Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jean-françois copé

  • L’indécente tentative d’encerclement du Centre par l’UMP

    Les grande manœuvres et les petits coups bas agitent l’UMP depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 qui a révélé un parti ravagé par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy et une bataille d’égos dévastatrice dont la première victime – provisoire? – a été Jean-François Copé.

    Heureusement pour le parti de droite, les énormes difficultés que connait le président de la république et son gouvernement ont permis de cacher le vide sidéral et l’indigence politique qui frappent l’UMP.

    Aujourd’hui, alors que cette dernière s’apprête à élire son président puis à se lancer dans le processus de désignation de son candidat pour 2017, tout cela la peur au ventre devant la montée de Marine Le Pen et du Front national, ses leaders tentent par tous les moyens de faire une OPA sur les partis centristes par une stratégie d’encerclement de l’UDI et du Mouvement démocrate avec quelques relais aussi étonnants qu’improbables.

    Avec Nicolas Sarkozy – qui voudrait rien de moins, parait-il, que fusionner l’UMP et l’UDI dans un nouveau parti – certains centristes, à l’image de François Sauvadet, jouent double-jeu avec un homme qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune considération pour les centristes, sauf pour leurs voix au moment des élections.

    Avec Alain Juppé – qui a chipé la place de Fillon comme principal concurrent de Sarkozy pour 2017 – on trouve des hommes comme François Bayrou, prêt à soutenir le maire de Bordeaux pour en devenir un des principaux ministres.

    De son côté, François Fillon fait les yeux doux aux centristes en répétant partout – à l’instar de pratiquement tous les ambitieux de l’UMP – que rien ne sera possible sans eux et qu’il faut un rassemblement de la Droite et du Centre dès le premier tour de la présidentielle.

    Mais le Centre, quoiqu’il arrive, n’est pas à vendre et ne le sera jamais, ni à droite, ni à gauche.

    Et il semble bien que la majorité des centristes et de leurs leaders ne le soient pas, non plus.

    Ainsi, dans leurs multiples déclarations, les quatre candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé avec clarté qu’une alliance est possible avec l’UMP mais aucune fusion entre le parti centriste et le parti droitiste.

    Plus, après que le quotidien Le Parisien est joué le jeu de l’intox UMP avec la divulgation d’un soi-disant rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin où une fusion UMP-UDI aurait évoquée, tous les candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé leur indignation devant les velléités de l’ancien président de la république de satelliser le Centre pour ses ambitions futures.

    Il est évident que cette stratégie de l’encerclement par la Droite du Centre va perdurer avec des pressions constantes en désignant ce dernier comme bouc-émissaire d’une éventuelle défaite à la présidentielle de 2017 ou pour le célébrer comme possible sauveur de la France avec, à la clé, menaces de rétorsions (aux législatives) ou promesses de strapontins.

    Néanmoins, les leaders de l’UMP semblent faire fi d’une variable qui sera pourtant essentielle dans leur plan, l’électeur centriste.

    Soit celui-ci est un crétin qui votera les yeux fermés pour qui on lui dira, comme l’espère l’UMP, soit il se déterminera en rapport avec ses convictions et ses valeurs, comme un vrai citoyen libre et responsable.

    Ce n’est certainement pas en bâtissant une improbable nouvelle maison commune entre la Droite et le Centre après l’échec patent de cette stratégie avec l’UMP actuelle que l’on y parviendra.

    En revanche, tout est possible en discutant politique, projet, programme et alliance de deux partenaires qui méritent un identique respect.

    Mais cela l’UMP n’en a guère l’habitude jusqu’à présent…

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’incongrue nouvelle amitié entre François Bayrou et Jean-François Copé

    Qu’est-ce qui est le plus étrange: que Jean-François Copé accepte que l’UMP supporte François Bayrou pour les municipales à Pau ou que ce dernier se déclare «heureux» de recevoir le soutien de cette formation politique?

    Parce qu’il faudra qu’on nous explique comment l’UMP et le Mouvement démocrate ont pu s’affronter durement pendant les cinq années de la présidence de Nicolas Sarkozy (comme l’UDF, l’ancêtre du MoDem, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac), sans oublier l’appel au vote de Bayrou pour Hollande, l’adversaire de Sarkozy, et comment les deux partis peuvent se retrouver sans inventaire, surtout au moment où François Bayrou déclare que François Hollande adopte enfin la bonne politique...

    Que l’on comprenne bien, ce n’est pas les alliances du Centre qui sont en cause, même pas celle entre le Mouvement démocrate et l’UMP, même après brouilles et embrouilles.

    Néanmoins, pour qu’il y ait alliance en bonne et due forme, il faut s’entendre sur le fond.

    Et là, on est en droit de se demander ce qui rapproche actuellement l’UMP et le Mouvement démocrate.

    Peut-être beaucoup de choses mais il faudrait au moins que leurs leaders en discutent et qu’ils l’expliquent au bon peuple!

    Car le seul fait de se déclarer contre Hollande et son gouvernement n’est pas suffisant pour nouer une alliance surtout si l’on dit, dans le même temps, que sur le fond la politique de Hollande est la bonne.

    Si cela ne tenait qu’à se dire anti-Hollande, le MoDem pourrait s’allier, au choix, avec le Front national, le Front de gauche, le Parti communiste, le NPA et bien d’autres encore… comme l’UMP.

    Que l’UDI et le Mouvement démocrate ait décidé de faire alliance et de créer l’Alternative, pas de problème, puisqu’il s’agit, à l’heure actuelle, d’une «organisation coopérative» qui doit élaborer un programme commun sur des bases assez solides d’une convergence de vues sur nombre de sujets (même s’il y aura des dossiers épineux).

    Que l’Alternative, au nom de l’alliance «naturelle» entre l’UDI et l’UMP, mène automatiquement à un rapprochement UMP-MoDem sans aucune clarification politique de ce qui rapproche les deux partis semblent quelque peu une insulte aux électeurs, tant ceux de l’UMP que ceux du Mouvement démocrate ainsi qu’aux militants comme a pu le constater François Bayrou, interpelé sur la question lors du congrès de sa formation, samedi 18 janvier, à Paris.

    A moins que seule la victoire soit belle et non comment on l’obtient, avec qui et sur quelles idées.

    Dans le dictionnaire des synonymes, incongrue rime d’ailleurs avec cynique.

     

    De grâce, messieurs les leaders du Centre, faisons en sorte que dans celui de la politique, centriste ne rime plus avec opportuniste …

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Comment le Centre doit réagir à la «radicalisation» de la droite

    C’est un grand classique: un parti de gauche ou de droite qui se retrouve dans l’opposition est toujours plus idéologiquement marqué que lorsqu’il est au pouvoir. Normal, il se doit de réaliser une introspection après ses défaites électorales afin de retrouver ses racines et ses fondamentaux qui lui permettront de réaffirmer sa personnalité propre et de redynamiser sa base militante et ses sympathisants.

    Aux Etats-Unis ce fut le cas des démocrates après 2000 et c’est le cas du Parti républicain actuellement. Certains avancent même qu’aujourd’hui Ronald Reagan et George W Bush, deux anciens présidents pourtant accusés d’avoir été idéologiquement très à droite, n’auraient plus leur place dans la parti républicain tellement celui-ci a évoluer vers sa droite, sous l’influence du mouvement du Tea Party, afin de se présenter comme inflexible sur ses principes!

    En France, ce fut le cas du PS après 2001, c’est le cas de l’UMP depuis 2012.

    Néanmoins, au-delà de ce ressourcement idéologique «naturel» du à l’éloignement du pouvoir et à l’absence d’obligation de devoir gouverner de manière pragmatique et pour tous les Français, on peut se demander si ce que certains appellent la radicalisation de la droite française n’est pas plus profonde cette fois-ci, suivant en cela ce qui se passe dans la plupart des pays démocratiques, du Japon (avec Shinzo Abe) aux Etats-Unis (avec Paul Ryan ou Rand Paul) en passant par le Royaume Uni (avec David Cameron).

    D’autant qu’une forte résurgence nationaliste concurrence ces grands partis conservateurs sur leur flanc droit, avec le Front national en France, l’UKIP en Grande Bretagne ou le Tea Party aux Etats-Unis, suscitant d’ailleurs des débats houleux sur une possible alliance avec ces divers mouvements extrémistes.

    De ce point de vue, le discours de Jean-François Copé qui emprunte aux thématiques et à la rhétorique au Front national est assez emblématique de ce repositionnement de la droite, de même que les sorties médiatiques d’un Guillaume Peltier, ancien militant du Front.

    Non pas que cela soit nouveau à l’UMP si l’on se rappelle que Nicolas Sarkozy, pour affaiblir durablement le FN, avait repris les principaux thèmes du parti de Jean-Marie Le Pen afin de démontrer que la droite classique pouvait s’occuper de toute cette population en déshérence et de ses préoccupations.

    A l’opposé, il ne faut pas oublier qu’il existe une aile de l’UMP qui se bat contre les connivences et les possibles alliances entre droite et extrême-droite, emmené par François Fillon, notamment, mais aussi par Jean-Pierre Raffarin, pourtant allié à l’intérieur du parti à Jean-François Copé…

    Devant cette situation, quel doit être le positionnement des partis centristes?

    On se rappelle que lors de la dernière présidentielle, au moment où Nicolas Sarkozy a joué son va-tout face à François Hollande en droitisant parfois à l’extrême ses propos, ses alliés centristes tels Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde ou François Sauvadet, tous aujourd’hui membres éminent de l’UDI, ne se sont guère émus de ceux-ci, allant même jusqu’à les justifier.

    En revanche, François Bayrou et ses lieutenants du Mouvement démocrate avaient réagi vivement en condamnant ce qu’ils considéraient comme des dérapages préoccupants.

    Depuis, l’UDI a semble-t-il adopté majoritairement (mais pas unanimement, voir à ce sujet certaines déclarations d’Hervé Morin ou des membres du CNIP, parti membre de la confédération) un discours de défiance vis-à-vis de ces fameux dérapages à répétition comme ceux de Jean-François Copé, revenant à un positionnement beaucoup plus centriste.

    De son côté, le Mouvement démocrate puise dans cette radicalisation d’une partie de l’UMP la raison de son opposition actuelle à la droite et de son appel à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles.

    Cependant, il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse ce qui s’est parfois produit, tant du côté de l’UDI que du Mouvement démocrate.

    On n’enfoncera pas ici une porte maintes fois ouverte sur le fait que le Front national peut poser les bonnes questions mais en y donnant les mauvaises réponses.

    En revanche, adopter par principe une position soi-disant «modérée» ou «équilibrée» sur un certain nombre de problèmes qui touchent au fondement même de la démocratie républicaine , à la liberté, au respect, à la tolérance et au juste équilibre, ce n’est pas avoir un positionnement centriste mais plutôt une position de faiblesse face aux attaques de notre modèle de société en acceptant qu’il soit considéré comme amendable sans fin face à des revendications communautaires ou autres de groupes et de lobbies.

    Nous nous trouvons alors dans un relativisme et un renoncement qui, autrefois, nous ont amené à accepté qu’aux portes de la France, il y ait des régimes dictatoriaux qui ont semé la misère, la désolation et la mort dans le monde entier.

    In fine, le comportement des centristes devant les manifestations de cette radicalisation d’une partie de la droite doit être de la condamner fermement, de la contrer par un discours des valeurs à chaque fois qu’elle se manifeste ainsi que de rappeler sur quels principes se fonde cette condamnation.

    Mais celle-ci doit être faite sans tomber dans la critique systématique de la droite toute entière, ce qui serait totalement stupide, contreproductif et ne correspondrait pas à la réalité d’une droite qui, fondamentalement, n’est pas assimilable l’extrême-droite.

    De même, lorsque la radicalisation de la gauche se manifeste, les centristes doivent tout aussitôt la condamner et la contrer.

    Rappelons avec force que le Centre s’oppose à tout extrémisme. Ainsi, si l’alliance UMP-Front national est inconcevable avec une alliance centriste, c’est également la même chose pour une alliance PS-Front de gauche.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Obama, inspirateur de Hollande?

    On connait la fascination qu’exerce Barack Obama auprès de la classe politique française (mais également de beaucoup d’autres à travers le monde) et de l’admiration qu’il suscite notamment pour ses stratégies électorales et ses méthodes de gouvernement ainsi que pour son charisme.

    De Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo ou Manuel Valls, le président des Etats-Unis à de nombreux fans chez les responsables politiques du pays.

    Sans oublier François Hollande.

    Celui-ci s’était déjà inspiré de la campagne «grassroots» (de proximité) d’Obama pour se faire élire (s’appuyant, entre autres, sur une étude réalisée par un think tank proche de lui, Terra Nova, après la victoire de l’Américain en 2007). Et, une nouvelle fois, on a pu apprécier des proximités lors de la dernière conférence de presse du chef de l’Etat français, la semaine dernière.

    Bien sûr, rien d’a priori anormal puisqu’Obama est membre du Parti démocrate, un parti de centre-gauche et François Hollande du Parti socialiste, un parti de gauche modéré.

    Cependant, comme nous le disons ici depuis la campagne de 2007, Barack Obama est un centriste qui se trouve à la droite du Parti démocrate et qui le revendique. C’est un peu plus compliqué pour François Hollande qui a du mal à assumer son socialisme libéral…

    Toujours est-il que les deux hommes sont des pragmatiques qui veulent travailler sur du concret et sous les auspices du principe de réalité.

    Tous deux sont traités de dangereux gauchistes par la droite extrême et d’hommes de droite par la gauche extrême.

    Pour autant, Hollande n’est pas un centriste.

    Qu’est-ce qui distingue les deux hommes? Une grande volonté de consensus et la recherche systématique du compromis chez Obama qui n’existent pas ou peu chez Hollande.

    La loi sur l’assurance santé et la loi sur le mariage pou tous -- deux réformes emblématiques des présidences des deux hommes -- en sont deux bons exemples.

    Mais alors que François Hollande n’a cherché aucun consensus, ni compromis avec la Droite et le Centre, Barack Obama a tenté, en vain, d’élaborer une loi en concertation avec les républicains, ce qui d’ailleurs lui a été vivement reproché par l’aile gauche du Parti démocrate.

    De même, Barack Obama réitère depuis toujours sa volonté de travailler avec tout le monde sans aucune condition de ralliement. François Hollande, lui, veut bien travailler avec tous ceux qui se rallieront à lui…

    Ces différences notables, toutefois, ne doivent pas masquer les similitudes. Et quoi qu’on pense de François Hollande et du Parti socialiste, tout modéré, tout centriste, même s’ils ne sont pas d’accord avec le programme et l’action actuelle du gouvernement, doivent s’en féliciter.

    D’autant que, dans le même temps, une bonne partie de l’UMP, dont son président Jean-François Copé, développe une fascination dangereuse pour l’action des ultras du Parti républicain qui ont instauré une guerre idéologique dure, voire haineuse, aux Etats-Unis pour combattre le centrisme d’Obama.

    Car pour le Centre, le débat politique entre des visions différentes, voire opposées, doit toujours se tenir dans la dignité, le respect de l’autre et le refus de la démagogie et du populisme.

    La stratégie de la tension, de la division et de la diabolisation des partis démocratiques est un bien mauvais signal envoyé aux électeurs, notamment quand le pays compte des formations extrémistes qui n’attendent qu’une détérioration du climat politique pour avancer leurs pions.

    Enfin, reste une différence entre les présidents français et américain dont François Hollande se serait bien passé.

    Au bout de cinq ans de présidence, la cote de popularité d’Obama est à 53% tandis que celle du président français, au bout d’un an de pouvoir, est de 24%! Mais, comme le dirait Bill Clinton, «c’est l’économie, stupide!» (croissance autour de 3% aux Etats-Unis, récession autour de -0,2% en France) avec, sans doute, un peu de charisme en plus outre-Atlantique…

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • L’Année du Centrisme en France. 2012, naufrages électoraux et recomposition du Centre en cours

    2012 a été une «annus horribilis», véritablement une année terrible, pour le Centre qui a touché un de ses points les plus bas depuis bien longtemps tant en matière électorale que de force capable d’influencer le débat politique.

    Comme toute catastrophe de ce genre, un mouvement de reconstruction s’est mis en route dans la foulée dont il est trop tôt pour juger de son éventuel succès ou de son échec.

     

    - Naufrages électoraux

     

    S’il faut parler, évidemment, du nouvel et sévère échec de François Bayrou à la présidentielle où il n’est arrivé qu’en cinquième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy mais, plus grave, également derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant pas à dépasser la barre des 10%, il ne faudrait pas oublier que tout le Centre a sombré dans cette année électorale.

     

    Que dire ainsi de la défaite de ce même Bayrou aux élections législatives qui ont suivi la présidentielle et de tout son Mouvement démocrate (à peine deux élus) ainsi que de tous les autres partis centristes.

     

    Que dire du Nouveau centre, fort soi-disant de ses trente députés mais incapable de s’unir derrière la candidature présidentielle de son président, Hervé Morin, qui, crédité de 1% des intentions des vote, voire moins, n’est même pas parvenu à réunir les 500 parrainages nécessaires pour être présent à l’élection alors que le trublion Jacques Cheminade, lui, n’a pas eu ce problème…

     

    Un Nouveau centre qui a ensuite et sans surprise explosé en plein vol avec le départ d’une partie de ses élus et de ses cadres derrière son président délégué et ennemi féroce de Morin, Jean-Christophe Lagarde dans un parti, la FED (Fédération européenne et démocrate) dont la création n’apparaît pas clairement à l’heure actuelle comme indispensable et qui s’est d’ailleurs immédiatement ralliée à l’UDI de Jean-Louis Borloo.

     

    Il faut dire que Lagarde, sans doute par ambition personnelle (tout à fait respectable au demeurant), a été le principal fan de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de récupération des centristes pour ses visées également personnelles.

     

    Que dire également de l’Alliance centriste qui n’a jamais réussi à sortir de l’anonymat depuis sa création et est demeurée un groupuscule sans militants (mais avec quelques notables élus essentiellement au Sénat) et sans projet.

     

    Voilà un parti qui justifiait son existence par la volonté de réunir les centristes et qui, lors du premier tour, se rallia derrière François Bayrou contre Hervé Morin (après avoir fait alliance avec celui-ci un temps) et après les législatives rejoignit immédiatement le camp centriste opposé de l’UDI (en critiquant vertement François Bayrou)…

     

    Il y avait là tout l’opportunisme qui fait tant de mal au Centre depuis longtemps.

     

    Quant au Mouvement démocrate, assommé par l’échec de son chef et unique ciment, François Bayrou, il est demeuré ce qu’il a toujours été, une création d’un homme pour un destin personnel, sans élus et avec, dorénavant, peu de militants.

     

    Un gâchis énorme alors que le MoDem est certainement la formation politique qui défend la position la plus proche de ce que devrait être un Centre indépendant s’appuyant sur une vision réellement Centriste.

     

    A tous ces échecs, il ne faudrait pas oublier d’adjoindre celui… de l’UMP (à la fois électoralement et politiquement avec la crise interne lors de la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé).

     

    Rappelons que l’objectif de cette dernière lors de sa création était de réunir Droite et Centre dans une même formation.

     

    Pourtant, dès le départ, les centristes y ont toujours été marginalisés (même si Jean-Pierre Raffarin fut le premier ministre de Jacques Chirac) et l’UMP fut toujours considérée comme un parti de droite et non un parti de droite et du Centre, a fortiori, un parti de centre-droit.

     

    Le départ de Pierre Méhaignerie «centriste historique» de l’UMP pour l’UDI est assez anecdotique mais montre malgré tout le désarroi de ces centristes umpistes phagocytés et leur incapacité de pouvoir peser sur la ligne politique de l’UMP depuis 2002 et, surtout, 2007.

     

    - Bayrou et Borloo

     

    Au niveau des hommes, le Centre, à tort ou à raison, est désormais incarné par deux leaders, François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

     

    Malgré la claque qu’il a prise à la présidentielle, François Bayrou (président du Mouvement démocrate) demeure l’une des figures centrales du Centre.

     

    Cela veut-il dire qu’il à l’étoffe d’un grand homme politique ou bien que le Centre est désespérément vide de toute personnalité de premier plan?!

     

    Une réponse peut-être donnée par l’extrême facilité avec laquelle Jean-Louis Borloo (président du Parti radical et de l’UDI), qui n’a rien d’un centriste et qui le revendique haut et fort, a pu, tels autrefois Edouard Balladur et même Valéry Giscard d’Estaing, récupérer les troupes éparpillées du centre-droit derrière sa bannière.

     

    Les hommes et femmes d’avenir du Centre sont encore à chercher avec une loupe, voire un microscope! On peut, tout de même, citer les deux Jean-Christophe, Lagarde (président de la FED) et Fromantin (député-maire de Neuilly-sur-Seine).

     

    Espérons que les années qui viennent apporteront quelques fournées salutaires dans ce domaine quasi-désertique pour l’instant…

     

    - Création de l’UDI

     

    Avec la déconfiture de François Bayrou et des centristes aux élections présidentielles et législatives, la création de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) est le deuxième événement de l’année dans la galaxie centriste française.

     

    Grâce à cette déconfiture, au désarroi des centristes et à un bon timing, Jean-Louis Borloo a pu créer cette structure (d’abord sous la forme d’un groupe à l’Assemblée nationale puis d’un parti) encore fédérale pour ses ambitions personnelles en agrégeant autour de lui la très grande majorité des personnalités de centre-droit mais aussi nombre d’autres venues de la «droite modérée» ainsi que de la Droite tout court.

     

    Ce qui fait de l’UDI plutôt un parti de droite modérée que de centre-droit.

     

    D’autant que Borloo n’a pas réussi, pour l’instant, à vider, loin de là, l’UMP de tous les centristes ni à récupérer une grande partie du Mouvement démocrate.

     

    De même, le parti demeure encore un assemblage de bric et de broc où les leaders se contredisent à périodes répétées quand ils ne de détestent pas entre eux (Morin et Borloo se détestent, tout comme le premier nommé et Lagarde, par exemple).

     

    En outre, si l’UDI a une bonne image dans la population (ce qui est de bon augure pour son avenir), elle a complètement raté son premier rendez-vous électoral avec la défaite d’un de ses députés lors d’une partielle après son invalidation par le Conseil Constitutionnel.

     

    Pire, la défaite du maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Henri Plagnol, n’est pas venue de la Gauche mais de l’UMP, pourtant présentée comme moribonde par Jean-Louis Borloo, sous la personne de son ancien adjoint à la marie. Sylvain Berrios.

     

    Une entrée en la matière qui fait quelque peu tâche d’autant que Berrios ne bénéficiait même pas de l’investiture de l’UMP qui avait été donnée à Plagnol!

     

    - Le projet centriste en panne

     

    Autant dire qu’avec toutes ces péripéties électorales et organisationnelles (sans parler des problèmes d’égos), le projet centriste de gouvernement n’a pas beaucoup progressé en 2012.

     

    La plateforme électorale de François Bayrou était peu claire et le programme de l’UDI encore largement à définir.

     

    Ce qui a d’ailleurs exclu les centristes de tous les grands débats nationaux et internationaux à part celui sur la nécessité de réindustrialiser la France et sur la nécessité de s’attaquer aux abyssaux déficits des finances publiques.

     

    Néanmoins, on attend toujours ce projet de société humaniste, équilibrée et européenne, qui est la marque de fabrique du Centre dont on a peine à discerner les contours exacts et les fondements dans les propos actuels des leaders centristes.

     

    - Centre, centre-droit et centre-gauche

     

    Un des débats de cette année a été, encore et toujours, la place du Centre sur l’échiquier politique français.

     

    Ainsi, le Centre est-il plutôt proche de la Droite ou de la Gauche ou se trouve-t-il à équidistance des deux, ou ailleurs?

     

    On sait que les centristes se mélangent souvent les pédales dans ce positionnement pourtant essentiel et qu’ils ne sont guère aidés en cela par les adversaires du Centre, en particulier ceux qui prétendent qu’il n’existe pas.

     

    C’est de bonne guerre évidemment de la part de ces derniers mais est une faiblesse politique évidente des centristes.

     

    Le Centre, faut-il le rappeler, d’abord, n’est pas l’allié préférentiel, ni de la Droite, ni de la Gauche. Durant son histoire, il a été allié avec la Droite et la Gauche sans pour autant renier ce qu’il était.

     

    Ensuite, le Centre n’est pas un «juste milieu» politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas la moitié de la Gauche et la moitié de la Droite, qu’il ne se définit pas par rapport à la Droite et la Gauche mais qu’il est un «juste équilibre» et qu’en cela il a un positionnement politique particulier dont on peut même dire qu’il est la référence qui positionne les clientélismes de droite et de gauche.

     

    Mais ce juste équilibre n’est pas non plus assimilable à une union nationale comme s’est employé à le faire croire François Bayrou pendant la campagne présidentielle et qu’il continue à la prôner au nom du Centre.

     

    Si le Centre a un esprit consensuel et de compromis, cela n’a rien à voir avec une vision d’un grand rassemblement unitaire. Les centristes sont des démocrates et ils savent bien que la démocratie ne peut vivre que s’il y a des mouvements d’idées divergentes à partir, évidemment, de valeurs communes.

     

    Ce qui n’empêcherait pas, évidemment, le Centre de prendre toute sa part d’une union nationale si celle-ci s’avérait nécessaire ce qui n’a jamais été le cas ces dernières décennies.

     

    - Où est le renouveau?

     

    L’année 2012 n’a pas montré le moindre renouveau du Centre. Ce sera, s’il doit y en avoir un, pour 2013 ou, plus sûrement, pour 2014 avec les élections municipales et européennes. C’est ce que nous tenterons de déterminer dans une prochaine analyse.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’UDI, une UMP modérée pas un parti centriste

     

    Faire de l’UDI une UMP modérée avec à sa marge une droite dure, zone tampon avec l’extrême-droite, comme il y a une gauche dure avec le Front de Gauche, tel est sans aucun doute le dessein et l’ambition de Jean-Louis Borloo qui n’arrête pas de se poser en leader de l’opposition ces derniers jours, surfant plus ou moins maladroitement sur les déboires de l’UMP.

    Mais ceci n’est guère une révélation.

    Nous l’avons dit ici, dès la création du groupe UDI à l’Assemblée nationale, que ce rassemblement n’était pas centriste, ni même de centre-droit mais de droite modérée. Ce qui se passe actuellement le confirme amplement.

    Jean-Louis Borloo n’a jamais été centriste et, en plus, il le revendique.

    De même que ses proches comme Laurent Hénart, Rama Yade ou Yves Jégo.

    Sa volonté était de se créer un espace à droite pour concurrencer l’UMP, voilà qui est fait, puis faire des alliances électorales et de gouvernement uniquement avec ce dernier.

    Peut-il, pour autant rassembler plus qu’il ne le fait actuellement?

    Ce sera difficile si l’on considère que les partisans de Jean-François Copé se situent généralement à la droite de la droite et que François Fillon et Jean-Louis Borloo se détestent (notamment depuis l’épisode de la nomination ratée de ce dernier comme premier ministre à la place de Fillon mais il y avait déjà de l’eau dans le gaz auparavant).

    On voit mal, dès lors, les alliés de l’ancien hôte de Matignon rejoindre en masse son deuxième ennemi mortel (après Copé, évidemment).

    En admettant, néanmoins, qu’il y réussisse, se posera alors la question de la présence des centristes dans l’UDI comme se posait celle de ces mêmes centristes dans l’UMP.

    Et cela, dans des termes exactement identiques qui ont fait que des partis comme le Nouveau Centre et l’Alliance centriste, aujourd’hui à l’UDI, ont toujours refusé de se fondre dans l’UMP.

    Car, à terme, c’est bien leur marginalisation qui est à l’ordre du jour et non leur emprise sur un parti qui aurait alors débauché une grande partie de ses troupes à droite (les débauchages de troupes à gauche et au centre, du fait même de la faiblesse de ce dernier, resteront limités).

    Ce sera un coup pour rien pour le camp centriste.

    Car, rappelons-le, les centristes doivent d’abord se réunir ensembles, tous ensembles, ou, si ce n’est pas le cas, rien qu’ensembles.

    Non pas pour constituer une secte fermée et à vocation minoritaire, arcboutée sur sa «vérité», mais pour défendre un corpus de valeurs et de principes en matières politique, économique, sociale et sociétale qui donne au Centre son originalité et sa résistance à tout dissolution dans la Gauche ou la Droite malgré toutes les prédictions de ses adversaires et les tentatives de ses faux amis.

    Qu’ensuite, ils constituent des alliances avec d’autres, que ce soit du côté de la gauche modérée ou de la droite modérée, cela va de soi.

    Quant à l’UDI de Jean-Louis Borloo, elle réussira peut-être son pari de devenir le parti de droite majoritaire, l’UMP lui donnant actuellement un sacré coup de pouce pour y parvenir beaucoup plus vite que prévu!

    Mais si c’est le cas, les centristes qui l’ont rejointe, pourraient en être les premiers perdants…

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Les centristes doivent-ils se réjouir des difficultés de l’UMP?

     

    Les problèmes de l’UMP et la possible implosion du parti de droite, nombre de centristes les regardent avec gourmandise en espérant récupérer tous les déçus de cette tragicomédie, élus, militants et électeurs.

    Son affaiblissement permettrait, donc, de rééquilibrer l’opposition en faveur des centristes et, en particulier, de l’UDI, voire de faire de cette dernière le premier parti de l’opposition.

    Les déboires de l’UMP sont-ils, pour autant, une bonne nouvelle pour le Centre?

    En admettant que la formation de droite se déchire et que beaucoup de ses membres décident de rejoindre l’UDI (on ne devrait pas en compter énormément qui choisissent le Mouvement démocrate!), ce ne sera pas au profit des centristes et de leurs idées mais plutôt à leur détriment.

    Ainsi, le parti de Jean-Louis Borloo qui se positionne au centre-droit selon certains de ses membres ou comme de droite modérée pour d’autres, verrait affluer majoritairement des membres de cette dernière tendance et non pas des centristes.

    Du coup, ces derniers se verraient dilués dans un parti de droite, ce qui n’est pas sans rappeler un parti du nom de… l’UMP à laquelle ils avaient, en son temps, refusé d’appartenir!

    Quant à la récupération des voix de l’UMP, rien ne dit que ce sera le cas, ni pour l’UDI, ni pour le MoDem.

    D’une part, parce que les électeurs sont généralement légitimistes et ceux de droite encore plus que les autres.

    D’autre part, parce que ceux qui gagneront le bas de fer entre Jean-François Copé et François Fillion, resteront à l’UMP en incarnant toujours le même positionnement politique quoi qu’on en dise, les positions défendues par les deux hommes, au-delà d’une stratégie de communication et électoraliste, étant très proches.

    Dès lors, pourquoi les électeurs fuiraient-ils l’UMP? Rappelons qu’ils n’ont pas déserté de la Parti socialiste après son catastrophique congrès de Reims.

    Sans oublier que les prochaines élections législatives et présidentielles ne se dérouleront que dans cinq ans, ce qui donne à l’UMP tout le temps nécessaire pour se reconstruire.

    Enfin, une fragilisation trop importante de l’UMP bénéficierait également au Front national et pourrait avoir deux conséquences désastreuses pour l’opposition actuelle.

    D’abord, une incapacité à gagner des élections sans un accord avec le Front national.

    Ensuite, s’il y avait un accord de ce type, une désertion des électeurs modérés qui affaiblirait, à la fois l’UMP et l’UDI (seul le Mouvement démocrate en serait bénéficiaire mais sans doute pas assez pour peser sur une élection).

    Plus profondément, les centristes n’ont pas à récupérer élus, militants et électeurs de droite mais ils ont à les convaincre que ce que propose le Centrisme est bien la meilleure politique pour la France.

    Et après leurs désastres électoraux de mai et juin derniers, ils ont du pain sur la planche.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Après la guerre Copé-Fillon, la bataille UMP-UDI

     

    Après la guerre Copé-Fillon, la guerre Copé-Borloo? Comme prévu, l’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP a fait immédiatement réagir l’UDI.

    Son président, Jean-Louis Borloo, a ainsi déclaré dans un entretien au quotidien Le Monde que «dans le cœur des gens, c’est déjà fait (d’être le premier parti de droite). L’UDI a un leader, une doctrine et un objectif. Elle commence à voir arriver des déçus de la gauche, la plus moderne et la plus ouverte, des écologistes responsables et une partie de la droite républicaine. (…) Nous voulons devenir la première force politique territoriale. Ce n’est pas un vœu pieu. Qui, selon vous, peut espérer reprendre en 2014 des villes comme Paris, Strasbourg, Toulouse à la gauche? Qui peut espérer reconquérir le Grand Ouest et le Centre? C’est nous».

    Dans la foulée, il s’est même autoproclamé (mais il en a pris l’habitude ces dernières semaines…), leader de l’opposition. Et s’il a mis Jean-François Copé à égalité avec lui, c’est sans doute pour ne pas apparaître trop sûr de lui.

    Ce dernier appréciera d’être mis au même niveau que l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy alors que les troupes de l’UMP demeurent encore nettement plus nombreuses que celles de l’UDI… pour l’instant.

    Car la victoire de la «droite décomplexée» à l’UMP contient une menace sérieuse pour l’unité du parti dont son ancien-nouveau président est bien au fait.

    Ainsi, après son élection de justesse devant François Fillon (98 voix d’écart et 50,03% des voix) il est monté au créneau en affirmant que «nous avons un danger : c'est le retour à l'horreur que fut le RPR-UDF, c'est-à-dire la fracture qui conduirait à remplir les rangs de M. Borloo (...) Je ne laisserai pas refaire l'UDF et j'y déploierai, je peux vous le dire, une énergie dont vous n'avez même pas idée. Je n'accepterai pas que l'UMP soit explosée au motif que Jean-Louis Borloo vient débaucher individuellement tel ou tel.» Même si, selon lui, l’UDI n’est pas (encore) l’UDF.

    L’illustration de l’optimisme de Borloo et de la crainte de Copé a été l’annonce par Pierre Méhaignerie de son départ de l’UMP pour l’UDI et qui vient après le ralliement, il y a quelques semaines, de Chantal Jouanno.

    Lors d’une interview à la chaine BFMTV, l’ancien ministre et député centriste a ainsi expliqué qu’il avait été fidèle à l’UMP et à son positionnement politique depuis sa création par Jacques Chirac mais que les orientations idéologiques de Jean-François Copé ne correspondaient pas à sa vision humaniste.

    La question qui va donc agiter la Droite et le centre-droit dans les semaines à venir sera de savoir combien vont franchir le rubicond à la suite de Méhaignerie.

    Néanmoins, rien n’indique qu’après la déception des résultats, les départs de l’UMP vers l’UDI soient aussi nombreux que ce qu’espère Jean-Louis Borloo.

    D’une part, parce qu’il ne faut pas oublier que nombre de modérés de l’UMP étaient les alliés de Jean-François Copé et non de François Fillon, comme Jean-Pierre Raffarin ou Marc-Philippe Daubresse. D’autant qu’avec la victoire de leur poulain, ils vont enfin pouvoir développer un courant officiel à l’intérieur du parti comme s’y était engagé Copé pendant la campagne pour la présidence de l’UMP.

    D’autre part, parce que François Fillon, après avoir laissé entendre hier soir qu’il pourrait quitter l’UMP et la politique, a aujourd’hui fait machine arrière en déclarant qu’il allait continuer son combat politique, sans parler d’un quelconque départ du parti.

    Dès lors, le départ en masse de ses partisans vers l’UDI ne devrait pas avoir lieu.

    Toujours est-il que la faiblesse et les failles actuelles de l’UMP et de son président mal élu vont renforcer la dynamique de l’UDI et de son président au pouvoir sans partage et adouber, lui, par toutes les composantes du parti (à part, bien sûr, Hervé Morin…).

    Les sondages ont montré que cette dynamique est bien réelle. Reste à savoir si Jean-Louis Borloo aura les reins assez solides pour capitaliser sur celle-ci et sur le désarroi actuel mais conjoncturel de nombre de militants UMP.

    Cette capacité ou son absence pourrait déterminer l’avenir de l’UDI mais aussi de l’UMP.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • UDI: ratisser large ou réunir les centristes?

    La présence de membres du CNIP (Centre national des indépendants et paysans) dans l’UDI (Union des démocrates et indépendants) pose la question du positionnement politique de cette dernière structure créée par Jean-Louis Borloo et sensée représenter la mouvance du centre-droit.

    Se rappelant sans doute du modèle de l’UDF, le président du Parti radical a voulu une confédération ouverte à tous ceux qui veulent en faire partie, d’où la présence du CNIP dont les positions sont souvent plus proches de l’extrême-droite que du Centre.

    N’oublions pas que l’UDF, dès sa création, a malheureusement abrité dans ses rangs des personnalités bien plus à droite que celles que l’on trouvait à l’époque dans le RPR comme Philippe de Villiers, Christine Boutin ou Roger Chinaud et des hommes qui n’ont pas hésité à s’allier avec le Front national comme, en Lozère, Jacques Blanc ou, en Rhône-Alpes, Charles Million.

    La dernière intervention de François Lebel, maire du VIII° arrondissement de Paris et adhérent du CNIP sur le mariage gay (dont il a le droit d’y être opposé) qui serait une porte ouverte, selon lui, à la polygamie, à l’inceste et à la pédophilie, a des relents nauséabonds dont on trouve des similitudes dans des thèses dont certaines ont abouti à la stigmatisation et la chasse aux homosexuels dans le III° Reich…

    Le fait que l’UDI n’ait que condamné ces propos sans demander au président du CNIP, Gilles Bourdouleix, qui est pourtant signataire du pacte fondateur de l’UDI, de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de ce militant de son parti (il s’est seulement désolidarisé de François Lebel) est de ce point de vue inquiétant.

    Car, comme l’a déclaré Borloo, le Centre, même celui qui penche à droite, n’a rien à voir avec les positions de l’extrême-droite.

    C’est bien de le dire, c’est mieux d’agir en conséquence.

    Plus largement, cela pose la question fondamentale du positionnement de l’UDI.

    Une clarification semble nécessaire: est-ce un parti attrape-tout sur le modèle UMP (d’autant plus que tout ralliement augmente son poids politique) ou un parti de centre-droit fier de ses valeurs et de ses principes humanistes.

    Il est à espérer que cette clarification se fera dans les semaines à venir et, pourquoi pas, le 21 octobre prochain lors du Congrès fondateur de la formation à la Mutualité dans un V° arrondissement de Paris où aucun maire n’aurait tenu des propos entendus de l’autre côté de la Seine…

    D’autant qu’il est étonnant d’avoir vu les responsables de l’UDI monter au créneau sans relâche pour dénoncer les propos de Jean-François Copé sur le «racisme anti-blanc» (on aurait, évidemment, préféré que le secrétaire général de l’UMP parle de tous les racismes dont celui-ci) alors que ceux-ci méritent un réel débat sur la capacité de la société française actuelle à établir un vrai respect dans le vivre ensemble, partout et de la part de chacun, plutôt que ces réactions d’indignations qui ont pour but un refus de s’engager dans une discussion, certes périlleuse mais pourtant hautement nécessaire, avant qu’un communautarisme pur et dur ne s’installe dans notre pays, séparant artificiellement des individus dont le Centre humaniste a toujours prôné leur valeur en tant que personnes libres et égales.

    Un homosexuel est un membre à part entière de la société française, tout comme n’importe quel autre citoyen, quel que soit sa couleur et ses origines. Les insultes et les violences, qu’elles soient racistes, homophobes ou autres ne sont pas acceptables, d’où qu’elles viennent.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme