouveau président de lancer sans tarder l’élaboration du projet afin de créer une force centrifuge des idées pour se préserver des forces centripètes des ambitions personnelles.

    - Sa capacité à élaborer un projet politique

    Bien évidemment, il faut un projet politique pour l’UDI.

    Il le faut pour le présenter aux Français et devenir ainsi une force politique crédible à leurs yeux.

    Mais il le faut également pour la cohésion l’UDI qui, rappelons-le est une confédération (le fait de la changer ou non en parti centralisé n’est pas une question primordiale même si les candidats ont des visions différentes à ce sujet).

    Afin de la sortir de son statut de simple cartel électoral, le projet adopté par tous sera un liant fort et dynamique pour le parti centriste où tous auront comme objectif de le défendre.

    De plus, ce projet servira aux négociations avec le Mouvement démocrate pour savoir si une alliance avec de dernier est possible sur le fond et non sur la forme comme cela a été le cas avec le «machin» de l’Alternative.

    Enfin, il servira aux négociations avec tous ceux qui souhaiteront s’allier avec l’UDI, dont l’UMP, entre autres.

    Car négocier une alliance avec un projet et le comparer avec celui de son possible allié n’est pas la même chose que de discuter uniquement stratégie électorale et récompenses gouvernementales.

    Quel est aujourd’hui le candidat qui a cette force d’imposer un débat sur le projet, de faire en sorte qu’il soit adopté et d’avoir les idées pour le porter?

    A cette triple question, il n’existe pas de réponse évidente.

    - Sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre

    Une fois élu, le nouveau président de l’UDI devra se projeter immédiatement dans l’avenir pour imaginer et mettre en route toutes les stratégies qui amèneront au développement du parti et par delà, du Centre tout entier.

    Car l’UDI, malgré de bons résultats aux municipales et aux sénatoriales, n’a pas encore réussi sa percée dans l’électorat comme l’a montré le résultat très décevant des européennes où alliée avec le Mouvement démocrate dans l’Alternative, elle n’a pu passer la barre des 10% (9,93% pour 7 sièges dont la plupart au profit du MoDem).

    C’est donc, entre autres, en étant capable de montrer quelle est la spécificité de l’UDI et du Centre, dans sa capacité à démontrer que l’UDI et le Centre sont une alternative crédible à la montée des extrêmes, que le président assoira la notoriété du parti et le rendra attractif.

    Ce qui est sûr, c’est que si le prochain président de l’UDI possède ces quatre capacités et qu’en plus il réussit dans son entreprise, alors il deviendra, évidemment et naturellement, n’en déplaise à tous ceux qui tentent de lui dénier cette qualité avant même le début de son mandat, le candidat, non seulement, de son parti mais aussi du Centre à l’Elysée en 2017 et un éventuel héritier de Valéry Giscard d’Estaing.

    D’où les embûches qu’il rencontrera (sûrement) et les ennemis qu’il se fera (énormément) s’il a la stature pour…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: Borloo dans les pas de Sarkozy?

    Yves Jégo a peu de chances de remporter l’élection à la présidence de l’UDI et il le sait.

    Alors, pour mettre un maximum de chances de son côté, il a toujours laissé entendre, dans une sorte de message subliminal, qu’il gardait la maison centristes en attendant le retour de son enfant prodigue, Jean-Louis Borloo.

    Ce dernier, créateur et ancien président de l’UDI, a toujours expliqué qu’il avait mis un terme à sa carrière politique et ses «proches» affirment aujourd’hui qu’il n’a pas changé d’avis sauf si… on l’appelait directement à de hautes responsabilités, du genre Nicolas: «Cher Jean-Louis veux-tu être mon premier ministre?».

    Mais ce scénario n’est sans doute pas pour tout de suite.

    De son côté, Yves Jégo a relancé le débat d’une reprise en main de l’UDI par Borloo en affirmant aux militants du parti centriste dans un courrier qu’il fallait «organiser l'UDI pour que son seul leader présidentiable actuel, Jean-Louis Borloo, puisse, le jour où il l'aura décidé et selon les modalités qui seront les siennes, à nouveau s'exprimer sur la scène politique et porter nos couleurs».

    Rappelons qu’à l’UDI, beaucoup souhaiterait que le candidat à l’Elysée ne soit pas, en même temps, président du parti.

    Jégo parle donc de faire une alliance avec Borloo, au premier la parti, au second la présidentielle.

    Alors, s’agit-il d’une intox de Jégo (et de sa colistière, Jouanno) pour se présenter comme le seul candidat légitime, lui qui semble être, sur le papier, le seul qui ne l’est pas du fait de sa provenance directe de l’UMP, via le Parti radical, et son ancienne dévotion à Sarkozy?

    C’est possible.

    Toujours est-il que dans ces lignes, nous avons souvent prétendu que la carrière politique de Jean-Louis Borloo n’était pas forcément terminée et qu’il se voyait bien en sauveur d’une l’UDI qui serait menacée d’implosion à la suite de l’élection du nouveau président du parti.

    Il se présenterait alors en sauveur du Centre (une nouvelle fois) et, cerise sur le gâteau, il deviendrait, ce qu’il a toujours souhaité être sans y parvenir, le leader indiscutable et indiscuté de l’UDI, pouvant la réformer en un parti centralisé et en marginalisant définitivement tous ses concurrents.

    C’est en imaginant ce scénario, d’ailleurs, que les deux frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, ont enterré la hache de guerre et ont affirmé que quel que soit le gagnant de l’élection (Lagarde ou Morin), aucun des deux n’aurait de difficultés à travailler avec lui et que le parti ne serait nullement en danger de mort.

    Mais, il se peut également, en connaissant Jean-Louis Borloo et son caractère, que ce dernier ne veuille surtout pas revenir en tant que président d’une confédération de partis ingérables (la confédération et les partis qui la compose).

    Il s’agit même pour de nombreux membres de l’UDI, de la raison principale qui explique son départ.

    Dès lors, l’appel de Sarkozy serait l’élément déclencheur d’un retour.

    Sauf que, pour l’instant, l’ancien président de la république a choisi de revenir dans l’arène politique par la droite.

    Reste que personne ne doute qu’il enverra des signaux à tous les centristes susceptibles de le rejoindre et dont Jean-Louis Borloo fait partie, même s’il n’a pris aucun engagement encore vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.

    Pour autant, l’alliance Alain Juppé-François Bayrou (dont l’acrimonie pour Sarkozy n’a semble-t-il pas changé), impose à Nicolas Sarkozy, dans l’optique des primaires de l’UMP pour la présidentielle de 2017, de trouver un poids lourd centriste qui fasse le pendant.

    Or, actuellement, il n’y a que Jean-Louis Borloo dans les rayons (Valéry Giscard d’Estaing ou Simone Veil sont trop âgés).

    Si ce scénario, déjà évoqué dans la presse, du ticket Juppé-Bayrou contre le ticket Sarkozy-Borloo voit le jour, cela se fera évidemment au détriment du Centre, de ses idées et de son indépendance.

    Cela voudrait dire, également, qu’il n’y aurait pas de candidat des partis centristes en 2017.

    Or, seules les formations qui ne comptent pas dans la vie politique sont dans ce cas de figure.

    C’est sans doute pourquoi l’avenir du Centre et du Centrisme, surtout des partis centristes, se trouve dans la nouvelle génération même si son émancipation de l’ancienne garde est un douloureux chemin de croix.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’indécente tentative d’encerclement du Centre par l’UMP

    Les grande manœuvres et les petits coups bas agitent l’UMP depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 qui a révélé un parti ravagé par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy et une bataille d’égos dévastatrice dont la première victime – provisoire? – a été Jean-François Copé.

    Heureusement pour le parti de droite, les énormes difficultés que connait le président de la république et son gouvernement ont permis de cacher le vide sidéral et l’indigence politique qui frappent l’UMP.

    Aujourd’hui, alors que cette dernière s’apprête à élire son président puis à se lancer dans le processus de désignation de son candidat pour 2017, tout cela la peur au ventre devant la montée de Marine Le Pen et du Front national, ses leaders tentent par tous les moyens de faire une OPA sur les partis centristes par une stratégie d’encerclement de l’UDI et du Mouvement démocrate avec quelques relais aussi étonnants qu’improbables.

    Avec Nicolas Sarkozy – qui voudrait rien de moins, parait-il, que fusionner l’UMP et l’UDI dans un nouveau parti – certains centristes, à l’image de François Sauvadet, jouent double-jeu avec un homme qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune considération pour les centristes, sauf pour leurs voix au moment des élections.

    Avec Alain Juppé – qui a chipé la place de Fillon comme principal concurrent de Sarkozy pour 2017 – on trouve des hommes comme François Bayrou, prêt à soutenir le maire de Bordeaux pour en devenir un des principaux ministres.

    De son côté, François Fillon fait les yeux doux aux centristes en répétant partout – à l’instar de pratiquement tous les ambitieux de l’UMP – que rien ne sera possible sans eux et qu’il faut un rassemblement de la Droite et du Centre dès le premier tour de la présidentielle.

    Mais le Centre, quoiqu’il arrive, n’est pas à vendre et ne le sera jamais, ni à droite, ni à gauche.

    Et il semble bien que la majorité des centristes et de leurs leaders ne le soient pas, non plus.

    Ainsi, dans leurs multiples déclarations, les quatre candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé avec clarté qu’une alliance est possible avec l’UMP mais aucune fusion entre le parti centriste et le parti droitiste.

    Plus, après que le quotidien Le Parisien est joué le jeu de l’intox UMP avec la divulgation d’un soi-disant rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin où une fusion UMP-UDI aurait évoquée, tous les candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé leur indignation devant les velléités de l’ancien président de la république de satelliser le Centre pour ses ambitions futures.

    Il est évident que cette stratégie de l’encerclement par la Droite du Centre va perdurer avec des pressions constantes en désignant ce dernier comme bouc-émissaire d’une éventuelle défaite à la présidentielle de 2017 ou pour le célébrer comme possible sauveur de la France avec, à la clé, menaces de rétorsions (aux législatives) ou promesses de strapontins.

    Néanmoins, les leaders de l’UMP semblent faire fi d’une variable qui sera pourtant essentielle dans leur plan, l’électeur centriste.

    Soit celui-ci est un crétin qui votera les yeux fermés pour qui on lui dira, comme l’espère l’UMP, soit il se déterminera en rapport avec ses convictions et ses valeurs, comme un vrai citoyen libre et responsable.

    Ce n’est certainement pas en bâtissant une improbable nouvelle maison commune entre la Droite et le Centre après l’échec patent de cette stratégie avec l’UMP actuelle que l’on y parviendra.

    En revanche, tout est possible en discutant politique, projet, programme et alliance de deux partenaires qui méritent un identique respect.

    Mais cela l’UMP n’en a guère l’habitude jusqu’à présent…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Du «label centriste» du prochain président de l’UDI

    Chantal Jouanno qui fait tandem avec Yves Jégo pour briguer la présidence de l’UDI en octobre prochain a expliqué qu’elle n’était pas une «centriste historique» mais que si le prochain président du parti devait avoir ce «label» alors ils ne seraient pas nombreux à pouvoir postuler…

    Ceci amène à faire trois remarques.

    La première est que, n’en déplaise à madame Jouanno, il y a bien deux candidats sur quatre que l’on peut qualifier de centristes «historiques» et qui peuvent se prévaloir de ce «label» lors de l’élection du président de l’UDI: Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.

    Quoi que l’on pense d’eux, ils ont été à l’UDF puis au Nouveau centre et maintenant à l’UDI en clamant sans discontinuer leur appartenance au Centre.

    La deuxième est que l’on ne naît évidemment pas centriste mais qu’on peut le devenir sans être «historique».

    Le problème est que ni Yves Jégo, ni Chantal Jouanno ne le sont devenus.

    Ils ont fait des efforts pour le prétendre mais ils restent plus proches de l’UMP, parti auquel ils appartenaient jusque récemment, que de la galaxie centriste.

    Ce n’est pas une insulte mais une réalité.

    La troisième est de savoir ce qu’est l’UDI, un parti de la droite modérée ou un parti centriste.

    Là se pose une véritable question puisque dans l’esprit des centristes qui ont rejoint Jean-Louis Borloo dans la création de cette confédération, c’était bien une formation du Centre (positionnée au centre-droit) qu’ils bâtissaient.

    En revancher, pour le président d’alors du Parti radical, c’était une formation de droite, progressiste et modérée qui devait, non seulement, occuper le terrain au centre de l’échiquier politique (face au MoDem de François Bayrou) mais aussi séduire une grande partie de l’électorat de l’UMP.

    Bien évidemment, il existe des passerelles d’idées et de valeurs entre ces deux courants mais ils ne sont pas identiques, loin de là.

    On pourrait ainsi dire que les positionnements politique et idéologique de Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin sont plus proches du Mouvement démocrate que de l’UMP alors que ceux d’Yves Jégo et de Chantal Jouanno sont à l’opposé.

    Reste qu’après cette élection et quel que soit le vainqueur, il faudra bien clarifier cette question.

    Quant à Jean-Christophe Fromantin, le quatrième candidat à la présidence, il est avant tout un indépendant, défendant des thèses parfois iconoclastes qui déroutent un peu les militants de l’UDI mais qui pourraient, à défaut de lui faire gagner l’élection d’octobre prochain, lui donner une stature nationale intéressante dans le moyen-long terme s’il demeure dans le milieu politique.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Présidence de l’UDI: 4 candidats, 4 lignes politiques

    Après que Jean Arthuis ait du piteusement jeter l’éponge faute d’un nombre suffisant de parrainages, il ne reste donc plus, officiellement (les dépôts sont clos), que quatre candidats en lice pour la présidence de l’UDI: Fromantin (droite), Jégo (droite modérée), Morin (centre-droit), Lagarde (centre).

    L’éventail est donc large pour les militants de la formation regroupant de la Droite au Centre, qui devront se choisir un nouveau leader en octobre prochain.

    - Jean-Christophe Fromantin représente l’option droite de l’UDI. Il prône un positionnement clairement à droite pour concurrencer directement l’UMP avec une tradition démocrate-chrétienne à l’instar de ce qu’est la CDU d’Angela Merkel en Allemagne ou de ce que fut la Démocratie chrétienne en Italie. Jean-Christophe Fromantin est le seul à demander que l’UDI devienne un parti uni et non plus une confédération. A noter, en outre, que sa foi catholique en fait un conservateur en matière de mœurs à l’opposé de ses trois concurrents plutôt libéraux en la matière.

    - Yves Jégo (avec son binôme Chantal Jouanno) représente l’option droite modérée de l’UDI dans le droit fil du positionnement de Jean-Louis Borloo que ce dernier qualifie de «républicanisme social». S’il n’est peut-être pas le candidat-paravent de Borloo qui tiendrait la boutique en attendant que le chef se remette de ses problèmes de santé, Jouanno et lui sont deux inconditionnels du président sortant qui ne feraient aucune difficulté à s’effacer le moment venu pour lui rendre son poste s’il lui prenait l’envie ou le devoir de revenir. Il est certainement le plus libéral des quatre candidats tant en matière économique qu’en matière de mœurs. Son handicap peut-être rédhibitoire est de n’être pas, comme Fromantin, centriste.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI. Il défend une «alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige avec une vision très libérale de l’économie et un Centre, certes indépendant, mais qui est pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI. Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur. Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant. Reste que Lagarde est un peu un mystère car ses déclarations et ses prises de position sont parfois déroutantes, passant souvent d’un consensualisme à une confrontation dure et sans concession que l’on peut sans doute mettre sur le compte d’insuffisances dans sa réflexion politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une fin d’année cruciale pour les espoirs du Centre

    En cette année 2014, il semblait que les rendez-vous les plus importants pour les partis centristes seraient les élections municipales et européennes avec le baptême du feu pour l’UDI en tant que formation structurée et pour l’Alternative en tant qu’«organisation coopérative» sensée rapprocher le Mouvement démocrate et l’UDI en vue d’une fusion future de l’espace central.

    Si les résultats n’ont certes pas été mauvais, notamment lors des élections municipales, ils n’ont pas été à la hauteur des espérances face à un pouvoir socialiste en déliquescence.

    Plus négatif pour la sphère centriste, les élections européennes ont été décevantes et l’Alternative a, non seulement été incapable de conduire le débat (qui a malheureusement été phagocyté par l’extrême-droite et la volonté de l’électorat de «punir» les partis traditionnels) mais elle est également apparue comme un simple cartel électoral dans lequel le MoDem a réussi à tirer son épingle du jeu au détriment de l’UDI et non des partis de droite ou de gauche.

    Néanmoins ce qui caractérisera sans doute l’année centriste 2014 sera les élections qui vont se dérouler à l’UDI et à l’UMP à l’automne prochain afin de désigner les nouveaux présidents des deux partis respectifs.

    Car celles-ci vont montrer où se trouve stratégiquement les centristes et quel est leur force politique.

    L’élection à la tête de l’UDI va permettre de savoir si un centriste «pur jus» va prendre la tête de la confédération créée par Jean-Louis Borloo et dirigée jusqu’à présent par des hommes de la droite libérale modérée (que ce soit Borloo lui-même puis Yves Jégo, son remplaçant «intérimaire»).

    Théoriquement, si l’on analyse les forces en présence, la bataille devrait se jouer entre Hervé Morin, le président du Nouveau centre (principale formation de la confédération), et Jean-Christophe Lagarde (premier allié centriste de Borloo), le président de Force européenne démocrate (Fed), deux centristes de longue date.

    Les autres prétendants, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo (et son «associée», Chantal Jouanno) et, sans doute selon les rumeurs, Jean Arthuis, voire quelques autres candidats, devraient faire de la figuration malgré leurs qualités sauf à s’allier contre les deux favoris, ce qui n’est pas à exclure.

    Si les centristes parviennent à mettre la main sur la présidence de l’UDI, on ne devrait pas voir tout de suite un changement d’orientation politique ou de fonctionnement mais il est certain que la représentation du parti collerait mieux à son Adn qui est constitué majoritairement de matière centriste.

    Bien entendu, la victoire de Lagarde ou de Morin peut poser un énorme problème au parti du fait même qu’ils sont en conflit ouvert depuis la création du Nouveau centre en 2007 et la promesse non-tenue, selon Jean-Christophe Lagarde, par Hervé Morin de s’effacer au bout de deux ans de la présidence du parti à son profit.

    Cet épisode que n’a jamais digéré Lagarde et qui est une des raisons principales de son départ du Nouveau centre et de la création de son parti, la Fed, puis de l’UDI avec Jean-Louis Borloo, empêchera sans doute la possibilité d’un deal entre les deux hommes qui n’ont aucune confiance l’un dans l’autre.

    C’est sans doute à l’aune de cette menace d’implosion de l’UDI (Lagarde et Morin peuvent-ils accepter la victoire de l’autre?) que se trouve la chance des «seconds couteaux» de créer une surprise.

    Pour autant, si un de ces derniers réussissaient à être élu, se poserait la question de son réel pouvoir et de sa légitimité alors qu’il ne représenterait qu’un courant très minoritaire de l’UDI, face aux «puissants» que sont Morin et Lagarde qui n’auraient aucune intention et intérêt de jouer collectif.

    Du coup, se fera peut-être jour, également, une candidature venue directement du Parti radical (autre composante importante de l’UDI), celle de Laurent Hénart ou de Rama Yade, pour tenter de barrer la route aux deux hommes.

    On le voit, l’élection du président de l’UDI pourrait être l’événement majeur du Centre cette année avec beaucoup de points d’interrogations et autant de points d’exclamations…

    Car une des conséquences de ce scrutin pourrait être l’implosion de l’UDI ce qui remettrait en selle, du même coup et de manière spectaculaire, François Bayrou avec sans doute la distribution d’une nouvelle donne (avec des rapprochements du type Bayrou-Arthuis dans un paysage centriste très éclaté et sinistré).

    L’élection à la tête de l’UMP sera aussi un moment fort pour les centristes et pas seulement pour ceux qui se trouvent encore à l’intérieur de la «maison commune» Droite-Centre.

    Deux grands courants (au-delà même des batailles de personnalités qui sont innombrables!) se sont faits jour pour refonder l’UMP.

    Schématiquement, il y a celui porté par Juppé ou Raffarin qui est de reconstruire une alliance entre la Droite et le Centre dans un parti unifié passant des accords privilégiés avec les centristes qui demeureraient en-dehors de l’UMP.

    Et il y a celui porté par les Wauquiez, Guaino, Peltier et autres qui est de droitisé l’UMP et de chasser sur les terres du Front national pour (re)construire un parti de droite homogène et hégémonique, imposant les termes du débat politique aux centristes.

    L’élection permettra, quoi qu’il en soit, de jauger la véritable force du courant centriste à l’intérieur de l’UMP.

    Le récent sondage de l’institut BVA montre, en tout cas, qu’une petite majorité des sympathisants de l’UMP (54%) préfèrent la deuxième option et souhaitent un parti plus à droite qu’aujourd’hui contre 41% qui voudraient un parti plus centriste.

    Reste que ces deux chiffres montrent avant tout une formation divisée sur son identité ce qui pourrait profiter, in fine, à l’UDI… si celle-ci parvient à sortir de l’élection de son président, non seulement intacte, mais dynamisée et ainsi capable de débaucher tout ce que l’UMP compte de modérés, surtout si c’est la droite dure qui s’empare du parti.

    Si ce dernier scénario – qui n’est pas le plus probable – devait se réaliser, alors le basculement espéré par Jean-Louis Borloo où l’UDI deviendrait, devant l’UMP, le parti dominant dans l’opposition pourrait se mettre en place plus vite que prévu.

    On le voit, 2014 pourrait être vraiment une année primordiale pour le Centre dans un jeu de quitte ou double dont personne ne maîtrise actuellement l’ensemble des paramètres, loin de là.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Avant ceux de l’opposition, il faut des états généraux du Centre

    Yves Jégo, président par intérim de l’UDI et désormais candidat à la succession de Jean-Louis Borloo, propose que l’opposition fasse ses états généraux après les élections des présidents de l’UDI et de l’UMP à l’automne prochain.

    Mais avant tout, avant cette confrontation nécessaire et même et surtout avant l’élection d’un nouveau président de l’UDI, il est indispensable de tenir des états généraux du Centre.

    Car sur quoi sont d’accord les leaders du Centre et leurs différentes chapelles?

    Le vote sur le pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls où certains centristes votèrent pour, d’autres contre pendant que la majorité s’abstenaient démontre, au-delà d’une soi-disant indépendance, des divergences parfois profondes sur les idées et sur le positionnement face au paysage politique actuel.

    Où en est par ailleurs la «clarification» entre l’UDI et le MoDem demandée instamment par Jean-Christophe Lagarde avant les élections européennes?

    Comment concilier l’opposition «constructive» d’un Jégo avec l’opposition radicale d’un François Sauvadet ou l’opposition sans concession d’un Jean-Christophe Fromantin?

    Au-delà de tout «Hollande bashing» dans lequel il excelle désormais, où se trouve politiquement François Bayrou et sera-t-il toujours dans la configuration de l’alliance «naturelle» avec l’UMP si Nicolas Sarkozy en redevient le chef?

    Quel est le projet de l’Alternative à part éviter le bouillon lors d’élections?

    De même, les différentes personnalités peuvent-elles réellement travailler ensemble?

    Là aussi il y a du boulot avec les querelles entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, les bouderies de François Sauvadet et son opposition agressive face au retour de François Bayrou avec qui Jean-Christophe Fromantin a plusieurs fois déclaré qu’il ne voulait pas travailler pendant qu’Yves Jégo ne manque pas une occasion de tresser des couronnes au président du Mouvement démocrate, les inimitiés entre Laurent Hénart et Rama Yade et entre celle-ci et pratiquement tous les leaders centristes.

    Sans oublier les relations difficiles avec les centristes encore à l’UMP qui seraient pourtant bien inspirés de revenir dans une maison commune refondée au lieu de remettre constamment leur sort entre les mains de la Droite.

    Encore faut-il que cette maison existe et soit solide.

    Oui, il y a ces interrogations et de nombreuses autres encore et tout aussi essentielles que doivent résoudre les centristes avant d’espérer pouvoir obtenir la confiance des Français pour gouverner.

    Car, demeurer dans le flou le plus longtemps possible nous renvoie à cet espace centriste opportuniste qui déteste tant se dévoiler pour être un lieu attrape-tout ce qui lui a évité sans doute plusieurs fois de disparaître mais qui l’a surtout empêché d’être crédible aux yeux d’une majorité d’électeurs.

    Dès lors, ces états généraux du Centre ne sont vraiment pas une futilité, bien au contraire.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: qui pour remplacer Jean-Louis Borloo?

    A part Jean-Christophe Fromantin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, aucun autre membre de l’UDI ne s’est encore déclaré officiellement candidat pour le poste de président de la confédération laissé vacant depuis le départ de Jean-Louis Borloo.

    Mais, en regard du rapport des forces à l’intérieur du parti de centre-droit et sauf surprise de dernière minute (comme le retour de Borloo ou l’adhésion d’un poids lourd venu de l’UMP), on peut dresser une liste probable des principaux candidats qui devraient s’affronter avant la fin de l’année afin de devenir, sinon le leader du Centre, au moins une des deux têtes du cerbère de la maison centriste avec François Bayrou qui, lui, est toujours là alors qu’un des buts de l’UDI étaient justement de s’en débarrasser...

    On trouve dans les premiers couteaux, outre monsieur Fromantin, Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Yves Jégo et, dans les seconds couteaux, François Sauvadet, Jean Arthuis, Rama Yade, Laurent Hénart ou François Zochetto.

    Et il n’est pas exclut, comme on l’a évoqué ci-dessus, qu’en dernier recours, Jean-Louis Borloo, renaissant de ses cendres, tel le Phoenix soit également candidat à sa propre succession, lui dont la santé s’améliore rapidement et qui suit ce qui se passe à l’UDI avec beaucoup d’intérêt et… d’interventionnisme.

    Voyons les atouts et les faiblesses des candidats que l’on vient de citer.

    - Jean-Christophe Formantin: Puisqu’il est le premier à s’être déclaré, commençons par lui.

    Ses atouts – Le député-maire de Neuilly-sur-Seine est un fonceur à qui tout réussit depuis qu’il s’est lancé en politique.

    Président d’un parti qu’il a fondé et formation membre de la confédération, Territoires en mouvement, il a, à son palmarès d’avoir réussi à prendre la suite de Nicolas Sarkozy dans son fief de Neuilly alors même qu’il n’était pas le successeur désigné et adoubé, loin de là, faisant prendre littéralement un bouillon à l’UMP dans la ville cossue de la banlieue parisienne.

    Ce fait d’armes lui a donné une réelle stature.

    Mais il est aussi un homme de projets et de propositions, ce qui n’est pas si courant ces derniers temps dans les rangs centristes…

    Son dynamisme est également à mettre à son crédit.

    Ses handicaps – Le maire de Neuilly-sur-Seine est en revanche un marginal à l’intérieur de l’UDI. Il représente l’aile droite de la formation, n’ayant pas la fibre vraiment centriste mais plutôt celle d’un représentant d’une droite libérale modérée située au centre de l’échiquier politique.

    De même, il n’a pas beaucoup de troupes et est très individualiste, ce qui lui a permis de s’imposer à Neuilly sur le mode commando mais ce qui est plutôt une faiblesse pour prendre une organisation de militants.

    Depuis qu’il s’est déclaré, il a reçu quelques soutiens mais pas des grands leaders du parti.

    Enfin, paradoxe de son fort libéralisme en matière économique, il est assez conservateur sur les mœurs (il est ainsi en pointe depuis le début dans le combat contre le mariage pour tous ayant même été un des orateurs vedettes lors de la grande manifestation qui se termina au Champs de mars), ce qui pourrait rebuter une partie de l’UDI.

    - Jean-Christophe Lagarde: C’est aux yeux de beaucoup, le favori.

    Ses atouts – Le député-maire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, dans l’ex-banlieue rouge communiste, a montré qu’il savait prendre d’’assaut un territoire pour en faire un fief solide et incontesté, un peu à la manière de Fromantin, mais avant lui.

    Son positionnement, qui est certainement un de ceux qui est le plus au centre de l’UDI, le désigne naturellement pour prendre en main une confédération qui est majoritairement constitué de partis centristes et dont le fait que Jean-Louis Borloo en a été le président est plutôt un anachronisme idéologique.

    Rappelons qu’il est co-secrétaire général de l’UDI (avec Laurent Hénart du Parti radical), ce qui fait de lui, théoriquement, le numéro deux du parti.

    Il est apprécié par beaucoup et il fut même un temps où l’Alliance centriste de Jean Arthuis espérait en faire son président (lui a préféré créer la FED, Force européenne démocrate).

    Ses handicaps – Eternel espoir du Centre, Jean-Christophe Lagarde ne parvient pas à dépasser, pour l’instant, ce stade alors qu’il a maintenant 46 ans.

    Il a espéré être ministre de Nicolas Sarkozy mais celui-ci lui a préféré des hommes comme Morin, Sauvadet et Leroy, ce qui l’a beaucoup affecté.

    Ses sorties médiatiques sont souvent ternes et sans souffle et on s’interroge souvent sur son positionnement politique, parfois plus à droite que l’UMP dans certaines de ses diatribes sécuritaires et de ses attaques politiques, parfois très proche du social-libéralisme d’un Manuel Valls, notamment en matière de mœurs (il a voté la loi sur le mariage pour tous).

    Enfin, il est déteste Hervé Morin autant que celui-ci le déteste, ce qui devrait l’empêcher, dans un premier temps, d’avoir le soutien du Nouveau centre alors qu’il devra absolument l’obtenir pour être élu.

    - Hervé Morin: le député de l’Eure est aussi le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre, qu’il a créé en 2007 en quittant l’UDF et François Bayrou, avant que celui-ci ne crée dans la foulée le Mouvement démocrate, et avec deux principaux comparses, Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.

    Ses atouts – L’atout principal d’Hervé Morin est d’être le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre (il est également président du Conseil national de l’UDI, le «parlement» du parti mais ce qui est une fonction essentiellement honorifique).

    Malgré le départ fracassant d’une partie de ses troupes derrière Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Maurice Leroy, il a réussi à éviter l’implosion finale.

    Bien sûr, afin de garder ses partisans, il a dû, la mort dans l’âme, rejoindre l’UDI alors qu’il a des relations conflictuelles avec tous ses autres leaders, au premier chef avec Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Lagarde mais aussi avec François Sauvadet et Maurice Leroy ainsi qu’avec les dirigeants du Parti radical.

    Ses handicaps – Hervé Morin ne représente rien sur l’échiquier politique, lui qui était crédité de moins de 1% des intentions de vote dans les sondages lors de la dernière présidentielle et, surtout, qui n’a même pas été capable de pouvoir se présenter, n’ayant pas pu récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires ce qu’un candidat fantaisiste comme Jacques Cheminade a réussi à faire!

    Autant dire qu’au-delà des nombreuses hostilités à l’intérieur de l’UDI, son élection à la tête de la confédération n’aurait aucun intérêt en termes politiques pour cette dernière.

    Et l’on ne peut concevoir, aujourd’hui, un ralliement des Lagarde, Sauvadet, Leroy, Fromantin, Yade et Hénart derrière son nom.

    D’autant qu’il joue la carte du rapprochement avec François Bayrou, ayant été un des plus fervents défenseurs de la création de l’Alternative.

    Ce rabibochage avec celui qui fut son chef pendant des années à l’UDF et qui lui préféra toujours Marielle de Sarnez comme lieutenant, n’est que de façade, les deux hommes n’ayant pas grand respect l’un pour l’autre.

    Mais il permet à Hervé Morin de s’appuyer sur Bayrou contre ses ennemis de l’intérieur…

    De même, il est fort possible que ses troupes, une nouvelle fois, l’obligent à accepter de s’effacer derrière un autre leader.

    Prendra-t-il le risque d’une nouvelle humiliation?

    Reste qu’il joue encore une fois sa crédibilité politique même s’il ne devrait pas disparaître de la scène publique en cas d’échec.

    - Yves Jégo: Président par intérim et par hasard, il rêve de demeurer à la tête de l’UDI, coûte que coûte, ayant même proposé à Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, un triumvirat avec présidence tournante, ce que les deux sollicités ont décliné poliment…

    Ses atouts – On est encore étonné de trouver Yves Jégo à l’UDI.

    L’homme avait fait allégeance à Nicolas Sarkozy et, il fut une époque, défendait bec et ongle toutes les idées de son mentor jusqu’à la caricature.

    Mais il fut très mal récompensé puisque, selon ses termes, «viré comme un malpropre» du gouvernement Fillon.

    Lui qui se qualifiait de «sarkozyste avant tout», entra donc en résistance et rejoignit Borloo puis l’UDI.

    C’est un libéral avec peu de fibres centristes mais il s’est totalement mis dans la peau du président après le retrait de Jean-Louis Borloo et force est de reconnaître qu’il ne s’en est pas trop mal sorti.

    En pointe à l’UDI dans la recherche d’un consensus avec le gouvernement de Manuel Valls (même s’il a multiplié les déclarations contradictoires), il est également un de ceux qui mènent une guerre sans merci au Front national au nom des valeurs libérales, ce qui est à porter à son crédit.

    Ses handicaps – Il n’a aucune troupe et aucun leader de l’UDI ne songe un instant à lui en apporter par son soutien.

    Même s’il pourrait être élu pour éviter l’implosion de la formation de centre-droit en étant le candidat le moins clivant, son élection serait certainement un très mauvais signal, car il ne possède pas la surface politique nécessaire pour lui donner la dynamique indispensable dont elle a besoin dans les deux années qui viennent.

    En outre, son parcours politiques méandreux est un moins certain.

    - Rama Yade: Finissons avec la chouchou des journalistes qui n’est pas une favorite loin de là mais qui a une certaine aura auprès du grand public.

    Elle se lancera peut-être dans la course si elle n’est pas élue président du Parti radical ou, justement, si elle est élue à ce poste!

    Car, ce qu’elle veut désormais, c’est exister politiquement à tout prix.

    Ses atouts – D’une grande faiblesse dans le débat des idées jusqu’à présent, son atout majeur est d’être une icône médiatique et, de ce fait, d’avoir une surface en la matière importante, voire démesurée face à son réel poids politique.

    Et aujourd’hui, il faut bien le dire, il n’y a pas de personnalités médiatiques à l’UDI à part elle et Jean-Louis Borloo.

    C’est donc sa chance.

    Ses handicaps: L’ancienne ministre et égérie de Nicolas Sarkozy n’est absolument pas une centriste, ni même de centre-droit ou de droite modérée.

    Si elle se retrouve à l’UDI, c’est parce qu’elle y a suivi Jean-Louis Borloo et pour tenter d’avoir des mandats électifs, ce qu’elle n’ pu obtenir à l’UMP.

    Elle ne dispose, par ailleurs, d’aucun soutien des leaders de l’UDI, notamment des centristes qu’elle ne porte pas dans son cœur.

    Et puis, son combat face à Laurent Hénart pour la présidence du Parti radical pourrait laisser quelques séquelles et ne pas lui permettre d’avoir un parti uni derrière elle pour la compétition de l’UDI.

    Ce panorama est évidemment sommaire et laisse quelques prétendants de côté.

    Pour autant, si l’on devait désigner un favori, nous l’avons dit, ce serait Jean-Christophe Lagarde.

    Il est, en effet, le plus «compatible» avec les différents courants de l’UDI.

    Néanmoins, il est loin de s’imposer naturellement et d’être le choix évident.

    D’autant qu’il est le plus centriste et que l’histoire nous apprend que les centristes ont souvent cherché un chef en dehors de chez eux…

    Face à lui, dans le trio final, on devrait retrouver Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin qui pourrait être la surprise de ce scrutin.

    Enfin, il existe un risque non-négligeable pour la cohésion déjà fragile de l’UDI si les candidats qui arrivent dans les trois ou quatre premières places se retrouvent avec des scores très proches, aucun n’obtenant la légitimité nécessaire pour diriger le parti mais n’ayant l’obligation de s’effacer face aux autres.

    Alexandre Vatimbella

     

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